Billet invité.
Je n’ai rien à apprendre à ceux qui travaillent en France, ou ont travaillé il y a peu, sur ce qu’est la durée légale du travail ; je ne veux que témoigner sur ce qu’a été le passage aux 35 heures, tel que je l’ai vécu, en tant que patron, artisan réparateur en électroménager, employant (exploitant) 5 salariés ; il ne s’agit pas non plus, de ma part, d’une demande de conseils en gestion, c’est pour moi de l’histoire ancienne, ayant fait faillite après 4 ans d’application de cette loi ; ce n’est pas une consolation pour moi de me dire que mon repreneur n’a mis que 2 ans pour disparaitre, alors que mon entreprise avait 18 ans d’ancienneté.
On rappelle aujourd’hui que cette loi a 10 ans ; on retrouve tout sur internet ; je ne veux parler ici que de ce que j’ai vu et vécu par le petit bout de ma lorgnette.
Pendant la campagne de 1997, il avait été largement question de partage du travail ; on ne parlait pas tellement des 35 h., qui n’étaient d’ailleurs pas une revendication des salariés ; on parlait surtout du travail à mi-temps, et on citait souvent les Pays-Bas comme exemple réussi ; en tout cas, les 35h payées 39 n’étaient pas au cœur des débats, on se doute pourquoi.
Il existait déjà une loi qui rendait possible la réduction à 35 h de la durée du travail, à la disposition des partenaires sociaux, mais qui a été très peu mise en application ; il existait aussi une autre disposition qui permettait la réduction de la durée du travail pour éviter des licenciements dans des entreprises en difficulté ; et celle-ci a plus largement été utilisée, et avec de bons résultats ; heureusement, toutes les entreprises n’ont pas été en difficulté en même temps à l’époque.
Les 35 h ont donc été généralisées par le gouvernement Jospin, en 2000, à l’ensemble des salariés, y compris la fonction publique, en vertu du principe que, face au travail, tout le monde est égal ; ce qui est, bien entendu, fondamentalement faux ; faux dans la pénibilité et les risques d’accident, faux dans le stress, faux quand dans la sidérurgie la masse salariale représente 2,5 % du CA, alors que dans les services elle dépasse 60% ; faux suivant la taille de l’entreprise, son secteur d’activité ; faux etc. Alors, j’entends bien le cœur de ceux qui chantent qu’on ne peut pas prévoir un horaire de travail pour chaque salarié ; de toute façon, dans la direction où l’on va, il faudra bien réfléchir à la question.
On a tout de même l’impression d’une loi mal fichue, concoctée par des personnes qui n’avaient aucune idée du fonctionnement de l’économie ; on rappelle, encore aujourd’hui que le débat est toujours ouvert, même à l’intérieur du Parti Socialiste, même entre les différents conseillers économiques.
En dehors du fait que je suis un imbécile et un incapable, opinion que je partage totalement, j’ai cumulé tous les handicaps ; entreprise artisanale ; 5 salariés ; le secteur des services, le dépannage électroménager ; la petite ville de province de 25 000 habitants.
Cette loi a donc créé des emplois, puisque pour accompagner les petites entreprises dans ce passage difficile, un corps de conseillers a été mis en place, rémunérés par l’Etat ; en fait, il s’agissait de chômeurs de tous horizons, bien heureux de profiter de quelques heures de rémunération ; après plusieurs réunions sur place, le rapport indiquait qu’il n’y avait aucune difficulté, si je changeais tous mes tournevis ; j’ai signé son rapport, il a été payé.
L’application de la loi dans mon entreprise s’est faite de la façon suivante : passage de 39 à 35 h, sans perte de salaire, comme la loi le prévoyait ; puis paiement de 4h supplémentaires majorées de 10%, pour remonter à 39h, compte-tenu du fait qu’il m’était impossible de servir mes clients autrement ; soit une hausse instantanée de plus de 10% de la masse salariale ; comme les salaires représentaient 60% du CA, et que ma marge était de 6%, la loi m’a tout simplement fait disparaitre ma marge, celle-ci étant la rémunération du patron ; quant à la manne financière, je n’en ai pas vu la couleur, puisque je n’étais pas capable de créer le moindre emploi.
Une fois de plus, je ne raconte pas tout ça pour qu’on m’explique à quel point je suis nul, et qu’on me dise tout ce que j’aurais dû faire ; l’affaire est close pour moi ; ça me fait simplement plaisir d’en parler à des amis.
Je ne me suis tout de même pas laissé manger tout cru ; j’ai écrit une lettre à la ministre de l’époque pour la mettre en garde sur ce qui allait se passer chez moi et dans les entreprises comme la mienne ; le Dauphiné Libéré a reproduit ce courrier et a fait un bel article ; la ministre m’a répondu ; ce qui a été l’occasion d’un autre article dans le même journal.
J’ai tout de même tenu presque 4 ans ; comme la chèvre de Monsieur Seguin ; ma semaine de travail était de 5 x 12H ; on est progressivement passé à 5,5 fois ; puis 6 fois ; puis 7 fois 12h ; j’ai dû arrêter par manque de jours à la semaine ; et aussi pour des questions familiales.
Voilà mon histoire.
En pensant que la ministre a fait sa traversée du désert en pantouflant dans l’industrie, en particulier chez Saint-Gobain, avant la victoire de son grand leader, j’ai fini par comprendre que toute cette opération n’a été qu’une alliance entre les socialistes et la finance pour mettre à terre l’artisanat, et pénétrer ce secteur d’activité ; Bouygues fabrique aujourd’hui des « maisons de maçon » ; les magasins de bricolage ont connu leur âge d’or, tous les outils et matériaux servant à différentes activités, sans en dire plus ; les chaines de restauration qui remplacent le petit bistrot ; etc. l’énumération prendrait trop de place.
Le blocage des salaires pendant plusieurs années n’a pas empêché la perte de compétitivité ; les salariés qui se sont retrouvés avec plus de temps libre, et moins d’argent, se sont démotivés ; face à la situation , les entreprises ont délocalisé vers d’autres cieux, laissant l’artisan, qui avait réussi à survivre, attaché à sa glèbe.
143 réponses à “Les 35 heures, fausse bonne idée ? par Georges Auspitz”
Je me suis souvent posé la question de la préméditation au sujet de cette loi, je n’ai pas encore d’avis arrêté cea me semble par trop machaivélique. Es-tu sur de ce que tu avances ?
je confirme, en TPE (ancien patron de TPE avec 2 salariés, 5 ans de lute contre les charges constatés d’avance et diverse taxe toute plus lourde les unes que les autres…) j’ai la même analyse : est-ce que ces 35H00 n’ont tout simplement pas été lancé pour mettre à terre les TPEs et autres artisans, et « filialiser » sous forme de pôle de service détenue par des grands groupes ce genre de métier?
Et oui les 35 heures ont surtout été demandées par les grandes entreprises en échange d’une flexibilité du travail en tous les cas une annualisation du temps de travail, une réduction du cout des heures supplémentaires, une possibilité de faire du chômage technique sans aucune contrainte ni même aucune mauvaise publicité.Les grandes entreprises ont su en profiter largement, et cerise sur le gateau les petites structures, artisants et pme ont été phagocytés.
Quelques petits patrons en ont fait les frais, ils étaient juste un intermédiaire en trop pour le grand capital et leur part est allé ailleurs. Ceci est une chose bien connue il s’agit de la concentration du capital. pour le petit salarié exploité il n’y a aucun changement il reste exploité. Ce qui est regretable c’est que bon nombre de petits patrons et d’idéologues de droite ne l’aient pas compris ou pas accepté et continuent encore aujourd’hui (même Sarko c’est un comble) d’accuser les 35 heures comme source de tous leurs maux avec en vrac les syndicats, martine Aubry, les afghans, les casquettes à l’envers, les gauchistes de Tarnac, les financiers anglo saxons, la racaille.
Il se trouve que les 35 heures sont toujours en fonction, le grand capital est évidemment d’accord pour revenir au 39 heures même aux 60 heures d’ailleurs, mais à condition de garder les avantages gagnés au passage, c-a-d annualisation du temps de travail, jours de rtt choisit par le patron, heures supp moins chère.etc…
Je comprends pas le calcul de l’auteur. Si, lors du passage au 35 h, il doit payer 4 heures supp majorées à 10%, cela ne représente pas une hausse de 10% de sa masse salariale. 4 heures représentant (à la louche) 10% de 39 heures, la hausse finale se monte à 10% de 10%, soit 1%.
En conséquence, la marge de 6% ne passe pas à 0, mais à 5. Je me trompe ? Eclairez-moi
39 heures à 10€ = 390 €
35 heures sans perte de salaire = 390€ soit 11.43€ de l’heure
4 heures supplémentaires = 4 X 11.43 X 1,10 =49,03€
39 heures reviennent donc à 390 + 49 = 439 €
439 / 390 = 1.126
merci Mickael, ça m’évite de m’énerver avec ce journaliste ; il reprend simplement le faux argumentaire de l’époque.
je ne sais pas qui est-ce que ça peut tromper ; en tout cas pas celui qui est forcé de payer.
Elles étaient MAJOREES à 10%, ce qu’il fait qu’il payait 110% les 4h de plus
Imaginons que le salaire avant était de 60 en tout (peu importe l’unité).
Avant les salariés étaient payés 60 pour 39h.
Nouvelle loi : baisse du temps de travail sans baisse des salaires.
Donc les salariés sont payés 60 pour 35h. Cependant l’auteur explique qu’il doit les faire travailler 39h pour garder ses clients, il doit donc leur payer des heures sup, qui sont majorées de 10%.
Le salaire est a peu près de 6 pour 4h (par mois) car de 60 pour environ 40h
Donc les 4 heures sup (par mois) sont payées 6 + 0.6 = 6.6
Le salaire total est donc de 60 + 6.6 = 66.6 (désolé pour les superstitieux 😉 )
Donc les 6 de marge sont passés dans les salaires.
J’abonde entièrement dans ce sens. L’idée de Martine Aubry m’avait paru biscornue à l’époque de la mise en application de la loi, qui ne répondait à aucune revendication sociale de la part des syndicats. Mais c’était un début de nivellement des salaires par le bas. On a de facto échangé du temps de travail contre du temps de « loisirs ». Ca a pu profiter à certains, mais pour la grande majorité des salariés, ça s’est traduit par une transition de la « modération salariale » à la prise dans l’engrenage du crédit. Du coté des grandes entreprises, on ne s’est finalement pas trop plaint, parce que la loi faisait accepter la notion que la réduction du temps de travail imposait deux idées: (1) la bonne affaire du passage d’une économie industrielle à une économie de « services » (je ne dis pas ça pour déplaire à Auspitz!); (2) l’accoutumance à de nouvelles diminutions du temps de travail, et, à terme, aux délocalisations, déjà largement entamées aux Etats-Unis. On connaît la suite!
Ce qui est navrant dans cette histoire, c’est qu’il puisse encore y avoir débat au sein du PS au sujet de la légitimité de la loi des 35 h. Cornaqués par leurs énarques de leaders, passe encore que les militants socialistes de l’époque se soient mépris sur les enjeux, mais qu’aujourd’hui on puisse encore défendre cette idée contre l’évidence témoigne de l’ignorance et des illusions des membres du parti en matière d’économie mondialisée!
Tout ça me remémore l’échange entre Maître Jacques et Harpagon (dans « L’Avare ») au sujet des chevaux appartenant au second. Ces chevaux sont, euh, sous-alimentés, à tel point que le premier insiste:
— … Ce sont des ombres de chevaux…
H La belle affaire, ils ne font rien.
MJ Mieux vaudrait pour eux qu’ils travaillent beaucoup et mangent de même!
Et pourtant, il ne se passe pas de jour sans qu’on nous rappelle ici ou là qu’il va devoir y avoir de la « décroissance ». Allez le dire aux maigres cultivateurs du Sahel, et vous serez bien accueillis!
Les couvertures sociales relatives aux dépenses liées à la maladie ou aux périodes de chômage tout comme les retraites, sont financées par des prélèvements sur les rémunérations.
Cela semble constituer un état de fait incontournable.
Qu’est-ce qui interdirait de fiscaliser les prélèvements sociaux ?
Ne pourrait on pas imaginer que l’impôt serve à abonder les caisses sociales ?
Même si cela demanderait un accord des divers états de l’union européenne, l’idée est elle si vide de sens pour que jamais elle soit ne serait-ce qu’évoqué?
On vante toujours les gains de productivité. Pourquoi un gain de productivité serai-t-il toujours une bonne chose ?
L’automatisation des tâches de péager, de serveur d’essence, de composteur de tickets, de caissière ou que sais-je seraient « a priori » bénéfiques. Mais pour qui? Pas à celui qui perd son job au bénéfice d’une machine. Au consommateur qui payera peut-être moins cher ce que la machine fera à la place de l’homme, à l’entreprise qui accroîtra sa marge, mais cette automatisation sera-t-elle bénéfique à la société dans son ensemble ?
Si le « souhaitable » est de consommer plus, sans doute.
Supprimer des tâches répétitives, dures, imbéciles ? Bien sûr, autant que faire se peut, mais à quel prix ?
Il y a des évidences que je ne parviens pas à percevoir comme telles.
Je crois qu’il est très difficile de faire croire que celui qui est exploité pour des tâches aussi automatiques que celles où les machines les remplacent serait content de continuer dans son labeur. Je me suis fourvoyer pendant quelques années à croire que ma caissière de supermarché se sentait fortement utile et pensait oeuvrer à l’émancipation de l’homme. Il n’en est rien.
L’objectif c’est pas de faire en sorte que 100% de la population se retrouve dans l’aliénation le plus totale, histoire d’humaniser la productivité, car c’est un non-sens. En revanche à force d’aliéner la tâche productive, jusqu’à en exclure même le travailleur, entraînera sans doute que le travail, celui des philosophes grecs qui le pensaient comme moyen d’émancipation, celui autour duquel la société se structure, ne se trouvera plus dans les espaces sociaux habituels, ne sera plus mesuré comme aujourd’hui.
Ahhh, il faut donc relire le fameux droit a la paresse, de Lafarge… on pensait deja au benefice genere par l’automatisation au 19eme siecle, alors vous pensez que des solutions ont ete inventees pour savoir qui aller en retirer profit, au vu de la situation actuelle, ca n’a pas ete le remplace!
Une alliance « objective », comme on disait antan…
Ceal ne suppose pas forcément un complot. Simplement, des gens qui ont un point de vue équivalent sur un dossier, mais pour des raisons totalement différentes.
N’oublions pas que c’est sous Mitterrand (avec Fabius, Jospin, et Strauss-Kahn) que s’est opéré le grand virage vers les privatisations.
Une alliance très très objective, vous avez entièrement raison !
Vu de mon job, cela a permis de détricoter ( partiellement, 1 er étape ) le code de travail et de rendre incontrôlable ce qui est sur la fiche de paye. Certaines entreprises ont mis en place des systèmes tellement complexes que vous ne touchez pas ce à quoi vous avez droit. Elles peuvent, grâce à ces modifications de législation faire travailler les gens la nuit et le jour. Si, Si, un exemple :
l astreinte de nuit dans l informatique.
Etre d astreinte la nuit, se faire réveiller et travailler plusieurs heures, le matin à huit heures, ils doivent être à leur poste! Je ne sais pas comment ils tiennent. Ils croient gagner un peu plus. Bon, quand on sait que le travail la nuit chez soit, sous astreinte n’est pas couvert par la législations sur les accidents du travail . . . .
Rien d étonnant à ce que ce soit Martine Aubry qui soit la promulgatrice de cette destruction des lois nous protégeant.
Son Père, Jacques Delors, n est il pas un des fondateurs de cette europe néo libérale dont on nous vante tant les mérites, et dont les bienfaits financiers nous comblent.
A Léon:
39 heures à 40 euros/h = 1560 euros/semaine
à ajouter: 4 heures à 44 euros/h = 176 euros
176/1560 = 0,1128 = 11,28 %
« Voilà mon histoire »
Et une infime partie de la mienne:
Dans une autre vie, comme charpentier de marine, j’ai assisté à la disparition de 99% des chantiers existants: c’est à dire des structures employant 5 compagnons. Et ceci en l’espace de deux ans: de 2000 à 2002.
Qu’en reste-t-il aujourd’hui, plus rien, une dizaine peut-être, celui du Guip encore, mais pour combien de temps. Remplacés par des monuments d’esbroufe comme le chantier de l’Hermione à Rochefort, sponsorisé de la poupe à la proue.
Aujourd’hui Beneteau commercialise des bateaux « dans l’esprit » alter égo des « maisons de maçon » de Bouygues.
Honnis soient les instigateurs de telles mutations qui n’avaient rien d’inéluctables.
Je pense que c’est la sociale démocratie qu’il faut incriminer.
Elle est produite par le libéralisme: Mitterand en 81, Obama en 2009.
Pour des raisons qui ne relèvent pas du complot.
Certaines élites, déploient ce rideau de fumée pour prospérer et prospérer encore.
Il devient alors nécessaire de chasser des conservateurs dépourvus d’imagination, discrédités et donc devenus encombrants.
Giscard d’Estaing ici, G.W Bush là bas.
Pas de manichéisme non plus, les élites elles aussi se déchirent.
Nous aurions pu avoir Giscard ici et Mc Cain là bas, mais pas l’inverse!
Ce qui n’est pas en contradiction avec ma première assertion.
Ce que nous avons vécu est un gâchis humain dont la sociale démocratie n’a cure.
Auspitz et Animo, l’un qui réparait des appareils ménagers, l’autre qui restaurait et construisait des bateaux en bois, circulez, il n’y a plus rien à voir.
Et nous échouons aujourd’hui, ombres de notre ombre, dans des blog mal famés.
Claude Animo,
Si mes souvenirs sont bons, je préférais votre précédent avatar.
Vous écrivez : « Pour des raisons qui ne relèvent pas du complot. Certaines élites, déploient ce rideau de fumée pour prospérer et prospérer encore. »
Si nous parlons bien de la même chose, vous parlez de complot et non pas de grand complot : qui sont alors ces élites qui déploient un rideau de fumée ?
@ Fab
« Si mes souvenirs sont bons, je préférais votre précédent avatar »
Vous aviez reconnu « L’Origine du Monde » de Courbet .
D’infinies raisons pour apprécier ce tableau et Courbet .
Intrigant d’abord: chez Lacan, ce tableau caché derrière un autre tableau ou un rideau de velours rouge, je ne sais plus exactement, était révélé au visiteur méritant. Pourquoi un tel cérémonial ?
Puis l’intérêt passe de l’œuvre à Courbet, peintre dont le souci du détail me convient parfaitement.
Dans ces détails il est possible de puiser indirectement une envie de construire et de restaurer.
Et enfin « last but not least » je trouve que l’Origine du Monde, était à sa place sur ce blog.
Passons maintenant à des choses moins agréables, mais néanmoins réelles.
« qui sont alors ces élites qui déploient un rideau de fumée ? »
Remplacer l’homme par la Machine ou la Procédure, est le moyen constant que le triptyque capitalisme, économie de marché, libéralisme, s’assigne en toutes saisons.
La rigidité de ce système, le système en fait, l’empêche d’avoir recours au vrai pragmatisme, à l’heuristique autrement dit. Il feint d’ignorer que les machines, ne sont pas productrices de richesses, alors que bien au contraire elles les dévorent.
Les élites auxquelles je fais mention sont constituées par ceux qui s’identifient activement au système.
Sachant que les fins sont constantes et que seuls les moyens varient.
Ce qui explique que les élites changent… pour que rien ne change.
Artisans, petits entrepreneurs, ouvriers, paysans, vivent dans leur chairs ces transformations délétères.
Je vous l’avais dit que ce n’était pas drôle.
Merci Mikael, donc tu confirmes. Il faudrait maintenant l’explication de l’auteur.
oui en fait vous avez raison : c’est entre + 11,2 et + 12,6. Sorry. Dur, d’où l’idée du mauvais plan anti petit-commerce. Normal : sociologiquement, les socialistes n’aiment pas les petits commerçants, supposés à droite.
quel métier ?
journaliste !
ah, oui; on n’est pas obligé de savoir compter;
LE Léon Mercadet de C+ ? (juste pour savoir)
Il est vrai que cette loi a généré une régression sociale dans beaucoup d’entreprises, privées notamment. Une totale remise en cause de l’organisation du travail avec flexibilité des horaires, des calendriers, surpression des avantages divers (poses, attentes, …). Je suis totalement en accord avec le fait que la rigueur salariale qui a suivi a démotivé énormément de gens.
Le PS a servi sa clientèle (fonction publique, entreprises ppublic, …) qui eux y ont trouvé un réel avantage, et le patronat (CNPF/MEDEF) à finalement retourné l’affaire à son avantage ou a accèléré les délocalisations.
Et les artisans ? Et bien, il n’y a personnne pour les défendre, il ne font pas de lobbying, il ne sont pas conseillés, il subissent comme la grande majorité…
Notez que Mr Jospin n’a pas convaincu aux présidentilles qui ont suivi, alors qu’il les croyait gagnées d’avance grace à son bilan social…
LA clientèle du PS dans la fonction publique, c’est avant tout le professorat, dont je ne sache pas qu’il ait jamais vu la couleur des 35h…
Les artisans ne font pas de lobbying?? et la TVA à 5.5% dans le batiement et la restauration c’est pour le plaisir?
il y a une différence entre le bâtiment et la restauration;
dans la restauration, quand le menu est à 15 E, le restaurateur empoche cette somme, et verse à l’Etat la tva; avec 5,5 %, il aura moins à reverser qu’avec 19,6%, et il espérait pouvoir garder pour lui cette différence, comme chez McDo;
dans le bâtiment, les factures sont présentées hors-taxe, et la tva se rajoute en-bas; si l’on ne rajoute que 5,5% au-lieu de 19,6, c’est le client qui économise la différence; d’ailleurs le secteur des travaux avait connu une hausse qui avait entrainé la saturation, et des délais rallongés; ce qui prouve bien que les clients avaient compris le mécanisme;
@leon
je n’ai pas fait le calcul mais il me semble que vous oubliez les 4h / semaine de production en moins à prendre en compte.
On pose quelques variables :
CH = Coût Horaire
A (augmentation dû au passage des 35h) = 39 / 35 = 11,43 %
Augmentation du coût de la production :
((35 x CH x A) + (CH x A x 10% x 4)) / 39 x CH
Equivalent à :
((39 x CH) + (CH x A x 1.1 x 4)) / 39 x CH
On simplifie : 1.1143 x 1.1 x 4 / 39 = 12,57%
Donc une augmentation du coût de la production de 12,57%.
Mais pour rebondir je suis contre les 35h. D’ailleurs je suis un partisan des 32h / semaine rémunérées 32h. Comme il aurait fallu faire les 35h rémunérées 35h et non 39h. Et interdire les heures supplémentaires (qui ne sont pas toujours rémunérées). Parce dans ce cas, cet invité aurait été obligé d’embaucher pour assumer la même production et pratiquement à iso coût (son comptable lui aurait fait payer une fiche de paie en plus, etc.).
Qu’est ce que fait une industrie quand elle produit trop et que le prix des produits baissent. Elle produit moins (on arrache les vignes, etc.). Il faut donc réduire l’offre de main d’œuvre qui est déjà abondante. Comme on ne va pas tuer des chômeurs (c’est interdit par la loi), le seul moyen d’équilibrer le marché c’est de réduire le nombre d’heures travaillées.
Donc le « travailler plus pour gagner plus » vous avez compris où ça mène je n’ai pas besoin de vous faire un dessin. Dans un contexte où l’offre est déjà surabondante, vous l’augmentez encore d’avantage et donc vous faîtes baisser le taux horaire à terme.
Au moins on sait quels intérêts il favorise ;o)
Et à ceux qui font des heures sup’ non payées, n’oubliez pas que vous donner votre temps. C’est un acte très généreux mais si vous en êtes à ce point autant le donner pour des intérêts publics et non privés.
La question des 35 heures est exemplaire.
La réduction du temps de travail fait partie des grandes avancées sociales que ce soit sous forme de congés ou de réduction de la durée hebdomadaire du travail. Elle semble logique dans la mesure où la productivité augmente constamment grâce au progrès technique et à l’énergie pas chère. Plutôt que de prétendre à inventer en permanence les « emplois » de demain, il serait tellement plus simple de partager ceux qui existent aujourd’hui. Et pourtant cette mesure était et reste inapplicable dans le système économique mondialisé actuel. Une nouvelle année 1936 est-elle imaginable ? Qu’est-il possible d’obtenir pour les travailleurs dans le cadre d’une mise en concurrence aussi féroce des pays ?
Je ne peux que partager le point de vue de Maurice Allais sur la mise en place de blocs socialement homogènes dans le cadre du commerce international.
C’était « les 35 heures, une aventure sauvage » ou « les 35 heures, la victoire de l’industrie ».
Et sinon, les 35 heures, fausse bonne idée ?
Là je facilite un peu le travail de celui qui voudrait étudier le sujet avec dans le désordre: 1) une bonne idée 2) un mensonge 3) une mauvaise idée. Enfin moi c’est comme ça que je comprends la question.
Masanabu Fukuoka dit :
Et ?
N’oublions pas que l’homme est un animal, a priori le seul, qui ait la capacité de lutter contre son intelligence par l’asservissement auto-infligé. C’est fort.
C’est l’image de ces crabes ayant une pince hyper-développée faisant un bras de fer avec leur autre patte. C’est fort.
Mais que faire de ce constat ?
En effet, c’est un idéal de vie. Le moine dans son monastère produit juste le peu dont il a besoin. Le temps qui lui reste, il le passe à aimer dieu. Masanabu Fukuoka semble n’avoir pas remarqué la valeur structurante et sociale du travail. Et si « les autres animaux gagnent leur vie en vivant » ils le font en tuant d’autres animaux pour s’en nourrir. Je préfère encore travailler que de devoir dévorer mes semblables. 🙂
Pour avoir été « aux affaires » dans cette période, je soutiens une partie de l’argumentation de l’auteur.
1/ La loi sur les 35 h est une loi bureaucratique dont les effets de la manière dont elle a été mise en oeuvre n’ont pas été anticipés.
2/ Le Medef (ne représentant réellement que les grandes entreprises) n’a défendu à aucun moment les PME, ne parlons pas des artisans/commerçants… et au lieu de faire des propositions responsables, de gestionnaires avisés, s’est comporté en opposant politique farouche, qui a perdu le rapport de forces au final.
Il y a plusieurs questions gigognes dans cette réduction du temps de travail :
1/ Historiquement les gains en productivité de la plupart des branches industrielles ont permis et pourraient permettre une réduction importante du temps de travail.
2/ Bien que les capitalistes refusent de l’admettre, c’est parce que les salariés ont un salaire suffisant et du temps pour le dépenser que l’économie tourne…
3/ Constitutionnellement, « le droit à l’emploi et le devoir de travailler » doit être garanti par l’Etat. Les privés d’emploi (le salaire étant nécessaire pour vivre, si l’on n’est pas rentier ou capitaliste) doivent donc recevoir une indemnité puisque l’Etat n’est pas en mesure de leur assurer un emploi adapté et rémunérateur. Plusieurs solutions existent donc : a/ soutenir les entreprises pour qu’elles embauchent… on a vu comment elles pratiquent (Peugeot ou Renault recevant des aides et en profitant pour faire des plans de licenciements…) b/ donner des indemnités aux privés d’emplois, les former, les aider à trouver un emploi (on voit les limites de l’exercice avec le Pôle emploi) c/ réduire le temps de travail pour le partager.
Dès lors que cette direction (c/) est choisie, il est nécessaire de la mettre en oeuvre de façon intelligente : impossible de traiter toutes les branches de la même manière en même temps, puisqu’on escompte un effet d’entraînement économique auquel il faut laisser le temps d’agir.
Impossible de traiter sur le même pied des structures qui ont des répartitions de coûts de production complètement différentes. L’exemple de la sidérurgie par rapport à une société de service est bon, personnellement à l’époque j’avais calculé que pour EDF le passage aux 35h revenait à 1,5 jour de production sur 365 jours… et pour notre SSII (service informatique) cela revenait pour 28 salariés à 20 jours de production dans l’année (pour 22 jours de production mensuelle, 75 % du CA en masse salariale, 50 % ingénieurs et bac +3)… soit 1/12e environ du CA.
A l’époque, j’avais l’occasion d’être en relation avec les sièges sociaux des entreprises du CAC40, les cadres en étaient alors aux 32h et le passage aux 35h les faisaient rigoler…
Ainsi, le Medef et la ministre auraient dû se rendre compte que la règle des 20 salariés était une absurdité bureaucratique. Il aurait fallu faire des tranches de priorité en fonction du pourcentage coût 35h / CA. Les entreprises pour lesquelles cela coûtait le moins servant d’entraînement progressif pour les autres. Un cycle vertueux aurait pu s’engager.
Enfin, au risque de paraître un peu provocateur (mais c’est nécessaire si on veut sortir des généralités consensuelles d’un bord ou de l’autre), je dirais que la bonne décision, à mon avis mais je ne suis pas le seul !, aurait été de passer aux 32 h car alors l’obligation d’une réorganisation complète du rythme de production, d’ouverture des services, de fonctionnement des entreprises, etc. aurait ouvert un vrai débat sur la place du travail dans nos vies (pourquoi travailler, pour qui, à quoi…). Et cerise sur le gâteau, en ce temps mauvais de Copenhague, cela aurait réduit les trajets domicile travail de 20 % au final… Aucune mesure n’ayant l’impact équivalent en termes de réduction d’émission de CO² et de consommation de pétrole ! Sans compter la réduction des temps d’embouteillages et du temps ainsi perdu.
J’approuve l’analyse.
Le medef nous a tous trompé ou trahi. L’inénarrable baron était (est ?) un redoutable
corporatiste, d’un égoisme forcené. Et la ministre n’a pas fait le poids au cours
de négociations à rallonge. La soit-disante compététivité ( de la France ! )
qui était le mot d’ordre des « négociateurs » n’était qu’un prétexte.
A écouter les déclarations tonitruantes du baron, j’avais l’impression qu’il sentait pouvoir
dominer une ministre. Et priver pour longtemps les socialistes l’envie de s’aventurer dans
les prérogatives des patrons du cac-quarante, où les ex-fonctionnaires sont bien
représentés.
Les négociations, soit dit en passant, n’ont rassemblées que des fonctionnaires
ou ex-fonctionnaires des cotés patronal et représentant de l’Etat.
Il est inutile d’évoquer un complot ou autre. Les « 35h » résultent de l’incompétence
et de l’égoisme bien compris. Les « petits » et certains services publics -dont les hopitaux-
ont le plus souffert d’une idée sans doute valable mais d’application aveugle et absurde.
@Daniel :
Ce sont toutes les administrations de contact avec le public ou le terrain qui ont effectivement trinqué ( et pour certaines sont mortes ou ont été privatisées ou sont en passe de l’être . Les têtes pensantes du PS n’en était pas issues .
@jean nîmes
constiutionnellement le droit à l’emploi et le devoir de travailler doivent être garantis..
Vous me rappelez les plus mauvais souvenirs de ma carrière de militant, lorsque j’était au PS : au royaume du double langage où seul comptait le discours que l’on tiendrait pour glaner des voix et peu importe la cohérence, peu importe le réel , peu importe le sens de l’Etat ( Certes il y avait JPC mais hélas il ne pesait pas lourd)
Le devoir de travailller , et le droit à l’emploi sont deux objets de nature très différentes et quand on est sérieux on ne les traite pas sur le même plan institutionnel. Encore moins pas pour faire plaisir aux électeurs ( ou aux forumeurs) .: cela donne les 35 heures
Traditionnellement seul le devoir de travailler est constitutionnel car il fixe des règles du jeu opposables à chaque citoyen (: c’est effectivement une contrainte que la République reconnaissait comme telle,. En clair chacun doit travailler poour gagner sa croute et elle donnait les moyens à chaque français de travailler ( par la formation) . Le droit à l’emploi n’est pas un droit ( on l’appelle droit-créance pour bien signifier sa nature ambigue). Il ne peut être opposable à un Etat : ce n’est qu’un objectif de politique économique . Et ce n’est pas un doit pour cette raison très simple que – l’homme n’étant pas bon – se dégraderait très vite si le droit à l’emploi était une garantie effective ( dans les conditions actuelles). Ce n’est sans doute pas la peine de faire un dessin , les pays de l’Est en ont fait la triste expérience
C’est peut être triste de faire ce constat, mais c’est comme cela :Lenine disait que les faits avaient la tête dure .Le seul droit opposable à l’Etat est la création de conditions rendant posait la recherche d’un emploi
Et si l’on veut construire quelque chose qui ressemble à de la justice, il serait peut-être temps de regarder la réalité en face et de s’interroger plutôt sur le programme politique à construire que sur les alliances ou sur les discours à tenir à chaque échéance pour plaire à l’électeur
amicalement
@ claude roche
Euh ! Je ne crois pas avoir utilisé un double langage à aucun moment de mon commentaire…
Je ne faisais que rappeler littéralement le texte du préambule de la Constitution française de 1946, repris dans celle de 1958 : « Le droit à l’emploi et le devoir de travailler » très précisément.
Dans votre élan, vous en êtes arrivés à le récrire selon vos voeux !
On ne va pas pouvoir en débattre sereinement sur cette base.
Quant aux pays de l’Est, le problème est un tantinet plus complexe, et je n’entrerai pas dans la discussion sur ce point.
Non pas que je me défile, mais justement parce que la France a montré, pendant 60 ans, qu’il était possible de faire autrement, avec des indemnisations du chômage et des solidarités collectives, des services publics à but non lucratif et un plan incitatif…
Toutes choses progressivement et systématiquement cassées par le Medef (ses ancêtres et ses alliés). Il a beau jeu de dire maintenant que tout va mal et qu’il faut réduire les indemnités de chômage et privatiser les services publics pour ouvrir des centres d’hébergement quelques nuits l’hiver, afin que ceux qui ne peuvent plus vivre dans leur caravane ou leur voiture ne meurent pas trop vite ni de manière trop visible. Une société qui aurait le souci de créer les emplois pour que chacun puisse vivre de son travail ne pourrait pas les pourvoir tous et cela réduirait considérablement toutes les pathologies qui s’étalent actuellement.
Je n’en ferai pas la liste… trop déprimant. (Quand même, une information : dans ma ville de 130000 habitants, le Resto du Coeur vient d’arrêter les inscriptions à la millième famille. Il n’a pas assez pour assurer davantage de repas, l’Europe ne fournit pas assez par le biais de la banque alimentaire… il n’y a plus de stocks de produits alimentaires à écouler… la PAC est passée par là… les cuisses de poulets sont vendues en Afrique où elles ruinent les paysans qui élevaient quelques poules pour survivre… pendant que les poulaillers industriels de Bretagne polluent les rivières … et font pousser des algues vertes toxiques… Magnifique ! et j’en oublie certainement qui auraient pu passer par Copenhague ou Sarkozy.)
« le devoir de travailler »
Brrrr.
Je dirais même plus: qu’elle horreur.
Ou c’est que je suis cruche et que je n’ai rien compris.
@jeannîmes
Bonjour , excusez un ton déplacé du à des ennuis parallèles, et merci de ces réponses qui ont au moins le mérite de la franchise et de l’étonnement.
Moi aussi je vais être franc, car la seule chose qui soit intéressante dans le phénomène « Jorion » n’est pas l’espace critique en tant que tel, mais la dimension institutionnelle qu’on lui a donné.
Or qui dit institutionnel dit réflexion liée à l’éthique ou à la morale. Ce faisant PJ a totalement décentré le débat français qui tournait en rond (avec son ‘intelligentsia’ coupée du peuple).
Pourquoi : une démarche institutionnelle est extrêmement exigente car elle doit réunir trois dimensions : la justice, une inflexion des comportements et l’adhésion du cœur du peuple. Or l’adhésion du peuple ne se fait pas à coup de propagande, mais à partir de son expérience, elle exige le réalisme dans la durée : c’est le cas de l’amendement proposé par Paul (même s’il ne saurait suffire à lui tout seul).
Ce préambule étant fait, j’ai réagi violemment et je m’en excuse à votre mail – mais je maintiens le fond . Pourquoi ?
Une institution ne se résume pas à un texte fût-il voté en masse. Il faut encore que le texte passe la barrière du temps (comme notre déclaration des droits de l’homme et les bases de la démarche républicaine, celles issues des lumières, et qui tutoie le libéralisme politique : ce sont les mêmes fondements).
Cet esprit a conquis l’Europe et s’il l’a fait, c’est qu’il lie la liberté à la responsabilité : c’est-à-dire la contribution de chacun à la communauté (le travail), et qu’il propose une règle de justice : la propriété liée au travail. Ce faisant on a fait preuve de réalisme en partant de l’idée que, laissé à lui-même – id est sans contrainte – l’homme nourrissait toutes les perversions, comme chacun pouvait s’en rendre compte en regardant la Cour. C’est pourquoi le travail est la base du lien social dans les pays européens : chacun fait ce constat, il fait partie de la culture populaire la plus profonde. On ne peut pas imaginer une constitution crédible qui fasse fi de ce « devoir de travailler’.
Certes et pour répondre à M.H. on peut toujours remettre en cause le rôle structurant du travail (on a évoqué ce point au travers Keynes). Mais il faut alors savoir que l’on renonce à tout espoir de faire triompher nos idées en Europe avant quelques bonnes générations (où les intellectuels français sont d’ailleurs devenus suspects .. )
Maintenant vous faites allusion à la constitution de 45 – la déclaration universelle dit des choses similaires – qui pose le droit à l’emploi.
Mais vous omettez de dire deux choses. D’une part – soyons sérieux – il s’agit d’un texte de compromis avec l’URSS stalinienne. Mais surtout le texte n’a pas passé l’expérience des faits, resté lettre morte (au Brésil par exemple), ou alors appliqué dans les pays de l’EST avec les désastres que l’on sait (je ne parle pas du « goulag » mais je parle du profond mouvement de décivilisation que l’économie administrée a provoqué : pour parler clair de l’injustice profonde que le système a généré, alors même qu’il n’avait que de bonnes intentions).
Si nous voulons être efficaces, nous devons regarder la réalité en face : l’expérience des pays de l’Est fait désormais partie en négatif de l’expérience européenne. Et de ce point de vue, je ne me satisfais pas de votre réponse un peu facile « je ne connais pas les pays de l’EST ».
Enfin vous terminez par une allégorie du système gaulliste à la française : et je suis prêt à vous suivre sur ce point. Oui, la preuve est faite que l’interventionnisme industriel est préférable à la politique suivie avec constance depuis les années 90.
Mais là encore nous sommes ici dans une réflexion institutionnelle et nous ne pouvons pas nous passer de l’avis profond du peuple : et que je sache, non seulement le peuple français a soutenu cette politique avec constance, depuis 90 mais nous sommes totalement isolés en Europe dans la défense des « services publics à la française », j’en sais quelque chose (seul le fond d’intervention à la Sarko est accepté, il reprend d’ailleurs une idée allemande).
Aussi je vous pose la question : plutôt qu’une posture protestataire, ne serait-il pas temps de se demander pourquoi les peuples réagissent comme cela ?
Cela serait peut être moins fun, mais plus efficace pour faire avancer nos idées. En tout cas cela a quelque chose a voir avec la justice.
Amicalement et en m’excusant de mon ton déplacé.
Tout ce qui est dit par Auspitz est peu contestable pour l’ignorant que je suis en la matière , mais quel rapport avec la crise actuelle dans le monde , dont ce blog est la matière principale ? Cette crise n’ a pas pour origine les 35h loin s’en faut .Cela dit le témoignage d’Auspitz est instructif en soi et ne peut qu’ajouter à ma perplexité sur le « monde comme il va » pour parodier Voltaire.
« La crise actuelle dans le monde » est le résultat d’un système qui a privilégié les actionnaires et les dirigeants au détriment des salariés, les contraignant à s’endetter pour survivre. A la tête d’une SSCI de 10 personnes, j’ai vécu l’épisode des 35h comme une contrainte bureaucratique déconnectée des réalités de la petite entreprise, largement méconnues des fonctionnaires militant au PS.
Pourtant, l’idée de ne pas s’abrutir au travail est fondée et la recherche d’un meilleur équilibre entre être et avoir reste plus que jamais d’actualité.
Bah parce que le travail (toute chose restant egale par ailleurs) si on trouve pas une solution pour se le partager, on va finir par se battre pour de vrai et de tous les cotés. Par ailleurs tous ceux qui bossent beaucoup aimeraient bien le faire un peu moins , y’a un besoin. Coté salarié c’était bien ; le temps de faire ses courses , de perdre son temps, de s’occuper des siens etc etc, aujourd’hui les 35h sur mon contrat c’est + de 50 facile en fait.
J’ai bien aimé ce témoignage, merci Auspitz.
mon texte pose simplement la question de la solution que l’on applique à un problème quand on n’est pas capable d’en maitriser, ou simplement comprendre, toutes les conséquences;
Il est vrai qu’ouvrir le débat sur le temps de travail, c’est un peu ouvrir la boite de pandore car on touche une des problématiques de fond de cette crise qui est bien sûr d’abord économique.
André Gorz avait bien perçu les conséquences d’une amélioration foudroyante de la productivité sur la quantité de travail disponible. Il écrit en 2007, peu avant sa mort :
« L’informatisation et la robotisation ont permis de produire des quantités croissantes de marchandises avec des quantités décroissantes de travail. Le coût du travail par unité de produit ne cesse de diminuer et le prix des produits tend à baisser. Or plus la quantité de travail, pour une production donnée, diminue, plus la valeur produite par travailleur – sa productivité – doit augmenter pour que la masse de profit réalisable ne diminue pas. On a donc cet apparent paradoxe que plus la productivité augmente, plus il faut qu’elle augmente encore pour éviter que le volume de profit ne diminue. La course à la productivité tend ainsi à s’accélérer, les effectifs employés à être réduits, la pression sur les personnels à se durcir, le niveau et la masse des salaires à diminuer. Le système évolue vers une limite interne où la production et l’investissement dans la production cessent d’être assez rentables. »
En d’autres termes, à même niveau de profit, il faut produire plus, ce qui conduit à une surproduction structurelle qui, elle-même conduit à une surconsommation structurelle et organisée. Mais quand le consommateur (qui est aussi le travailleur) peut de moins en moins acheter de produit, malgré la baisse des prix de ces produits, car le profit du capital est maintenu voire augmenté, alors tout cette mécanique infernale grince et se bloque. C’est ce qui est en train de se passer.
La loi sur les 35 heures n’a probablement pas eu que des effets positifs, probablement parce qu’elle manquait de souplesse, mais il me semble que c’est en tout cas la réduction moyen du temps de travail qui peut aider à diminuer le taux de chômage : Michel Husson estime que c’est en tous cas l’entrée en vigueur de cette loi qui a pu le faire baisser significativement (cf. http://hussonet.free.fr/mediapa9.pdf)
Il me semble que la réduction du taux de chômage que pourrait favoriser une réduction du temps de travail est importante pour plusieurs raisons.
La première c’est que les chômeurs constituent, comme disait Marx, l’armée de réserve du capital. Tant qu’il est élevé, il est clair que cela permet au patronat de maintenir les salaires à un niveau faible (avec tous les problèmes annexes que ça entraîne, notamment le recours au crédit, les défauts de payement, l’investissement dans des domaines financiers non productifs, les bulles financières, etc.). Il me praît en tous cas tout à fait vain de vouloir mettre des bornes à l’empire de la finance (à la « financiarisation de l’économie ») sans toucher à la durée du temps de travail, puisque c’est en partie PARCE QUE le temps de travail ne diminue pas (malgré les gains en productivité dus notamment aux progrès de la technologie) que le fric s’investit dans la finance non productrice de biens et de services.
La seconde, c’est que le travail (souvent idiot et abrutissant) effectué dans un contexte de chômage élevé s’accompagne d’une mise sous pression maximale de nombres de travailleurs, avec toutes les conséquences néfastes que cela entraîne sur le plan psychologique et relationnel (voir par exemple ce que Christophe Dejours écrit sur la « Souffrance en France »). Voir aussi des cas édifiants comme France-Télécom et sa vague de suicides. La violence morale que les travailleurs subissent contribue à rendre notre société violente en général, ce qui n’est pas bon. Le consumérisme comme drogue douce permettant vaille que vaille de la supporter n’est pas bon non plus en tous cas pas d’un point de vue écologique.
Alors les 35 heures ne constituent peut-être pas une bonne formule pour réduire le temps de travail moyen, mais dans ce cas, il s’agirait, à mes yeux, d’en trouver une autre, peut-être plus subtile, pour arriver à ce que l’on travaille moins. Quelques jours fériés en plus dans l’année seraient peut-être, parmi d’autres, un moyen à envisager ?
Il va de soi pour moi que de telles mesures ne devraient en tous cas pas rechigner à s’accompagner d’un certain protectionnisme par rapport aux pays pratiquant un dumping social. (voir à propos du protectionnisme, l’article intéressant de Mathieu Aurouet, Le libre-échange est un mythe nocif , sur Marianne, http://www.marianne2.fr/Le-libre-echange-est-un-mythe-nocif-1_a183052.html.
En attendant une diminution du temps de travail, on peut toujours prendre plaisir à lire ce qu’écrivait le gendre de Marx (Paul Lafargue) dans Le Droit à la Paresse….
désolé ,je ne comprends pas cette dépendance au travail …
il est souhaitable d’avoir une ou plusieurs activités mais pas forcement un travail !
l’exemple le plus extraodinairement synthétique est dans le film de terry gillian brazil : une bureaucratie tentaculaire où un un jour un malheureux, promu de la cave à un étage supérieur ,découvre le fonctionnement de cette bureaucratie ,absurde !
des types qui passent leur temps à courir apres un autre qui ne les écoute pas ,ou ces même stypes qui se battent entre eux pour un bout de bureau (une planche qui traverse le mur de deux bureaux contigus) .
la plus part des boulots actuels sont dit « de service » ,où on emploie des surdiplomés sous doués « presse boutons » à des taches que l’on pourrait encore automatiser !
la vérité est que l’on pourrait encore réduire le temps de travail sans dommage-lrelire » les 40 000 heures » de fourastié ) mais pour faire quoi ? comment occuper la vacuité d’un peuple?
le maintien du travail est surtout idéologique ,fondamentalement ça dérangerait les rentiers de droite d’avoir sur leur gauche des oisifs comme eux !
Vous devriez pourtant essayer de travailler. Vous seriez surpris de savoir à quel point cela oblige à devenir sociable.
Si tel n’était pas votre envie, je la respecte néanmoins.
Ajoutons cela: ce blog devrait être lu par beaucoup de monde et plus encore tant les interventions sont instructives : merci à M. Jorion.
Ca risque de faire beaucoup non ? Le blog a déjà connu des périodes de surchauffe.
Si vous avez gardé le contact avec lui embrassez Bobby de ma part, ça me ferait plaisir.
Les 35 heures… Partie encore émergée de l’iceberg. Il est énorme et froid. Il avance. Il fond si vite que personne n’a vu venir le statut d’auto-entrepreneur. Le monstre s’est détaché de la croûte glaciale du lucre à la révolution industrielle. À l’époque, il n’avait pas autant fondu. On pouvait même voir le salaire. Les fonctionnaires sont des branleurs. Les artisans des arnaqueurs. Il est énorme et froid. Il est là. Mon bateau est construit par Bouygues, je n’ai pas confiance.
@Jaycib
Vous dites « Et pourtant, il ne se passe pas de jour sans qu’on nous rappelle ici ou là qu’il va devoir y avoir de la « décroissance ». Allez le dire aux maigres cultivateurs du Sahel, et vous serez bien accueillis! »
C’est un point de vue intéressant, défendu par d’honorables candidats à 2012. http://www.decroissance.org/
1 décembre 2009: la croissance est de retour. Le nombre de personne bénéficiant du RSA a augmenté de 4,4% ces trois derniers mois. En 2010, un million de chômeurs arrive en fin de droits.
L’utopie de l’École de Chicago s’évanouit lentement. Tant mieux!
Si l’on veut s’en tenir à l’intention déclarée qui n’a pas de raison de ne pas être crue , il s’agissait en faisant travailler moins une base de salariés , de permettre à plus de gens de trouver du travail , considérant qu’il y avait une grand » réservoir » stable d’heures de travail à distribuer , agrémenté de l’offre d’un plus grand « temps libre » réputé meilleur .
J’étais cadre de la fonction publique à l’époque , et il ne m’a pas fallu longtemps pour dire que le PS venait de porter à la fonction publique un coup aussi dur que ceux que le gouvernement actuel lui assène .
Notons d’abord qu’à ma connaissance il n’y avait pas eu de revendication forte dans ce sens par les salariés ( sauf la CFDT ) . Beaucoup de syndicalistes avec lesquels j’ai eu à débattre pour mouliner les impacts (encore eux ) de la loi , étaient eux mêmes effarés , pour les plus aguerris , des points de blocage , de surcharges , de stress , de démotivation que nous créeions .
En fait l’approche du monde et de la notion même de travail est d’une complexité presque aussi grande que la relativité , et les résumer restrictivement , quand on veut en traiter , à la durée hebdomadaire , était l’erreur fondamentale .
Je ne sais d’ailleurs toujours pas , alors que je suis en retraite , quelle est la définition sans faille d’une heure de travail . Peut être le BIT le sait -t-il mais je n’en mettrais pas ma main au feu .
J’espère que la même erreur simplificatrice à l’extrème ne sera pas faite en 2010, quand il va être discuté d’âge de départ en retraite et calcul des retraites .
et bien moi en temps que cadre salarié j’adore les 35h ! et je trouve que c’est la seule réussite sociale des 20 dernières années, ou enfin les gains de productivité (VA) étaient un peu partagés avec les salariés ; du reste , j’ai plusieurs collègues bossant dans d’autres pays qui aimeraient bien être sous législation française…quant à l’augmentation du stress et la modification des conditions globales de travail, toutes les entreprises de tous les pays sont concernées, 35h ou pas
maintenant expliquer que les 35h ont fait disparaitre des entreprises, ok, mais avec 6% de marge c’était viable encore combien de temps ?
Je pense quand même que le responsable du gâchis (car il y a bien gâchis) c’est l’ouverture des frontières et non pas les 35 h (même si la mise en place a été foireuse pour les petits artisans).
Comme l’écrit quelqu’un que j’aime bien » les règles à dégager sont d’une simplicité folle : du chômage résultent des délocalisations elles-mêmes dues aux trop grandes différences de salaires… À partir de ce constat, ce qu’il faut entreprendre en devient tellement évident ! Il est indispensable de rétablir une légitime protection. «
L’argument a son poids mais il n’est selon moi que partiel et je crains que le débat sur le « protectionnisme « ( qui par des voies diverses n’a jamais vraiment disparu dans son principe ) ne suscite les mêmes incompréhensions ( un seul terme pour des modalités potentiellement très variées) que croissance ou décroissance et qu’il faille deux ans pour que l’on commence à chercher dans la sémantique un vocable qui n’éffarouche personne ..
Mais votre remarque illustre bien que la pelote » travail » met rapidement en branle plusieurs dossiers gigantesques qui donnent la limite d’une action strictement nationale .
Là comme ailleurs je fais plus confiance aux partenaires sociaux quand ils sont vraiment partenaires , pour avancer de façon réellement responsable .
Il n’est pas interdit à l’état français de défendre là où il le peut une vison de l’organisation mondiale ( rien de moins ) qui leur permette d’avoir un peu de grain à moudre .
Ami Auspitz, je vais avoir une réaction « à chaud » sans avoir lu les commentaires et en tant que salarié. Que je ne suis plus, mais.. ça laisse des traces.
Tout d’abord, je n’ai jamais respecté les 35-39 ou autres horaires. J’ai toujours estimé ne pas être payé pour la quantité, mais la qualité. Peut-être pour ça que je suis devenu cadre très rapidement après la fin de mes études, mais on s’en fout, ce n’est QUE mon cas personnel.
Je revois encore mon patron de société assez importante venir me voir, moi, simple ingénieur comme on en croise un peu partout. Avec un air TRES contrarié.
« Pouvez-vous me recalculer la hausse de salaire prévisible que je vais devoir verser pour l’accord 35 heures.. »
Il n’est pas allé voir le DRH, il savait que je maitrisai plus le calcul global et individuel des rémunérations de l’entreprise..
Lorsque je lui ai annoncé les chiffres, il a naturellement pâlit. « je vais devoir remonter les prix de vente de 10% »…
Nos principaux voire exclusifs clients étaient la « grande » distribution. La société, que j’ai quitté, a fermé 5 ans plus tard.
Maintenant, voyons les choses de façon plus globale (isation)
La réduction du temps de travail était AUSSI, à l’époque, une volonté de faire glisser le salarié vers une « industrie » de loisirs.
Le développement du tourisme.
Voire la possibilité de développer une activité secondaire comme ce qui se passe en Angleterre où rares sont les personnes n’ayant pas deux emplois.
Bien ou mal, je laisse chacun juger.
En attendant, je constate que la possibilité augmentée de faire des heures sup en tarif heures normales contraint le salarié à se faire exploiter bien plus. Et ceci sans embauche qui pourrait être faites.
Avant de critiquer mon commentaire, voyez tous bien que j’ai ce défaut d’être des DEUX cotés de la barrière…
Position pas forcément confortable.
Attendez, je croyais que les baisses de charges sociales devait compenser le coût des 35 h. qu’en a-t-il été?
vaste plaisanterie… réduction sur les bas salaires (smic) Réduction dite « Fillon » qui remplace la réduction Aubry II, 11 pages à lire, pour moi une manière de maintenir les salaires bas (lien http://www.urssaf.fr/profil/employeurs/chef_dentreprise_entreprise_de_travail_temporaire/vos_salaries_-_les_mesures_daide_a_lemploi/reduction_dite_fillon.pdf )
bref…
Bonsoir,
En fait, ce blog c’est un peut comme les AAA, au début on assiste, puis un jour on a envie de parler.
Voila, je suis ananahi, j’assiste à vos réunions depuis longtemps, je suis même en train de lire un livre qui parle d’argent, et ce soir, je me sent prêt à l’avouer, j’ai un problème avec l’économie, avec la finance, mais plus encore, avec les valeurs que l’on m’a enseigné…
On m’avait dit que les machines et les logiciels que j’allais concevoir aideraient les gens à réaliser des tâches pénibles, qu’elles leurs rendraient la vie plus facile, et la mienne aussi d’ailleurs… parce que au fond ce que je cherche moi, c’est pas du travail, c’est un revenu, pour vivre, pour avoir le temps, le temps de créer, d’inventer, d’apprendre, de rien faire… Alors des machines qui allaient travailler à ma place, pour moi, c’était le rêve.
Trente années ont passées, les machines sont de plus en plus sophistiquées, de plus en plus rapide, il faut toujours travailler plus dur pour les concevoir, les régler, les maintenir. Mais elles ne travaillent pas pour moi. J’en arrive même à penser qu’elles travaillent contre moi… Ou est l’erreur ? depuis les temps les plus reculés, l’homme à tenté de maitriser, de modifier, d’adapter son environnement pour se sécuriser, pour se simplifier la vie. A mon tour j’ai repris ce flambeau et je constate que nous avons aujourd’hui les moyens techniques de produire ce dont nous avons réellement besoin sans trop de peine. Nous avons même en ce moment plus de moyens qu’il n’en faut. Mais personne n’en profite réellement, ni les personnes qui perdent leur emploi à cause des machines, ni les concepteurs de machines qui travaillent toujours plus dur pour les concevoir.
Est-ce les machines qui nous désobéissent en prêtant serment à ces gens que l’on appelle capitalistes ? quand allons nous reprendre le contrôle de ces machines que nous concevons, que nous faisons fonctionner, que nous servons, pour qu’à la fin, enfin elles nous servent ?
Voila, merci de m’avoir écouté, moi qui serait tellement fier de concevoir des machines qui nous serviraient réellement…
Bien à vous
ça rejoint un commentaire que j’avais fait tendant à rappeler que le capital , dans la mesure où ( déjà depuis trente ans) la production des biens essentiels étaient assurée par les machines et beaucoup moins de salariés , ne trouvait plus assez de laine sur ce dos là . et que c’est pour ça qu’après avoir jouer le jeu de la surconsommation , fût-ce au prix de la destruction de la planète , il en était même arrivé à inventer les jeux de casino pour continuer à » faire la différence » .
On en est là .
Détruire moins la planète en consommant autrement peut rendre des emplois ( je pense à l’agriculture en particulier ) .
Tuer les jeux de casino et jouer sur la fiscalité peut permettre ,en récupérant ce qui s’entasse dans les lessiveuses ( coucou FH ) de financer ce que Jacques Attali imagine dans ses meilleurs jours cette base de « bon temps » , de temps « gratuit » ( financé en fait par le travail et l’intelligence collective ) , de temps non contraint comme il aime à le nommer .
En laissant la latitude à ceux qui trouvent leur bonheur dans leur travail de le faire au top de leurs forces .
Ce fut mon cas et je ne regrette pas ce ‘travail » que j’avais choisi à 20 ans en l’appelant « servir » . Cet idéal était aussi celui de petites mains et de cols bleux qui n’ont appris à compter leurs heures …qu’avec l’arrivée des trente cinq heures et la diminution simultanée des effectifs . Les plus généreux ont porté la surcharge correspondante jusqu’au bout , sans vouloir renoncer à leur dignité de femmes et d’hommes . D’autres sont tombés en dépression sans faire les titres des journaux .D’autres ont laissé filer .
Plus que le gâchis économique , c’est ce gâchis là que je ne suis pas prêt à pardonner .
@ ananahi
Bienvenue au club !
« Trente années ont passées, les machines sont de plus en plus sophistiquées, de plus en plus rapide, il faut toujours travailler plus dur pour les concevoir, les régler, les maintenir. Mais elles ne travaillent pas pour moi. J’en arrive même à penser qu’elles travaillent contre moi… »
C’est très clair ! Et il n’y a pas d’erreur ! Seulement un système économique qui s’est mis en place il y a quelques siècles et qui fait que le salarié voit le produit de son travail (machine ou marchandise) se dresser devant lui et plus que cela, se retourner contre lui. Ce mécanisme Karl Marx lui a donné un nom (qui est très mal compris en français) : l’aliénation. L’aliénation du travail c’est précisément cela (à partir du sens juridique d’aliénation, comme quand on dit qu’on aliène un bien, quand on le vend et qu’on n’en a plus la jouissance). Car le salarié vend sa force de travail au capitaliste et du même coup aliène le résultat de son exercice…
Mais peut-être que vous saviez cela… alors pardonnez-moi d’avoir été un peu pédant.
La mondialisation voilà l’ennemi, les 35h ont accéléré la mondialisation au lieu de la freiner.Les 35h ont fonctiooné en Allemagne dans l’automobile notamment avant d’être appliquées en France et c’est la CFDT qui réclamait ces 35h depuis 1993.
L’alliance objective elle existe bien sûr c’est pour cela que les 35h existent toujours et les RTT n’ont pas été supprimés dans les grandes entreprises.Les 35h sont les excuses toutes trouvées pour délocaliser sans état d’âme, elles ont même servi à certaines entreprises qui avaient augmenté leur temps de travail à atténuer la crise.La catastrophe naturellement c’est l’hôpital où elles ont ajouté les problèmes aux problèmes.
Après tout pendant les 30 glorieuses j’ai travaillé 45h et je suis encore là…on ne reviendra pas en arrière mais les chinois attaqueront bientôt leurs 30 glorieuses pour faire le même chemin que nous.
Certes les 35 heures ont eu un impact trés négatif sur la trésorerie des PME …
Mais le handicap majeur de notre économie c’est le niveau prohibitif des charges sociales dans ce pays !
Nous avons LE RECORD MONDIAL DES CHARGES SOCIALES SUR LES SALAIRES DES EMPLOYES NON QUALIFIES !
On ne peut donc embaucher un salarié que dans des secteurs …trés rentables et à condition que ce salarié soit lui meme performant .
Ce qui met automatiquement hors du circuit des millions de personnes qui pourraient occuper des emplois non qualifiés
(emplois délocalisés en Chine et ailleurs)
Pour motiver un salarié il faut lui donner un bon salaire net .
Le problème c’est que sur la feuille de paye ,une fois déduites charges salariales et patronales il ne reste pas grand chose par rapport aux besoins !
Il faudrait réequilibrer la fiche de paye en augmentant le salaire net et en diminuant les charges .
Bien sur ,dans cette optique , etre enfin rigoureux sur les arrets maladie indus ,le travail au noir, etc .( je rève !)
J’ai déjà entendu ça du côté de la FNTR et de l’UNOSTRA …
Les charges sociales n’existent pas. C’est une création arbitraire, bien
pratiques pour assécher les caisses d’organismes sociaux.
Ce qui est vrai, c’est la rémunération globale de travail , RGT.
La retenue totale ( différence entre RGT et salaire net) est de l’ordre de 60%.
Les salaires en France sont ‘imposés’ à 60%. Et preuve de modernisme, il s’agit
d’une retenue à la source . Il est vrai que cette somme va à des organismes
sociaux ou d’utilité sociale. Je la trouve normale.
Si vous êtes employeur et réfléchissez en terme de salaire déconnecté
des chaaâââarges, vous risquez de commettre des erreurs.
En revanche en comptant RGT, les prévisions sont bien plus faciles et fiables.
Les charges sociales sont comme les épicycles: la réalité ne change pas,
mais l’outil est lourd et inadapté.
Croire que la vie des autres est une ch..â..rge est une idée étrange.
Ce n’est qu’une opinion.
c est bien connu on est tous des fenéants en france….par contre ce qu ‘ oublie les adversaires des 35h c est que la france est l un des pays le plus productif au monde.Nous sommes touchés tres fortement par la crise et cela ne fait que commencé mais je n ai pas l impression que les 35 H nous placent dans une situations moins confortables que les autres pays occidentaux je pense a l angletterre ,les etats unis , l espagne , la grece , l irlande , l islande etc…etc..où l on tourne a 50H par semaine(uk et usa surtout) .Notre modèle social est désormais pris en exemple par les pays anglo xaxons et leur medias.Encore avant la crise je comprenais l argumantation anti 35H maintenant cela me fait sourire.Comme le dit sarkozy en 2007…. »travailler plus pour gagner plus » ou « vive les heures suplementaires » aller dire ca au nouveaux chomeurs 2 ans apres…des etudes montrent qu en réalités les 35H sont benefiques pour l economies francaises comme pour le tourisme par ex.Un journaliste anglais STEPHEN CLARK qui a vecu en France a écrit un livre celebre sur la France :TALK TO THE SNAIL ten commandments for understanding the french .il dit tout le bien des 35h pourtant le produit du monde angloxaxon. il ecrit » un rapport de l ocde montre que la productivité francaise a augmentait de 2,32 % entre 1996 ET 2002 comparé à 1,44% dans le reste de l union europeenne. »
l idee des 35h etait le partage du travail, le pb a été que le gouvernement de l epoque a laissé aux entreprises d adaptées la loi à » leur sauce »….facon bourrin.. tu fera la meme chose voire plus en 4h de moins……
il faut aussi signaler que tout le monde n est pas au 35h en france ….
@ananahi
J’avais admiré une entreprise robotisée à l’extrême , ll m’est arrivé , perfectionniste , de vouloir faire un aussi outil « robot » pointu avec toute une équipe , le robot a « dispersé » l’équipe dont il n’avait plus besoin .
Quinze ans plus tard j’ai reçu des nouvelles de mon modèle . Il avait été détruit et mon robot , aussi .
Le mot « rabot » en russe veut dire travail . Si le « travail » travaille , il prend donc du travail à l’homme
Pour le lecteur qui se pose la question du pourquoi cette question dans le blog : comment l’argent travaille aussi pour faire de l’argent sans que ce soit le fruit du travail de personne ? 40 h? 39 h ? 32 ? etc ???
Les entreprises Françaises côtées aux SBF 120 payent rééllement 8 % d’impôts.
Les TPE et les PME payent 30 % d’impôts.
Tout est clair! Non ?
Je militais en 97 pour 32h payées 32, les heures sup interdites, pour moi les 35 h étaient une aberration totale.
http://www.alternatives-economiques.fr/pourquoi-le-modele-francais-a-resiste-a-la-crise_fr_art_633_45989.html
Le problème de l’industrie hexagonale n’est pas au premier chef une question de coûts : malgré les efforts considérables mis en œuvre depuis dix ans pour limiter le coût du travail outre-Rhin, un salarié allemand de l’industrie manufacturière coûtait toujours 32 % de plus qu’un salarié français par heure de travail en 2007, selon les chiffres rassemblés par le Bureau of Labor Statistics (BLS) américain. Et la productivité très élevée des salariés français est largement reconnue. C’est surtout du côté de ce que les spécialistes appellent la « compétitivité hors coût » que cela pèche : la capacité d’innover, de coller rapidement à une demande évolutive… Cela se traduit notamment par le fait que les industriels français n’arrivent pas, contrairement en particulier à leurs collègues allemands, à maintenir des prix de vente élevés. Pour défendre leurs parts de marché, ils doivent abaisser leurs prix de vente, ce qui ronge leurs marges et explique le faible niveau global des profits des entreprises françaises.
Cher Georges,
Je comprends, je compatis mais je ne partage pas votre douleur.
J’étais cadre dans un grand groupe belge (+ de 30.000 personnes), ce groupe consentait à l’ensemble de son personnel les 35 H00
semaine. Très bien mais dans la filiale dont j’avais la responsabilité l’horaire sectoriel était encore de 38H00.
Un jour ce groupe à implosé, trop de filiales étant pénalisées par des avantages sociaux compatibles avec l’activité principale du groupe mais pas avec celles de beaucoup de filiales, relevant normalement de secteurs différents.
J’ai pu racheter (en hypothéquant jusqu’au dernier élastique de mon dernier slip) la filiale de ce groupe dans laquelle je travaillait depuis 20 ans. J’avais toujours eu, des relations correctes avec les syndicats du groupe (taux de syndicalisation 95%). Avant de reprendre, je leur avait fait part de la situation de la filiale et de mes projets.
C’est grâce aux délégués syndicaux (de base- car les permanents sont des gens puants pour le plupart-) que j’ai pu reprendre l’entreprise et faire le plan social nécessaire pour préserver l’enssentiel de l’emploi (purge de 40% malgré tous les efforts).
Je me souviendrai toujours de mon premier nouveau client, envoyé par un des délégués syndicaux du groupe pour m’encourager à persévérer.
Grâce à des syndicalistes intelligents, j’ai pu pendant plusieurs années sauvergarder une part significative de l’emploi. Ensuite, confronté à un environnement mondial, j’ai préféré négocier la vente de l’entreprise plutôt que de la mener à la faillite.
J’ai pu vendre au 3eme player mondial (un français), qui lui disposait d’un nom qui valait référence (même s’il a appris beaucoup sur les produits en rachetant l’entreprise). A part les services comptables qui ont été remerciés, le personnel de la fabrication et de la vente a été conservé par le repreneur.
Parfois, il vaut mieux vendre à temps.
Le secteur dans lequel vous travailliez était très difficile indépendemment des 35H00. La multitude des produits, des logiciels, l’importance du stock de pièces de rechange et les frais de transport tuent ce métier pourtant dans l’air éco-durable de l’époque, seuls s’en tirent ceux qui ont accepté de se mettre en situation de quasi dépendance vis à vis d’une ou deux grades marques qui leur garantissent (jusqu’à quand ?) un quasi monopole local des réparations à des tarifs monstreux (150 €) pour deux malheureux condensateurs (dont 140 €) de frais de déplacement…
L’important c’est d’essayer.
Le handicap principal de l’économie largement devant tous les autres: les charges finacières liées à la dette, atrement dit, la rente du capital!
De toute manière si la marge est très faible, 35h ou 39h ou 39h payée 35h (ça existe aussi souvent) ne rendent pas forcément une affaire rentable ! Pour autant j’ai été artisan et je devais multiplier par 3,5 au moins du service sans charge pour gagner 1 au final et encore il faut pas dépasser 2000 euros de revenus sinon c’est encore plus. Donc on se retrouve avec un plombier multipliant le prix de la douche qu’il vous pose par 4 alors que vous pouvez acheter la même au supermarché pour rentabiliser son affaire et qui n’arrive plus a être payé pour sa main d’oeuvre réelle qui est normalement ce qu’il ajoute vraiment comme travail ! S’il faut finir pour un artisan par facturer des millions pour finir smicard il vaut mieux revenir à un modèle de corruption de république bananière (je blague mais bon), à tout casser vous arroser à hauteur de 30% maximum. Je vous dis pas la concurrence à se tarif… Curieusement une banque c’est juste 30% d’impots et les charges sur des ordinateurs c’est pas cher la masse salariale étant très faible par rapport au CA.
Je suis ouvrier et je comprends bien que cette loi ait pu être mal ficelée et causer pas mal de torts à certaines catégories, mais je vous assure que dans mon entourage qui est essentiellement constitué de personnes appartenant à la classe ouvrière, cette diminution du temps de travail a été EXTRÊMEMENT BIEN VÉCUE, en commençant par moi.
Concernant la démotivation au travail (le mal-être), au risque d’en froisser certains, elle n’a pas attendu les 35 heures pour être d’actualité, je pense que ce qui est en cause avant tout, c’est la mise en application des méthodes néolibérales, en effet, la mondialisation avançant, les ambiances au travail (menace du chômage, flexibilité contrainte, mise en concurrence des salariés entre eux, petits-chefs odieux, etc.) se sont considérablement dégradées, ajoutez à cela l’absence aujourd’hui d’alternative politique crédible et le désespoir s’installe parmi les travailleurs.
On ne peut pas tout mettre sur le dos des 35 heures, en particulier la stagnation des salaires, je travaille depuis 1976 (j’avais alors 16 ans), mon salaire n’a cessé d’augmenter jusqu’en 1991, et à partir de là, stop plus rien, la réduction du temps de travail n’y a pas été pour grand chose puisqu’elle date de 1999. En revanche la micro-informatique venait de débarquer dans mon métier et permettait d’embaucher des gens moins qualifiés pour faire le même travail, une grosse partie du savoir étant contenue dans les logiciels…
Les 35 heures pour beaucoup d’entre nous ont été l’occasion de réduire un peu cette pression exercée par le monde du travail, donc je vous assure que CONTRAIREMENT A CETTE INTOX qui coure dans certains milieux (plutôt poujadistes me semble-t-il), LA PLUPART DES SALARIÉS ONT ÉTÉ TRÈS HEUREUX DE BÉNÉFICIER DE TEMPS LIBRE SUPPLÉMENTAIRE.
Vous savez, dans l’absolu, si une économie moderne et productive permet de s’organiser autour d’un système de redistribution qui autorise une diminution du temps de travail pour ceux qui le souhaitent (tout en conservant des revenus corrects), nous serons très nombreux à laisser ceux qui veulent travailler plus dans ces conditions exécrables le faire…
je signe avec vous surtout le dernier paragraphe . Pour le reste je maintiens qu’une idée de départ généreuse se tire toujours ,à terme proche ,une balle dans le pied , quand elle est simpliste et unique au lieu d’être simple et une parmi d’autres dans ce mécano compliqué qu’est la notion de travail .
Ce n’est pss notre hôte , chantre de la multidisiplinarité , qui devrait me démentir .
Questions à l’auteur:
– Quels éléments objectifs vous permettent de mettre en relation la mesure des 35 heures et votre faillite?
– S’il est avéré que votre marge ait disparu au fil des ans (peut importe la cause ici), pourquoi ne pas avoir révisé vos tarifs en conséquence?
Ensuite, d’autres questions, ou remarques, aux commentateurs (dans le désordre):
@Claude Roche:
Sous quel(s) motif(s) le citoyen doit-il à l’État de travailler?
En quoi la formation garantit-elle l’accès à l’emploi?
Et, pour la bonne bouche, comment qualifiez-vous l’impact du passage de JPC à l’E. N., particulièrement considérant son objectif de « 80% d’une classe d’age portée jusqu’au baccalauréat »?
@Thierry
« La première c’est que les chômeurs constituent, comme disait Marx, l’armée de réserve du capital. Tant qu’il est élevé, il est clair que cela permet au patronat de maintenir les salaires à un niveau faible (avec tous les problèmes annexes que ça entraîne, notamment le recours au crédit, les défauts de payement, l’investissement dans des domaines financiers non productifs, les bulles financières, etc.). »
Sans vouloir remettre en cause la pertinence de l’analyse de tonton Karl, elle est néanmoins datée et partielle, bien que le principe en soit toujours sensé. Concrètement, aujourd’hui le « réservoir du capital » ne repose plus tant sur « les chômeurs » pris de manière générale, que sur la frange de cette catégorie la mieux diplômée. La concurrence instaurée sur ce marché d’une nature particulière a tout bonnement rendu le non diplômé « inapte au travail » (je réponds du coup indirectement à la dernière question à Claude Roche).
@Jaycib:
Votre référence à l’Avare me donne l’élan pour rebondir:
En somme, Maître Jacques énonce presque littéralement une maxime désormais célèbre: « Travailler plus pour manger plus »… Mais lui non plus ne trouve pas nécessaire de préciser pourquoi manger plus… Ah si, pardon. En fait c’est « travailler plus pour manger plus pour travailler plus ». Le beau projet de société qui se dessine là…
@Procastinateur professionnel:
La dépendance au travail est une vieille histoire. D’une part, elle est un fait: Un être vivant, quel qu’il soit, doit s’activer pour obtenir de quoi subsister. C’est déjà le cas pour les organismes monocellulaires, et aucune branche dans l’arbre de l’évolution n’a jusqu’à présent trouvé d’autre méthode.
En revanche, une caractéristique humaine, plus particulièrement par le biais religieux, est d’avoir introduit la notion de mérite dans tout cela. Le sacrifice personnel au bénéfice de la multitude fait toujours recette depuis lors. La pertinence de cette notion et les modalités de sa réalisation, en revanche, ne semblent jamais poser question pour personne… Ou presque…
@Lucky
Sauf erreur, les charges sociales sont, entre autres, destinées au financement de l’assurance chômage, non?
Si tel est bien le cas, les placer comme préalable ne paraît pas particulièrement pertinent du point de vue de la justice sociale, puisque les abaisser reviendrait à précariser encore d’avantage une catégorie qui n’en a certainement pas besoin. Néanmoins, je sens bien que ce n’est pas spécifiquement ce rôle là que vous dénoncez, aussi, une petite question:
Quelles données vous permettent de laisser supposer que les arrêts-maladie « indus » ou que le travail au noir pèseraient à tel point sur l’économie qu’elles impacteraient les charges sociales au point de les rendre insupportables?
@ dissoance
Je ne donne pas ici mon avis, mais ce que j’estime être les bases culturelles sur lesquelles se créent les insitutions de nos pays. Et dans notre culture, le travail est à la base de la société. Le citoyen ne doit donc pas à l’Etat, mais à la société de travailler ( Il me semble que c’est une banalité que de dire cela, de même que de souligner que c’est grâce au travail que la civilisation s’entretient dans nos sociétés.
Maintenant on peut discuter d’où vient cette obligation , – la religion chretienne y est pour beaucoup . Mais on peut aussi s’interroger sur le déni de la valeur travail dans la culture française depuis une bonne trentaine d’années. Dans lentreprise cela vient clairement de la finance, mais celle ci a largement été aidée par l’air du temps . Celui -ci précédent souvent celle-là.
Quant à l’impact des fameux 80 % d’une classe d’age à l’école .. c’est un épiphénomène : le vrai problème est la dégradation continue du niveau des étudiants, et de la dimension éducatrice de la famille
, Mais il ne faut pas en parler :le politiquement correct veille !
cordialement
Le déni de la valeur-travail?
Nous n’avons clairement pas les mêmes références… Pour ma part j’ai été élevé depuis ma plus tendre enfance (il y a un peu moins de 30 ans de cela) dans l’optique à peine caricaturée que « sans travail, point de salut ».
Mon environnement breton en est certainement responsable pour partie, dans la mesure ou cette région – du moins dans les terres – à été totalement désaffectée depuis les années 70, vidée de toute forme d’activité économique, mis à part l’agro-alimentaire. L’avenir socio-professionnel pour un petit breton passe depuis cette époque par une « expatriation » presque systématique de sa région d’origine, facilitée par un niveau d’études conséquent: Ce n’est pas un hasard si l’académie de Rennes tient années après années le haut du pavé en matière de bons chiffres pour le bac. C’est cela ou finir par travailler à la chaîne dans un abattoir ou autre usine de conditionnement.
Mais tout de même.
Dès le sortir de l’école primaire, l’objectif plus où moins explicite de l’éducation nationale est de former des futurs travailleurs (avec même en fin de collège une première « prise de contact » avec le monde de l’entreprise au travers d’un stage – tout à fait inutile à mon sens). A ceux pour qui les études n’offrent pas un attrait suffisant, on « propose » (on impose plutôt en fait) une ré-orientation vers des filières « courtes » (pour ne pas dire express), dites « de professionnalisation » – dès 14 ans si ma mémoire est bonne. Heureusement qu’il y a « déni de la valeur travail » alors, sinon qu’en serait-il!?
La valeur-travail ne s’est en fait jamais si bien portée que depuis l’avènement des thèses de l’école néo-classique – dont Ricardo, fondateur en même temps que Marx du concept de valeur travail, est un inspirateur au même titre que Smith, pour mémoire – Au moins dans sa dimension morale, la valeur travail se porte on ne peut mieux. Il n’est besoin que de constater la manière dont sont envisagés les sans-emplois. La question de leur souhait d’un retour à l’emploi ne se pose même pas dans les conversations: On leur demande directement le secteur dans lequel ils recherchent, et quand ils persistent à ne pas trouver, le sobriquet de parasite ne tarde pas à leur être attribué.
Dans sa dimension purement économique en revanche, effectivement, la valeur-travail est totalement déconsidérée. Ce qu’on constate par le truchement du niveau de formation, notamment: Le smic, pourtant essentiellement destiné à l’origine à constituer un seuil de rémunération pour les emplois non qualifiés, est désormais le montant du salaire qu’un employeur ne rechigne plus à proposer à ses techniciens, fussent-ils supérieurs. Ceci n’est pas vrai pour toutes les professions bien entendu, mais cela tend à se généraliser peu à peu.
Pour ce qui est de l’impact des 80% et de la dégradation du niveau des étudiants: Êtes vous bien certain que le premier soit l’épiphénomène et que le second soit le principal? J’analyse pour ma part qu’à l’inverse, c’est précisément en posant le principe d’un quota qu’on s’expose à une perte de qualité: Sélectionnez les meilleurs 80% dans un groupe d’idiots, vous n’aurez jamais sélectionné que les moins idiots du lot, cela n’en fera pas des génies pour autant. Un parfait exemple de relativité en somme.
Je voudrais rappeler quelques évidences concernant le travail, qui sous tendent tout le débat.
d’abord le travail est une contrainte. Je l’ai déjà dit dans un autre post, il n’y a pas d’égalité dans le contrat de travail.
Le salarié est clairement subordonné à son employeur et il est nécessaire de régler par la loi ce rapport, ce qui sous tend bien le champ des abus possibles que cette subordination implique.
Ce qui veut dire que le salarié n’est que le spectateur de sa création. Cela génère, dans l’espace ou la création commune doit avoir lieu, une tension permanente alimentée par l’irresponsabilité des uns et la domination des autres en termes de décision.
Depuis que le salariat existe, la part du salaire réel à toujours été minorée au plus bas et ce n’est que dans des périodes ou les rapports de force basculaient momentanément que des avancées ont pu se faire.
J’associe évidement travail et salariat car c’est cette forme particulière du travail qui à toujours posé problème. Pour le reste, je préfère parler d’activité, ou les contraintes sont acceptées et consenties en connaissance de cause et ou l’on a quelques variables sur lesquelles on peut agir.
Une autre contrainte du salariat est l’aspect hiérarchique, « militaire », et pyramidal de son organisation. Cela permet la déshumanisation du travail ou l’homme disparait sous la productivité et le rendement.
La notion de comptabilité, essentielle à la gestion de l’entreprise pyramidale, s’applique également aux « ressources humaines » (quel vilain mot).
Au bout du compte, quelle est la vie au travail d’un salarié dans un tel contexte? Elle ne peut être que démotivée, car les hommes sont des créateurs. Une activité ne permettant pas à un homme de se valoriser ne peut être vécue que comme une contrainte. S’y ajoute le fait qu’il est fréquemment demandé aux salariés de faire des choses qu’ils réprouvent en tant qu’hommes.
Alors dans ces conditions peu importe que ce soit 35 heures payées 39 ou 32 ou moins…
Tout se tient et j’ai tendance à penser qu’une telle organisation du travail n’est pas réformable en soi et que ceux qui en ont la possibilité en sortent, laissant l’enfer aux autres.
Les conditions de création d’un activité en France restent toujours très complexes et très encadrées malgré les mesures récentes, qui auraient été bonnes il y a 20 ans. En tout cas cela nécessite des connaissances et un entregent que tout le monde ne possède pas.
Il est probable que l’activité concurrentielle se fasse toujours au détriment du salarié. Il est peu probable qu’aucun état ne soit à même de fournir une activité rémunératrice à l’ensemble de ses citoyens, et l’on connait les joies et les mérites de l’économie intégralement dirigée. Les solutions d’autogestion dans un contexte de concurrence ne donnent pas des résultats probants. Il y aurait peut être des pistes à creuser avec la déconcentration de la grande distribution et l’organisation de réseaux de production coopératifs, mais cela nécessite de s’attaquer à des intérêts bien en place.
Je crains malheureusement que seul un approfondissement de la crise sociale ne pousse les gens à contourner le système officiel du travail. Ce qui voudrait dire qu’une partie non négligeable de l’économie pourrait de nouveau fonctionner en autarcie, sous la forme de travail au noir et autres bricolages.
Je suis assez d’accord avec votre analyse, mais il me semble qu’il y manque un ou deux points:
Tandis que le salariat s’organise sur le mode hiérarchique que vous décrivez, le champs politique nous rappelle à l’envie le contexte démocratique sur lequel repose tout cela, ce qui rend un peu plus intolérable encore cette idée d’être commandé par des personnes par ailleurs réputées être vos égaux en droits. Le salariat n’est finalement que la négation de la citoyenneté. Cet état de fait n’est pas nouveau, mais il est d’autant plus cruellement ressenti que les inégalités se font patentes entre les différentes strates de la société.
Dans le même ordre d’idées, la concurrence ne peut s’accommoder de l’égalité ni même de l’équité: Le sens même du mot induit une hiérarchisation des acteurs de l’économie, tandis que son caractère « libre » définit son déficit de modération. Et comme je le faisais remarquer dans un billet invité publié ici-même, le caractère « naturel » de la concurrence ne saurait suffire à en justifier l’emploi. En l’occurrence, la nature offre à voir bien d’autres modèles que celui de la prédation.
Ok avec les 2 points, ils sont présents dans mon raisonnement. Sur la négation de citoyenneté, je ne dis pas autre chose quand j’insiste sur le rapport de subordination du contrat de travail (excusez moi Auzpitz, je vous sais tout à fait de bonne foi lorsque vous expliquez vos rapports avec vos salariés, mais vous êtes un humaniste, ce qui n’est de loin pas le cas de tous les employeurs). Quelle contradiction en effet avec la proclamation d’égalité de notre constitution.
Je dis de même que l’activité concurrentielle se fait au détriment du salarié. Étant le maillon faible de la chaine (le salarié est pauvre par nature), il est bien mal armé pour faire valoir ses intérêts. De plus, les institutions « représentatives » ne l’y aident pas vraiment non plus.
Bref si on voulait dire les choses sans barguigner, le salariat est contraire aux droits fondamentaux de l’homme. Seule la libre association devrait être légale.
Difficile cette affaire des 35h. D’un côté les vilains socialistes auraient comploté contre les TPE, d’un autre les « patrons » de TPE rémunèreraient généreusement le travail, et les dirigeants et actionnaires des grandes entreprises se frotteraient les mains…Il a tellement de couches à ce millefeuilles qu’il est quasiment impossible d’y toucher sans en avoir plein les mains. Martine Aubry, quand bien même se serait-elle rendue compte de son « horreur » qu’elle ne pouvait plus faire marche arrière, c’est la loi du genre, et la majorité actuelle n’y échappe pas non plus. Travailler plus pour gagner plus !
Une première piste pour tenter de comprendre le pourquoi d’une démarche de réforme…l’absence d’expérience de ce qu’est la vie du plus grand nombre. Souvenez-vous M. Balladur qui sorti d’une escapade dans le métro parisien c’était étonné qu’il y fît chaud! Prouvant ainsi, s’il en était besoin ça profonde méconnaissance des transports en commun. Les SDF eux n’ignorent pas que dans le métro il y fait plus chaud que dehors; On a l’expérience qu’on peut. Il est incontestable que la mise en place des 35h a détérioré le climat social dans certaines entreprises. Surtout celles dans lesquelles les bas salaires étaient améliorés par les heures supplémentaires, et celles qui ne pouvaient que compenser la réduction des horaires par une augmentation de la productivité horaire. Celles qui se trouvaient coincées entre l’impossibilité d’augmenter les heures supplémentaires ou la productivité horaire, étaient condamnées, et elles ont disparues. Pour autant y a t il eu collusion entre un gouvernement de gauche et la Finance! C’est plus dans le « formatage » de la pensée qu’il faut voir les raisons de la mise en place de « conneries ». Dans la croyance que tous ceux qui ne sont pas avec soi sont contre soi. Ainsi pas de dialogue, pas d’échange, pas de partage. J’ai raison jusqu’à ce que les « autres » me virent, et qu’ils affirment leur vérité, jusqu’à ce qu’ils soient à leur tour virés par d’autres « vérités » ponctuelles…Quand je parlais de millefeuilles.
Il n’y a pas de smicard qui s’exprime sur ce blog ; ça relativise sa pertinence possible et ça me conforte dans mon credo nourri du terrain de la nécessité des syndicats pour faire avancer en responsabilité la chose publique .
Non, par contre vous disposez d’au moins un chômeur 😉
Qui s’exprime peut être pas, mais qui vous lise, si…….
et d’un deuxième
Aïe! Aïe!Aïe! je me sens devenir porte parole .
Engueulez moi si je dis trop de bêtises !
Dissonance
1) « Quels éléments objectifs vous permettent de mettre en relation la mesure des 35 heures et votre faillite? »
=> G.A. raconte son vécu et ses sensations.
Bien sûr que concomitance n’est pas causalité prouvée, mais il semble qu’il ne soit pas le seul à mettre en relation une dégradation du travail et de ses conditions et les 35 heures.
Ce que j’observe surtout c’est , à l’inverse, la difficulté à établir un lien entre les 35 H et création d’emplois ou améliorations des conditions de travail. Sauf sur quelques malheureuses statistiques (bien loin de ce qui était promis d’ailleurs) probablement sur-ripolinées, et sauf sur le gain d’une catégorie de fonctionnaires (pas tous) qui, effectivement, on gagné subitement une demi journée par semaine sans bouger d’un iota leur façon de travailler.
Non, les 35 H n’ont pas été la catastrophe annoncée,
-parce que dans certains secteurs de la Fonction Publique cela ne posait aucun problème compte tenu des marges de manoeuvre ,
-parce que là où l’activité était florissante (On se rappelle que Jospin a bénéficié d’une très belle embellie économique) les patrons ont été ravis de bénéficier en plus d’avantages fiscaux supplémentaires ,
-parce que certains secteurs en sont toujours exclus,
-et que dans d’autres les négociations n’ont pas toujours été à l’avantage des salariés,
-et que sur le long terme , souvent, il en a résulté une baisse des revenus réels
-sans oublier que l’ Etat a considérablement mis la main à la poche pour que cette réforme ‘passe’,
-enfin , la baisse du temps de travail négociée était déjà une réalité en œuvre depuis plusieurs années.
D’ailleurs si les choses étaient si claires , y-aurait-il débat au sein même du PS ? … ou certains condamnent les 35 H (ou la façon de les avoir imposées) … et d’autres , constatant les piètres résultats , pensent au contraire qu’on aurait dû davantage les imposer !!!
Mais le pire c’est que cette idée entretien la rupture conceptuelle entre qualité de vie globale et travail.
Le travail est un service qu’on rend aux autres. Le travail des autres est un ensemble de services qui me sont rendu.
Partant de là, lorsqu’on qu’on se contente de seulement moins travailler , on offre moins de services aux autres … et donc à soi-même. (Mais, bien entendu, il ne suffit pas non plus de ‘travailler plus’ pour être efficace ou efficient !)
Ceci dit, je constate effectivement ce paradoxe d’un soi-disant niveau de vie qui monte(rait) et d’une détérioration des conditions de vie et de travail. Mais j’ai , comme beaucoup , la forte impression que l’idéologie 35h n’a pas arrangé les choses
mon texte n’est pas, à proprement parler, un plaidoyer contre la réduction du travail, qui est souhaitable, et que la mécanisation rend possible; on peut même penser que la mécanisation en est le but, rendre le travail moins pénible; si sa durée peut être ressentie comme une peine;
la communication est chose bien difficile parfois; je parle d’artisan, on me répond entreprise avec délégués syndicaux;
dans mon entreprise, il n’y avait pas de lutte des classes; tous les ans, on se réunissait au restaurant et on discutait du bilan, dont chaque salarié avait un exemplaire;
nos sociétés modernes sont devenues trop complexes pour que l’on puisse généraliser, sans y prendre garde, des mesures de ce genre; je l’ai déjà dit; dès qu’on parle de patron, on pense cac40, alors qu’il y a 4 millions d’entreprises en France; j’ai toujours pensé que la force venait de la diversité;
il y a eu des gagnants; quand mes salariés ont vu leur paie augmenter de plus de 10% d’un mois sur l’autre, ils en ont été satisfaits;
il y a eu des perdants, pas que moi; pas que des chefs d’entreprise; seulement, les promoteurs de la réforme s’étaient déjà donnés tellement de mal, qu’ils n’étaient pas près à se pencher sur des cas particuliers; comme ils auraient pu dire: » on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs » ; autrement dit, les perdants ont été des laissés pour compte; à l’époque j’étais militant au parti socialiste;
mais le problème, dans nos sociétés libérales, c’est que pour travailler, il faut des postes de travail; pour cela, il faut des entreprises; pour cela, il faut des créateurs ou repreneurs d’entreprises; et il faut que l’entreprise ne soit pas délocalisable ; si on dégoûte ceux qui ont envie de » se mettre à leur compte », on verra de plus en plus de salariés préférer travailler 45h, plutôt que de crever de faim, comme les chevaux de l’Avare;
il est impossible de ne pas souligner, comme l’a fait quelqu’un, que l’auteur de ce qu’il considérait comme une fantastique avancée sociale, n’a même pas été remercié par ceux qui en avaient bénéficié, et que le grand gagnant en ait été le Front National; c’est purement ahurissant !!! alors, il faut tout de même se poser la question de savoir comment le pays a ressenti cette réforme;
quant à l’artisanat, c’est un sujet qui m’intéresse, et j’y reviendrais; il est à remarquer que les seuls artisans qui n’ont pas eu à souffrir de cette loi sont ceux qui travaillent sans salariés;
Les 35h ont, de mémoire, eu les effets suivants:
– Un effet indécidable sur le chômage (qui a baissé dans les autres pays d’Europe dans des proportions comparables voire plus importantes sans passage aux 35h)
– un effet catastrophique dans certains secteurs absolument pas adaptés (hopitaux…)
– des gains pour certaines entreprises, qui réussissaient à faire travailler 37h30 voire plus en jouant sur les temps de pause et autres dispositions du code du travail, et qui augmentaient la productivité sans pour autant embaucher.
– une division de plus à l’intérieur de la classe ouvrière, entre ceux qui ont pu profiter des 35h heureuses et les autres, la classe ouvrière travaillant dans les grands groupes ayant été avantagée.
Visiblement Philippe Laure fait partie de la catégorie des travailleurs « chanceux ». Ce n’est pas une raison pour qualifier de « poujadistes » ceux qui n’ont pas eu sa chance…
@ Dissonance
A la première question adressée à C. Roche, tant qu’on parle d’Etat et d’individus effectivement on ne s’en sort pas
A la question « sous quel motif l’individu devrait-il à l’Etat de travailler? » la réponse est que l’individu – par définition – ne doit rien à personne (ce n’est pas une construction normative… et logiquement il peut, à la suite de Hobbes/Spinoza s’accaparer tout ce qu’il est en sa puissance de s’accaparer, là étant son droit naturel… et ici on voit le gouffre qui sépare le droit naturel ancien par rapport au droit naturel moderne, d’où naîtrons nos ambigus « droits de l’homme »)
Si on parle de « citoyens » (construction normative, ce que n’est pas la catégorie « d’individu », bio-psychologique, et qui chaque fois qu’on l’utilise hors d’un contexte scientifique devrait sonner comme un cri d’alarme) et de « communauté politique », la question de ce qu’ils se doivent mutuellement en terme de travail, de conditions de travail ou de non-travail, et de « déontologie » devient plus accessible.
Par contre sous certaines conditions, qu’il appartient aux questions normatives d’expliciter (ne sommes nous pas là pour ça?), les membres de la communauté se doivent les uns les autres de contribuer du mieux qu’ils peuvent à l’amélioration de leurs conditions de vies respectives. Facile à « obtenir » dans un petit groupe, difficile à obtenir à l’échelle d’un Etat ou d’une planète.
A quoi cela devrait-il ressembler dans les conditions actuelles là est toute la question. Évidemment on peut supposer qu’il est préférable de faire un travail qu’on aime plutôt que le contraire, de travailler moins plutôt que plus, de pouvoir subvenir à ses besoins etc etc… mais une chose est sûre aucune communauté n’aime les parasites/free rider, dès lors qu’ils sont présentés comme ce qu’ils sont, non parce-que le travail est indexé à l’idée de « mérite » mais parce-que personne n’aime se faire baiser dans le partage des charges et des bénéfices de la coopération sociale (que ce soit au niveau de la définition politique des règles ou que ce soit au niveau de l’application des règles).
Dont acte.
Sous quel motif le citoyen doit-il à l’État de travailler?
Même ainsi posée, la question continue de soulever chez moi un certain malaise, surtout dans les conditions que posait Claude Roche en préalable:
« Traditionnellement seul le devoir de travailler est constitutionnel car il fixe des règles du jeu opposables à chaque citoyen (: c’est effectivement une contrainte que la République reconnaissait comme telle,. En clair chacun doit travailler poour gagner sa croute et elle donnait les moyens à chaque français de travailler ( par la formation). »
J’avais pris le parti de décomposer les questions, il apparaît que j’aurais peut-être du poser tout d’une traite, étant donné le lien de chacune avec les autres. Soit:
Dans la mesure ou la formation ne garantit absolument plus l’accès au travail (et notamment du fait de l’action de Chevènement à l’Éducation Nationale), dans quelle mesure le citoyen reste-t-il tenu de respecter ses devoirs vis à vis de l’État en matière de travail?
Je me pose des questions sur le mode de production artisanal.
Je pense qu’il diffère du mode capitaliste sur 2 plans:
– l’objectif de l’artisan qui serait essentiellement d’assurer son revenu (et éventuellement celui des salariés de son entreprise) et non pas de chercher l’enrichissement (ou l’accumulation);
– l’organisation du travail qui ne vise pas l’augmentation de la productivité.
Autrement dit, ce serait un mode de production qui n’a pas besoin de croissance.
En revanche, il ne peut pas (ou très difficilement) s’adapter à des chocs externes et notamment aux modifications du « marché » localisé dans l’espace, le temps et les besoins auquel il s’adresse.
Si ces hypothèses sont vraies*, les mesures générales (macro-économiques – basées sur des calculs d’élasticité) peuvent effectivement produire des effets pervers, voire catastrophiques pour ce tissu.
Par ailleurs, je pense que l’individualisme, l’attachement à l’indépendance qui me semble être une des motivations des artisans les empêchent de s’organiser pour prendre en charge en commun des fonctions de gestion mais, surtout, de mener un travail d’anticipation. Il y a des solutions comme les coopératives, les groupements d’employeurs, etc. D’après ce que j’en sais elles ne regroupent qu’une infime minorité des entreprises artisanales.
Toutefois, il semble que cette dispersion soit plus marquée dans les pays latins que dans les pays anglo-saxons ?
Merci, pour les retours d’expérience de ceux qui en ont sur le sujet.
*) j’ai lu, ailleurs (je crois dans ce blog?), que les entreprises moyennes seraient plus résilientes que les grosses. Est-ce que c’est contradictoire avec ce concept de l’artisanat, est-ce qu’il y a un effet de seuil ou est-ce que c’est une différence d’approche de la production et de l’entreprise ?
Les 35H sont un luxe.. tout simplement.
@ Ben d’Artisanat Cambodge 17 décembre 2009 à 10:55
C’est effectivement un luxe, un élément qui permet d’améliorer le confort de vie. Le problème est de savoir si un pays confronté à une économie de marché mondialisée peut s’offrir un tel luxe. Certes « nous n’avons pas de pétrole mais nous avons des idées ». Hélas, il faut bien l’admettre, elles ne sont pas toutes bonnes.
Les activités non soumises à la concurrence internationale ont pu s’y engager sans trop de difficulté. Ce fut le cas en général pour les administrations qui ont ainsi augmenté le nombre de fonctionnaires. Pour les petites entreprises placées en concurrence internationale cela n’a pas arrangé leur compétitivité au contraire. Même les entreprises telle celle d’Auspitz, non soumises à la concurrence étrangères en ont souffert car elles ont été mises en concurrence avec de plus grosses structures plus capitalistiques qui peuvent vendre le dépannage en même temps que les matériels (Darty et autres).
Pourquoi, nous seuls pourrions nous nous offrir ce luxe alors que nous le voyons bien, nous sommes engagés dans une économie mondiale qui s’apparente à une économie de préparation à la guerre pour la survie ?
@ Oppossum
J’adore votre délicatesse-understatement:
« Non, les 35 H n’ont pas été la catastrophe annoncée,
-parce que dans certains secteurs de la Fonction Publique cela ne posait aucun problème compte tenu des marges de manoeuvre « …marges de manoeuvre …,
Ce qui ressort de cet excellent sujet que nous devons à Georges Auspitz c’est que l’emploi et l’économie sont dans un piège.
Une trappe.
La sortie n’est envisageable qu’en cassant le piège.
Nous risquons d’y laisser une patte.
J’ai trouvé pratique (et c’est vrai) de devenir autoentrepreneur.
J’avais une clientèle et un savoir-faire.
Validant mes droits à la retraite je joins l’utile à l’agréable..dans une profession niche sans concurrents…ouf.
Mais j’espère que dans la masse des 450000 autoentrepreneurs espérés par le ministre Novelli pour 2009 il n’y aura pas trop de fossoyeurs de PME.
Car il faut reconnaitre que le statut pourrira la vie de nombreux artisans, les forcera peut-être au dépôt de bilan.
Une trappe vous dis-je.
Cette discussion sur le partage du travail est pour moi totalement surréaliste !!
Depuis mon entrée récente dans le monde du salariat je constate tous les jours que le temps de travail est ce qu’il y a de plus partagé !
Je suis aide soignante, je fais des remplacements ou de l’intérim en maison de retraite ou à domicile et voici ce que j’observe :
– dans toutes les structures privées ou publiques : un nombre très restreint de postes à temps plein, un maximum de postes à temps partiel (pardon : à temps non complet, pour reprendre une expression de la fonction publique) parfois même uniquement des temps partiels (79 % dans une structure de soins à domicile privée par exemple)
Pourquoi ?
Pour gérer les plages de travail intense par rapport aux plages « creuses ».
Pour pouvoir gérer les absences : vous pouvez ainsi augmenter légèrement les horaires des temps partiels pour couvrir une absence sans être obligé de payer des heures supplémentaires . Si cela ne suffit pas on fait appel à des remplaçant(e)s à qui l’on fait des contrats à durée déterminée très particuliers :
-exemple structure du privé : un contrat par poste, càd si 4 personnes absentes en même temps 4 contrats différents pour une seule remplaçante pour la même semaine soit 44 h de travail en tout et pas d’heures supplémentaires à payer puisque ces 44 h sont réparties sur 4 contrats différents !!!
-exemple structure fonction publique territoriale : un contrat à temps non complet indiquant une « rémunération établie sur la base d’heures effectuées » sans plus de précisions, résultat 117 h effectuées dans le mois avec une semaine de 46 h sans heures supplémentaires à payer !!
A propos des arrêts maladie, quand je vois le nombre de jeunes femmes complètement cassées par ce métier à même pas 30 ans, qui ne s’arrètent pas parce qu’il y a la maison à payer ou , à qui un toubib refuse un arrêt maladie parce qu’il en a déjà donné un certain nombre et qu’il risque de se faire « taper sur les doigts » par la sécu, ça me fait peur! Et l’on s’étonne après des cas de maltraitance dans les maisons de retraite ! Il faudrait plutôt s’étonner de ce qu’il n’y en ai pas plus.
Bon mais ce n’est pas le sujet.
Donc ce que je pense c’est que le temps de travail n’est pas seulement partagé par bon nombre de travailleurs à l’heure actuelle mais qu’il est littéralement morcelé, éclaté, explosé dans une foultitude de petits contrats à temps partiel et que le problème est surtout et avant tout d’arriver à en tirer un revenu correct comme le souligne (pas assez ) philippe laure!!
Car tous ces contrats, même si il s’y ajoute des primes particulières à tel ou tel corps de métier ont tous pour base le smic!!!!!!!!
Merci @ Louise de ce descriptif précis. (Il me rappelle la description, modernisée de la classe ouvrière anglaise au 19e siècle !)
Non, il n’y a pas de surréalisme dans tout ça : c’est parfaitement logique et cohérent.
Le refus de réduire réellement la durée du travail (il faut quand même rappeler que d’après EuroStat, la France est dans les pays de tête en Europe pour la durée du travail… passons) permet des manipulations capitalistes (dont l’Etat désormais avec la RGPP est devenu le principal instigateur… rappelez-vous les contrats à durée déterminée d’une heure à La Poste !) sur le temps de travail.
Aujourd’hui, l’Etat et le Medef ont trouvé le statut d’autoentrepreneur. Magnifique ce statut : plus d’heures supplémentaires, plus de licenciement, plus de cotisations sociales ou si peu… C’est la machine de guerre totale contre les salariés les plus fragiles (privés d’emploi), contre les artisans (ayant une qualification et propriétaires de leurs moyens de production… quelle horreur, ça freine la flexibilité) : si vous vous cassez la gueule, c’est de votre faute, vous êtes un nul (cf. certains des commentaires sur ce blog émettant que peut-être si l’artisan a fait faillite c’est peut être bien qu’il avait géré son activité comme un pied, pardon sans augmenter ces tarifs !), seulement capable d’être assisté par le RSA, puis par rien (les cartons dans la rue c’est bien suffisant pour un nul pareil).
Il faudrait alors parler de la différence entre le travail concret et le travail abstrait, ce qui explique qu’un artisan ne peut augmenter ses tarifs parce que socialement la valeur de son temps est socialement établie sans tenir compte ni de sa qualification ni de sa durée réelle ou de son intensité… c’est cela l’abstraction dans le mode capitaliste, qui s’impose même à ceux qui croient pouvoir y échapper.
@JeanNimes
« si vous vous cassez la gueule, c’est de votre faute, vous êtes un nul (cf. certains des commentaires sur ce blog émettant que peut-être si l’artisan a fait faillite c’est peut être bien qu’il avait géré son activité comme un pied, pardon sans augmenter ces tarifs !) »
J’ai posé la question de manière tout à fait rhétorique, j’en connaissais déjà la réponse: Dans un contexte concurrentiel, une augmentation des tarifs n’aurait sans doute pas changé le résultat, voir elle aurait accéléré le processus.
La raison en est explicitement décrite par Jean Valjean plus bas dans la discussion: La plupart des appareils type « machines-outils personnelles » ont pris le statut de consommables; on ne prend plus la peine de les réparer, on les remplace directement, le coût de leur réparation égalant ou dépassant celui de leur fabrication.
Il aurait été intéressant que l’auteur fasse lui même ce constat, ça lui aurait évité de mettre en cause un élément de l’équation qui, tout en ayant un impact potentiel (remarquez que de l’aveu général, personne n’est bien en mesure d’énoncer clairement lequel), n’était pas nécessairement l’explication première de sa situation.
P.S. Merci de ne pas préjuger ni de ma façon de penser, ni de ma situation: En l’occurrence je suis bénéficiaire du RSA, aussi le genre de jugements que vous me prêtez, je me les interdis pour en être moi-même bien trop souvent l’objet.
à Dissonance
Vous n’étiez pas le seul à sous-entendre que l’artisan avait mal géré son affaire… et vous êtes le seul à avoir réagi !
Je n’ai pas perçu l’aspect rhétorique de votre propos, désolé.
Mais c’est déjà compliqué comme débat, alors personnellement je ne fais pas de rhétorique car ce n’est pas compris en général.
De plus il n’y avait aucun préjugé ou sous-entendu dans mon commentaire, ou alors c’était à l’insu de mon plein gré !
J’essaie de me concentrer sur le fond… et ce n’est pas facile !
ben… dans certaines activtés, on dépasse largement les 35 heures ; on est payé 35 mais on fait bien 39, sans trébucher, après la sonnerie. C’est la fameuse productivité à la française !
le temps libre, c’est vital, il ne faut pas le noyer dans le consumérisme, il faut marcher dans la nature et humer le vent de la connaissance.
Le problème essentiel n’est pas tant celui du nombre d’heures travaillées que celui du rapport entre d’une part vie et travail et d’autre part entre existence sociale et revenu.
L’erreur relative de la mise en place 35 heures est d’avoir fait de ces 35 heures une simple variable d’ajustement pour faire diminuer le chômage alors que la réflexion aurait dû s’engager à propos du rôle du travail dans la société, sur son contenu, ses objectifs. Or il n’en a rien été. A ce titre l’article d’Auspitz est intéressant car il invite la réflexion à s’engager sur de nouvelles voies, qui ne pourront être celles du passé.
Je dois avouer que j’ai moi-même longtemps été séduit par le thème du partage du travail. Si j’ai changé d’avis, notamment en lisant ce blog et donc aussi grâce à Auspitz, c’est non pas que je sois un nouveau converti de la valeur travail à tous prix, mais parce que si l’on ne replace pas la question dans une perspective plus large du modèle social souhaitable c’est prendre la question par le mauvais bout.
Si le travail est si nuisible qu’on le dit, plutôt que de le partager, ne doit pas tout faire pour qu’il le devienne moins ou plus du tout ?
A l’inverse s’il a une haute valeur intrinsèque pourquoi devrions-nous nous en priver tous en nous le partageant ?
Travailler peu ou beaucoup n’a pas du tout la même signification selon que l’on se trouve dans une société exposée à la logique exclusive du capital ou que l’on se trouve dans une société où la notion de compétitivité perdrait de sa pertinence.
Dans une société émancipatrice, plus solidaire, travailler beaucoup serait un choix acceptable, dans une société hyper compétitive travailler beaucoup permet surtout à un petit nombre de s’enrichir au détriment du plus grand nombre.
De même la question de la technique est souvent mal posée. Lorsque l’on avance que le machinisme et son augmentation de la productivité qu’il permet nous libérerait du travail — ou du moins en grande partie — on présuppose que toute activité productive devrait toujours être aliénante. Pourtant rien n’empêche d’imaginer un modèle de société pour lequel l’activité productive retrouverait sa finalité en elle-même. A l’inverse du modèle actuel où la finalité du travail est celle du profit capitaliste. Rappelons que le machinisme c’est à l’origine la mémoire morte des gestes relatives au savoir faire d’êtres humains.
Du machinisme pur et dur — lié au capital concentré — nous pourrions alors passer à une société où les humains se serviraient d’instruments ou de machines-outils à taille humaine en vue de fabriquer les objets nécessaires pour vivre ou répondant à un désir de créativité non commandé par des impératifs d’accumulation du capital.
Bref, il ne s’agit pas de retourner à l’artisanat pur et simple dans ce qu’il pouvait avoir de pénible dans certains cas, mais de faire retrouver à l’activité productive son sens, voire sa poésie.
C’est bien là où nous en sommes . C’est à l’invention de ces nouveaux concepts de rapports sociaux que nous sommes condamnés à trouver des solutions . Le travail ( salariat , professions libérales ,autoentrepreneurs,artisans -qui sont a priori des professions libérales – relations « contractuelles » de services , autres ….) n’est que l’un des aspects de ces modes de vivre ensemble .
Jacques Attali avait tenté en 2004 une approche en ce sens qu’il avait baptisé » la voie humaine » . Sa proposition faisait suite au constat qu’il faisait selon lequel : » le mouvement social n’aura jamais à lui seul la force de s’opposer à la marchandisation du monde , quelle que soit l’action des organisations altermondialistes. Porto Alegre ne peut presque rien contre Wall street . »
Paradoxalement aujourd’hui , c’est sans doute les outrances de Wall street( et pas seulement ) , les outrances contre la biosphère et la vie ,les outrances contre les forces sociales , qui toutes se résument dans » l’argent » et les signes qu’il véhicule , qui nous » contraignent » plus que le travail , à trouver une issue .
Pour moi , comme déjà écrit , ce nouveau contrat social ne peut être écrit que par des forces convergentes pour être compris , admis , souhaité et réellement porté . A quel niveau ? J’aimerais d’abord bien l’Europe , en tous cas avec celles et ceux qui sont prêts à partager le constat .Avoir » la voie humaine » et » l’argent , mode d’emploi » en tête peut les aider à y voir clair .
On sera tous mal s’il faut attendre la solution d’un compromis entre la Chine et les USA .
Je n’aime pas du tout ce qui semble se passer à Copenhage .
@ Pierre-Yves D. 17 décembre 2009 à 13:54
Il me semble qu’une des conséquences les plus négatives des 35 heures est d’avoir fait croire à une partie de la population, notamment aux plus jeunes, qu’on pouvait s’offrir le luxe de travailler moins que les autres nations sans qu’il nous en coûte par ailleurs, notamment en dettes. Il n’y a pas de mystère quand on se permet de ne pas travailler autant que les autres et qu’on meuble le temps libre ainsi dégagé en s’octroyant de l’agrément avec des sorties et des activités de détente au cours desquelles on dépense plus qu’en travaillant, les revenus ne suffisent pas. La solution est alors d’avoir recours au crédit, mais avec l’obligation de payer des intérêts en plus. Peu à peu la société s’installe dans une vision de l’existence qui fait précéder la dépense à l’effort. Systématiser ce type de comportement ne rend pas forcément plus heureux car il place les gens en situation de contrainte et de tension continuelles.
Ceux de ma génération, tout comme leurs parents, étaient bien moins dépensiers par anticipation sur leurs gains. Pourtant leur pouvoir d’achat était bien moindre. Par contre la morale dispensée depuis la plus tendre enfance était une morale qui glorifiait l’effort et le travail. On faisait se développer plus de fourmis que de cigales et les instituteurs tout aussi laïcs et républicains que ceux d’aujourd’hui, ne rechignaient pas à faire apprendre le laboureur et ses enfants.
Au lieu de cela, se sont diffusées depuis, des idéologies qui ont présenté le travail comme un instrument d’aliénation, et qui ont dévalorisé la possession d’argent au point de la rendre haïssable. Elles ont contribué à conduire leurs adeptes à se sentir plus coupables de se constituer un petit pécule que de s’être exposés aux dettes. Il est certain que de nos jours l’aliénation par la dépense préalable au gain, se généralise. Le comble, c’est que les contractants de dettes se placent en victimes, alors que dans ma jeunesse ils se sentaient coupables. Leurs revenus et soutiens sociaux étaient pourtant bien moindres.
Naturellement ce travers au niveau individuel, touche de la même manière les Etats et en particulier le nôtre. Au lieu de disposer de capitaux pour investir dans ce qu’impose notre changement de mode de vie, nous sommes contraints aux emprunts que nos descendants devront payer en plus de nos retraites qui sont un peu des systèmes à la Madoff.
Quel rapport y a-t-il entre l’argent que je gagne et le travail que je fournis ? C’est une question à laquelle je n’ai jamais trouvé de réponse satisfaisante. Il m’est arrivé de recevoir très peu en échange de beaucoup de travail, comme il m’est arrivé de recevoir beaucoup sans fournir aucun effort. Si je me suis comparé à des comparses d’un niveau culturel ou éducatif à peu près similaire à un moment ou à un autre j’ai pu me trouver heureux ou malchanceux par rapport à leur propre rémunération mais surtout étonné qu’une rémunération soit liée à mon ou leur activité.
Une autre question qui attend sa réponse est celle de la validité du mode de détermination de la valeur marchande d’une œuvre d’art. Le cours du centimètre carré de Ben, de Lindström de Kissling ou de Machinchose n’a rien à voir avec le temps passé pour sa production, son esthétique (où est l’échelle ?), ni même son originalité ou le savoir faire technique de l’artiste.
Il me semble qu’un mois de mon travail ou une peinture de M. Machin n’appartiennent pas à la catégorie des choses qui ont un prix. Par extension je considérerais volontiers que la catégorie des choses qui ont un prix devrait rester vide. Il me parait obscène que les choses se passent comme elles se passent et que la lutte que nous nous menons les uns les autres pour posséder des objets aboutisse à leur valorisation et par voie de conséquence à l’attribution d’un prix à mon activité comme à celle de tout un chacun.
L’obscénité devient insoutenable lorsque le prix payé pour effectuer un même geste est cent ici et un là.
Mon voisin, mon ami, untel et beaucoup d’autres considèrent qu’il faut bien s’en satisfaire et que petit à petit les disparités vont s’amenuiser ici et dans le monde, que les progrès sont dores et déjà notables. C’est ce que je crois les jours de soleil.
Posséder ou faire, avoir ou être, ça n’est pas une alternative vaseuse, c’est le choix essentiel qui s’offre à nous.
Imaginons un monde où chacun ferait concours d’excellence pour inventer des situations, des objets de marbre ou de gastronomie, des gestes de danse ou de séduction… sa vie… plutôt que de s’échiner à accumuler tant que possible autant ou si peu. C’est de l’angélisme ? Possible, mais c’est le seul horizon qu’il me plairait de fixer.
La planète a rétréci, elle se réduit de jour en jour, et d’heure en heure la massification gagne.
L’alternative au capitalisme n’existe pas, tant que l’homme vit avec un néocortex, couvrant un cortex, couvrant un rhinencéphale, et que ces trois cerveaux ne sont guère en phase, tant que la pilule de soma n’a pas été mise en rayon.
On peut seulement espérer les jeux de contre-pouvoirs, les règles de droits, et une vigueur et plasticité accrues des mécanismes d’homéostasie sociale.
La science fiction n’est plus dans les livres, elle livre son expansion débridée sur tous les continents.
Salariés de tous les pays, quittez vos patrons!
Le salariat est l’une des dernières formes de l’esclavage, le capitalisme n’a pas besoin du salariat, il préfèrerait des tâcherons, des petits entrepreneurs individuels. Le capitalisme n’a pas besoin de pauvres, il a besoin de producteurs et de clients, et que les uns soient les autres. Certains salariés ont besoin du salariat, c’est navrant mais c’est ainsi et le demeurera tant qu’il ne sera pas institué une allocation de vie universelle.
L’altermondialisation commence avec l’effacement des dettes des pays pauvres, s’étend avec l’autosuffisance alimentaire puis l’industrialisation du tiers monde, avec l’enrichissement des zones défavorisées, avec la fluidification des commerces en tous genres, y compris et surtout celui des idées. Et vivement que les commerces dé-monétarisés prennent le pas sur les échanges tarifés.
Ça se fait. Les politiciens n’y sont que des acteurs sans grande influence sur le scénario. Ça se fait.
Le seul combat qui vaille, et dont l’avenir sera le grand théâtre c’est celui de l’individuation contre la massification.
Je me garderai bien de parler de liberté, ce serait user d’une facilité de langage qui camoufle pour encore longtemps j’imagine l’ambigüité que provoque la curieuse conscience que nous avons d’exister alors que nous sommes produits bien plus que producteurs, et pourtant….etc .
Ça accouche en ce moment, les contractions vont s’accélérer. Mais il est presque certain que le mouvement de sac et de ressac comportera un renflouement par ci, une pseudo régulation par là.
Toutefois le « vert » est dans le fruit, j’entends par là cette reconnaissance des interdépendances et des individualités, ici comme ailleurs, qui gagne.
Que faire pour l’accélérer ?
En parler, l’illustrer, le vivre, le rêver, le semer et le « badigeonner », chacun selon ses gouts ses possibilités, sans culpabilité, sans espoir immodéré.
Dans le quotidien, le local, la cuisine et le potager.
Dans les parenthèses comme celle ci où l’on blogue entre nous.
Dans les divers lieux où l’on vit, les institutions où l’on agit.
Bien être conscient de l’inanité des liens qui nous lient aux biens pour quoi l’on vit. Définir les liens qui nous sembleraient sains et ne pas craindre de les évoquer de les invoquer de les poser en contradiction aux fausses évidences……
Que c’est long !Que c’est long !
Les 35h ont été mises en place dans mon entreprise de 1000 personnes avec succès, c’est à dire sans surcoût et avec un avantage de flexibilité possible et utile pour cette activité. Nous avions fait des simulations de coût qui se sont révélées exactes. Mais il faut bien reconnaître que pour les activités où la flexibilité n’apportait rien il était bien difficile de mettre en place ces 35h.
D’une façon générale, il semble que notre fiscalité sur l’entreprise est caduque dans un contexte où les frontières sont devenues très poreuses. Voilà un site d’un bon connaisseur de l’entreprise qui propose beaucoup de mesures concrètes qui ont pris en compte ce contexte:
http://solutions-politiques.over-blog.com/article-3979606.html
Pour ma part, je crois que la diminution du temps de travail va bien dans le sens de l’histoire mais que nous nous sommes retrouvés en contretemps du contexte mondial. Produire mieux et plus durable devrait demander un grand effort de travail dans un premier temps, mais ensuite, il est probable que nous devions réduire l’activité productive et penser la redistribution d’activité et ne pas la laisser à la seule destruction créatrice de Schumpeter. Je propose un mécanisme qui prend acte de ce besoin de réduction de notre voracité productive, qui prend acte de l’individualisation de nos modes de vie, qui réduirait le poids fiscal de l’état providence tout en apportant une main d’oeuvre importante au domaine social:
http://solidariteliberale.hautetfort.com/archive/2005/04/29/le_contrat_de_travail_mixte_co.html
Chaque jour qui passe me convainc un peu plus de l’intérêt d’un tel principe, mais je dois avouer que je réussis pas à convaincre grand monde à part moi!
Votre proposition est dans la veine de ce que proposait Attali en 2004 dans le bouquin que j’ai cité , en séparant économie de marché et ce qu’il appelait économie relationnelle .
Vous êtes donc au moins deux à chercher dans la même voie .
@ Michel Martin
L’expression « Etat providence » me donne des boutons !
Elle a été créée et utilisée par les néolibéraux afin de casser la logique de l’Etat social.
Je m’explique : ce qui est en jeu est de faire croire que c’est l’Etat qui distribue dans sa grande générosité la sécurité sociale, les retraites et les indemnités chômage ou les allocations familiales. Ce qui laisse penser que ce sont les « impôts » (progressifs sur le revenu et la TVA…) qui financent cela.
Je tiens à rappeler qu’il n’en est rien ou seulement à la marge (très faible) : l’ensemble de ces prestations sociales est financé par les cotisations qui sont prélevées sur les salaires (un commentaire précédent a précisé ce qu’il faut entendre par « charges sociales », une autre expression inventées par les néolibéraux et le Medef). C’est donc la différence entre le salaire complet et le salaire net versé directement au salarié : ces cotisations ont été fixées par la loi, mais cela ne veut pas dire que c’est l’Etat qui les paye ! Ce sont les salariés qui mettent au pot commun une partie de leur salaire (telle en effet a été la décision prise dans les années 1945-48) afin que ceux qui sont frappés par les aléas de la vie ne soient pas punis une deuxième fois par la perte de tout revenu. Voilà l’Etat social, pas un Etat providence qui jetterait l’argent par les fenêtres et qu’il faudrait donc sanctionner pour mauvaise gestion.
Le problème c’est que depuis 1958 (ordonnances gaullistes sur la sécu) les salariés ne peuvent plus gérer l’argent de leurs cotisations et que les patrons du Medef (avec la complicité d’alliés dont je ne parlerai pas ici) n’ont de cesse que de réduire les cotisations pour réduire les salaires et de réduire les prestations pour réduire les cotisations pour…
Voilà la logique de « l’Etat providence » qui me donne des boutons !
@Juan nessy,
Merci pour ce réconfort. Toutefois Attali se prononçait en faveur de la gratuité, ce qui, de mon point de vue, classait sa démarche dans celle des utopies qui le restent. La gratuité est un très beau principe, mais si les règles du jeu ne sont pas satisfaisantes, rien ne vient équilibrer le « désir mimétique ». Donc, la mise en place de moyen d’échange rassurant, limitant le développement de la jalousie me semble indispensable. Il faut que la réciprocité soit respectée, que les efforts que chacun fait puisse être payés d’une façon ou d’une autre, ne serait-ce que par le regard des autres. Mais dans notre mode de vie si individualisé, le regard ne semble plus suffire. C’est pourquoi je crois que le développement de cette activité sociale doit être assortie d’une monnaie. Une monnaie fondante déconnectée des aléas boursiers m’a semblé être un bon moyen pour organiser cette activité sociale.
@JeanNimes,
Je partage en partie votre point de vue. Mais du point de vue des prélèvements sur l’économie productive, je milite pour un déplacement fiscal vers l’individu (directs et indirects). http://solidariteliberale.hautetfort.com/archive/2009/06/09/socio-democrate-en-errance.html, ceci afin de tenir compte de la très grande porosité des frontières et afin de donner le maximum de marges de manoeuvres aux entreprises.
à Michel Martin
Oui ! C’est bien ce que j’avais compris. Et c’est bien le point de divergence.
Je m’explique : fiscalité (impôts-taxes) renvoie à l’Etat (ou aux collectivités territoriales) ; cotisation renvoie à une solidarité collective entre les cotisants.
Dans le premier cas nous avons des « individus », je préfère des « citoyens », face à l’Etat. Celui-ci devient justement un Etat-providence quand il se mêle de faire du « social ».
L’équation devient alors : fiscalité => Etat => Providence.
Ce qui me déplaît par l’étatisation directe qui inclut la dimension bureaucratie (au pire), démocratie (laquelle ? au profit de qui ?).
L’alternative c’est la cotisation solidaire gérée par un organisme sous le contrôle des cotisants… (ce qui a été historiquement détourné afin de permettre aux capitalistes de mettre la main sur les sommes considérables qui passent dans ce secteur et dont ils ne profitent pas directement.) Cette cotisation solidaire, complétée par les répartitions adéquates permet de résoudre des problèmes que les autres systèmes ne parviennent pas à résoudre (en particulier aucune nécessité de capitalisation sur le long terme, aucun appel à des capitaux privés qu’il faut rémunérer… sauf que depuis des années l’Etat ne payant pas ses dettes aux organismes sociaux, il les oblige à s’endetter, au profit de qui ???)
Aucun système n’étant parfait, il y des améliorations à faire (mais pas des régressions qui laisseraient supposer que le système est mauvais… alors qu’il a fait ses preuves et que s’il avait été géré par les cotisants dans la dernière période, il n’en serait certainement pas où il en est, malheureusement).
Enfin pour bien me faire comprendre, nous voyons en ce moment le projet d’une réforme des collectivités territoriales en France qui va tendre à étatiser (fiscaliser) davantage le social afin de le réduire… Il est ainsi prévu de casser l’Etat social, solidaire, pour le transformer en Etat-providence avec toutes les pratiques clientélistes qui s’y rattachent (les fameuses niches fiscales qui ne font que se multiplier) et les privatisations par les assurances pour compenser les prestations en réduction.
à Jean Nimes,
D’accord avec vos remarques sur la nuance cotisation-impôt.
Je dois vous dire « d’où je parle », comme on dit, quel est le fondement philosophique de ma démarche afin que nous sachions si nos désaccords portent sur le fond où sur la méthode (comme chacun sait depuis Saint Benoît: l’enfer est pavé de bonnes intentions).
Mon point de vue politique est un point de vue socio-démocrate, tendance plutôt libérale. L’expérimentation ayant toujours son mot à dire. La subsidiarité est un principe qui me semble intéressant. C’est à dire que plus une décision, un choix peut être pris au plus près du niveau individuel et mieux c’est, mais d’un autre côté, il me semble inadmissible de sacrifier quiconque sur l’autel de la performance économique. Enfin, pour compléter, je crois que tout le monde ne souhaite pas ou ne peux pas vivre selon les principes individualistes hégémoniques. Il existe quelques expériences collectives « laïques » sans l’objectif de conquête du pouvoir que nous avons quelques difficultés à accueillir et même à simplement percevoir (je pense en particulier à l’expérience de Godin, puis plus récemment au collectif ARDELAINE en Ardèche, ou bien même à l’expérience du plateau du Larzac). Je dirais même plus, comme Dupond, que le modèle individuel serait renforcé de souhaiter et d’accueillir ces expériences collectives plutôt que d’en avoir peur, en les confondant avec le collectivisme d’état, et de les ignorer ou même de les écarter (Cf les difficultés de Godin à mener à bien son projet).
Le projet d’état providence participatif que je propose vise à se rapprocher de l’état social dans la mesure où il propose de redonner la main à l’individu (citoyen me semble trop restrictif dans ce cas, mais ce n’est pas l’essentiel) sur les activités sociales au moyen de l’organisation d’une sorte de marché particulier.
Pour en revenir à la question cotisation-impôt, il n’empêche que si on veut tenir compte de la porosité des frontières, il me semble plus intéressant de faire porter la participation sociale (cotisation ou impôt) sur les individus plutôt que de s’obstiner à charger les entreprises. On peut conserver un équilibre direct-indirect, avoir l’assiette la plus larges, gage de leur acceptation, et enfin réduire considérablement le nombre de niches. Dans cette optique, l’état peut être plus ou moins gros, plus ou moins acteur, toutes les options sont possibles.
@judac
Il va falloir remplacer par « Nous n’avons pas de pétrole mais nous avons de l’eau et de la nourriture ».
D’ici peu ca vaudra tout le pétrole du monde…
@ AntoineY
C’est juste, avoir une agriculture performante est un atout mais il ne faut pas s’illusionner. Nos agriculteurs ont beaucoup de peine en ce moment. Pourtant ils sont subventionnés grâce à la PAC. Il faut bien voir que c’est une forme de redistribution. Pour produire nos agriculteurs (qui ne sont pas au régime des 35h) ont besoin de gasoil et d’engrais, donc de pétrole ou de gaz qu’il faut bien acheter avec le produit de nos exportations en biens industriels. Or pour survivre dans ces domaines (aéronautique, espace, nucléaire etc…) nous en sommes arrivés à vendre notre capital, c’est-à-dire notre savoir faire, que nous avions développé grâce à ce que nous avions gagné à l’après guerre. Pour développer de nouvelles générations technologiques, nous sommes contraints d’emprunter. Bonne chance aux plus jeunes qui ont été entraînés à dépenser avant d’avoir gagné. Ils vont comprendre ce que la morale de leurs grands parents pouvait avoir de bon en ne faisant pas tout reposer sur la fuite en avant.
Personne en France n’est capable de nous dire pourquoi ,alors que nous avons UN RECORD MONDIAL DE PRELEVEMENTS SOCIAUX ET FISCAUX , ……les CAISSES SONT VIDES !!!
Fillon l’a dit » Je suis à la tete d’un état en faillite » !
L’assurance maladie a un deficit colossal (pourquoi ?)
Les Assedic (malgré les sommes énormes collectées) viennent d’emprunter des millions d’euros ( aux banques sauvées par les contribuables dont Natixis)
Les caisses de retraite sont virtuellement en faillite d’ici 10 ans si rien n’est fait !
La caisse des Allocations familiales est régulierement ponctionnée pour combler des trous dans les autres caisses !
Les chiffres du chomage sont scandaleusement truqués en eliminant (excusez du peu ): les salaries dispensés de recherche d’emploi (en clair les plus agés)
les chomeurs en stage, en insertion, en conversion,malades,
les « titulaires » d’un emploi à temps partiel
les salariés en pré retraite (pourtant payés par les Assedic)
Les RMI RSA ne rentrent pas non plus dans les statistiques !
En fait , notre pays est depuis longtemps en crise , ce qui fait qu’il n’ pas « freiné » autant que les autres …tout simplement parce qu’il était déjà à l’arret ! et ceci sans avoir réglé ni la question des retraites , ni le marasme de l’enseignement et de la formation professionnelle, ni l’absence de politique de la recherche ,ni la perte énorme de compétitivité de notre économie , ni notre « »performance » en matiere du peu d’activité des plus de 50 ans et des moins de 25 ans etc etc
Ne parlons pas non plus de la desindustrialisation et des délocalisations pour ne pas noircir le tableau !
Et, cerise sur le gateau : la dette de plus de 1400 milliards d’euros .
Et on a le culot de vanter « le matelas social »qui permet de passer la crise comme l’autruche se cache la tete sous le sable!
Lucky n’a plius qu’à se mettre on strike .
Pourquoi y a-t-il des déficits des caisses sociales ?
Peut-être que s’il y avait moins d’argent pour alimenter les spéculations, moins d’argent qui file dans les paradis fiscaux, il y aurait moins de déficits publics ?
Sauf erreur de ma part, l’ensemble des comptes publics et privés sont à peu près en équilibre, ce qui fait une différence importante avec les USA.
Il me semble que cela revient à que les « fortunés » refusent de participer à la solidarité nationale mais acceptent de financer les dépenses collectives s’ils perçoivent une rémunération « suffisante ».
Non seulement ces fortunes sont produites par l’exploitation de ceux qui n’ont pas d’autres ressources que celles issues de leur travail, mais ce système revient à ce que les capitalistes et les rentiers prélèvent par ce biais une dime supplémentaire … et qu’en plus ils donnent des leçons de « bonne gestion ».
Il y a des coups de pied au c… qui se perdent. Il faudrait peut-être couper quelques têtes (au moins au figuré?) pour revenir à un peu de décence ?
« Personne en France n’est capable de nous dire pourquoi ,alors que nous avons UN RECORD MONDIAL DE PRELEVEMENTS SOCIAUX ET FISCAUX , ……les CAISSES SONT VIDES !!! »
Si si Lucky, on peut vous expliquer pourquoi.
Mr Chouard Etienne en a fait l’un de ses chevaux de batailles voici pas mal de temps déjà si mes souvenirs sont bons:
L’organisation européenne a progressivement instituée la dette des États, notamment en les privant du droit de battre monnaie selon leur besoin. C’est le pendant de la stabilité monétaire européenne. Là où l’État en manque de liquidités se contentait de piocher auprès de sa banque centrale les fonds nécessaires auparavant, il ne peut désormais que contracter des emprunts auprès de tiers, et donc accroître la dette. Ne disposant par ailleurs plus de la manette de l’inflation, toute dette qu’il contracte est à rembourser rubis sur l’ongle, contrairement à ce qu’on peut observer aux États Unis par exemple. (explication sans doute approximative, je n’ai pas le talent de l’auteur original de cette analyse).
« Et on a le culot de vanter « le matelas social »qui permet de passer la crise comme l’autruche se cache la tete sous le sable! »
Demandez donc à Paul Jorion de vous décrire la situation aux États-Unis, l’absence de protection sociale et ses répercutions sur les foyers les plus durement touchés… Vous ne serez sans doute pas déçu du voyage…
La réduction du temps de travaille c’est, il me semble, équivalent à l’augmentation du salaire (horaire) minimum, non?
Elle détruit les emplois à trop faible valeur ajoutée. Les libéraux disent que sans salaire minimum il n’y aurait pas de chômage. Oui. Il y’aurait encore beaucoup de cireur de pompes dans les rues. Pour moi la disparition « forcée » de ces emplois est un progrès du point de vu de la société dans son ensemble (point de vu macroéconomique). Les patrons sont sommés de toujours imaginer des emplois à plus forte valeur ajouté (augmentation de la productivité horaire) c’est à dire faire de l’innovation et rationaliser les structures. Les petits patrons n’en sont pas toujours capable et dans ce cas je trouve que c’est très bien qu’ils soient écartés. C’est une sorte de sélection naturelle des patrons par le pression du progrès social.
J’ajoute que c’est aussi une pression pour l’Etat. Si il interdit les emplois à faible valeur ajoutée, ils faut en général que les gens ait un niveau d’éducation plus haut.
Voilà bien une analyse que je ne partage pas, il n’y a pas eu partage du progrès social mais simple transfert des emplois vers les pays à faible coût, cela n’a rien d’une sélection naturelle, c’est simplement la sélection pour le profit d’une minorité au dépend de tous les autres, et puis cette course à la productivité cela rime à quoi quand on voit le gaspillage ensuite et qu’on vient nous parler ensuite de sauver la planète histoire de nous taxer encore plus ???
Vous êtes naïf ou quoi ???
au train où vont les choses dans ce pays il ne restera bientôt plus que des fonctionnaires et des dépendants des prestations sociales… Si De Gaulle était encore vivant, il serait horrifié de la tournure des événements et l’incurie de
nos dirigeants.
@ Georges Auspitz
Il y a quelque chose qui me dérange dans votre exposé des faits :
« …ma semaine de travail était de 5 x 12H ; on est progressivement passé à 5,5 fois ; puis 6 fois ; puis 7 fois 12h ; j’ai dû arrêter par manque de jours à la semaine … »
Comment se fait il qu’une entreprise qui demande plus de travail et donc, a priori, est en progression (ce qui n’était pas votre cas d’après ce que vous dites et je veux bien le croire, mais pas à cause des 35 heures) est en même temps moins pérenne et conduit au dépôt de bilan ? (Vous passez assez vite sur le fait que vous avez vendu et pas déposé bilan, c’est votre successeur qui semble l’avoir fait).
Les « 35 heures » sont le palliatif d’un gouvernement pour essayer de renverser la vapeur concernant le chômage, rien d’autre, je ne crois pas qu’il faille y aller chercher complot et je ne suis même pas proche de ce parti et encore moins de Martine Aubri.
Ce que vous semblez ne pas vouloir voir, pour une raison que j’ignore, c’est que le matériel électroménager que vous répariez est maintenant vendu des clopinettes par rapport à sa valeur réelle et surtout par rapport au fait que sa production en masse est d’un point de vu écologique une aberration. Vous ne semblez pas vouloir voir, comme indiqué par quelqu’un d’autre un peu plus haut, que c’est la « mondialisation » et ses ouvriers à 3 sous de l’heure qui font disparaitre les gens comme vous.
Pourquoi faire réparer un matériel quand la prix de la réparation est supérieure à celui du nouveau modèle tout neuf ? N’allez pas croire que je ne sais pas de quoi je parle, il se trouve que je connais depuis 32 ans quelqu’un qui fait de la réparation de matériel audio visuel à son compte (ils travaillent en couple) et qui me dit depuis quelques années ne pas être sûr de pouvoir assurer sa retraite mais cela n’a rien à voir avec les 35 heures, c’est uniquement un problème de désaffection de sa clientèle, non pas parce qu’il serait mauvais, c’est exactement le contraire et en plus il n’est pas cher, mais parce qu’aujourd’hui on ne répare plus, on change !
Alors pourquoi cette charge contre les 35 heures ?
Dans ce pays, il semble n’y avoir que deux causes possibles à la chute imminente : la gauche socialiste dans son ensemble et dans ses choix gouvernementaux ou la gente immigrée. C’est on ne peut plus réducteur et on ne peut plus à côté de la plaque !
@ Jean Valjean
« Dans ce pays, il semble n’y avoir que deux causes possibles à la chute imminente : la gauche socialiste dans son ensemble et dans ses choix gouvernementaux ou la gente immigrée. C’est on ne peut plus réducteur et on ne peut plus à côté de la plaque ! »
Je serais prêt à aller au bagne avec vous ! (D’autant que Monsieur Madeleine, il s’y connaissait en justice sociale.)
@ jducac
Non le système de l’épargne ne peut pas marcher non plus, car pour épargner il faut d’abord gagner un peu plus que le nécessaire.
Or, de tous temps il y a eu des gens qui ne gagnaient que le strict minimum pour ne pas mourrir de faim, à certaines époques certains enfants étaient obligés de travailler dès leur plus jeune age pour pouvoir manger, leur seul espoir était de trouver un emploi mieux rémunéré afin de pouvoir, une fois payés le pain et le loyer, faire des économies de bout de chandelles. C’est pareil aujourd’hui, il ne faut pas croire que tous ceux qui se retrouvent endettés se sont payé la dernière TV ou les vacances aux Seychelles à crédit. Enfermés dans une spirale de minis cdd tels que je les ai décrits, payés au lance pierre, ils n’ont souvent eu comme solution que de recourir à ces fameux crédits revolving (que notre chère ministre ne veut pas interdire) pour payer leur loyer ou acheter à manger le jour où à la suite d’une embrouille avec les assedic ils se sont retrouvés sans AUCUNE ressource pendant plusieurs semaines!!!!
Croyez-vous vraiment au vu de ce qui se passe que nos chers banquiers auraient laissé faire une chose pareille, tout le monde se mettre à épargner, quelle horreur!!
Et ne croyez pas que je suis contre ce que vous dites, j’ai été élevée comme vous et j’aurais tendance à faire comme vous le dites, mais au vu des évènements je pense que ce n’est pas une solution viable dans le contexte actuel.
Et quand bien même nous nous serions tous mis à épargner en choeur je suis certaine que nos chers banquiers auraient mis en place une batterie de concepts mathématiques bien tordus pour réduire notre épargne à néant pour leur plus grand profit bien entendu!!
@louise 18 décembre 2009 à 00:36
« Non le système de l’épargne ne peut pas marcher non plus, car pour épargner il faut d’abord gagner un peu plus que le nécessaire. » Dites-vous.
Je crois qu’il faut s’arrêter sur « gagner » et « nécessaire ». Dans ma famille on vénérait le travail et on ne s’arrêtait pas à ce qui était gagné par le travail de base. On y ajoutait une foule de petits travaux qui occupaient tout le temps libre au-delà des 45h par semaine ; sauf le dimanche après midi qui était souvent consacré à la promenade notamment pour voir les travaux réalisés au jardin, à la basse cour, où dans les bois. Cela permettait de sortir avec des vêtements du « dimanche » qu’avait confectionné ma mère en plus de ses travaux ménagers. J’ai conscience d’apparaître comme un vieux grand père complètement décalé, mais je pense sincèrement que les jeunes d’aujourd’hui sont bien moins heureux que nous pouvions l’être dans les années 50. Nous étions heureux par ce que nous faisions (qui permettait d’avoir un peu plus que le strict nécessaire). Il régnait plus un esprit d’entrepreneur que de gémisseur. On se prenait par la main sans avoir besoin qu’on nous pousse. Les premières fraises du jardin nous ne les mangions pas, nous les vendions. C’étaient dur pour un enfant de les voir partir. Aujourd’hui au titre des droits de l’enfant serait-ce encore possible ? Certains veulent piquer l’argent des vieux. S’ils le faisaient ils seraient encore plus immoraux que les banquiers qu’ils dénoncent !
Je suis trés surpris par la diversité voire l’hostilité soulevé dans ce blog par la question des 35h. Le s clivages patrons-salariés, public-privé parfois réunis dans la dénonciation du fonctionnaire apparaissent rapidement et de façon assez caricaturales. Il serait intéressant de lancer sur ce blog un sujet sur les charges sociales et l’impot car, à n’en pas douter, c’est bien là le nerf de la guerre (pour ne pas parler de lutte des classes) et le fondement même de l’organisation sociale; le périmètre de l’état, la contribution du citoyen aux dépenses communes et au bien commun sont les enjeux mêmes du débat démocratique; L’organisation du travail est un autre des grands enjeux de la vie sociale.
Les 35h,trés prosaïquement, ont certainement fait moins de mal aux PME ou aux artisans que la dérégulation financière et les délocalisations initiées par les lobbies libéraux européens.
« Il serait intéressant de lancer sur ce blog un sujet sur les charges sociales et l’impot car, à n’en pas douter, c’est bien là le nerf de la guerre (pour ne pas parler de lutte des classes) et le fondement même de l’organisation sociale; »
Nerf de la guerre? Un nerf périphérique alors… Les centres nerveux principaux ne sont plus là depuis un bout de temps…
L’impôt sur le revenu couvrait à peine le montant des intérêts de la dette il y a de ça quelques années déjà… Dans les circonstances présentes, j’imagine que la chose n’est pas en voie d’être résolue. Le fait est que la fiscalité française ne permette plus d’agir plus qu’à la marge: L’essentiel du « tableau de bord » a été transféré à l’Europe, notamment du fait du transfert de compétences de la banque centrale. L’État s’est privé d’un instrument majeur de régulation interne au profit de la stabilité externe (stabilité monétaire européenne stabilité géostratégique).
« Je suis très surpris par la diversité voire l’hostilité soulevé dans ce blog par la question des 35h. »
En ce qui me concerne, je suis complètement étranger à la critique poujadiste des 35 heures.
Ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux est une démarche suicidaire.
Je souhaite payer des impôts, comme beaucoup d’entre nous, c’est une condition nécessaire pour l’édification d’une société civilisée. Idem pour les charges sociales.
Ce qui me révolte, c’est la disparition programmée d’une catégorie sociale, le sort fait aux ouvriers m’importe aussi, avec la complicité active d’une sociale démocratie shootée aux bons sentiments.
« Les 35h, très prosaïquement, ont certainement fait moins de mal aux PME ou aux artisans que la dérégulation financière et les délocalisations initiées par les lobbies libéraux européens. »
Nous avons eu droit au fromage et au dessert.
@Claude Animo :
La cour des comptes qui critique la gestion Sarkozy des fonctionnaires , conforte votre point de vue ( qui est aussi le mien depuis même avant Sarkozy ).
Je vous recommande sur le sujet la lecture d’un bouquin de « NIZARELY Zainil , les agences, outil de la réforme de l’Etat; l’exemple du MEEDDM .IRES 2009. »
On y comprend mieux comment le concept de New Public Management né entre 1980 et 1990 et tous les concepts anglo saxons néo libéraux organisent les politiques publiques autour du référentiel du marché . Même le « socialiste » Attali n’a pas échappé à la vague et la RGPP et les propres propositions de sa commission sont dans la même trajectoire .
L’OCDE qui a largement accompagné le mouvement semble un peu plus en retrait aujourd’hui , qui semble avoir compris que les histoires , les cultures , les institutions propres à chaque nation , forment la matrice de ce que les peuples doivent exprimer comme leur choix et leur voeu , en matière de fonction publique .
Les RGPP de crânes d’oeuf , sont des projets aussi sournois et donc abjects , quelles que soient leurs analyses , qui avancent à pas de loup des organisations politiques , économiques et sociales , qui violent les peuples ,de façon aussi prédatrice que les capitalistes fous .
@Claude Animo
Euh…vous la voyez où la social-démocratie en France? Comme c’est ma famille politique et que je me sens complètement orphelin, ce serait gentil de m’indiquer où ils sont.
Quand, par exemple, nous aurons un système de retraite par répartition nous permettant de passez sans encombre d’un emploi public à un emploi privé, on aura fait un pas.
Il y a des conservatismes de gauche qui nous bloquent dans une démarche socio-démocrate et c’est pas d’aujourd’hui. Par exemple, le PS n’a donné aucun écho à la proposition du système de retraite de Bozio et Picketti ( http://www.cepremap.ens.fr/depot/opus/OPUS14.pdf ), pourquoi, alors que c’est un projet ouvert qui permettait de bien poser le problème?
Pourquoi la gauche est contre la TVA sociale, alors qu’elle est pour l’exception culturelle qui est construite de la même façon?
@ Michel MARTIN
« Euh…vous la voyez où la social-démocratie en France? »
en France? à droite en sortant …
Sinon, officiellement, au parlement européen où il est possible de la rencontrer. et de répondre au sondage en bas à droite de la page, je cite:
« La Commission européenne proposerait de limiter à 85 décibels le volume des lecteurs MP3. Seriez-vous d’accord ? »
Dans le cadre de ce billet sur les 35 heures qui évoque aussi la précarité à laquelle peut être confronté un artisan, il est intéressant de citer, comme vous le faites d’ailleurs, les propositions de Bozio et Picketti en matière d’unification des systèmes de retraite.
Avec pour conséquence un resserrement effectif du lien social.
à Michel Martin
J’ai 4 retraites différentes dont une de l’Etat… j’ai travaillé dans le public, le privé à but non lucratif et le privé à but lucratif.
Je n’ai eu aucun problème pour ma reconstitution de carrière…
Dans une vision intégrée de la solidarité des retraites, on pourrait imaginer un seul organisme de gestion : c’est bien ce qui avait été prévu par le CNR… mais impossible à obtenir certains en voulaient plus et d’autres ne voulaient pas cotiser (relisez vos manuels d’histoire sociale).
Je suis évidemment pour un élargissement et une intégration du système de sécurité sociale, des retraites, etc. Nous sommes au milieu du gué et au lieu de continuer Sarkozy nous propose de revenir en arrière comme dans les années 1920, quand les retraités ont perdu leurs retraites par capitalisation avec la crise de 1929.
[…] Original post by Paul Jorion […]
en tout cas, personne ne voulait en parler; maintenant, ce n’est plus un sujet tabou;;
et je me trompe peut-être; il se peut que le progrès technique m’avait condamné de toute façon;
je maintiens tout ce que j’ai dit; c’est ce que j’ai vécu;
l’artisan, l’entreprise artisanale, n’est pas une entreprise comme les autres;
son périmètre d’activité est local; son activité ne peut être délocalisée;
le progrès technique m’a condamné ?
le réparateur électroménager prolonge la vie d’un appareil en utilisant du travail local, des matériaux fabriqués en France; et des pièces d’occasion récupérées sur d’autres appareils ; son activité s’arrête, dépassée par le progrès technique; c’est bien; passé les 2 années de garantie; l’appareil est jeté à la décharge la troisième année; il encombre, il pollue; on détruit des matériaux et de l’énergie que l’on sait en quantité limitée;
l’appareil sera remplacé par un neuf, fabriqué dans un pays à bas coût salarial et faible protection sociale; son importation aggrave le déficit commercial et le déséquilibre de la balance commerciale; ce déficit, qu’il faudra comblé, sera prélevé sur la collectivité;
dans ce cas, où est le progrès ? qu’est-ce qu’on appelle progrès ?
Le prix des matières premières va augmenter, c’est une tendance inéluctable, ainsi que les coûts de transport, de traitement des déchets, en conséquence le métier de réparateur va revenir, j’en suis persuadé.
bien entendu, même réflexion pour la réparation automobile;
il faut changer sa voiture à tout prix; prime à la casse payée par la collectivité;
que fait-on des véhicules anciens ? le marché de l’occasion s’est effondré ;
la prime est payée par l’impôt;
à peine le joli véhicule neuf acheté, on apprend que le carburant est trop cher, et on nous demande de ne pas rouler car ça pollue, et qu’on n’a plus d’argent pour importer du pétrole;
Je vous suggère la lecture de Paul Hawken » l’écologie de marché »
http://www.souffledor.fr/boutique/produits_ecologie-de-marche-l_20_2493.html
La productivité pour assurer la compétitivité c’est une des lois du marché.
Les 35 heures ont cassé la productivité, en ce sens c’est une fausse bonne idée.
Mais la connivence avec le MEDEF a été de déplacer le débat pour enfumer l’opinion.Le vrai problème est le rapport capital/travail.Depuis des annnées le fruit du capital ne cesse d’augmenter, celui du travail ne cesse de baisser.
La faute à qui?
1-Aux Banques:A travers les prêts qu’elles accordent,non seulement elles ponctionnent le travail des entrteprises et surtout des PME, mais aussi elle ponctionnent le travail des particuliers qui déposent leurs salaires.En gros elles vivent sur le dos de l’économie.
Un seul remède, les nationaliser pour redistribuer leurs bénéfices dans l’intérêt général (recherche,santé, éducation…)De Gaulle l’avait fait en son temps,avec les nationalisations de 1945 il a pu financer la force de frappe, le concorde, le France etc….notre actuel Président qui se réclame de de Gaulle va financer la recherche par l’emprunt remboursé par le contribuable (belle similitude en effet).L’Economiste du CNRS Elie Cohen disait dans une émission télé « il y avait plus d’argent pour la recherche sous de Gaulle que maintenant » je pense qu’il avait pu le vérifier.
2- L’égalité devant l’impôt qu’il faut rétablir.Dans notre Démocratie l’impôt progressif en fonction des revenus n’existe plus.C’est devenu un impôt dégressif pour les entreprises du CAC40 et les plus fortunés, il reste progressif pour les autres les PME et les classes moyennes.
Il faut suprimer les paradis fiscaux et les centaines de niches fiscales pour révenir à un impôt progressif comme cela avait été fait au temps du new deal.On n’en prend pas le chemin.
Tous les inventeurs d’une nouvelle Economie feraient bien de s’inspirer de ce qui a marché par le passé mais c’est surtout la démocratie qui ne marche pas..
Voici une analyse très intéressante, pour mettre en perspective ce débat…
http://mondialisme.org/spip.php?article1292
J’avais une simple question quel était le prix de votre heure de main d’oeuvre facturée avant les 35 heures?
Si je pars d’un postulat simple de 30 euros de l’heure, vous pouviez augmenter à 33 ou 35 euros ?
Je me souviens de Renault au niveau du T1 mécanique auto avant les 35 heures, il était de 160 francs, soit 24 euros, nous sommes à 50 euros aujourd’hui. Alors excusez moi mais les grandes entreprises ont largement compensé les 35 heures par des hausses de tarif. De même pour Renault pour ceux qui l’ignore, le prix de facturation de la main d’oeuvre était à l’époque fonction du parc automobile, plus celui ci était riche de véhicule haut de gamme dans la ville, plus le prix était élevé.
De toute manière il faudrait sortir de cette tradition judéo chrétienne du travail, avec la technologie qu’on possède nous pourrions tous travailler à mi temps pour nos salaires actuels et partager le travail.
Il y a aujourd’hui plus d’offre que de demande, il n’y a que le capitalisme qui a intérêt à nous faire croire à la pénurie.
De plus j’ajoute que le nivellement des salaires par le bas, a commencé par le blocage de ces derniers avec les 39 heures de Mitterand et la 5ème semaine de congés payés.
Diminuer le pouvoir d’achat avait deux intérêts pour les détenteurs de capital :
1/entrainer ces derniers à acheter toujours plus de produits à bas coûts de production mais à grosse marge et énorme rendement pour le capital investit dans ces pays
2/entrainer ces derniers à recourir à l’endettement via tous les crédits consommations à l’américaine qui démarrait en Europe.
En résumer faire de la plus grande majorité des gens à nouveau des Serfs.
Alors avec un euro fort quel plaisir de délocaliser pour pas cher, alors avec les subventions Européennes payées par nos impôts quel plaisir supplémentaire…
On a déshabillé Paul pour habiller Jacques….
Nous ne sommes pas l’ Europe, nous sommes des territoires vassaux des USA où tout est mis en oeuvre pour que nous le restions….
Quand au cassage de la productivité faites moi rire :
Il n’y a plus de standardiste, la compta est sur informatique donc mille fois plus rapide, des tas de machines remplacent l’homme même en boulangerie pâtisserie et je ne parle même pas des produits bien plus rapides au niveau des consommables qui rendent la production plus rapide ect…
De plus on a demandé aux gens de faire en 35 heures ce qu’ils faisaient en 39 heures avec un contrôle toujours plus grande de leur activité, à l’époque des 40 ou plus les gens étaient mille fois moins stressés et produisaient bien fois moins.
Les 35 heures c’est une excuse pour avoir maintenu les salaires pratiquement bloqué ou avoir fait en sorte que le nivellement se fasse par le bas, c’est à dire à un Smic pour tous.
Par contre dans ce même laps de temps, les actifs eux, ont flambé, pour le plus grand intérêt des banques et des états qui ramassaient un max…
moins de pouvoir d’achat toujours plus d’endettement, toujours plus de taxes…
J’ajoute que c’est sur les salaires que nos chers banques centrales ont rattappé le coût de l’inflation, uniquement sur le travail, pas sur le capital…
« les 35h m’a tué ….. »
Mouai …..
Le métier d’ » artisan réparateur en électroménager » , c’est un peu comme celui de plombier du désert ?
Il y a depuis quelques années des marchés où le prix de la réparation n’est pas intéressant par rapport au rachat d’un matériel neuf .
Mieux vaudait regarder les choses en face , faire le deuil de ce qui a été , car 35h ou pas, il ya des entreprises qui coulent parce que le monde change .
Agonies annoncées :
Loueurs de vidéo …
Paysans français ….
« En dehors du fait que je suis un imbécile et un incapable » : là , on sent que l’affectif en a pris un coup .Cà se comprend , ce que l’on a construit jour après jour, personne n’aime pas le voir détruit.
Mais , entre nous (au cas où et l’auteur de ce billet lise celà ) , « l’imbécile » , c’est plutôt celui qui a racheté votre entreprise .
hou, désolé, je parle ( et écrit ) trés mal la France ….
Il fallait lire : ce que l’on a construit jour après jour, personne n’aime le voir détruit.
Mais , entre nous (au cas où l’auteur de ce billet lise celà ) , « l’imbécile » , c’est plutôt celui qui a racheté votre entreprise .
« Paysans français …. »
Avec la hausse des matières premières et les enjeux géopolitiques liés à la nourriture je ne m’en fais pas pour eux… c’est d’ailleurs pour la France un enjeu stratégique qui fut toujours très pris au sérieux et tout est « calculé » de longue date. Mais il est vrai que pendant quelque temps encore, ca va être difficile.
Raisonnons sur les faits , pas sur les préjugés .
Si l’on en croit maintes sources dont l’AFP , Les paysans français n’ont vraiement pas de quoi se réjouir .
Voilà encore un secteur où travailler plus pour gagner plus ne servira à rien .
EXTRAIT :
« Les revenus des agriculteurs ont chuté de 34% en 2009 en raison du recul des prix agricoles, après avoir déjà baissé de 20% en 2008, selon les comptes prévisionnels de l’Agriculture publiés lundi par le ministère de l’Agriculture.
Le revenu annuel moyen des agriculteurs devrait se situer en 2009 à 14.500 euros, environ moitié moins que le record de 28.500 euros de 2007. Et leur revenu de 2009 sera inférieur à celui du début des années 1990. Ces revenus comprennent les aides européennes et françaises perçues par les agriculteurs »
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iJW_sthmxQRBG7tTymCAU7dmVDig
Je me suis souvent demandé ce qui ce serait passé si les 35 h avait été assortie de la possibilité de faire fonctionner son entreprise 70 h par semaine, c’est à dire d’avoir deux employés par poste de travail.
Cela aurait permis de réduire les frais fixes de matériel, bureau, chauffage, etc.
L’économie réalisée n’aurait elle pas comblé la hausse de salaire par heure travaillées?
S’il y a parmi vous des gens capables de faire le calcul, en prenant en compte tous les paramètres (que je ne maitrise pas n’ayant jamais été chef d’entreprise), cela m’intéresserait.
En supposant que cela soit intéressant financièrement pour le chef d’entreprise, à partir de combien d’employés, il pourrait s’en offrir un gratuitement ?
Finalement, les griefs qui sont évoqués ici, ce sont plus les effets “indésirables” des 35h que le principe même de la RTT…
Les 35h sont efffectivement un contre-exemple de ce qui ne fallait pas faire en matière de RTT « intelligente ».
Regardons plutôt les résultats de la loi De Robien (juin 1996) qui a permis à 400 PME de créer ou sauvegarder 15000 emplois en CDI/temps plein en passant l’ensemble du personnel à jours/semaine (en moyenne-modulaobtenus gracece qui a été fait
En France, 400 PME sont à 4 jours/semaine depuis 12 ans et s’en portent très bien (Mamie-Nova, Feury-Michon…petits commerces, auto-écoles, entreprises artisanales regroupées en réseau, labos de recherche, petites SSII informatiques… qui ont créé plus de 10000 emplois.
– Pas de baisse de salaire jusqu’à 1500€nets/mois – 3% max au-delà
– coût pour l’entreprise : 0
– coût pour l’état (au niveau macro-économique) : 0 (étude CDC)
– estimation de nombre d’emplois après généralisation : 1.6 millions (étude INSEE)
Témoignage récent :
Chef d’entreprise (services de comptabilité – 200 salariés) :
« Les 33 Heures en 4 jours je les ai mises en place. 10 % d’embauche.
Certains (nes) ont pris le lundi, d’autres le mercredi (pour les enfants) d’autres le vendredi. Les réunions du personnel (information, formation) se faisaient le Mardi ou le Jeudi. L’encadrement parfois, si nécessaire, se réunissait un autre jour.
Certaines qui étaient en temps partiel ont sauté sur l’occasion pour prendre un temps plein avec le mercredi a la maison avec les enfants .
Quelques rares (hommes) ont ralé car ils disaient s’ennuyer a la maison ……… Sans doute avaient ils du mal a supporter leur femme ……..(là je suis moqueur, mais c’étaient les gens les plus » fermés « , pas les plus dynamiques).
Les salaires ont été bloqués 2 ans, mais avec les économies de frais de transport et de frais de garde des enfants la plupart des salariés s’y retrouvaient.
Moins d’arrêts maladie (bon pour la sécu). Et même moins de frais de téléphone : 1/5 en moins …
Plus de productivité qui nous a fait gagner des parts de marché et améliorer les résultats et les salaires (2/3 des salariés syndiqués, cela motive un patron pour discuter).
Les discussions étaient parfois dures, mais franches et cela finissait toujours par un pot. Je savais que quand il y avait accord, cela suivait derrière.
Alors je ne comprends pas ceux qui sont contre la semaine de 4 jours par principe.
Je comprends ceux qui restent dubitatifs, car il faut l’avoir vécu pour comprendre.
Je rajoute que l’on a écarté la semaine de 4 jours et demi car cela imposait des frais de déplacement correspondant a ceux d’une semaine de 5 jours, et cela aux dépens des salariés et aussi rendait plus difficile l’organisation de la vie de famille.
De plus chacun (e) pouvait rallonger (un peu) certaines journées de travail et raccourcir d’autres. De même si l’employé souhaitait pour des raisons d’organisation du boulôt (impératifs de date), travailler 5 jours une semaine par mois (exceptionnellement 2), il le pouvait, et il récupérait ensuite bien sur, et cela lui permettait de faire face a des imprévus tant au boulot qu’à la maison. Il y avait bien sur des limites, suivant les saisons, les réunions de travail communes, mais le calendrier était prévu longtemps a l’avance, au mini 2 mois. »
La loi sur la S4J votée en juin 1996 a été malheureusement abrogée par les 35h, avec le « succès » que l’on sait…
Plus d’infos :
http://www.nouvellegauche.fr/vaincre-chomage/
http://www.nouvellegauche.fr/limpact-macroeconomique/