LE PRIX DE LA LIBERTÉ ÉCONOMIQUE, par Crapaud Rouge

Billet invité

Rue89 rapporte que Paul Krugman et Richard Layard ont lancé une pétition contre la politique d’austérité où ils décrivent la « nature de la crise » ainsi : « Lorsque la bulle du crédit immobilier, de part et d’autre de l’Atlantique, a éclaté, de nombreux acteurs du secteur privé ont réduit leurs dépenses pour tenter de rembourser leurs dettes. D’un point de vue individuel, il s’agissait certes, de leur part, d’une réponse rationnelle. Mais, à l’image du comportement similaire des débiteurs dans les années 1930, cette réponse s’est avérée collectivement destructrice. Pour une raison simple : les dépenses d’une personne, ce sont les revenus d’une autre. » Ces explications me laissent songeur parce qu’elles masquent une vérité d’évidence : tout crédit appelle mécaniquement une baisse future des dépenses parce que les acteurs doivent rembourser leurs dettes non en tant que « réponse rationnelle » à un événement quelconque, ni en dépit d’un mimétisme « collectivement destructeur », mais parce qu’ils y sont contraints par des échéances. L’argent étant ce qu’il est, les sommes consacrées aux remboursements sont nécessairement soustraites à l’achat de la production disponible, ce qui promet aux producteurs une baisse de la consommation qui justifiera une baisse de la production, puis des licenciements. Les revenus ne peuvent donc que diminuer mais, les échéances n’ayant pas le bon goût d’attendre qu’ils remontent, les dettes prennent un poids relatif de plus en plus important, jusqu’au moment où arrivent les premiers défauts de paiement. C’est alors que la bulle éclate et déclenche une réaction en chaîne : fin de la confiance, faillites, chômage, baisse des revenus, dette rédhibitoire.

Pour qu’il en aille autrement, il faudrait que les revenus augmentent, mais l’on sait ce qu’il en est : depuis trente ans, donc bien avant l’euro, la politique a consisté à réduire les salaires et juguler l’inflation. De plus, les États ont été sommés de tailler à la hache dans leurs dépenses, de réduire l’impôt sur les sociétés et de laisser faire l’évasion fiscale. Enfin, cerise sur le gâteau, les emplois se sont expatriés en terres « low cost » avec pour effet de diminuer le travail et les revenus. Bref, tout a été fait pour réduire ces revenus indispensables au remboursement des dettes, mais, dans le même temps, l’on a recouru massivement aux dettes pour pallier la baisse des revenus. À moins d’un miracle, l’on ne voit pas comment cette crise pouvait être évitée.

Pour nos économistes pétitionnaires, « la réponse appropriée » serait celle-ci : « Alors que le secteur privé est engagé dans un effort collectif pour dépenser moins, les politiques publiques devraient, à l’inverse, agir comme une force stabilisatrice, en essayant de soutenir la demande. » Mais dans ce système cyclonique où toute la monnaie se fait aspirer au sommet, et où les États doivent emprunter comme de vulgaires ménages, ce serait cautère sur une jambe de bois ! Dans nos pays saturés d’infrastructures, ils ne feraient que s’endetter davantage pour des investissements au rendement nul, et leur relance keynésienne finirait sa course sur les comptes des grosses boîtes du CAC40, déjà gorgées de liquidités. Non, s’il existe une « force stabilisatrice » de ce capitalisme débridé, elle ne peut lui venir que de l’extérieur, c’est-à-dire d’un système anti-capitaliste qui ferait circuler la monnaie selon d’autres principes que la loi du profit. Ce système existe déjà mais il est moribond : c’est le secteur public qui se finance sur l’impôt et nourrit des fonctionnaires qui ne rapportent aucun profit. Pour lui redonner sa vigueur d’antan, il faut seulement se résoudre à forcer la main des capitalistes qui se soustraient à leurs devoirs fiscaux, et pour ce faire il n’y a qu’un moyen : menacer les récalcitrants de nationalisation. Le rôle de l’Etat n’est pas de jouer les entrepreneurs mais de faire rentrer les impôts pour les redistribuer. C’est pourquoi la nationalisation devrait être une procédure de dernière extrémité, suspendue comme une épée de Damoclès sur la tête des mauvais payeurs.

De manière générale, l’on devrait penser l’impôt comme le prix de la liberté économique vis-à-vis de la collectivité, comme le moyen de faire circuler la monnaie dans toute la société en fonction des priorités de l’intérêt général, et comme une dette envers l’État des producteurs qui vivent de la consommation des autres. Il devrait être calculé en fonction des risques encourus par la société, et non pas sur la base des bénéfices qui les récompensent après coup, car il est particulièrement injuste de s’enrichir en commercialisant à bas prix des produits de mauvaise qualité, dangereux pour la santé ou l’environnement, ou dont la production génère de la souffrance au travail. Les activités qui, au lieu d’être source de risques, contribuent au contraire à les réduire, devraient bénéficier d’un impôt négatif. Ce serait le cas pour les services à la personne, la santé, l’éducation, la justice, la culture et, de manière générale, pour toutes activités réparatrices ou conservatrices. Cet impôt négatif existe déjà dans le fait que l’État finance de nombreuses institutions qui servent l’intérêt général, mais dont l’organisation échappe à l’initiative privée. Les subventions aux agriculteurs, versées en fonction de leur production, sont aussi un impôt négatif : l’idée n’est donc pas neuve, seulement mal exploitée. Les personnes et entreprises pouvant bénéficier de l’impôt négatif devraient aussi déclarer leurs revenus ou chiffre d’affaires, et il leur serait versé au prorata de ceux-ci, de sorte que les flemmards ne toucheraient rien. Ses bénéficiaires auraient un revenu complémentaire, ils pourraient réduire le prix de leurs prestations, et l’on éviterait le piège du fonctionnaire réputé improductif tout en préservant la liberté d’entreprise et la nécessité du travail.

Cette idée a besoin d’un vaste cadre pour se justifier, un cadre où l’on trouverait de nombreux principes déjà connus et défendus pas certains, mais surtout un principe nouveau et inattendu qui consiste à dissocier la main qui nourrit de celle qui emploie : c’est la seule solution pour que personne ne se fasse broyer entre les deux. Chez les capitalistes comme dans la défunte URSS, court le préjugé selon lequel celui qui distribue des salaires dispose en échange du droit absolu de décider de leur utilisation. En régime capitaliste, c’est le marché du travail, pour les communistes c’est le fonctionnariat généralisé : dans les deux cas, c’est de l’esclavage légalisé et plus ou moins prononcé, parce que le salaire conditionne tout le reste. Aux débuts de l’industrialisation, il était marginal, mais plus personne n’y échappe aujourd’hui, même s’il ne se présente pas toujours comme tel. Disons que tout un chacun a besoin, quoiqu’il fasse ou ne fasse pas, d’un revenu, et que celui qui n’en reçoit aucun est en état de mort sociale. Il ne faut pas craindre de le dire haut et fort : le pouvoir d’attribuer ou refuser un revenu est la transposition de celui de vie ou de mort dont les nobles disposaient jadis.

Dissocier les salaires de leur utilisation, c’est dissocier deux pouvoirs, donc les mettre en concurrence et constituer chacun en contre-pouvoir de l’autre. Ce n’est pas du tout irréaliste : le capitalisme y recourt déjà dans le cadre du crédit qui se schématise ainsi : je te donne de l’argent, tu en fais ce que tu veux, je te demande seulement de me le rendre. Ci-dessous, le schéma de gauche montre qu’un État doté de sa souveraineté monétaire est en position de créditeur universel : il finance le travail de la société civile, mais n’impose ni sa définition ni son prix. Il faut cependant que la monnaie ainsi mise en circulation lui revienne, sinon elle s’accumule dans le système, perd sa valeur et ne peut plus servir à régler les échanges. (Le schéma de droite montre la situation actuelle.)

Le schéma de gauche montre clairement que la circulation monétaire est le catalyseur de l’activité économique nationale, (quel que soit son statut privé/public), et celui de droite que le triplet travail-salaires-consommation est subordonné aux intérêts de la classe dominante. Mais à quoi lui servent ses profits ? Pour le savoir, il suffit de suivre un exemple : le groupe Carrefour, né en 1959 à Annecy, deuxième de son secteur derrière Walmart, s’est disséminé comme du chiendent dans tous les pays du monde. De manière générale, les profits des capitalistes ne peuvent leur servir qu’à reproduire leur modèle : utiliser l’argent autrement, c’est le jeter par les fenêtres. En d’autres termes : toute dépense doit leur revenir de façon à maintenir leur pouvoir, c’est-à-dire leur modèle. Prédateurs et accapareurs, ce sont les héritiers en ligne directe du mâle dominant qui propage ses gènes.

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175 réponses à “LE PRIX DE LA LIBERTÉ ÉCONOMIQUE, par Crapaud Rouge”

  1. Avatar de pplmoko
    pplmoko

    Merci Julien ,
    je cherchais un point de départ pour des jeunes collègues qui voudraient comprendre l’ économie .
    Je vais faire circuler ton billet , à moi il me semble limpide , on verra si les discussion s’ouvre après sa distribution.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Merci, mais le billet est de Crapaud Rouge.

      1. Avatar de phiphi the biker
        phiphi the biker

        Et alors ? Je ne connais pas  »Crapaud rouge » , mais ce qu’il écrit est très intéressant , et je vais moi aussi faire tourner cet article dans mon entourage .
        Un autre regard que ce bourrage de crane des médias aux ordres , fait beaucoup de bien : un véritable apport d’air frais !

  2. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Un retour gagnant si on peut dire, soit un timing impeccable avec Winbledon. Rebienviendu Batracien écarlate.

    1. Avatar de Antoine
      Antoine

      Par la même occasion, je vous salue Monsieur Dissonance 🙂

      1. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        Je n’étais pas absent, juste un peu muet. Ceci dit je vous le concède, sur un blog la différence n’est perceptible que par les administrateurs 😉

  3. Avatar de timiota
    timiota

    Muy bien. Mais euh, le même diagramme avec les flux de monnaie et les flux de sujétion en couleurs / style différent(e)s, il me semble que cela serait un encore meilleur support au discours.
    A soumettre aux déconommistes qui officient à Aix aussi ?
    (Il n’y a pas de concurrence avec PJ, amha, mais autant ne pas les laisser de côté complètement non plus . Aristote reconnaitra les siens)

  4. Avatar de louise
    louise

    C’est à peu près ce à quoi j’étais en train de divaguer.
    J’en étais à l’idée que, si l’on veut rester dans un système utilisant l’argent, il faut que celui-ci puisse revenir à sa « source », il faut une masse constante et de même valeur partout, éviter la thésaurisation, la spéculation, le prêt à intérêt et autres joyeusetés .
    Et partout veut dire sur la Terre entière pour éviter tous ces problèmes de différences de valeur entre les monnaies .

  5. Avatar de louise
    louise

    C’est la fête dans mon quartier, j’entends la musiqqqqqqqqqqqqqqqqqqqqqqqqque (p….de q!)
    et la pluie, ils sont à l’abri sous la halle.

  6. Avatar de vigneron
    vigneron

    Salut Crapaud. Dis donc, t’es sûr de ça :

    depuis trente ans, donc bien avant l’euro (…) les États ont été sommés de tailler à la hache dans leurs dépenses

    Non, pasque rien qu’en France – et pas que, même tendance pour le bloc Ocde – la dépense publique c’était 43% du Pib dans les années 70/80 et 54% dans les années 2000/2010. Et, aux déficits près (qui font kamême 2% du pib de dépenses supplémentaires en service de la dette entre les deux décennies…), c’est idem pour les ressources. Alors sommés de sabrer l’IS, l’IRPP & co, ok, mais pour le reste… So what ?

    1. Avatar de Kerjean

      Vigneron , encore une fois tu amalgames:

      Crapaud rouge parle des dépenses de fonctionnement de l’état.

      Toi, tu parles des dépenses publiques intégrant les dépenses sociales. Or, ce sont ces dernières qui ont explosé. Les frais de fonctionnement(y compris collectivités) sont comparativement moins elevé qu’en 1960.
      Même % de PIB alors qu’on a 10000000 d’habitants de plus.

      Par contre, trois choses ont fait exploser les dépenses publiques:
      – la retraite(qui est déja en déficit)
      – la santé (à cause du vieillissement)
      -le RSA (qui était prévu en 88 pour 60 000 personnes maxi, aujourd’hui 2 millions)

      Et elle est là la grande scélératesse des ultra-libéraux de tout poil. Dans cette confusion savamment entretenue jour après jour, partout.

      En lisant ce constat, on serait en droit de réfléchir à l’orientation sociale de notre société et surtout faire comprendre à ces vieux enfoirés qui votent à 80% pour les droites que ce sont eux qui nous ruinent. Pas les « fainéants, les étrangers, les chomeurs ou les fonctionnaires ».

      A partir de là on pourrait revoir le calcul de toutes les retraites existentes sur la base des 25 meilleures années. On solutionnerait les retraites pour les 20 ans à venir et on économiserait déjà 15 mds d’euros.

      Ensuite, on pourrait envisager de fiscaliser encore plus les ressources de la santé plutôt que de la faire payer bêtement sur le seul travail.

      Enfin, on pourrait durcir les conditions d’attribution du RSA qui est donné aujourd’hui à qui le demande. Même à un fils à papa logé gracieusement, même au propriétaire d’une maison de plusieurs centaines de milliers d’euros. C’est aussi aux RSistes qu’on pourrait, et pas aux chomeurs, exiger de prendre un travail proposé, quel qu’il soit sous peine de suspension. Mais ça, curieusement, aucun lib n’en parle. Peut-être cette vénération de la rente. Même celle à la pauvreté.

      Il y a des tas de solutions, mais il est caractéristique de constater que les gens comme toi, psalmodient en permanence la mantra des réductions des dépenses de fonctionnement de l’état.

      Voulez vous à ce point l’abattre que vous abandonnez toute honnêteté intellectuelle?

      1. Avatar de yanouch

        Enfin, on pourrait durcir les conditions d’attribution du RSA qui est donné aujourd’hui à qui le demande. Même à un fils à papa logé gracieusement, même au propriétaire d’une maison de plusieurs centaines de milliers d’euros. C’est aussi aux RSistes qu’on pourrait, et pas aux chomeurs, exiger de prendre un travail proposé, quel qu’il soit sous peine de suspension. Mais ça, curieusement, aucun lib n’en parle. Peut-être cette vénération de la rente. Même celle à la pauvreté

        Faut faire attention avec ce genre d’idée… Peut être n’êtes vous pas RMISTE ? Moi si… Et je suis propriétaire d’une maison qui vaut plus de 100 000 euros… Que j’ai construit de mes mains. Mon RSA-RMI je l’emploi à essayer sans succès de m’insérer moi et ma famille dans une société qui a beaucoup perdue de son courage, de son honnêteté, et de sa vertu et qui pourtant montre du doigt « les fainéants » tout en oubliant de s’attaquer aux vrais responsables… Ce temps je l’emploi également à lancer une entreprise d’édition/’imprimerie n’ayant bien sur aucun avenir économique mais qui essaie de défendre l’amour de fabriquer des livres à la main.

        Peut être me suis-je trompé de chemin, peut-être suis-je anachronique… N’empêche que j’y consacre beaucoup plus de temps que la plupart… Et que le genre d’idées que vous avancez feront table rase de mon rêve.

        N’oubliez pas non plus qu’un RSA revient tout les mois à 100% ou presque dans les caisses de l’état ou de l’économie… ce qui est tout de même très vertueux par les temps qui courent… puisqu’il est rare qu’un RMiste puisse économiser quoi que ce soit sur SES 400 euros mensuel.

        Enfin pas besoin de durcir le RSA… C’est, croyez moi sur parole, déjà suffisamment dur « à porter » socialement,

        Et pour finir une question: Vous par exemple, « tiendrez-vous » ne serrais-ce qu’un mois au RSA ,si comme la coutume le veux, tout vos amis et voisins seraient au courant de votre situation (du moins en milieu rural puisque la municipalité sait que vous êtes au RSA et qu’en province tout se sait…), ?

        Cordialement

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Monsieur de Kerrjeannot,

        Les frais de fonctionnement (y compris collectivités) sont comparativement moins elevés qu’en 1960.
        Même % de PIB alors qu’on a 10000000 d’habitants de plus.

        Primo on cause en proportion du Pib, donc l’augmentation de la population n’a pas à être mise en avant. Deuxio , et surtout, montre moi tes chiffres que je me marre.
        C’est évidemment totalement faux. C’est au début des années 70 que la part en % du Pib des dépenses de l’administration centrale, hors dépense sociale bien sûr, était la plus faible (moins de 19% du Pib). On est bien au-delà aujourd’hui (23%) alors que celles des administrations locales ont pratiquement doublé en part du Pib entre 1960 et 2010 (de 6,5 à 12 % du Pib). So what mon biquet.
        Où vois-tu que je psalmodie un mantra pour la réduction des dépenses publiques ? Je dis juste qu’il est faux de dire qu’elles ont baissé depuis trente ans, avec ou sans la dépense sociale.
        et donc problème. Sinon y’en aurait pas, de problème, figure toi. Et on causerait d’opéra ou de cuisine grecque.

      3. Avatar de Philomé
        Philomé

        Kerjean et les vieux !
        Soyez gentil Kerjean, dans vos propos dites : « les vieux nantis, les vieux à la grosse retraite », que les autres retraités dont les enfants sont obligés d’aider financièrement ne se sentent pas coupables d’exister.
        De toutes façons « les vieux il faudrait les tuer à la naissance »

      4. Avatar de Niune Nideux
        Niune Nideux

        « …de sorte que les flemmards ne toucheraient rien. » !!

        Non, non, non, en tant que flemmard, je veux toucher aussi ! Sinon je fous des bombes partout ! c’est clair ?

        Trêve de plaisanterie, ce type d’analyse se heurte toujours à ce problème ridicule de « l’utilité sociale ». Tu ne mangeras que si tu es utile, mon fils !!
        Pffff !
        Eh bien non, je mangerai parce que je suis né ! épicétou !
        Et si on veux me faire crever de faim, je ne t’explique pas le coût de ma haine pour la société !
        Putain, mais est-ce qu’on va sortir du moyen-âge un jour ?

      5. Avatar de BRL
        BRL

        Bonjour Kerjean.

        Je nuancerai votre propos, s’agissant des fils à papa (et/ou à maman, d’ailleurs) qui touchent le RSA. Interrogez-vous sur la raison pour laquelle des étudiants ayant achevé un cursus long tapent l’incruste chez leurs vieux (jetez un œil compatissant, au passage, sur les jeunes pensionnés espagnols, qui sont plusieurs millions à encombrer le bercail). Je prends ce cas-là à dessein, puisque j’en suis. Le RSA, j’ai freiné des quatre fers avant de demander à en bénéficier et je peux vous garantir que c’est une aumône que la cité vous fait cher payer en contrôles directs et indirects, sans parler de l’air navré et fataliste des employés qui vous reçoivent comme si votre déclassement était scellé, comme s’ils ne croyaient pas à la solidarité nationale, qui comporte, du reste, un vice de forme rédhibitoire, les plus fortunés des salariés s’exemptant par des ruses diverses de la contribution acquittée par les moins fortunés. J’eusse aimé que les administrations fussent aussi exigeantes à l’endroit des serfs qu’à l’endroit des grands feudataires, dont la fraude à l’impôt est autrement coûteuse. Tout en vivant les deux tiers de mon temps chez mes parents (situation banale pour les trentenaires diplômés, renseignez-vous), le tiers restant, chez ma compagne, je vous affirme que le RSA n’est pas pour moi un revenu cumulatif (susceptible de constituer un pactole par addition mensuelle), qu’il est grignoté dès lors que j’effectue telle ou telle vacation de survie, loin en-deçà de ma qualification (RSA complémentaire et non plus RSA plein), qu’il m’aide a minima à financer mes recherches (dont celles pour les billets que je poste ici), mes travaux d’écriture, mes préparations de concours, les frais de déplacement pour un colloque ou une conférence (remise à niveau) et les soins de la vie commune. Mes parents ne m’ont jamais poussé à avoir recours à la solidarité nationale et m’ont soutenu dans la mesure de leurs modestes moyens, quoique je ne leur coûtasse pas grand-chose. Je leur aurais coûté bien davantage si j’avais voulu quitter le domicile familial pour me donner l’illusion d’être émancipé dans l’espace. Le sens de l’économie, en l’absence de débouché professionnel, me commandait de rester au domicile parental. Quand mes parents ont pris leur retraite, j’ai trouvé normal de les soulager de cette charge pas trop lourde, d’autant que mon frère a entrepris à l’autre bout du pays des études longues et onéreuses. Alors, cette aumône, je ne crache pas dessus, bien que je dénonce tout le mécanisme de tolérance à la fraude qui a conduit à son établissement. Sans elle, je n’aurais tout simplement aucun moyen de me réaliser dans les travaux pour lesquels j’ai été formé et où je puise l’énergie de rêver un autre monde et d’agir en conséquence. Ces travaux « en chambre » ou en bibliothèque, il ne leur manque qu’une tribune professorale pour prendre du relief. Sont-ils pour autant des occupations de tire-au-flanc, des fumerolles de songe-creux indignes d’être considérées, à défaut d’être monnayables ?

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        BRL, je vous en prie n’essayez pas de nous faire pleurer sur le sort des ultra-diplomés trentenaires, les chiffres sont trop cruels, eux : 2010, 10,7 % de ceux de votre rang (les clercs) sans emploi dans les quatre ans qui suivent leur sortie des études. C’est quatre fois plus (44 % et même 50 % en 2009) pour les sans diplôme ou niveau brevet, plus de deux fois plus pour les niveau bac ou bep. C’était 16 à 17 % pour les vôtres au pire des années 97/98, seul moment où votre courbe se rapproche un tantinet de celle du cas vulgaire.
        C’est beau les mots, BRL, les chiffres aussi. Bis repetita today.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Vigneron, quand t’es au chomedu, ça fait une belle jambe de savoir que ta catégorie d’âge met 6 points dans la vue à la précédente, vraiment.

      7. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à yanouch,

        Fabriquer des livres à la main !

        Pouvez vous m’en dire plus ?

        marlowe@orange.fr

      8. Avatar de vigneron
        vigneron

        Tss tss, monsieur Julien, j’parle pas de son cas mais de ce qu’il en généralise, relis :

        Tout en vivant les deux tiers de mon temps chez mes parents (situation banale pour les trentenaires diplômés, renseignez-vous)

        Alors range ton tromblon ou te trompe pas de cible.
        Et c’est pas six points mais trente trois, comme dites 33 Gironde. Stoppe là.

      9. Avatar de BRL
        BRL

        @Vigneron
        Bonsoir, Vigneron. Vous avez raison, j’aurais dû préciser que la situation est banale pour les diplômés en sciences humaines. Je pensais que mon domaine de rattachement était évident. 28 % d’entre nous cherchaient un emploi en 2008 (enquête de l’APEC), et cette moyenne recouvre des disparités effarantes (notamment en philosophie et en sociologie). Pour ma branche (les lettres), le taux d’emploi était, toujours en 2008, de 67 %. Pas de quoi pavoiser.

      10. Avatar de Kerjean

        @Vigneron

        Mes chiffres sont bêtement ceux du ministère des finances. Et je raisonne bien en % de PIB, pas en valeur absolu.
        Donc si en % de PIB on est équivalent avec 1960, ça veut même dire qu’on a fait des gains de productivité.
        Attention à tes chiffres, ils intègrent des coûts sociaux. Par exemple, le RSA pour les collectivités territoriales. Et je soupçonne que ton chiffre de coût de fonctionnement de l’état intègre le paiement des retraites des fonctionnaires.

        Les propos des ayatollahs de la liberté du commerce est débile. C’est exactement comme si on disait que les charges d’une entreprises ont explosé et qu’on se rende compte que ce sont les postes de direction qui ont vu leur rémunérations et avantages multiplié par 100, 1000, et qu’on exige de tailler dans les charges salariales de tous les autres employés.

        Je trouve dément qu’il n’y ai personne pour pointer cette supercherie. Cette escroquerie intellectuelle.

        Au fait, tes chiffres à toi , tu les sors d’où?

      11. Avatar de Garorock
        Garorock

        C’est aussi aux RSistes qu’on pourrait, et pas aux chomeurs, exiger de prendre un travail proposé, quel qu’il soit sous peine de suspension. Mais ça, curieusement, aucun lib n’en parle.

        Prenez 5 RSistes à 7 heures par semaine pour aller jardiner dans votre jolie commune…
        Ils prennent vite fait, bien fait,l’air de rien, un emploi à plein temps en Cdi (au smic, ou un peu plus) d’un cantonnier municipal.
        Alors deux millions ( un peu gros le chiffre, peut être!) divisé par cinq, ça fait d’un coup 400 000 bienfaiteurs qui retrouvent leur dignité!
        Voyez Kerjean, curieusement, vot pote (lib?) Sarkozy en a déja parlé…

      12. Avatar de Garorock
        Garorock

        C’est aussi aux RSistes qu’on pourrait, et pas aux chomeurs, exiger de prendre un travail proposé, quel qu’il soit sous peine de suspension. Mais ça, curieusement, aucun lib n’en parle.

        http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/06/06/cope-propose-des-heures-de-travail-pour-certains-allocataires-du-rsa_1532738_823448.html?xtmc=rsa_7_heures_par_semaine&xtcr=6
        Ben si!
        Curieusement, votre ami Copé y a déja pensé…

      13. Avatar de arkao
        arkao

        Vigneron, de temps en temps, laissez tomber les chiffres et ayez un peu plus de, comment dire, de compréhension si ce n’est de coeur ?
        Perso, sciences humaines aussi, 3 ans de bénévolat, 2 ans de quelques vacations éparses, 12 de CDD couvrant 50 % de l’année avant une titularisation. Je ne me plaint pas, j’ai fait ce que j’ai voulu. Mais combien de talents gâchés qui n’ont pas eu la chance de pouvoir bénéficier d’un soutien familial moral ou financier ?
        @ BRL et Yanouch : Tenez bon !

    2. Avatar de Crapaud Rouge
      Crapaud Rouge

      vigneron, c’est comme en 4ième avec la géométrie plane : vaut mieux raisonner juste sur une figure fausse, que raisonner faux sur une figure juste…

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        comme avec la géométrie plane : vaut mieux raisonner juste sur une figure fausse, que raisonner faux sur une figure juste…

        Ouais, « et pourtant », en cosmologie valait mieux causer l’oeil à la lunette que les lorgnons fixés sur la bible ou Aristote kamême, hmm ?
        Comment qu’y disait l’aut’ ? « L’intention du Saint Esprit est de nous enseigner comment on doit aller au Ciel, et non comment va le ciel… », non ?
        Sinon pour les Lois, Axiomes, Postulats et Théorèmes à la con, en plus du bien connu pseudo théorème de Cuvelier « si la géométrie est l’art de raisonner juste avec des figures fausses, la statistique est l’art de raisonner avec des chiffres justes. » t’en as plein d’autres excellentobidonnissimes là : http://www.courtois.cc/murphy/murphy_science.html
        Axiome Secret d’Euclide : « Une droite est une courbe particulière, un cercle est un carré avec beaucoup de cotés et un carré est un cercle qui a mal tourné. »
        Ou encore : « Théorème de Perrochat :
        Il faut distinguer la loi de Murphy le Jeune (tout se qui peut merder merdera), de la loi de Murphy l’Ancien plus sage que Murphy le Jeune (même si ça ne peut pas merder, ça merdera quand même).
        Or les deux lois ne sont pas mathématiquement équivalentes, la deuxième incluant la première mais pas le contraire.
        Soit Em la fonction du temps « emmerdement » :
        Loi de Murphy le Jeune : P(Em>0) > 0 implique : il existe t / Em(t) >0 (il suffit que la probabilité d’une valeur non nulle de la fonction emmerdement soit non nulle pour que cette fonction prenne au moins une valeur non nulle)
        Loi de Murphy l’Ancien : P(Em>0) >= 0 implique : il existe t / Em(t) >0 ( >= signifiant « supérieur ou égal » – que la probabilité de l’événement « emmerdement non nul » soit nulle ou non, Em prend une au moins une valeur non nulle). »
        C’est tout bon.

  7. Avatar de bertrand
    bertrand

    En 2008 je préconisais la déspéculation en cascade , maintenant c’est trop tard , préteurs et emprunteurs vont s’autodétruire.

    1. Avatar de karluss
      karluss

      … quand la main invisible se transforme en coup de poing ! La palme à Crapaud rouge pour son retour d’exil 😉

  8. Avatar de karluss
    karluss

    quoi de neuf en batracie libre ?
    beau discours sur la circulation monétaire dans des valises aux allures diplomatiques.

  9. Avatar de iGor milhit

    Il me semble que la réflexion ici va légèrement dans la direction d’une autre, à mon sens plus subversive : l’enjeu du salaire de Bernard Friot.. Ce monsieur a déjà écrit sur ce blog (La pension comme salaire continué… et Repenser le travail : réponse aux commentateurs…). Friot rappelle à quel point la cotisation est une source de financement efficace et qui s’extrait du capitalisme. Elle a l’avantage de se passe de l’impôt et des taxes qui ont la fâcheuse tendance de légitimer l’activité dont elle prélève un quelque chose. Pour cela, il s’agit également de mettre en valeur la propriété d’usage et d’interdire la propriété lucrative. Avec la cotisation, à 100 %, gérée par plein de petites caisses plutôt que par un organisme Étatique (si j’ai bien compris), on pourrait financer l’investissement (Friot pense que celui-ci sera plus important qu’actuellement) et les salaires, du coup universellement réparti, et à vie, en fonction notamment de la qualification. Un monde sans capitaux ni marché de l’emploi. Avec au passage une valeur économique attribuée aussi à la production de non-marchandises (au lieu de tout transformer en produit).
    Il avait écrit un article dans le monde diplomatique sur ce sujet : La cotisation, levier d’émancipation.. Ou alors une vidéo dans une librairie (dailymotion) où il présente son livre, avec un débat relativement intéressant. [Faudrait que je pense à en faire un torrent là aussi.]
    Je n’ai pas encore eu le temps de lire son livre, chose que je me réserve pour dans deux semaines. Je ne sais pas non plus si mon enthousiasme repose sur une incompréhension de ce qu’il présente. J’ai bien conscience que le rapport de force nécessaire pour cette idée n’est pas vraiment existant, mais tout comme pour les propositions de M. Jorion, je pense qu’il n’est pas mauvais d’en parler autour de soi.
    Bon dimanche !

    1. Avatar de Paul Jorion

      La réflexion ici de crapaud rouge appartient en effet, me semble-t-il aussi, à la même famille que celles de Bernard Friot.

  10. Avatar de alotar
    alotar

    Un parallèle entre capital outil et capital humain (alias capital et travail) permettrait de corréler l’intérêt du carnet d’épargne et le revenu du chômage.

    Si l’un, à savoir l’intérêt minimal du capital outil comme carnet d’épargne, se justifie, alors l’autre, à savoir, le revenu minimal du capital humain comme chômage, se justifie aussi.

    De même que l’intérêt du carnet d’épargne représente un emploi inéconomiquement investi du capital outil, correspondant à une situation dans laquelle ce capital outil est en stand-by, en attente d’un emploi plus économique, le revenu du chômage doit être considéré comme un emploi inéconomiquement investi du capital humain, restant en attente d’un emploi plus économique.

    Le sens de cet intérêt du carnet d’épargne ou du revenu du chômage est de maintenir le capital outil ou humain dans la préservation ou la non-dépréciation. Il s’agit dans les deux cas de maintenir le capital « à flot » pour un emploi immédiatement plus économique si l’occasion se présente.

    Dans cette optique, le chômage et son revenu n’apparaîtraient plus comme des anomalies à corriger coûte que coûte, mais simplement comme une étape normale du processus économique de l’emploi du capital humain, pendant laquelle celui-ci maintient, ou même développe, son potentiel économique.

    Mais le poids du passé, qui a prise sur un présent n’ayant pas de prise sur ce passé, oriente l’économie à partir du point de vue de l’esclavage, un esclavage auquel échapperait le non-travailleur ou le chômeur, ce qui constitue le tourment de cette vue économique plombée par le passé.

    C’est cependant une erreur économique d’assimiler le salarié à l’esclave. L’esclave fait partie du capital outil et à ce titre il est la force de travail motrice de l’outil, une force de travail dont la particularité est de se reproduire quasi gratuitement. Le correspondant moderne et technique de cette force de travail c’est l’intrant énergétique, peu importe sa forme, qui meut l’outil ou la machine.

    À cet égard le salarié, ou le capital humain, ne faisant pas partie du capital outil, puisque n’étant plus la propriété du propriétaire de ce capital outil, ne peut donc pas être considéré comme une force de travail, c’est-à-dire comme l’énergie motrice de l’outil. C’est parce qu’il n’y a pas de rapport entre le capital humain et le travail, qu’il n’y a pas de rapport entre le salaire et le travail.

    1. Avatar de Paul Jorion

      La notion de « capital humain » est inacceptable : elle appartient à ces courants de pensée qui considèrent que le « capital est quelque chose qui fructifie de soi-même », ce que Marx appelle la représentation « fétichisée » du capital, celle qui escamote la question de la redistribution de toute nouvelle richesse créée et de la spoliation éventuelle de certaines des parties prenantes.

      Qu’on essaie seulement de dériver une notion de « capital humain » à partir de la définition que je propose depuis plusieurs années pour le « capital » : « Ressources qui manquent là où elles sont nécessaires pour la production ou la consommation en raison d’une définition particulière de la propriété privée ».

      1. Avatar de Alain V
        Alain V

        Au risque de me faire mal voir de Paul et de la communauté du blog, je vous propose de modifier très légèrement votre définition, c’est formel, mais nécessaire si l’on veut pouvoir continuer à s’entendre sur le sens du mot « capital ».

        Je vous propose donc la petite modification suivante : « Le capitalisme, c’est le système qui fait que les ressources manquent là où elles sont nécessaires pour la production ou la consommation en raison d’une définition particulière de la propriété privée ».

        Parler de capital humain aux chefs d’entreprise, c’était devenu nécessaire il y a quelques années, pour leur faire comprendre que l’apport de capital financier ne suffisait pas pour faire tourner l’entreprise. Il fallait donc aussi soigner le capital machine et brevets (R+D), mais surtout les hommes et les femmes dans leurs différentes fonctions, et on a inventé le terme ‘capital humain’ dans cet esprit. Cela signifiait, en Allemagne, la participation aux bénéfices, les augmentations de salaires en fonction des résultats, mais aussi la cogestion à différents niveaux, les comités d’établissement (en Suède aussi). On a vu l’importance accordée aux personnes lors de la crise de 2009 durant laquelle le Bund a consacré plusieurs milliards d’euros pour le maintien dans les entreprises de tout le personnel en subventionnant jusqu’à un million et demi de postes à temps partiel, le reste du temps de travail devant être occupé par des formations.
        Merkel a des positions difficilement soutenables en finance, et je n’évoquerai pas le social, mais elle a su prendre de bonnes mesures pour maintenir le potentiel de ses entreprises, avec tous les effets bénéfiques du point de vue social et des Caisses sociales (maladie, chômage, … ). Ceci étant, ses mesures néolibérales de soutien aux banques (HRE a coûté dèjà 600 milliards aux contribuables, afin de protéger les ‘déposants’) me paraissent condamnables.

        Et l’on pourrait commencer un débat sur le terme « Travail » que la Wertkritik rapproche de « Travail aliénant » dans le système capitaliste. A terme, on ne sait plus de quoi on parle.
        En conséquence, pour « Ressources qui manquent … » inventer un terme spécifique, comme l’ont fait des grands hommes (humains). Ca se pratique dans les sciences dures comme dans les sciences humaines.

        (Quelle impertinence de ma part! Paul va me massacrer!)

    2. Avatar de Carlos
      Carlos

      En tant que salarié et représentant syndical, je ne me suis jamais laissé traiter de capital humain, ni de ressource humaine ni de rien qui ferait de moi une chose, un capital, une ressource. Lutte qui n’est pas gagnée, qui fait sourire même, mais qui me rend une partie de ma dignité. Le combat contre les mots qui cachent leur idéologie est important. De même je ne crois pas à l’existence des classes moyennes définies en fonction de leur revenu. Je ne connais que la classe prolétaire et bourgeoise. Et depuis Marx, il es apparu une classe intermédiaire, composée de CEO et autres gestionaires, qui tout en n’étant pas propriètaires des moyens de production en sont les usufruitiers. C’est peut-être eux la nouvelle classe moyenne ?

    3. Avatar de vigneron
      vigneron

      De même que l’intérêt du carnet d’épargne représente un emploi inéconomiquement investi du capital outil,

       » Inéconiquement investi » ? A 4 % net d’impôts comme en 2008 ? Et même aujourd’hui à 2,25 ? En 1980 à 7,5 pour 14% d’inflation ok, sinon…

  11. […] Blog de Paul Jorion » LE PRIX DE LA LIBERTÉ ÉCONOMIQUE, par Crapaud Rouge. […]

  12. Avatar de Julio Béa
    Julio Béa

    Le pouvoir d’attribuer ou refuser un revenu est la transposition de celui de vie ou de mort dont les nobles disposaient jadis

    On doit alors pouvoir abolir le capitalisme comme on a abolit l’esclavage et la peine de mort ?
    Ma vision simpliste de ces tourbillons financiers et cette instabilité entretenue – semble-t-il nécessaire à l’innovation ? – est que tant que ce qui est prélevé officiellement dans les bourses mondiales disparait dans les trous noirs des paradis fiscaux où se recycle aussi l’argent sale, je ne vois pas comment on pourra reconstruire ce que ces opérations détruisent. Eux n’en ont pas besoin pour survivre à court terme.
    Comme au passage, ce prélèvement financier détruit son pourcentage d’écologie, nous glissons inéluctablement vers des pathologies sans fin. Une pathologie émergente, donc encore inconnue, nait des ratées et des tentatives d’ajustement de la biochimie cellulaire dans un environnement immédiat qui a cessé de lui être favorable – c’est-à-dire qui de fait participait à sa bonne santé mais on n’ignorait à quel point. On sait aujourd’hui que ce sont des dérèglements des régulations énergétiques de la cellule qui sont les causes profondes de dizaines de forme de cancers ? (Googler : The bioenergetic signature of cancer). La perte de la biodiversité dans les campagnes et les océans en est une autre signature, à une autre échelle.
    Maintenant distribuer des salaires à du personnel incompétent, c’est d’abord du clientélisme, donc de la corruption légale et c’est aussi toxique que le reste : sans éducation, ni de connaissances parta-gées, il n’y aura pas de Démocratie, seulement un régime mafieux toléré souvent légal. Laisser le pouvoir aux « clients », c’est encore et toujours « le fait du Prince ». Tocqueville vous rappelle que de l’ancien au nouveau régime, les mauvaises habitudes ont perduré. J’ai cru comprendre que c’est ce qui avait perduré en Grèce ?
    Alors on prend les mêmes et on recommence sans fin, jusqu’à épuisement des services rendus par la nature ? Car nous n’aurons pas su les apprécier, les valoriser, les qualifier, les quantifier, les titriser, les monétiser ou seulement les partager ? Mais pour partager il faut encore définir les étapes précé-dentes, les enseigner et les faire respecter ?

    1. Avatar de Youbati
      Youbati

      Je me demande si je n’avais pas cité ce papier dans la bibliographie de ma thèse… Les mécanismes de captation et détournement du métabolisme énergétique par les cellules cancéreuses m’avaient beaucoup intéressé lors de la rédaction. Mais vous auriez pu en citer de nettement plus récents, de facteur d’impact très « décent », car la connaissance a beaucoup progressé dans cet aspect de la cancéro !

      Par exemple : Energy transfer in « parasitic » cancer metabolism: mitochondria are the powerhouse and Achilles’ heel of tumor cells. (article libre, en plus ! )

      (rechercher « energy imbalance + cancer » dans Pubmed)

      Les mitochondries (organites producteurs d’énergie au sein des cellules), d’origine bactérienne, sont le site privilégié de perturbation du métabolisme énergétique, ce qui, couplé à divers mécanismes de survie cellulaire, contribue grandement à l’acquisition des traits de résistance et de croissance autonome.

  13. Avatar de dussardier
    dussardier

    Oui mais tout repose sur la capacité à juger des activités économiques, à les ordonner sur un axe posituf-négatif. Or depuis longtemps l’intérêt général a été tout bonnement identifié à la croissance(de n’importe quoi). Bon=bon-pour-la-croissance ou bon-pour-l’emploi. L’imaginaire capitaliste interdit de juger l’activité. L’institution par laquelle nous nous donnerons la possibilité de juger ce qui se fait n’est pas l’État tel qu’il est, et n’est pas encore née.
    Pour nous donner quelque prise sur l’activité rien n’est pourtant plus nécesaire.

  14. Avatar de Delphin
    Delphin

    « car il est particulièrement injuste de s’enrichir en commercialisant à bas prix des produits de mauvaise qualité, dangereux pour la santé ou l’environnement, ou dont la production génère de la souffrance au travail ».

    Il est particulièrement nuisible de s’enrichir en …

    Or une activité reconnue nuisible – c’est-à-dire nuisant au collectif – ne doit tout simplement pas être permise.

    Exemples d’activités nuisibles non permises :
    L’appauvrissement franc de l’autre (appropriation directe du bien d’autrui, par arrachée, effraction…), l’atteinte directe à la personne (violences), la maltraitance à animaux de compagnie…

    Exemples d’activités nuisibles permises et même encouragées :
    L’appauvrissement indirect de l’autre ( altération des écosystèmes, accaparement des sols et sous-sols, atteinte à la valeur travail…), atteinte indirecte à la personne (chimique pesticides et autres, radioactive, aliénation matérialisante…), la maltraitance à animaux mercantilisés (élevages industriels).

    Ce nuisible permis présente deux particularités :

    Il est beaucoup, beaucoup plus nuisible que le nuisible qui n’est pas permis (aliénation automobile sur 50 ans : 300 000 morts !, risque domestique : 20 000 morts/an…).
    Il est celui de l’activité mercantile, ce qui explique qu’il soit autorisé.

    La déconfiture de notre monde industriel ne se résoudra pas que par une optique économico-financière.

    Delphin

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Autrement dit toute réflexion sur le droit est critique.

  15. Avatar de Daniel
    Daniel

    Bien content de vous revoir ici .

  16. Avatar de François Leclerc

    Les programmes s’affûtent ! A l’opposé de la réflexion ouverte de Crapaud rouge sur le socle de la liberté économique, Laurence Parisot du Medef présente la fermeture du sien, en préambule à la conférence sociale organisée par le gouvernement français.

    Inscrire la « liberté d’entreprendre » dans la constitution en est la clé de voute. Décidément, l’heure est à tout vouloir graver dans le marbre, comme si l’on craignait que cela ne soit pas durable ! Après la « règle d’or », la « liberté d’entreprendre ». Une loi se vérifie : plus les mesures sont contraignantes, plus il est nécessaire de les qualifier de libertés. C’est comme la valeur, moins on crée plus elle est déifiée.

    Au centre des débats à venir, il faut selon elle mettre en avant « la compétitivité » (et pas le partage), ainsi que « pacifier » la problématique des licenciements… La première, parce « rien n’est plus favorable à l’emploi que la compétitivité de l’entreprise », la seconde car il faut « étendre la philosophie du refus du conflit » et favoriser la « rupture conventionnelle, dite à l’amiable » (substituer à la protection de la loi commune l’expression du rapport de force individuel du moment).

    Le « donnant-donnant » proposé par les socialistes va être difficile à établir, et être l’occasion pour eux de s’illustrer.

    1. Avatar de Delphin
      Delphin

      Laurence Parisot, la Croisée du libéralisme.

      Voir et entendre Laurence Parisot me fait, à chaque fois, irresistiblement penser (aspect, ton, attitudes) à l’expression d’une Croisée répandant le catéchisme de sa religion : le libéralisme.

      Delphin

    2. Avatar de iGor milhit

      « étendre la philosophie du refus du conflit »

      On dirait du Gengis Khan dans le texte. En effet, ce dernier, comme tous les grands conquérants, était pour la paix la plus globale. Pour avoir la paix, il suffit de se soumettre et de payer tribut. Ce sont toujours ceux qui font remarquer qu’on leur écrase les pieds qui sont conflictuels.

    3. Avatar de Cavalier Ponzi
      Cavalier Ponzi

      Mme Parisot, n’a qu’une idée en tête: éliminer le Code du Travail, ou bien pouvoir le contourner pour pas cher notamment en limitant le niveau d’indemnisation potentiel que les salariés peuvent percevoir à l’issue d’un conflit avec l’employeur sous forme de dommages et intérêts.

      Euh et les patrons qui respectent la Loi et qui sont compétitifs par une meilleure gestion ainsi qu’avec une amélioration constante de la productivité alors! ils ne subiraient pas une concurrence déloyale par hasard Mme Parisot? Faudrait laisser les tocards faire couler les meilleurs?

      Cette femme née avec une cuillère d’argent dans la bouche donne bien souvent envie de vomir.

    4. Avatar de Nicks
      Nicks

      Au risque de faire hurler au coeur du repos dominical, je rappelle que le FDG avait fait remarquer que le Ps souhaitait donner un pouvoir réglementaire aux régions avec dans la tête la possibilité de déroger au code du travail et donc à l’égalité devant la loi. Un rêve pour le Medef. Il est bien évident qu’au contraire il faut renforcer la protection commune qu’elle organise, quand elle a cet objet bien entendu.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Gniark gniark… Méluche, le jacobin (et non l’homme de gauche, ça n’a rien à voir) en réponse à la proposition grollandaise de faciliter le pouvoir d’adaptation règlementaire des régions :

        Cela constitue un démembrement de l’égalité devant la loi et dans la mise en œuvre de celle-ci. Par exemple, l’application du code du travail ne saurait être à géométrie variable. La France n’est pas une république fédérale ! »

        Fédéralisme ?
        Non Constitution, art 72 :

        Les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en oeuvre à leur échelon.

        Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s’administrent librement par des conseils élus et disposent d’un pouvoir réglementaire pour l’exercice de leurs compétences.

        Dans les conditions prévues par la loi organique, et sauf lorsque sont en cause les conditions essentielles d’exercice d’une liberté publique ou d’un droit constitutionnellement garanti, les collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent, lorsque, selon le cas, la loi ou le règlement l’a prévu, déroger, à titre expérimental et pour un objet et une durée limités, aux dispositions législatives ou réglementaires qui régissent l’exercice de leurs compétences.

      2. Avatar de Nicks
        Nicks

        Le Ps propose d’étendre ce pouvoir réglementaire (pour le moment expérimental et très limité comme vous avez eu la civilité de le mentionner), ce qui n’est pas moins toxique. Bien entendu, en tant que jacobin, je souhaite qu’il soit purement et simplement supprimé, ce qui, dans le cas qui nous intéresse sera la meilleure protection pour les salariés face à la tentative de dissolution de la loi commune par le medef, avec la complicité des petits féodaux que vous soutenez. où dont vous êtes peut-être, ce qui expliquerait certaines choses.

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        avec la complicité des petits féodaux que vous soutenez. où dont vous êtes peut-être, ce qui expliquerait certaines choses.

        Appelez moi Monseigneur mon brave.
        Encore grave à la ramasse sur le coup mon brave. Ton maître au moins ne croyait pas un mot de ses accusations (enfin j’ose espérer, même pas sûr), toi, hélas, si.

    5. Avatar de jducac
      jducac

      il faut selon elle mettre en avant « la compétitivité » (et pas le partage)

      Cela semble logique. Si les équipes les moins compétitives se retrouvent éliminées, comme cela se vérifie dans tous les domaines, ses membres n’auront rien à partager, si ce n’est leur déclassement et l’appauvrissement qui va avec. Chacun se retrouvera alors « gros Jean comme devant » et n’aura plus qu’a méditer avec La Fontaine.

      http://clpav.fr/poemes-audio/plume-laitiere.htm

      1. Avatar de Julien Alexandre

        Allez jducac, pour vous (rien que pour vous), on se cotise, et on vous paie un aller simple pour le Bengladesh. Vous serez au royaume de la compétitivité comme un poisson dans l’eau. Vous vous taperez sur le ventre en leur récitant La Fontaine, ça les fera marrer, sans aucun doute.

      2. Avatar de octobre
        octobre

        Julien, t’aurais pas un « facepalm » de derrière les fagots comme seule réponse au commentaire du Duc ? sinon celui-ci: pathétique .

      3. Avatar de jducac
        jducac

        @ Julien Alexandre 8 juillet 2012 à 21:18

        N’en faites rien. La conférence sociale n’a pas pour thème de savoir qui a le monopole du cœur, ni comment apporter une aide au développement du Bengladesh ou autre. Il s’agit de déterminer ce qu’il convient de faire en France, notamment en termes d’efficacité et de compétitivité. Mon avis est qu’il vaut mieux rester logique et centré sur le sujet, plutôt que de se bercer d’illusions. C’est ce que j’ai voulu faire en évoquant La Fontaine.

        Je sais, ça ne fait pas très classe, mais quand on n’est pas trop ingrat, c’est très difficile d’oublier ce que l’on doit à ses origines.

        @ octobre 8 juillet 2012 à 22:07

        Etes-vous bien certain d’avoir choisi la bonne image ? Ça n’est pas le moment de se voiler la face, mais au contraire, c’est celui de regarder courageusement la réalité en face. L’attitude du penseur de Rodin me semblerait plus adéquate. D’abord, parce qu’elle évoque la réflexion qui doit précéder la décision. Ensuite, parce que le poing n’est pas fermé et tourné vers l’autre, dans une attitude bien connue, mais représente une main semi fermée, tournée vers soi, un peu comme lorsqu’on bat sa coulpe, après avoir fait son examen de conscience.

        A chacun sa sensibilité. Il faut de tout pour faire un monde.

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Penseur

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ jducac

          Si, si, j’insiste, you gotta put your money where your mouth is. Zou, au Bengladesh, chantez leur les louanges de leur compétitivité et expliquez leur que bosser 120h par semaine sans se plaindre, c’est une question d’état d’esprit. A ceux qui se plaignent quand même, vous faites comme avec vos OS, du haut de votre année d’expérience : vous leur expliquez que c’est un « jeu », et qu’il faut bien prendre du plaisir et s’amuser au boulot un peu.

          Vous aurez peut-être la reconnaissance là-bas qu’on vous dénie ici. Une statue en riz gélatiné peut-être même, qui sait.

          Courage, jducac. Prenez cette expérience comme un jeu. Après tout, ce n’est qu’une question d’état d’esprit, et je ne voudrais pas vous voir montrer le mauvais exemple en vous défilant ainsi devant votre responsabilité historique.

      4. Avatar de jducac
        jducac

        @ Julien Alexandre 9 juillet 2012 à 10:23

        Vous aurez peut-être la reconnaissance là-bas qu’on vous dénie ici

        Pourquoi voudriez-vous que personne ne reconnaisse le bien fondé de cette recette permettant de vivre plus heureux au travail et dans la vie? C’est une recette parmi beaucoup d’autres. Vous n’allez quand même pas dire que tout le monde est malheureux au travail, même si sur le blog il semble qu’il y ait une part d’insatisfaits. Donc, c’est bien que beaucoup d’autres ont fini par trouver leur voie.

        Ne voyez-vous pas l’importance prise par les jeux dans les activités humaines ? Dans le domaine des sports et autres, on se professionnalise de plus en plus. Cela montre que des passerelles existent.Elles sont possibles et on peut les prendre dans les deux sens. Cela vous gêne que certains en empruntent dans le sens que je préconise ? Quel inconvénient voyez-vous à ce que les gens soient plus heureux au travail et que cela participe à leur bonheur dans la vie ?

        J’avoue avoir des difficultés à vous comprendre.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Monsieur l’OS expérimenté pendant un an, voici une révélation : la vaste majorité des gens travaillent pour vivre ou survivre, pas pour s’épanouir ou pour le plaisir, tout simplement parce que les leurs ne le permettent pas.

          Quelle idiotie vous allez nous sortir après, qu’il faut s’inspirer des esclaves noir-américains qui chantaient dans les champs de coton, parce que « eux, au moins, il savaient s’amuser au boulot » ?

          Vos analogies sont débilitantes, votre rhétorique digne des bacs à sable (« vous n’allez tout de même pas dire que tout le monde est malheureux au travail ? »… Pff, Ben si voyons jducac, je vais faire comme vous, je me penche sur mon année d’ouvrier spécialisé et puis je relève la vérité divine au reste du monde grâce à mon expérience qui vaut pour tout le monde en tout temps. Donc, voilà « tout le monde est malheureux au travail ». Content jducac ? Y a pas plus nul encore dans la besace jducac, du genre « vous n’allez tout de même pas dire que tout le monde est pauvre ? ») et votre idéologie est une insulte à l’intelligence humaine.

          Personne n’abonde dans votre sens parce que personne ne vous prend au sérieux, votre personnage est trop caricatural.Vous n’êtes là que pour amuser la galerie, c’est pour cela que l’on tolère vos élucubrations 😉

          Wake up cal, jducac !

      5. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        Un petit chant de cailloux pour aider Jducac.

      6. Avatar de jducac
        jducac

        @ schizosophie 9 juillet 2012 à 14:49
        Merci pour cette excellente illustration. Vous, au moins, vous avez tout compris. Quand on y met du cœur, tout est moins pénible.

  17. Avatar de Philomé
    Philomé

    et j’ai oublié de dire : les pov’ vieux , ceux qui ne votent pas à droite

  18. Avatar de pplmoko
    pplmoko

    De manière générale, l’on devrait penser l’impôt comme le prix de la liberté économique vis-à-vis de la collectivité, comme le moyen de faire circuler la monnaie dans toute la société en fonction des priorités de l’intérêt général, et comme une dette envers l’État des producteurs qui vivent de la consommation des autres. Il devrait être calculé en fonction des risques encourus par la société, et non pas sur la base des bénéfices qui les récompensent après coup, car il est particulièrement injuste de s’enrichir en commercialisant à bas prix des produits de mauvaise qualité, dangereux pour la santé ou l’environnement, ou dont la production génère de la souffrance au travail. Les activités qui, au lieu d’être source de risques, contribuent au contraire à les réduire, devraient bénéficier d’un impôt négatif. Ce serait le cas pour les services à la personne, la santé, l’éducation, la justice, la culture et, de manière générale, pour toutes activités réparatrices ou conservatrices.

    Je suppose qu’il y a une virgule après dette envers l’ état . Il faut donc lire : »une dette envers l’ état, des producteurs qui vivent de la consommation des autres.

    Comme il s’agit d’une notion faitière dans cet article je propose la rédaction suivante :
    « On devrait penser l’impôt comme le prix de la liberté économique vis-à-vis de la collectivité, comme le moyen de faire circuler la monnaie dans toute la société en fonction des priorités de l’intérêt général, et comme une dette des producteurs envers l’État puisque ces producteurs vivent de la consommation des autres.

    Est-ce exact comme formulation ?

    1. Avatar de Crapaud Rouge
      Crapaud Rouge

      S’il manque une virgule, alors il faut lui en adjoindre une seconde, comme ceci : et comme une dette, envers l’État, des producteurs qui… Votre formulation est correcte mais ajoute une donnée que je ne voulais pas mettre, à savoir que le fait que les producteurs vivent de la consommation des autres serait la (seule ?) justification de leur dette. Les producteurs vivent aussi de la qualification des salariés, laquelle est en partie le fait des institutions étatiques. Ils vivent aussi de l’ordre public, de l’existence d’un système juridique jouant plus ou moins en leur faveur, de la confiance que le gouvernement suscite dans l’avenir des affaires, de la stabilité monétaire, de la liberté de pouvoir se syndiquer, etc.

      1. Avatar de pplmoko
        pplmoko

        exact.
        je rajoute ,entre autre,

        « On devrait penser l’impôt comme le prix de la liberté économique vis-à-vis de la collectivité, comme le moyen de faire circuler la monnaie dans toute la société en fonction des priorités de l’intérêt général, et comme une dette des producteurs envers l’État puisque ces producteurs vivent , entre autre, de la consommation de tous. »

      2. Avatar de Crapaud Rouge
        Crapaud Rouge

        puisque ces producteurs vivent , entre autre, de la consommation de tous : 11 mots, alors que : « qui vivent de la consommation des autres » n’en fait que 7. Pour moi y’a pas photo. Sans compter que « de tous » n’est pas équivalent à « des autres » : elle ajoute une donnée quantitative inutile, voire discutable, dont « des autres » est dépourvue. Vous pourriez aussi mettre « des autres », mais votre « entre autre » lui a grillé la priorité…

  19. Avatar de pplmoko
    pplmoko

    J’ ai quelque problème avec le terme: « impôt négatif « .
    Le terme impôt n’ est pas auréolé d’une connotation positive , quand au terme négatif ….

    Avancer c’est aussi construire une façon adéquate de nommer les concepts de la société qui vient.

    Je lance donc un concours pour nommer le concept qui se cache derrière l’ impôt négatif ,

    Impôt c’est à dire : » la Contribution participative ou la contribution citoyenne  »
    L’impôt négatif , c’est à dire : « la contribution rétributive ou la rétribution citoyenne »

    avez-vous des propositions ?

    1. Avatar de wildleech
      wildleech

      Le poids des mots …
      La Révolution avait bien créée des « contributions directes ». Mais il n’y a même pas besoin de justifier le rejet d’un « impôt ». Tandis qu’une contribution, avec ou sans adjectif associé, appelle automatiquement à s’interroger sur son usage.
      Quand au citoyen, il a été remplacé par l’individu moins contraint par la communauté.
      Ensuite il y a la confusion entre l’État et les pouvoirs exécutif, législatif, et judiciaire. Le premier n’est qu’un outil, imparfait mais neutre. Ce sont bien les autres qui l’utilisent et influent sur son fonctionnement.

      Contribution citoyenne et rétribution citoyenne sont de bonnes appellations.

    2. Avatar de Crapaud Rouge
      Crapaud Rouge

      Très sensible à tout ce qui touche le langage, je ne pouvais pas laisser votre commentaire sans réponse. Vous parlez de concours pour nommer le concept qui se cache derrière l’ impôt négatif : c’est une excellente idée, parce que ce concept, justement, a grand besoin d’être débusqué, justifié et expliqué. Je n’ai fait que donner une forme à une idée qui se retrouve ailleurs sous d’autres formes : quand toutes ces formes se rencontreront, le mot juste viendra tout seul.

      1. Avatar de Cadavre exquis
        Cadavre exquis

        Subvention?

    3. Avatar de Youbati
      Youbati

      D’un point de vue algébrique, ça se tient très bien, pourtant, amha !

      Je m’autorise une remarque : si « rétribution citoyenne » sonne bien, il faudrait peut être faire attention à ne pas employer un terme qui consoliderait le statut de personne morale pour les entreprises. On sait ce qu’en font certaines, et non des moindres.

      Peut-être serait-il plus neutre d’expliciter la notion de récompense pour une amélioration du bien commun, du mieux-vivre ensemble ?

  20. Avatar de Un naïf
    Un naïf

    Ah la « compétitivité-emploi »… le nivellement par le bas de la pensée, puis des salaires, et enfin la misère qui semble être le seul objectif de Mme Parisot pour préserver sa position. Triste personnage qui fait pourtant école…

  21. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    Ce système existe déjà mais il est moribond : c’est le secteur public qui se fiance sur l’impôt et nourrit des fonctionnaires qui ne rapportent aucun profit.

    Je ne conteste pas que le service public ,comme on l’appelait du temps où la dominance voulait faire croire qu’il était au service de tous, soit en mauvais état mais c’est parce que ceux qui sont aux commandes et qui disent ce qu’il convient de penser de leurs décisions ont perdu tout sens stratégique.
    Le secteur public a permis le fonctionnement de l’ensemble, a, en quelque sorte graissé les rouages. Comment le travailleur pourrait-il aller travailler sans les transports du commun, comment les marchandises pourraient-elles circuler sans les routes et les autoroutes, comment les consommateurs pourraient-ils aller accomplir leur « devoir de citoyen », choisir des marchandises et leur déléguer tout pouvoir sur leurs vies, sans les efforts permanents de ce service public qui, logiquement dans le contexte des lois d’accumulation, délègue de plus en plus massivement ses pouvoirs au privé ?
    Le profit du service public, parfois qualifié d’indirect, a surtout été dissimulé.
    Le secteur public, sous la forme qu’il a pu prendre dés la fin de la deuxième guerre mondiale, forme capitaliste mâtinée de socialisme réel, est en fin de vie, mais c’est parce que le système est en fin de vie.
    On a pu voir, outre Manche, mais aussi partout ailleurs, ce que produit la privatisation du public, mais aussi les conséquences de la prévarication et de la sottise des élus par leurs capacités à faire rejoindre à leurs administrés le monde merveilleux de la Dette.
    Menacer les récalcitrants de nationalisation est très insuffisant.
    Il faut appliquer la sentence sans jugement préalable : celui-ci a déjà été prononcé.

  22. Avatar de toutouadi
    toutouadi

    Excellent et limpide…

  23. Avatar de BasicRabbit
    BasicRabbit

    Content de vous revoir, Red Toad, nous sommes si peu d’animaux ici.

    « Dissocier la main qui nourrit de celle qui emploie ». Je trouve ça génial!
    C’est d’ailleurs analogue à un principe de base de toute éducation: « la main qui caresse ne doit pas être celle qui punit ». Ma lapine, ex-médecin de PMI (protection maternelle et infantile) a vécu cet enfer de recevoir, en tant que médecin, des confidences qu’elle était tenue, en tant que fonctionnaire, de signaler à la justice…

    Perso je suis pour une société dans laquelle où « chacun » travaille le moins possible. Les corvées vite fait bien fait (il y en a, faut pas rêver) et les machines faites pour nous libérer et non pour nous asservir. Et hop, le reste du temps pour l’épanouissement personnel et collectif.
    Tout est dans le « chacun » bien sûr parce qu’actuellement une grande majorité est en esclavage au profit d’une petite classe privilégiée qui, elle, ne travaille pas du tout.

    Cette approche renverse radicalement le problème de l’emploi, la société n’acceptant provisoirement un surcroît de travail que parce qu’elle en escompte une amélioration de ses conditions de vie. En triplant chaque poste de travail (un jeune, un « force de l’âge », un vieux), on partage les corvées en renouant avec la continuité des générations et on se libère du temps pour vivre.

    On a découvert il y a longtemps que la nature inanimée cherche à se fatiguer le moins possible (principe de moindre action de Maupertuis en Physique). C’est un principe finaliste, accepté en Physique car prouvé équivalent au principe de Newton. On conjecture (Thom) un principe finaliste du même ordre en Biologie: la nature vivante évolue de manière à minimiser sa compelexité topologique.

    Les lapins et les crapauds nous montrent tous les jours que c’est comme ça qu’ils vivent. Pourquoi pas les humains? Pourquoi la finalité de l’homme ne serait-elle pas de travailler le moins possible?

    1. Avatar de kercoz
      kercoz

      @Rabbit
      //// Perso je suis pour une société dans laquelle où « chacun » travaille le moins possible. Les corvées vite fait bien fait (il y en a, faut pas rêver) et les machines faites pour nous libérer et non pour nous asservir. Et hop, le reste du temps pour l’épanouissement personnel et collectif. /////

      Vous devriez jardiner ! pour constater que vous etes complètement ds l’ erreur !
      Pourquoi découpler l’activité de vie (productive) de l’ activité de Plaisir (j’allais écrire loisir !) ?
      Ds ma vie actuelle , je « travaille » le plus possible , puisque ces activité (jardin potager , poules , cadre , toiture qui fuit ..mon activité de bookiniste …) sont plaisantes et satisfaisantes , au point ou je sui obligé de me contraindre pour quitter ce cadre pour singer le « moderne » par qqs randonnées ou escalades apres des centaines de km obscènes .
      Il me semble que séparer le temps de production de celui de plaisir participe au constructivisme ( spécialisation) …

      1. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        @ kercoz

        J’ai parlé de travail au sens de corvées…

        PS: j’habite à la campagne.

      2. Avatar de wildleech
        wildleech

        Ne prenez pas tout au pied de la lettre.
        Recherche, Production, Transport, Information, Enseignement, Organisation, etc.., travail ou loisir ?
        Là où il y a du travail, il y a peu de plaisir.
        Quand il y a du plaisir, ce n’est pas du travail.
        Donc, tout est question de conditions, et de points de vue, qui varient avec le temps.

        Maintenant, si on rétribuait le « travail » en fonction du plaisir et de la pénibilité, et non par rapport au pouvoir et aux responsabilités ?
        Nos dirigeants politiques et économiques seraient moins arrogants, et on pourrait presque se croire en Démocratie.

      3. Avatar de jducac
        jducac

        @ wildleech 8 juillet 2012 à 16:28

        Là où il y a du travail, il y a peu de plaisir.
        Quand il y a du plaisir, ce n’est pas du travail.

        On peut facilement tout changer quand on adopte une attitude positive à l’égard du travail, par exemple, en l’abordant comme un jeu consistant à gagner face aux difficultés qu’il présente. Cela conduit à les réduire et les éliminer ce qui amène à améliorer l’efficacité et donc la compétitivité.

        Alors, tout comme on prend des plaisirs aux jeux de société, on prend naturellement plaisir à travailler dans ce qui, de fait, est devenu un jeu. J’ai adopté cette attitude, aussi bien quand j’ai occupé pendant un an un poste d’OS en début d’activité professionnelle, qu’ultérieurement à divers niveaux de responsabilité. C’est donc beaucoup une question d’état d’esprit. Ça ne coûte rien et ça rapporte à tout le monde.

        Le fin du fin est d’amener ses collaborateurs à jouer dans le même type de jeu et à trouver du plaisir au travail. Ce comportement, outre qu’il procure du plaisir au travail, est également très payant au sens propre du terme, ce qui m’a permis de ne jamais avoir eu besoin de négocier une seule augmentation de salaire durant toute ma carrière.

        Il est vrai que durant mes études scolaires et professionnelles, personne ne m’avait incité à lire K. Marx et encore moins son gendre Paul Lafargue et son ouvrage phare « Le droit à la paresse »

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ jducac

          Alors, tout comme on prend des plaisirs aux jeux de société, on prend naturellement plaisir à travailler dans ce qui, de fait, est devenu un jeu. J’ai adopté cette attitude, aussi bien quand j’ai occupé pendant un an un poste d’OS en début d’activité professionnelle

          Ah oui, évidemment, 1 an d’OS, quelle expérience ébouriffante. On attend le bouquin avec impatience, on sent à l’avance que ce sera du niveau de Florence Aubenas dans Le quai de Ouistreham, sans aucun doute.

          A toutes les dames qui ont passé 35 à 40 ans à se casser le dos et les reins à récurer les parquets et les chiottes des autres et se plaignaient d’être payées avec des cacahuètes en ayant l’outrecuidance de se plaindre des conditions de travail : vous n’avez rien compris mesdames, bandes de fainéantes élevées dans le culte de Paul Lafargue que vous avez certainement lu lorsque vous avez arrêté les études en 3ème pour subvenir aux besoins de vos familles, en vous prélassant sur vos balais à rêvasser au lieu d’accroitre votre compétitivité dans la dextérité du maniement du plumeau. Puisque l’OS expérimenté qu’est jducac vous le dit : vous n’avez pas compris que c’est une « question d’état d’esprit », un « jeu ».

          Mauvaises joueuses va !

      4. Avatar de jducac
        jducac

        @ Julien Alexandre 8 juillet 2012 à 22:23
        Chacun dans la vie, est amené à faire de son mieux avec ce qu’il a, y compris avec la chance ou la malchance. Je sais à quelles personnes vous faites allusion lorsque vous évoquez les 35 à 40 ans de ménage harassant et salue le fait que vous y rendiez hommage. Ce qui nous différencie, c’est de ne pas en avoir tiré les mêmes leçons et la même philosophie de vie et partant de là, les mêmes préconisations à l’égard de ceux que le sort n’a pas favorisé.

        Des personnes telles que celles auxquelles vous-vous référez me l’ont enseigné, et j’ai pu le vérifier par ma propre expérience : il vaut mieux apprendre à pêcher à celui qui a faim que de lui donner du poisson. Je l’ai toujours fait, et continue à le faire, y compris sur le blog, parce que c’est à mon avis le plus efficace, et que cela contribue à faire mieux vivre les personnes concernées, dans la dignité, dans une insertion sociale satisfaisante et, tout compte fait, dans le bonheur simple.

        C’est probablement nettement mieux que d’amener les personnes insatisfaites de leur sort à être jalouses, aigries, haineuses du seul fait qu’elles n’ont pas su trouver, ou qu’on n’a pas su leur faire découvrir la voie qui mène au bonheur en apportant amoureusement quelque chose aux autres, par son travail.

        Oui, donner un peu du meilleur de soi, même quand on est chargé de faire le ménage, ou un travail d’OS qui doit bien être fait par quelqu’un, c’est déjà rendre le travail plus plaisant.

        Oui, j’ai été heureux au travail, tout comme mes parents qui ont pourtant trimé dur dès l’âge de 13 ans. Ils m’ont enseigné comment on pêche le meilleur poisson, celui du bonheur simple, en veillant surtout à rejeter le mauvais, le poison de la haine de ceux qui, eux, ont eut la chance de trouver la voie en s’en donnant un peu la peine.

        Et vous voudriez me ridiculiser, pour me décourager de donner cette recette aux autres? On m’a aussi appris à tenir bon, un peu comme le « je maintiendrai » cher à Paul Jorion. Alors courage ! Je ne suis pas prêt à lacher.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ jducac

          blablabla. Personne ne vous a parlé de faire l’aumône aux Bangladais.

          C’est fou quand même jducac cette propension à tout ramener à vous et votre expérience personnelle, l’alpha et l’omega de la pensée moderne.

          J’avoue, j’ai joué petit bras avec la statue : c’est un phare qu’il faut vous ériger, afin que votre petite expérience personnelle d’OS pendant 1 an éclaire l’humanité. On essaiera de le faire à la taille de votre égo… si on trouve assez de pierres.

      5. Avatar de jducac
        jducac

        @ Julien Alexandre 9 juillet 2012 à 11:03
        C’est quand même fou que vous cherchiez systématiquement à ternir mon image. Laquelle n’a pas grande importance.

        C’est fou quand même jducac cette propension à tout ramener à vous et votre expérience personnelle, l’alpha et l’omega de la pensée moderne.

        Faire part de son expérience, et élargir le référentiel de réflexion des lecteurs du blog, ce serait néfaste selon-vous ? Vous pensez que c’est pour me mettre en valeur ? Vous vous trompez.

        A force de vous acharner à mettre en cause ma personne, au lieu de vous en prendre aux idées et conclusions que je tire d’expériences vécues, vous tendez plutôt à révéler les faiblesses de vos argumentaires, face aux miens. Essayez donc de seulement vous en prendre aux idées que j’avance, cela constituera probablement une bien plus grande valeur ajoutée au débat.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ jducac

          @ Julien Alexandre 9 juillet 2012 à 11:03
          C’est quand même fou que vous cherchiez systématiquement à ternir mon image. Laquelle n’a pas grande importance.

          C’est fou quand même jducac cette propension à tout ramener à vous et votre expérience personnelle, l’alpha et l’omega de la pensée moderne.

          Faire part de son expérience, et élargir le référentiel de réflexion des lecteurs du blog, ce serait néfaste selon-vous ? Vous pensez que c’est pour me mettre en valeur ? Vous vous trompez.

          A force de vous acharner à mettre en cause ma personne, au lieu de vous en prendre aux idées et conclusions que je tire d’expériences vécues, vous tendez plutôt à révéler les faiblesses de vos argumentaires, face aux miens. Essayez donc de seulement vous en prendre aux idées que j’avance, cela constituera probablement une bien plus grande valeur ajoutée au débat.

          Blablabla, toujours la même rhétorique de cour d’école à deux balles. Vos « arguments » (je mets des guillemets, parce que parler d’arguments est capillotracté), ils sont démontés à longueur de temps sur ce blog et ailleurs. Je les ai déjà résumés par ailleurs en démontrant toutes les contradictions de toutes vos propositions. Vous vous en foutez, ce qui compte pour vous, c’est d’ânonner à longueur d’année les mêmes poncifs éculés au son du clairon : « Moi, moi, moi, mon expérience, ma vie, mes principes ». Cela relève de la psychanalyse cher ami.

      6. Avatar de Kercoz
        Kercoz

        Vous etes sortis du débat qui me parait pôurtant important :
        Qd on s’active pour créer , ameliorer ou entretenir son cadre de vie , on n’a pas l’impression de travailler …qd on se fait une table , on a envie d ‘en sculpter le bord , …meme sans fumer un joint (quoique ça aide!) …..qd je m’assieds ds mon potager (je potage assis methode Lespinasse , sur buttes) , avec un apero ou un café je gère ce qui est a portée de main en interaction avec le jardin …plaisirs et contraintes : le merle qui s’approche de plus en plus pres , encore des carottes a manger car elles veulent monter , donc un chou en sus pour degager un metre carré , et pouvoir repiquer une courgette en surnombre remarqué ds un semi ….. Je ne vous le fais pas bucolique , juste je veux dire que je n’ai pas l’impression de « travailler » .
        Mais j’ai fait les memes conneries que les autres : 500 bornes le We pour grimper un bout de cailloux aux Riglos
        http://www.tvmountain.com/video/escalade/7869-mallos-de-riglos-escalade.html
        (moi j’mets des chaussures !)…ouais c’est sympa , mais en fait qd c’est souvent , on vit par procuration , juste pour faire comme sur le magasine , déguisé en décath§lon .
        (Pour les zamateurs, Zulu Demente , je me l’ai faite . Le 7b c’est juste la derniere longueur…tirable au clou en 5+ …les 4 premieres longueurs sont en 6B , et juste pour la longueur de 50 m chacune ..en réalité 5+/6a obligatoire …donc faisable en réversible pour un mulot comme moi avec un pote de calibre sup ou un guide …Peut etre la plus de la « Visera » (falaise de droite entierement deversante ..leger devers sauf le haut ou ça penche sévère mais les points sont tres proches).

      7. Avatar de jducac
        jducac

        @ Julien Alexandre 9 juillet 2012 à 15:06
        Vous ne pouvez quand même pas nier que le travail occupe normalement une bonne partie de la vie, et que si on le prend comme un jeu, on rend sa vie plus agréable. Je ne suis pas le seul à le penser et je m’en réjouis, car le jeu est un signe de jeunesse.

        LA JEUNESSE
        »La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort.
        On ne devient pas vieux, pour avoir vécu un certain nombre d’années, on devient vieux pour avoir déserté son idéal.
        Les années rident la peau, renoncer à son idéal ride l’âme….Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui lentement nous font pencher vers la terre et devenir poussière devant la mort.
        Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille. Il demande comme l’enfant insatiable : et après ? Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie.
        Vous êtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que vos doutes. Aussi jeune que votre confiance en vous-même, aussi jeune que votre espoir, aussi vieux que votre abattement.
        Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif. Réceptif à ce qui est beau, bon et grand. Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini. Si un jour votre cœur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme. Puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard. »
        ….Général Mac Arthur.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Vous ne pouvez quand même pas nier que le travail occupe normalement une bonne partie de la vie, et que si on le prend comme un jeu, on rend sa vie plus agréable.

          Merci de cette contribution, ô toi phare descendu du haut de ton expérience éclairer la pauvre piétaille, véritable rupture épistémologique dont la force de l’évidence raisonne encore dans mes pensées. Dans le même ordre d’idée, on pourra désormais postuler que la vie, c’est plus sympa quand on est pas mort, que c’est mieux quand il fait beau plutôt que quand il pleut, que ne pas avoir mal est préférable à la douleur et que l’amour conjugal c’est mieux à deux.

          Permettez-moi de rajouter qu’il n’y a qu’ensemble qu’on réussira à être plusieurs, et qu’après tout, on est pas là pour être ici.

          Le monde saura-t-il seulement un jour apprécier la profondeur de votre expérience d’OS pendant un an ? Y-aura-t-il seulement assez d’années avant l’extinction du soleil pour que l’humanité réalise la portée du changement de paradigme qui vient de s’opérer devant nos yeux innocents, aveuglés par la clarté d’une pensée transcendante ? Il est permis d’en doute, le monde n’est pas près.

      8. Avatar de Maxfriend
        Maxfriend

        @ jducac

        Vous ne pouvez quand même pas nier que le travail occupe normalement une bonne partie de la vie, et que si on le prend comme un jeu, on rend sa vie plus agréable

        Mon cher jducac,
        Je vous invite à mon « jeu » de demain, qui comme aujourd’hui, consiste à monter d’un étage 400 kg de dalles de granit, 500 kg de mortier, à poser tout cela dans les règles de l’art, à la massette et à genoux.
        Venez, je vous assure, on se marre !
        Je pense que tendinite, claquage musculaire, névralgie ne vous font pas peur, puisqu’on ne fait que « jouer »
        Ah oui, c’est génial, ils ont prévu 28° à l’ombre demain sur mon chantier plein sud,…mais de l’ombre, y’en pas…

      9. Avatar de taotaquin
        taotaquin

        @ Jducac:

        « L’homme est un être de désir. Le travail ne peut qu’assouvir des besoins. Rares sont les privilégiés qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant au premier. Ceux-là ne travaillent jamais. »

        (Henri Laborit)

        La majorité des gens sont forcés au travail. Vous nous parlez exclusivement des autres.

  24. Avatar de Delphin
    Delphin

    « Inscrire la « liberté d’entreprendre » dans la constitution en est la clé de voute. »

    Liberté d’entreprendre, si elle n’est pas, en fait, comme c’est souvent le cas, la nuisibilité d’entreprendre.

    Le baron Bic, par exemple, n’aurait pas dû avoir la liberté d’entreprendre la fabrication de briquets jetables…

    Delphin

    1. Avatar de BasicRabbit
      BasicRabbit

      Je remets ici la fin d’un article de Thom que je viens de poster à kercoz dans la file « le temps qu’il fait ».

      Décourager l’innovation

      Les sociologues et les politologues modernes ont beaucoup insisté sur l’importance de l’innovation dans nos sociétés. on y voit l’indispensable moteur du progrès et -actuellement [années 1980]- le remède quasi-magique à la crise économique présente; les « élites novatrices » seraient le coeur même des nations, leur plus sûr garant d’efficacité dans le monde compétitif où nous vivons. Nous nous permettrons de soulever ici une question. Il est maintenant pratiquement admis que la croissance (de la population et de la production) ne peut être continuée car les ressources du globe terrestre approchent de la saturation. une humanité consciente d’elle-même s’efforcerait d’atteindre au plus vite le régime stationnaire (croissance zéro) où la population maintenue constante en nombre trouverait, dans la production des biens issus des énergies renouvelable, exactement de quoi satisfaire ses besoins: l’humanité reviendrait ainsi, à l’échelle globale, au principe de maintes sociétés primitives qui ont pu -grâce, par exemple’ à un système matrimonial contraignant- vivre en équilibre avec les ressources écologiques de leur territoire (les sociétés froides de Lévi-Strauss). Or toute innovation, dans la mesure où elle a un impact social, est par essence déstabilisatrice; En pareil cas, progrès équivaut à déséquilibre. Dans une société en croissance, un tel déséquilibre peut facilement être compensé par une innovation meilleure qui supplante l’ancienne. On voit donc que notre société, si elle avait la lucidité qu’exige sa propre situation, devrait décourager l’innovation. Au lieu d’offrir aux innovateurs une « rente » que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l’innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n’apporterait qu’une satisfaction esthétique éphémère -à l’inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l’emprise de l’homme sur l’environnement). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction. Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l’efficacité technologique, les inévitables corrections à l’équilibre entre l’homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques.

      1. Avatar de kercoz
        kercoz

        En jouant sur le plaisir immédiat , en réalité , les « innovations » servent TOUJOURS le système plus que l’individu (Système au sens organicisme ou entité globale émergente) .
        «  »Tout gain de productivité s’obtient par une perte d’ humanité » .
        Les interets du système divergent de ceux des individus depuis pas mal de temps …A terme , la complaisance ne peut cacher l’echec des civilisations, malgres l’aveuglement des chromes ( pyramides , clio ou portables) . L’individu perd de plus en plus de consistance.

      2. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        @ kercoz
        L’info a été inventée. On ne peut pas la désinventer. Il faut faire avec, autrement dit il faut s’adapter. Que cela nous plaise ou non. Moi ça ne me plait qu’à moitié: internet oui, Big Brother non.

      3. Avatar de wildleech
        wildleech

        « L’individu » s’isole lui même quand il cesse de se définir comme citoyen.

      4. Avatar de Kercoz
        Kercoz

        @Basic :
        Pour l’ informatique , en cas de délitement econo energetique tres probable , je serais partisan de tenter de la conserver ……
        J’ai du mal a prouver mon point de vue sur ce point de débat , mais il me semble que débarrassé des parasites énergétiquement tres couteux (films, musique , pub …en general le coté ludique) , l’informatique peut etre un outil d’économie energetique .
        La thèse a soutenir serait que si le système info , par ex , necessite 1 centrale , elle va en économiser 40……du fait que l’ info se substitue au déplacement humain ( cours , information, commerce, documentation……) et que c’est le déplacement humain qui est energetiquement couteux , beaucoup plus que le transport de matos .
        Je ne suis pas anti techno ! l’eau sous pression au robinet necessite tres peu d’energie (surtout pour fabriquer le tuyau) …..mais il est des chiffres incontournables , ceux de la baisse d’esclaves disponible (kw) .

      5. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        @ kercoz
        Je suis pour le côté « mise en réseau », ce qui semble être ce qui suffit pour les gains énergétiques dont vous parlez.
        Je suis contre l’utilisation « Big Brother privé » comme le font actuellement les financiers, les assureurs, le système de santé, etc. A l’extrême rigueur un « Little Brother » soumis à un strict et réel contrôle démocratique (à l’extrême rigueur car ça commence toujours avec des bonnes intentions pour se terminer toujours de la même façon).

      6. Avatar de louise
        louise

        @kercoz et @basic
        Internet est, ama, une des choses fondamentales à conserver, surtout en cas de problème majeur.
        C’est la façon la plus rapide de faire circuler les infos à l’échelle planétaire avec un coût minimum, comme le souligne kercoz.

  25. Avatar de BRL
    BRL

    Les subventions aux agriculteurs, versées en fonction de leur production, sont aussi un impôt négatif : l’idée n’est donc pas neuve, seulement mal exploitée.

    Très mal exploitée, dans le cas des subventions agricoles, quand on sait qu’elles vont essentiellement aux agro-industriels, et non aux paysans, aux rares jardiniers de l’Eden. La France est accro(c) à l’agro-industrie puisque les 10 % de vampires qui la composent fournissent 90 % de la production nationale, au prix d’une mort des sols. Le pire est que ces vampires insatiables trouvent le moyen, dans un syndicat comme la FNSEA, d’agréger à leur lobbying la majorité des petits exploitants/exploités. Peut-être parce que les derniers rêvent de s’égaler aux premiers. Quand on se réclame des « exploitants », fussent-ils « petits », on annonce la couleur du type de mise en valeur auquel on aspire.

    Pour le reste, l’analyse est juste, juste également la préconisation de séparer le salaire et ses utilisations.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      BRL,

      Très mal exploitée, dans le cas des subventions agricoles, quand on sait qu’elles vont essentiellement aux agro-industriels, et non aux paysans, aux rares jardiniers de l’Eden. La France est accro(c) à l’agro-industrie puisque les 10 % de vampires qui la composent fournissent 90 % de la production nationale, au prix d’une mort des sols.

      Faut pas pousser, la réalité suffit.

      En moyenne sur les années 2004 à 2006, la part des subventions dans le revenu dépasse très nettement 100 % pour les exploitations spécialisées en production de céréales,
      oléagineux et protéagineux, en production bovine orientée vers la viande et en production
      ovine, contre moins de 10 % pour celles de maraîchage, fleurs et viticulture d’appellation.
      En 2006, 20 % des exploitations perçoivent 43 % de l’ensemble des aides.

      43 % des subsides pour 20 %, pas 90 pour 10…
      Dans le détail et pour 2006, le total des primes et subventions par exploitation agricole professionnelle en 2006, c’était entre 43 000 euros pour les grandes cultures (céréales et cultures industrielles) et 3 400 euros pour le maraîchage, fleurs, horticulture (3 800 pour les vins AOC)…
      http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/revaind09g.PDF

      1. Avatar de BRL
        BRL

        Vigneron, vous allez trop vite. Je ne parlais pas, dans le rapport des forces que j’établissais, de la répartition des subventions, mais de la production. Je me corrige avec les chiffres de 2010 (Source : Agreste Primeur, n°272, décembre 2011) : les grandes exploitations (plus de 100000 euros de Production Brute Standard) assurent 80 % du potentiel de production. Les 20 % restants se partagent entre les moyennes exploitations, 17 % (PBS comprise entre 25000 et 100000 euros) et les petites, 3% (PBS < 25000 euros). Si vous ramassez dans un même panier petites et moyennes exploitations, vous avez l'essentiel des actifs. Je ne pense pas être loin du rapport que j'indiquais de mémoire. Maintenant, des vampires, vous en trouverez aussi parmi les moyens exploitants, mais m'est avis que le gros de l'hémorragie subventionnante leur échappe. Faites parler vos chiffres, si vous en avez de plus fraîchement démoulés. Je vous donne les miens.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Non BRL, les « grandes » et moyennes exploitations (classées non pas en terme de surface mais de produit brut standard, d’où la sur-représentation dans les grandes exploitations des exploitations de cultures et élevages hors-so maraîchage, horti ou de viticulture, très intensives) représentent près de 64 % du total et surtout plus de 600 000 emplois directs à plus de 2 UTA part exploitation contre moins de 100 000 pour les petites à une demi UTA.

  26. Avatar de Cyberpipas
    Cyberpipas

    Ami batracien, permettez-moi quelques remarques.

    À propos de la dissociation salaire/dépense par le crédit:
    je te donne de l’argent, tu en fais ce que tu veux, je te demande seulement de me le rendre.
    Je te demande seulement de m’en rendre beaucoup plus aurait été plus approprié: l’obtention d’un crédit n’est pas un don, c’est déjà une dépense, il s’agit d’acheter de l’argent à un marchand de sous…
    Surtout, l’utilisation de cet argent (trop cher!) n’a que la marge de manoeuvre que lui accorde la censure. Tu n’en fais donc pas ce que tu veux. Dans une économie capitaliste, l’Etat promulgue des lois capitalistes, la justice rend une justice capitaliste, les forces de l’ordre maintiennent un ordre public capitaliste. Ta dépense a tout intérêt à aller là où le capitalisme (de marché ou d’Etat) l’attend, sinon c’est au pire la prison capitaliste qui t’attend, toi.

    La dissociation salaire/utilisation ne vaccinerait pas le système contre la domination.

    il est particulièrement injuste de s’enrichir en commercialisant à bas prix des produits de mauvaise qualité, dangereux pour la santé ou l’environnement, ou dont la production génère de la souffrance au travail. Les activités qui, au lieu d’être source de risques, contribuent au contraire à les réduire, devraient bénéficier d’un impôt négatif.
    Je resterait circonspect quant à l’efficacité d’un bonus/malus fiscal. Je crains très fortement qu’il ne suffise à endiguer les torrents de breloques toxiques qui nous submergent. Vous me direz je m’en fous, je suis amphibien. Et je vous répondrai que le problème est certainement à traiter en amont, avant que le mal ne soit fait. Lors de la définition des besoins et de l’expression de la demande.
    Aujourd’hui la demande n’est audible qu’en terme de solvabilité: vous n’avez pas d’argent, c’est donc que vous n’avez pas de besoins. Demain la production des entreprises collectives sera directement soumise aux votes des consommateurs/producteurs.
    Nul besoin d’ersatz du principe pollueur/payeur, qui comme vous l’observez est en pratique payeur/pollueur (j’ai les moyens et je vous emmerde).

    Enfin, je ne vous félicite pas pour être parvenu à écrire avec tant de proximité les flemmards ne toucheraient rien et le pouvoir d’attribuer ou refuser un revenu est la transposition de celui de vie ou de mort dont les nobles disposaient jadis

    Dans un système post-capitaliste, le salariat est tenu pour quantité négligeable. Ce rapport social d’enrôlement est obsolète, non pas car la dissociation salaire et utilisation du salaire s’est produite, mais parce que le revenu, enfin inconditionnel, a été dissocié du travail. C’est la fameuse allocation universelle.

  27. Avatar de BasicRabbit
    BasicRabbit

    « Pour le reste, l’analyse est juste, juste également la préconisation de séparer le salaire et ses utilisations. »

    ça fait un peu annotation de copie. Il ne manque plus que la note! 🙂

    1. Avatar de BRL
      BRL

      Hé, hé. Une note ? Un ut, peut-être ? Un ut majeur façon upperc-ut… Je me vois déjà professeur avant même d’enseigner. Présomption ou entrée en douceur dans le rôle ? La tonalité du billet me plaît, voilà tout.

  28. Avatar de Fredo
    Fredo

    Welcome back batracien !

  29. Avatar de BasicRabbit
    BasicRabbit

    « Prédateurs et accapareurs, ce sont les héritiers en ligne directe du mâle dominant qui propage ses gènes. »

    Garder sa place est, je crois, la préoccupation principale de ceux qui ont une place qu’ils considèrent comme confortable. Ce qui amène immanquablement ceux qui sont au pouvoir à un auto-enfermement, à une sclérose. Ce pouvoir-ci ne fait ama pas exception. Mais ce qui est piquant c’est que c’est un pouvoir ultra-libéral qui encourage, prône, que dis-je exige, l’adaptation de tous à tous les niveaux,…, sauf le sien.

    On sait que, selon le dogme néo-darwinien, seul le germen peut transmettre ses gènes à la descendance.

    René Thom:
    1) « On ne pourra que s’étonner, dans un futur pas tellement lointain, de l’étonnant dogmatisme avec lequel on a repoussé toute action du soma sur le germen, tout mécanisme lamarckien. »
    2) « Les situations qui régissent les phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l’évolution de l’homme et des sociétés. »

    Gueux somatiques, à vos fourches!

    Charles Melman (lacanien) dans « L’homme sans gravité »:
    « La barbarie consiste en une relation sociale organisée par un pouvoir non plus symbolique mais réel. […] Est-ce que vous connaissez une seule des grandes manifestations récentes d’exercice du pouvoir dans notre monde qui ne soit pas une manifestation de la barbarie? »

    Kercoz m’a conseillé une émission toute récente sur France Q sur la démocratie dans les monastères bénédictins. J’y ai vu la subtilité du système qui fait que l’abbé, se réfugiant derrière Saint Benoît qui, lui, a eu la révélation divine (ou plutôt dont « la foi » fait croire qu’il l’a eue), arrive à contenir ses troupes: c’est magique!
    Tout à fait, ama, d’actualité en replaçant « Dieu » par « Hasard », Saint Benoît par Friedman ou Hayek, l’abbé par Margaret Thatcher (ou Laurence Parisot)…

    René Thom: « la géométrie euclidienne classique peut être considérée comme une magie. […] J’aimerais énoncer la réciproque: toute magie, dans la mesure où elle réussit, n’est-elle pas une géométrie? »

    Toute organisation sociale, pour réussir, ne doit-elle pas nécessairement être une magie?

  30. Avatar de moneyistime
    moneyistime

    çà me rappelle une péche à la grenouille . Une grenouille c’est trés béte et facile à attraper . Au bout d’une ficelle accrochée à un baton vous nouez un petit bout de chiffon que vous agitez , la grenouille , du moment que çà s’agite prend çà pour un insecte , elle le gobe et ne lache pas .
    Du coup vous ramenez la grenouille dans votre cabas .
    Saissisant , c’est la maniére dont s’y prend un serpent . Il agite la langue et dréssé oscille de droite à gauche pour piéger la grenouille , affollée , elle ne sait plus quoi faire et hurle de désespoir , jusqu’à ce qu’elle se jette elle méme dans la gueule du serpent .
    Dette/Revenu . Qu’est ce que çà peut bien me faire que mes revenus baissent si les prix baissent encore plus vite et que je puisse acheter plus avec moins ?
    Qu ‘est ce que çà peut bien me faire d’étre superendétté , si ma dette a servi à mes procurer des revenus supérieurs ?
    Le pb implicite mais pas explicité , c’est que cette dette a été consacrée principalement à de l’immo ( qui n’est pas un moyen de production mais un moyen de consommation, une dépense de luxe pour forcer le trait ) , par suite la production ne s’est pas accrue , au contraire ,
    et les revenus doivent acheter plus cher , avec plus de dette .

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Le pb implicite mais pas explicité , c’est que cette dette a été consacrée principalement à de l’immo

      Vous causez pour la France de la minable dette immo des ménages, 50 % du pib ? Mais c’est pas le problème là. Le problème c’est les locataires qui s’en sortent pas. c’est la dette des entreprises, qui n’est pas spécialement « de consommation » que je sache. C’est la dette publique qui elle non plus n’est pas par essence ou destination particulièrement « consumériste », non ?

      1. Avatar de moneyistime
        moneyistime

        Il y a un rapport , cher Vigneron . Entre les locataires qui s’en sortent pas et le prix de l’immo .
        Entre la dette publique et le renchérissement des terrains par une politique restrictives des collectivités locales (par le biais des plans d’urbanisme) et leur financement .
        En outre SI la dette de l’état est ‘consumériste’ , elle l’est et de loin , ce ne sont pas les dépenses d’investissements ou d’infrastructures qui la creuse. La dette des entreprises çà demande un examen , çà dépend desquelles et pourquoi , en France ce n’est vraiment pas un pb .
        Anecdote : rien que les retraites des fonctionnaires çà represente 1000 milliards d’euros .
        Autant que la dette officielle , bien que non comptées dans cette dette . Pourtant ces retraites ne sont pas réglées par les cotisations des fonctionnaires , çà ne les couvrent pas…et de loin .
        En outre il fut un temps où ces retraites était inscrites au ‘grand livre de la dette publique’ , c’est à dire qu’elles devaient étre réglées en priorité , elles ne le sont plus (sauf démarche personnelle du fonctionnaire) , parce le ‘grand livre de la dette ‘ est aujourd’hui considéré comme désuet ( là comment ne pas rire !) .
        Si vous examinez le montant de la dette cumulée de l’état depuis qu’elle s’accumule , vous ne pouvez qu’étre frappé par le fait qu’elle correspondt exactement aux dépenses sociales , ce qui fait dire à certain qu’à l’opposé des states nous avons substitué un endettement d’état à l’endettement des ‘particuliers’ , le pb c’est que maintenant nous cumulons les deux .

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        money time, les dépenses d’éducation, c’est d’la consommation ?

        Si vous examinez le montant de la dette cumulée de l’état depuis qu’elle s’accumule , vous ne pouvez qu’étre frappé par le fait qu’elle correspond exactement aux dépenses sociales

        ??? Kesseucécensédire ? 450 milliards les dépenses sociales, 22,5 % du pib. l’en faut quatre années de dépenses sociales pour « correspondre » à la dette cumulée.

      3. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        @vigneron
        « money time, les dépenses d’éducation, c’est d’la consommation ? »

        Et donc c’est pour ça qu’on peut dépenser sans compter ? La politique du « toujours plus » en matière d’éducation, si on la confronte aux résultats, devrait être arrêtée immédiatement. Sur un autre article un intervenant signalait sa situation de rmiste alors qu’il a de gros bagages scolaires (sciences humaines). Quel coût, pour la société, de former des milliers de jeunes aux sciences humaines sans aucun espoir de leur trouver un emploi à la hauteur de leurs ambitions intellectuelles ?

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