Mise à jour n° 165 (mardi 18h15)
Une analyse d’un échantillon d’eau de la piscine du réacteur n°4, où sont stockées d’importantes quantités de combustible nucléaire, va être effectuée afin de mieux déterminer l’état de ce dernier.
Les images d’une caméra ont permis de constater que le niveau de l’eau couvre désormais le combustible, mais sa température avoisine anormalement les 90 degrés, alors qu’elle devrait être de 20-30°.
=========================================================
Mise à jour n° 164 (mardi 17h58)
Les opérations de pompage de l’eau hautement radioactive – afin de la transférer dans un condenseur du réacteur n°2 – ont finalement débuté. 40 heures seront nécessaires pour en transférer 700 tonnes sur les 60.000 estimées, pour lesquelles des réservoirs en cours de fabrication seront utilisés.
===========================================================
Mise à jour n° 163 (mardi 15h29)
Pour la première fois, de faibles traces de strontium-90 ont été découvertes et viennent d’être annoncées dans des échantillons de sol et de plantes prélevés entre le 16 et le 19 mars à une distance de plus de 30 kms de la centrale. Produit de la fission nucléaire, le strontium-90 est hautement radioactif et peut déclencher des leucémies après s’être fixé dans les os du corps humain.
=========================================================
Mise à jour n° 162 (mardi 15h10)
Le transvasement de l’eau hautement contaminée n’a toujours pas pu être engagé, une inspection des tuyaux utilisés étant nécessaire afin de détecter d’éventuelles fuites.
L’injection d’azote dans le réacteur n°1 se poursuit, mais l’absence d’augmentation de la pression suggère une fuite du gaz de l’enceinte de confinement, mettant en cause l’efficacité de la mesure préventive destinée à éviter une explosion d’hydrogène. Les injections d’azote dans les deux autres réacteurs n’ont pas commencé.
==============================================================
Mise à jour n° 161 (mardi 11h54)
Le premier ministre japonais vient de s’essayer à un exercice difficile, le jour même de la réévaluation du niveau de l’accident de la centrale. Il a affirmé que la situation « se stabilise pas à pas » et que « le niveau des fuites radioactives est en train de baisser ».
===========================================================
Mise à jour n° 160 (mardi 11h07)
La catastrophe de Fukushima Daiichi est désormais classée au niveau 7, le plus élevé, des événements nucléaires et radiologiques par l’Autorité de sûreté nucléaire japonaise. Cela correspond, dans cette échelle, à « un rejet majeur de matières radioactives » ayant « des effets considérables sur la santé et l’environnement ».
La comparaison avec Tchernobyl s’est immédiatement imposé, où ce niveau avait été atteint. En comparant des milliards de milliards de becquerels d’éléments radioactifs dégagés dans l’atmosphère dans les deux cas, l’autorité affirme que la centrale de Fukushima Daiichi n’est responsable que de 10% des rejets de Tchernobyl.
Il y a des graduations dans l’horreur et des nuances à apporter dans l’appréciation de son amplitude.
=========================================================
Mise à jour n° 159 (lundi 14h04)
La catastrophe a débuté il y a exactement un mois. Nul ne peut prédire combien de temps elle va durer.
La magnitude de la réplique a été abaissée à 6,6. Tepco a confirmé que l’interruption du refroidissement des réacteurs 1 à 3 avait duré 50 minutes et que les incidences de cet arrêt sur la température des cuves et des piscines des réacteurs étaient actuellement vérifiées.
Le transvasement de l’eau hautement contaminée, dont le début était initialement prévu aujourd’hui a été repoussé à demain au plus tôt. L’opérateur ne parvient toujours pas à maîtriser la situation qu’il a créée, l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs continuant de fuir sur le site après avoir été contaminée, empêchant tout travail.
Les plannings de travail sont déjoués les uns après les autres, sous la pression des événements.
Plus de 400 répliques ont été enregistrées en exactement un mois, depuis le séisme initial. Leur effet cumulé sur des structures déjà éprouvées est une inconnue.
=========================================================
Mise à jour n° 158 (lundi 11h21)
Un nouveau séisme de magnitude 7,1 a conduit à évacuer les ouvriers du site de la centrale. L’électricité alimentant trois réacteurs – non identifiés – a été coupée et a pu depuis être rétablie, sa fourniture cruciale pour le refroidissement des installations.
La grande précarité de la situation est à nouveau mise en évidence. La multiplication de fortes secousses pourrait accentuer la dégradation des enceintes de confinement et aboutir à des rejets radioactifs massifs dans l’atmosphère.
De natures différentes, les dangers s’enchaînent sans accalmie.
============================================================
Mise à jour n° 157 (lundi 10h10)
Le gouvernement s’est finalement décidé à élargir la zone d’évacuation d’un rayon de 20 kms autour de la centrale. Des territoires à l’intérieur d’un rayon de 30 kms devront également être évacués au cas par cas.
Les niveaux de radiation admissibles ont été changés. L’évacuation n’intervenait qu’à partir du risque d’exposition à 50 millisieverts annuels et le confinement chez soi (ce qui ne voulait pas dire grand chose) à partir de 10 millisieverts annuels. Dorénavant un risque d’exposition à une dose de 20 millisieverts annuels justifiera l’évacuation.
Cette décision a été assortie d’une déclaration selon laquelle le risque de « nouvelles fuites radioactives massives a considérablement diminué ». Rien n’a été dit à propos de la poursuite régulière et lente de la contamination dans une vaste zone autour de la centrale.
=========================================================
Mise à jour n° 156 (dimanche 18h24)
Suite à l’échec des aspersions de résine, un bulldozer et une pelleteuse télécommandés sont utilisés par Tepco pour retirer des débris fortement radioactifs du sol de la centrale, avant d’être stockés dans des containers. Ces débris résultent des explosions d’hydrogène intervenues les 12 et 14 mars derniers.
=============================================================
Mise à jour n° 155 (dimanche 13h36)
Un ouvrier travaillant à la pose de canalisations permettant de transvaser l’eau hautement contaminée vers le condenseur du réacteur n°2 a du être évacué.
Des réservoirs supplémentaires ont été commandés et sont en cours de réalisation, afin de faire face aux besoins de stockage à venir, la fuite du réacteur se poursuivant.
La maîtrise des fuites radioactives réclame la mobilisation de tous les moyens de l’opérateur, préalable au redémarrage des réparations des systèmes de refroidissement, si celles-ci se révèlent finalement possibles.
La vulnérabilité des enceintes de confinement et des piscines, déjà éprouvée par les secousses de grande ampleur successives, est un autre sujet d’inquiétude.
=========================================================
Mise à jour n° 154 (dimanche 09h48)
Les opérations de transvasement de l’eau contaminée et d’injection d’azote dans les enceintes de confinement des réacteurs se poursuivent. L’opérateur poursuit le déversement dans la mer de l’eau la moins contaminée et va entamer le pompage vers un condenseur du réacteur n°2 de l’eau hautement contaminée découverte dans les sous-sols des réacteurs n°1 et 3 et dans les tranchées les joignant.
Il était temps, cette eau menaçant de déborder du puits sur le site, ne pouvant plus s’infiltrer vers la mer depuis que ses infiltrations ont été bloquées.
============================================================
475 réponses à “LA SITUATION À FUKUSHIMA (IX), par François Leclerc”
Je suis comme Gouwy pourquoi le strontium maintenant ?
Une hypothèse : préparer les opinions vis à vis des effets sur la santé de certains radioéléments.
L’iode 131 c’est la tyroïde qui est vulnérable car utilisée par la glande donc séjour prolongé le temps de la synthèse.
Le strontium, cela a été dit, peut remplacer le calcium pour l’os.
Ce qui est terrible avec ces deux là c’est que les personnes les + à risque sont les personnes en croissance : les enfants.
Je précise ma réponse car on pourrait se demander le rapport entre os et leucémie ?
La moelle osseuse contenue dans les os plats fabrique le sang.
Si l’os contient du strontium les cellules qui se divisent pour donner les produits du sang vont avoir des atteinte de leur ADN, d’où mutation d’où risque de survenue de cancer.
« Le strontium 90 est un radionucléide artificiel produit lors des réactions de fission. Sa présence dans l’environnement est principalement due aux essais nucléaires atmosphériques et, dans une moindre mesure, à l’industrie nucléaire. Les transferts du strontium 90 dans la chaîne alimentaire sont similaires à ceux du calcium dont les propriétés chimiques sont proches. Le strontium 90 déposé sur le sol est absorbé par les végétaux, qui sont ensuite consommés par les animaux. La contamination humaine se fait essentiellement par ingestion de lait de mammifères contaminés. Aucun effet pathologique dû au strontium 90 n’a jamais été mis en évidence chez l’homme. Toutefois, les expérimentations animales ont montré que le strontium 90 est susceptible d’induire des cancers osseux et des leucémies du fait de son caractère ostéotrope et de sa longue période radioactive. Le transfert du strontium 90 dans le lait constitue donc un risque sanitaire non négligeable. »
http://www-phynu.cea.fr/science_en_ligne/carte_potentiels_microscopiques/noyaux/zz38/zz38nn56all.html
@YVAN
Pour info
Une nouvelle perso qui t’intéressera peut-être, je suis distributeur de produits Japonnais pour les entreprises. Produits qui sont fabriqués à 95% hors du Japon. Pas 95% des produits mais 95% de chaque produit. 5% de chaque produit est fabriqué au Japon.
Je viens de recevoir une note du fabricant m’annonçant que les approvisionnements risquent de connaître certaines perturbations à court et moyen terme…
En effet, Kerjean.
Le Japon est économiquement mort.
J’ignore si cela avait d’autre part une importance dans le sens où cela correspond au démarrage de l’hyper inflation.
Et cette fois, c’est le tsunami mondial.
Nous verrons d’après les prochaines révolutions comment se redistribuent les cartes.
@yvan
Ben voyons ! Et en 45 ? Il pétait la forme ? Huh ? Ridicule.
@ tous
J’ai essayé de lire tous les commentaires de la série « Fukushima ».
Dans le domaine qui me concernne, la géologie, quelques commentaires m’ont un peu chagrinés : ils concernaient les nappes sous la centrale !
Il n’y a pas de poches d’eau sous la centrale, ni de mare, ni de lac souterrain.
Pas fortiche sur le Net, je n’ai pas trouvé de carte géologique du secteur.
Dès lors, je vais faire des hypothèses sur ce que pourrait rencontrer un corium s’enfonçant dans le sol.
Les spécialistes du nucléaire en tireront peut-être quelques renseignements ou matière à réflexion.
1 – Centrale construite sur des roches d’altérations de schistes ou de micaschites, ou, directement sur un de ces 2 types de roches peu altérées.
Malgré la présence de la mer toute proche, il n’y a pas d’eau dans ces roches (très argileuses ! pour résumer) ; juste, parfois, au niveau de certaines fractures, diaclases ou failles, mais qui, d’ordinaire, ont tentance à s’étancher par de l’argile provenant des roches elles-mêmes.
2 – Fondation sur du gneiss ou du granite :
Les porosités de ces roches sont faibles. Elles renferment des nappes dites « de fracture ». Sauf à tomber dans une de ces fractures, les quantités d’eau disponibles sont faibles.
De plus, l’extrème température du corium me permets de penser que peut-être, une sorte de métamorphisme de contact doit pouvoir se réaliser. Ainsi les roches doivent pouvoir fondre partièlement jusqu’à quelques mètres autour de la colonne descendante de corium, formant ainsi une sorte de gaine, « étanche » à l’eau, par « ressoudage » des fractures dans lesquelles elle (le doux liquide) se déplace d’habitude.
Enfin, si les fondations sont assises sur des arènes provenant de la décomposition de ces 2 types de roches grenues, alors il peut y avoir sous les réacteurs une nappe contenue entre les grains de sable. D’ordinaire, l’eau peut y circuler assez rapidement mais la présence de la mer à proximité fait qu’on peut avoir un certain colmatages entre les grains par des particules argileuses (la mer fait barrage à l’écoulement de l’eau douce arrivant de la terre ; celle-ci s’écoule donc superficiellement, en source en pied de falaise).
3 – Fondation sur des alluvions sablo-graveleuses :
Ce serait le cas le plus défavorable car ces formations contiennent beaucoup d’eau.
Heureusement, « on » n’aime pas construire sur ce genre de sol, surtout en zone sismique, à cause des risques de liquéfaction (effet de sables mouvants, voire de geisers de sables, lors d’un tremblement de terre, avec le risque de voir l’ouvrage tout de travers après la secousse).
Donc, si alluvions il y avait, elles ont du être purgées et remplacées par du béton pour construire la centrale.
Et le béton est alors posé sur un des types de sols évoqués en 1, 2, 4 ou 5.
4 – Fondations sur des calcaires :
Risque de karsts ! remplis d’eau, au niveau de la mer peu ou prout.
Mais bon ! pour une centrale nucléaire, il parait inimaginagle qu’il n’aient pas été injectés par du béton et divers coulis à base de ciment.
5 – Fondation sur des marnes (mélange calcaire-argile) :
Pas d’eau dans ce type de terrain.
6 – Fondations sur des roches volcaniques :
Ces roches présentent des multitudes de faciès. On aura des comportements allant de 1 à 2 voire 4 localement.
Reste à savoir jusqu’à combien, en profondeur, un corium peut descendre dans un sol ?
Il me semble que c’est de la thermodynamique, impliquant une sorte de liquide qui se chauffe lui même, qui perd son pouvoir de se chauffer lui même avec le temps qui passe et avec la profondeur d’enfoncement. En fait, ça doit descendre en forme de cône. Il est donc possible qu’assez rapidement (20, 30, 40 mètres) la boule, n’ayant cessée de grossir en s’enfonçant parce qu’elle se sera mélangée avec les roches qu’elle aura fait fondre en les traversant, elle ne soit plus assez puissante pour faire fondre plus de roches, qui présenteraient alors une trop grande surface de contact « refroidissante ».
La composition chimique de la roche encaissante influe sur la profondeur ; la silice fond vers 700 ° C et quelques, les minéraux ferro-magnésiens à beaucoup plus.
On aurait alors une espèce de four enterré (pas bon pour de la géothermie néanmoins), c’est-à-dire un futur filon de métaux « spéciaux », dangereux pour des dizaines de millions d’années ; sauf que l’érosion le détruira sans doute entre temps ; les produits d’érosions allant sédimenter en grande partie dans la fosse de subduction « au pied » de la centrale ; en polluant toute la faune marine et abyssale des temps futurs ; une très infime partie de ces sédiments pouvant être entrainée vers le manteau.
Merci à Gouwy !
Vous devriez pouvoir trouver pas mal de choses ici. C’est très détaillé, mais malheureusement payant.
Je tâcherais de chercher mieux demain.
Merci Martine. Les cartes payantes je les avais trouvées … mais pas achetées.
Nota : La silice fond vers 1700 ° C et quelques ! et non 700 °. Le « 1 » n’a pas été suffisament appuyé par mon index.
Merci pour ces analyses, mais s’il y a un géologue dans la salle, je ne puis m’empécher de poser la question (à laquelle il a déjà été répondu), qui dans ce contexte de fascination par la catastrophe vient à l’esprit : est-ce qu’il existe une quelconque possibilité même très faible de créer un volcan artificiel FUJI bis ?
Aucune chance !
Cela pourrait-il répondre à tes attentes ?
http://www.gsj.jp/geomap/online/onlineE.html
Merci So. Et merci aussi Louise.
Avec une rapide analyse de ce que vous m’avez transmis (et l’anglais n’est pas mon fort), plus ce que m’a dégoté un collègue de bureau :
Directement sous la centrale, il y a des dépôts récents (10 millions d’années maxi) de cendres volcaniques plus ou moins remaniés, continuellement et jusqu’à très récemment (quelques millénaires) par ruisselement et colluvionnage (coulées de boues pour simplifier) et vraisemblablement assez bien consolidées (tassées en se vidant de leur eau). Leur épaisseur semble importante.
La centrale devrait donc avoir été construite sur un radier, sorte de grande dalle en béton armé.
Il me semble avoir lu dans un commentaire, sur ce blog, quelqu’un qui parlait de 15 m d’épaisseur de béton : ça correspondrait !
Nota : Dans le cas où les études de sols auraient montrées des risques de consolidation résiduelle sous le poids de la centrale, les terrains ont pu subir, préalablement à la construction, un préchargement après la pose de drains verticaux en maillage serré, cela afin que l’eau emprisonnée dans les sols puisse s’échapper sous le poids de la charge provisoirement mise en place (un gros tas de terres en général, posé sur un lit de graviers récoltant les eaux de tous les drains).
Il se peut même que certaines couches poreuses aient été injectées de coulis de ciment.
Pour moi, la dominante de ces dépôts est argileuse, peut-être légèrement limono-saleuse parfois, surtout vers la base.
En tout cas, la forme très régulière (plane, avec des angles bien marqués) des talutages formant les falaises artificielles tout autour de la centrale accrédite cette thèse.
En dessous de ces dépôts, il y a du granite, sans doute à plusieurs dizaines de mètres.
Tout cela me fait dire, qu’il n’y a pas beaucoup d’eau sous la centrale.
Mais je me mouille un peu : la carte géole ne dit pas tout ! Il faudrait des coupes de sondages pour confirmer.
Je me rends compte en écrivant cette dernière phrase que je n’ai pas beaucoup fait avancer le smilblick.
@écodouble @Martine Mounier // Un grand merci pour ce message très détaillé qui répond à de nombreuses interrogations. On voit que c’est la combinaison des savoirs (les vôtres, ceux de Gouwy et d’autres) qui nous permet d’avoir une idée plus claire sur l’évènement. Ce qui est appréciable lorsque, comme moi, on est ignorant en ces matières. Le lien proposé par MM doit permettre de recouper cet exposé avec les données locales. Sur une vidéo officielle de Tepco (publiée sur ce fil), on voit le chantier de construction de la centrale. Un habitué (architecte, maître d’oeuvre ou maçon) pourrait peut-être émettre quelques idées sur la profondeur des fondations et la qualité des matériaux utilisés. L’idéal serait évidemment de trouver les plans de terrassement de la centrale. Sans succès de mon côté.
@Paul Jorion // Ne serait-il pas possible sur ce site de créer une page qui puisse réunir l’ensemble des données recueillies tout au long de ce précieux forum quant au sujet du nucléaire, et qui montrerait la progressivité des échanges et des apports ? Cette question a peut-être déjà été abordée par ailleurs, pour un autre sujet, mes excuses dans ce cas.
Bien à vous tous
@Lg,
J’avais déjà émis cette idée sous une autre forme dans un autre fil. Je n’ai pas eu de réponse de la part des administrateurs du blog. Je crois que ce n’est pas le but de ce blog. L’échange actif sera privilégié pour de nombreuses raisons.
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en|fr&u=http://www.glgarcs.net/
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en|fr&u=http://www.gsj.jp/geomap/J-geology/J-geologyE.html
Non ça c’est pas bon
http://www.gsj.jp/geomap/J-geology/J-geologyE.html
là ça doit être mieux
http://www.glgarcs.net/
voilà pour l’autre
@Alain.Goethe (commentaire du commentaire du commentaire n°87)
Quels sont les aliments qui contiennent du Calcium ? laitages ..
Ce ne sont pas les seuls. Certes, ils entrent pour une bonne part dans l’alimentation des nouveaux-nés et des enfants et leur teneur en calcium est loin d’être négligeable (en mg/100g)
lait maternel : 34
petit-suisse : 110
lait de vache cru entier frais et lait de chèvre : 137
yaourt : 150
fromage blanc : 160
lait de brebis : 210
gruyère : 1 010
emmenthal : 1 130
parmesan : 1 265
lait de vache écrémé en poudre : 1 300
mais il ne faudrait pas oublier les fruits secs
amande sèche : 254
noisette sèche : 225
ni certains légumes
cresson : 203
persil frais : 195
persil séché : 1 385
ou produits de la mer
crevette cuite fraîche : 200
sardine fraîche : 288
sardine en conserve sans peau ni arêtes (sans huile) : 386
caviar : 137
ou condiments
germe d’orge : 284
moutarde verte : 500
laminaire (algue) séchée : 4 000
la palme revenant incontestablement aux farines de poissons
farine de hareng : 4500
farine de cabillaud : 7 500
farine de sardine : 5 300
qui, bien que rarement consommées telles quelles, entrent néanmoins dans la chaîne agroalimentaire et dans le nourrissage des volailles et autres poissons d’élevage…
NB : j’ai délibérément choisi de ne mentionner que les valeurs les plus élevées que j’ai pu trouver.
En ce qui concerne le niveau actuel de contamination en Sr90 des sols japonais (sont-ce les seuls ?) , je vous invite à titre de comparaison à consulter les rapports de l’IRSN (disponibles sur leur site sous forme de fichiers PDF) :
IRSN_RAPPORT_SESURE_2006-03
IRSN_serie_fiches_tirs_26_01_2009_web
relatifs aux retombées des essais nucléaires atmosphériques des années 50-60 pour la France.
Et quant aux effets rayonnements ionisants sur l’organisme humain, ce billet de Chris Busby http://www.counterpunch.org/busby03282011.html (hélas, c’est en anglais) qui remet les pendules de l’OMS à l’heure…
L’avenir n’est plus ce qu’il était !
Et dans l’eau aussi !
http://www.guide-vitamines.org/mineraux/calcium/sources-alimentaires-calcium.html
C’est pas moi qui le dit, c’est l’OMS……
« Les risques pour la santé de l’accident sur la centrale nucléaire de Fukushima au Japon ne sont pas plus « élevés aujourd’hui qu’hier »
http://www.lepoint.fr/monde/centrale-de-fukushima-l-oms-se-veut-rassurante-12-04-2011-1318523_24.php
A votre avis Gouwy, parce que Roselyne et l’OMS restent toujours muetts sur le sujet :
le virus de la grippe asiatique sera-t-il plus virulent et mutant cette année, ou les radio-éléments l’auront-il définitivement affaibli ? 🙂
Dans un autre ordre d’idées, quelqu’un a-t-il des nouvelles des éventuelles catastrophes de type SEVESO dues au tsunami ?
Ce silence totale sur ce versant de l’information m’inquiète tout autant que le traitement par l’OMS de la farce nucléaire.
Que charriaient ces eaux noires ? Où en sont les complexes chimiques, les labos et les stocks de produits dangereux ? A la mer ?
Hiroshima, Minamatta, un vieux couple Japonais oublié ?
Le Japon commémore le 50e anniversaire de la pollution au Mercure de la ville de Minamata Au sud du Japon, la ville de Minamata a commémoré lundi la pollution au mercure qui a contaminé des milliers de personnes, il y a 50 ans. Plus de 70 ans après le début de la pollution, tous les effets de cette pollution ne sont pas encore résolus.
Eau | 20 Avril 2009 | Actu-Environnement.com
http://www.actu-environnement.com/ae/news/Japon_50e-anniv-pollution-Mercure-1684.php4
sur la cata nucléaire
http://www.acro.eu.org/
Les risques pour la santé de l’accident sur la centrale nucléaire de Fukushima au Japon ne sont pas plus « élevés aujourd’hui qu’hier »
Le niveau 7 implique que l’impact sur la santé sera détecté.
Le classement de 5 à 7 traduit ce constat.
La phrase, juste par ailleurs, est totallement inique. Il ne faut pas s’y tromper, il n’est pas dit que les risques sont nuls, il est dit qu’il ne sont pas plus élevés.
En 2004, la pollution chimique a tué 4,9 millions de personnes (8,3% de la mortalité globale) et engendré 86 millions d’années de vie perdues, selon une étude de l’OMS… qui admet que ce chiffre est largement sous-estimé.
http://www.lesmotsontunsens.com/au-moins-5-millions-de-deces-dus-aux-produits-chimiques-selon-l-oms-10250
Rapport fait par Christopher Busby :
http://llrc.org/fukushima/fukushimariskcalc.pdf
mon sentiment :
qui est cette personne ?
elle a une démarche bizarre.
elle part de sievert pour en déduire des activités puis pour revenir à des sievert qui sont quasiment les mêmes que ceux de départ, normal si on part de chiffres, c’est pas en les touillant qu’on ne doit pas retomber sur les mêmes.
Au delà de celà, la notion de dose collective a été abandonnée.
On sait qu’elle ne fonctionne pas aux faibles doses.
Christopher Busby
http://www.euradcom.org/
merci.
par contre ce que je ne comprends pas c’est comment ils veulent contredire une instance internationale la CIPR avec une vieille méthodologie de la CIPR qu’elle même a remis en cause : la collectivisation de la dose pour redispatcher les effets sur les individus.
De la CIPR 60 des années 90 on en est actuellement à la CIPR 103.
euradcom s’explique dans un rapport de 258 pages
http://www.euradcom.org/2011/ecrr2010.pdf
[…] 11 avril 2011 par François Leclerc via le blog de paul jorion […]
Les barres de contrôle des réacteurs Mark-1 sont en alliage Argent-indium-cadmiun, généralement dans des pourcentages respectifs 80/15/5.
Individuellement, les points de fusion de ces métaux sont d’environ 1000°, 150° et 300°. Suivant le % de l’alliage, la température de fusion peut varier mais grosso-modo, on peut l’estimer à celle de l’Argent.
Tous ces métaux s’oxydent très facilement. Ils sont donc placés dans des gaines en acier inoxydable dont la T° de fusion est d’environ 1500°.
Cependant, cette gaine est très peu épaisse pour limiter au maximum ses « effets indésirables » (elles ont tendance à réduire l’absorption neutronique).
Dans ces gaines, l’alliage neutrophile est présent sous forme de poudre ou paillettes ou, plus rarement, sous forme de pastilles.
Dernier point, ces barres sont assez peu résistantes dans le temps. Elles gonflent et se déforment sous le flux neutronique (déformation mécanique) et leur durée de vie est limitée par la consommation des isotopes neutrophages (au bout d’un moment, ils sont « saturés »).
– Les barres de contrôle fondent donc à une température inférieure au zirconium (env 1800°) et ce, d’autant plus rapidement que l’alliage à l’intérieur des gaines est sous forme de poudre ou paillettes.
– Généralement, les gaines en inox se déforment ou cassent et laissent entrer l’eau/vapeur ou sortir les paillettes avant même que la température de fusion de l’inox ne soit atteinte.
Pour résumé : les barres de contrôle sont les premières à disparaître lors d’un commencement de fusion du coeur !
Au mieux, l’alliage tombe en fond de cuve et intègre le corium par la suite.
Au pire, elles fondent avec le coeur, libérant des vapeurs de cadmium et d’indium, très nocives.
En ce qui concerne le corium.
Il ne fond pas confondre le bore et l’acide borique.
Effectivement, le bore et les additifs borés sont les seuls élément ou composants à pourvoir freiner un corium …Mais :
Le bore n’est pas soluble dans l’eau. On utilise donc de l’acide borique qui a les mêmes propriétés neutrophages mais qui peut être ajouté à l’eau.
Or, si le bore fond à 2000° environ et qu’il se vaporise à 4000°, l’acide lui, fond et se décompose aux environs de 170° !
On ne peut donc utiliser de l’acide borique que pendant une réaction « normale » ou on le pourrait vraiment en tout début de fusion dans le bas du réacteur où la T° est encore faible ….mais malheureusement, la fusion des barres débute toujours par le haut 🙁
De toute façon, qui dit fusion dit T°>>>à 170° !!
Le bore ne peut donc être utilisé que directement sur un corium (comme à Tchernobyl).
Sa T° de fusion de 2000° permet au corium de le fondre et de l’intégrer.
Par contre, normalement, un corium ne dépasse pas les 4000° (généralement de l’ordre de 3000 ou un peu plus) et donc le bore ne se vaporise pas.
Par contre, pour ça, il faut déchapeauter le réacteur, mettre le coeur à nu et jeter du bore directement sur le corium.
Ce que las japonais n’ont pas voulu faire.
D’où le refus d’accepter le bore que la France et la Russie proposaient , de facto, inutile.
A partir de là, il n’y a plus aucun moyen d’empêcher un corium de continuer son chemin et de reprendre une criticité.
On peut juste refroidir la cuve tant que celui-ci n’en est pas sorti pour retarder la sortie. Ensuite, c’est au bon vouloir du corium (ce qu’il trouvera, son énergie, la nature du béton, des sols etc…)
« Individuellement, les points de fusion de ces métaux sont d’environ 1000°, 150° et 300°. Suivant le % de l’alliage, la température de fusion peut varier mais grosso-modo, on peut l’estimer à celle de l’Argent. »
Je ne connais pas bien cet alliage, mais, de mémoire de métallurgiste, un alliage constitué d’éléments ayant des points de fusion aussi différents ne fond pas forcément à une température inférieure à celle du plus haut, mais se craquelle. (se fissure)
(voir les cours de métallurgie option recuit de stabilisation, ça aide à comprendre.)
Soit, acquiert une résistance proche du … carton patte.
Merci pour ces informations très précises ! Tes connaissances m’impressionnent 😀
Je vois que c’est loin d’être gagné, maintenant que tu nous a dit que la première chose a fondre en cas de fusion du cœur sont les barres de contrôle …. D’où la difficulté a rependre le contrôle du réacteur en cas de fusion même partielle.
http://www.lefigaro.fr/international/2011/04/09/01003-20110409ARTFIG00403-les-images-de-la-vague-qui-a-frappe-fukushima.php
Seules les premières secondes de la vidéo sont nouvelles pour moi, c’est l’impact de la vague sur la centrale, le panache monte à une belle hauteur par rapport aux cheminées, mais la qualité est mauvaise, et l’image furtive.
http://www.challenges.fr/actualites/monde/20110413.CHA5001/japon__lactivite_dans_la_region_sinistree_est_en_train_.html
Dans le réacteur 3, le plutonium est sous forme d’oxyde plutonium à hauteur de 6% dans le Mox qui ne devrait être à hauteur « que » de 30 à 50% du chargement (non communiqué par les japonais).
Le réacteur Mark-1 n’est pas prévu ni homologué pour fonctionner au Mox et encore moins à 100% de Mox (seuls certains REP Européens et Russes le sont et une seule centrale aux USA : celle de Palo-Verde).
Pour les autres réacteurs, le chargement maximal en Mox est généralement de 30 à 50%, le reste étant de l’U enrichi mais tous les réacteurs, notamment ceux de première génération, ne sont pas conçus pour ce type de combustible.
C’est le cas des tranches 1 à 4 de Fukushima (seules les tranches 5 et 6 le sont).
Ca n’empêche qu’on peut techniquement le faire en acceptant certains « risques » ou en outrepassant certaines contraintes de sécurité.
Supposons donc que les japonais aient utilisé 100% de Mox.
Cela représente un peu plus de 5 tonnes d’oxyde de plutonium (6% de 94 tonnes en arrondissant).
Comme ce combustible était quasiment neuf (chargé mi février 2011),on va négliger la capture neutronique par rapport à la charge d’oxyde de plutonium.
Je pense qu’en pratique ils n’ont quand même pas du dépasser 30%.
On ve donc dire qu’il y a 2 tonnes d’oxyde de PU dans le réacteur 3 (toujours en négligeant la capture neutronique).
Dans le réacteur 1 :
Pour rappel, on ne décharge jamais un réacteur à 100% (c’est quasi impossible, ça revient à désactiver le réacteur).
On change donc le combustible par moitié ou, si on respecte les normes AIEA, par tiers (50 ou 33% à la fois).
Supposons que les japonais aient respecté ces conventions des 33%. Il y a donc dans le réacteur 1 du combustible récent, du moyennement récent et du « vieux ».
La recapture neutronique et donc, les isotopes présents, sont donc différents et dans des quantités différentes suivant l’ancienneté des barres.
Pour la suite, il faudra l’admettre car je ne peux pas démontrer cela ici :
Dans du combustible (neuf) :
– le PU239 se forme suivant une fonction linéaire du temps.
Pour les isotopes suivants :
– le PU240 augmente suivant une loi au carré du temps
– le PU241 en fonction d’une loi au cube du temps
– le PU 242 en fonction d’une loi facteur 4 du temps
et ainsi de suite….
Ainsi, le PU239 est en présence maximale au début de la réaction et de façon brève (entre quelques jours et quelques semaines) dans un combustible neuf par rapport aux 3 ou 4 ans de la durée de vie de ce combustible.
Pour les autres isotopes, la production dure plus longtemps suivant les facteurs ci-dessus et donc est présente progressivement en plus grande quantité suivant ces isotopes, dans les combustibles, suivant leur âge.
Le combustible est « out » au bout de 3 à 4 ans. Il contient alors environ 1% de plutonium soit environ 300 kgs si comme on l’a supposé, on change le combustible par tiers.
Considérons le PU239 uniquement (on pourra faire le calcul pour tous les autres isotopes) :
Un réacteur produit 0,8 atome de PU239 pour chaque fission d’U235.
On va me dire, c’est peu. Effectivement ça fait environ un gramme de plutonium par jour et par MW de puissance thermique pour un réacteur « courant » (chargement courant de +- 100 tonnes)
Le réacteur 1 de Fukushima, le moins puissant des 6, qui fait environ 450 MW produit donc par jour environ 1/2 kilo de PU239 pendant 4 à 5 semaines.
Soit la masse critique en PU239 qui est de 10 kgs, atteinte en 20 jours.
Bien sûr, en temps normal, cette masse critique est divisée par autant de barres qu’il y a dans le réacteur et donc jamais atteinte « physiquement ».
par contre dans le cas d’une fusion du coeur …. !!!!
Dans mon exemple, environ 50% de fusion suffit pour atteindre dans le corium, la masse critique en PU239 (je ne parle dans cet exemple QUE de cet isotope) si on considère que 20 jours représentent environ la moitié de la période (4/5 semaines) de production du PU239 !
On peut faire le calcule pour tous les autres isotopes !
Autre point :
Jamais atteinte « physiquement » ne veut pas dire que la masse critique ne peut pas être atteinte « dynamiquement ».
Si de petites quantités de PU se trouvent à proximité l’unes de l’autres, les neutrons émis interagissent « entre ces petites quantités » comme si il s’agissait d’une masse unique.
(Voir ici, par exemple : ce n’est pas une « pub » pour le site pris mais un exemple que j’ai trouvé sur Internet et qui est un exemple véridique…donc : http://www.spiritsoleil.com/nonaunucleaire/sud-est/index.php?post/2010/12/01/Gestion-des-stocks-de-Plutonium-au-CEA-de-Cadarache-:-une-nouvelle-roulette-russe)
Dans un réacteur, cette « masse critique dynamique » est empêchée par la présence des barres de contrôle qui freine les émissions neutroniques « inter-barres »….mais dans un réacteur en fusion ou en début de fusion où les barres de contrôle ont rendu l’âme … !!!!
Pour répondre à la question :
Le réacteur 1 peut être aussi « riche » ou plus riche en certains isotopes de plutonium que le 3 suivant l’âge de son combustible et donc son corium aussi.
Attention à ton lien Gouwy, tu as mis un « ) » à la fin!!..
le voilà:
http://www.spiritsoleil.com/nonaunucleaire/sud-est/index.php?post/2010/12/01/Gestion-des-stocks-de-Plutonium-au-CEA-de-Cadarache-:-une-nouvelle-roulette-russe
Ok. Ce n’est donc pas le même « souci » que celui que j’évoque ci-dessus, aussi à Cadarache.
Décidément, les gars ont du mal avec la gestion de stock…
N.B : pour les paranos et anti, un site qui héberge des matières comme celle-là a FORCEMENT des portiques de détection excessivement sensibles à chaque accès.
N’allez donc pas inventer que l’on pourrait retrouver du plutonium dans les colonies françaises et pays anti-américains pour « faire un attentat ».
Merci.
Notez, pour faire une bombe sale, il suffit maintenant de se baisser pour ramasser de la terre au Japon.
Pourquoi donc se décarcasser..??
A lire ce petit compte rendu, Yvan, on se demande si les « paranos » ne seraient pas plus sains d’esprit que les « nucléocrates » et si véritablement l’industrie nucléaire française est si sûre que cela.
Ric.
Je vais donc recommencer…
Si tu ne veux pas prendre de risque, tu restes coucher le matin.
Le nucléaire est effectivement dangereux. SAUF que lorsque l’on a côtoyé un peu le secteur de l’intérieur, vu les procédures d’enfer qui existent, mesuré la différence de sécurité qui existe entre une centrale française et une américaine ou russe, là, oui, tu peux te dire que le nucléaire civil français a bien fait de rester public.
SOIT : un prix à payer important, d’accord, mais la sécurité à pesé lourd dans la balance.
(le premier mauvais virage déjà fait est l’ « économie » sur les circuits périphériques de sous-traitance qui entraine au moins 50 % d’incidents actuels… et le deuxième virage actuel est de privatiser le nucléaire)(d’où, là, plusieurs explosions à prévoir en France)
(Pour les sous-traitants historiques, je te rassure : ils se gavaient sur la bête)(j’en sais quelque chose… 🙁 )
Le souci est que pour visiter réellement une centrale, il faut être habilité secret-défense…
Yvan,
Le risque. Oui vous avez entièrement raison, nous prenons des risques à chaque instant. Même en restant couché au lit.
Je ne doute pas que les procédures de sécurité de l’industrie électro-nucléaires françaises soient draconiennes. Je ne sais pas si elles sont meilleures que celles des Japonais, mais à la limite le problème ne se situe pas exclusivement à ce niveau.
Je ne voudrais pas vous accuser de quoi que ce soit – j’apprécie toujours vos interventions pertinentes et le ton impertinent sur lequel vous les faites – mais peut-être avez-vous tendance – travaillant dans la filière énergétique – à ne voir que les risques pour lesquels des modèles et solutions ont été formalisés?
La question est plutôt celle ci: pouvons nous prendre n’importe quel risque?
Le lien ne fonctionne pas vers l’article, Gouwy. Pas trop grave, le principe est simple.
De mémoire, 22 Kg de plutonium ont fini par être accumulés dans les BAG.
La femme de ménage a été licenciée…
Houps…
Une « BAG » est une « Boite A Gant.
Soit un cube étanche en verre au plomb qui contient soit des mécanismes automatisés de conditionnement, soit de l’instrumentation.
Un opérateur peut passer les bras dans la boite par des orifices qui recouvrent ses bras automatiquement de longs gants. Sans que l’étanchéité soit rompue, bien sûr.
Et en espérant retrouver ses bras par la suite.
L’ouverture d’un de ces machins étanche ne peut se faire que si tout le personnel de la salle est équipé de son masque à gaz et l’immobilité du personnel non intervenant est recommandée.
Soit, en plus de la combinaison totale et des deux dosimètres, vous trimballez un masque à gaz en croyant jouer dans une série américaine.
Mais bon, ça les fait rêver, les ricains…
De tous devenir cosmonautes.
Raison de plus pour les expédier sur la Lune, on leur dira qu’il y a des dollars qui poussent à la surface.
Merci à vous Gouwy pour ces explications détaillées et claires.
Tokyo a caché la gravité de l’accident à Fukushima, selon un journal chinois
PEKIN – Un journal de la presse officielle chinoise a estimé mercredi que Tokyo devait des « excuses » à ses voisins après avoir volontairement caché la gravité de l’accident à la centrale de Fukushima, en bénéficiant de surcroît d’une attitude « conciliante » de l’Occident.
Le relèvement par les autorités nippones mardi au cran maximal de 7 du niveau de l’accident à Fukushima « n’a que trop tardé », a critiqué le quotidien officiel Global Times, selon qui Tokyo a durant près d’un mois « minoré » à dessein la gravité de la catastrophe.
« Le gouvernement du (Premier ministre japonais Naoto) Kan a commis une erreur en retenant la vérité », a jugé le journal proche du Parti communiste au pouvoir, en ajoutant que M. Kan devait des « excuses officielles sérieuses » aux pays voisins.
« De manière surprenante, les gouvernements et les médias occidentaux se sont comportés de façon modérée face à la mauvaise conduite du Japon », a poursuivi le Global Times, en assurant que cette bienveillance s’expliquait par le fait que le Japon et les Etats-Unis sont alliés.
Le journal a enfin estimé que le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA), Yukiya Amano, avait « manqué à ses devoirs ».
« Le rôle de l’AIEA devrait être de superviser la crise de Fukushima et le fait qu’elle ait à sa tête un Japonais n’excuse pas son assurance excessive », a martelé le quotidien.
Pékin a de nouveau demandé mardi que le Japon fournisse des informations « opportunes, précises et complètes » sur la situation à la centrale de Fukushima.
« Nous espérons que les mesures prises par le Japon vont permettre d’améliorer efficacement la situation », a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
[…]
(©AFP / 13 avril 2011 11h22)
Merci à vous Gouwy pour ces explications détaillées et claires.
Recommencez quand vous voulez!
Bonjour,
Vous qui avez, une connaissance certaine de cette technologie, vous vous êtes vraisemblablement établi un pronostic ou une projection sur l’avenir du site.
Comment voyez vous l’avenir de ces réacteurs?
Encore merci de vos explications,
Gui
Au bout de la dixième centrale, on pourra faire des bons pronostics, Gui.
Nan, sérieux.
Tel que c’est parti, la pollution va durer pendant des années. Soit, le Japon est mal parti.
Ca dépendra en premier lieu si on peut ou non éviter une explosion majeure. On ne pourra être fixé sur ce point que dans plusieurs semaines ou quelques mois.
Ca dépendra aussi des enceintes de confinement, si elles résistent ou pas.
Ca dépendra enfin des piscines, si elles peuvent continuer à être suffisamment alimentées en eau et si on parvient à maintenir une T° normale ou « acceptable » (la normale est de l’ordre de 25°, l’acceptable temporairement étant inférieur à 50/60°, le GRAND maximum étant 85/90° pendant une courte période).
Je précise qu’il n’y a pas de notion de durée à ces points sauf pour les piscines dont le terme peut être considéré de 2 à 4 ans, ce qui est le temps habituel de séjour des combustibles usagés (suivant leur nature et leur volume).
quand on voit les photos des réacteur 3 et 4 , vous croyez que les piscines sont en état ?
Merci de nouveau a Gouwy, j’ai l’impression de mieux comprendre comment on va être manger d’une façon ou d’une autre.
Sinon je remets ici le lien de l’interview de Bernard Laponche sur Fukushima qui mériterait il me semble une meilleur promotion
http://www.youtube.com/watch?v=fsFGOpHJTUU
Je n’ai pas l’impression qu’il soit anti ou pro, il est juste réaliste.
De mon coté ce qui me sidère le plus c’est (comme pour Tchernobyl), le manque d’information voir la désinformation caractérisée
Cordialement et merci encore, ce blog est un havre de liberté, de compétence, et de discussion, c’est trop rare actuellement
M. Jorion, M. Leclerc, je vais vous lancer des fleurs – mais je ne viens plus sur Internet que pour vous lire !
Au fil des années, le Net est devenu n’importe quoi, et l’on n’y trouve plus de réelles « infos », mais des « actualités, soit : du spectacle !
Merci de continuez comme vous le faites, car vous éclairez beaucoup d’esprit, avec efficacité et humilité qui plus est.
A lire.
« Alors que je lis de nombreux articles disant que les Japonais nous en voudraient d’avoir fui le pays, beaucoup de mes collègues Japonais disent souhaiter que notre entreprise nous transfère à Osaka, et me conseillent de rentrer en France où ma famille m’attend.
Certains magazines et journaux continuent à titrer que les médias occidentaux en font trop sur les risques de cancer, mais le risque n’est pas du tout pris à la légère ici. Les Tokyoïtes qui ont leur vie, leur maison, leur famille, leur travail à Tokyo ne peuvent pas quitter la ville aussi facilement, et ils souhaitent donc que le gouvernement donne des informations claires »
Un avenir
radieuxradiant ?😉
Ce n’est pas comparable.
A Tchernobyl, il était question de 180 tonnes de combustible réparties, à peu près pour moitié entre le réacteur et les piscines.
Dans ces 180 tonnes il y avait 400 kgs de plutonium issu de la capture neutronique.
Le coeur (au sens japonais du terme : la cuve) a explosé dès le début de l’accident en raison d’un emballement de la criticité.
Le réacteur russe avait un coefficient thermique négatif, c’est à dire que la réaction accélère quand la puissance nominale du réacteur diminue. Ce système interdit de faire fonctionner le réacteur en dessous d’un certain seuil sous peine de provoquer cet emballement.
C’est lors d’un exercice de perte de puissance que l’accident est arrivé, les opérateurs ayant perdu le contrôle
(résumé de façon simplifié).
Il n’a donc jamais été question de perte de refroidissement. La fusion du coeur a été quasi instantanée (emballement de la réaction en chaîne) là où à TMI ou Fukushima, la fusion s’est déroulée progressivement au rythme de la perte de la pression et/ou du fluide de refroidissement (sur une quinzaine d’heures à TMI, sans doute moins à Fukushima compte tenu que les systèmes de refroidissement ont été perdus dès le début. Les modélisations montrent entre 6 à 8 heures pour arriver à une fusion de 30 à 50%).
A Tchernobyl, la radioactivité a donc été également « quasi instantané » (d’un seul coup) sous forme de débris du coeur (Uranium et éléments issus de la réaction) lors de l’explosion initiale puis pendant une bonne semaine / 10 jours sous forme de particules de graphite irradiées (graphite issu du modérateur).
A Fukushima, on parle de 1500 à 1800 tonnes de combustible dont environ 300 tonnes dans des réacteurs en activité, le reste étant dans des réacteurs à l’arrêt (barres de contrôle remontées) et dans des piscines de refroidissement, en Mox, J-Mox, Uranium enrichi et appauvri.
Toute la masse des 1500 à 1800 tonnes a été touché par la fusion à un niveau ou un autre.
Il n’y a pas eu d’explosion majeure qui a expédié des débris dans l’atmosphère ou les enceintes qui tenu le coup ont retenu l’essentiel des débris radioactifs et les éléments lourds.
A ce niveau et jusqu’à présent, la radioactivité aérienne est donc bien moindre qu’à Tchernobyl. Elle est très difficile à estimer mais certains parlent de 10 fois moins…supposons.
Elle est aussi beaucoup plus localisée car les émissions ont été essentiellement sous forme de vapeur ou gaz . Le panache s’est donc limité aux basses couches de l’atmosphère, là où à Tchernobyl l’explosion avait expédié des particule lourdes (graphite…) et légères à plus de 1000 m.
La radioactivité japonaise concerne donc essentiellement les japonais et « un peu », les voisins immédiats (Corée…)
Par contre, à Tchernobyl, la contamination des eaux avait été limitée au rinçage par les pluies des retombées immédiates (un rayon d’une trentaine de kms), là où à Fukushima, des milliers de m3 ont été déversés dans les sols et la mer.
Maintenant, si on veut parler de la radioactivité « absolue » ou cumulée, alors là, il n’y a pas photo.
Fukushima représentera des dizaines ou des centaines de Tchernobyl.
Actuellement, la plus grande partie des éléments radioactifs et des éléments lourds toxiques et radiotoxiques sont contenus d’une manière ou d’une autre (enceintes, sols, corium, placage par les arrosages, nappes d’eau etc…).
De plus, personne ne connait l’avenir.
Un explosion majeure est toujours possible (et même plus que jamais) sur plusieurs réacteurs, auquel cas la radioactivité aérienne deviendrait bien plus importante qu’à Tchernobyl compte tenu des centaines de tonnes d’éléments lourds sur le site.
Je supplie chacun de remercier un peu Yvan aussi.
Son égo souffre terriblement. Merci pour lui.
Ô MERCI YVAN!!!!
Mon égo…???
Quoi t’est-ce..???
Je me contente de boucher les trous de la conversation, c’est déjà ça… 😉
Sympa de me remercier, néanmoins. Et encore, tu ne liras pas mon commentaire Colombo passé à la trappe. Notes, c’était trop décalé. Mais se faire un petit plaisir est parfois la soupape utile des situations qui font peur. (anxiogène pour les es’spécialistes 😉 )
Et une choucroute pour Yvan ! Une !!!
29 avril 86 Grigori Medvedev in la vérité sur Tchernobyl (Albin Michel 1990) p 235
p 240
Je suis de plus en plus à me demander si l’histoire des 5 Mégatonnes ne fait pas partie des légendes du Net et ne résulterait pas d’une imprécision de traduction d’une déclaration où l’on comparerait la contamination radioactive en étendue à celle d’une explosion nucléaire de 5 mégatonnes.
en prime préface d’Andrei Sakharov Mai 1989 :
>Fuku
Je suis assez d’ accord avec vous: j’ai toutefois fais un petit calcul (à prendre avec des pincettes!!) qui m’a beaucoup troublé.
Je suis parti d’une configuration conique du corium et j’ai supposé qu’il y avait de l’eau au dessus, un mélange deutérium et tritium et une atmosphère d’hydrogene au dessus de tout ça.
Si vous avez un début de criticité au bas du cône et l’enflammation simultanée de l’atmosphère d’hydrogène, vous pouvez avoir une onde de choc qui peut contenir et comprimé le cône jusqu’à un début de fission. Et là, du fait de la présence de deutérium et de tritium, vous avez l’amorce de réaction de fusion, notamment la réaction entre le deutérieum et le tritium: ça peut provoquer suffisamment de neutrons pour propager la réaction, et l’eau peut jouer alors un rôle de modérateur pour accroître encore les fissions.
Bref, j’arrive au alentour des 100kT pour l’explosion.
Mais bon, je suis physicien, mais je ne travaille absolument pas dans ce domaine, donc même si j’en parle ici, il faut vraiment se dire que c’est très rudimentaire comme calcul: je ne tiens absolument pas compte des paramêtres d’absorption des neutrons, et de réaction parasites comme avec le xenon qui peuvent tout chambouler.
Si Gouwy, qui semblait dire que ce type d’ordre de grandeur avait été validé dans des revues à un avis sur le sujet…
Personnellement, je ne trouve pas ça du tout vraisemblable.
Un doc interressant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Faibles_doses_d'irradiation
http://fr.wikipedia.org/wiki/Faibles_doses_d'irradiation
pb avec le lien
http://fr.wikipedia.org/wiki/Faibles_doses_d‘irradiation
http://fr.wikipedia.org/wiki/Faibles_doses_d%27irradiation
merci
TEPCO confirms damage to part of No. 4 unit’s spent nuke fuel
TOKYO, April 13, Kyodo
Some of the spent nuclear fuel rods stored in the No. 4 reactor building of the crisis-hit Fukushima Daiichi power plant were confirmed to be damaged, but most of them are believed to be in sound condition, plant operator Tokyo Electric Power Co. said Wednesday.
The firm known as TEPCO said its analysis of a 400-milliliter water sample taken Tuesday from the No. 4 unit’s spent nuclear fuel pool revealed the damage to some fuel rods in such a pool for the first time, as it detected higher-than-usual levels of radioactive iodine-131, cesium-134 and cesium-137.
The No. 4 reactor, halted for a regular inspection before last month’s earthquake and tsunami disaster, had all of its fuel rods stored in the pool for the maintenance work and the fuel was feared to have sustained damage from overheating.
The roof and the upper walls of the No. 4 reactor building have been blown away by a hydrogen explosion and damaged by fires since the disaster struck the plant. The water level in the spent fuel pool is believed to have temporarily dropped.
Earlier in the day, the government’s nuclear regulatory agency ordered TEPCO to check the quake resistance of reactor buildings at the Fukushima plant, which have been rocked by strong aftershocks from the magnitude-9.0 earthquake that wrecked the site and triggered tsunami on March 11.
The Nuclear and Industrial Safety Agency told the utility to immediately examine the buildings and consider reinforcement work if they are judged as not sufficiently quakeproof.
In addition to the No. 4 unit, the Nos. 1 and 3 reactor buildings have also been severely damaged by hydrogen explosions in the early days of the crisis.
»As strong aftershocks occur almost daily, we have to consider what will happen to buildings already damaged by blasts, » said Hidehiko Nishiyama, a spokesman for the nuclear agency.
He acknowledged the difficulties involved in the work to reinforce the quake resistance of the buildings, where radiation levels are high, but said, »We must devise some ways. » The agency urged TEPCO to report back to it on the matter as soon as possible.
Meanwhile, Yoko Komiyama, senior vice minister of health, labor and welfare, said Wednesday at a Diet session that a total of 22 workers at the plant have been exposed to radiation exceeding 100 millisieverts as of midnight Tuesday and that the highest level of exposure among them is 198.24 millisieverts.
Exposure to 100 millisieverts is the legal limit for nuclear plant workers dealing with an emergency, but the limit has been raised to 250 millisieverts for the ongoing crisis.
Workers continued Wednesday to remove highly radioactive water in the plant as part of efforts to put an end to the emergency, which is now acknowledged as one of the world’s worst nuclear disasters.
TEPCO kept pumping out highly polluted water from an underground tunnel-like trench to a nearby storage area inside the No. 2 reactor’s building.
The operation began Tuesday evening and an estimated 600 tons of tainted water was moved to a »condenser, » where in normal operations steam from the reactor is converted into water, by around 5 p.m. Wednesday. TEPCO aims to transfer a total of 700 tons of polluted water by Thursday.
Eventually, the operator plans to remove a total of 60,000 tons of contaminated water, found in the basements of the Nos. 1 to 3 reactor turbine buildings as well as the trenches connected to them, and to store it in nearby tanks and other areas.
Nishiyama said that as a result of the operation, the level of highly radioactive water that had been filling up the trench connected to the No. 2 reactor’s turbine building was lowered by 8 centimeters by 11 a.m. Wednesday. He added that it will likely take several weeks before the tainted water removal operation ends.
The toxic water is believed to originate from the No. 2 reactor’s core, where fuel rods have partially melted. The water, which has also affected other parts of the plant, is hampering efforts to restore the reactors’ key cooling functions, lost in the March 11 earthquake and tsunami.
The nuclear agency also said TEPCO has installed three steel sheets near a seawater intake for the No. 2 reactor and set up »silt fence » curtain barriers near intakes for the Nos. 3-4 reactors at the six-reactor plant to block the spread of radioactive substances in water.
Massive amounts of water have been poured into the reactors and their spent nuclear fuel pools as a stopgap measure to cool them down at the Fukushima plant.
But pools of contaminated water have been detected in various parts of the nuclear complex on the Pacific coast, with some water leaking into the sea, as an apparent side effect of the emergency measure. TEPCO successfully stopped the leak of highly radioactive water from a cracked pit on April 6.
==Kyodo
Bonjour,
Merci pour le commentaire.
Mais il y aura toujours de l’eau contaminée donc c’est un combat sans fin non ?
Car ils continuent a arroser en circuit ouvert
J’ai tout faux ou bien ?