L’argent dans l’histoire

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Écrire un nouveau livre est toujours une entreprise enthousiasmante et je viens de mettre le point final à celui qui sera pour moi le dixième : « L’argent mode d’emploi ».

Entreprise enthousiasmante, même si les quinze derniers jours se transforment invariablement en épreuve et ceci pour deux raisons : la première, banale, est qu’on calcule toujours mal le temps qu’il faudra, si bien que durant la dernière ligne droite, les journées s’allongent inexorablement : 11 heures, 12 heures, 13 heures de travail… Mais cette première raison n’est pas la pire : la pire, c’est que les derniers jours sont passés essentiellement à se relire : des passages qu’on connaît déjà, d’abord pour les avoir rédigés soi-même, et qu’on doit ensuite relire non pas une, mais cinq, six fois… loin, si loin, de la partie créative de l’écriture : le plaisir de coucher sur le papier des idées dont on ne se doutait pas qu’on irait un jour les penser.

Donc, c’est fait. J’espère apporter du neuf par rapport à ce qu’on lit d’habitude sur l’argent, et j’ai d’ores et déjà été rassuré sur ce point par ceux qui m’ont répété au fil des mois que « tous les auteurs » pensent le contraire de ce que j’avance. Contredire n’était pas le but visé mais plutôt repartir sur des bases plus saines sur la question, les approches faisant autorité étant, comme les événements récents l’ont cruellement rappelé, sur une voie de garage depuis cent ans au moins.

J’irriterai sans doute ceux qui considèrent comme un aspect crucial du problème une question qui m’apparaît essentiellement fondée sur un malentendu, et à laquelle je ne consacre qu’un minimum de pages. Je décevrai aussi ceux qui considèrent la monnaie comme l’élément central de la crise que nous traversons et sa réforme comme le principal moyen d’en sortir.

L’argent procure certainement un excellent angle d’attaque pour comprendre la crise, ne serait-ce que parce les quantités colossales qui en ont été perdues distinguent celle-ci des précédentes. Mais l’argent s’avère aussi à l’examen être l’outil d’échange relativement neutre qu’on vise à ce qu’il soit et ce n’est pas lui le responsable, ni même l’usage qu’on en fait. Le problème avec l’argent ne vient pas de lui mais de nous : de notre tolérance infinie pour la manière grotesque dont il se répartit au sein de nos sociétés.

Et puisque nous sommes le 14 juillet, j’aimerais formuler cela dans une perspective pertinente par rapport à l’événement que nous commémorons aujourd’hui. Nos sociétés d’origine européenne, ainsi que certaines autres, portent toujours la marque du fait que ce sont des guerriers qui donnèrent sa forme originelle à nos systèmes politiques : c’est l’usage de la force non seulement qui garantit leur fonctionnement mais on le retrouve encore à la source du commandement de type militaire qui caractérise encore aujourd’hui la plupart de nos institutions, des administrations publiques aux entreprises privées.

La puissance de l’argent est apparue et a alors rapidement rivalisé avec celle de la force, jusqu’à finir par se substituer à elle. Il est non seulement vrai aujourd’hui qu’il existe une péréquation entre elles permettant d’obtenir tant d’argent pour tant de force brute ou tant de force brute pour tant d’argent, mais il est vrai aussi qu’il existe très peu de choses que seule la force permettait d’obtenir autrefois et que l’argent ne procure aujourd’hui aussi bien.

Les révolutions comme la Révolution Française charrient des idéaux dont la séquence révèle la marche de la Raison. Elles entérinent aussi des glissements structurels sans rapport évident avec les représentations que s’en font ceux qui montent aux barricades en chantant et paient souvent de leur vie leur élan révolutionnaire. Ceux d’entre eux qui réussirent à tirer les marrons du feu se gardèrent bien de remettre en cause la nouvelle puissance qui avait rendu caduque le pouvoir que la force brute conférait jusque-là. L’autorité fondée sur celle-ci s’était effondrée sous son propre poids et il en va de même aujourd’hui de celle qui l’avait remplacée lors des événements dont nous fêtons l’anniversaire. Le pouvoir de l’argent avait remplacé celui de la force brute. Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ?

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

Partager :

123 réponses à “L’argent dans l’histoire”

  1. Avatar de BA
    BA

     » Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ?  »

    La force brute va reprendre sa place. La force brute va reprendre le pouvoir. La force brute sera baptisée :  » Maintien de l’ordre public  » par la propagande médiatique, mais elle sera ce qu’elle a toujours été.

    Pour ne pas être pessimiste : j’ai l’impression que les années qui viennent seront très violentes, mais aussi très intéressantes.

  2. Avatar de Jeremie

    La puissance qui s’apprête a prendre la suite? Peut être l’information. La puissance d’une société est fondamentalement liée à sa capacité d’organisation. La maitrise de la force, et donc du pouvoir de coercition, passe par la construction d’organisations militaires efficaces. L’argent a aquis le statut d’élément de puissance centrale en étant au coeur d’un nouveau systéme de motivation et d’organisation de la production à l’efficacité (et à la voracité) incomparable. L’argent est une conquête intelectuelle humaine géniale dans le sens qu’elle à permis la « materialisation » du concepte de valeur. Mais le coeur de l’organisation en fin de compte, et son importance tant dans le domaine militaire comme du commerce en est la preuve, c’est la maitrise de l’information.
    Hors les nouvelles technologies sont en train de transformer totalement les media, la nature de l’information, et par extension est en train de changer notre conception de l’organisation. La prochaine révolution viendra surement de là.

  3. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    A propos d’argent, ci-aprés, les éléments d’une discussion (essentiellement avec Jean Peyrelevade) menant à la définition d’une économie coopérative (optimum de type Pareto), à objectif plus général que celui de l’économie libérale (optimum de type Nash) basée sur le « désir d’enrichissement (monétaire) individuel »

    INTRODUCTION

    Il faut être aveugle (ou sourd) pour ne pas percevoir que les déboires actuels de notre économie et de notre croissance sont dus à la globalisation libérale, qu’elle soit mondiale ou européenne. Il ne se passe pas un jour sans qu’on apprenne une délocalisation de plus, car Pascal Lamy et ses copains comme DSK ont tout fait pour: les lobbies à Bruxelles et à l’OMC soutiennent des intérêts libéraux transnationaux qui ont un pied dans chaque continent, et transfèrent massivement nos richesses (savoir-faire, capitaux, etc.) là où l’exploitation est à profit maximum. Et les sociaux démocrates européens n’ont même pas la lucidité de dire: “Concurrence non faussée?…mais appliquons donc le principe: la concurrence par des pays exploités à bas coût et sans protection sociale, c’est la concurrence la plus faussée qui soit!”

    La crise “financière” a même origine: les “subprime” ne datent pas d’aujourd’hui et leur “bulle” a couvé pendant de nombreuses années. Ils furent conçus avant même les années 2000, en une période de croissance faste aux USA que n’avait pas encore minée la mondialisation. Aussi, les banquiers établirent des contrats d’emprunts hypothécaires fortement indéxés sur la croissance attendue des ressources du titulaire et, de façon plus scélérate, sur celle du marché immobilier en cas de saisie pour insolvabilité. Comme toujours, le “désir d’enrichissement” du banquier primait sur tout le reste: gagnant dans tous les cas. Ce qu’ils n’avaient pas prévu arriva: l’éssoufflement de l’économie US minée par “la concurrence libre…mais faussée” des pays émergents, et les frasques additives de Bush junior, entraînèrent ET la faillite des ménages endettés suite au chômage, ET la chute du marché immobilier exempt de clients!
    C’est bien la faillite logique de tout le système libéral actuel, et non un simple accident.

    Face à cela, voilà le type de réponse typique:

    Pierre RAMBERT | 10 juillet 2009 at 11:39 (du blog Moscovici):
    “Infléchir les effets du marché pour mieux gèrer plus justement la croissance, n’est sans doute plus suffisant. L’accompagnement des chomeurs jusqu’à leur retour dans le circuit fait aussi partie des besoins immédiats.
    Reste une question difficile.Comment gérer moins de croissance ou pas de croissance ? ça sera terrible, mais qui d’autre que la socdem peut le faire ?”

    En effet, on entend un DSK nous dire: c’est rien, il suffit de “nettoyer” les comptes des banques (à nos frais, bien entendu), et ça repartira comme avant…!

    Il est vrai qu’il y a pire:
    – ceux qui n’ont pas voulu “nettoyer” , parce qu’ils voulaient continuer leurs salades (et ils y sont arrivés)
    – ceux qui disaient “ça va repartir tout seul”, et qui sont déjà démentis par l’échéance qu’ils donnaient (l’”économiste” Jacques MARSEILLE est de ceux-là).

    Quant à Jean PEYRELEVADE, le mentor économique du Modem, interpelé par mes remarques:

    “L’objectif de la plupart des humains n’est pas de vivre éternellement une course de lévriers aprés un leurre, où le plus éfflanqué arrive le premier, surtout lorsque c’est pour engraisser des parieurs en tribune (dont Mr Peyrelevade, à ma connaissance et sauf mon respect, fait encore partie. On pourrait en dire autant de DSK et Pascal Lamy).
    On conçoit aisément qu’il puisse en aller ainsi pour les peuples de pays dits émergents, afin de rattraper leur retard, ceci étant facilité par le “gradient favorable” qu’offre un environnement de pays plus développés. Je parle de gradient pour plus d’analogie avec la thermodynamique où l’on sait comment cela finit: par égalisation des températures à l’équilibre, en vertu du théorème entropique ou second principe. L’analogie ne s’arrête pas là: lorsque le gradient est trop fort entre les éléments d’une pièce élaborée (joints, soudures, etc.), la piéce casse!
    C’est exactement ce qui va se passer avec la mondialisation (et même l’Europe) si l’on explique aux français qu’il leur faut rapidement régresser au même niveau que ceux que leurs patrons ont trouvé plus rentables à exploiter, ce qui s’appelle le nivellement par le bas!”

    ”Dans son livre dont le dépôt légal est Août 2008, soit quelques mois avant que n’éclate au grand jour la crise 2009, due à la bulle des “subprime”couvant depuis des années, J.Peyrelevade ne trouve surtout rien à redire à la gestion des banques dont il fut l’un des grands responsables durant cette période!”,

    il répond, sur son blog (”La refondation du capitalisme”):
    “A quoi cela sert-il de me considérer comme l’un des responsables de la bulle des “subprime”? A l’époque, j’ignorais le mot lui-même et vous aussi sans doute”

    Outre le fait que cette bulle existait depuis longtemps, un ancien grand banquier ne pouvait pas ignorer l’existence de la bulle des “subprime” à l’été 2008, puisqu’à qu’à cette date, comme évoqué dans l’émission (Science et conscience sur France Culture du 25 Juin):
    Jean Luc Gréau faisait le procès de « la prise de pouvoir par la vulgate néo-libérale » ; la crise financière de l’été 2008 était selon lui porteuse d’une « crise systémique » aussi ravageuse que le krach de 1929. La crise des crédits hypothécaires à hauts risques, dite crise des « subprimes », résultait à ses yeux d’une fuite en avant du système économique provoquée par le « surprofit financier ». (Texte paru sur le site de Marianne)

    Il n’est pas ininterressant d’écouter la suite des propos de J.Peyrelevade:
    “Pour éclairer Hadrien, je voudrais vous donner ici les lignes directrices de la thèse que je vais défendre : nous avons mis en place une économie d’échanges fondée sur le désir d’enrichissement individuel. Mais nous avons laissé s’y développer des mécanismes d’agrégation des cupidités individuelles qui, prenant un caractère institutionnel, frappent l’ensemble du système d’une extrème fragilité. Le seul moyen d’endiguer cette évolution serait de fabriquer un vrai contre-pouvoir capable chaque fois que nécessaire de faire prévaloir l’intérêt collectif contre les agrégations de cupidité individuelle.”

    Je répondais à ce sujet à Jean Peyrelevade, sur son blog:

    “La thèse initiale telle qu’annoncée par J.Peyrelevade (”fondée sur le désir d’enrichissement individuel”) est bien libérale. Les rapiéçages n’y changent pas grand chose, ou superficiellement : ça devient la thèse sociale-démocrate (où, comme ironise Melenchon,…c’est la guerre mais avec la Croix Rouge pour soigner les grands blessés).
    Pas mal de monde est déjà sur les rangs… Prière de ne pas encombrer le paddock!”(suivez mon regard)

    Dans tout système logique, lorsque l’on veut changer de théorie, on ne peut changer aucun des théorèmes sans changer un ou plusieurs axiomes, car les théorèmes sont indissociables de l’axiomatique choisie.
    En somme, lorsque l’on refonde, on change la fondation!

    Or, l’éternel sujet des sociaux-démocrates c’est de changer le capitalisme, tout en gardant le même axiome de fondation ”le désir d’enrichissement individuel” qui le caractérise comme jungle économique, ce qui est évidemment impossible. C’est oublier que l’on est passé, dans l’Histoire, de la jungle primitive fondée sur “le désir de survie individuelle” à la notre, par un “contrat social” effaçant l’axiome de survie individuelle, et permettant des lois sociales coopératives aujourd’hui acquises.
    De la même façon, on ne pourra passer de la jungle économique à un nouveau système (qui aura lui aussi ses propres aspects individuels) que par un “contrat socio-économique” effaçant l’axiome du “désir d’enrichissement individuel”, et permettant des lois économiques coopératives. C’est cette démarche (itérative) qu’on appela en 1830 le “socialisme”, nom donné par le français Pierre Leroux par référence, sans doute, à la première étape (sinon, on l’aurait appelé “l’économisme”, ce qui n’eut pas été illogique comme appelation).

    Les tenants du “désir d’enrichissement individuel” ressemblent donc aujourd’hui à ceux qui, dans leur jungle primitive d’autrefois, n’imaginaient pas autre chose que leur propre condition pour avenir de la condition humaine, jusqu’à la fin des temps. Leur liberté première, celle de tuer ou de dérober son semblable, leur semblait précieuse et n’avait de limite que le pouvoir (inégal) des autres, le tout dans un gaspillage d’énergie globale considérable.
    Les mêmes arguments s’entendent aujourd’hui, de la bouche des libéraux, sur la liberté d’exploiter ou d’être exploité par son semblable, comme étant la chose précieuse à préserver, même si celle-ci conduit à une sous-optimisation globale manifeste de la société.

    J’imagine volontiers certains de mes interlocuteurs assez perspicaces pour y avoir réfléchi eux-mêmes.
    Mais la réflexion s’arrête généralement lorsqu’on en vient à parler concret: vous n’y pensez pas, ça ne peut pas marcher, à cause des voisins (la sacro-sainte compétitivité!).
    Nous serons d’utopiques sans-soucis face à d’industrieux guerriers qui nous écraseront!
    On pensait aussi cela lorsque les monarchies européennes rassemblèrent leurs armées aguerries pour attaquer à Valmy nos utopiques sans-culottes…
    On ne songe jamais à ce que peut libèrer comme forces, en sociologie et en économie, tout comme en physique, un changement de phase…

    J’ai retrouvé ce même conservatisme dans la bouche de mon interlocuteur:

    Jean Peyrelevade:
    “Car enfin, toutes les économies d’échanges connues à ce jour…sont toutes fondées sur le désir d’enrichissement individuel…Est-ce que je me trompe ? Y a-t-il des contre-exemples ?”

    Hadrien:
    Il en est au moins un, en effet, et non des moindres, qui vous échappe: celui des échanges auxquels nous nous livrons, en ce moment même, par Internet.
    Voila une économie d’échanges , originellement de données entre laboratoires, qui fut concue et mise en place sans “désir d’enrichissement personnel”, avec pour seul souci l’accomplissement d’un objectif collectif, et qui s’est étendue au monde entier en gardant l’essentiel de ses précieuses qualités.
    Si l’on avait confié ce grand dessein à un pool d’économistes libéraux, nul doute qu’ils eussent conçu un système de brevets sur la conception, ainsi que de redevances trés compliquées sur les acheminements, etc. (il y a, bien sûr, une économie libérale classique que peut véhiculer Internet, mais c’est une autre question).

    Autre exemple, de mon domaine: les résultats scientifiques. Ils sont d’autant moins monnayables par leur inventeur que leur importance et leur champ d’application sont grands. Ainsi en va-t-il des “découvertes” qui concernent la nature. La plupart des scientifiques (ex: physique des particules) y sont payés à plein temps, et assument leur tâche avec pour principal moteur le désir de reconnaissance, voire de perennité.
    On ne peut pas breveter une “découverte”, contrairement aux “inventions” d’artefacts. On ne peut pas, non plus, “commander” une découverte, ni même une invention, quel qu’en soit le prix!
    C’est d’ailleurs interdit par le code des marchés qui ne reconnaît, en matière de contrats de recherche, que des exigences de moyens et non de résultats.
    Espérons que les visées anglo-saxones à ce sujet, sur le vivant, seront stoppées à temps…

    Un dernier exemple, plus banal, mais tout aussi important: l’économie familiale.
    Un ménage (autrefois une famille de plusieurs générations) peut vivre sous le même toit, avec des taches à accomplir, sans qu’il y ait “désir d’enrichissement personnel” de chacun de ses membres le disputant aux autres, mais plutôt “désir d’épanouissement collectif”… Et ça semble marcher!

    Quitte à refonder, il serait bon d’y penser!

    PREMIERE PARTIE

    C’est dans le même esprit que je titille la politique de gribouille qu’est la social-démocratie.
    A preuve, mes échanges postérieurs avec J.Peyrelevade:

    – J.Peyrelevade:
    « Nous avons mis en place une économie d’échanges fondée sur le désir d’enrichissement individuel, mais nous avons laissé s’y développer des mécanismes d’agrégation des cupidités individuelles
    Est-ce là une thèse libérale ? Je ne crois pas. Socialiste ? Pas beaucoup plus. Comment Hadrien va-t-il la qualifier ?”

    – Hadrien:
    « Je la qualifierai de….” sociale-démocrate,…du rapiéçage, aprés coût!” Plus précisément, je ferai les remarques suivantes:
    Accepter une “économie d’échanges fondée sur le désir d’enrichissement individuel” me semble devoir conduire sans surprise à “des mécanismes d’agrégation des cupidités individuelles”.

    La suite de mon échange avec Jean Peyrelevade, rend justice à une question plus interessante:

    – J. Peyrelevade:
    « 4/ A cet égard, je serais très curieux de voir Hadrien formaliser son critère d’épanouissement collectif, sa définition de “l’art de vivre ensemble”. Et nous communiquer ses premières tentatives de modélisation. Car, une fois de plus, il n’y a pas d’économie, ni de politique de commande optimale, sans représentation, sans modélisation. »

    – Hadrien:
    « Je m’appuierai pour cela, afin que nous ayons un contexte mathématique commun sans qu’il soit besoin (et surtout possible) de le reproduire ici, sur un auteur qui lui est sans doute familier:
    Marc Albouy, qui enseigna l’économie à l’X, tout comme lui.
    Son ouvrage de microéconomie mathématique sur “la régulation économique” (Tomes I et II), présent dans ma bibliothèque depuis sa parution (1972), a l’avantage de bien mettre en évidence (Chapitres 11 et 19):
    – la formulation non coopérative (équilibres de Nash-Cournot, notamment)
    – la formulation coopérative (équilibres de Pareto, notamment)
    des systèmes conflictuels (jeux differentiels) que sont les systèmes économiques.

    La version non-coopérative (libérale) correspond à la seule considération du “désir d’enrichissement individuel” de chacun des joueurs. J’avais écrit, à ce sujet:
    “lacher dans le terrain de jeu (”level playing fied”) des désirs individuels n’a jamais garanti un équilibre global (ex: cycles limites, etc.), encore moins une quelconque optimalité souhaitable, même en théorie des jeux dynamiques!”
    ce qui veut dire:
    Outre le fait qu’aucun théorème d’existence ne garantit un point d’équilibre de Nash-Cournot immobile, cet équilibre est un sous-optimum global, au sens de Pareto.
    En effet:

    La version coopérative la plus simple (coalition commune) met immédiatement en évidence des stratégies dominant l’équilibre non coopératif, en ce sens qu’elles sont préférables pour le revenu (plus généralement l’utilité) de chacun des deux joueurs, et en particulier d’un quelconque en vertu de la définition.
    (C’est le fameux “paradoxe des deux prisonniers” qui s’empêchent mutuellement d’être libérés, s’ils ne coopèrent pas).
    Il est bien connu que la difficulté n’est donc pas l’amélioration de la solution libérale (on vient de voir qu’il y en a plusieurs), mais plutôt d’en définir une seule.
    Dans tous les traités d’économie, cela se fait par combinaison linéaire convexe des utilités élémentaires ( de chaque joueur), de façon à optimiser une utilité globale et non un vecteur d’utilités, qui n’est pas un ensemble totalement ordonné. Malheureusement, cela ne fait que reporter la difficulté sur le choix des coefficients de la combinaison, ce qui n’a rien d’étonnant: c’est tout le problème du choix du critère collectif dans le “vivre ensemble” évoqué plus haut.

    J’avais soulevé ce problème par avance, en disant (à J.Peyrelevade):
    “on édicte un critère prenant en compte tous les agrégés d’intérêts divers”, ce qui veut dire, en clair: on se pose vraiment la question de savoir si ces intérêts divers peuvent se résumer aux quantités d’argent que chacun possède!
    On s’aperçoit alors que non: Certains de ces “agrégés d’intérêts” ne se décomposent même pas de façon individuelle (en langage pédant: l’agrégation n’est pas additive, et ne peut donc se ramener à une somme de termes individuels). Il ne s’agit pas là d’une finasserie mathématique. La plupart des joies de notre existence sont de ce bois-là: les relations humaines, l’accés à la nature, la culture, etc.”
    et, à l’intention du libéral forcené:
    “C’est ce “welfare” généralisé, que certains traduisent par BIB (bonheur intérieur brut), dont je dis qu’”Il n’est en rien un objet de connaissance mais, pour le coup, de désir (il ne dépend que de nous)” au sens démocratique de ce terme, bien entendu.
    Les Athéniens déjà évoqués l’avaient bien compris, qui tiraient au sort leurs 500 représentants au conseil (notre assemblée) afin de ne pas biaiser les desiderata des citoyens par l’élection, sujette à l’état de fortune ou, inversement, la corruption passive ou, plus simplement, la démagogie. Seul, l’exécutif (notre gouvernement) avait des membres élus (pour garantir une compétence) et seulement pour moitié, parmi ceux tirés au sort! Ces principes aléatoires font l’objet actuellement d’un regain d’intérêt chez les vrais démocrates (cf site d’Etienne Chouard).”

    On a donc vu que seuls les citoyens eux-mêmes peuvent décider de l’”utilité globale”.
    J’avais ajouté: “Je ne dis pas que ce “welfare” généralisé est facile à définir”, rappelant à ce sujet, au risque d’être scolaire, que tout cours d’économie (plus) élémentaire montre “comment, par la théorie des substitutions et des préférences, on est capable de ramener n’importe quoi, fut-ce immatériel, à une valeur quantifiée”.

    Evidemment, les plus forcenés (ou les plus naifs) tombent dans le piège de l’argumentation à deux sous: “je met au défi n’importe qui de quantifier la valeur d’une année de vie!”

    Demandez donc à Achille comment il fit lorsque les dieux de l’Olympe lui demandèrent: préfères-tu une vie longue et banale ou une vie courte et glorieuse?
    Le forcené, lui, n’hésite pas: …je ne désire qu’une chose, dira-t-il, la richesse!

    Puisqu’Achille tomba rapidement sous la flèche d’Hector, il est bon de rappeler à ce propos la sagesse des anciens qui connaissaient le dicton:
    Lorsque les dieux veulent vous punir, ils exaucent vos prières…! »

    DEUXIEME PARTIE

    Tenez-nous au courant de la suite, avez-vous dit.
    En ce soir de 14 juillet, un feu d’artifice pour jean Peyrelevade et ses sbires, que je vous livre tel que sur son blog:

    ” Encore une fois, la pensée-réflexe …pour justifier l’idéologie, en développant une argumentation érronée, par ignorance :

    J’étais à l’Université de Berkeley lorsque le débat entre coopératif / non-coopératif et centralisé / non centralisé battait son plein entre le M.I.T. et la sus-nommée, concernant l’Optimisation des Grands Systèmes.
    Ce fut avec quelque déception que tous avaient du convenir de la mise en oeuvre la plus simple pour la solution optimale du jeu coopératif à N joueurs: elle consiste toujours à s’en remettre à un “centralisateur”, qui calcule la solution coopérative pour tout le monde …et la communique aux N joueurs. On obtient ainsi une complexité en N.
    Dans le cas décentralisé qu’évoque le libéral forcené, le coût de complexité est en N au carré, car chaque joueur doit calculer la solution optimale globale dans son coin, pour en extraire “sa” politique de commande, d’où l’inanité de la remarque… sur l’équivalence des deux (ou, pire, l’”avantage” de la main invisible), car la valeur de l’optimum est la même, mais pas le coût ni la difficulté de mise en oeuvre!
    Ceci, pour le cas de la rationnalité parfaite de tous les joueurs (et en constatant avec satisfaction que notre interlocuteur a abandonné la solution non-coopérative, ou équilibre de Nash, qui est le fondement de l’économie libérale).

    Plus instructif est le cas réaliste d’un univers incertain, où l’on affecte des aléas à la dynamique de chaque joueur, ainsi qu’aux informations bruitées qui leur parviennent.
    C’est le cas “random” qu’éffleure par ce mot notre interlocuteur.
    Dans cette situation, le centralisateur doit mettre en oeuvre le “filtre” fournissant l’estimé optimal de la dynamique globale, soit à nouveau une complexité en N.
    En revanche, le cas décentralisé révèle une différence incommensurable (au sens propre) bien connue, qui se résume ainsi:
    Dans un premier temps, les joueurs décentralisés doivent chacun mettre en oeuvre leur estimé optimal à partir de leurs propres informations bruitées, qui sont différentes.
    Ceci fait, on constate alors que chaque joueur se trouve face à N -1 joueurs, chacun augmenté de son “filtre”, soit une complexité sensiblement double (dans le meilleur des cas, à dynamique linéaire). Chaque joueur doit alors “filtrer” en complexité 2N-1.
    Ceci étant le cas de tous, ils se trouvent alors dans la necessité de passer à 3N-1, etc.
    Par passage à la limite on montre ainsi que la solution mathématique existe formellement mais est de dimension infinie, donc irréalisable physiquement .
    Encore n’est-ce pas tout: l’optimum ainsi atteint reste toujours inférieur à l’optimum “centralisé”, contrairement au cas précédent d’un univers purement déterministe.
    En empêchant la “centralisation”, on a dégradé l’optimum en un sous-optimum qu’on a lui même rendu inatteignable…Bravo l’artiste ! (comme dit Jean Peyrelevade dans son livre)
    Dans les deux cas… la “cathallaxis” hayekienne du libéral forcené tombe à l’eau!

    Le lecteur curieux de ces résultats généraux sur l’analyse des systèmes pourra consulter à ce sujet les articles publiés, par exemple, par IEEE (Automatic Control) durant les “seventies”. Ils ont conduit à la conclusion de la “ruine du joueur”, d’une façon inattendue: c’est la non-centralisation de l’information qui provoque l’escalade. L’information doit donc être intégrée dans la formulation coopérative. Au total: nécessité de l’Etat centralisateur pour mettre en oeuvre la solution optimale.
    Les russes ont évidemment étudié les mêmes choses, dans un cadre plus général (non-linéaire).
    Cela n’a donc pas grand chose à voir avec les régimes respectifs évoqués, tout aussi éloignés, l’un et l’autre, de la mise en oeuvre de l’optimum…par idéologie.
    C’est d’ailleurs pourquoi tous les “prix Nobel d’économie” aprés Friedman furent “régulationnistes”, quelle que soit leur nationalité.

    Au passage, les “économistes politiques” feraient mieux de respecter ces résultats généraux de l’Analyse Mathématique des Systèmes, au lieu de brandir une solution toute faite, parcellaire et bricolée, à chaque problème qu’ils rencontrent, avec un mélange de démagogie et de prise d’intérêts!
    Et les citoyens seraient bien inspirés de s’assurer d’une démocratie directe, pour le respect de leurs desiderata collectifs!
    (cf http://etienne.chouard.free.fr/Europe/)

    A ce sujet, concernant les Athéniens (qui n’ont certes pas eu leur Victor Schoelcher), leurs esclaves étaient, comme chacun sait, des prisonniers de guerre appartenant à d’autres cités, ce qui les excluait de la citoyenneté athénienne.
    En somme, notre interlocuteur s’insurge en invoquant les victimes de la guerre du Péloponnèse , il y a deux millénaires et demi, mais ne trouve rien à redire sur celles de la guerre libérale économique que s’entête à nous imposer l’oligarchie d’aujourd’hui.
    L’oligarchie, je la comprends…elle fait partie des bénéficiaires, et mettre au clair cette économie coopérative mettrait à bas ses privilèges, comme 1789 mit à bas ceux de l’aristocratie!
    Les autres, je les comprend moins…sauf à considérer qu’ils se croient eux-mêmes bénéficiaires ou coupables de ne pas l’être? Car c’est tout l’objet de la main mise sur l’éducation et les médias, que de continuer à le leur faire croire, par les temps de disette qui se profilent dans nos pays “développés”. L’oligarchie, qui y a bâti sa prospérité, nous explique à l’envi que nous le sommes trop! Elle veut porter les ressources que nous lui avons donné (investissements, technologie, etc.) là où d’autres sont encore exploitables à moindres frais, non pour les élever à notre niveau (ce qui perdrait tout intérêt ),mais en nous mettant au même que le leur!
    Ce n’est pas autre chose que le discours tenu aujourd’hui par Jean Peyrelevade, en dépit de la réalité:
    A la veille de la crise, dont les comptes 2009 ne sont pas encore faits, la France était la moins endettée des quatre grands pays de l’UE (Allemagne juste devant elle, GB ensuite, et Italie loin devant au delà de 100%). Ajouter à celà qu’elle était le pays le plus “épargnant” avec un taux dépassant 15% .
    Mais celà n’empêche pas Jean Peyrelevade de nous qualifier de “cigales”!
    Comme disait Monsieur Barre, lui même fort bien garni de sa personne, “il faut que les français maigrissent”! Il était par ailleurs libéral dans l’âme, catholique fervent, et … farouche partisan de la peine de mort! (j’espère pour Jean Peyrelevade que la comparaison s’arrête avant)

  4. Avatar de Moi
    Moi

    « Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? »

    Les experts, sans doute. Il faut dès maintenant trouver les moyens de limiter leur pouvoir, sans quoi ça ne sera pas mieux qu’avec n’importe quelle autre puissance.

  5. Avatar de John
    John

    La puissance qui s’apprête à prendre le pouvoir c’est l’oligarchie, nous allons basculer vers l’âge des ténêbres dans moins de dix ans quand nous allons nous aperçevoir que les chiffres sur les réserves minières et fossiles sont fausses, l’économie mondiale va s’écrouler en un rien de temps et 90% de la population mondiale sera décimée, on mourra de faim, de soif, de maladie pendant que les sociétés qui le peuvent se reconvertirons en états militaires sous les ordres d’une classe financière restreinte, il resteras malgré tout de l’énergie fossile pour empêcher un système de type seigneurial (dans le sens paysans payant impôts et vivant de la terre), l’oligarchie en place sera terrible car elle aura l’omnipotence que lui aura légué notre civilisation, internet, les armes de destructions massives, la voiture, les sous-marins pendant que ce qui restera du peuple vivra dans des égoûts sans aucun espoir d’un meilleur avenir.

  6. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    C’est idiot mais ça me-meut toujours de voir un citoyen belge parler du 14 juillet comme sien.
    Eh eh. Du fond de mon lit douillet.

    Félicitations pour votre nouveau livre. Le dixième, yahoo ça se fête !

  7. Avatar de BDphile
    BDphile

    « Mais l’argent s’avère aussi à l’examen être l’outil d’échange relativement neutre qu’on vise à ce qu’il soit et ce n’est pas lui le responsable, ni même l’usage qu’on en fait. Le problème avec l’argent ne vient pas de lui mais de nous : de notre tolérance infinie pour la manière grotesque dont il se répartit au sein de nos sociétés. »

    Je n’ose imaginer que vos raisonnements se soient arrêtés à telles trivialités.
    Malheureusement les conclusions auxquelles on aboutit alors correspondent à un suicide social…ce qui n’est jamais tentant non ?

    Je me demande tout de même combien de temps vous vous êtes appesanti sur le « relativement ».

    Dans une société où l’argent est idéalement réparti, son ultime intérêt est de plafonner les niveaux de consommation de chacun.
    Ce qui n’est pas le moindre des intérêts avouons le.

    Finalement l’idéal de l’argent c’est d’être un outil de rationnement…

    my 2 cents
    En ce qui concerne votre dernière question, le point commun je crois est le contrôle, par la force, par l’argent….par le réseau (de votre voiture à votre frigo en passant par VOUS même)
    Et plus ce contrôle là sera grand, moins la force et l’argent seront nécessaires en grande quantité.
    Ce ne sera pas aussi le suicide social dont je parlais au début ?
    Après le coupage de tête, le coupage de vivre, le coupage de réseau…

  8. Avatar de madar michael

    Ce soir 14 Juillet 21h, (hier soir…) il était impossible de retirer le moindre euro dans cette belle ville d’Avignon, où sévit, au passage, actuellement, un festival de théatre aux dimensions ubuesques, (plus de mille spectacles, presque autant de compagnies, pendants quatre semaines…) et des milliers de festivaliers dans les rues, aux abords de guichets vides.
    j’ai cru à une disparition effective, un instant, de tout moyen de paiement autre que virtuel. (ou chèques)
    L’argent est bien la chose la plus malconnue qui soit, en rapport avec l’intérêt partagé qu’il suscite.
    Merci d’avance Paul pour cet ouvrage à venir.

  9. Avatar de Le Yéti

    Si le livre est aussi superbe que cet article, il ne peut être qu’un succès ! Du moins en théorie. Car il lui faudra « la force », précisément, de vaincre les préjugés et autres croyances de « mémères » enracinées dans les consciences (un brin égarées en ce moment) à propos de l’argent.

    Aura-t-il cette force ? Nul ne le sait bien sûr. D’ailleurs ce n’est ni son problème (ni celui de son auteur). Lui, le livre (mais aussi sans doute l’auteur), a au moins le mérite d’exister, ce qui est une condition sine qua non pour avoir une chance d’exercer sa force.

    La chance, justement, reste l’autre élément indispensable au succès de la démarche. Or cette opportunité pourrait bien venir du fait qu’à propos de l’argent, les consciences d’aujourd’hui vacillent, sont en proie au doute. Et, partant, plus aptes, ouvertes, à acquérir de nouvelles certitudes, de nouvelles vérités de vie.

    La partie n’est pas gagnée, mais vaut la peine d’être jouée. D’ailleurs, que faire d’autre ?

  10. Avatar de jeanlouis.bars
    jeanlouis.bars

    Chapeau à Paul Jorion .
    Aller à contre-courant ,en particulier par gros temps,est un risque qu’ose quasiment seul–pour l’instant–l’auteur du Livre à venir.
    Grâce à ses autres livres,à ses interventions sur les médias,sur son site,en quelques 6 mois les idées de Jorion ont acquis Force et Puissance.
    Reste à faire connaître là où c’est encore nécessaire et par les moyens rapides :Viadeo,blogs ,sites,forums locaux,régionaux,nationaux,internationaux.(Revue culturelle de Téhéran,en français, i.e) et d’ailleurs libre à chacun de porter la « bonne nouvelle » Aux Pauvres !
    Enfin Une Voie,un Moyen pour envisager Notre Mutation .!
    Merci Monsieur Jorion.
    Merci Monsieur François Leclerc et les intervenants du site.

  11. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Dissertation du matin:

    Tant que l’on ne pense pas pouvoir accéder, dans une autre hypothétique vie, à un paradis ou à un autre, deux grandes voies s’ouvrent à nos esprits. Celle de l’irrésistible ascension de l’humanité vers un progrès futur, mais globalement indéfini quoique cette fois-ci résolument terrestre. Ou celle d’une décadence généralement autoritaire et à forte tendance apocalyptique. Cette dernière vision, il faut le remarquer, demandant à être plus souvent actualisée que la première mais trouvant heureusement en permanence de quoi s’alimenter.

    Dans les deux cas, la question du pouvoir reste centrale. Celle de l’aliénation lui est sous-jacente. Combien faudra-t-il faire d’expériences ratées pour que la démonstration soit réussie : qu’elle cesse de se trouver au centre ?

  12. Avatar de kabouli
    kabouli

    Quant on voit ce que la soit-disant « force brute » a produit c’est à dire des Aristote,des Bach, Darwin, Dante, Shakespeare, le Parthénon ou les cathédrales…L’on ne peut que regretter la disparition de cette force là….

  13. Avatar de jeanlouis.bars
    jeanlouis.bars

    Théme fondamental.
    Admettre ausi que l’aliénation est une des composantes possibles de la finitude des Humains.
    Actuellement il créve les yeux que les dérives sécuritaires vont bon train..
    H.Laborit en parle bien dans sa catégorisation dominants-dominés.
    Quant à notre capacité de résilience,celle qui nous permettra de nous en sortir « déchaînés »,elle doit sans cesse être alimentée,ici déjà et ce n’est pas rien ,tant le matériau est d’une rare richesse.
    J’entrevois hélas une grosse difficulté dans la diffusion au plus grand nombre.*
    La Toile peut être notre courroie de transmission.
    Notre engagement personnel aussi évidemment,comme celui du plus grand nombre en question.

  14. Avatar de Ydjer
    Ydjer

    ” Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? ”
    Toutes les réponses sont intéressantes dans la mesure où elles reflètent le débat d’idées, ou encore, la lutte des jugements ( Bourdieu)… Mais selon la « Doxa » établie. Donc autant de possibles. Et si on allait chercher l’impossible dans notre inconscient, à savoir l’histoire, loin de toute prophétie, la réponse vraiment hétérodoxe? Exercice ardu, j’en conviens.

  15. Avatar de Paul Jorion

    @ Ken Avo

    Les fêtes nationales commémorent en général des fins de guerre d’indépendance, elles ne concernent que ceux qui se considèrent maintenant indépendants. Le 14 juillet commémore la fin d’un régime, il est à tous ceux qui sont contents qu’il se soit terminé.

  16. Avatar de tigue
    tigue

    @John
    vous oubliez dans votre tableau, l’ effroyable acoutremement des hommes, vêtus en peaux de bêtes malodorantes, et courant, les cheveux ébourifés dans les bois après leur déjeuner qui détale au son de leurs grognements…
    Vous n’ en feriez pas un peu trop ?

  17. Avatar de ybabel
    ybabel

    Quel que soit le « nouveau pouvoir » qui s’en vient, ce qui est sûr, c’est que le temps nous est compté face aux dangers qui se profilent :
    D’une part par l’épuisement du vivant, d’autre part, et la, c’est beaucoup plus pré-occupant, par les NBIC (http://fr.wikipedia.org/wiki/NBIC)
    En effet, si le monde continue tel que avec le pouvoir oligarchique en place, l’avenir qui se dessine sera sombre pour longtemps …
    Le prince Albert disait récemment « nous avons 96 mois pour sauver le monde ».
    Je sais que ce n’est pas la première fois que le monde est face à des technologies terrifiantes et qu’il y a toujours des oiseaux de mauvaise augure pour dire « nous allons trop loin » et ramener une bonne apocalypse des familles à l’ordre du jour, mais, franchement, le genre de danger auquel nous expose les NBIC avec les gugus qui sont au pouvoir actuellement, je crois que c’est sans commune mesure avec ce que nous avons connus jusque ici et que si nous avons pu in-extrémis échapper échapper à l’holocauste nucléaire, cette fois ça sera beaucoup plus vicieux, pernicieux, subtil, et dangereux.

    A vous de voir.
    Moi je suis alarmé !

  18. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Paul

    Le philosophe indien Sarkar avait apporté une réponse à votre question dans sa thèse du « cycle social » (années 50 ?), que je ne retrouve plus dans ma bibliothèque. De mémoire, il me semble que selon lui, aussi loin que l’on puisse remonter dans l’Histoire, le pouvoir passait successivement aux mains de ces trois classes :
    – Les « guerriers », comme vous l’exposez ;
    – Les « intellectuels » (clergé, grand commis), qui légitiment le pouvoir des guerriers ;
    – Les « marchands » (y compris les marchants d’argent…), qui s’emploient à tout renre monnayable et dont l’appétit est insatiable : l’outrance de leurs prétentions finit par provoquer un collapsus et le retour des guerriers.

  19. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    La « Force » procède-t-elle d’une reproduction (Héritée d’une filiation ou d’un processus démocratique) ou bien d’une transcendance extérieure à elle même ( donc … ex-nihilo 😉 ) ?
    La beauté, la justice et la vérité n’étant alors que celle qui s’impose , de fait ?

  20. Avatar de olivier

    @JJJ
    Cela rappelera certains chapitres du cycle Fondation d’Asimov, à ceux qui l’ont lu 😉

  21. Avatar de Moi
    Moi

    @Hadrien: « Puisqu’Achille tomba rapidement sous la flèche d’Hector »

    Hector est occis par Achille, qui est occis par la flèche de Pâris.
    D’où l’adage: « les meilleurs partent en premier ». 🙂

  22. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    @Paul Jorion,

    Oui je comprends très bien mais la chose émeut sans doute moins un allemand ou un anglais.
    Et puis le fait que la Belgique soit tout de même dotée d’un Roi (même sympathique) rajoute encore à mon épatement. Outre de constater les sentiments d’attachement culturel et d’attirance-répulsion des wallons pour l’hexagone. Ca flatte forcément même ,du fin-fond d’un lit douillet. 🙂

  23. Avatar de Quidam
    Quidam


    @Jeremie dit :
    15 juillet 2009 à 00:27

    Les nouvelles technologies transforment également l’Homme.

    http://www.inria.fr/40ans/forum/video.fr.php
    4. Les nouvelles technologies : révolution culturelle et cognitive (Durée :1h04)
    Conférence de Michel Serres (philosophe, de l’Académie française)


    2. @ John dit :
    15 juillet 2009 à 01:01

    Dans votre scénario, j’imagine que les militaires et les policiers seront grassement payés parce que sinon j’imagine mal l’oligarchie pouvoir faire la loi sans main d’œuvre asservie par de l’argent ou quelconque autre moyen pour se fournir des biens convoités.
    Grâce à vous je sais vers quels métiers orienter mes enfants 😉

  24. Avatar de ROBERT
    ROBERT

    Trouver le successeur ?
    Pas simple, mais le mode d’emploi est évident et est invariant: c’est le moyen qui permet aux individus dominants de maximiser leur reproduction, avec un minimum de risque.

    La force a accompli cette fonction pendant des millénaires, mais avec une variance forte, car les dominants établis par la force peuvent être constamment renversés.

    L’argent a pris le relais, avec une reproduction moins déséquilibrée (fin des harems), et en contrepartie une baisse du risque et de la volatilité reproductive.

    Qu’est ce qui prendra le relais ? Soyons optimistes: les capacités créatives, culturelles, récréatives et apaisantes …

  25. Avatar de Michel
  26. Avatar de fred
    fred

    Einstein avait dit il y aura 3 grandes bombes

    – La bombe atomique ….Ok elle est la…et c’est un rempart contre la folie des hommes.
    – La bombe démographique….On y arrive..Et il faudra s’en occuper..
    – La bombe des télécommunications….On a cru y être (avec le téléphone mobile, internet..) erreur….C’est maintenant que l’on y arrive avec l’instantanéité de l’information

    Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? ….La communication instantanée et par la même l’échange et la créativité démultiplié.

  27. Avatar de ybabel
    ybabel

    Et la bombe que Einstein ne pouvait pas imaginer a l’époque …
    * la nano-bombe (pour dans quelques dizaines d’années à peine)

  28. Avatar de DB
    DB

    Et la bourse continue d’augmenter…

  29. Avatar de logique
    logique

    @P Jorion,

    Je pense que vous étes dans l’erreur lorsque vous dites que l’argent a remplacer la Force. La force a perdu sont pouvoir depuis que l’argent existe et tant que celui ci existera, c’est a dire pour longtemps encore. L’argent est le nerf de la geurre. Sans argent pas d’armé et sans armé pas de force. Les deux sont intimement lié et encore plus de nos jours. Comment croirent que les militaires defendront un territoire ou en conqueront un autres sans toucher leurs soldes. Sans argent il n’y a as de moteur, au pire ont leur permettraient de piller pour se payer. Même la forve médiatique va a ceux qui peuvent se l’offrir, vous etes dans le m^me cas avec le blog car il faut payer les hébergeurs. Le pouvoir reste la force que l’argent peut se payer. Par contre si il n’y a plus d’argent se seront les plus fort qui domineront. Le force reste le vrai pouvoir et l’argent n’est que son ultime interret et son meilleur serviteur.

    d’ailleurs votre question « Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? » n’as pas de sens puisque la puissance c’est comme l’argent cela reste trop vague. je dirais plutot «  »Quelle est le pouvoir qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? » car si la notion de pouvoir et vague elle a au moins une relation directe avec la notion de force tandis que la puissance se reproche plus de la notion de travail.

    Encore une fois, je pense que vous etes plutot du genre a engendrer la confusion des idées plutot que la résolution des problèmes.

    Mais cela ne m’empeche pas de vous lire, c’est aussi cela la liberté, ne pas être toujours d’accord. Même si il faut en passé par une moderation qui n’est rien d’autre que l’exercice d’un pouvoir.

    M’enfin le pouvoir reste un outils dangeureux lorsqu’il est concentré dans une poigné d’individu, et surtout si ces individu ont l’argent pour controler se pouvoir par la force.

  30. Avatar de logique
    logique

    J’ais quand même oublier de répondre a votre question. Donc pour moi, si il devait y avoir de nouvelle force en puissance. Je pense que celle du mécontemtement risque de pointer son nez si les pouvoirs en place (argent + autorité)continuent de nous prendre pour des abruties et de nous apauvrir en masse. La masse de mécontent pourrait dans se cas unique avoir beaucoup plus de force que la puissance de l’argent.

    M’enfin, les termes puissance, force, pouvoir et argent sont pas toujours des plus simple a utiliser. Evitont donc la confusion, lapsus révelateur.

  31. Avatar de Captainsky
    Captainsky

    L’argent n’est pas plus important aujourd’hui qu’il y a plusieurs siècles. Les sociétés sont aujourd’hui totalement informatisées dans une mondialisation sans état de droit. Voila ce qui manque le plus aujourd’hui, l’état de droit. Et en Europe il nous manque une organisation démocratique qui ne soit pas vérolée par les petits états issus du démembrement du plan Wilson de 1918.

  32. Avatar de Coeur
    Coeur

    La graine de cette nouvelle puissance est semée! Elle pousse dans le Coeur, en accord avec la conscience!
    Nous sommes tous appelé à la laisser pousser en nous-meme, et l’argent fer

  33. Avatar de Coeur
    Coeur

    La graine de cette nouvelle puissance est semée! Elle pousse dans le Coeur, en accord avec la conscience!
    Nous sommes tous appelé à la laisser pousser en nous-meme, nous y abandonner, sans regret pour ce qui a été;
    et l’argent, si on veut encore l’appeler comme cela, fera le bonheur de tous!

    AMOUR

  34. Avatar de Coeur
    Coeur

    Désolé mauvaise manip!

  35. Avatar de logique
    logique

    le problème avec l’amour c’est qu’il depends de l’éducation et de la conscience. ont peux trés bien aimer l’argent ou aimer la guerre …..

  36. Avatar de vanham
    vanham

    « Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? »

    Ce que je constate pour l’instant, c’est que la puissance qui est en train de prendre la suite, c’est…la déprime. Beaucoup d’entre nous ont souffert de la crise financière, de problèmes personnels, de désillusions intellectuelles (échec des idéologies classiques)…A force de lire des articles de ceux qui se trouvent dans la même situation que nous, on en arrive à faire de la surenchère dans le pessimisme. Une attitude défaitiste, que ce soit des intellectuels ou de la population, mène souvent à une société renfermée sur elle-même et à la paralysie. Il devient évident qu’il y aura une évolution de la société actuelle, mais c’est l’Histoire qui nous dira plus tard dans quel sens. En effet, le peintre est parfois le premier étonné du rendu de son tableau, et c’est valable pour les économistes aussi… Le mieux, ce serait de prendre un peu de recul et de poser un regard plus serein sur la situation. Alors, je propose de prendre un peu de vacances… Ceci étant dit, je crois en effet aussi que la société occidentale se trouve face à de nouveaux défis mais nous sommes encore loin du tsunami que certains nous annoncent. J’apprécie les articles de Paul Jorion, mais j’aimerais quand même voir de temps en temps une note optimiste ou un simple sourire de sa part, bien que je comprenne que par les temps qui courent, sa situation personnelle soit compliquée.

  37. Avatar de moderato-cantabile
    moderato-cantabile

    Je m’avance avec précaution et timidité. C’est pourquoi je n’ai pas d’affirmation. Juste une question en réponse à la votre : « quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre le pouvoir ? »
    Et si cette puissance n’existait pas encore ? On serait peut être dans une période de chaos précédant la naissance de cette puissance. On serait dans une période où « les foules » hésitent entre se laisser encore bercer par les « story telling » médiatiques et le réveil au valeurs du réel, du temps qui n’est pas éternel pour qui le veut. Et si la force à venir viendrait de cet écart entre le progrès technologique sectorisé à souhait et les gens qui ne croient plus y trouver le bonheur et qui ne comprennent pas grand-chose à la chose ? Ce serait un autre Götterdamerung. Dans ce cas la force à venir prendra le temps qu’il faudra pour que du chaos naisse une nouvelle élite et peut être que des gens comme vous en sont les précurseurs.
    Je lirais avec d’autant plus d’intérêt votre nouveau livre que les discussions sur ce forum concernant la monnaie me sont souvent inaccessible par leur technicité.
    Merci pour ce que vous faites sur ce blog, dans notre intérêt, celui de se réveiller.

  38. Avatar de Paul Jorion

    @ vanham

    Nous avons tous nos jours de bonne ou de mauvaise humeur et je suis sûr que la teneur de mes billets reflète ces fluctuations. Ceci dit, comme vous le savez peut-être, je publie en plus du blog, des livres et des articles, je passe à la radio et à la télévision, je fais des conférences. Ces invitations supposent une cohérence dans mes propos et les critiques ne manqueraient pas de relever d’éventuelles incohérences dans le millier de pages que j’ai publiées sur le sujet et dans mes communications orales. Le critère que j’applique à mes analyses est celui de la justesse et non celui de l’optimisme ou du pessimisme qui ne pourraient s’appliquer à elles que si elles faisaient partie d’un effort de propagande, ce qui n’est pas le cas.

  39. Avatar de A.
    A.

    @ Logique et Paul

    Paul a écrit ceci :

    « La puissance de l’argent est apparue et a alors rapidement rivalisé avec celle de la force, jusqu’à finir par se substituer à elle. Il est non seulement vrai aujourd’hui qu’il existe une péréquation entre elles permettant d’obtenir tant d’argent pour tant de force brute ou tant de force brute pour tant d’argent, mais il est vrai aussi qu’il existe très peu de choses que seule la force permettait d’obtenir autrefois et que l’argent ne procure aujourd’hui aussi bien. »

    La puissance de l’argent va de pair avec une idéologie justificatrice. Qu’est-ce qui justifie que certains individus en diposent tellement ? Et surtout, pourquoi la majorité ne conteste pas cette situation ?
    Dans une partie du Traité du gouvernement civil, Locke posait les fondements de ce qui constituait légitiment la propriété. Il dit que tout un chacun peut s’approprier par son travail tout ce qui lui est nécessaire. Il pose une restriction à l’appropriation : ne pas compromettre ni en quantité ni en qualité ce dont les autres hommes ont besoin pour leur entretien.

    Ainsi, il explique que la propriété d’un fruit provient du travail de la cueillette. Néanmoins, il serait illégitime de s’approprier plus que de besoin. Amasser plus de fruit qu’il ne faut pour satisfaire aux besoin d’une personne entrâinera un gaspillage par lequel d’autres individus ne pourront profiter des fruits perdus du fait de leur pourrissement inévitable.

    Locke fait intervenir l’argent et définit ses plus importantes fonctions. La première concerne l’échange grâce à la convention qui en fait une unité de compte. La seconde la pose comme réserve de valeur. La place de l’argent dans la justification lockéenne de la proriété est primordiale car elle permet de justifier la levée de la restriction qu’il avait posée la concernant. En, effet, il devient ainsi possible d’accumuler plus que de besoin car, par l’usage de la monnaie, il est possible d’échanger le surplus produit, et de stocker l’argent résultant de l’échange. En outre, Locke justifie la production de surplus car elle reprèsente selon lui un intérêt social.

    En conclusion, depuis plus de 300 ans, la justification de la puissance de l’argent est la même :
    -1 ceux qui ont beaucoup d’argent ont beaucoup travaillé
    -2 leur travail profite à la société
    -3 grâce aux fonction de la monnaie, ils peuvent accumuler sans rien ôter de ce qui est nécessaire à l’entretien des autres personnes.

  40. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Le psychanalyste Jacques Lacan disait que s’il n’y avait pas l’argent, les relations entre les êtres humains seraient encore pires, ce qui n’est pas peu dire. J’ignore si c’est vrai mais ça donne à penser.

  41. Avatar de BA
    BA

    La production industrielle a reculé de – 0,4 % au mois de juin aux Etats-Unis, un rythme plus modéré que la prévision moyenne des analystes, selon les données de ce mercredi de la Réserve fédérale.

    Cette baisse intervient après un recul de – 1,2 % en mai, chiffre d’ailleurs révisé d’une estimation initiale de – 1,1 %.

    Sur un an, la production industrielle s’est contractée de – 13,6 % en juin.

    Le taux d’utilisation des capacités de production est retombé à 68,0 % le mois dernier, un nouveau plus bas historique, après 68,2 % au mois de mai.

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=f66f67e268e67533c23483ff5ad879ed

  42. Avatar de abc
    abc

    il restera à écouter ceci et à accepter son destin :
    http://www.youtube.com/watch?v=SeIgTecXsfc

  43. Avatar de DB
    DB

    @BA

    …Le taux de chômage en Angleterre atteint des sommets…

    Et la bourse continue de s’envoler… Le monde est-il devenu fou ?

  44. Avatar de Pierre Canart
    Pierre Canart

    La bourse valorise le futur. Le taux de chômage c’est la situation actuelle. Et le futur n’est pas si sinistre.

    Arcelor-Mittal a rallumé trois hauts-fourneaux. L’ épargne des belges n’a jamais été aussi élevée. Dans tous les secteurs, les survivants de cette crise sont en train de se relever en se nourrissant des cadavres des vaincus comme toujours!

    Le seul changement, mais il est de taille, c’est le changement de mentalité des employés/ travailleurs. On nous a demandé de travailler moins, de partager la charge de travail. Nous avons accepté les jours de congé sans solde, les 4/5. Il n’est pas sur que nous soyons prêt à revenir en arrière. Je pense que nous allons vers la semaine des quatre jours.

    De cette crise il ne restera que les acquis sociaux et quelques entreprises disparues dont le nom disparaitra peu à peu!

  45. Avatar de Moi
    Moi

    @A. : « En conclusion, depuis plus de 300 ans, la justification de la puissance de l’argent est la même »

    Et la justification de la puissance de la force était déjà la même auparavant. Les nobles chevaliers étaient déjà utiles, voire indispensables, et portaient sur eux une lourde charge (les risques de la guerre).

    Ce que Locke aurait dû expliquer, s’il avait été un honnête homme avant d’être un bourgeois (toute son oeuvre n’a pour but que de justifier le pouvoir de la bourgeoisie), c’est :

    1 – pourquoi certains ont beaucoup d’argent sans avoir travaillé et d’autres n’en ont pas en ayant travaillé beaucoup.
    2 – pourquoi le travail des riches profite plus à la société que celui des pauvres (et si ce n’est pas le cas, pourquoi ont-ils plus d’argent).
    3 – pourquoi les pauvres ont faim si l’accumulation des riches ne leur est pas nuisible et pourquoi les pauvres souffrent-ils plus là où les inégalités sont les plus grandes

  46. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    @pierre Canart
    Le probleme ce n’est pas le chomage , c’est l’endettement massif des chomeurs aux Us
    pour l’instant il n’y a pas de solution maintenant chaque pays est différent et je pense que la crise n’est en effet pas encore arrivée ni en france ni en belgique.Pour l’instant c’est compensé par les finances des états mais vu qu’il n’y a aucune dynamique de reprise je me demande comment les états vont se financer.

  47. Avatar de Moi
    Moi

    @Ton vieux copain Michel : « J’ignore si c’est vrai mais ça donne à penser. »

    Oui, en effet, ça donne à penser sur la personne de Lacan. 🙂

  48. Avatar de ghost dog
    ghost dog

    Oui, oui, bien sûr Pierre, et les 500 000 chômeurs mensuels américains depuis janvier 2008, la baisse des exportations, la descente vertigineuse du commerce mondial, le prix de l’immo qui continue à baisser et les défauts de paiements des ménages qui ne cessent d’augmenter, les banques qui maquillent leurs bilans parce qu’elles sont insolvables…bah c’est juste psychologique comme dirait le génie Alain Minc…

    c’est marrant parce qu’on vit sur la même planète mais apparemment pas dans le même monde !

  49. Avatar de Verywell
    Verywell

    Cétait encore ‘Champagne’ aujourd’hui…

    http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPCAC

  50. Avatar de Moi
    Moi

    @Pierre Canart : « De cette crise il ne restera que les acquis sociaux  »

    Au moment où on ne parle que de chômage, de baisses de salaires, de travail du dimanche voire de travail gratuit, celle-là, il fallait l’oser.

  51. Avatar de ghost dog
    ghost dog

    @verywell,

    champagne ou champomy ?

    avec une perte de valeur des indices boursier de 60% en deux ans, on peut se poser la question ?

  52. Avatar de Stubborn
    Stubborn

    @Paul Jorion

    Etonnant choix de titre… La quatrième de couv’ a intérêt d’être impeccable pour introduire la radicalité ironique derrière la simplicité du genre « virgule, mode d’emploi ».

  53. Avatar de Eugène
    Eugène

    « Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite? »

    Celle qui va effectivement prendre la suite, ou celle qu’on voudrait voir prendre la suite?

    Le véritable pouvoir est sur soi-même et moral; l’autre, politique, n’est qu’une délégation accordée ou retirée. L’enjeu et l’urgence sont donc de travailler les critères de cette délégation. Sinon la grande histoire se répète(ra) et comme certains le voient bien avec des risques incommensurables s’il s’agit de guerre (les guerriers et leurs nvx jouets), avec des délais énormes concernant les « intellectuels » pensez à La Renaissance – plusieurs siècles – , sans parler des affres sous nos yeux avec les marchands qui peuvent s’entendre avec les deux catégories précédentes pour faire durer le petit jeu de monopoly…

    Disons autrement qu’il ne s’agit que de redonner de la force au droit en allant jusque ds l’inconscient chercher ce qui en chacun légitime ses décisions (supposées morales – je ne parle pas de ces pseudo-décisions économistiques qui ne sont que des choix entre des options intéressées) pour réussir à institutionnaliser des applications minimales de ces processus acceptables par de larges majorités. L’indifférence de ceux qui devraient prendre le pb de cette mutation de civilisation en cours sous cet angle pourra un jour leur être reprochée.

  54. Avatar de innocent_aux_mains_vides
    innocent_aux_mains_vides

    Certain sont surpris de ce que la bourse grimpe alors que le chomage s’envole..
    il me semble que cela était déja comme cela avant la « crise »
    je me rappelle d’articles qui expliquaient que l’annonce de plans sociaux êtait ce que les actionnaire appréciaient.

  55. Avatar de innocent_aux_mains_vides
    innocent_aux_mains_vides

    nous sommes dans une des pointes hautes du W , du V …
    ce que j’espère c’est que cette crise ne soit pas en forme de X ou pire en forme de $
    si cela redescend , il sera impossible de remonter 🙂

  56. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @serge dumoulin

    Bravo! C’est la meilleure réponse.

    J’ai compris cela il y a exactement 23 ans.

    Et aujourd’hui, je suis riche (à mes yeux) comme je ne l’ai jamais été!

    Equation fondamentale de l’économie:
    Richesse = Bonheur personel Argent

  57. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    Au modérateur : le signe « différent » entre bonheur personnel et Argent n’est pas apparu probablement à cause des signes de formatage, connaissez-vous le moyen de le faire apparaitre ou de corriger? Merci

  58. Avatar de fujisan

    @Marquis de Laplace
    Vous me retirez les mots de la bouche (ou du clavier)
    Richesse ≠ Argent
    La notion de richesse est toute personelle et relative.
    Si on avait demandé à Gandhi s’il était riche ou pauvre, qu’aurait-il répondu?

  59. Avatar de fujisan

    @Serge Demoulin
    J’établi une différence entre pauvreté et misère.
    Pour moi, il y a des tas de millionaires qui sont misérables sans aucune pudeur. Des drogués à l’argent (et souvent aux somnifères, antidépresseurs, drogues dures…).

    Dans notre société, les publicitaires fabriquent des besoins artificiels. Ils nous font croire qu’on peut compenser notre mal-être par du plus-avoir, mais on n’est pas obligé de tomber dans le panneau. Et quand ça vise les enfants, c’est de la pédophilie mentale.

  60. Avatar de Didier
    Didier

    Selon votre vision de l’argent et dans la mesure où je l’ai comprise, il ne peut pas être perdu. Des individus peuvent le perdre et le gagner. Il ne peut pas être perdu. C’est le corolaire de l’idée « il n’est pas créé ad nihilo ». Si cette idée était fausse, il serait possible de transformer de l’argent en néant par une perte financière d’un ou plusieurs individus. L’argent se mettrait à dépendre des personnes et là, je ne vois plus du tout comment empêcher la création d’argent « Ad nihilo ». Dans ce sens, votre déclaration « L’argent procure certainement un excellent angle d’attaque pour comprendre la crise, ne serait-ce que parce les quantités colossales qui en ont été perdues distinguent celle-ci des précédentes » est fausse. J’ignore où est passé cet argent, mais il ne peut pas avoir été perdu sans vous donner tort.
    « Le problème avec l’argent ne vient pas de lui mais de nous : de notre tolérance infinie pour la manière grotesque dont il se répartit au sein de nos sociétés. » Cette déclaration présente quelques difficultés. Ma tolérance et certainement la votre à cette répartition se confondent avec l’impuissance. Dans mon cas, c’est de l’impuissance. J’admets que si j’étais bénéficiaire de cette répartition, je serais certainement très satisfait. Encore une fois, ce ne serait pas de la tolérance qui m’animerait. Que nous soyons les responsables de ce problème avec l’argent est une idée acceptable. Je crois que cette responsabilité est à trouver ailleurs. Une possibilité est donnée par la présence des humains dans l’affaire.
    Vous introduisez les personnes humaines dans le problème. Avec elles, vous introduisez les opinions, les sentiments, la psychologie, la philosophie, les conceptions personnelles et bien d’autres choses. Toutes ces choses sont, au minimum, difficilement observables. Aucune d’elles ne représentent un fait ou une réalité matérielle. A mon avis, il est impossible d’introduire un être humain quelque part sans y amener ces choses subjectives, partiales et souvent irrationnelles. Sous mes conditions, votre déclaration ouvre un champ gigantesque d’observations en économie. La question devient ici comment introduire cet humain dans l’économie.
    Votre déclaration « Nos sociétés d’origine européenne, ainsi que certaines autres, portent toujours la marque du fait que ce sont des guerriers qui donnèrent sa forme originelle à nos systèmes politiques » est une tentative pour le moins aventureuse de répondre à cette question. La notion de démocratie en devient un rapport de forces. Il me faut alors revoir ma vision du système actuel, oublier les termes de coopération, décence, amitié, échange. Etre réaliste devient être égoïste, cruel, cynique, froid. Une épreuve de force m’apparaît comme un affrontement de deux réalités. Une épreuve de force devient un événement naturel, sain qu’il faut accueillir avec joie comme on accueillerait un ami. Cesser d’être décent en devient non seulement une preuve de réalisme, mais en plus c’est prouver sa capacité à vivre. La force est donc présente dans notre monde. Elle le sculpte, le cisèle, le fait exister.
    En ce qui concerne les rapports régnant entre l’argent et la force, je fais remonter la situation actuelle à la Renaissance. C’est une période marquée par d’atroces guerres de religions. Elles ont traumatisé l’Occident et engendré sa forme actuelle. Pour répondre à ce traumatisme, les humains ont été jugés violents, égoïstes et cruels à la base. « L’homme est un loup pour l’homme ». Pour éviter la violence inéluctable des relations et les souffrances qui s’ensuivent, il a été décrété que tout ce qui est sentiment personnel, opinion religieuse ou même idée particulière du monde doit se retirer devant les objets matériels ou des relations reproductibles à l’infini. (la consommation de masse devient une chose positive) La Raison est devenue le régulateur des relations humaines. Et c’est une conséquence des guerres de religion.
    Faire autrement, c’est permettre à la nature intrinsèquement perverse des humains de s’exprimer. C’est accepter l’oppression, la guerre, l’humiliation, etc… Ces éléments sont sans cesse présents, comme une bête tapie dans l’ombre et prête à nous bondir dessus. Une vigilance de tous les instants en devient nécessaire. Une motivation forte pour échapper à ce triste destin est également installée.
    Le problème est d’avoir des relations humaines tout en évitant ce qui donne prise à la nature violente de l’homme. En d’autres termes, il faut éviter les sentiments, les intuitions infondées et les opinions politiques ou religieuses non falsifiables. L’objet de cette recherche doit permettre les échanges entre humains sans faire appel à ce qui a nourri les guerres de religion. L’argent a toutes ces propriétés.
    Il est « neutre ». Que cela soit au sens « face aux personnes participant à l’échange » ou au sens de « face aux objets échangés », cette neutralité est totale. Avec de l’argent, je peux acheter n’importe quoi chez n’importe qui. Cette neutralité tient dans un nombre mathématique.
    Ce nombre suffit pour permettre un échange. Tout ce qui a permit de construire le bidule est décrit par ce nombre. Côté économie de moyens pour faire une description, je ne vois pas mieux. En plus, cette description s’applique à vraiment n’importe quoi. Comme moyen simple d’arriver à un accord, je ne vois pas mieux non plus. L’argent échangé contre le produit termine instantanément la transaction. Je n’ai pas à m’inquiéter des sentiments ou même de la personne à qui j’ai acheté l’objet. Je n’ai plus aucun sentiment d’obligation envers elle. Si je suis le vendeur, j’en ai autant au service de l’acheteur. La relation est simple, compréhensible pour tout le monde et rapide. Elle est matérialisée par une somme d’argent. Je suis donc dans une relation de type rationnel au sens le plus strict du terme et évite de faire entrer la violence humaine dans cette relation. J’ai ici un moyen d’échapper au jugement des guerres de religion.
    Dans ce cadre, je nous vois comme des gens ayant admis que tous les humains (sauf moi évidemment) sont des salopards. En chacun d’eux se trouve une bête infâme prête à frapper. Un mur d’argent nous protège de cette bête immonde.
    Mais cette bête tapie en chacun de nous cherche sans cesse à revenir à la surface. Elle invente chaque jour de nouveaux moyens d’agir, de conquérir, de dominer, d’opprimer, etc… Grâce au mur de l’argent, il devient mécaniquement possible de transformer chacune de ces tentatives de la bête en une source de richesses, de progrès, d’avancée sociale ou politique.
    En résumé, les guerres de religion ont donné par réaction la Raison des Lumières. Cette Raison repousse les rapports de force ou son usage hors du monde et dompte la bête humaine.
    Je pense que tout cela est une description succincte de l’histoire de la modernité. Elle lui donne une profondeur historique et même psychologique. La modernité devient un processus et pas une apparition spontanée. La modernité retourne dans l’histoire comme une période quelconque. Elle retourne dans les esprits comme une idéologie quelconque. En bonus, je peux observer des phénomènes actuels et les rendre compréhensibles.
    Dans cette optique, l’argent, son rôle et sa place ont été totalement réinventés par la Raison. Sa place centrale, essentielle, radicale, dans les relations humaines signale que si vous avez beaucoup d’argent, c’est que vous avez beaucoup de relations humaines et êtes donc un être formidable. Réciproquement, si vous avez beaucoup de relations, vous ne pouvez que devenir très riche.
    Cette même place fait que la somme d’argent dont vous disposez détermine l’étendue de votre liberté. Vous ne pourrez agir selon votre volonté que si vous avez de l’argent. Les endroits les plus huppés sont réputés pour être totalement au service de leurs clients. Je pense que cela est vrai à un point que je refuserais de croire possible. Si vous avez de l’argent, vous pouvez payer l’exercice de votre liberté aux dépends des autres par des dédommagements financiers.
    Rien que ces deux éléments suffisent pour justifier l’appât du gain comme un sens à la vie. L’argent vous donne les relations et la liberté. Plus vous gagnez et plus vous augmentez votre espace de vie disponible. Réussir sa vie en devient vraiment « si vous avez une rolex à 50 ans, c’est que vous avez réussi votre vie »
    Je suis convaincu qu’il existe d’autres aspects de cette idée qui vont dans le même sens.
    Par exemple, un trader qui manipule des milliards mérite la paye la plus délirante s’il rapporte de l’argent. Il rapporte de la vie à ses clients. Il mérite donc d’être très bien traité.
    Dans ce cadre, le travail est valorisé s’il rapporte de l’argent. Réciproquement, un travail salissant et discret ne peut pas être bien payé. Elle accepte de porter atteinte à son intégrité et renonce à des relations humaines. La personne qui l’accepte s’abaisse. Elle ne mérite pas un bon salaire.
    Dans ce cadre, l’économie doit être une science au même titre que la physique. Les relations humaines sont ramenées à des échanges d’argent indépendants des sentiments ou opinions de leurs acteurs. Ces opérations sont donc aussi objectives que l’écoulement de l’eau dans la cuvette de mes toilettes.
    Ce ne sont que de brefs exemples. Il doit être possible de développer ces notions.
    Ce qui compte ici et pour moi, c’est que j’ai là une description du monde dans lequel je vis. Je peux même avec cette description donner un sens à des phénomènes incompréhensibles.
    Par exemple, le fameux TINA de Margaret Tatcher devient l’expression du jugement des hommes comme étant mauvais et que pour éviter le drame général, il faut passer par le système actuel.
    Par exemple, la drogue devient du concentré de plaisir personnel acheté en piqures ou pilules.
    Par exemple, la notion de propriété privée devient carrément sacrée. Entre violer ce principe et plonger le monde dans la crise, c’est ce principe qui sera sauver.
    Par exemple, les banquiers reçoivent des milliards avec nos excuses pour l’insulte qui leur est faite. Les entreprises reçoivent des millions car les banquiers ont reçu de l’argent des états tout en se faisant sérieusement prier pour tolérer de faire leur travail. Les banquiers sont sacrés. Les entreprises sont nos larbins.
    Par exemple, le réchauffement climatique ne peut pas exister. Il n’entre pas dans les échanges financiers. S’il existe, la seule façon d’y faire face est de créer une bourse de CO2. Toute alternative est non négociable.

    Par exemple, un héros doit être déboulonné de son piédestal. Il ne peut pas être bon. S’il l’était, il prouverait qu’un homme peut être autre chose qu’un loup pour l’homme. Tout ce qui a été construit sur cette idée serait menacé. L’idée que l’homme, vous, moi et d’autres, peuvent être simplement de comportement décent avec celui qu’il rencontre est une menace pour toute la construction de la Raison. Mettre en pratique la décence humaine jetterait à terre toute cette évolution. Appliquer la règle d’or : « Fais à autrui ce que tu voudrais qu’il te fasse » est mon candidat pour la puissance qui succèdera à l’argent.

  61. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @Serge Dumoulin

    Vous me faites dire ce que je n’ai jamais dit.

    Que l’argent ne soit pas la même chose que le bonheur, nous en convenons tous: Michael Jackson serait l’homme le plus heureux au homme si argent=bonheur, et il ne semble pas que cela fut le cas.

    L’extrapolation: l’argent ne fait pas le bonheur ne se déduit pas logiquement. Dans certains cas et/ou pour certaines personnes bien évidemment CE QUE PEUX ACHETER avec l’argent peut apporter le bonheur selon les cas. Mais d’autres sont parfaitement (et même plus heureuses) avec moins, vraisemblablement vous et moi qui sommes selon toutes probabilités vivre des vies plus heureuses que celle de célébrités souvent fort déprimées et suicidaires et cherchant refuge dans la drogue.

    « “Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ! ” »

    Hélas, même si je donnais tous mon argent également à tous, avec 2 milliards d’être humain sur la planète il n’existe pas de dénomination monétaire suffisamment petite pour que je puisse verser le montant à chacun!

    PAR CONTRE, je peux montrer à tous comment FAIRE pour créer de la richesse (pour eux et éventuellement pour les autres). Et c’est ce que je fais en écrivant ici.

  62. Avatar de emmanuel
    emmanuel

    @Hadrien

    Passionnante discussion, qui oppose au bon sens frelaté qu’on entend tous les jours dans des termes si difficiles à contrarier tellement ils sont faux et fuyants, qui oppose donc à cela un raisonnement juste, gai, intelligent et sans complexes même si parfois complexe. Bravo, je garde ça à relire et je redirige !

  63. Avatar de BA
    BA

    L’ex-PDG de General Motors part à la retraite avec plus de 10 millions de dollars.

    L’ex-PDG de General Motors Rick Wagoner va partir à la retraite le 1er août prochain avec plus de 10 millions de dollars (7 millions d’euros) en pensions, bonus et indemnités diverses, selon des documents transmis mardi à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse américaine.

    Rick Wagoner, 56 ans, a démissionné le 30 mars dernier sous la pression de l’administration Obama, qui estimait que sous sa direction, le constructeur automobile n’avait pas fait suffisamment d’efforts pour se restructurer.

    General Motors a déposé son bilan le 1er juin. C’était la plus grosse faillite de l’histoire industrielle américaine.

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=1019065243bef1ae7b1dac2a34c7853a

  64. Avatar de Thomas
    Thomas

    Hello,

    Lecteur plus ou moins régulier mais jamais commentateur, je suis interpellé par la question de fin car je me suis posé exactement la même il y a déjà quelque temps (peut-être à force de lire ce blog?)
    « Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? » J’avais fait l’hypothèse de la célébrité.
    Dans les grandes lignes, l’idée était que les livres d’histoire retiennent des « grands hommes » comme Gengis Khan, guerrier impitoyable mais certainement pas pauvre et en tout cas célèbre par delà les siècles.
    De même, il me semble que la recherche de la gloire avait beaucoup à voir avec les exploits guerriers de l’antiquité grecque. A ces époques, quelques rares hommes se « distinguaient de la masse » et ce n’étaient généralement pas des pacifistes…
    Puis, à mesure de l’avancement du niveau d’éducation des « masses », la violence n’a pas disparu mais elle a clairement reflué au profit du pouvoir marchand.
    Les bénéficiaires de cet état ne sont plus des seigneurs de la guerre mais il me semble qu’en plus de la richesse, ils possèdent aussi – en tous cas pour un certain nombre d’entre eux – la notoriété. Les pages de magasines people sont pleines de récits de leurs mondanités…
    Donc, si on part de l’idée d’une montée constante du niveau d’éducation et – peut-être au delà des inégalités réelles? – une égalisation relative (concomitante?) des niveaux de vie, il ne reste plus que la gloire, la capacité à être reconnu en étant connu (de tous), à se distinguer par ses idées, ses performances, sa créativité, que sais-je?
    Enfin, ce n’est peut-être pas très clair mais je vois ça comme une sorte d’aplanissement progressif des relations dominants / dominés où on part d’une situation avec très peu de dominants, mais qui dominent tout le monde et cumulent force brute, richesse et gloire à une situation beaucoup plus égalitariste ou brillent quelques individus considérés comme remarquables par tous les autres (domination symbolique?)
    Regardez la télé-réalité. Les motifs des participants à ces expériences incroyablement cyniques (et généralement d’humiliation publique) ne cherche absolument qu’une chose: être connus.
    My two cents.

  65. Avatar de Dup
    Dup

    Le pouvoir de l’argent avait remplacé celui de la force brute. Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ?

    Pourquoi pas le pouvoir de la GRATUITÉ ? N’est ce pas un élément qui est en train d’apparaître dans le système a l’heure actuelle est qui n’y était pas jusqu’alors ou plus depuis les chasseurs cueilleurs (Deezer ou facebook se demandent comment rentabiliser leur succes??…). Si par la force on a pu contraindre les gens, puis par l’argent les y astreindre, n’arriverait on pas par la gratuité a faire fonctionner un système? Cela met en cause directement les vrais problèmes auquel il est aussi urgent sinon plus de s’attaquer qu’a la crise : démographie et ressources naturelles.

  66. Avatar de D comme David
    D comme David

    La force brute moi j’appelle ça la violence du faible et la puissance de l’argent l’échange du banni. Mais bon jsais pas si ça change
    qqchose.
    La puissance qui s’apprête à prendre la suite … un dissolvant.

  67. Avatar de Moi
    Moi

    @Serge Demoulin : « Il y a donc forcément une autre explication qu’on ne nous enseigne pas et que nous devons trouver par nous-même »

    Elle me paraît évidente. On devient rarement riche, il faut être né riche. On trouvera bien quelques exceptions de self-made-men, mais même aux USA ils sont rares. Sans aller jusqu’à sortir mon Bourdieu et ses recherches sur la reproduction des élites, j’avais lu un bouquin anglais sans prétention, qui avait pour sujet les riches et qui montrait que l’immense majorité des familles les plus riches étaient déjà des familles parmi les plus riches il y a des siècles.
    Prenons les cas français. Gérard Mulliez, première fortune, vient d’une famille riche depuis au moins le milieu du XIXè. Bernard Arnault, ex-première fortune, est le fils d’un gros industriel (qui devait lui-même être fils de bourgeois, mais je n’ai pas trouvé d’info là-dessus). Etc.
    Même aux USA, vous verrez qu’une recherche rapide vous montrera que la plupart des grosses fortunes d’aujourd’hui avaient déjà des ancêtres très aisés.

  68. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @moi

    « On devient rarement riche, il faut être né riche. »

    C’est archi-faux. Vous faites de la propagande communiste idiote.

    Je vis en Amérique, et je suis moi-même passé du dernier décile au premier décile sans aucune aide extérieure hormis des prêts étudiants. Je connais PLEIN de gens dans la même situation que moi.

    Je connais plein d’enfants de riches qui sont en train de faire le trajet inverse, et dans presque tous les cas, l’expérience a montré que 2 générations après la fortune initiale, il ne reste presque rien: tout a été dilapidé.

    Mais je mets un bémol. Si vous vivez en France, la situation est vraisemblablement très différente car la structure sociale parait être celle d’une aristocrastie liée au pouvoir, et les structures légales et bureaucratique sont vraisemblablement peu propice à l’épanouissement de nouvelles compagnies et donc maintienne la situation. Mais à ce sujet je laisse le soin à d’autres (mieux au courant de la situation) de commenter à ce sujet.

    Tout ce que je peux dire est qu’il fait très bon vivre dans un pays libéral comme le Canada.

  69. Avatar de Evias
    Evias

    Ce qui pourrait faire autorité dans la nouvelle économie en lieu et place de l’argent, c’est peut être le savoir, le savoir-faire ou en un mot l’information accumulée et transmissible en temps réel partout à travers le monde via internet et autres moyens modernes de communication.

    Le présent site sur lequel nous échangeons « gratuitement » de l’information témoigne déjà de cet avènement d’une nouvelle puissance qui est tout-à-fait capable de mettre à mal l’oligarchie financière encore en place.

  70. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    @Hadrien

    Excellente intervention, et c’est un bonheur de voir qu’il reste des personnes vraiment intelligentes sur terre et qui pensent comme vous, jusque dans les détails….A force de lire les médias, on en doute.

    L

  71. Avatar de FabienF
    FabienF

    @Hadrien

    Parfait! Merci de rappeler que le paradigme de la « concurrence » repose sur un formalisme mathematique des plus limite, et releve donc de l’ideologie.

    Je pense que vous apprecierez cette conference disponible sur le site de la Cite des Sciences:

    Les mathématiques au service de la guerre froide , par Amy Dahan,
    directrice de recherche au CNRS, directrice adjointe du Centre Alexandre. Koyré

    La deuxième guerre mondiale n’est pas une simple parenthèse dans l’histoire des sciences, en particulier celle des sciences mathématiques. Aux Etats-Unis, réunis au sein de l’Applied Mathematics Panel, des groupes de mathématiciens se mobilisent et mettent leurs travaux au service de l’effort de guerre américain.
    Au cours de la période de la guerre froide, la dimension stratégique et technologique des mathématiques, se confirme et s’amplifie. Il s’avère que le nucléaire, l’aéronautique, la conquête spatiale ou encore la prévision météorologique ont un besoin énorme de mathématiques appliquées et de méthodes numériques que la diffusion des premiers ordinateurs accentue.
    Les mathématiques fournissent aussi des instruments pour la gestion du social, de l’économie, voire du politique. Une institution, la RanD Corporation, qui emploie des centaines de mathématiciens est paradigmatique de cette ambition de mettre les mathématiques au cœur de la rationalisation et de « l’optimisation » de l’action. Certaines figures, comme celle du mathématicien John von Neumann, symbolisent cet élargissement considérable du champ d’intervention et d’action des mathématiciens.
    L’exposé présentera une analyse générale de cette situation et s’appuiera sur quelques exemples concrets

    http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/college/v2/html/2005_2006/conferences/conference_182.htm

    Plus polemique, l’excellent documentaire d’Adam Curtis The Trap: What Happened to Our Dream of Freedom

    EPISODE 1: « Fuck You Buddy » (11 March 2007)

    In this episode, Curtis examines the rise of game theory during the Cold War and the way in which its mathematical models of human behaviour filtered into economic thought. The programme traces the development of game theory with particular reference to the work of John Nash, who believed that all humans were inherently suspicious and selfish creatures that strategised constantly. Using this as his first premise, Nash constructed logically consistent and mathematically verifiable models, for which he won the Bank of Sweden Prize in Economic Sciences, commonly referred to as the Nobel Prize in Economics. He invented system games reflecting his beliefs about human behaviour, including one he called « Fuck You, Buddy » (later published as « So Long Sucker »), in which the only way to win was to betray your playing partner, and it is from this game that the episode’s title is taken. These games were internally coherent and worked correctly as long as the players obeyed the ground rules that they should behave selfishly and try to outwit their opponents, but when RAND’s analysts tried the games on their own secretaries, they instead chose not to betray each other, but to cooperate every time. This did not, in the eyes of the analysts, discredit the models, but instead proved that the secretaries were unfit subjects.

    What was not known at the time was that Nash was suffering from paranoid schizophrenia, and, as a result, was deeply suspicious of everyone around him–including his colleagues–and was convinced that many were involved in conspiracies against him. It was this mistaken belief that led to his view of people as a whole that formed the basis for his theories. Footage of an older and wiser Nash was shown in which he acknowledges that his paranoid views of other people at the time were false.

    Curtis examines how game theory was used to create the USA’s nuclear strategy during the Cold War. Because no nuclear war occurred, it was believed that game theory had been correct in dictating the creation and maintenance of a massive American nuclear arsenal–because the Soviet Union had not attacked America with its nuclear weapons, the supposed deterrent must have worked. Game theory during the Cold War is a subject Curtis examined in more detail in the To The Brink of Eternity part of his first series, Pandora’s Box, and he reuses much of the same archive material in doing so.
    Archive interview with R.D. Laing during episode 1

    A separate strand in the documentary is the work of R.D. Laing, whose work in psychiatry led him to model familial interactions using game theory. His conclusion was that humans are inherently selfish, shrewd, and spontaneously generate strategems during everyday interactions. Laing’s theories became more developed when he concluded that some forms of mental illness were merely artificial labels, used by the state to suppress individual suffering. This belief became a staple tenet of counterculture during the 1960s. Reference is made to the Rosenhan experiment, in which bogus patients, surreptitiously self-presenting at a number of American psychiatric institutions, were falsely diagnosed as having mental disorders, while institutions, informed that they were to receive bogus patients, « identified » numerous supposed imposters who were actually genuine patients. The results of the experiment were a disaster for American psychiatry, because they destroyed the idea that psychiatrists were a privileged elite able to genuinely diagnose, and therefore treat, mental illness.

    All these theories tended to support the beliefs of what were then fringe economists such as Friedrich von Hayek, whose economic models left no room for altruism, but depended purely on self-interest, leading to the formation of public choice theory. In an interview, the economist James M. Buchanan decries the notion of the « public interest », asking what it is and suggesting that it consists purely of the self-interest of the governing bureaucrats. Buchanan also proposes that organisations should employ managers who are motivated only by money. He describes those who are motivated by other factors–such as job satisfaction or a sense of public duty–as « zealots ».

    As the 1960s became the 1970s, the theories of Laing and the models of Nash began to converge, producing a widespread popular belief that the state (a surrogate family) was purely and simply a mechanism of social control which calculatedly kept power out of the hands of the public. Curtis shows that it was this belief that allowed the theories of Hayek to look credible, and underpinned the free-market beliefs of Margaret Thatcher, who sincerely believed that by dismantling as much of the British state as possible–and placing former national institutions into the hands of public shareholders–a form of social equilibrium would be reached. This was a return to Nash’s work, in which he proved mathematically that if everyone was pursuing their own interests, a stable, yet perpetually dynamic, society could result.

    The episode ends with the suggestion that this mathematically modelled society is run on data–performance targets, quotas, statistics–and that it is these figures combined with the exaggerated belief in human selfishness that has created « a cage » for Western humans. The precise nature of the « cage » is to be discussed in the next episode.

    http://video.google.com.au/videoplay?docid=-5376212150896990926

  72. Avatar de Patadelphe

    Un autre … son de cloche ou

    QUE L’ ARGENT ET LA SPECULATION SONT LES SOURCES DE L’

    Paul Valéry, Tel Quel

    *

    Ubudore à Philopata, salut !

    Ton dernier et véhément courrier m’ interroge sur l’ attitude du ‘pataphysicien face à l’ assez ordinaire manie d’ enrichissement et à la contemporaine folie de …

    A ceci je réponds que les ‘pataphysiciens qui sont habituellement regardés comme des blasphémateurs ne méprisent pas plus qu’ ils ne vénèrent la puissance de l’ argent. Aussi éloignés de l’ idolâtrie que de l’ anathème ils ont la confiance de citer en leur faveur l’ Auteur quelque peu négligé des Théories sur la Plus et… la Moindre Value.

    1. L’ argent -comme l’ affirma jadis Karl Marx, Capital 1, 1. est équivalent général, forme de la valeur et moyen de circulation des marchandises.

    Il est ainsi et tout à la fois Egalité réalisée, Esprit du monde en acte et Entremetteur universel…

    -Equivalent général, il est puissance alchimique dont la vertu magique rapproche les choses les plus éloignées et avoisine les objets les plus hétéroclites.

    Tout ce qui se mesure en lui et par lui. Rien ne saurait déroger à sa puissance d’ assimilation.

    -Forme de la valeur, il recouvre la matérialité de tout bien du nimbe fétichisé de la fonction monnaie. Il est l’ aura qui cerne les choses et le prestige qui précède ceux qui les possèdent.

    Sortilège social, il est donc le grand enchanteur du monde.

    -Moyen de circulation des marchandises, « courtisane universelle  » il favorise les échanges, développe le commerce et… la spéculation.

    2. S’ il ne donne pas l’ , -mais qui peut se targuer d’ un tel pouvoir ?… du moins le simule-t-il….

    Car il n’a de cesse de stimuler la simulation… Et comme l’ n’ est qu’ un mot créé par la fonction-imagination représentative de l’ , de tout événement !… il est bien – à jargonner selon le lacanien galimatias, le , le signifiant sans référent, le signifiant … de rien.

    Générateur de simulacres, sophiste brillant, maître des apparences et Apparence lui même, scintillant, éclatant, « sonnant et trébuchant « , il assure de surcroît les imputations et consacre les réputations. De telle sorte qu’ aux yeux d’ autrui et par sa seule vertu je suis ce que je ne suis pas, je peux ce que je ne peux pas.

    3. Diabolique, il se joue de tous et de tout, bouleverse les repères et renverse les positions acquises.

    Anarque, il se rit des valeurs.

    En toute désinvolture…

    Agent baroque d’ ovidiennes métamorphoses, il transforme ainsi puissances et impuissances en leurs contraires.

    4.C’est pourquoi Richesse ou Pauvreté signifient certes voir mais surtout… être vu.

    Par lui et au delà : à travers lui.

    Il vérifie ainsi la proposition fameuse de Berkeley : .

    Dis moi ce que tu représentes, je te dirai qui tu es…

    5. L’, avant le , c’ est donc toujours déjà l’ …

    Sempiternelle mais incontestable et irréductibe banalité…

    Et contre toutes les protestations morales -jusques et y comprises celles de Marx-, justifiée.

    De fait le mouvement d’ humeur éthique n’ y peut rien : l’ argent est bien le révélateur de l’ être.

    6. Signe des choses il en est de surcroît la métaphore, la .

    Ainsi n’ est-il aucunement la , comme l’ affirmaient l ‘Auteur de La sainte Famille et ses sectateurs … puisqu’ il n’ existe -comme le lui avait déjà objecté Max Stirner, aucune essence de l’ … cette pure hallucination idéologique…

    Car le terme d’ ne désigne -n’ en déplaise aux (néo) kantiens et autres dévots-, qu’ un concept de classe, une simple catégorie logique.

    7. De surcroît voleur et malicieux … violeur des valeurs, l’ argent leur dérobe leur vertu d’ usage au profit de leur capacité d’ échange.

    Echangiste et changeur, il n’ a donc de cesse de les déniaiser…

    Pèrubuesque Avaleur des Valeurs enfin, il nargue à leur grand dam la confrérie des bigots des Saintes Normes : l’ , le , la … l’ .

    Car si tout est artifice et si la n’ est qu’ un mythe, l’ argent n’ est-il pas lui même et par excellence… l’ Artifice et l’ artificieux Artificier ?…

    Il est donc le Démiurge universel, au sens grec le Poète, la de toute chose, la quasi-ontologique vertu qui donne -comme tu l’as pressenti, impérieux ami-, l’ existence et le pouvoir.

    En conséquence de quoi le prudent ‘pataphysicien en prend acte et en tire pour lui même les adéquates leçons…

    *

    8. N’oublie pas toutefois que la désigne aussi et surtout au sens second -mais non pas secondaire-, l’ enchantement des pensées.

    Ainsi, Alpha et Omega, source miraculeuse des artifices, est-elle pour les humains des mondes empiriques et des univers parallèles, l’ aliment de leurs désirs, l’ énergie de toutes leurs Visions et autres utopies.

    8. C’est pourquoi, cher Philopata, amateur de Spéculations et spéculateur né, le ‘pataphysicien, gardant un oeil sur l’ évolution des cours de la Bourse aux Idées, veillera à développer et à capitaliser sans retenue et sans vergogne son portefeuille de titres… spéculatifs.

    En toute innocence…

    Et aux yeux du monde comme par devant lui même il ne se reconnaîtra qu’ un seul -quoique selon certains- scandaleux impératif catégorique :

    9. Sois donc avisé dans tes visionnaires fréquentations … Abrite toi des idolâtres de Marotte tout autant que des dévots de la chose chrématistique… Et sache choisir à bon escient les belles que tu courtiseras… mais sans te perdre dans le piège de leurs séduisants labyrinthes.

    Car si le monde de l’Ascience est indéfini, n’ oublie pas que la vie est trop brève pour encourir le risque de nous y égarer.

    Porte-toi bien, Ton Ubudore.

  73. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Stubborn

    Je ne serais pas étonné que l’éditeur soit pour beaucoup dans le choix du titre, sur une considération commerciale non ironique. Pour titrer « Une approche épistémologique des théories monétaires », il faut vraiment ne pas avoir besoin d ‘argent ! -:)

  74. Avatar de Jean-Louis M
    Jean-Louis M

    Je me ferai un grand plaisir d’acheter votre livre (je ne lis pas encore suffisamment par manque de temps) qu’il sortira (prévenez-nous de l’éditeur).

  75. Avatar de Paul Jorion

    « L’argent mode d’emploi » sortira chez Fayard dans les tous premiers jours de novembre. « Comment la vérité et la réalité furent inventées » sortira le même jour chez Gallimard, dans la Bibliothèque des sciences humaines.

  76. Avatar de syl
    syl

    j’ai lu quelqu’un (mais j’ai oublié où) qui comparait la situation actuelle à la fin du système féodal
    est ce que ce que vous voulez dire ?

  77. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Paul Jorion : « Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite (au pouvoir de l’argent) ?  »

    Petite nomenclature, en espérant n’avoir oublié personne, ni déformé quiconque:

    La force brute
    L’information
    Les experts
    L’oligarchie
    Les intellectuels
    L’expression d’une transcendance (beauté, justice et vérité)
    Les nouvelles technologies
    Les capacités créatives
    La communication
    Toujours la force, avec l’argent comme serviteur
    Celle du mécontentement
    L’amour
    La déprime
    Le pouvoir sur soi-même
    Le bonheur personnel
    L’impuissance
    La gratuité
    L’échange d’information

    …Plus quelques tentatives d’esquives

  78. Avatar de Paul Jorion

    Une bonne nouvelle, les absents de marque :

    La religion
    Le culte de la personnalité

    Un oubli :

    Le retour de la Chine au centre du monde et tout le reste à la périphérie

  79. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Tentative de classement :

    Comme toujours, les avis sont partagés, pour parler comme ceux qui préfèrent ne pas en avoir.

    D’un côtés les plus noirs, qui naturellement dominent (la force, l’argent, l’oligarchie…ainsi que l’impuissance et la déprime), de l’autre les plus repliés, un peu timides (l’amour, le bonheur personnel). Des tentatives de sortie par le haut assez imprécises mais méritoires (les intellectuels, l’information, les nouvelles technologies, les capacités créatives, la communication). Un avis dont on ne sait pas s’il faut les ranger en bien ou en mal (les experts), ainsi qu’un visionnaire (l’expression d’une transcendance) et un gros malin (la gratuité). Reste le pouvoir sur soi même, un avis ne dit pas comment celui-ci se combinera avec celui des autres.

  80. Avatar de Paul Jorion

    @ simple sans tete

    Darien est dans le livre bien entendu. En exergue :

    « – Mais je n’ai pas lu d’autres romans, reprend Hélène en souriant. On dit qu’il y a des auteurs si intéressants, aujourd’hui ! qui vous font voir la vie telle qu’elle est et qui sont arrivés à démonter le mécanisme des âmes avec une précision d’horlogers.

    – Oui ; ils sont de deux sortes : ceux qui aident à tourner la meule qui broie les hommes et leur volonté ; et ceux qui chantent la complainte des écrasés. En somme, ils écrivent l’histoire de la civilisation.

    – Qu’est-ce que la civilisation ?

    – C’est l’argent mis à la portée de ceux qui en possèdent, dit Canonnier.

    – Et qu’est-ce que l’argent, père ?

    – Demande à Randal.

    – Non, Mademoiselle, ne me le demandez pas. Je ne pourrais pas vous répondre ; et d’autres ne le pourraient pas non plus. On ne sait point ce que c’est que l’argent ».

    Georges Darien, Le Voleur (1897), p. 300-301.

    PS : Georges Darien était un propagateur des idées de Henry George.

  81. Avatar de Stubborn
    Stubborn

    Et d’ailleurs, pourquoi toujours penser en terme de supériorité d’une force ?
    Des puissances unies, l’amour et la conscience, par exemple, voilà qui m’irait très bien.

  82. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    A mon avis, la puissance qui prendra la suite de l’argent… c’est l’argent. Freud disait qu’on pensait à la mort tous les jours et un comique, sans doute Woody Allen, affirmait qu’on pense au sexe toutes les 7 minutes (pourquoi 7?).

    Et à l’argent?

  83. Avatar de berny
    berny

    Le pouvoir et l’argent avait remplacé celui de la force brute.

    Ceci montre déjà que l’homme est capable d’évolution…..

    Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ?

    Rien n’est écrit, tout est possible.
    Il suffirait que l’homme reprenne conscience, se rappelle que tout autant qu’il est capable de donner la vie, il peut la prendre, tout autant qu’il est capable d’aimer il peut haïr, tout autant qu’il est capable de pardonner, il peut se venger, tout autant qu’il est capable d’être cupide , il peut être généreux…….
    Reprendre le pouvoir sur soi, sur son conditionnement, sur ses peurs, sur ses apprioris, préjugés….. serait la suite la plus souhaitable….

  84. Avatar de emile1111
    emile1111

    La puissance qui s’apprête à prendre la suite ?
    C’est déjà fait.
    Cela s’appelle en langage commun la triche le mensonge.
    En langage financier/économique le « hors bilan », la comptabilité créative etc…
    Ici même – et je vous en remercie tous- avec votre livre, vous essayez d’établir de rétablir la vérité.
    Savoir de quoi on parle. La confiance comme disent les marchés.
    Heureuse confiance : allez voir sur le site Eurostats , les nouvelles règles d’enregistrements comptables des Etats.
    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-15072009-BP/FR/2-15072009-BP-FR.PDF
    Voila le texte officiel, faut le lire pour le croire.
    C’est fait, Christine Lagarde à réussit à relancer la créativité financière, celle du « hors bilan ». On fait comme s’il existe un « vrai » déficit et un faux.
    Nous on pourra cacher 75 milliards soit prêt de 4% du PIB on ne dépassera don pas les 80% du PIB.
    La décision d’Eurostat marque un souci « d’harmonisation » – sans rire-, alors que les pays européens sont intervenus de diverses manières : recapitalisations, garanties, achats d’actifs, injections de liquidités menées en échange d’actifs. Elle« traite également du classement statistique d’entités à vocation spéciale, créées temporairement pour faire face à la crise financière », ce qui est le cas de la SFEF.

    Tout pour faire un véritable écran de fumée, rien n’est laissé au hasard. L’inventivité de la comptabilité. Cela me rappelle mes jeunes années ou on avais besoin de définir comment on comptabilise- entre les traders, le back office et le front office c’était pas les mêmes écritures- les instruments financiers qui nous on explosé dans les mains.
    Rien n’est terminé.

  85. Avatar de Moi
    Moi

    @Marquis:

    « Je vis en Amérique, et je suis moi-même passé du dernier décile au premier décile sans aucune aide extérieure hormis des prêts étudiants. Je connais PLEIN de gens dans la même situation que moi.  »

    Donc, pour tout argument, vous avez cela?
    Premièrement, les riches ce n’est pas le premier décile (dont je fais aussi partie), c’est le premier centile. Si on prenait le premier décile pour définir qu’on est riche, le moindre médecin de province ou le moindre épicier dont l’affaire marche pas mal seront appellés riches.
    Deuxièmement, je ne vous demande pas de sortir une théorie sur base de votre cas personnel et de celui de vos voisins car votre perception est très subjective. Je vous mets ici un lien du monde diplo (de la propagande communiste, désolé) qui fait référence à une étude de l’OCDE portant sur la mobilité sociale aux USA. http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2007-07-20-Mobilite-sociale

    Et voici pour le Canada, pays pourtant très égalitaire (j’ai été directement à la conclusion): http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection/CS11-0019-89F.pdf

    Pour la France, il y a les excellents travaux de Bourdieu et plus récemment de Piketty (sur les inégalités).

    Je manque de temps pour vous mettre d’autres liens vers des résultats de recherches et en particulier sur le premier centile (apparemment il est plus rare de ne s’attacher qu’à étudier ce centile), mais les conclusions vont toujours dans le même sens: pour être riche, il faut être né riche et si vous êtes né pauvre, vous resterez pauvre (on parle ici de probabilités et de moyennes évidemment, pas de déterminismes absolus).

  86. Avatar de iGor milhit

    @ Marquis de Lapalce
    et le décile supérieur, dans ce pays libéral où il fait si bon vivre, commence avec quel revenu, ou quelle fortune?

    aux USA, tout de même, la très mauvaise répartition des revenus et richesses a fait régresser ce pays à la période des années 1920, juste avant la Grande Dépression… et, tiens, une nouvelle bonne grosse crise est apparue

    la question, à mon sens, c’est personnel, et je dois être tout infecté de propagande communiste idiote genre 14 juillet 1789… donc, la question n’est pas comment individuellement il est possible de s’enrichir, de perdre sa richesse, de rester dans la misère… mais plutôt comment organise-t-on collectivement une société afin qu’elle assure un niveau intéressant d’égalité, de liberté, de fraternité…

  87. Avatar de jeanlouis.bars
    jeanlouis.bars

    Georges Darien « anar » bien typé,auteur également de
    L’épaulette.
    (Narration à propos de Militaires bannis)/ )

  88. Avatar de ybabel
    ybabel

    Il faudrait voir des travaux du coté de la mémétique … il y a surement matière à répondre à la question du prochain pouvoir.
    Disons que de mon point de vue, si l’on retrace une histoire globale rapide du capitalisme, ça donne ceci :
    * naissance du catholicisme et son déni du corps
    * le catholicisme en imposant une chape « spirituelle » excessive provoque lors de son déclin (à l’arrivée de l’imprimerie) la naissance de 2 matérialisme dont le but est d’en renverser les valeurs (liberté du corps et des biens).
    * naissance du capitalisme et un peu plus tard du communisme qui, via la science s’opposent aux valeurs « spirituelles » qui ont dominées avant
    * consumés par leurs excès, les 2 matérialismes meurent à leur tour : le communisme d’abord avec l’effondrement du bloc soviétique, et maintenant, celui du bloc capitaliste USA.

    Le futur, si on s’en tient a ce mouvement de balancier spirituel/matériel pourrait être dans un nouvel excès de spirituel. (Les orientaux n’ayant jamais fait de distinction entre les 2 ne peuvent pas être soumis à ce cycle).
    Espérons que nous ne repartirons pas dans d’autres excès … mais vers un meilleur équilibre, une meilleure intégration.

    Peut-être que le pire serait de se dire que le prochain pouvoir est entre les mains de l’histoire … et donc… de personne en particulier … les individus ne faisant de se positionner dans les cases créées par l’Histoire elle même, mais pas par eux.
    Selon ce point de vue, nous ne maitrisons pas notre « destinée », nous ne pouvons qu’en tirer parti (ou non !). Et donc, il n’y aurait qu’une illusion de pouvoir.

  89. Avatar de berny
    berny

    @ybabel

    De la période d’André Malraux  » Le XXI ème sciècle sera spirituel ou ne sera pas  » la religion existait, ce qui me fait dire que religion et spirituel sont 2 choses. Donc en parlant de chape, j’opterais plutôt par « morale » que « spirituelle ».

  90. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @moi

    « Et voici pour le Canada, pays pourtant très égalitaire (j’ai été directement à la conclusion): http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection/CS11-0019-89F.pdf »

    Il eut été mieux pour vu de lire l’article en entier.
    Vous y auriez appris que parmi les fils de père au premier décile seulement 1/5 y reste, et 4/5 voit leur situation empiré.
    Votre étude de fait confirme ce que je disais: il suffit de 2 générations pour sortir : 1/5 * 1/5 = 1/25 !
    Donc après 2 générations, seulement un minusculer 4% sont encore au premier décile.
    Merci, pour cette étude canadienne: je disposais d’études américaines similaires mais pas d’étude canadienne. Je vais la garder précieusement. Une autre qui confirme ce que j’observe dans le pays.

    De plus, l’article se garde de dire la cause: les fils ont tendance à des carrières et habitudes similaires aux parents. Donc, on s’attentrait à ce qu’ils auraient les même résultats. L’étude montre que si le fils veut changer sa situation, cela semble exceptionnellement facile.

    Je vous rappelle que dans votre société idéale (vraisemblablement Cuba? Corée du Nord?), on reste président en famille à 100% pas à 20%. Par contre, les Jean Chrétien et Obama et ce monde sont issus de milieu modeste.

    « le moindre médecin de province ou le moindre épicier dont l’affaire marche pas mal seront appellés riches. »
    Doutez-vous que ce ne soit pas le cas? Diantre, de combien d’argent vous faut-il pour être riche????
    Je crois que vous avez un problème psychologique d’envie démentielle de richesse.

  91. Avatar de ybabel
    ybabel

    @berny
    bien vu ! on pourrait même définir « spirituel » comme l’équilibre entre matériel / immatériel, liberté/morale.

  92. Avatar de BA
    BA

    Les dirigeants d’American Express viennent de déclarer à leurs salariés :  » A partir du 30 mars 2009, pour vos retraites, démerdez-vous tout seuls ! L’entreprise ne versera plus un centime ! Démerdez-vous !  »

    AMERICAN EXPRESS.

    American Express a annoncé la suspension de ses contributions aux plans de retraite de ses employés aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Le groupe a précisé que cette décision était rétroactive et prenait effet à compter du 30 mars pour les USA et du 1er juillet pour la Grande-Bretagne. American Express a connu la croissance la plus rapide du secteur des cartes de crédit pendant le boom du crédit de 2003 à 2007, mais a payé au prix fort l’éclatement de la bulle l’an dernier.

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=720ded285a044ff757c9df4b611705c9

  93. Avatar de Moi
    Moi

    @Marquis: est-ce de la mauvaise foi ou m’avez-vous mal compris? Dans l’ensemble, je constate que vous ne répondez rien à mes arguments.

    Voici ce que je disais un peu plus haut: « les riches ce n’est pas le premier décile (dont je fais aussi partie), c’est le premier centile ».
    Arrêtez donc de me parler du premier décile, il ne signifie rien concernant les riches. Evidemment qu’un fils d’ouvrier peut un jour avoir un job qui rapporte 50000 euros par an avant impôts (4000 euros bruts par mois et vous y êtes dans le premier décile). Il suffit qu’il devienne informaticien, journaliste, avocat, médecin ou même un bon vendeur d’aspirateurs. Mais moi je vous parle des riches, pas de la classe moyenne supérieure et inférieure (où là effectivement il y a de la mobilité sociale dans un sens et dans l’autre).

    « Je vous rappelle que dans votre société idéale (vraisemblablement Cuba? Corée du Nord?), on reste président en famille à 100% pas à 20%.  »

    Vous devenez inutilement agressif et offensant. Et aux USA, le chiffre est plus proche des 100% que des 20%.

    « Par contre, les Jean Chrétien et Obama et ce monde sont issus de milieu modeste. »

    Je vous l’ai déjà dit, les cas particuliers ne m’intéressent pas, on parle de moyennes et de probabilités. Et de plus Obama ne vient pas d’un milieu modeste, ses deux parents étaient universitaires.

    « Je crois que vous avez un problème psychologique d’envie démentielle de richesse. »

    J’ai beaucoup de problèmes psychologiques en effet. Peut-être même celui-là. Mais les attaques ad hominem ne servent pas d’arguments.

  94. Avatar de Moi
    Moi

    @Marquis: ce que je dis se trouve écrit très clairement en première page du document sur le Canada: « Nous avons constaté l’existence d’une mobilité intergénérationnelle considérable parmi ceux qui touchent un revenu moyen, et que la
    transmission du statut économique est importante aux extrémités supérieures et inférieures de l’échelle des revenus. »

  95. Avatar de denice
    denice

    Je pense que la grande force du 21ème siècle sera la peur, ou le savoir faire peur.

    Nos sociétés sont devenues enclines à sur-réagir dès lors que la moindre frayeur est dissiminée dans les médias.

    Celui qui parviendra à anticiper les mouvements de foule à chaque nouvelle peur, sera celui qui aura le pouvoir. Ces peurs collectives comprennent généralement la peur de l’autre, la peur de mourir, la peur de la maladie, la peur du chômage, la peur de la paupérisation…

    celui qui parviendra à les maîtriser et à gérer se fera élire dictateur.

  96. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @moi

    « Arrêtez donc de me parler du premier décile »

    Mais c’est *** VOUS *** qui m’avez envoyer à une étude qui ne parle que des déciles!
    J’en conclu, que maintenant le cas des déciles est reglé et que vous reconnaissez l’extrême mobilité en 2 générations (seulement 4% restent au premier décile – que l’auteur de l’étude souhaite une plus grande mobilité, soit, il n’en reste pas moins qu’à mes yeux et celui de 95% de la population ceci représente une étonnante mobilité). Ok, n’en parlons plus.

    Passons à votre cas: les 1%

    A ce niveau il est clair, que cet argent n’est pas CONSOMME. De facto, quelqu’un au premier décile a tout ce qu’il désire et même beaucoup de superflu. On vit aussi bien, sinon beaucoup mieux, au premier décile qu’au premier centile: on n’a pas besoin de garde du corps, on peut aller marcher dans le parc comme tout le monde, on a pas de myriades d’ennui de gestion de ses biens, on a une quantité de temps libre considérablement supérieure, etc. Bref, au top 1%, c’est plus un travail qu’un plaisir: je n’envie nullement Bill Gates.

    Donc au niveau du premier 1%, l’argent signifie ne signifie plus un mieux-être personnel mais ni plu ni moins qu’un pouvoir. Mais dans une société libérale, ce pouvoir est limité par les lois et réglements qu’il est vrai on peut influencé, mais seulement jusqu’à un certain point: ce qui fait qu’aujourd’hui un Conrad Black est en prison.

    Contrasté ceci avec Cuba où *** 100% **** du pouvoir est concentré en une seule personne (qui n’est soumis à aucune autre loi autre que sa volonté quelle qu’elle soit).

  97. Avatar de Moi
    Moi

    @Marquis:

    « A ce niveau il est clair, que cet argent n’est pas CONSOMME. »
    « On vit aussi bien, sinon beaucoup mieux, au premier décile qu’au premier centile »
    « Donc au niveau du premier 1%, l’argent signifie ne signifie plus un mieux-être personnel mais ni plu ni moins qu’un pouvoir.  »

    Nous voici donc d’accord. Etre riche n’est pas justifiable par le mérite personnel, cela ne leur apporte rien de plus en bonheur et c’est un danger pour la liberté des autres et la cohésion sociale. 🙂

  98. Avatar de johannes finckh

    faites-nous savoir très vite où on peut se procurer ce livre nouveau! je veux le lire!
    jf

  99. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @ moi

    « Nous voici donc d’accord. »

    Nous sommes *presque* d’accord

    « Etre riche n’est pas justifiable par le mérite personnel »

    Oui, c’est justifiable si l’on est devenu en rendant les autres beaucoup plus heureux. Je n’ai aucun problème de donner 1 milliard d’euro à celui qui met au point une énergie alternative abondante, peu coûteuse et écologique pour remplacer le pétrole ou encore qui fait faire des bonds spectaculaire à la recherche biomédicale qu’on a arrive à diminuer les souffrances ou prolonger la vie au-dela de toute espérance actuelle.

    Mais ce n’est pas justifiable, dans les cas comme Bill Gates, où l’argent n’est fait NULLEMENT par un quelconque progrès technologique mais uniquement en détruisement ignominieusement et illégalement la compétition par toutes sortes de coup bas prodigieusement repréhensibles.

    « cela ne leur apporte rien de plus en bonheur »
    D’accord !

    « et c’est un danger pour la liberté des autres »
    Encore d’accord !

    « et la cohésion sociale »
    Toujours d’accord!

    MAIS….

    J’ajoute que j’en reviens à ce que j’ai écrit précédemment:

    l’économie est avant tout un problème COGNITIF

    Si le fait que quelqu’un a trouvé l’énergie alternative ou fait la découverte médicale spectaculaire signifie qu’il a une plus grande PROBABILITE qu’il en fasse d’autre dans le future ou sache mieux dirigé d’autres à faire de même dans des entreprises similaires, il est HAUTEMENT souhaitable et pleinement justifié qu’il aie plus de pouvoir que les autres et, en ce sens, son milliard (=pouvoir) sera éminemment bénéfique pour tous. Dans CES CAS (et cas similaires) l’ « inégalité sociale » loin de devoir être réduite est plutôt un bienfait qu’on aurait intérêt à accroître.

    Et je crois que c’est précisemment qu’une partie du succès du capitalisme (et en particulier du succès technologique américain) provient justement de fait que la concentration de la richesse est suffisamment souvent aux main de personnes avisées et aguerries pour permettre à certains entrepreneurs brillants de mettre au point des produits étonnants (ordinateur, etc) et bénéfique pour la société. Dans d’autres pays (et aussi aux USA), ce pouvoir est souvent aux mains d’une classe politique ignorante et incompétente qui dilapide cette richesse sans même sans rendre compte.

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

  1. Une triste et troublante affaire… ( à venir..?? ) … « le « traumatisme vicariant » » …! ‘Médiapart’ du jour (extraits)…

  2. Peu relevé (jusqu’à présent..) Etrange : A lire absolument (et calmement..) . (En général les commentaires-abonnés sont intéressants, mais il…

  3. L’aiguat (Pyrénées orientale) est un épisode méditerranéen qui s’étend du 16 au 20 octobre 1940. Il est relevé 840 mm de pluie le 17…

  4. En l’espèce j’ai retrouvé parce que j’avais conservé le lien ouvert : https://www.pauljorion.com/blog/2025/06/25/ouest-france-il-recoit-son-diplome-et-provoque-lassistance-en-remerciant-chatgpt-voila-ou-on-en-est/comment-page-1/#comment-1076711 qui proposait le lien fort intéressant :…

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx LLM pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés Singularité spéculation Thomas Piketty Ukraine Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta