Billet invité
« Les violences n’ont pas de place en démocratie » a lancé Lucas Papadémos, le premier ministre grec, depuis la tribune d’un parlement entouré de forces de police le protégeant ; puis il a affirmé que « les députés allaient assumer leur responsabilité » en votant le mémorandum présenté par son gouvernement, afin de débloquer le second plan de sauvetage du pays.
Dans une interview à Welt am Sonntag, Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances, a auparavant expliqué que le moment était venu pour que la Grèce cesse d’être « un puits sans fond », et que les Grecs devaient d’abord le combler avant de pouvoir, selon ses propres termes, « y mettre quelque chose ».
A l’appel des deux grandes centrales syndicales, 100.000 manifestants ont finalement été dénombrés à Athènes et à Salonique, dont beaucoup venus en famille, sans banderoles ni slogans. Malgré les tirs de gaz lacrymogène, d’entrée de jeu, destinés à relâcher la pression des manifestants sur le bâtiment du parlement et a créer une situation d’affrontement, les manifestants sont revenus sur place après avoir reculé, ne voulant pas céder le terrain. Les manifestants ont afflué et reflué par vagues, tandis que, selon l’AFP, un homme au mégaphone criait « avancez, remplissez la place, ne vous laissez pas intimider. Ce soir, envoyons au monde l’image de la dignité du peuple grec ! ».
Puis les rues du centre d’Athènes sont devenues le spectacle d’affrontements violents entre forces anti-émeutes et manifestants. Une quinzaine de bâtiments sont en feu, suite à des jets de cocktails Molotov et à des bombes incendiaires… C’est dans une ambiance de guerre urbaine que les députés vont voter. Aux dernières nouvelles, le vote est acquis, le pays sauvé malgré lui…
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