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Le taux à 10 ans sur la dette espagnole vient d’atteindre un plus haut historique. Le 25 novembre de l’année dernière, ce taux avait battu un record pour atteindre 6,72%. Hier en début de matinée, alors que les marchés européens étaient extatiques à la nouvelle d’une aide de 100 milliards d’euros aux banques espagnoles par le truchement de l’État espagnol, le taux avait plongé pour retomber à 6,02%. Il vient d’atteindre 6,809% (16h27 à Paris).
Le danger bien entendu de ce type de progression, est qu’une hausse du taux génère un feedback (rétroaction) positif : la hausse reflète le sentiment d’une détérioration du risque de crédit (le risque de non-remboursement de la dette et de non-versement des intérêts promis), détérioration qui fera que le marché des capitaux exigera que la composante « prime de risque » du taux soit plus élevée. Mais un taux plus élevé augmente la difficulté pour l’État de remplir les devoirs de sa dette (rembourser les sommes empruntées et verser les intérêts promis), ce qui fait croître le risque de crédit qu’il présente pour ceux qui lui prêtent… ce qui encouragera ceux-ci à exiger que la composante « prime de risque » du taux soit plus élevée, etc.
Il existe un seuil au-delà duquel l’effet de renforcement devient irréversible. L’Espagne vient, malheureusement pour elle, d’entrer dans ces eaux-là.
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