L’omerta

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Vous souvenez-vous de ce que disaient les banquiers au début de la crise ? Craignant un retour de balancier trop marqué en faveur de la régulation, ils disaient : « Ce qui est nécessaire, ce n’est pas de la régulation : c’est de la transparence ! ». L’idée était bien dans la ligne de la philosophie des marchés autorégulés : s’ils ne fonctionnent pas à la perfection, c’est que le niveau d’information est encore insuffisant, le contrôle qui leur est nécessaire n’est pas celui que procurent des règlements mais celui qu’offre la transparence.

On sait ce qu’il en est advenu : la première victime de la prise en main par les États, ce fut précisément la transparence. L’agence de presse Bloomberg réclama vainement la liste des établissements financiers américains bénéficiaires du TARP, les fonds d’urgence offerts par la Fed dans son rôle de dernier recours en matière de fonds. L’occasion nous a été offerte plus récemment d’assister à la course engagée par les autorités américaines et européennes rivalisant à qui exercerait le plus de pression sur les agences en charge des règles comptables pour qu’elles abandonnent la « cote-au-marché » – le prix marchand – quand il s’agit de produits financiers, la remplaçant par la « cote-au-modèle », plus connue désormais sous le nom que Warren Buffett lui a attribuée de « cote-au-mythe ».

Pourquoi la transparence fut-elle sacrifiée aussi allègrement malgré son caractère réputé indispensable ? Parce qu’elle aurait révélé que dans un bel ensemble, les établissements financiers étaient insolvables. Et cela, il fallait le taire : cela coûtait déjà bien cher assez de les dire à moitié insolvables seulement.

L’argument-massue en faveur de la transparence était, on s’en souvient, que sans elle, la confiance ne pourrait pas revenir et qu’en l’absence de la confiance, les marchés ne retrouveraient jamais une santé. Or la transparence fut passée à la trappe et l’on nous annonce néanmoins que les choses vont déjà beaucoup mieux. Comment cela est-il possible ?

Parce qu’il existait en fait une alternative à la confiance dont personne ne parlait jamais puisqu’on pouvait s’en passer : l’omerta. L’omerta, c’est la loi du silence, mais dire cela, c’est l’éclairer d’un jour négatif, vue de manière plus positive, l’omerta, c’est la solidarité. Et c’est bien elle qui s’est substituée à la confiance. Les autorités ont convié tout le monde et leur ont dit : « Maintenant chacun fait comme si tous les autres étaient solvables et tout ira beaucoup mieux ».

Et c’est bien ainsi que les choses se passèrent. Il y a en effet des moments où il faut faire taire les petites querelles et penser à l’intérêt général : il ne suffit pas que les équipes s’affrontent, il faut encore que le terrain soit praticable et quand cette dernière condition n’est plus remplie, tous doivent se mobiliser pour le remettre en état.

Seulement, la loi des marchés, c’est plutôt la concurrence et la solidarité leur va comme un coup de poing dans la figure. À quoi faut-il alors s’attendre ? Aussitôt que les affaires auront l’air de s’arranger, la solidarité sera passée aux profits et pertes. Seulement la transparence, sacrifiée aujourd’hui d’un cœur si léger, ne reviendra pas d’elle-même et la confiance qui est sa fille aînée, pas non plus. Sans transparence, sans confiance, sans régulation non plus (qui en parle encore ?), les marchés financiers ayant perdu à jamais toute prétention à être qualifiés de « système », s’effondreront une fois pour toutes. Les atermoiements qui visaient à leur permettre de se refaire une santé se révéleront pour ce qu’ils auront véritablement été : un moyen plus sûr de creuser leur tombe.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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92 réponses à “L’omerta

  1. Avatar de captainsky
    captainsky

    Oui, la Fed monétise les dettes et on voit bien ici que la préoccupation majeure qui va tout ravager est l’inflation, peut être avec un pic à 20%? En attendant le dollar baisse contre l’euro ce qui est logique.

    http://www.bloomberg.com/markets/rates/index.html

  2. Avatar de Jean-Baptiste

    L’important dans des sociétés comme les nôtres pour l’instant c’est l’image ! De la forme pas de fond ou très peu. En France on a bien un premier ministre pour l’image et un premier ministre officeux qui gère (avec ses convictions… mais un certain savoir faire tout de même) mais que l’on ne voit que plus rarement et qui ne passe pas plus d’une fois par semaine à la télé et plutôt à 2 heures du matin ! On avait eu Attali mais il avait moins de pouvoir à son époque et son rôle était certes assez important mais restait dans le cadre.

  3. Avatar de Jean-Baptiste

    Quand on ne veut être sûr de ne pas connaitre sa température on casse le thermomètre !

  4. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Alors que la date présentée comme fatidique de divulgation des « stress tests » des principales institutions financières s’approche (ce sera jeudi), les spéculations se multiplient naturellement dans la presse. Ce qui est étonnant, dans beaucoup de commentaires, c’est qu’ils portent moins sur ce que vont être leur résultat que sur ce que ces derniers devraient être pour que les tests soient reconnus crédibles ! Signe indéniable que cette crédibilité est fortement mise en cause.

    Des voix se sont élevées pour questionner la méthodologie des tests, déjà rendue publique dans ses grandes lignes, au prétexte que les conditions de crise aggravées auxquelles la résistance des banques était étudiée étaient trop peu sévères. D’autres ont relevé que le retard dans l’annonce de ces résultats avait pour origine les réactions des banques, à qui ils ont été communiqués par avance, et qui en contestaient les conclusions. Comme s’il était permis que le malade discute du diagnostic du médecin et qu’un accord était nécessaire entre eux deux.

    Il est aussi ressorti que les simulations qui étaient effectuées étaient à géométrie variable, comme si, finalement, on mettait en adéquation les paramètres avec les résultats que l’on cherchait à atteindre.

    En réalité, le Trésor et les banques poursuivaient un intérêt commun dans cette affaire, pour des raisons politiques propres à chacun. Le premier avait pour objectif de ne pas avoir à redemander des fonds supplémentaires au Congrès, les seconds ne tenaient ni à recevoir de nouveaux fonds publics, ni à devoir rechercher sur le marché des fonds privés, pour se recapitaliser. Mais, ceci clairement entendu, il fallait que les tests soient « crédibles », pour que toute l’opération conserve son sens, c’est-à-dire rétablir la « confiance ». En termes plus crus, afin d’officialiser de manière indiscutable l’ormeta.

    Voilà pourquoi il a fallu se résoudre à désigner des volontaires, des victimes. Il s’est révélé impossible, comme il en était question à l’occasion de premières fuites organisées, d’exonérer tout ce monde d’un petit effort. Pour que les grands puissent sortir la tête haute, d’autres devaient trinquer. Cela s’appelle la part du feu.

    Ces derniers temps, les ballons d’essais se sont multipliés, comme autant de fuites aboutissant toujours aux mêmes rédactions, avant tout celle du Wall Street Journal (étendard qui porte bien son nom). C’étaient autant de tentatives d’ajustement des résultats, afin de tester, non pas les banques, mais les réactions aux conclusions des tests.

    Cette affaire est dérisoire. Ils en sont là, est la seule conclusion possible des « stress tests ».

  5. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    Comme disait Voltaire : « La FED à tout fait de rien, mais le rien perce ».

  6. Avatar de Jean Louis Bars
    Jean Louis Bars

    Tout cela

  7. Avatar de Jean Louis Bars
    Jean Louis Bars

    Tout cela est farces et attrapes (nigauds)…..
    Tout le monde le sait (?) ,tout le monde étant les requins d’une part et ceux qui les dénoncent d’autre part.
    Au total,ramené à la Population ,cela fait trés peu de « monde » .
    D’où l’intérêt de dire,de diffuser pour informer les relais que nous possédons dans nos réseaux si diversifiés et qui,in fine,peuvent toucher le commun des mortels.
    Merci à Tous et à ceux qui tirent,ici,la locomotive (Paul , Leclerc et les habitués ) et à tous ceux qui,passant par là, où qu’ils soient,quoi qu’ils pensent,consentiront à venir débattre,exposer leurs points de vue,voire des esquisses de solutions ,de probabilités,de « pistes » de réflexion et pourquoi pas d’action(s).
    C’est nécessaire,c’est vital : le capitalisme qui nous a fichu tous par terre (et qui est mort également sous sa forme débridée,mortifère) doit être remplacé,et vite…..

  8. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    Je trouve ce point de vue assez rigolo mais très juste. Omerta = solidarité : pour planquer la pourriture sous le tapis, une façon de faire qui n’est pas sans rappeler le sort que la mafia napolitaine réserve aux ordures ménagères.

    Mais d’où viennent les fameux « actifs toxiques » ? Le risque qu’ils représentaient était naguère très prisé, on se l’arrachait. C’est fou comme les capitalistes sont prêts à « prendre des risques » quand tout va bien, (des risques que nous autres, pauvres salariés sommes trop frileux et trop bêtes pour s’y risquer), mais quand il s’agit de payer y’a plus personne.

  9. Avatar de yann
    yann

    Vous allez vraiment passer pour un Cassandre!

    De ce que je vois: la crise est arrivée des États-Unis vers l’Europe et s’installe en Europe alors qu’elle libère petit à petit l’Amérique du Nord et les marchés boursiers Européens.
    On aimerait que tout tombe comme pour donner une leçon aux irresponsables du crédit. Sauf qu’en vérité, ces irresponsables sont aussi aux commandes et qu’ils n’ont pas du tout l’intention d’abandonner leurs jouets et les tours de manège.

    L’Europe, pour Obama, c’est un bon dépotoir pour les actifs toxiques. L’Euro, la BCE, c’est un foutoir de réticences partisanes qui laisse le champ libre aux magouilles de la FED, à la subversion des Agences de Notation (toutes américaines ou presque) et aux Lois comptables qui font passer les Européens pour des gens trop honnête pour s’enrichir.

    Les bourses ne tomberont pas de sitôt parce qu’elles sont comme les derniers radeaux de sauvetage, les dernières bouées entre deux mers démontées: celle du dollar US et celle de l’Euro.

    Comme me l’expliquait un ami américain:

    « Les baby-boomers ont acheté à crédit le rêve américain. Pas besoin de capital. Ils étaient la génération élue, le phare de l’humanité. Tout leur était du. Les dettes, c’était de la richesse. S’endetter, c’était s’enrichir et les banques ont joué le jeu de prêter sans compter pour assurer à cette génération bénie des Dieux (et qui n’a rien apporté vraiment à l’humanité en dehors du disco et du sexe à gogo) le luxe du somptuaire, de l’abondance et de l’inutile.

    Les baby-boomers sont les Romains du XX siècle. Vautrés dans la facilité, le luxe et le stupre, depuis l’enfance, ils voient leurs châteaux de dettes s’écrouler. Il leur faut rembourser.

    Et comme ils n’ont pas l’argent qu’ils n’ont jamais eu de toutes facons, les banques préteuses font faillite.

    Et comme les banques ne veulent pas faire faillite puisque ce sont les gouvernements qui les ont obligé à préter à la génération élue, les États imposent le remboursement général aux autres pays du monde et aux génération à venir.

    Ouf!
    Les baby-boomers, la génération élue a presque eu peur! Elle peut continuer à prospérer en paix, réclamer sa retraite dorée et le retour en grâce des grosses maisons, des voyages au soleil et de la consommation qui remplie leurs caddies et leur MOI vide et sans écho.

    Au diable le reste du monde et ces enfants mal élevés qui paieront les ardoises.
    Après eux, le déluge! »

  10. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Yann

    pour votre ami américain
    http://www.jaidulouperunepisode.org/les_dernieres.htm

    Interview de Samir Amin, économiste, président du Forum Mondial des Alternatives, interview enregistrée le 9 Mars 2009
    Partie 1 : La restauration du système tel qu’il était avant la crise ne peut qu’amener une crise pire encore
    Partie 2 : Oligopoles et rente de monopole
    Partie 3 : Le capitalisme finaciarisé ennemi de la démocratie

  11. Avatar de Jean Louis Bars
    Jean Louis Bars

    @ Yann ….

    Il y a manque de clairvoyance,pis d’intelligence chez ces trafiquants médiocres.
    En effet,on l’a tous expérimenté,pour qu’il y ait confiance il faut,au moins,de l’empathie mutuelle ou réciproque.
    Or,il n’existe visiblement que mépris,haine contagieux entre ces bandits du trafic et les « autres » ( Nous Tous ! )

    Il faut pourtant que l’on s’en sorte ,et tous…
    Et ,malgré tout le mal fait,si « on » les regardait comme ils sont =
    Des Hommes et des Femmes comme nous,chacune et chacun dans sa finitude.
    Reg

  12. Avatar de Jean Louis Bars
    Jean Louis Bars

    @ Yann ….

    Il y a manque de clairvoyance,pis d’intelligence chez ces trafiquants médiocres.
    En effet,on l’a tous expérimenté,pour qu’il y ait confiance il faut,au moins,de l’empathie mutuelle ou réciproque.
    Or,il n’existe visiblement que mépris,haine contagieux entre ces bandits du trafic et les « autres » ( Nous Tous ! )

    Il faut pourtant que l’on s’en sorte ,et tous…
    Et ,malgré tout le mal fait,si « on » les regardait comme ils sont =
    Des Hommes et des Femmes comme nous,chacune et chacun dans sa finitude.(ses « casseroles » )
    Regardons les positivement (méthode chère aux américains) : ils pourraient,peut-être ,se conduire plus honnêtement,c’est à dire en se respectant déjà et en respectant la dignité de tout Etre et l’intérêt de la collectivité :
    Là ils seraient gagnants,et ce dans tous les sens du terme,et nous avec.

  13. Avatar de charles
    charles

    @Paul
    « L’omerta, c’est la loi du silence, mais dire cela, c’est l’éclairer d’un jour négatif, vue de manière plus positive, l’omerta, c’est la solidarité »

    L’expression « omerta » me semble sonner juste dans cette situation.
    Elle rappelle le juge Falcone parlant d’une mafia : « Cosa Nostra est le royaume des discours incomplets »
    La solidarité n’est pas une loi, comme l’omerta, elle se crée entre des personnes en difficulté.
    L’omerta née du besoin de se défendre d’un régime d’abus de pouvoir, s’est mise un jour au service d’autres abus de pouvoir.
    Elle protège l’abus de pouvoir.
    Elle est la solidarité de l’abus de pouvoir.

  14. Avatar de Vincent Porel
    Vincent Porel

    Ce n’est pas « un moyen plus sûr de creuser leurs tombe », ils ont déja commencé à la creuser.
    Il faudra creuser plus profondément, c’est tout.

    Sinon quelqu’un a t’il un manuel traitant de la mécanique des chateau de cartes bati sur sables mouvants ?
    Je cherche à refaire les stess test à la maison.

  15. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    L’omerta est une appelation mafieuse. Aux USA, la police respecte pour sa part un « blue code », code d’honneur qui assimile à une trahison du corps toute dénonciation d’un collègue.

    Je propose que l’on adopte, pour les banques, l’appelation « green code », du nom des billets verts.

  16. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Jean-Louis Bars,

    vous avez raison, ce ne sont que des êtres humains, comme nous.
    Ces gens sont surtout prisonniers d’une idéologie, et aussi, ont peur, peur de perdre leur statut, leur richesses qu’ils savent mal acquises pour certains d’entre eux, et, pour la plupart, acquises dans les règles de l’art de leur « métier », même s’il en avait une représentation distordue.
    Leur faiblesse est de ne pas raisonner au delà du cercle étroit de leur famille. Le monde de l’économie est pour eux l’état de nature, de la lutte de tous contre tous. Celle d’individus qui se croyaient faits tous seuls, comme si la société et ce qui restait d’égard pour le bien commun, via l’action des Etats, avaient eu un rôle négligeable dans leur « réussite ». Ce qui ne les empêchait pas de voir dans la globalisation, comme une dimension transcendante de l’individu, mais revue et corrigée par la lutte de tous contre tous, dont un principe de concurrence sans bornes, était sensée apporter la prospérité à tous. Maintenant que la globalisation n’est plus ce qu’elle était ils sont incapables d’imaginer un autre monde possible, car cela remet en cause leurs convictions les plus ancrées. A telle enseigne que, symptomatiquement, les plus lucides d’entre eux, se suicident.

    C’est bien cet « état de nature » que le système impliquait dans son fonctionnement aveugle, qui les a rendus riches.
    Sauf miracles individuels sporadiques et improbables en l’état des circonstances, ces personnes ne changeront pas de pensée et de méthode de sitôt. Il faudra qu’ils s’aperçoivent que la déliquescence du système pourrait les engloutir, eux-aussi.

    Les gouvernants, et même les politiques qui animent les grands partis, ont à leur égard des positions et attitudes mi-figue mi-raisin, soufflant sans cesse le froid et le chaud, comme si c’était aider ces pauvres ères que de les conforter dans leurs convictions, que, somme toute, ils peuvent espérer survivre à la déliquescence d’un système, puisque les Etats sont là pour « sauver » le système, et en premier lieu ces « pauvres ères », chose qui apparaît pourtant de moins en moins plausible pour de nombreux analystes. Bref, les politiques doivent mener une guerre sans merci, non contre les individus — sauf si bien entendu ils ont fraudé — mais contre tout le dispositif qui permet leurs agissements. De même leur rhétorique lénifiante doit être dénoncée pour ce qu’elle est. Bref, pour qu’ils deviennent plus regardant sur la condition de leurs contemporains qui subissent le plein fouet la crise, il faudrait que nous les y aidions et dénonçant toutes leurs inepties, et en leur signifiant qu’ils n’ont pas d’autre choix que de passer à la caisse.

  17. Avatar de A.
    A.

    Si j’avaus eu à rédiger le titre de cet article, je l’aurais intitulé  » lutte des classes : comment les banquiers nous enfument »

  18. Avatar de coucou
    coucou

    @Pierre-Yves D.

    Je partage votre point de vue, mais y’a-t-il une seule chance de parvenir à ce virement de cutie par la seule parole (qu’elle soit électronique ou non) ?

    Quel autre moyen de pression convaincant aurions-nous qu’une contrainte physique sur ces individus ?

  19. Avatar de alexW
    alexW

    Il existe un moyen simple de multiplier l’audience de pauljorion.com/blog: c’est l’utilisation de la balise html iframe qui pemet de consulter un site/blog (dans les mêmes conditions que l’original) depuis un autre site/blog. C’est un peu le principe des poupées russes. Une autre vertu de cette balise est sa capacité à rassembler en un point unique des informations éparpillées gravitant autour d’une même thématique. J’ignore si ce dispositif interesse Monsieur Jorion et les autres intervenants de ce blog. Si oui, je peux ajouter pauljorion.com/blog en consultation sur au moins 2 sites Plone qui totalisent en moyenne plus de 1000 visiteurs/mois et les autres possesseurs de site/blog peuvent en faire de même

  20. Avatar de Cécile
    Cécile

    http://www.daily-bourse.fr/analyse-Faites-sauter-la-banque-Quatrieme-partie-vtptc-7607.php

    extrait (sujet stresstest et omerta solidaire …)

    « Faites sauter la banque – Quatrième partieAnalyse postée le 28 Apr 2009, 23:13

    Les résultats du « stress test » – le test de résistance des banques US à la crise économique – ont été publiés de manière officieuse. Bien que ces résultats aient été démentis par les autorités financières, certaines informations contradictoires permettent de penser que ces résultats publiés sont exacts. Les plus grandes banques commerciales, notamment celles impliquées dans la manipulation des marchés, sont aussi les plus exposées. Le risque pour le système bancaire est énorme, car il se retrouve virtuellement en faillite totale. Les questions qui se posent sont de savoir comment les meubles peuvent-ils encore être sauvés et quelles seront les interventions qui pourraient encore être tentées.

    Lien vers la troisième partie

    Le test de résistance des banques US suscite des remous

    Le Turner Radio Network a publié le 19 Avril le résultat du « stress test » bancaire – le test de résitance des banques commerciales US – dont il prétend avoir pris connaissance. Cette investigation a été mené afin de vérifier si 19 grandes banques américaines seraient en mesure de supporter une poursuite des difficultés économiques ou un durcissement de la crise.

    Au vu des résultats, la Fed et le Tresor se sont affrontés sur le fait de savoir s’il fallait publier ou non ces résultats, tellement ils seraient mauvais, un conflit au plus haut niveau des autorités financières mis en exèrgue par ce rapport (en anglais).

    Dés le 10 Avril, comme le rapporte Bloomberg, la Fed a déclaré à Goldman Sachs Group Inc., Citigroup Inc. et à d’autres banques de rester muettes sur les résultats de ce stress test, qui est censé jauger la capacité des banques à affronter la récession, afin d’éviter un nouvel effondrement en bourse des établissements considérés comme les plus faibles.

    En réponse aux résultats publiés par le Turner Radio Network, le Trésor US s’est empressé de répondre le 20 Avril que ces allégations son fausses, et qu’il n’a lui-même toujours pas pris connaissance des résultats, que des fuites sont donc impossibles. Cette affirmation apparait toutefois contradictoire avec l’annonce précédente.

    L’urgence avec laquelle les membres de la « Federal Reserve » s’emploient à pousser les banques à reconstituer leurs réserves de capital afin de restaurer leur image auprès du public, d’après un article récent du Wall Streeet Journal tend également à confirmer les excécrables résultats de ce test de résistance bancaire.

    Les résultats officieux du test

    Quels seraient donc les conclusions de ce fameux stress test selon le Turner Radio Network?

    Sur les 19 banques les plus importantes des USA, 16 sont techniquement insolvable (sur la base d’un scénario de contraction de 3,3% de l’économie US en 2009, accompagnée par un chômage de 8,9%)
    Parmi ces 16 banques techniquement insolvables, aucune ne serait en mesure de supporter la moindre réduction de cash-flow ou une aggravation supplémentaire des défauts de paiement sur leur prêts.

    Si seulement 2 de ces 16 banques devaient faire faillite, elle épuiseraient en totalité les fonds de garantie résiduels du FDIC (l’entité chargée de garantir et rembourser les dépôts des clients des banques en cas de faillite).
    Parmi les 19 banques principales, les 5 plus importantes sont si dangereusement sous-capitalisées, que des doutes sérieux pèsent sur leur capacité à poursuivre la conduite de leurs affaires.
    5 grandes banques U.S. ont une exposition au crédit relative à leurs activités de trading sur produits dérivés qui excède leur capital, et 4 d’entre elles en particulier – JP Morgan Chase, Goldman Sachs, HSBC Bank America et Citibank – prennent tout particulièrement des risques très importants.
    Le risque de crédit* de Bank of America par rapport aux produits dérivés est de 179% le montant de son capital basé sur le risque. Ce chiffre est de 278% dans le cas de Citibank, 382% chez JP Morgan Chase et 550% chez HSBC. En ce qui concerne Goldman Sachs, l’exposition au risque crédit est un chiffre alarmant de 1056%, soit plus de 10 fois le montant de ses fonds propres. (HSBC n’est PAS dans le top 19 des banques soumises au stress test, mais elle est mentionnée compte tenu de son risque crédit).
    Non seulement des doutes sérieux existent sur la capacité des banques telles que JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Citibank, Wells Fargo, Sun Trust Bank, HSBC Bank USA à poursuivre leur activité, mais il existe en plus plus de 1800 banques régionales et de plus petite taille exposée à un risque de banqueroute, ceci malgrè les plans de sauvegarde du gouvernement.

    *Le risque de crédit est le risque qu’un contrat ou un prêt ne soit pas honoré par le débiteur, auquel cas la banque doit intégrer la perte dans son bilan.

    Etat des lieux bancaire

    Il ne nous est pas possible de valider définitivement ces données rapportées par Turner Radio Network, mais dans la mesure ou elles seraient exactes, cela signifie tout simplement que le système bancaire US tout entier est en faillite intégrale et totale.

  21. Avatar de antoine
    antoine

    Hum… merci Cecile
    Tout ceci au moment précis où la Chine et tous les autres coupent le robinet.

    Le gouvernement US peut-il mettre la main sur les sommes accumulées en offshore? Y a t-il là de quoi éponger tout ça?
    (question adressée au clown, bien entendu).

  22. Avatar de iGor milhit

    Pierre-Yves D. dit

    Bref, les politiques doivent mener une guerre sans merci, non contre les individus – sauf si bien entendu ils ont fraudé – mais contre tout le dispositif qui permet leurs agissements.

    On pourrait même dire contre tout le dispositif qui détermine, encourage, rend inéluctable leurs agissements.
    Je ne sais plus quel article dans quel journal racontait comment le football était né de la mise en place de règle favorisant le beau jeu à la brutalité, les passes et l’équipe au passage en force.
    A propos de constitution, les principes et propositions de M. Lordon ont-ils été discutés sur ce blog?

    Question omerta ou de la solidarité d’une classe, d’un ensemble de professionnels, je m’amuse de plus en plus de lire sur dedefensa.org l’application des termes staliniens pour les Etats-Unis, question communication s’entend, encore que point de vue des « ennemis » extérieurs et intérieurs des USA (je pense qu’on ne parle pas assez de ce qui se passe dans les autres prisons US que Guantanamo), des Afghans, des Irakiens, des Pakistanais, le terme pourrait avoir d’autres connotations.

    Parfois je perçois ce que cherche à faire M. Jorion, comme ce qu’on dû faire certains clercs entre la chute de l’empire romain et ce qui s’en suivit. Non pas vouloir faire ressusciter l’empire, mais ne pas laisser mourir la civilisation.

    Dans un des commentaires apparaît le juge Falcon. Ils avaient mis le paquet pour l’empêcher de travailler… Si quelqu’un s’avisait de réellement œuvrer pour de la transparence, je me demande quel bombardement chirurgical et à l’uranium 238 (vous savez ces bombes intelligentes…) s’en suivrait…

    Coucou se demande quel moyen de pression autre que la force ou le discours. Je n’en sais rien. Je me dis qu’en effet il faut faire ce travail de démonter le discours qui légitime la situation actuelle et en construire d’autres. Je ne suis pas sûr qu’il soit tout à fait possible et souhaitable de provoquer des changements « artificiellement ». Il arrive parfois un moment où les rapports de force changent de part les événements et les différentes manières de les comprendre. L’existence d’autres discours, en préparation depuis bien avant aujourd’hui, permettent à ces rapports de force de changer, à des éléments constituant ces rapports de forces de prendre du recul ou carrément la tangente.
    Il faut travailler à ouvrir des portes, faire de l’air, sans savoir si ça va marcher. Vivre quoi…

  23. Avatar de Karluss
    Karluss

    Et pour celui qui aurait envie de parler, la main invisible saura le baîllonner.
    Sacrée main, une vraie poigne !

  24. Avatar de Karluss
    Karluss

    sur les marchés on creuse sa tombe avec LA main …

  25. Avatar de Jean Louis Bars
    Jean Louis Bars

    En offshore officiellement et même en réalité.
    Quoi qu’il en soit et sans avoir les éléments de réponse précis, je n’émettrai donc ,au vu des informations visibles sur le net,au vu du texte cité par Cécile,et enfin au vu des magouilles passées,qu’une intuition propre :
    la planéte finance ,à cause de la faillite totale et irréversible des systémes US,est en passe de sombrer dans les abîmes océaniques…..laissant,si rien n’est fait ou du moins pensé et susceptible d’être entendu et mis en vigueur assez rapidement,notre Humanité dans le plus grand chaos….(celui des origines ? encore dit tohu bohu…. )
    Vite : le « 15 » via toutes les bonnes feuilles,les bonnes idées dont celles des économistes et autres spécialistes d’ici ou reliés.
    Ou (avec ? ) des cierges à l’église et ,pour les croyants : des prières. …..(Pour les agnostiques aussi ,aller : quand le monde va sombrer,oser au moins le « pari » de Pascal.)

  26. Avatar de Clemence DAERDENNE
    Clemence DAERDENNE

    @ François leclerc
    @ Pierre-Yves D

    suite à votre message : http://www.pauljorion.com/blog/?p=2994#comment-25511

    ENFIN ! Je salue l’arrivée sur ce blog d’un de mes camarades PS, Razzi HAMMADI, qui decouvre Paul jorion (?!)

    François et Pierre-Yves , je vous précise que je suis AUSSI au Parti Socialiste et fais partie des lectrices assidus de Paul depuis 2007 (livres et blog).

    Lors des dernieres legislatives, j’étais directrice de campagne d’une députée parisienne et j’etais une des rares à connaitre Paul Jorion et à m’en inspirer pour mes argumentaires personnels de campagne sur le terrain et en reunion.
    et je m’en félicite moi-meme :=)

    Pour info, voici un APPEL IMPORTANT de l’economiste Pierre Larrouturou :
    http://www.appeldu2mai.fr/ ; http://www.nouvelledonne.fr/

  27. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Cécile, je me suis demandé comment cette « Turner radio network » totalement inconnue au bataillon pouvait connaître les résultats ultra-confidentiels des stress-tests. Il suffit de cliquer sur l’ami Google pour apprendre qu’il s’agit d’un média suprémaciste. Donc à votre place, je me méfierais de la véracité de cette info.

    Une opinion un peu plus fiable est celle de Roubini. Il met également en doute les résultats et considère que les banques sont insolvables. http://online.wsj.com/article/SB124147831175584985.html

  28. Avatar de AAA+
    AAA+

    Bonjour,

    Comme vous l’avez déjà écrit dans un précédent post, les mots ont un sens, et leur utilisation aussi.
    Puisque vous avez intitulé ce post : l’omerta, il me semble que vous voulez nous signifier trés clairement votre appréciation des banquiers.
    « des mafieux, qui se sont imposés, sous peine de représailles, le secret absolu sur leurs agissements ciminels. »
    Je ne fais que paraphraser une définition encyclopédique du mot omerta.
    Ils sont donc solidaires pour ne rien avouer de leurs agissements criminels, et ne veulent surtout pas la transparence.
    Si d’aventure un des leur se trouve projeté à la lumière, ils savent pouvoir compter sur la régle du milieu, pour que les affaires continuent.
    Certains semblent attendre quelque chose des « tests » dont les résultats déjà écrits nous seront dévoilés jeudi! Vous imaginez Al Capone, annoncer qu’il va tester l’innocuité de son organisation, et en révéler à la presse les résultats !
    Je suis pour ma part convaincu que le monde de l’argent s’est laissé corrompre, et que son fonctionnement d’aujourd’hui relève effectivement d’une organisation mafieuse.
    Qui aujourd’hui peut lutter contre ce genre d’organisation? En tout cas, faire appel à des gens de l’organisation, (mêmes pas repentis), pour éradiquer le mal, est une bouffonnerie dont s’amusent beaucoup de dirigeants…

  29. Avatar de Killxs
    Killxs

    A AAA+: il n’y a que l’armée, qui est soit l’ultime refuge du peuple soit son pire ennemi…
    Pour l’instant elle est entre les deux, elle fait « tampon ». Mais l’armée française n’est pas le Pentagone. Traditionnellement elle n’est pas du côté des banques comme elle n’est pas du côté de ceux qui vendent le travail des citoyens là où le travail coûte moins cher.

  30. Avatar de sylvie
    sylvie

    trop facile de montrer du doigt les oligarques,
    il convient de remarquer que la responsabilité est générale :

    dans cette cata, l’individu lambda, qui aujourd’hui veut passer pour une victime,
    n’y est pas pour rien

    il n’a fait qu’obéir aux donneurs d’ordre

    il ne s’est pas laissé prier pour répondre aux sirènes du consumérisme,
    ne demandant que toujours plus de pouvoir d’achat
    et se fichant de son voisin tant que ça allait pour lui

  31. Avatar de JJJ
    JJJ

    Le système financier ne se maintient aujourd’hui que grâce à la collusion objective des « autorités » et des banquiers. Mais on peut raisonnablement pronostiquer que la situation ne sera pas durablement tenable. Et que les banques sont promises à un krach, à une échéance plus ou moins éloignée. Une solution pourrait consister, pour les citoyens, à accélérer le processus, en retirant systématiquement nos avoirs bancaires en cash. Je suis assez étonné, du reste, que la demande de billets n’augmente pas davantage, car la probabilité de survenance d’une panique bancaire est plutôt élevée. Et dans un tel scénario, mieux vaut avoir pris ses précautions…

  32. Avatar de sylvie
    sylvie

    l’omertà est donc aussi à chercher du côté des prétendues victimes

  33. Avatar de Oppossum
    Oppossum

    Non Sylvie , ce n’est pas ‘trop facile’ de « montrer du doigt les oligarques » , car cela est.

    Mais vous n’avez pas tort en ce sens qu’une partie du système et donc de son ‘ »échec’ et donc de la crise provient aussi de nos micro-comportements.

    Et que si la crise a bon dos , par exemple pour justifier des licenciements ou des ponctions sur notre pouvoir d’achat qui alimentent une caste de « riches et voraces », elles a également bon dos pour justifier des améliorations dans des secteurs déjà objectivement assez protégés de la crise , et un joyeux immobilisme là où un certain confort -qu’on peut difficilement qualifier de privilège, soit- semble s’auto-protéger. La sur-indignation , et son versant émotionnel badigeonnant les prises de position.

  34. Avatar de antoine
    antoine

    @ Sylvie
    Entièrement d’accord… la perte de la « philia » ou « fraternité » et le fait pour les citoyens de préférer « faire confiance » à une élite soit corrompue soit inepte, et d’utiliser leur temps libéré par les 35 eures pour se livrer à tel ou tel loisir plutôt que de se renseigner sur ce qu’est la finance sont directement à la source de la situation actuelle.

    Reste que ceux qui font les lois ont une plus grande responsabilité que les autres, ainsi que ceux qui disposent d’un pouvoir plus étendu (oligarques). De ce point de vue, il est d’ailleurs logique que les citoyens ne reconduisent pas les partis traditionnellement au pouvoir depuis 1981. Il seraient également logique que les oligarques en question comparaissent pour haute trahison. Combien de familles, de vies détruites? Nous n’en sommes qu’au début!
    La limite passe entre le simple désintérêt mutuel (une absurdité, les actions des uns ayant toujours des conséquences sur les autres, une fois qu’elles sont prises individuellement à plus grande échelle) et la prédation.

  35. Avatar de iGor milhit

    c’est que l’argent est un agent qui corrompt beaucoup! 😀
    et puis ça coûte de ne pas se ranger du côté du plus fort, ou du moins qui semble tel… depuis quand la majorité des êtres humains sont-ils dans l’opposition, voir dans l’opposition de l’opposition? depuis quand est-il normal et conventionnel d’être minoritaire, critique, sceptique (au sens de ne pas avaler sans broncher le téléjournal)?

  36. Avatar de iGor milhit

    cela dit vive les minoritaires!

  37. Avatar de charles
    charles

    @Sylvie
    Je vous trouve bien dure avec l’individu lambda (dans lequel nous nous reconnaissons, pour une bonne partie d’entre nous)
    Cet individu que je l’imagine peinant à survivre dans une société marchandisée, dans laquelle ils se précipite pour participer à l’adoration du veau d’or, parce que c’est à cette cérémonie qu’il « faut » assister pour simplement exister !

    Et puis le bombardement intensif et incessant d’informations calibrées ne montre t il pas ses effets dévastateur sur cet individu lambda?
    Les milieux mafieux utilisent la violence pour imposer leur domination.
    Il faut détricoter, combattre, désintoxiquer, accompagner, éveiller, expliquer, convaincre, créer. C’est sans doute quelques uns des objectifs du blog de Paul J.
    immense tache!

  38. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Sylvie & Antoine

    Les banquiers disent la même chose que vous : la faute revient aux emprunteurs irresponsables !

  39. Avatar de antoine
    antoine

    @JJJ

    Ce n’est absolument pas ce que nous avons dit!

  40. Avatar de antoine
    antoine

    Nous disons « la faute revient aux citoyens qui n’ont pas fait l’effort de contrôler le système bancaire » et qui ont abndonné le contrôle des flux de capitaux à des instances privées.
    Rien à voir avec les « emprunts » contractés (les salaires trop bas ne laissent pas le choix)

    Sylvie ajoute la raison cela: « chacun ne pense qu’à soi », c’est à dire « chacun fait passer ses intérets/loisirs en tant que personne privée avant ses devoirs en tant que personne publique (qui obligent à regarder ce qui se passe non pas « chez » le voisin mais « pour » le voisin) ». Quand ceci arrive, dans un premier temps il n’y a plus de communauté politique (vous pouvez bien foutre toutes les élections libres et le pluripartisme que vous voulez) et dans un second temps il n y a plus que ses yeux pour pleurer (soit ceux qui ont tout perdu n’ont « plus rien à perdre », soit la communauté politique voisine, qui elle est unie, vous a tout pris).
    C’est la leçon de l’histoire que les américains vont bientôt apprendre à lers dépends(pourtant Jeferson les avait prévenu). Car qu’ils ne s’y trompent pas. Personne ne lèvera le petit doigt pour eux (exactement comme pour les irlandais/islandais).

  41. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Antoine

    Eh bien, j’espère que vous avez été vigilant avec le nôtre, de système bancaire. J’ai pourtant l’impression qu’il est aussi vermoulu que son homologue US. Il va manquer de petits doigts pour secourir tout le monde…

  42. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    @ JJJ

    A quoi bon retirer des masses de liquide?
    Cette attitude est autoréalisatrice de la fin de la solvabilité avec une conséquence « argentineforme ».

    Ceci dit je ne suis pas convaincu que cela anticipe et accélère de beaucoup la chute des banques de dépôt…d’ailleurs en tant que faux jeton moyen j’ai déjà sorti du liquide au cas où il y a un an…
    Si les choses vont très mal de toutes façons et à court-moyen terme de nouvelles monnaies seront frappées.
    Par ailleurs les échanges en or métal seront interdits..comme toujours..par un état devenu plus ou moins anarchique, chaotique ou pire.

  43. Avatar de antoine
    antoine

    @ JJJ

    Oui… et ce sera bien fait. J’espère que nous retiendrons la leçon, cette fois. Mais les peuples sont toujours les premiers responsables de leurs malheurs (quand le tout est viable au départ, bien sûr). Personne ne sera sauvé. En revanche le pouvoir va changer de mains. C’est déjà le cas d’ailleurs: le pôle géopolitique/géoéconomique bascule quelque part entre la Chine et la Russie.

    Ceci dit, l’expropriation systématique et la prison à perpétuité pour les principaux responsables (ceux qui ont mis ces structures en place), ne me poserait aucun problème. En quoi je partage l’idée que les institutions bancaires/financières et bien d’autres! sont évidemment aux premières loges. Mais il n’empêche que fondamentalement, tout ceci ne serait pas arrivé si on avait retenu les leçons du passé et si les citoyens s’étaient montréà la hauteur de leur tâche.

  44. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Tartar

    Certes, c’est le syndrome argentin. Mais quand la panique viendra (autoréalisatrice ou pas) mieux vaut être un franco-argentin avec des biffetons dans ses poches qu’avec du crédit en compte-courant !

  45. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Certes …

    Bon, eh ben, je vais aller acheter de quoi me suicider légalement à moins que la solution soit de:
    Bouffer mes billets de 500 jusqu’à ce que mort s’ensuive pour ne pas voir la fin de cette humaine connerie du XXI°.

  46. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @Antoine :
    « Ceci dit, l’expropriation systématique et la prison à perpétuité pour les principaux responsables (ceux qui ont mis ces structures en place), ne me poserait aucun problème. »
    Idem pour moi, ceci dit la législation qui condamnerait le système bancaire devenu insolvable par cupidité d’un petit nombre n’existe pas. Tout ce qu’ont fait les banquiers était légal : C’est peut-être parce que la banque est d’abord productrice de l’arsenal législatif qu’elle s’applique à elle même qu’ils ont réussi cet exploit.

  47. Avatar de dissy
    dissy

    @JJJ Vous ferez quoi avec votre liquide s’il ne vaut plus rien?(hyperinflation)…

  48. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @Paul :
    Si vous observez l’omerta des banquiers, ou leur loi du silence, est-ce parce que :
    – 1/ Ce sont les créanciers de tous les Etats modernes, de ce fait, s’ils se révèlent insolvables, ils entraînent l’insolvabilité de l’Etat qui se porte garant de leur survie.
    – 2/ Il n’y a pas d’autre solution que le 1/ pour comprendre l’Omerta, c’est un symptôme obligé, logique, de la « fin du capitalisme » comme maladie létale et incurable tel que vous l’aviez précédemment écrit dans ce blog !

    Et donc plus l’omerta durera, et plus les citoyens s’en prendront plein la figure de la part de leur Etat, aussi mourant que le système bancaire qu’il a légalisé ?

  49. Avatar de antoine
    antoine

    @bertrand
    J ai expliqué ailleurs sur ce blog les raisons pour lesquelles la conception libérale moderne du droit (positivisme légal) est une absurdité rejetée par la science politique classique. On sacrifie en effet la sécurité politique à la sécurité juridique, le citoyen au justiciable, la « politeia » à la « constitutio ». Bref on sacrifie la communauté politique. De là les absurdités de la « doctrine », concernant des principes tels que »nul n’est censé ignorer la loi » ou autre stupidité du même genre, corrolaires d’une position intenable adoptée au départ pour de bonnes raisons (la lutte contre l’arbitraire et l’absolutisme monarchique).
    De toute façon les crimes politiques ne relèvent pas en droit de cette question de stricte légalité. Un traître qui aurait respecté la loi n’en serait pas moins condamné pour haute trahison. Les collaborateurs en 1940 étaient restés dans les marges de la légalité. Ceci n’a pas empêché les tribunaux populaires. Même chose pendant la période révolutionnaire (après tout les aristocrates ne violaient pas la loi).

  50. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Clémence Daerdenne

    vous dites : »Lors des dernieres legislatives, j’étais directrice de campagne d’une députée parisienne et j’étais une des rares à connaitre Paul Jorion et à m’en inspirer pour mes argumentaires personnels de campagne sur le terrain et en reunion.
    et je m’en félicite moi-meme :=)

    Vous pouvez en effet vous en féliciter !! 🙂
    Vous êtes manifestement dans une mouvance du PS plutôt d’avant garde, vous citez PIerre Larrouturou, c’est un signe qui ne trompe pas ! Hélas Larrouturou est très atypiique au PS, et il n’ a pas été entendu par les « éléphants » et autres « éléphantes », et même certains éléphanteaux.
    J’imagine bien qu’il y a beaucoup d’autres membres du PS qui lisent ce blog, lequel a maintenant une certaine notoriété.
    C
    Ce qui me chagrine, c’est que, que les thèses de Paul Jorion ne soient pas reprises par les dirigeants du PS, au plus haut niveau.
    Et même s’ils n’étaient pas d’accord, qu’au moins qu’ils s’en expliquent. On dit que le PS est maintenant soucieux de « ‘s’ouvrir » au débat intellectuel, qu’il le prouve !
    AU niveau local, c’est mieux que rien, mais largement insuffisant, car les problèmes se posent globalement.
    Et trouvez-vous acceptable que certains au PS ne verraient pas d’inconvénient à reconduire Barroso dans ses fonction ?
    Le PS doit se démarquer de Zapatéro et de Blair, et le dire haut et fort !!

  51. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Paul écrit dans son billet: l’Ometa

    «  »L’omerta, c’est la loi du silence, mais dire cela, c’est l’éclairer d’un jour négatif, vue de manière plus positive, l’omerta, c’est la solidarité. Et c’est bien elle qui s’est substituée à la confiance. Les autorités ont convié tout le monde et leur ont dit : « Maintenant chacun fait comme si tous les autres étaient solvables et tout ira beaucoup mieux ».

    Et c’est bien ainsi que les choses se passèrent. Il y a en effet des moments où il faut faire taire les petites querelles et penser à l’intérêt général : il ne suffit pas que les équipes s’affrontent, il faut encore que le terrain soit praticable et quand cette dernière condition n’est plus remplie, tous doivent se mobiliser pour le remettre en état. » »

    François Leclerc
    dit le 5 mai 2009 à 5h53

    Il est aussi ressorti que les simulations qui étaient effectuées étaient à géométrie variable, comme si, finalement, on mettait en adéquation les paramètres avec les résultats que l’on cherchait à atteindre.

    «  »En réalité, le Trésor et les banques poursuivaient un intérêt commun dans cette affaire, pour des raisons politiques propres à chacun. Le premier avait pour objectif de ne pas avoir à redemander des fonds supplémentaires au Congrès, les seconds ne tenaient ni à recevoir de nouveaux fonds publics, ni à devoir rechercher sur le marché des fonds privés, pour se recapitaliser. Mais, ceci clairement entendu, il fallait que les tests soient « crédibles », pour que toute l’opération conserve son sens, c’est-à-dire rétablir la « confiance ». En termes plus crus, afin d’officialiser de manière indiscutable l’ormeta. » »

    Je crois que ces deux extraits se « rebouclent » tout à fait. On peut sans doute parier que le « politburo » du système financier: gouvernement-banques, jamais cité, mais omniprésent, fera accroire que ces tests sont finalement globalement positifs, et que c’est une des raisons pour lesquelles l’embellie-dont-on-perçoit-déjà-les-effets est imminente…

    Le fait suivant est officieux et est à prendre au conditionnel. Mais cela me fait penser à l’attitude et à la déclaration que Jacques Chirac aurait faite en arrivant à Toulouse pour se rendre sur les lieux de l’explosion meutrière à l’usine AZF, dix jours après les attentats à New-York du WTC le 11 septembre 2001. Jacques Chirac à peine descendu d’avion et s’entretenant dans le bâtiment de l’aéroport de Toulouse avec certains qui l’accompagnaient et certains qui étaient venus l’acueillir martèle ses mots et dicte la conduite à tenir: « Bon. Alors c’est bien comris: il n’y a pas eu d’attentat à l’usine AZF. Pas d’attentat! » (j’inclinerais personnellement à penser qu’il n’y a pas eu, en effet, d’attentat à l’usine AZF, mais reconnais que je peux évidemment me tromper, mais cela n’a rien à voir avec ce que signifie cette attitude). Voilà un échantillon parmis tant d’autres de l’attitude de nos dirigeants (ici: attentat ou non, il n’y en avait de toute façon pas eu!). Ce qui donnerait ceci, toujours en petit comité: Vous dites: insolvabilité des banques! Il est hors de propos qu’elles le soient (bien qu’il soit infiniment plus certain qu’elles sont insolvables que l’attentat ou non de Toulouse.)

    À propos du mot: omerta qui renvoie à la mafia. La meilleure définition du terme mafia que j’ai lu a été écrite par un journaliste italien (dont je n’ai pas hélas retenu le nom) est celle-ci: « La mafia, c’est l’ultra libéralisme imposé par la terreur ». L’essentiel est à peu près dit ici sur l’époque présente et ses principaux acteurs.

  52. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Coucou

    La force physique — légale en premier lieu — s’imposerait s’ils refusaient de se conformer aux décisions visant à modifier le « dispositif ». Et ce genre de décisions il y en a, il n’y a qu’à lire les billets de Paul et de François Leclerc. Les points d’achoppement on les connaît maintenant. Cela fait des mois que les points de blocage ont été identifiés. Les actifs toxiques doivent être évalués à leur réelle valeur, ce qui doit impliquer des actionnaires et des créanciers qu’ils acceptent de devenir moins riches, voire de perdre beaucoup beaucoup d’argent. La mutualisation des pertes est un principe qui n’est pas acceptable moralement, et surtout, il aboutit, comme le dirait Paul mieux que moi, à ce que l’argent n’aille pas là où il devrait aller. Nous en sommes là.

    Quand un pauvre ne paie pas ses factures on envoie l’huissier, et le cas échéant la Police. Des procédures judiciaires sont menées. Ce principe doit s’appliquer aux puissants s’ils n’acceptaient pas les nouvelles règles du jeu. Or ce qui pose problème c’est qu’il n’y a pas réelle volonté politique d’imposer ces nouvelles régles.
    Ce n’est pas d’abord un problème de force physique, mais bien de volonté politique.

    Quand je disais qu’il ne fallait pas s’en prendre aux individus, je voulais simplement dire qu’il ne fallait pas prendre les banquiers pour bouc-émissaires, viser leur malignité, leur immoralité, leur malfaisance en somme. En faisant cela on conforte l’idée que le problème n’est pas systémique. Bref, il faut simplement mettre ces acteurs du système financier au pied du mur. Et pour cela il faut briser l’omerta. Le billet le Paul est d’une logique implacable, il faudrait qu’il soit lu au journal télévisé de 20 heures !!

  53. Avatar de thomas

    @Sylvie

    Pour moi, vous mettez le doigt sur la raison de l’immobilité actuelle. Notre époque nous a formaté, en profondeur, tous.
    Notre génération a grandi plus loin du terrain, de l’agriculture, de l’air, des choses simples qu’aucune génération avant elle. Nous sommes déconnectés de la réalité de notre planète.

    Dans ce terreau favorable certains sont devenus trader, d’autres chercheurs à l’INRA, d’autres enseignants….etc, c’est selon. Mais nous avons comme une pathologie en commun.

    Un ami maçon, qui restaure des vieille baraques me racontait : « Tu vois, quelqu’un qui habite en ville est en manque de contact avec la terre, mais il ne le sait pas. Un jour, il passe devant un vielle maison branlante avec une pompe à main et un vieux pommier et il craque, achète la vieille bicoque, parce qu’elle lui plait.
    Mais au fond, il n’a pas analysé « pourquoi » elle lui plait. A peine arrivé, il va demander le raccordement au réseau d’eau, poser une ligne téléphone, refaire le mur qui penche etc etc
    En fait, méthodiquement il va foutre en l’air toutes les raisons pour lesquelles il avait acheté cette baraque, parce que le mal dont il souffre est une pathologie contagieuse, parce que ce qu’il recherchait au fond de lui, c’est une passerelle vers la terre, mais il ne le savait pas. Et c’est comme cela que le mal progresse. »

    C’est pour cela que chercher un responsable est une fausse piste, tandis qu’avancer dans cette réflexion accompagnés par un anthropologue est une très bonne idée.

    Pour ma part, je crois que la réflexion ne suffit pas pour se reconnecter avec la réalité. C’est le « hard ware » des personnes qui doit changer, et donc il faudra soit une catastrophe, soit beaucoup de temps.

  54. Avatar de captainsky
    captainsky

    Si ce blog doit devenir une annexe, un refuge pour membres désoeuvrés du PS, alors, on ne le consultera plus. Bye Bye.

  55. Avatar de thomas

    Si l’Omerta tiens si bien, n’est-ce pas la preuve que d’une manière ou d’une autre, nous nous sentons tous plus ou moins mouillés, nous avons tous quelque chose à perdre ( quelque chose de ce que nous sommes, bien sur )

  56. Avatar de coucou
    coucou

    @Pierre-Yves D.

    Tout à fait d’accord.

    Chacun trouve son intérêt où il le peut. Si les banquiers ont échauffaudé une telle tour de Babel, c’est bien grâce à la bienveillance politique.

    Or, l’omerta peut et va se briser dans les mois à venir :
    – stocks gigantesques d’hydrocarbures dans les ports, alors que la production mondiale a chuté
    – Dry Baltic Index : encéphalogramme plat
    – politiques de rétribution des traders et des actionnaires identiques à la période bullesque
    – planches à billets atteintes de dysenterie
    – chômage massif en Occident
    – massacre des économies extraverties d’Asie
    – politiques (Irlande par exemple) de pressurage du contribuable déjà aux abois, au lieu de tout réinjecter dans les salaires…
    -etc.

    En s’en tenant à la France seulement, comment imaginer que des femmes et des hommes formés aux grandes écoles, puis ENA, et/ou sciences-po, formatés à mort, puissent d’eux-mêmes réaliser qu’ils ont eu faux sur toute la ligne ?

    Par quels ressorts psychologiques individuels, puis collectifs, pourraient-ils assurer -dans le cadre d’une transition pacifique, entendons-nous bien- leur

    mea culpa

    ? Leur amour-propre n’y résisterait pas. Je serais heureux qu’un commentateur me propose un exemple dans l’Histoire…

    Ils sont dans la caverne de Platon et n’en bougeront pas, fidèles et logiques vis-à-vis du système qu’ils ont toujours cautionné et qui les cautionne. Le plus désespérant dans cette histoire, c’est leur absence totale de prise en compte du long terme dans leurs projets. La faute au rythme pris dans la course aux mandats électifs ?

    Bref, ce sont de nouvelles élites qui pourraient passer à autre chose. Formées autrement. Pourquoi pas « sur le tas » ? Comment chasser les anciennes ? Je ne vois toujours que la manière forte, malheureusement.

    Thomas, ci-dessus, n’a pas tort lorsqu’il parle de déracinés. Un retour aux fondamentaux ne nous ferait pas de mal. Tant que nous tenterons d’exposer aux tenants des pouvoirs législatif et exécutif des thèses en respectant le jeu de leur démocratie (disons : la démocratie telle qu’ils l’entendent), leurs règles, ils croiront qu’ils peuvent continuer en changeant juste deux broutilles de-ci de-là. Or le planning létal qu’ils ont eux-mêmes enclenché va tous nous cueillir dans les mois à venir…

    « Eh bien vas-y, gros malin, chasse-les avec ton petit bâton ! » me direz-vous…C’est vrai, c’est facile devant son écran.

    Je le reconnais moi-même, tant que j’aurai l’impression d’avoir encore quelque chose de ce monde consumériste, si « facile », à perdre, je ne bougerai pas. Parce que j’ai peur de ne pas savoir comment m’y prendre. Nos élites le savent, et c’est humiliant.
    A ma petite échelle, je sais que retirer tous mes sous de la banque serait un acte « fort ». Mais je ne vais pas le faire, là. Comment cela se fait-il ?

    Ne serions-nous pas proches du

    locked-in syndrom

    ? Conscients, mais figés ?

  57. Avatar de johannes finckh

    @ tous:
    Transparence ou pas, les faits font que la confiance n’y est plus!
    Le coupable n’est cependant pas la dérèglementation!
    J’essaye de démontrer dans chacune de mes interventions que la cause de tout cela est liée à lamonnaie telle qu’elle est fichue actuellemet, à avoir à lafois moyen de circulation et RESERVE DE VALEUR ULTIME.
    pour rester dans le thème, on peur dire que cette monnaie est l’omerta elle-même!
    Car, en tant que valeur refuge, elle est faite pour être cachée, planquée, retirée du circuit, générant ainsi la crise de liquidité et l’effondrement des circuits du crédit!
    Si on veur que la monnaie reste active, qu’elle revienne dans l’économie, il n’y a qu’un seul moyen:
    Emettre une monnaie anticrise (fondante), et le spectre de la crise systémique disparaîtra EN UNE NUIT!

    Cela permettra de régeler, ensuite et tranquillemet, les divers problèmes d’insolvabilité.
    Avec ou sans faillite des grandes banques, il n’y aura plus decrise systémique possible en régime de monnaie anticrise (fondante), tout de suite!
    J’en dirai plus dans un prochain message!

  58. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    Contribution au débat, un article paru en juin 1995… comme quoi les raisons structurelles de la crise dépassent de loin les tendances consuméristes individuelles !

    Choisir « Emploi ou monnaie »

    Une circulation monétaire excessive entraîne en premier lieu le chômage

    LES Banques centrales, dit-on, ont pour mission de protéger la monnaie contre l’érosion, par le moyen du contingentement de la « masse monétaire ». Cette stratégie présuppose que la hausse générale des prix résulte mécaniquement de la circulation d’une trop grande quantité de monnaie. Les économistes appellent d’ailleurs indifféremment « inflation » la hausse générale des prix et le gonflement de la masse monétaire, postulant ainsi un principe d’identité entre les deux phénomènes.

    L’on ne nie pas, cependant, que le spectre d’un troisième facteur hante ce débat : celui du couple chômage-précarité. En outre, la rigueur monétariste n’a jamais réussi à rétablir la stabilité des prix. Mais cela ne suffit pas à ébranler la foi en cette « théorie ». Or, s’il est vrai qu’une circulation monétaire excessive entraîne des flambées de prix, cela s’observe dans le contexte d’une insuffisance des capacités de production, relativement à la demande exercée sur les marchés, ou « demande solvable ». N’y aurait-il donc pas une autre explication de la hausse des prix, quand c’est au contraire la demande solvable qui s’avère insuffisante sur les marchés ?

    Il en est une : « l’inflation par les coûts ». Dans ce processus, il y a d’abord hausse des prix. Celle-ci constitue une « demande » inflationniste de crédit. Mais précisément, ce n’est qu’une demande, qui peut être ou ne pas être honorée. Si elle ne l’est pas, parce que l’offre de crédit est contingentée ou trop chère, c’est l’activité et non les prix qui est frappée. La restriction monétaire entraîne donc, en premier lieu, le chômage. C’est seulement en second lieu, par la modération de l’activité, que la hausse des prix est atténuée.

    TRADITIONNELLEMENT, les salaires « expliquaient » ce processus. Mais ce n’était qu’une hypothèse qui suscite aujourd’hui plus de doutes que de convictions. Il devient de plus en plus évident que l’inflation par les coûts est intimement associée à la croissance globale de la production, c’est-à-dire à la « croissance économique ».

    C’est seulement depuis un demi-siècle que l’on connaît une hausse permanente du niveau général des prix associée à la croissance de la production. Jusque dans les années 1940, les cycles de croissance commençaient bien par une hausse générale des prix, mais celle-ci était toujours compensée par une phase ultérieure de baisse. Au bilan, sur le long terme, le niveau de la production augmentait, mais les prix restaient à peu près stables.

    « L’inflation par les coûts » est une propagation de hausses qui s’effectue toujours dans le même sens, de l’amont vers l’aval de la chaîne productive : les prix à la consommation répercutent la hausse des prix d’amont. Il faut donc que la croissance globale de la production exerce des tensions inégales sur les prix des différents produits. Inégales, mais strictement orientées : croissantes vers l’amont de la chaîne, décroissantes vers l’aval. Ce mécanisme et sa limite reposent donc sur une double irréversibilité. D’abord dans l’espace : les tensions inégales et orientées, entre l’amont et l’aval de la chaîne productive. Puis dans le temps : l’apparition historique du phénomène de hausse permanente des prix. A la base de cette double irréversibilité, se trouve la « productivité » qui s’avère précisément irréversiblement croissante dans l’espace et dans le temps.

    Le gain de productivité est le facteur toujours présent de la « croissance ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le frein monétaire, en entravant la croissance, provoque chômage et précarité. Supposer des tensions inégales sur la chaîne productive, sous l’effet de la croissance, revient donc à supposer des accroissements inégaux de productivité. Ce qui se conçoit très bien, si l’on considère l’inégalité des secteurs productifs devant les contraintes naturelles.

    Quand en aval l’activité marchande, par exemple, augmente sa productivité et ses ventes, elle exerce une demande additionnelle de marchandises. Cette tension se répercute sur la chaîne jusqu’aux stocks de matières premières. Pour rétablir le niveau des stocks, les industries de base et intermédiaires accroissent, elles aussi, leur productivité mais, structurellement, dans une moindre mesure. Elles doivent donc également mobiliser de la main-d’oeuvre additionnelle, afin d’équilibrer complètement l’augmentation de la productivité de l’aval de la chaîne. Pendant ce temps, la tension sur les stocks demeure et autorise ainsi la hausse des prix d’amont, destinée à compenser l’inégale accessibilité aux gains de productivité dans des secteurs de la chaîne. De la sorte, les marchés financiers généralisent, sur toute la chaîne séquentielle, le taux de profit correspondant aux gains de productivité en aval de celle-ci. L’érosion monétaire vient sanctionner cette prétention, en annulant le profit abusivement escompté.

    Quand le système capitaliste était en expansion dans les espaces géographique et sociologique, la captation d’activité nouvelle non encore intégrée aux marchés financiers permettait d’amortir, à terme, les tensions engendrées par la croissance. Depuis 1944, la « mondialisation » croissante des mouvements de capitaux a épuisé cet exutoire. La demande inflationniste de crédit devient alors permanente. Pour la faire cesser, il faut enrayer la croissance. A croissance tendanciellement nulle, en effet, plus de tensions sur la chaîne et donc plus d’inflation par les coûts. Si l’on ne parvient pas à enrayer totalement la croissance, du moins peut-on la minorer de telle sorte que l’inflation qui l’accompagne réduise le moins possible les « taux d’intérêt réels ».

    En d’autres termes, croissance économique et stabilité monétaire sont devenues incompatibles dans le cadre du mode d’accumulation capitaliste. Ce qui permet d’affirmer que la fin de l’histoire de ce mode d’accumulation est arrivée.

    Le mode d’accumulation capitaliste, fondé sur la croissance économique, se voit aujourd’hui substituer une régression « précapitaliste », fondée sur la valeur fétichisée. Ce n’est pas la première fois que les gouvernements, ainsi que les possesseurs et gestionnaires de capitaux, effectuent un tel retour en arrière. Mais cette fois-ci est la dernière, tant il est vrai que la « mondialisation » est le stade ultime de l’intégration au capital des espaces économiques.

    Pour rendre à nouveau compatibles la croissance économique et la stabilité monétaire, il faudrait dépolariser l’espace économique, c’est-à-dire investir en priorité là où le profit est le moindre, c’est-à-dire encore abolir, ou à tout le moins neutraliser, le critère du profit. Ce qui requiert une telle volonté politique que cela ne se fera pas, si cela se fait jamais, en un jour. En attendant, gouvernements et citoyens sont placés devant le choix strictement binaire du moindre mal, entre le chômage et l’érosion monétaire.

    C’est la demande solvable qui s’avère insuffisante sur les marchés. C’est seulement après coup, par la modération de l’activité, que la hausse des prix est atténuée. Là se situe la limite de développement du capitalisme.

    ROMAIN KROES (*)

    (*) Romain Kroës est responsable économique au comité d’entreprise d’Air Inter. Il est l’auteur de « Capitalisme, fin d’une histoire », Editions de Magrie, Paris 1994.

  59. Avatar de johannes finckh

    @ tous :
    lire plutôt: cela permettra de REGLER, ensuie et ranquillement, les divers problèmes de solvabilité.
    Avec ou sans faillite des grandes banques, il n’y aura plus de crise systémique possible en régime de monnaie anticrise(fondante)!, tout de suite!
    jf

  60. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ Clemence DAERDENNE

    Donc le PS devrait s’ouvrir aux thèses de Paul …
    Voilà qu’ un mignon ressourcement dans quelques fontaines à la radicalité convenable, pourrait avoir une quelconque influence sur la bourgeoisitude profonde du PS et pourrait peut-être nous faire oublier que depuis les années 80, ce parti a joué un rôle essentiel dans la mise en place de point d’ancrage très important d’un monde concurrentiel globalisé .
    Cela éclate au grand jour à chaque fois que ce parti est arrivé au pouvoir -période souvent faste pour la bourse et les actionnaires, période où l’on régule peu en réalité mais où l’on aligne de la réglementation-, et cela fait, bien sûr contraste avec les périodes d’opposition durant lesquelles il se refait une virginité -sur le dos de votre sincérité, probablement, Clémence- .
    Pour cacher son échec réccurent non seulement à aller chercher quoique ce soit chez les « riches » , mais aussi à ne vraiment résoudre aucun problème (la technique consistant surtout à déplacer/enfumer/nier la réalité de pas mal de problèmes), on donne le change par quelques réformes distributives faciles dont la source se trouve être la poche du français moyen, et par d’autres où l’on donne l’illusion de distribuer de la démocratie en faisant disparaître toute notion de responsabilité , diluée dans compassion discursive et nombriliste.

    Pusillanité et dégradation du la société une fois au pouvoir et double discours dans l’opposition.

    C’est donc bien une constante du PS de venir toujours braconner sur les terrains idéologique à sa gauche, cela permet en surfant, en plus, sur l’anti-sarkozysme qui tient lieu de reflexion à beaucoup, de faire oublier de nombreuses convergences de fait entre droite et gauche qui éclatent en matière européenne et dans la conception et mise en place d’un marché mondial libéralisé.

    Mais enfin, si venir chez Paul, dénote , je crois, d’une volonté de dire les choses vraies, laissez donc à la porte les petits drapeaux qui polluent les débats (Et vos salutations respectives entre ‘camarades’).
    Quitte , ensuite , à vous servir de quelques idées en forme de digest, dans vos argumentaires électoraux, comme vous en avez l’habitude.

  61. Avatar de Jean-Baptiste

    Les banques tiendront ! stress test bricolé ou non, la comptabilité bricolée ou non. Ce n’est pas de ce côté là qu’il faut chercher. Evidemment ce qu’est qu’une image. Le problème n’est pas l’image mais ceux qui la regardent. Vous pouvez toujours prendre madame tout le monde et trafiquer sa photo sur Photosho(…) pendant 3 semaines et on vous présentera toujours un top model à la fin. Il y a aura eu un réel travail entre les deux et si on était parti d’un des plus beau mannequin au départ il n’aurait fallu qu’une semaine de réel travail pour obtenir le résultat. Tant que monsieur tout le monde croira que ce qu’il voit en photo est la réalité…C’est pareil en économie.

  62. Avatar de Champignac
    Champignac

    On remarquera que les discours qui prédisent, avec un bel ensemble, la « reprise » pour « bientôt », s’empressent aussitôt de préciser qu’il n’en sera pas de même pour… le chômage. Ce qui est déjà une belle contradiction.

    Comme par hasard, pour le paramètre « chômage », la reprise de… l’emploi est, elle, reportée à bien plus tard. En fait, à une date que personne ne semble vouloir préciser. Tandis que les prévisions de « reprise », elles, se font de plus en plus optimistes.

    Cette désynchronisation, pour le moins étrange, n’est, en réalité, pas du tout innocente. Je subodore qu’elle est même tout à fait volontaire.

    En effet, nos chers Oligarques on parfaitement compris que, à la faveur de l’approfondissement de la crise dans l’économie non-financière, les habituelles peurs du chômage ont repris le dessus. Résultat, non seulement les revendications salariales sont réduites à néant. Mais, de plus, dans certains pays (notamment Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon) la peur du licenciement amène les salariés à accepter carrément des réductions de salaires.

    Voilà qui est tout profit(s) pour nombre d’entreprises. Une nouvelle couche de déflation salariale = une source supplémentaire de bénéfices à distribuer à leurs actionnaires. Qui iront, ensuite, « l’investir » dans de nouvelles folies financières. On comprend, dans ces conditions, la nouvelle euphorie irrationnelle qui saisit les « marchés ».

    Comment ne pas être euphorique, en effet, quand on a provoqué, au vu et au su de tous, une gigantesque crise économie & financière. Et que l’on en ressort gagnant sur tous les tableaux (pas la moindre sanction, sauvetage gratis, re-régulation déjà oubliée, mise à charge des contribuables de la plus grosse part des pertes, et, en prime, nouvelle déflation salariale, et le prétexte idéal pour les énièmes restructurations/délocalisations)?

    En tout cas, voilà pourquoi les prévisions concernant le chômage vont, elles, rester pour un certain temps délibérément beaucoup plus pessimistes que les autres. Elles doivent l’être. Pour pouvoir justifier un nouveau tour de vis salarial. Ainsi que l’acceptation docile des habituelles mesures « douloureuses, mais nécessaires ».

    Évidemment, pas un instant l’idée n’effleure nos Oligarques que, avec la question centrale du crédit, à laquelle est intimement liée, la question de la déflation salariale aura été le puissant moteur de l’effondrement du système. Ça ne les effleure pas, parce qu’ils sont toujours dans leur fascination maladive pour tout ce qui ressemble à un profit facile à court terme.

    Ce faisant, ils ne réalisent pas (mais peut-on attendre, après tout ce que nous avons vu, quelque chose qui ressemble à de la « lucidité » de leur part?), qu’ils sont d’ores et déjà, à force de vouloir gagner toujours sur tous les tableaux, en train de torpiller littéralement leur propre « reprise ».

    Tous les éléments de la crise suivante, puisque ce sont les mêmes, se remettent progressivement en place.

    Dans ces conditions, la question n’est même plus de savoir si la crise va se reproduire. C’est un fait acquis. La seule question, en fait, c’est de savoir quand. Ou plutôt, combien de temps pourra faire illusion la « reprise » que l’on nous concocte. Totalement artificielle. Car ne reposant sur absolument rien de solide. A mon humble avis, ça devrait, cette fois, aller beaucoup plus vite que la fois précédente.

  63. Avatar de Jean-Baptiste

    Pour ce qui est du PS aujourd’hui une majorité ne comprennent en effet pas qu’un certain nombre de « riches » font fonctionner l’économie pour la simple raison que ce sont eux qui investissent parce qu’ils ne peuvent faire que cela de leur argent. Et c’est bien cet investissement qui permet la création de richesse. D’autre part et du même côté ce sont souvent eux qui ont le savoir et la culture et quand il placent leur argent ce n’est pas pour faire au plus mal. Ce qui me parait néanmoins critiquable de ce coté là c’est qu’ils prétendent eux savoir et que les autres de toute façon sont trop abruti pour comprendre. C’est hélas statistiquement vrai. Personnellement je pense que ceux qui ont envie de s’abrutir peuvent le faire et que ceux qui n’en ont pas envie doivent pouvoir ne pas le faire. Et là par contre la droite nous explique qu’il ne faut pas comprendre que c’est comme cela etc…. D’une part certains choix fait par les « riches » sont fait non pas en fonction du mieux être global mais de l’intérêt à la limite vil. D’autre part ce n’est pas en empêchant les autres d’accèder au savoir et en les maintenant dans un abrutissement consensuel que cela améliorera les choses. Il y a à gauche comme à droite de toute évidence une énorme quantité de gens qui pensent que la richesse est en fait limitée et qu’à part la prendre au voisin il n’y a pas moyen de s’enrichir(au sens général voire intellectuel).

  64. Avatar de johannes finckh

    @ en l’état, je ne vois pas comment le banques tiendraient longtemps!
    Je prédis:
    D’ici un an de très grandes turbulences avec un probable effondrement prochain du dollar!
    Seule une monnaie anticrise (fondante) nous tirera de là!
    jf

  65. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Jean-Nimes
    ne peut-on pas dire que la dégradation de l’économie concrète locale (mise en crise des actifs), – faillite, délocalisation, chomage, paupérisation, précarisation …. se retourne elle aussi contre l’économie financière, catalyse les crédits pourris, emprunts insolvables, autres plans sur la comète, chateaux en Espagne (crise des passifs), … qui à son tour (de poursuivre frénétiquement droit dans le mur) dégénère l’économie concrète locale … laquelle se retourne à nouveau contre l’économie financière ( engloutissement tourbillonnaire du type siphon sur un puit sans fond ) ?

  66. Avatar de Cécile
    Cécile

    à johannes finckh :
    est-ce que les retraites par répartition (au contraire des retraites par capitalisation) peuvent être (indirectement ou quelque part) considérées comme « fondante »

  67. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    En ce qui me concerne je me réjouirais que le PS, ou tout autre parti, prenne réellement au sérieux les réflexions de Paul, ne serait-ce qu’en en débattant publiquement. Cela serait déjà une manière de leur donner une visibilité politique accrue. Corinne Lepage, que je ne confonds pas avec son mentor Bayrou, a déjà, a titre personnel, cité Paul Jorion. D’autres suivront sans doute, car la crise s’aggrave, ce qui veut dire que les solutions proposées aujourd’hui vont tout simplement finir par apparaître pour ce qu’elles étaient : des cautères sur des jambes de bois, auxquelles il faudra bien substituer de réels remèdes.

    On peut douter que le PS, dans son ensemble, n’ait pas pris toute la mesure de la crise , et d’ailleurs le propos de Florence Daerdenne tend le démontrer puisqu’elle nous dit que c’est à titre personnel, au niveau local, qu’elle s’est inspirée des argumentaires de Paul, pour faire campagne.

    Dire que le PS est un parti bourgeois ne fait pas avancer le débat. Des bourgeois il y en a dans tous les partis. Y compris à l’extrême gauche. Je partage pourtant totalement l’analyse d’Opposum concernant l’action du Ps quand il était au pouvoir.

    A mon sens, Florence Daerdenne a toute sa place ici. Son appartenance au PS définit sa personne d’une certaine manière, et à ce titre, son expérience en vaut une autre, et qui plus est elle se rapporte à Paul Jorion, donc loin d’être hors sujet.
    Et puis personne n’est dupe. Les personnes qui fréquentent le blog viennent ici justement pour trouver ce qu’ils ne trouvent pas ailleurs. Ce n’est donc pas une déclaration d’appartenance à un parti de tel ou tel qui change la donne.

    Certes nous ne sommes pas sur un site de discussion partisane, mais il est inévitable que des considérations plus politiciennes viennent se greffer de temps à autre sur le débat. La ligne de séparation entre la grande politique et la petite n’est pas aussi tranchée qu’on voudrait le croire. Pour faire de la grande politique, il faut bien à un moment donné se confronter à la politique au jour le jour, plus terre à terre, mais toujours incontournable, même si elle traduit à notre grand regret une forme de la démocratie très insuffisante. Nous avons beau traiter les choses de façon très théorique, nos propos, tous abstraits qu’ils soient, ne s’en rapportent pas moins à une situation bien concrète, la crise que nous connaissons. Or, dans la crise, le facteur politique joue un rôle crucial. Si nous nous élevons parfois à un certain niveau d’abstraction, ce n’est pas seulement pour le plaisir de débattre ou d’imaginer des points de vue inédits, mais c’est bien aussi pour tenter de cerner au mieux une situation de crise et, le cas échéant, y apporter des solutions, qui doivent, elles, s’imposer en temps et en heure sans quoi elles manqueraient leur but.

  68. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Il n’y a pas eu de billet le 5 mai 2009,
    un jour de silence pour mieux souligner l’omerta ? 😉

  69. Avatar de Alotar
    Alotar

    Et si on nationalisait uniquement toute l’activité de crédit? Laissons les banques se débrouiller, gérer les comptes des clients, spéculer avec leur argent en Bourse et continuer à les voler comme des pigeons. Mais puisque l’État est l’endetté numéro 1, on peut dire que c’est un spécialiste du crédit et de l’emprunt. Si l’État devenait offreur direct de crédit, ce serait sûrement à un taux plus avantageux que le privé, et avec moins de magouilles. L’État récolterait l’argent dans le public, contre titres, comme il le fait déjà, dans le but de prêter cet argent aux citoyens qui en ont le besoin (achat d’une maison notamment ou même financement d’une entreprise).
    Soit on laisse faire la concurrence entre l’État et les banques privées pour l’octroi d’un prêt – mais comment le privé dans ce cas pourrait être meilleur marché que l’État? – soit on interdit carrément aux banques privées de faire du crédit.
    Bref au lieu de renflouer ces foireux de banquiers, pourquoi ne pas instituer un service public direct et nationalisé du crédit, avec contrôle parlementaire? C’est quand même les citoyens qui devront rembourser. Autant emprunter et rembourser directement à l’État.

  70. Avatar de Paul Jorion

    @ capitainsky

    Une déclaration d’appartenance au PS par un commentateur ne constitue pas un motif suffisant à ce que ses messages soient censurés : il faut encore avoir commis d’autres crimes 😉

  71. Avatar de antoine
    antoine

    Le mal c’estaussi l irresponsabilité la plus totale… Tout le monde est responsable. Personne n’est responsable. C’est la faute « du système ». Et quand quelqu’un est responsable, il n’est pas « coupable ». La pratique qui consiste à tirer en l’aveugle dans la foule n’est que le reflet de cette étrange maladie des démocrtie occidentales.
    Et lorsqu’est avancée la menace physique associée à « l’appel du pied extra-parlementaire » on resort le vieil argument sur « la primauté du sysème ou des structures sur les individus ». Ben voyons!

    La primauté des structures nous enjoint à ne pas nous tromper de coupable, non pas à ne pas punir; il ne manquerait plus que ça!

    Par ailleurs, oubien on soutient la démocratie comme le régime politique qui repose sur l’autonomie morale reconnue par principe à tous les membres de la communauté politique, et on punit sévèrement, oubien on dénie cette autonomie politique en mettant en avant « les structures sociales » et dans ce cas bien sûr on ne dispose plus d’aucun argument valable pour défendre le gouvernement démocratique contre ses alternative non-démocratiques.
    Quand les citoyens et un démagogue à deux sous se rendent comptent de la contradiction, et ils s’en rendent compte très vite!, le bruit des bottes ne tarde guère à se faire entendre.

    J ajoute que dans n’importe quelle société, démocratique ou non, l’institution de la peine joue un rôle capital. Et ceci pour des raisons qui n’ont rien à voir avec telle ou telle théorie du bouc émissaire, mais parce-que la condamnation des responsables témoigne de la reconnaissance mutuelle que les membres s’accordent (c’est pour ça que, même si ça ne « ramène pas la victime », le verdict de culpabilité, l’expression publique et officielle du blâme est fondamentale).
    De la même façon, ceux qui ont tout perdu, et qui n’ont plus rien à perdre, savent très bien que le chatiment des coupables ne résout en rien le problème de la circulation du crédit et de la monnaie. Mais il savent aussi que ce dernier est fondamental pour eux et qu’à un oment ou un autre il faudra que les citoyens responsabes de la mise en place du système paient. Parfois ca fait beucoup de monde (la noblesse)?

    Le politiquement correct n’est pas politiquement correct. Il conduit bien souvent au désastre. Le champ politique n’est pas « bambiland ». Jefferson savait que sans un bain de sang la nation américaine était condamnée. Machiavel savait que sans un contrôle systématique par les citoyens des activités des grandi, le peuple n’avait aucune chance car il faut peu de temps avant que les meilleures institutions ne soient subverties.

    Mais il est vrai que nous sommes le produit du christianisme pacificateur du Sermon sur la Montagne (qui nous a égalemen amené le politiquement correct puritain) et que nous sommes également le produit de la pensée politique de Hegel, qui à partir de deux morales politiques extremement dures (celle d Aristote et celle de Hobbes) a réussi à produire une morale politique extrêmement lâche (la « synthèse » fait des miracles!). Alors puisque tout est bien comme ça, puisque les banquiers et les lobbyistes qui tavaillent pour eux ne sont pas plus responsables que les autres (doit-on ajouter ceux qui à la BCE, ont empêché la hausse des salaires, forçant les gens à prndre des crédits?) continuons comme ça. Je suis sûr que l’opprobe populaire leur fera à elle seule passer « le gôut du pain ». Mais pour être assz bien informé je vais vous confier un petit secret: ils s’en foutent. Ils vous méprisent. Ils ont toujours raison, « par définiton ». La seule question qu’ils se posent c’est « comment survivre » et « comment continuer à vous tondre » ou encore, dans sa forme simple: « comment continuer de m’assurer les revenus mensuels qui garantisent mon statut social »?

  72. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    @ Alotar

    Oui, cela me paraît la première chose à faire. Ce qui permettrait de réduire les taux d’intérêt en retrouvant un Etat qui « monétariserait » au moins la dette privée et des entreprises… Reste la dette publique, mais là c’est le rôle verrouillé de la BCE qui bloque tout, puisqu’elle ne peut prêter aux Etats (traité de Maastricht, art. 104, n’est-ce pas Cécile ?)

    @ Cécile, justement
    De nombreux processus d’économie politique rendent compte, surtout a posteriori, de la crise. J’ai donné cet article de 1995 (paru dans L’Humanité) pour montrer que les mécanismes principaux de la contradiction emploi-monnaie (crédit) que nous vivons en ce moment étaient parfaitement clairs depuis des années. Que nous crevons aujourd’hui des décisions néolibérales qui ont été prises depuis 1971 par tous les pays capitalistes, par la France et par l’Union européenne qui conduit une politique ultralibérale (si l’on considère que la politique néolibérale est celle des USA)… Je tiens les divers exemples à votre disposition.

  73. Avatar de antoine
    antoine

    @ Alotar
    Sur le plan théorique, il « suffit » d’étendre le concept pré-rousseauiste de « souvraineté » ( le monpole d’Etat de « battre monnaie »). Notez que la question de la souveraineté doit être mise à jour pour traiter aussi, sur le plan international, un rapport de force équiable dans la gestion des flux financiers (paradis fiscaux).

    @ Paul
    merci

  74. Avatar de tigue
    tigue

    Comment aurait il fallu faire la mondialisation ?
    Y avait il un autre moyen de partager le travail (pour de vrai) au niveau mondial ?
    Était il envisageable pour les occidentaux exportateurs de travail, de le faire sans se priver eux mêmes ?
    La finance n’ a t elle pas été l’ outil de ce partage au niveau mondial, se servant au passage une grosse taxe pour le « service rendu » ?
    Individuellement, nous ne voulons rien lâcher de « nosavantagesacquis », même si collectivement cela nous appauvrit et appauvrit nos enfants.
    Ne peut on pas récupérer quelque chose d’ utile dans ce système, a savoir, cette réalisation du partage mondial, malgré l’ opposition naturelle de notre interêt individuel ou corporatiste ?
    N’ y a t il pas un danger à occulter, à absoudre cette lacheté individuelle, et ce faisant, libre comme l’ air, prendre masque de vertu opprimée, pour commander la condamnation des puissants, qu elle a pourtant porté au pouvoir de tous temps. Le politicien habile saura répondre a cette lâcheté en utilisant le masque opportun et biface pour le peuple, avant de le retourner pour présenter l’ autre face aux vraies puissances, pour grapiller un forage ici, une ligne de crédit là.
    Le PS a ceci d’ affreux qu il continue dans la lâcheté tous azimuts, a mentir de façon éhontée. Ceci a du devenir insupprtable a nombre de ses intellectuels qui n’ osent plus s’ exprimer ou ont quitté ce parti.
    Leur arrivée sur ce blog en tant qu entité politique est bien tardive, trop tardive, n’ avaient ils pas tout le loisir d’ expliquer la crise, de mettre en garde et éviter a bien des petits épargnants des investissements malheureux dans de l’ immobilier defiscalisé dans les champs de betterave ?
    Ils ont participé a la curée .
    En tant que citoyens sincères, ils sont bien entendu bienvenus.
    Qu on ne me parle pas de socialisme, je vois les tenants dezavantagesacquisparladette, cela me donne la nauseé…

  75. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    «  » La puissance d’argent fait sa proie de la nation en temps de paix et conspire contre elle en temps d’adversité. Elle est plus despotique que la monarchie, plus insolente que l’autocratie, plus égoïste que la bureaucratie. Je vois arriver dans un proche avenir une crise qui me déconcerte et me fais trembler pour la sécurité de mon pays. Les groupes financiers et industriels sont devenus tout puissants, il s’ensuivra une ère de corruption aux postes élevés et la puissance d’argent du pays cherchera à prolonger son règne en utilisant les préjugés du peuple jusqu’à ce que la fortune soit concentrée en un petit nombre de mains et la république détruite. » »

    Quel est celui qui rompit ainsi l’omerta? Son histoire et son destin sont éclairants à ce sujet.

    Je pense que sur ce blog la plupart auront deviné quel est l’auteur de ces lignes?

  76. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Rumbo

    Il est très à la mode le père Abraham, en ce moment…

  77. Avatar de BA
    BA

    Abraham Lincoln.

    Il y a une autre citation que j’aime bien.

    C’est une citation d’un député de la Convention, membre du Club des Jacobins, Jean-Marie Goujon (1766-1795). Le 22 mai 1795, Jean-Marie Goujon fait partie des quelques rares députés qui prennent le parti des émeutiers : il est arrêté sur ordre de la Convention. Il passe devant une commission militaire. Il est condamné à mort.

    Trois jours avant de se suicider, Jean-Marie Goujon écrit une dernière lettre à sa famille. Il y exprime ce vœu :

    « Que le peuple français conserve la constitution de l’égalité qu’il a acceptée dans ses assemblées primaires. J’avais juré de la défendre et de périr pour elle. Je meurs content de n’avoir point trahi mon serment ; je mourrais plus content si j’étais certain qu’après moi elle ne sera pas détruite et remplacée par une autre constitution, où l’égalité sera méconnue, les droits de l’homme violés, et par laquelle la masse du peuple se verra totalement asservie à une caste plus riche, seule maîtresse du gouvernement et de l’Etat. »

    (Françoise Brunel et Sylvain Goujon, Les martyrs de prairial, Georg Editeur, page 359)

  78. Avatar de Jean-Baptiste

    Partager le travail ou la richesse est une bonne idée mais cela sous entend trop souvent par ailleurs que ce sont des quantités limitées, ce qui est faux, et que la seule solution serait de déshabiller Paul pour habiller Jacques ce qui ne résout en rien le problème globalement. Le problème n’est aujourd’hui pas tant au niveau individuel que global. Pour autant permettre à tout le monde de vivre correctement indépendamment de toute « rentabilité » voire même de tout travail serait un minimum. Dès que l’on sous entend que ceux qui ne travaillent pas sont des vilains méchants on se retrouve bon an mal an à exclure certains sous prétexte qu’il ne sont pas assez productifs ou que socialement il ne font pas ce que la société voudrait qu’ils fassent et là on pourra toujours exclure les plus faible et par la même on entretient perpétuellement une certaine exclusion tout donnant bonne conscience à la majorité en leur fournissant des boucs émissaires.

  79. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Dans un monde dominé par la logique du marché et la concurrence impitoyable, je ne crois pas que la transparence soit la condition nécessaire du retour de la confiance. Je trouve cette croyance assez naïve lorsqu’on sait que de nos jours toute information un tant soit peu pertinente est immédiatement exploitée et transformée en opportunité. Si on apprenait, par exemple, que telle banque spécifique est particulièrement mal en point, nul doute que d’autres banques en profiteraient immédiatement. C’est comme un poulailler : dès qu’une poule est blessée, les autres l’achèvent. Il suffit de lire l’histoire de la chute de Bear Stearns. En une semaine, cette banque est passée de vie à trépas, et cela n’a même pas eu lieu sur la foi d’une information particulière mais sur un ensemble de rumeurs plus ou moins fondées (elle possédait beaucoup d’actifs immobiliers dans son portefeuille). L’Etat américain qui ne cherche pas à remplacer le système par un autre comme l’espèrent certains intervenants mais seulement à sauver le système existant ne peut pas se permettre de désigner certaines banques à la vindicte en divulguant leur situation réelle sous peine de voir le système s’effondrer.

    Je crois aussi que le Trésor américain fait une sorte de pari sur la relance. C’est une sorte de méthode Coué, à quoi se résume la psychologie de l’entrepreneur (il suffit de lire un manuel de management pour s’en apercevoir). La confiance est quelque chose d’éminemment subjectif et volatil. Elle ne repose pas nécessairement sur des critères objectifs. Il suffit de peu pour qu’elle s’envole ou pour qu’elle revienne. Parfois la confiance dégénère en euphorie, une sorte de phase maniaque appelée aussi parfois ‘Irrational exuberance ». Avec toute sa panoplie de mesures, l’Etat américain cherche donc à obtenir un effet d’entraînement, une sorte d’effet auto-catalytique. J’ai travaillé assez longtemps dans le monde du marketing et de la publicité pour savoir que ce qu’on appelle la réalité est dans une certaine mesure affaire de perception. Modifiez la perception et vous changez la réalité. Parce qu’il n’a aucunement l’intention de remettre en question le système financier, l’Etat américain fait le pari que le retour à la confiance (soutenu par énormément d’argent public) permettra à terme d’assainir le bilan des banques et non l’inverse. On va voir si ce pari marche.

  80. Avatar de clemence daerdenne
    clemence daerdenne

    @captainsky dit :

    5 mai 2009 à 21:16
    Si ce blog doit devenir une annexe, un refuge pour membres désoeuvrés du PS, alors, on ne le consultera plus. Bye Bye.

    @Oppossùm :

    Je suis toujours surprise par le clivage – du genre, les bons d’un coté et les mechants de l’autre – et par la radicalité des propos et les proces d’intention qu’il génére.

    @ pierre-yves D et @ paul
    Merci à Pierre-yves D et à Paul de rappeler que j’ai juste le droit d’exister sur ce blog et à Paul de me rassurer sur le fait que je ne suis pas completement une criminelle. OUF, j’ai eu chaud, le couperet est tombé pas loin !

    Pour info, je rappelle pourquoi je suis sur ce blog :

    clemence daerdenne dit :

    24 octobre 2008 à 14:13
    Simplement pour vous dire que j’apprécie votre/notre capacité d’autorégulation dans le débat même quand il est vif.

    Je trouve que ce blog à des intervenants d’une grande maturité qui honore la confiance que nous fait Paul en ne mettant pas le filtrage d’un modérateur.

    Cela crée une sagesse collective qui est la démonstration que la re-humanisation des liens est possible.

    la contradiction, le débat, et même les conflits ne m’inquiètent pas si ils sont reconnus et élaborés. Le déni de la violence, la toute-puissance de la jouissance, l’incapacité à la frustration, l’avidité par contre, sont des bombes à retardements :

    voilà pour rappelle ce que j’ecrivais au sujet de Paul le 18 octobre.

    PAUL JORION N’EST PAS SOUS L’EGIDE DU DENI DE L’INCONSCIENT

    Je suis Psychothérapeute-Analytique, passionnée, entre autres, d’économie, et lectrice de la première heure des livres d’économie de Paul JORION (dont le premier dès sa parution début 2007).

    Ce que j’apprécie dans l’approche théorique de M.JORION, c’est sa vision holistique, globale, inter et trans disciplinaire de l’économie. Je suis sensible à sa capacité créative à emprunter les chemins de traverses pour étayer ses analyses dans ce secteur si balisé, je dirai presque à faire l’école buissonnière.

    Pour moi, les principales forces de ses analyses sont de contester la sagesse toute-puissance de la fameuse “main invisible” du marché et d’autre part, la plus importante, de rappeler que le marché est juste constitué d’êtres humains soumis à leurs pulsions et à la puissance de l’AUTRE fameuse “main invisible», l’Inconscient, cher à notre ami Freud et aux psychanalystes dont je suis.

    Dans la théorique économique mon principal étonnement est celui ci : comment a t-on pu créer des théories économiques avec comme pierre angulaire le déni de l’Inconscient ? L’économie est surtout une science humaine à forte composante émotionnelle, pulsionnelle donc irrationnelle et certainement pas une science exacte rationnelle. Le marché est crée par des êtres humains. Tous les acteurs qui le constituent sont des personnes humaines fortes de leur compétence, leur savoir, leur expérience mais, c’est oublié trop souvent, soumises aussi et j’allais dire surtout, à leur monde émotionnel conscient et inconscient.

    Je dirai, pour faire un mot d’esprit, que n’apprécierai peut-être pas A. Smith, que le marché est bien commandé par “UNE MAIN INVISIBLE », mais c’est LA MAIN INVISIBLE DE L’INCONSCIENT.

    Aujourd’hui, nous assistons à l’explosion d’un déni. La dérégulation des années Reagan-Thatcher a donné un blanc-seing au monde pulsionnel où le hors-limite et sans-limite sont devenus la règle – gain maximum, tout tout de suite, frustration minimum, avidité, cupidité, toute-puissance et tous leurs cortèges d’avatars. Mais comme elle n’est pas si simple a assumer, cette primauté au monde pulsionnel a été refoulée, bien dissimulée, transformée en politiquement correct. Dépulsionnalisée pour une sur-rationalisation avec l’aide d’une pléiade de prix-Nobel mathématiciens qui ont œuvré pour mettre les échanges financiers (et donc humains) en équation et atteindre ainsi le fantasme du contrôle total des risques, être Dieu comme Peter-Pan dans son monde merveilleux du jamais-jamais. Titrisation, produits dérivés, complexification etc. … mais tout ça sur le mode du ni vu, ni connu.

    Sur le plan inconscient, le terme dérégulation est entendu comme une autorisation tacite au « tout est permis » pour atteindre la satisfaction maximale. Bien-sur, personne consciemment ne reconnait être dans une telle dynamique. C’est justement comme cela qu’agit le déni aussi bien individuel que collectif. Mais, nous voyons aujourd’hui avec l’éclatement du déni et l’éruption du retour du refoulé que la majorité des acteurs de ce désastre financier étaient mus exclusivement par la cupidité, l’avidité vorace et ont sombré dans un délire de toute-puissance qui leurs a fait prendre des risques insensés. La majorité d’entre eux a quitté le principe de réalité pour sombrer dans le monde chimérique du principe de plaisir maximal.

    Voilà, il me semble que c’est ce que nous dit Paul JORION. Peut-être est ce parce que son approche de l’économie est emprunte de psychologie qu’il est visionnaire ???

    Je résumerai en disant que PAUL JORION est un économiste-Anthropologue qui n’est pas sous l’égide du déni de l’Inconscient.

  81. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    On avait parlé d’un montant de 10 milliards, mais c’est finalement 34 milliards que le Trésor va devoir avancer pour recapitaliser BofA. A voir la hausse du titre, les actionnaires de la banque ont l’air contents car ce montant est inférieur aux 45 milliards que l’Etat avait promis à BofA dans le cadre du TARP (je croyais que cet argent avait déjà été versé). Comment l’Etat-il va avancer cet argent sans effectuer une nouvelle demande au Congrès? En convertissant en actions ordinaires les actions préférentielles qu’il détient déjà. Cerise sur le gâteau, il paraît que le capital ne va pas être dilué pour autant. Allez savoir pourquoi. Evidemment, en détenant des actions ordinaires, l’Etat, donc le contribuable participe désormais aux aléas de la banque. Cela fait des semaines que l’on craint de mauvaises nouvelles du côté des stress-tests. D’une certaine manière, les nouvelles sont encore pires que ce que l’on imaginait (Citi de son côté aurait besoin de 50-55 milliards supplémentaires) et pourtant, les bancaires sont en hausse. Va comprendre, Charles !

    Lire Tech/Ticker sur finance.yahoo.com

  82. Avatar de AAA+
    AAA+

    @Sylvie
    Vos propos…
    « il convient de remarquer que la responsabilité est générale :
    dans cette cata, l’individu lambda, qui aujourd’hui veut passer pour une victime,
    n’y est pas pour rien »

    NON la responsabilité n’est pas générale loin, trés loin s’en faut!
    Peut-être ne l’avez-vous pas remarqué mais votre détermination, voire votre engagement, vous fait prendre des vessies pour des lanternes. Est-il obligatoire, sous peine d’être responsabilisé et culpabilisé, de vouloir s’individualiser au point d’assumer d’autres responsabilités que la sienne propre? Des milliards d’individus sur terre ne se posent même pas la question. Pour un tas de raisons, dont la plus importante est qu’ils ne savent même pas qu’ils pourraient se la poser!
    Alors OUI, il y a des responsables, des coupables et mêmes des victimes.
    L’accés aux responsabilités est il permis à tous ? La réponse est négative.
    Dans l’exemple des prêts subprime faire de l’emprunteur une prétendue victime, donc un responsable identifié , et pour le coup, un coupable potentiel est un propos démagogique.
    Comme je ne n’imagine pas que vous soyez en charge de la communication des responsables de cette « cata » et des autres, passées et à venir, je vous suggère de soumettre votre cas à la psychotérapeute-analytique qui nous fait l’honneur de son CV, et qui dans sa trés grande largesse ne nous facture même pas ses interventions!!

  83. Avatar de thomas

    AAA+

    La croissance infini dans un monde fini, ça ne passe pas. Bientot, même un enfant de cinq ans vous le dira.

    C’est en ce sens, à mon avis, que nous portons chacun une part de ce qui arrive.

    Notre quotidien est une succession de privilèges qui n’auront pas cours deux fois dans l’histoire de l’humanité.

    Se déplacer à 100 km/h dans un véhicule privé, écouter un orchestre symphonique quand cela vous chante, vivre près de quatre vingt ans en moyenne (!!) etc etc…

    Peu importe que vous soyez vendeur ou acheteur de ces privilèges, ils ont quoiqu’il arrive un cout réel que nous ne pouvons pas payer.

  84. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Clémence Daerdenne

    Ma formule était maladroite, quand je disais que vous aviez toute votre place ici. Mais loin de moi l’idée vous auriez seulement le droit d’exister. Avoir toute sa place, c’est celle que vous prenez, vous, pas celle que je vous autoriserais à prendre, ce qui serait ridicule. Peut-être l’ai-je été. Nul n’est parfait. 😉

  85. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ clemence daerdenne,

    Inconscient? hum! substantif et/ou adjectif? Peu importe: pourriez vous nous faire un billet invité sur le rôle effectif des inconscients dérégulés de ceux qui gouvernent la planète financière et la façon dont vous voyez une façon soit de les écarter de cette forme de pouvoir, soit à travers le projet de PJ d’une constitution pour l’économie d’y inclure la procédure permettant de créer les conditions de cette mise à l’écart donc ainsi éviter la répétition du même chère aux dérangés de l’inconscient?

  86. Avatar de Cécile
    Cécile

    @ clemence daerdenne,
    moi aussi, je vous encourage, la loi de l’échange dans sa version actuelle, m’apparaît infantile, schizoïde, suicidaire, absurde …

  87. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Je trouve un peu forcée l’analogie entre « la main invisible », c’est-à-dire l’hypothèse de la capacité d’autorégulation des marchés et le travail « invisible » de l’inconscient. C’est un peu la limite inhérente au recours à l’analogie en général. Cela dit, Freud a utilisé la métaphore de l’entrepreneur capitaliste dans son « Interprétation des rêves » et Lacan disait du rêve (qui ne pense pas, ne calcule pas etc) qu’il était un ouvrier idéal. Lacan a également tenté de formuler le mathème (comme on disait à l’époque) du discours capitaliste.

    Pour l’inconscient, je ne sais pas, mais une chose est sûre: le capitalisme n’a pas de conscience (« auto-réflexive ») et les événements démontrent une fois de plus qu’il n’a aucune mémoire.

    Il est un peu vain de lui demander de réfléchir sur les causes véritables de la crise qui l’a touché car les crises sont le corrélat logique du capitalisme. Elles font partie de son logiciel. Un économiste a même trouvé une formule remarquable pour décrire et légitimer les crises que le capitalisme provoque et subit tout à la fois, celle de « destruction créatrice ».

    Il est un peu naïf de croire que pour un capitaliste, et surtout un capitaliste financier, la crise serait un moment de suspension qui lui permettrait de réfléchir sur ses causes et sur la viabilité de son système.

    En effet, pour un capitaliste, une crise n’a pas le même sens que pour ceux qui réfléchissent sur le capitalisme, tels Paul et d’autres.

    Pour un capitaliste, une crise est une opportunité. Elle ne l’incite pas à remettre son système en question mais au contraire, elle renforce encore davantage sa croyance dans les vertus de son système.

    La preuve: les affaires ont redémarré comme aux plus belles heures. Sur Bloomberg, on peut lire que Goldman Sachs, par exemple, a eu 30 jours (ah ces statistiques!) de marges supérieures à 100 millions d’USD/jour durant le premier trimestre. Leur Value at Risk a dépassé les 250 millions d’USD/jour, autrement dit, cette banque et d’autres banques bien sûr, profitent des conditions nées de la crise pour mettre toute la gomme et augmenter encore le niveau de risque.

    Ça peut paraître incroyable mais c’est mais parfaitement logique dans ce système.

  88. Avatar de Cécile
    Cécile

    certes, certes, mais « Ce sont les regardeurs qui font les tableaux »

  89. Avatar de clemence Daerdenne
    clemence Daerdenne

    @pierre.yves D
    @eugene
    @cecile

    =:)))))

  90. Avatar de iGor milhit

    A propos d’omerta, Glenn Greenwald sur son blog chez Salon.com a posté hier un billet sur la définition de « oversight » (surveillance) en ajoutant une vidéo où l’on voit Elizabeth Coleman, Inspectrice général de la Fed témoigner devant le House Financial Services Committee (Congrès) et se faire interroger par le Rep. Alan Grayson sur la menue monnaie que la Fed à mis à disposition des banques pour les sauver, sur le soupçon d’opération hors-bilan émis par Bloomberg, et les réponses sont, pour ce que j’ai pu comprendre, édifiante, s’il l’on peut dire: Avez-vous fait des enquêtes? Non. Et pour cette histoire de hors-bilan? Et les noms des banques bénéficiaires? Où en est votre enquête, parce que cette histoire commence a durer depuis quelques mois? Ben, euh… l’enquête suit son cours, alors on n’a pas de réponse pour le moment.

    le post avec la vidéo est ici

  91. Avatar de iGor milhit

    Le billet de Glenn Greenwald a une update que je n’avais pas lue…

    Il donne le lien vers l’article de Bloomberg au sujet des transaction hors-bilan ainsi que le pdf d’une seule de ses transactions : 320 milliards du contribuable direct pour citigroup.

    C’est bien plus et au-delà que le 1.2 trillion ajouté au bilan de la Fed depuis septembre.

    Tout ceci souligne le besoin de plus de transparence et de plus de surveillance de la Fed. Ron Paul a introduit une loi [HR 1207] pour faire exactement cela, qui a jusqu’à présent été soutenue par plus de 130 membres du Congrès, comprenant plusieurs démocrates comme Grayson. En résumé cette loi demande un audit des activités de la Fed qui doit être disponible pour le Congrès. Quels arguments contre cette loi pourrait-il être trouvé? Qui s’oppose à un audit des activités de la Fed et pourquoi?

    l’article de Bloomberg

    et le pdf des 320 milliards pour citigroup

  92. Avatar de l_emir_abel
    l_emir_abel

    Pour peu, votre discours relève de la théorie du « complot » , une accusation contre le Monita Secreta, ou les protocoles de Sion !
    Bien sur que tout le monde sait qu’ils ne pouvaient soldés leurs comptes en liquidités, mais que voulez-vous, les crédits sont le nouvel esclavage: fournis par des privés, garantis par le code monétaire, appliqué par le gouvernement !
    merci pour l’article !

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