Billet invité. J’ai modifié la première phrase du billet à la demande de D.B. lui-même.
Lecteur assidu du blog de Paul Jorion, de ses livres, de ses conférences et prof (des universités, c’est-à-dire permanent et non vacataire) à Sciences Po, je me dois donc de réagir aux approximations de certains des commentaires à son Sciences Po et autres symboles d’ancien régime. Oui, Sciences Po fonctionne comme un symbole, et c’est pour ça que tous se jettent sur cet os à ronger du rapport de la cour des comptes. Car je vous invite à aller voir les rapports qu’elle a faits sur les autres grandes écoles, et aussi à observer ce qui se passe réellement dans les universités et vous verrez que les « scandales » de ce type sont légion (ex : décharge horaire de profs) mais personne n’en parle, étonnant, non ? Sauf sur un point qui reste unique, la rémunération de feu son directeur et les bonus. Ce qui a précisément mis le feu aux poudres, il y a un an sur médiapart. Là effectivement, nous avons un symbole de l’intoxication générale des élites de ce pays à cette démesure des rémunérations, à la comparaison à tout prix avec les meilleurs (les plus payés) du monde entier, qui justifie tous ces excès. Pour avoir cotoyé R. Descoings, que j’admirais sincèrement comme un grand visionnaire, j’ai été choqué par cette hubris, et je le lui ai dit, en public d’ailleurs, mais courtoisement, avec amitié, quand d’autres évitaient et évitent encore d’affronter cela en face. Mon diagnostic a été rapidement fait quand j’ai vu la composition de la commission des rémunérations où Pébereau, Schweitzer côtoyaient Ladreit de la Charrière de l’agence Fitch. Tous ces gens vivent dans un autre monde, ont perdu tout sens des réalités en dehors de leur trésor et y ont entrainé Richard Descoings en le persuadant qu’il n’y avait aucun problème à être payé à ce tarif dans un établissement d’enseignement supérieur en grande partie public, puisque l’étalon était désormais les grandes institutions mondiales, voire même les CEO des grandes entreprises, eux-mêmes totalement intoxiqués à la course aux rémunérations délirantes par seul souci de s’étalonner. La folie financière a frappé en effet aussi à la tête de cette école. Et il aurait fallu reconnaitre ces torts immédiatement, supprimer cette commission dont tout le monde ignorait l’existence et renvoyer Pébereau et les autres à leur monde. Si cette dérive fut possible, c’est qu’en effet les procédures ne furent jamais suffisamment claires à Sciences Po et dès mon arrivée j’avais fait des recommandations écrites dans ce sens. Mais allez observer les autres universités ou écoles (et j’ai fait des rapports du même type ailleurs, qui ne servent à rien, c’est vrai) : lorsque les procédures existent, tout le monde prend un malin plaisir à les contourner par des arrangements, qui désagrègent le sens de l’institution. Dans certains cas, on peut le comprendre, car on confond procédure qui possède un sens institutionnel avec la bureaucratie tatillonne, et tous mes collègues universitaires aimeraient avoir la souplesse de fonctionnement que nous permet cette double entité, publique et privée. Mais oui, il faut aussi des contrôles, des gardes-fous et de l’explicitation à tous les étages.
Tout le reste des critiques qui sont avancées n’ont aucun fondement. La sélection sociale fonctionne dans tout l’enseignement supérieur et a précisément été corrigée par le modèle économique original de Sciences Po pour en limiter les effets. Sciences Po bénéficie de droits d’inscription élevés pour ceux qui ont les moyens de les payer et notamment pour les étrangers, ce qui lui permet de générer un système de bourses bien plus important que dans toutes les grandes écoles. La logique de marché n’a pas encore envahi Sciences Po contrairement à la plupart des universités américaines avec la valeur que l’on connait à leurs notes. De plus, Sciences Po offre une formation non centrée sur la gestion, très différente de celles des écoles de commerce et de management qui ont produit la génération de managers qui font les malheurs de nos entreprises actuellement. Mais tout cela ne permet pas d’évacuer notre responsabilité d’enseignants partout où nous sommes, je dis bien partout : comment avons-nous pu contribuer à former des dirigeants actuels aussi bornés, aussi peu visionnaires, aussi avides ? Pour changer cela, nous innovons en matière de recherche et de pédagogie et c’est pour cela que Bruno Latour s’exprime de façon passionnée, car son projet théorique qui nous sortirait des fantasmes modernes débouche sur des méthodes pédagogiques aussi différentes. Et il s’inquiète de voir tous ces potentiels, toutes ces réformes, balayés par cette curée. Si la crise de Sciences Po sert à mettre en lumière cette nécessité d’une profonde refonte de nos méthodes de formation, partout, ce sera déjà un bon résultat qui pourrait déboucher sur une génération qui se défie des promesses fallacieuses des algorithmes financiers et qui veut rompre avec cette économie d’opinion et de prédation. À condition de ne pas se donner bonne conscience en criant avec les loups contre Sciences Po, quand dans le même temps, on fait tout pour y envoyer ses enfants !!
245 réponses à “SCIENCES PO : RÉPONSE À PAUL JORION, par Dominique Boullier”
Merci monsieur Boullier, j’attendais un peu une intervention de votre part, surtout après le papier de Latour. Mieux qu’une intervention vous nous offrez un éclairage, un éclaircissement, une lumière. Les paquebots aspirent et inspirent décidément de drôles de choses lorsqu’ils coulent.
Oui, au sujet de Bruno Latour, je n’ai pas de recul, et pas de connaissance de critiques dans le monde des Sciences humaines.
Le fond et la forme sont des plus séduisants (le Cogitamus récent, par exemple).
Y aurait-il un côté « tout changer pour que rien ne change » ?
En quoi le type de décalage qu’il introduit ne serait pas une ouverture d’esprit intéressante ?
J’ai aussi plus ( heureusement ) appris en lisant l’intervention de Latour qu’en consultant le site de Sciences Po .
PS : Vigneron ancien de Sciences Po ?
Vigneron poli en tout cas, inhabituellement poli, et tout d’un coup.
Pour dire le moins. 😉
J’ai de la sympathie pour ce Boullier là, pour ce qu’il dit évidemment, la et ailleurs, ses engagements. La chose est assez rare, certes.
@Vigneron
Ce qu’il dit là ou rien, franchement… Enseigner autrement : non mais quelle blague ! Ce n’est pas d’une énième méthode que l’Université à besoin, c’est de ne pas laisser filer des enseignants sans méthode mais avec un contenu, de l’âme, du courage, un parcours asymétrique, moins de vanité, de curriculum vitae médiatique à rallonge et d’ambition personnelle.
Sciences Po a gardé Jorion ? Non. Ben voilà, tout est dit.
Martine,
+1
je me souviens avoir eu entre les mains un bouquin ( un peu compliqué pour moi, mais quand même…) de George Steiner évoquant ce qu’était l’enseignement, la passation ..
Maîtres et disciples, NRF Essais, Gallimard, 2003
(titre original : Lessons of the Masters, 2003)
et petite citation de G.Steiner:
« J’ai eu de la chance avec mes professeurs. Ils m’ont laissé persuadé que, sous sa forme la plus haute, la relation de maître à élève est une allégorie en acte de l’amour désintéressé. » (Errata. Récit d’une pensée)
« contenu, âme et courage », voilà ce qui manque actuellement terriblement …mais les enseignants sont le reflet de la société, et vont rarement à contre-courant ( la société est verrouillée)
nous avons connu des professeurs (assez rares), au collège, au lycée et à la fac, dont le cours était si pleins, et le désir de transmission si fort, qu’ils ouvraient des champs insoupçonnés et infinis … c’était des personnes qui aimaient éveiller l’autre, et qui provoquaient une sorte de jubilation… et non carriéristes ( tout-à-fait libres, au sein même d’un programme ) : reconnaissance éternelle envers ces quelques professeurs … et oui, aussi en cours magistral ( avant 68) : le fond et le contenu était donné, mais ensuite, les questions fusaient collectivement ou individuellement …et il y avait toujours du temps en plus pour les questionneurs … des cineclub organisés le jour de repos, avec conférence avant, et débat ensuite ! …
mais, encore il y a quelques années, j’ai vu la même passion ( et avec quel art, car les étudiants venaient de tous les champs possibles, et de niveaux différents ) chez des enseignants du C.N.A.M., et la même disponibilité …
là encore, le C.NA.M., issu de la Révolution Française, lieu d’éducation pour tous ( quel plus bel idéal !) a été pris dans les rêts de TINA …les carriéristes s’y sont immiscés …le pognon règne en maître … les « vrais » enseignants sont en souffrance .
Pour avoir suivi les cours de Bruno Latour dans une autre grande école, où son directeur de l’époque faisait figure de précurseur des méthodes d’enseignement de M. Descoings, avant de se retrouver écarté de manière plus diplomatique dirons-nous,
J’ai retenu deux choses :
– D’une part que la sociologie qu’enseigne Bruno Latour tendrait plutôt à nous prouver qu’il est illusoire de prétendre réformer de tels paquebots (pour une fois que je suis d’accord avec Vigneron, ça se fête !)
– D’autre part que les méthodes d’enseignement modernistes qui prétendent imprimer dans le chef des élèves que le monde est plus divers et varié qu’ils ne le croient devraient plutôt viser le corps enseignant et les anciens élèves.
Sciences Po n’est pas un paquebot,
mais une péniche échouée avec l’eau du bain.
Réfutation confuse et inutile, axée fondamentalement autour du « je ne suis pas du même tonneau que les autres et j’ai pris des positions qui le prouvent; donc Sciences Po n’est pas ce que vous dites. » Une argumentation d’assiégé. Vous défendez mieux votre image que celle de Sciences Po. Certains geôliers de la Bastille avaient eux aussi émis des vœux libertaires et de Launay lui même était un bon bougre nous dit on, ce qui n’a pas empêché la forteresse de tomber pour ce qu’elle était, le symbole d’un pouvoir corrompu, élitiste et décadent. Paul Jorion a le mérite de dire et d’illustrer tout ça très clairement. La lucidité et l’audace, bref le caractère survivront à Sciences Po.
Paul et son miroir … Vigneron !
D’accord, pour une fois, tant avec Dr Jekyll qu’avec Mister Hide pour considérer que Science Po (idéalement personnifiée par Descoings) est un symbole et que la vague qui arrive l’emporte(ra), malgré tous les efforts et réformes dont on peut saluer la justesse et/ou bien fondé.
Il est trop tard maintenant pour corriger le cap, le paquebot continuera sa route jusqu’au naufrage, dans l’illusion d’une conquête encore possible du ruban bleu !
mais que dire de l’énarchie ? autre redoutable paquebot …
le problème n’est peut-être pas telle ou telle école, mais le bain TINesque ambiant, qui a tout contaminé .
http://www.sciencespo.fr/content/163/les-unit%C3%A9s-de-recherche
Parmi ces unités de recherche, il y’en a-t-il une qui ait révolutionné l’exercice du pouvoir en découvrant des « principes », des « méthodologies » qui ne soient pas enseignés ailleurs ?
La notoriété de science po et le salaire de Mr Descoings est pour le profane parfaitement incompréhensible.
Vous faites référence à l’article de Médiapart et au salaire de R Descoings sauf qu’il n’y avait pas que cela dans les articles concernant l’école mais des dérives généralisées dans les salaires et les primes au-delà de celui de son président et dont seuls certains bénéficiaient.
Par ailleurs si les droits d’inscription ne sont pas ceux de certaines universités américaines, comme tout est une question de tendance, cela en prenait progressivement le chemin. Les plus prestigieuses et les plus grandes universités américaines, par ailleurs, ne reçoivent rien de l’Etat.
Pour avoir dans mon entourage des personnes d’un certain âge qui ont fait leurs études à Cornell, elle reconnaissent qu’aujourd’hui leurs enfants vont dans des universités moins prestigieuses, question de moyens tout simplement. Alors oui ces dérives mènent tout droit à conforter une oligarchie qui s’est constituée au cours des 30 dernières années et les statistiques montrent bien que ce sont, toujours et encore plus, les enfants des privilégiés qui peuvent accéder aux grandes écoles en France
Quant à M Descoings s’il ne voyait pas où l’entraînait son entourage proche, style Pébereau, c’est qu’à l’évidence il manquait d’un minimum de discernement dont devrait être doté tout « grand dirigeant ». Savoir s’entourer, comprendre le sens, le jeu de ceux qui vous conseillent une qualité indispensable pour qui détient un tel poste. Il suffit de voir dans quel état il laisse l’école.
Désolée d’être sans doute un peu brutale mais vos arguments ne sont pas tout à fait convaincants.
[…] Blog de Paul Jorion » SCIENCES PO : RÉPONSE À PAUL JORION, par Dominique Boullier. […]
Que se passe t-il ? Jorion à La NEF ce matin, et maintenant ce billet !
( R. Descoings) » grand visionnaire », entraîné par des étalons intoxiqués, l’arbre cachant la forêt
« Tout le reste des critiques qui sont avancées n’ont aucun fondement » (voyons… puisque les griefs sont répartis dans tous l’enseignement).
Emile ? Boutmy ? Emile Boutmy ? dans le link du coléreux Bruno Latour ; »Bref, le projet même d’Emile Boutmy (1835-1906), le fondateur de l’école. Ce projet hybride, Richard Descoings était en train de le réaliser, et c’est ce qu’on lui fait payer en accablant sa mémoire et en paralysant sa maison »
encore un visionnaire, entre visionnaires… (décidément les universitaires semblent écrire de leur vivant même leur nécrologie) qui c’est Boutmy ? l’hégémonie et la reproduction du politique — quel qu’il soit:
« L’enseignement nouveau s’adresse aux classes qui ont une position faite et le loisir de cultiver leur esprit. Ces classes ont eu jusqu’ici la prépondérance politique, mais elles sont menacées…Contraintes de subir le droit du plus nombreux, les classes qui se nomment elles mêmes les classes élevées ne peuvent conserver leur hégémonie politique qu’en invoquant le droit du plus capable. Il faut que derrière l’enceinte croulante de leurs prérogatives et de la tradition, le flot de la démocratie se heurte à un second rempart fait de mérites éclatants et utiles, de supériorités dont le prestige s’impose, de capacités dont on ne puisse pas se priver sans folie » Cité dans P. Faure, Les sciences d’état entre déterminisme et libéralisme. Emile Boutmy (1835-1906) et la création de l’école libre de science politique, revue de sociologie française, année 1981, volume 22, n° 22-23, p.433.
Très bon …. Merci pour cette citation très utile !
Hem… Les droits d’inscription élevés comme réponse à la perpétuation des élites par un financement de bourses ?
Nicolas Jounin, enseignant-chercheur en sociologie à l’université Paris-VIII-Saint-Denis, ancien élève se Science Po, ne partage pas cet optimisme dans sa truibune parue dans Le Monde d’aujourd’hui, sous le titre « Il est temps d’en finir avec Sciences Po ! »
Extrait:
Et alors Leboutte ? T’es pas d’accord pour faire payer leur Sciences-po aux fils de bourges ? T’es d’accord pour qu’les prolos n’y aient pas droit d’entrée mais le devoir de payer les droits d’entrée et donc la reproduction sociale de leurs chefs et de leurs héritiers ?
C’est ça ta synthèse, vigneron ?
« Je ne suis pas d’accord » avec l’excellence quand elle est synonyme d’exclusion, ni avec la récupération de quelques premiers de classe soigneusement formatés, issus des classes populaires, qui feront office de cache-sexe de la sélection sociale, et deviendront les plus fervents défenseurs de la domination – combine bien connue, quasi universelle. Je ne suis pas d’accord avec le financement public (car malgré des droits d’inscription élevés, science po coûte cher à l’Etat, plus cher par étudiant que les universités), a fortiori si le financement public est structuré sur des prélèvements qui touchent plus durement les plus pauvres. Mais je n’attends rien d’autre de notre période historique, ni des aveugles qui nous gouvernent. Tout cela est profondément cohérent avec ce que j’en sais.
Le Lotto a été inventé en Angleterre au XIXème par un Rothschild local, pour faire payer par des gens qui ne vont pas au musée, les oeuvres que vont y admirer ceux qui ne jouent pas au Lotto.
La perfection du capitalisme et la sagesse du législateur, c’est ça.
Voilà. Je ne suis pas d’accord avec « les fondamentaux » non écrits de la société où je suis né.
Dans ce sens, je suis un raté de l’école, qui était là pour me mettre « du plomb dans la cervelle ». Et, plus grave, j’ai par la suite moi-même enseigné ou dés-enseigné pendant trente ans. 😉 )
Moi, j’étais boursier échelon 5 quand j’ai fait science po. Ça m’a coûté 15 € je crois le cursus.
Julien, tu as fait science po, ou c’est une plaisanterie qui m’échappe? 😉
Justement, j’étais en train de me demander qui, parmi les diplômés de cette maison, avait conservé ou conquis une liberté de pensée. Il y en a un prestigieux, c’est Jean Ziégler.
Julien Alexandre, ça fait deux.
La chanteuse Camille est-elle libre dans sa tête? D’après vigneron, elle a fait science po.
Qui d’autre ?
C’est pas une blague Guy. Pour ma défense, j’ai juste fait mon master à Sciences Po, pas le cursus « classique ».
Dans l’ingénierie du son, il y a un principe très simple appelé « garbage in, garbage out », ce qui signifie que si les enregistrements sont dégueulasses, même le meilleur ingé du monde aura du mal à faire sonner ça comme il se doit. Dans les grandes écoles, c’est pareil 😉
Ça coûte cher un étudiant de Sciences-po ? T’es sûr ?
La chanteuse Camille est-elle libre dans sa tête?
– T’es où là Camille ?
– Avec Leboutte-en-train !
(destination inconnue).
Pas que Camille, Claudel aussi, Paul bien sûr, pas la frangine Camille. Pis Ferré Léo, Dior Christian, Huppert Elisabeth, Drieu, Généreux Jacques, Gracq Julien, Proust Marcel, Mossadegh, etc, et même le petit Debré Michel.
Pas queue et certainement pas en tête.
Avec nous.
D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous …
Mon père aussi, même si ça n’intéresse personne. Pour les quelques verres que j’ai réussi à lui tirer du pif, ça lui a pas donné le melon, même s’il est plutôt vieille école. Mais bizarrement, j’arrive à lui parler de Notre Drame des Glandes, de squat, etc.
Un jour, il s’est excusé pour ce que sa génération (n’) a (pas) fait. Comme quoi même dans un vieux Po, on arrive à faire de la bonne soupe sans trop touiller.
Faire payer aux parents riches les études des élèves pauvres n’est que de la charité imposée qui justifie tout le reste.
Vigneron et quelques autres dans ces commentaires, illustrent parfaitement est par conséquent en toute inconscience ce qu’est la violence symbolique.
La république en France à inventé le principe de la gratuité des études pour tous (payée par tous) et donc de l’égalité des chances pour tous (en principe) y revenir, en l’occurrence y venir pour Science Po, serait d’une telle force symbolique…
Mais je rêve, la république, la liberté, l’égalité, la fraternité, c’est vieux tous ça, c’est pas moderne c’est pas pas mondialisant et encore moins globalisant…
FL, vous le faites exprès ou vous comprenez vraiment tout à l’envers avec le plus grand naturel ?
@Guy Leboot
Ekoué de La Rumeur :
http://www.youtube.com/watch?v=mzbF5G76hNA
« Ekoué est titulaire d’une maîtrise en Sciences Politiques, d’un DEA en Droit public et a soutenu une thèse sur « l’abstention dans les zones urbaines sensibles »2. Il est également diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. » Wikipedia
@ FL: évidemment. Charité, charité, Rotary and cy.
@ Vigneron: ce qui m’intéresse, c’est les esprits plus ou moins libres sortis de SciencesPo. Donc Debré et Drieu, j’oublie. Je ne connais pas plus hypocrite que Debré. Son niveau d’argumentation dans certaines questions éthiques est du troisième sous-sol.
@ VV!! : ça, ça me plaît !
…Sans ignorer qu’après avoir écrit La servitude volontaire, le Boétie a passé sa vie au service du roi.
Youbati, vous avez tiré des verres du pif de votre paternel ?
Bien sûr que c’est difficile, je vous félicite !
Tirer des vers, déjà …
😉 Cordialement.
@ Guy Leboutte 30 novembre 2012 à 12:57 Le Discours eut à attendre 11 ans pour être publié… et se prête toujours à être si mal entendu; Montaigne ne tint pas sa promesse d’inclure le Discours dans l’essai De l’amitieÌ, ceci afin de n’avoir pas à se défendre de la censure et des persécutions protestantes. Et // au Discours Montaigne se nourrissant de la bibliothèque de La Boétie dans les Essais note « Ce que je ne puis exprimer, je le montre au doigt: Verum animo satis hœc vestigia parva sagaci / Sunt, per quœ possis cognoscere cœtera tute [« Mais ces breÌ€ves indications suffisent à un esprit peÌneÌtrant, à leur lumieÌ€re tu pourras deÌcouvrir le reste par toi meÌ‚me. » (Lucr., I, 403) De l’amitié: III, 9, 983.
Faire rempart au « flot de la démocratie », selon les versaillais,
au lendemain du massacre de la Commune.
Le Sacré Coeur sur les hauteurs du Ciel
Sciences Po pour les basses oeuvres…
C’est ainsi que même à Sciences Po, en Mai 68, la jeunesse,
dont presque toutes les générations expriment, chacune à sa façon,
la soif de liberté de la Commune,
a débaptisé l’amphi Emile Boutmy
pour lui donner le nom de Louise Michel !
Le premier est enterré avec Thiers
La seconde durera sacrée dans les coeurs !
@ Guy Leboutte
« Justement, j’étais en train de me demander qui, parmi les diplômés de cette maison, avait conservé ou conquis une liberté de pensée. Il y en a un prestigieux, c’est Jean Ziégler.
Julien Alexandre, ça fait deux.
La chanteuse Camille est-elle libre dans sa tête? D’après vigneron, elle a fait science po.
Qui d’autre ? »
REPONSE :
Anne Roumanoff
François-Xavier Demaison
…mais il y en a a sûrement d’autres.
@Julien Alexandre :
Garbage in, Garbage out sont des foutaises une fois qu’on a entendu Dominique Blanc Francard aux manettes (les aficionados des Enfants du Rocks pourront comprendre). J’ai vu de mes yeux vus ce Monsieur mixer au studio Plus XXX. Le Garbage in est mixable à partir du moment ou une piste en line in (et au moins une) est synchro avec le tempo. 🙂
Je tiens DBF pour un véritable génie !
J’aimerais voir la réponse de l’Université, si ringarde, si peu dotée, si avare en pédagogie et profs de qualité et si peu accueillante aux élèves de tous horizons, surtout défavorisés…
Moi aussi je trouve la réponse de M. Boullier intéressante et utile. Encore une fois ne nous laissons jamais enfermer dans les dictats, les vindictes. L’article de Paul était plus général sur les « lieux de pouvoir » ; M. Boullier répond en précisant des points à ne pas oublier et nous en tirons tous des éclairages plus enrichissants. C’est un débat.
Un point me parait très fondamental : un professeur de Sciences Po lit le blog et les livres de Paul Jorion et a le panache de le faire savoir, sans pseudo. Quand on voit la hargne de certains universitaires envers les pensées novatrices comme celles de Paul il est quand même fort de voir ça! On peut en fait être optimiste sur la diffusion des idées de Paul !
Je suis plutôt du même avis que vous Tolosainen.
Et puis je tombe sur cet article et je découvre que le grand coupable c’est le net 😉
La vidéo vaut son pesant d’or!
@Tolosolainen
A-t-il vraiment lu le blog, et qu’en a-t-il pensé ? Ce genre de remarque lui rapporte de la sympathie c’est la seule chose de sûre. Le reste..
Pauvre, pauvre, pauvre, pauvre Liszrfr.
en fait, non ( enfin pas forcément ), mais c’est Vigneron ( toujours dans le sein des seins, et dans les cerveaux des zélites) qui l’a prévenu de l’ »attaque » en loucedé !
Pour en terminer avec cette triste affaire, bientôt on préférera Mantes-la-Jolie comme référence que Science Po sur le CV.
On mesure un enseignement à ses résultats. Les résultats de Science Po ne sont guère brillants c’est le moins qu’on puisse dire, au contraire !
Ils ont un petit entraînement à la méthodologie sans doute, et on leur dit comme on me l’a dit à Nanterre fac respectable, qu’il faut toujours avoir une réponse prête et qu’il faut être brillant. La belle affaire, ce ne sont pas des chercheurs au fond, puisqu’ils sont aux antipodes du marxisme et sont en plein dans l’idéologie fallacieuse dont la crise actuelle prouve le manque de pertinence ! Le marxisme avait plus de perspicacité concernant l’analyse sociologique de la société.
Je considère l’enseignement de Science Po au vue de ses résultats sur ses élèves, au vue de ses postulats imprégnés de déni de la réalité comme catastrophique ! C’est effectivement une secte qui a pignon sur rue, c’est tout ! Ils me font pitié ok ? Comme Dauphine.
« eux-mêmes totalement intoxiqués à la course aux rémunérations délirantes par seul souci de s’étalonner »
Ils ont aussi grand souci d’étalonner leurs salariés entre-eux. Pas vers le haut, certes. 🙂
Peu importe la justification de ce phénomène, le mérite et autres conneries; il n’a pu se développer que grâce à ceci: « À condition de ne pas se donner bonne conscience en criant avec les loups contre Sciences Po, quand dans le même temps, on fait tout pour y envoyer ses enfants !! ».
Gaffe au retour de bâton lorsque la classe moyenne aura perdu l’espoir d’y voir ses enfants…
J’comprends pas, riche ou pauvre, qui peut avoir envie d’envoyer ses gosses là dedans ? Là sérieux, ça m’échappe complètement. Qui peut avoir envie de voir ses gosses sortir lobotomisés de leurs études (Camille a l’air très gentille) dans le meilleur des cas ou transformés en chiens de garde de l’ordre établi (Pujadas est un gars super sympa en privé il paraît) dans le pire des cas.
On fait comme on peut, avec les moyens du bord.
Ce que je trouve marrant, c’est qu’on veut nous faire croire qu’à Sciences Po le but est de former des questionneurs, des gens qui aiment réfléchir etc alors qu’il ne s’agit que d’une couveuse à élites, de reproducteurs conservateurs issus de tous les milieux mais formés à la même doxa. Quel intérêt ? Qu’ont produit les élites ? N’importe quel boucher charcutier avec 35 ans de métier en sait plus que n’importe quel cacique de Sciences Po. Vous reproduisez et vous frimez avec la culture générale. Quel intérêt ? Qu’y-a-t-il ? Reveillez-vous, engeance…
Je me reveille … Hein? Pour quoi faire? Nannnn je vais dormir. Quelle chasse aux sorcières!
Bizarre …mais bon comme dirait l’autre – et la tendresse bordel!
Et la tendresse, Braudel
je me souviens d une émission hebdomadaire de Paul Amar en direct de Sciences Po ( rencontre entre les élèves et une personnalité )
les questions des élèves étaient d’ une fadeur abyssale , rendant l’émission consternante
Votre billet débute sur un formidable « C’est pas pire qu’ailleurs! » – ça la fout mal pour une école qui se targue de sa place près du sommet de la hiérarchie des institutions de formation au pouvoir.
L’Elite est aussi plongée dans la vase que les improbables magouillards des universités provinciales (pouah!), mais en plus elle se sucre (avec les pincettes le sucre).
C’est qu’il faut tout de même bien arriver à garder en poste les pantins qui fourniront les prochains contingents de petits soldats du néo-facho-libéralisme! Sinon, eh bé eux aussi ils vont vouloir rejoindre le cac 40!
O, être une mouche sur le mur de l’amphi le jour du cours sur la (re)régulation. Je note au passage que vous concédez que le sens de cette institution est « désagrégé ». Mais c’est pour mieux vous vautrer immédiatement après:
Suis-je donc crétin, mais bien sur… on peut comprendre.. que l’institution est vendue au libéralisme déréglementé sans en avoir l’air.
L’argument transparaît seulement comme une arrière pensée, teinté d’agacement, dans cette conclusion. Venant d’un prof à Science Po je reste sur ma faim
Pas besoin de 6 caisses de critiques pour poser et remporter l’argument. Une seule et infime paille dans le moteur suffit à produire l’explosion en vol.
Tout à votre tâche de modelage cérébrale de l’infanterie libérale, votre nez ne dépasse plus du guidon: vous ne proposez pas ni ne vendrez jamais une opportunité de formation aux étudiants en mal d’enseignement de qualité, puisque vous sélectionnez exactement qui vous voulez selon des normes intellectuelles déterminées par la classe sociale de vos étudiants. Votre concours d’entrée est une épreuve en bienséance atlantiste, un thème en novlangue (je préfère l’original « doublespeak » qui rend mieux l’attitude schizoïde de déni du réel à adopter par les candidats). La sélection sociale fonctionne exactement comme vous le souhaitez. Qu’on me montre un seul étudiant de Science Po issu d’une famille ouvrière.
La réponse autour de votre nombril.
Hier on m’a rappelé le sage proverbe chinois selon lequel le poisson pourrit toujours par la tete. J’ajouterai que l’eau renversée est difficile à rattraper.
Je suis tout à fait d’accord sur la conclusion de Paul Jorion, parce qu’elle s’appuie sur un constat.
Celui de l’échec de la loi des marchés, base de tout enseignement économique et politique ici ou ailleurs.
Comment refuser de voir que l’enseignement que l’on y prodigue a été une véritable catastrophe une fois mis en pratique.
Les autres vont suivre.
Les explications subjectives ne feront jamais le poids face à l’expérience.
Dominique Boullier en recyclage aux enchère sur Ebay
+ sérieusement
Extrait du texte du commentaire de Pierre Legendre du film documentaire de Gérald Caillat (82 mn – 1999) Conçu avec Pierre Legendre et Pierre-Olivier Bardet (ARTE Éditions / Editions Mille et Une Nuits)
8 ans plus tard réalisation de
L’empire du management 1/2
merci Roma,
je viens de lire ce constat de Pierre Legendre.
J’édite et prends le temps de bien approfondir ces sujets combien essentiels qu’il soulève.
A première vue, je pense qu’il est en plein dans le mille quand il soulève les gros travers tant d’un côté que de l’autre, qui nous amènent là où nous sommes, c’est à dire le vide sidéral.
@ roma : auriez-vous la réf mille et une nuits ou le titre exact ? merci
Je conseille claude-henri de saint-simon ( le cousin du Duc) avec la parution de l’édition-critique
aux PUF ,très bel objet !
@ JeanneR : « Miroir d’une nation, L’Ecole Nationale d’Administration » Pierre Legendre, 1999, éd Mille et une nuits, La Petite Collection, 2,60 € !!
Merci d’avoir cité Pierre Legendre qui est une de mes références depuis « l’amour du censeur » (ce qui fait ^plus de 30 ans!) et qui me sert à enseigner la critique du management (oui, à Sciences Po qui n’est précisément pas une école de management, c’est cela qu’il faudra comprendre si les commentateurs de ce blog veulent bien faire la différence…). Mais tout le modèle qu’il décrit a été porté au paroxysme avec l’avènement de la finance avec la formation de grands prêtres des ratios prêts à sacrifier tout ce qui met en travers de leur route (salariés, sous traitants, innovation, etc..). Sans oublier qu’ils sont devenus intéressés directement via leurs bonus (tiens , encore) et stock options au mouvement de la valeur pour l’actionnaire. On ne parle pas assez de ce changement de camp des managers captés par les actionnaires alors que jusqu’au début des années 80, ils avaient précisément pris trop de pouvoir. Les détacher à nouveau, en interdisant tout stock options et autres bonus, en plafonnant leurs rémunérations les feraient revenir sur la terre des salariés….
Dominique Boulier peut aussi descendre de son cheval et arrêter de prendre les forumeurs pour ce qu’il ne croit pas être.
Sces-po, quelque soit l’avis de ce Môssieur ne fait rêver que l’élite ultra-libérale et elle paricipe de la démolition de la valeur cardinale de la République, l’égalité des chances/égalité de moyens et et de traitement des citoyens.
Europe (UE) : La fabrique de pauvres. 11 millions en Allemagne, 9 millions en France. http://bit.ly/SsT0ZA
11 millions en Allemagne, 9 millions en France : c’est le nombre de personnes, comprenant de nombreux enfants, qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans ces deux pays, pourtant parmi les plus riches d’Europe.
En Allemagne, des mères de famille jonglent entre des allocations chômage dérisoires et des “minijobs” à 400 euros. En Espagne, les services sociaux sont asphyxiés par la baisse des crédits et des familles endettées se retrouvent à la rue alors même que les banques ne parviennent plus à vendre les logements vacants qu’elles ont saisis.
Cette misère n’est ni un choix ni une fatalité. Elle est le produit d’un changement de paradigme économique et politique ayant débouché sur un nouveau système.
Autant de témoignages qui illustrent une pauvreté “héritée” dès l’enfance et le sentiment d’impuissance et de honte de ceux qui en sont victimes. Sociologues et politologues mettent en garde : dans des sociétés européennes “en situation d’urgence”, le démantèlement de l’État providence pourrait bien être une bombe à retardement.
http://videos.arte.tv/fr/videos/la-fabrique-de-pauvres–7075488.html
Ce qui semblait vraiment définir l’IEP de Paris il y a quelques années ne résidait pas dans la qualité de l’enseignement, assez convenu et « académique », peu créatif, mais bien plutôt dans l’apprentissage d’un certain type de discours, normé, se voulant efficace, politique..
Non Tolos, P.Jorion n’est pas visionnaire mais à simplement du bon sens!
———————————————————————————
Pour ce qui concerne M boullier L’analyse me semble pertinente mais c’est eux qui ont formés nos politiciens dont la couardise et l’âpreté aux gains est devenus la norme.
Le sens de l’état? =0
Ou sont les anciens commis de l’État qui prenaient à cœur le service de la nation? Mort!
Ceux qui sortent de l’ENA et qui nous coutent la peau des fesses ne pense qu’à une chose. »Comment rendre service à l’entreprise qui m’emploiera dans quelques années’ pour un retour gratifiant.
Je ne le supporte plus!!!
Science pot pot ; c’était pas pour moi, pour x raisons qui me sottent aux yeux à la découverte du logarythme népérien, il fût un temps; une école inaccessible.
Impossibilité de devenir une sorte de chose ridicule sans en sortir dirons je!
Donc plaisir de vous en voir vous enorgeuillir …..
remuais ,re muet,quelques sous et science chance devrais finir en sciences caca.
@justebienlibre . Voyons , c’est de la nov’langue , une bonne blague, ou de la pensée libérale ???
L’escargot de la vie contient énormément de réponses, et donner avec certitude le moment où la carapace doit s’arrêter pour échanger avec les autres ou ce qui l’entoure devrais, peut être,être le chemin à copirighter.Afin que l’élite se définisse la limite acceptable pour qu’un être vivant ne se pose pas la question de la finalité de la propriété sans se poser la question de sa liberté!
Pour ma part j’ai plutôt l’impression qu’ils ont pris comme model le serpent.
Pourquoi tant de haine pour le carabin qui pose le bon diagnostic : » l’intoxication générale des élites » . Parce qu’ensuite , il n’ose amputer . Ainsi périt Louis le quatorzième entrainant avec lui ses ors et ses pompes .
Personnellement je trouve que Sciences Po mérite d’exister ne serait ce que pour la valeur de son centre de recherches politiques, le CEVIPOF. J’adoooore Pascal Perrineau, ses analyses si éclairantes et puis il est si beau à « C dans l’air ».
Quand une civilisation bascule dans l’adoration du veau d’or, tout le corps social est déjà gangrené. Les blancs de l’échiquier ont depuis longtemps plus de pions, les cavaliers ont vendu leur monture, les fous ont investi la tour qui s’embrase sous le regard hagard du roi nu et de la reine un peu marquise pour le coup.
Echec et Matte. Si on jouait à autre chose maintenant !
Vous citez des noms que j’ai bien connus : Schweitzer (homme de gauche), La Charrière (plutôt pas de gauche) que j’ai côtoyés au CA de Renault (administrateur salarié). Leurs talents sont évidents, tant en stratégie que finance. Ils méritent certainement leurs parcours d’exception. Mais un trait de ces personnages m’a frappé : leur rapport personnel à l’argent. No limit. L’idée que leur valeur personnelle mesurée en termes de revenus puisse être bornée leur était étrangère, sinon insupportable. Dans leur petit monde, ils étaient bien placés pour savoir que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, mais leurs revenus, juste mesure de leurs talents, pourquoi pas ? Le jour du vote de la part variable de Schweitzer, de l’ordre de 1 M€ si je me souviens, j’avais voté pour le maxi, mais avec un commentaire : OK pour la performance, mais certainement pas pour le pactole associé. Il a rigolé, un peu nerveusement. Je dois reconnaître que ces hommes ne font pas exception. Durant toute ma carrière, personne ne m’a jamais dit être trop payé, au contraire. Moi-même … Misère humaine, misère de l’économie.
Ulysse,
Votre carrière peut-être, mais étonnante cette faculté d’oublier les contre-exemples pourtant emblématiques comme le cas de Gallois qui demandait à toucher son « modeste » salaire de patron Sncf (180 000 euros par an) lorsqu’on l’a appelé au chevet d’EADS. Il a bien du se plier aux exigences de la caste, à celles de Renders et aux obligations statutaires de rémunérations hubriesques/ubuesques…
http://m.20minutes.fr/economie/401864-Economie-Le-president-d-EADS-Louis-Gallois-ne-veut-pas-gagner-son-million.php/
Certes , et j’en connais qui , par conviction, ont préféré resté dans la fonction publique plutôt que de succomber aux sirènes des salaires du privé.
Ce sont souvent les mêmes qui ont été éjectés ( en fait mis sur la touche jusqu’à l’écoeurement et la retraite), honteux fainéants rétrogrades, par la machine à « simplifier » la fonction publique , en dehors de tout projet politique démocratiquement ( soit , éclairé sur les enjeux , les avantages et inconvénients )valide et réellement partagé .
Ceci étant , la remarque d’Ulysse reste très majoritairement vraie , qu’elle concerne des gens » de droite » ou » de gauche » , du privé ou du public .
Pour la même cause que celle qui fait que notre société et les jeunes parmi elle , pensent que la réussite c’est d’abord et avant tout possèder .
Le tout inscrit dans notre Constitution en son article qui fait de la propriété une » valeur » sacrée .
A Sciences Po , en France et de par le monde , il n’y aura rien d’humainement joyeux et de » bon temps » , tant qu’on n’aura pas disséqué et redéfini la » propriété » .
Ce jour là , en retournant sur le site de Sciences Po , j’y trouverai peut être la définition de » sciences politiques » et j’y lirai le terme » Ethique » .
Juan,
c’est faux, tout simplement et bien évidemment faux. Et insultant « par-dessus le marché ».
Simplement , évidemment , et sans insulter quiconque , je persiste à prétendre que la » vraie » cause de nos impasses ,est dans la sacralisation de la propriété .
Il me semble que le « propriétaire » du lieu est aussi un peu de cet avis .
@Juan nessy
Exact, il y a une véritable crispation autour de la propriété, ici. Et tout cela en vain ! peu importe à qui appartient ceci et cela. Au Burundi (mon agent spécial se trouve là bas) , ils n’ont que la terre rouge gorgée de pluie et la verdure luxuriante, les collines, les cabanes…
Pierre Bourdieu (moqué « bourdivin » à FR C) dans sa théorie des champs crée un impensé autour de la notion du don, une pratique altruiste sans gain symbolique, au fond sa théorie est une extension du mantra capitaliste, mais visant les capitalistes en priorité. Il décrit ce qu’il voit;
Je suis sûr qu’on lit trop Bourdieu à Science Po d’où les déboires en série.
Peu importe à qui appartient quoi, les parents donnent aux enfants de toute façon ce qu’on donne, un autre en fera bon usage.
T’échappe pas Juan, tu causais pas institutions mais bien « réussite d’abord et avant tout » dans la possession pour les jeunes. Tu causais pas bien sûr de tes petits enfants si bien éduqués.
Echapper à quoi ?
Quand je dis que notre société et nos enfants ( pas encore nos petits enfants , mais ça peut nous pendre au nez ) confondent réussite et possession, je dis bien ce que je veux dire ; ça n’est pas une insulte , c’est un constat .C’est aussi le constat ( pour moi ) qu’il ne faut pas chercher ailleurs la tendance à l’égoïsme , au désintérêt de la chose publique, au morbide enfermement sur soi et à la recherche de « divertissements »
Et quand je dis que nous avons permis ça , sinon encouragé , je dis bien aussi ce que je veux dire: notre Constitution permet ,sinon incite à , la » faute » .
Je crois avoir lu ici , sous la plume de Jorion , des choses qui ressemblent à ça , à propos de la meilleure façon de rendre certains vertueux . Je ne fais qu’élargir certains à tout le monde ( sauf les saints , mais je suis athée ) .
Ceci étant , des jeunes , des vieux , des très vieux , ne m’ont pas attendu pour penser , dire et faire des choses de l’ordre où je l’affirme .
Juan, trouve moi une époque de l’humanité où ton opinion digne du dico de Flaubert n’ait pas été serinée d’abondance et recevant moult hochements de têtes confirmatifs et t’auras droit à un plein paquet de Carambars millésime 1968…
Je ne partagerai donc pas les carambars avec Paul Jorion ; ça vaut sans doute mieux pour nos deux dentitions .
Mais si je ne persistais pas , je me demande bien à quoi servirait son Blog et pourquoi Vigneron s’y plait , même s’il a vendu aux chinois son Saint Emilion aux OGM !
PS : Gustave Flaubert écrivait pas mal de chose juste ( dont sa définition de la propriété ) . Avant lui et Marx même , j’avais déjà souligné l’analyse de Rousseau et surtout sa mise en cause dans la philosophie du Libéralisme dont il était pourtant lui même le promoteur .
Quelques siècles pour que les scories s’effacent et que l’essentiel se révèle , ça n’est finalement pas trop .
Mais si personne ne veut voir ce que le révèlateur met en image de plus en plus nette , évidemment , rien n’a de sens .
Recyclage de mes prises de tête :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=42502#comment-371170
Juan Nessy
C’est ça ! ….. »la sacralisation de la propriété », si on pousse votre raisonnement jusqu’au bout, dès que l’on appartient à soi-même la propriété existe de fait.
J’aime pas les clichés.
L’argent fait pas le bonheur …. mais c’est bien pratique pour faire les commissions.
@Edith :
Je ne comprends pas votre commentaire .
Sauf à y trouver une confirmation à la nécessité de ce que j’avance par ailleurs : travailler sur « les » propriétés » , leurs natures , leurs rôles , leurs limites , leurs inter-relations.
J’ai l’impression que la « répulsion » à ce travail vous conduit à vous contenter confortablement du cliché .
Juan Nessy
Je n’ai aucune répulsion à travailler sur l’idée de développer l’usage au détriment de la propriété.
J’ai seulement un blocage (et pas des moindre) : je n’ai pas la foi dans la réussite d’une organisation qui atteindrait le but de distribuer, gérer, attribuer sans que des dérives commencent à s’immiscer très rapidement, faisant échouer à brève échéance un tel concept.
Il suffit de se souvenir de l’esprit d’Auroville lors de ses débuts, de ses règles et de constater ce qu’elle est devenue aujourd’hui.
Alors, je prends en compte tout cela, et je conclue que sans courir après l’accumulation des propriétés mobilières et immobilières (ce que ne cherche d’ailleurs pas la majorité des gens), il est plus raisonnable pour chacun d’entre nous de viser à avoir son propre toit pour y abriter sa famille que de dépendre de propriétaires avides qui vont vous le louer, quitte à vous jeter dehors à la moindre occasion.
C’est pourquoi je conclue : l’argent ne fait pas le bonheur, mais c’est bien pratique pour faire les commissions.
@Edith :
Qui a dit ou écrit que travailler sur « les propriétés » ,c’était vous priver de la propriété de votre toit ?
Fort bien résumé, avec une mesure digne d’éloge.
oyantais, des éloges? c’est juste son devoir.
Et s’il ne restait non pas mille, ni cent, ni dix, mais un seul juste à Science Po, Dieu Jorion ( 🙂 ), sauveriez vous l’école?
(peut-être faut-il sauver l’école, si elle accepte d’être une « école », mais je ne suis pas sur que d’être associé à une maternelle lointaine dans un trou paumé, n’exempte ces ouailles de l’orgueil tant redouté….., d’un étalonnement salarial, ou de l’échec intéressé des enfants des autres, on n’a jamais fait le meilleur de l’humanité).
Les méthodes nouvelles (… les jours d’optimisme, faut bien faire valoir le temps où l’on vit), s’ils sont le phare, qui éclaire les navires écoliers pourquoi pas, s’ils ne font que narguer les bateaux à quai, cela n’a aucun intérêt.
Et pour choquer 🙂 , je dirai que le meilleur moyen d’être un chirurgien populaire, c’est l’armé (non pas celle d’un Bigeard, quoique je m’excuse, mais j’ai rit suite à une histoire de parachutiste comme époux, mais celle actuelle qui vous accueille avec des top-model à la gare Montparnasse entouré de famas et de militaires pas content 🙂 )
J’anticipe une réponse débutant par la locution novlangue suivante:
« La question ne se pose pas en ces termes »
après ça je crois qu’il n’y a rien à ajouter, si ce n’est que richard descoing a su faire la moitié du chemin en se laissant persuader. point qui me semble important si jamais des réformes profondes (coûteuse?) devaient être engagées. vous pourrez réformer tant que vous voudrez, jusqu’à en matraquer vos élèves, c’est une question d’hommes, comme la plupart du temps.
à mon avis en succombant aux charmes corrupteurs des sirènes de la mondialisation néolibérale, triomphante avec la fin de l’urss ; en désacralisant sans relâche les principes républicains les plus essentiels, fascinés que vous êtes par la pragmatique culture anglo-saxonne… et effectivement dans les hôtels new-yorkais, en 2012 particulièrement, l’on s’est beaucoup amusé. une rémission sans condition à présent. il suffit de lire l’article que vous avez mis en lien:
–d’un côté la haute fonction publique qui ne voulait pas qu’on touche à cette petite école qui lui convenait parce qu’on n’y apprenait à peu près rien qui puisse remettre en cause son droit de naissance à représenter le bien public ; de l’autre l’Université qui ne pouvait pas supporter que naisse en France une « university », au sens anglais, à la fois autonome, bien dotée, tout en restant en prise avec les élites politiques et culturelles, au centre de tous les pouvoirs.
–à Sciences Po, les anciens bourgeois se trouvent brassés avec des élèves de banlieue et usent leur culotte dans des amphis remplis à 70 % d’étrangers et doivent passer une année complète dans une grande université étrangère.
–A Sciences Po, il existe six campus en région, où des gamins de 17 à 19 ans pratiquent en trois langues la vie des « collèges » à l’anglaise
certes tout cela n’est pas négatif, simplement la france est plus que les français d’une époque donnée et nos fusées sont encore à propulsion.
Bonsoir à tous.
Il y a sur Business Insider, en ce moment , un article sur le système éducatif Finlandais, assez radicalement autre que le nôtre qui mérite d’être réfléchi.
Pour ma part j’ai pu constater que le modèle éducatif français est totalement politico -idéologico- dépendant et ne vise pas à produire des « citoyens libres et responsables » mais des « conformes » La république des épiciers ayant pris l’ascendant, le produit de base de l’Educ’ nat’ est un consommateur opinant: Oui Oui – Ouin Ouin au pays du Medef , Le Super Market version hip hop du palais de Dame Tartine!
Cordialement
http://blogs.mediapart.fr/edition/2012-ils-sengagent/article/130312/enseignement-sinspirer-de-la-finlande
Oui, j’avais lu (pas dans le lien ci-dessus, je ne sais plus où) qu’au moment de la crise pour eux (post-changements en Russie : 1995-1997? ), ils avaient supprimé leur « inspection académique », carrément, et pas juste pour faire des économies, mais parce que leur système d’harmonisation et de responsabilisation décentralisée devait bien pouvoir marcher « tout seul »…
Je suis retournée vers le billet du 19/01/2012: » comment le paquebot triomphe de la finance a-t-il bien pu sombrer ? » excellent ; je l’avais oublié ,un peu .J’avoue avoir un faible pour un « renflouage par basculement « , c’est festif ,récréatif ,et le résultat probablement sans appel.
-@Liszt : à quelle édition de Lord Jim renvoyez-vous ? j’en ai plusieurs drôlement perchées …merci
@fugisan :les 2’10 de » e la nave va « sont un délice fou pour l’oreille et l’esprit ( moment musical n°3 sur …à redécouvrir sans modération) fellini en culotte de velours .
@jeanneR
Édition Folio, n°1403….
En fait dernièrement je relisais plutôt « Le creux de la vague », de Stevenson… parce que ces trois éclopés sur leur cargaison de champagne frelatée pouvaient faire sens, comme la description de la déchéance de Herrick au début, et la beauté de l’atoll, la nuit.. :
« Le lagon se brisait à leurs pieds en minuscules vaguelettes, et avec un bruit aussi exquis qu’un chuchotement , des étoiles de toute taille se penchaient sur leurs propres images dans ce vaste miroir ; et la lumière plus vive du fanal qui appartenait au Farralone brûlait au second plan. »
Plus loin :
« Et il n’y avait rien d’autre de visible, dans les cieux là-haut comme dans le lagon en bas, que les étoiles ou leurs reflets. » Des minutes s’écoulèrent ou bien peut-être des heures pendant lesquelles Herrick resta ainsi accoudé, à contempler le somptueux spectacle des eaux et à s’abreuver de paix. » Un bain d’étoiles « , se disait-il, au moment où une main finit par se poser sur son épaule. »
Merci à Liszt , je n’aurai pas à faire de l’escalade !
Les préceptions de son défunt président masquent difficilement le méticuleux vernis des banlieues défavorisées lorsque l’on réalise le volume des revenus extournés au sein de l’établissement. Évidemment quand monsieur Boullier partage ses impressions le vaillant calcul s’en révèle d’autant plus exact. D’ailleurs, au-delà du cas d’école, à l’époque et peut-être aujourd’hui encore, le ressenti des équipes en place n’y détectait-il pas le véritable talent ?
Beuark. Y’a pas à tortiller. Y’a plus mal famé que Sciences-po. Les fils du BJ.
Rien sur le statut de l’école, entre la Fondation nationale des sciences politiques (la fondation privée qui le parraine) et l’Institut d’études politiques, que pointerait avant tout la cour des comptes dans son rapport?
Toutes ces écoles qui sont censées former les élites des nations ne sont que des temples d’une secte qui propage l’idéologie d’une économie séparée de la vie réelle et qui a reconstruit le monde à son image.
Qu’il est loin le temps où les plus savants se formaient dans les hec (hautes études communales) et savaient encore que 2 + 2 = 4.
Qu’il est loin le temps où existait encore en pratique la logique formelle avant que ce soit l’ignorance qui soit inculquée à tous.
Bruno Latour sort du bois, et défend l’indéfendable, parce qu’il le vaut bien. Encore un prétendu grand intellectuel qui aime être du côté du manche :
http://bouillaud.wordpress.com/
http://blog.mondediplo.net/2012-11-26-Sciences-Po-ou-l-avant-garde-neoliberale
http://blog.mondediplo.net/2012-10-25-L-Ecole-libre-des-sciences-politiques
franchement, venir défendre un projet pareil sur le site qui annonce l’effondrement du système capitaliste néolibéral, fallait quand même être en forme.
D’après mes estimations, ce billet contient une matière dont la quantité est inversement proportionnelle à celle contenue dans notre trou noir, celui au centre de la galaxie mais de nature identique à la matière des autres trous noirs plus proches de nous, bien plus proches.
Le trou noir de votre limite d’incompétence en matière « d’estimations » je suppose.
C’est de l’incompétence , oui-dà ,mais ça jargonne à tous vents ,en plus .
Je partage une bonne partie des avis, en particulier celui de Maud n°4.
Je comprends votre besoin honorable de défendre une personne qui n’est plus là pour le faire elle-même, mais cela ne changera rien aux faits découlant de son manque de discernement.
Poser le débat sur le fait que c’est égal ou pire ailleurs résume à lui tout seul votre impossibilité d’argumenter. Pire, vous dites que la situation réelle de cet ailleurs est volontairement cachée sans dire à qui cela bénéficie et quels en sont les bénéfices tirés. Avouez que cela est un peu court.
La situation de l’école concernée est curieusement similaire à celles de beaucoup de grands clubs de foot : endettement d’un côté, salaires obscènes de l’autre. Une bonne partie de votre argumentation rejoint elle aussi ce qu’on peut entendre dans la bouche de certains dirigeants de clubs de football : « les autres ont plus d’argent, il faut faire comme eux. »
« À condition de ne pas se donner bonne conscience en criant avec les loups contre Sciences Po, quand dans le même temps, on fait tout pour y envoyer ses enfants !! »
Votre conclusion est pitoyable car on y sent l’arrogance. Il y a certainement des millions de gens qui ne rêvent pas d’envoyer leur progéniture à Sciences Po. Rappelez-nous combien, parmi les anciens de Sciences-Po, ont mis au point un vaccin, démontré un théorème, écrit une oeuvre littéraire intéressante,..
Proust, Claudel, Drieu, Férré, Gracq, Morand, etc – sans oublier le plus grand : MICHEL DEBRÉ… (pas vrai Leboutte ?)
Sept noms sur des milliers d’élèves supposés constituer l’élite…ben mon colon ça fait pas beaucoup, je trouve.
PS. A non huit avec m’sieur Vigneron!
@vigneron
Merci. D’après ces exemples que vous citez on constate que plus rien ne sort de Sciences Po depuis des dizaines d’années malgré son soi-disant rayonnement international qui ferait rêver tous les parents.
Il me semble que pas une seule contribution à cette belle et longue liste ne provienne de Sciences Po :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27inventions_fran%C3%A7aises#Ann.C3.A9es_2010
dès que l’on parle concret, le verbiage est relégué à ce qu’il vaut…
Tain y’en des prétendants à la succession de Sir Edmund Hillary, de hardis pionniers à la conquête de nouveaux Everests de la mauvaise foi. Pas la peine d’redescendre les himalayistes, on vous préfère là-haut.
Tu nous parles d’un temps que les plus de 20 ans ne peuvent pas connaître …. et c’est bien dommage pour eux.
Oups !
rectif : que les MOINS de 20 ans
@Vigneron
C’est certainement pas ce qu’on demande à Sces-Po, mais de promouvoir les valeurs républicaines, d’abord. Ensuite, le lien supposé entre la singularité d’écrivain des nommés est à peu près aussi intéressant qu’un discours de sous-préfet et aussi pertinent que d’établir la qualité d’une ville en fonction des célébrités qui ont ont passé une nuit dans un de ses hôtels.
Vous avez eu l’argent, maintenant vous avez la compétition libre et non faussée.
Bienvenue dans le monde capitaliste libéral que vous avez contribué à forgé.
M. Boullier,
Je comprends bien que vous vous soyez senti obligé d’intervenir (et je note au passage le fait que vous ne vous soyez pas défilé, ainsi que votre courage) mais ça manque un peu de conviction…
C’est un peu comme si un type, à qui on venait de dire… « Ta femme, elle est moche et con… », répondait… « Peut-être, mais elle fait de très bons gâteaux, alors qu’elle ne se lave jamais et qu’elle pue à 20 mètres… et puis, vous savez, dans le quartier, c’est pas la pire… »
Je grossis un peu le trait, mais c’est quand même l’impression que ça m’a donné…
Personnellement, j’aurais été Mme Science Po, j’vous aurait dit: – « Dis donc Dominique, c’est comme ça qu’tu m’défends…??? Ben merde alors…!!! »
J’apprécie l’élégance de la comparaison…;-) Mais si on a confiance dans ce que l’on fait, on ne se sent pas assiégé et obligé de défendre tout et n’importe quoi. La loyauté c’est aussi de dire ce qui ne va pas sans en rajouter dans l’invective et sans prétendre faire table rase ni raser gratis. Tout en tentant de comprendre ce qui nous a conduit là. Nous n’avons pas besoin de nous comporter en secte alors que la diversité est grande à Sciences Po, à tous points de vue et notamment dans les enseignements fournis. Mais tous ceux qui se lâchent sur cette victime émissaire sont sûrement les premiers à faire la critique de leur propre institution, entreprise, parti, syndicat, voire pratique personnelle, j’en suis certain, pour détecter leur part de responsabilité dans un système qui pourtant tient encore, malgré toutes ces critiques, cherchez l’erreur…
l’erreur est humaine :), ça défend pas votre billet 🙂
Sur le terrain (allez on lâche le mot anthropologique, histoire de causer à égal, mais c’est une blague), soit on prend les décisions, soit on abdique (je vous l’accorde j’abdique à moitié).
Désolé d’être « chiant », va falloir croire en cette chanson de Janis Joplin, sinon c’est juste la Bastille.
(version pessimiste, tel un Léo: « avec le temps », quoique il y a aussi: « pour tout bagage on a sa gueule, quand elle est bath, ça va tout seul,…., quand on regarde son cœur d’enfant…, on a toujours vingt ans:) )
Bonjour M. Boullier,
Après ça, promis, j’arrête de vous prendre la tête mais… en fait, je crois que ce que voudrait savoir tout le monde c’est… Qui a-t-il dans la tête (et surtout dans le coeur) d’un gamin qui sort diplomé de Science Po…?
Est-il marchand dans l’âme ou bien citoyen désirant le bien de tous au sein de la Cité…???
Parce que dans le premier cas, et même si « ça n’est pas mieux ailleurs », et bien, ma foi, autant fermer l’école… alors que dans le second, la réponse que vous avez développée l’autre jour serait… comment dire?… quelque peu « mollassonne »…
Personnellement, je ne présume de rien… pour tout dire, je ne connaissais même pas l’existence de cet établissement technologique… mais nous avons besoin de grands hommes et si nous ne pouvons pas compter sur notre élite (auto-dégrossie dans les mêmes institutions) pour les former… Ben, c’est le serpent qui se mord la queue… c’est le bateau qui prend l’eau de toute part… c’est la fin des haricots…
Voilà, vous voyez…? …c’est ça qui nous démange…
En gros, on veut juste être sûr, lorsque l’on confit nos jolies têtes blondes au savoir, qu’il ne leur sera fait aucun mal… qu’ils ne deviendront pas de monstrueux vampires…
Sinon, autant les faire travailler aux champs…
Croyez bien que j’aurais préféré poser ces questions à M. Casanova ou M. Pébereau… plutôt que de vous embêter ainsi… mais puisque vous êtes là, ben, j’en profite…
Il se trouve qu’un ami proche du lycée a décroché la timbale pour s’offrir Science Pô Paris.
Les yeux des braves gens de son entourage, ébahis, moi y compris, voyaient en lui la preuve de l’ascenceur social, et la certitude qu’une élite valable trouvera à s’exprimer. Sorti d’un lycée sans renom, et avoir le concours de ceux qui payent pour le passer, ouaouh!!! Les parents ne s’étaient pas saignés pour rien.
Et, malheureusement, au fur et à mesure que le temps passait, pour ma part, les étoiles dans les yeux s’éteignaient.
Je passe l’esprit de parisianisme, le certain dédain auquel j’ai eu droit, sans fond de méchanceté, parce que ça marche comme ça… J’en ai fait mon affaire, après tout, il ne fréquentait plus le même monde, et c’est normal qu’on change.
Mais, je fus quand même « un brin surpris », de la légèreté des études qu’il pouvait suivre… Je me souviens d’un rapport de stage qu’il avait dû accomplir en première année. Je l’ai lu: l’introduction chiadée, pareil pour la conclusion… Et le plat de résistance avec des phrases vides de sens et d’intérêt… « Tu comprends Antoine, ils s’en foutent du milieu, l’intérêt, c’est le début et la fin… ».
Bon, « il en a chié un peu », le premier trimestre.
La seconde année, direction LONDON ECONOMICS SCHOOL. Je lui rends visite une ou deux fois. Il m’a semblé avoir une vraie vie de patachon, picole, cheveux colorés etc… Ce qui n’était pas pour me déplaire, mais je me faisais une autre idée de la chose. D’ailleurs, il m’a amené avec lui dans une de ses soirées, heureux de me présenter à ce joli monde. Je me suis fais chier, suffisance, et goût du lucre. Aussi l’envie sexuelle. Rien de plus.
Enfin, troisième année, où là, l’ami, qui a essuyé un échec sentimental et se noie dans l’alcool, me dit qu’un de ses camarades, qui prépare l’ENA tourne « au speed » pour le préparer.
Il finit par passer ses examens avec succès « entre deux verres ».
Certainement marginal, certainement moins bien né que la majorité de ceux qu’ils cotoyaient, il a galéré pas mal d’années par la suite, niveau professionnel, mais néanmoins a trouvé un boulot, que je trouve inutile et con, dans un musée.
On se calme Antoine, c’est pas Normale Sup Ulm le concours de l’Iep Paris oh ! Heureusement d’ailleurs, s’il fallait raquer les 10 000 scienço-pipos comme des gratins de l’École…
Non, mais Normale Sup, il se trouve que je peux aussi en parler 🙂
J’ai du côté de ma belle famille un grand penseur, qui a décidé de vouer sa vie à la recherche de l’accord musical absolu! La musique contemporaine, c’est son dada. Il donne des conférences à Normale Sup occasionnellement, sur le sérialisme, l’apoggiature… Sinon, il doit diriger un DESS musicologie quelque part en France.
Discussion lors d’un repas de famille: il reconnait entre le fromage et le dessert, que l’université, c’est une voie de garage.
Alors, oui, c’est pas Normale Sup.
Les » devises » de :
Normale sup : » L’enseignement par la recherche pour la recherche »
Polytechnique ( et indirectement ENPC et ENTPE ) : » Pour la patrie , les sciences et la gloire » .
Centrale : » Enseigner à tous et en tous lieux « .
Saint Cyr : » Ils s’instruisent pour vaincre » .
Les Mines : » Théorie et pratique » .
Supelec : » La science en action » .
La Sorbonne : » Hic et ubique terrarum » .
Les « taupins » : » Souffre et potasse » ( S + KOH )
Institution des petites familles : » Moralité , Travail , Solidarité » .
VUB : » Vaincre les ténèbres par la science » .
Sciences Po: ?
@Juan Nessy
Sciences Po se contente d’un logo. C’est l’esprit « Harvard européen », que voulez-vous.
La devise Sciences-po Juan ? Un nombre : 8 000 comme 8 000 étudiants. Plus qu’à Dauphine, quatre fois Hec.
(21% de boursiers, 17% à Dauphine, 10% à Hec…)
Pff… vigneron, tu fatigues les lecteurs…
Je n’achète pas ta défense aux arguments micrométriques, se résumant pour la plupart à « y en a qui font pire », accumulés sans vision d’ensemble.
Je n’achète pas ton double langage, un pour les intervenants du blog et l’autre pour Dominique Boulier.
C’est Nicolas Jounin qui me convient: « Il est temps d’en finir avec Sciences Po ! » , dans Le Monde du 28 novembre.
Ben moi , je veux conserver Sciences Po et les autres , mais puisqu’on parle souvent d’une guerre Université vs grandes écoles , j’aimerais bien qu’on le fasse moins sur des ratios budgétaires ou boursiers que sur des critères » éthico-démocratiques » .
Autrement dit , qu’on se soucie autant de la qualité de ce qui sort que de la quantité de ce qui rentre .
@ Antoine « Discussion lors d’un repas de famille: il reconnait entre le fromage et le dessert, que l’université, c’est une voie de garage. » J’ai fait toutes mes études à l’université. Je ne suis pas dans un garage, je déteste les voitures. Mais c’est vrai que ce n’est guère plus reluisant. Mais bref, je suis contente de ce que j’ai fait. c’est l’essentiel. Ma question toutefois: sur tout mon parcours universitaire, je n’ai pratiquement eu que des normaliens comme profs. Pourquoi leur enseignement ne serait pas de la meme qualité de celui qu’ils ont reçu?
Pour moi, l’avenir c’est justement l’université. Avec un rapprochement écoles/université. L’excellence doit être pour tout le monde. Aux étudiants ensuite d’être à la hauteur.
Au passage , je n’attache aucune importance à la devise d’une école ( d’autant qu’il y a belle lurette qu’elle est presque toujours violée ).
Je voulais seulement attirer l’attention sur le fait qu’on aimerait bien que chacune d’entre elles respecte la devise républicaine d’abord et uniquement , et qu’on en trouve trace quand on visite leur site , pour celles qui en ont un , que ce soit par leur » image » , leurs programmes , leur éthique ( explicitée , elle) , leurs conditions d’accès ( et de sortie ) ,leurs organisations , leur vie interne , leurs relations externes , l’expression de leurs professeurs
Leur » raison d’être » .
@Vigneron
« 8 000 comme 8 000 étudiants » : Wouahhhh, Vigneron, de mieux en mieux… Tu donnes dans slogan publicitaire pour grande marque de lessives maintenant. Du genre « 8000 pulls lavés/seconde » dans le monde c’est quand même beau. La défense de Dominique Boullier était déjà mauvaise mais alors la tienne, elle est carrément catastrophique.
La vérité c’est que pour Science-Po c’est la course à la gloire depuis des années. Faire partie de l’élite des écoles mondiales, voilà le petit Graal de la crème de l’enseignement français. Quelle tristesse. C’est pour cette raison que cette histoire de salaires est tellement symptomatique (oui je sais, Boullier préfère les symboles, c’est tellement plus pratique… ). Le problème c’est que quand on court comme un élève bien poli, bien lisse, bien scolaire, après une place dans le topten des grandes écoles mondiales, ben faut pas s’étonner à l’arrivée de n’être plus qu’une couveuse à élèves disciplinés plutôt qu’une centrifugeuse d’esprits libres et novateurs. A trop vouloir copier Harvard, on finit non seulement par ne jamais rattraper Harvard, mais on finit surtout par oublier ce qui fonde la grandeur de l’Europe : sa différence !
Tu peux sauter le premier commentaire effectivement. L’autre n’a rien à faire de ses journées on dirait.
Ce que tu dis ne m’étonnes que peu. J’ai moi aussi eu à faire à un certain nombre d’étudiants, pourtant déjà pas mal diplômés qui rêvaient d’intégrer Sces-pose, et quelques-uns qui y étaient passés et revenaient en grimaçant, même si on se passait le mot chez les décideurs coin-coin : faut embaucher les diplômés Sces-pose.
@ju 01/12 Sc Po n’est pas un établissement technologique comme vs faites semblant de le croire ; « lorsque l’on confit nos jolies têtes blondes » ça devient de la confiture ! votre post est délicieusement puant « autant les faire travailler aux champs » Ben voyons !
@ antoine : « la légèreté des études passer l’exam entre 2 verres » Il avait du génie ,votre ami ! quelle facilité ; l’image que vous donnez de Sc PO sent le rance ; il n’y a pas que des glandeurs boursoufflés à l’ IEP ; par ailleurs « un boulot dans un musée ,inutile et con » la hauteur de vos connaissances vous permet sûrement de porter un tel jugement et l’on vous imagine en citoyen zélé amoureux du bien public ; je connais un élève de Sc Po qui fait dans un musée un travail absolument remarquable , qqs autres encore ,qui ont acquis à Sc.po un « petit bagage » ; dénigrer pour le plaisir de dénigrer est le petit plaisir que vous vous offrez , bon appétit !
JEANNE,
Merci pour votre intention 😉
Oui, je pense que mon ami a des facultés, qui lui donnent beaucoup de facilités. Mais, c’est à mon avis le cas des 4/5èmes des gens de cette école. Et le dernier 1/5è, probablement issu des familles bien placées.
Qu’il n’y ait pas que des glandeurs, certes. Et alors? Travailler ne rend pas forcément clairvoyant. La preuve: si toutes les têtes pensantes autour de Monsieur JORION, ici présentes, réfléchissent pour refonder un lien social, c’est bien parce que les écoles spécialisées en sciences sociales, science pô faisant figure de proue, ont défailli.
Pour ce qui est du musée, il me semble ne pas avoir besoin d’avoir une haute connaissance en quoi que ce soit pour penser qu’il est inutile et con, comme tout musée. De mon point de vue, l’art n’a pas à être idolâtré, mais doit être libéré de son carcan qu’est le monde de la culture, code de pensée bourgeois.
LOU
L’université est une belle chose en soi. Je vous rejoins. Mais ceux qui tiennent la maison, en sachant que la formation dispensée ne mènera nulle part pour les 2/3 des étudiants, sont juste des ronds de cuir selon moi.
Histoire de polluer un peu plus le fil, je révise mon tableau mendeleïevien et je trouve Po pour polonium. Sciences Po, un poison politique ? Interrogeons les mânes volubiles d’Arafat et de Litvinenko. Pour ma part, je ne suis pas hostile par principe aux grandes écoles mais partisan, comme Bayrou, de les démanteler et de les refonder à intervalles réguliers pour tuer les pratiques endogamiques du couvain « méritocratique » (renouvellement du corps des enseignants, qui devront être recrutés ailleurs que dans l’amicale des anciens de l’IEP, et exclusion de leurs rejetons, pour couper court à l’hérédité des offices). Autre exigence (sinon bistouri), dans la droite ligne du projet du citoyen Lepeletier pour l’école : gratuité totale (quitte à lever un impôt supplémentaire) et travail en amont, depuis la maternelle jusqu’au bac, pour une égalité des chances qui ne soit pas l’enfumage que nous connaissons depuis que la réformite s’est emparée de l’Éducation nationale.
La maternelle c’est trop tard, beaucoup trop tard.
brl,
j’ajouterais au cursus un stage obligatoire (sauf pour les boursiers) par an, en novembre et/ou décembre. deux mois la première année, puis un mois par an. aux choix : restos du cœur, soins palliatifs, centres de rétention, pompiers, maternités, pompes funèbres, collèges de z.u.s, ect… en immersion, pas dans les bureaux ça va de soit. ça devrait doper l’inspiration des brillants chérubins.
oui, ça, c’est une trés bonne idée …(mais en un mois, c’est trop court ; il faut des années pour une compréhension subtile des choses, et au moins quelques mois pour faire le point, et chercher à « mettre sa patte » et à s’améliorer, les premières angoisses reconnues, surmontées et transformées …/ par ailleurs, une jeune amie ayant fait des études type HEC, a payé ses études avec des jobs type : plate-forme téléphonique : un des lieux d’esclavagisme actuel, et trouvait cela trés amusant ( SIC), et ne comprenait pas le désespoir des personnes y travaillant sur la durée) …bref, y’a du boulot !
les » issus des Grandes Ecoles » d’antan, avaient tous un parent plus ou moins éloigné paysan, ou artisan , qui avait fait passer un « état d’esprit », qui faisait que ces gens là restaient un brin les pieds sur terre .. et que, s’ils faisaient la « fierté » de leurs proches, n’avaient pas trop tendance à « la ramener » en famille : c’était plus sain ! la société, bien plus hiérarchisée en apparence, était paradoxalement beaucoup moins verrouillée, plus libre et plus originale.
pyramidal versus transversal ? le capitalisme sans freins ne se refuse aucun des deux, mais c’est habilement maquillé.
yang / yin ?
l’équilibre est rompu.
trop de yang, c’est la guerre.
trop de yin, c’est la mort.
la recherche de l’équilibre, tout est là.
d’ailleurs, les polytechniciens (nés dans les années post première guerre mondiale) , avant de prendre la directions d’une entreprise, devaient passer en stage par tous les corps de métiers, ce qui permettait, par la suite, un respect bilatéral, et une écoute parfois directe ( en dépit de la relation hiérarchique pyramidale ) des problèmes rencontrés à tous les échelons . (histoire recueillie avec mes grandes z’oreilles).
il est vrai qu’il y avait un plus grand respect de l’autre chez les personnes formées à l’ancienne .
c’est un fait . (toute la société est « contaminée »).
m,
un mois par an, c’est déjà gourmand j’imagine. une plate-forme téléphonique ce n’est tout de même pas une morgue.
c’est un vrai problème, des gens engourdis et insensibilisés par une vie de facilités, formant l’élite de la nation, définissent des programmes à la lumière de leur faible expérience des choses: french déconnection.
rien de pire que des technocrates formant des futurs technocrates. nous en crevons.
pour la petite histoire j’ai fait hasardeusement deux années de pcem1 (médecine), en juillet j’apprenais avoir raté. hasardeusement encore, je retournais début septembre voir les résultats affichés à l’école: oh surpriiiiise, le chérubin d’un médecin réputé et spécialiste lyonnais, dont tout le monde savait qu’il avait lamentablement foiré, avait été ajouté au crayon à papier en bas de la liste des a(d)mis.
las, nous ne saurons pas si le cabinet était offert dans le kit.
Lorsqu’il y a le feu, on fait de la com…
La sélection sociale fonctionne dans tout l’enseignement supérieur et a précisément été corrigée par le modèle économique original de Sciences Po pour en limiter les effets : faut-il vous croire sur parole ?
R. Descoings, supporter de la loi Gayssot, l’énigmatique ? Il représentait l’autorité sous laquelle on formait l’élite de l’état français. Mais il supprima les matières de culture générale qui sont censées fonder l’implication d’un citoyen dans une société dans laquelle il aspire à vouloir jouer un rôle.
Ccl : Vous laissez sous entendre que c’est la responsabilité du contexte (la mondialisation) ? Alors que l’on punit pour un vol de viande afin de nourrir sa famille…. Et l’exemplarité !
Loi Gayssot ??? Mais qu’est-ce que ça vient foutre ici Olivette lyonnaise ??? « Énigmatique » ??? Tu l’es de moins en moins. T’en as plus pour longtemps à polluer ce blog.
Il me semble qu’il y a bien une chose que l’on ne puisse pas reprocher à mr Descoings, c’est qu’il était souvent cité en exemple pour sa volonté d’ouverture aux quartiers défavorisés et donc particulièrement aux populations françaises d’origine immigrée (les « pollack », n’est-ce pas vos propos). Il y a donc eu du bon et du moins bon !
Mais qu’est ce que vous voulez dire par : « T’en as plus pour longtemps à polluer ce blog. ». Votre arrogance et vos menaces reflètent votre personnalité (Un vrai petit dictateur ?). A moins que vous vous prenez pour le blog : vous auriez donc transcendé la condition humaine ? Mais dites-nous donc « tout », puisque je suis certain que vous voulez nous dire quelques choses…
ps : Vous aimez la propagande sur le site ! Je pense que vous êtes corrompu par votre situation (sous traitant de la grande distribution ?).
Au fait, votre outil de production est robotisé pour passer autant de temps à vous délecter de la sorte. Fier de vous ?
Entre nous, c’est vrai que je n’ai pas fait Versailles mais je devais déjà « bosser » pour aider la famille à l’âge de 14 ans !
Complétement d’accord avec Dominique Boullier.
Et d’ailleurs, j’aimerai qu’un jour soit mis en lumière la réelle motivation de M.Pébereau et autres de cette commission des rémunérations pour pouvoir octroyer et décider de tel bonus.
Je crois Mr Boullier (si vous croyez en votre billet), que ce qui manque, c’est vos réactions.
C’est ça le monde d’en bas, on foire, on ce trompe, mais on essaye (sauf qu’on a, les années passants, plus de mal à y ajouter une chanson de Janis Joplin) alors on réagit, parce que sinon il n’y aura pas une larme.
On solde ces « autres morts » ( celles qui ne sont pas les nôtres, je vous présente mes excuses entre science po ou des fermes… mon choix est vite fait), par les institutions: « en mémoire du soldat inconnue »…
C’est juste de l’instant, c’est pas si important.
Je me permet ce commentaire, parce que si Vigneron croit en vous, c’est que vous devez plus qu’un billet.
Le dit Billet ne ce résume qu’à une excuse contre un potentiel.
(on en a eût tellement de potentiel, d’un nouvel Éden en terre promise, en péché pardonné, puis en dictature du prolétariat, puis du self made man…. alors c’est normal qu’on tique).
Si vous souhaitez votre billet, alors y à un moment faut l’incarner, c’est pas que je ne sois moins méfiant à l’incarnation des idées 🙂
Mais j’aime bien « le grand livre des gnomes », où quand tout va mal, on choisit ceux qui ne veulent pas la place 😉 .
PS: Mais bon c’est dit par un type, qui toute sa vie, devra conjuguer le verbe prendre à chaque verbe, car il n’aura jamais l’intuition de sa conjugaison, c’est-à-dire comme un enfant de grande section 🙂
(vous connaissez la blague j’ai fait math sup, maternelle supérieure)
Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris mais si je tente de répondre, je vous dirais que ce qui compte pour moi, c’est en effet ce que chacun fait à sa simple place pour faire en sorte que ce capitalisme à l’agonie en finisse sans faire trop de morts. Moi je suis prof, simplement prof, ce que je fais, c’est de tenter de faire comprendre la mécanique fatale qui nous a conduit là où nous sommes, c’est à dire à un état de faillite écologique, financière, sociale, politique et morale, en m’appuyant sur des gens comme Jorion ou Orléan mais aussi sur Boltanski, Descola et sur Latour, par exemple, pour étendre l’analyse de cette faiilite aux modernes, au-delà du capitalisme. Et je dirige un programme de rénovation pédagogique radical à SciencesPo , qui permette aux étudiants de s’orienter dans les controverses, d’apprendre en débattant et de publier sous de nouvelles formes. Le reste du militantisme m’a épuisé et je considère que TOUS les partis sont désormais une force de conservation, malgré eux parfois. Donc c’est modeste, autant que de publier un commentaire dans un blog mais à plusieurs ça peut faire quelque chose et surtout ça oblige à se sentir responsable et croyez moi je me sens responsable du monde terrible que nous laissons à nos enfants, malgré moi, certes mais sans avoir pu inverser le cours des choses à temps…
On est pas sur les mêmes champs (la Culture n’est pas la culture), mais c’est pas important.
Ce qui est important (du coup j’exclus mes champs 🙂 ), c’est la nuit du 4 août.
Le capitalisme, le pouvoir, la propriété (je m’excuse, mais quand le trésor m’explique que je suis propriétaire comme un luxe, alors qu’à ma place ils vendraient plutôt que de faire valoir cette ferme, j ‘ai un peu de mal, à voir l’associer à la propriété, cela à un prix et je le paye) ou l’argent, sont des exutoires (on les dénoncent tranquillement, sans peur).
Ma thématique reste la même, laissons nous ceux qui espèrent ou alors ceux qui n’espèrent pas être dans en place (place en référence à l’anglais).
Vigneron vous espère (quelques soient vos programmes) c’est la dernière porte pour y croire.
On peut pas demander moins aux sages qu’à l’ouvrier Italien qui ce saigne pour sa mine (j’ai pas envie de chercher la vidéo, mais c’est récent, c’est à voir).
Merci de ces indications.
Ce n’est pas très facile de tâtonner parmi ces auteurs en essayant de suivre leurs fils, et j’attends des commentateurs de ce blog qu’ils puissent aider à connaitre lesdits auteurs, fût-ce pour les critiquer.
D’autres que je trouve merveilleux n’y ont pas la place que j’espérais (Sennett, Stiegler) mais je comprends mieux pourquoi au fur et à mesure.
Il est vrai qu’il est aussi utile d’apprendre qu’un pourcentage X des gens qui interviennent dans toute communauté auront comme désir d’étaler leur conviction plutôt que de sonder d’autres mondes possibles. Là aussi, Sennett est bel et bon à lire (en ce moment, de Sennett, sous mon coude : « Les Tyrannies de l’intimité » ; « Fall of the Public Man » en anglais)
J’ai besoin de préciser que lorsque j’écris ce sont exutoires (argent, capital, etc….), cela devient une construction.
On ce laisse croire que ce sont des dangers externes à nous même (comme la cryptonite qui enlève ces pouvoirs à superman), bien sur il faut castrer la propriété, limiter les inégalités, mais sans ce laisser croire qu’on deviendrait génial sans, car ces tares viennent de notre espèce et non d’un concept maléfique (et on est pas superman)
@Samuel :
//// mais sans ce laisser croire qu’on deviendrait génial sans, car ces tares viennent de notre espèce et non d’un concept maléfique ////
Ces » tares » ne sont pas en option , ..mais inhérentes a notre condition …..Je pense qu’elles ne deviennent perverses que dans la structuration des groupes actuelle …centralisée et globalisée ….Dans le modèle originel , ( groupe restreint et groupe de groupes ) , ces « tares » seraient meme vertueuses parce que structurante du groupe ….. L’ Ubris n’ émerge que par la destruction du groupe qui nous a formaté ….
« L’être humain n’est pas un tueur. Le groupe, si. »
de Konrad Lorenz
de bien belles citations de sa part.
Dominique Boullier, au fond y à un côté défouloir sur science po, tout le monde c’est que cela changera ni les statuts de la city (qu’on peut qualifier d’anti britannique), ni la sélection à Goldman, ni la lobotomie déjà réalisé sur les experts, etc…
Mais ça fait du bien, un peu de justice, un peu de symbole, c’est déjà ça.
Science po n’est qu’une institution qu’on peut détruire, vos programmes vous pouvez les réaliser peut-être ailleurs, c’est un peu facile (mais faut ce méfier du facile, on croit avoir tout régler, je préfère un peu les trucs chiants comme reconstruire la mécanique humaine en mieux).
Il y a une part d’émotion en vous pour cette école, c’est humain (ça tombe bien nous aussi).
Mais faut un billet sur les écuries d’Augias, sinon c’est la Bastille.
Quand je dis incarné, le mot est assez vaste pour que chacun y trouve sa place (ça peut être diriger, faire un collectif pour changer la direction, faire un débat avec Franck Lepage, une vidéo avec des élèves sur la morale, voir mieux sur ceux qui ne sont pas resté à science po, je sais pas….).
Je ne nie pas l’intérêt pédagogique que vous portez, mais depuis des décennies, y a tellement d’autres choses qu’on a détruite, d’autres savoir parfois plus technique ou plus humain (la DRH de ma cousine aide soignante, lui a expliqué qu’elle avait plus le temps de faire de l’humain…. pas d’humain dans un hôpital….).
Et vous n’êtes pas responsable de l’entropie humaine 🙂 (je ne suis pas très militant)
@kercoz, je suis d’accord, mais c’est ta solution qui consiste à dire qu’on peut revenir en arrière (justement l’entropie).
Il n’est plus acceptable qu’un enfant meurt d’un défaut du cœur. Il faut donc des chirurgiens (qui ne s’occupent pas de jardiner) des outils, des techniciens, un peu d’administratif et un point de centralisme et de transport. L’idée est bonne, mais elle doit s’articuler pour stabiliser la réaction humaine par rapport à la technique et non nier ces apports. Mais on a tous un peu modifier nos points de vues depuis quelques années 🙂
@Samuel :
//// je suis d’accord, mais c’est ta solution qui consiste à dire qu’on peut revenir en arrière (justement l’entropie). ////
Justement , le retour en arriere n’est pas possible ….le système s’est développé avec un modèle « à cliquets » … pas de marche arriere ..meme en option !
Ca sera donc par effondrement que ça DEVRA decroitre ..parce le nerf de cette guerre c’est l’ énergie et les mat .prem. induisent une pénurie d’abondance …
Le modèle « naturaliste » considéré comme vertueux de gestion des groupes est le modèle de groupes de groupes ( voir les chap précédents ) …. …. l’ etat et les civilisation ajoutent a cette modélisation complexe ( respectant la complexité /math des syst naturels) un système prédateur linéaire qui va vivre a ses dépends ( parasitage) .
Ce double système survivait tant bien et plutot mal , du fait du manque d’énergie ….( ce qui impliquait que t ne tendait pas vers zero / communications – informations …)
L’energie gratuite a fait exploser le système qui necessitait ce « TEMPS » comme frein a l’ emballement ..
Il est certain qu’il est necessaire d’ajouter au modèle morcelé , un modèle centralisé ( ou mieux d’échanges bi-lateraux ..pour respecter le fractal) … il n’ y a pas partout des mines de cuivres ! …mais c’est le dosage entre ces deux modèle qu’il faudrait doser …et je ne pense pas que l’ on soit capable de faire se dosage …..seule la pénurie d’ énergie donne un espoir .
Le soucis dans la décentralisation (même si elle est nécessaire) c’est quel demandera pas mal de temps avant de fonctionner correctement.
Pour l’instant heureusement que l’état a repris les PLU ( bon il faudra un jour qu’il arrête d’intégrer ou de séparé la DDA, de l’équipement et de la DSV), car il calme le jeu sur l’artificialisation des sols (à un aéroport prés).
Il faudra du temps avant que tout s’articule, parce que si Dominique Boullier y arrive au niveau de l’état, y a de l’hubris aussi au niveau local (suffit de demandes aux contractuels, vu que j’ai un boulot encore administré et que les missions temporaires vont plutôt aux agents de terrains , pareil pour des structures comme la caisse des dépôts ou ils ce lassent vite à former les agents de région).
La sélection national des agents avaient des avantages par rapport à un pouvoir local, mais il est vrai aussi que l’état laisse pas toujours le meilleur a ces Régions, ni à l’Europe.
@Samuel :
il faut actualiser vos connaissances .
La DDA , la DDE , la DSV n’existent plus .
Il n’a jamais été question que l’Etat « reprenne » les PLU . Les troupes pour ce faire ont d’ailleurs été atomisées .depuis plus de 10 ans .
Je sais mais c’est pas la première fois qu’on les regroupe dans la plupart des cas ils ont toujours été sous le même bâtiment (au delà de l’entête des courriers ça change pas grand chose).
Et la DDT supervise à nouveau les PLU (j’avais croisé un agent de la Manche, qui s’en occupait, c’est peut-être pas le cas partout, il me racontait l’histoire du maire qui souhaitai bizarrement qu’un champ à l’écart soit constructible, avant de gentiment lui demander s’il lui appartenait et le silence qui suivait), on revient à des PLU qui seront sur plusieurs communes (et avec un peu de chance on dépassera les batailles de Cdc voisinent).
Faire et défaire c’est travaillé (enfin il parait)
@kercoz, c’est le même questionnement du coté de Dimitry Orlov, qui cèdera le premier, le climat ou le coût des énergie profonde.
C’est triste, mais peu de personnes ont la compréhension de la production (et les paysans devraient avoir plus d’affinité avec les ouvriers et nos coops devraient aussi intégrer en adhérant les salariés et pas uniquement les paysans, sinon on n’écoute jamais les types à la base).
Je suis d’accord avec Paul sur le partage du surplus, mais dans les fermes (même s’il ce concentre sur une génération autour de cinquante ans), le premier truc à faire quand il y a plus de surplus (je suis théoriquement avec mon apprenti et mes bénévoles familiaux les 3 parts du gâteaux), c’est de maintenir le capital (à savoir l’outil de travail, une ferme c’est de la production, une barrière, un tracteur, une vache sont des capitaux productifs), sinon y à plus de ferme (évidement au vue des plus valus foncières actuelles, on laisse plus de place à la thésaurisation qu’à l’investissement et les subventions sont une caricature du rapport de force, ainsi que le marché).
D’un point de vue salarié, c’est incompréhensible, pour l’outil ferme on achète des trucs, mais pour soi rien (je dis pas que la génération d’avant ne thésauriser pas, mais comme pour les libéraux y a a ni retraite ni chômage en fâce et les prises en charge pour maladie sont une blague), mais y à pas vraiment le choix (c’est comme vendre une roue pour finir le mois la voiture qui vous permet de travaillé ne peut plus rouler).
Mais en énergie couteuse (on inclut les coûts de désaffectation des centrales, le coût d’un raffinage profond, le coût du recyclage, quand ce sera plus intéressant qu’une mine avec 1 pour 10 000 de métaux extraient) restera t’il un surplus (Actuellement il y en a sauf pour les Grecques et une bonne partie de la planète, mais à terme…..).
Mais on est toujours dur avec le taulier, comme disant celui qui ma appris à tailler les onglons (c’est les sabots pour vache, mais ils sont deux, y en a un petit et un grand), après nous avoir laisser commencer, on s’attaque toujours au petit 🙂 (il mesurait pas plus d’un mètre soixante).
Après on le regardait différemment (car tous on avait commencer à tailler le petit onglon, alors qu’il est préférable d’attaquer le gros pour maintenir l’équilibre de la vache).
(et oui tout les petits qui ne finissent pas en Napoléon ou en Sarkozy 🙂 ).
On est chiant :), ça devrait être en préambule à la constitution des droits de l’homme.
http://www.acrimed.org/article3904.html
« Ces économistes qui monopolisent (toujours) les débats »
par Mathias Reymond, le 9 octobre 2012
« Malgré les crises économiques, les mêmes économistes squattent toujours les médias. Et leurs erreurs accumulées n’y ont rien changé. Quelques petits comptages s’imposent… »
À la radio :
« Dans un article publié en 2009, nous avions comptabilisé les économistes invités des « Matins de France Culture » sur cinq ans. 81 cartons d’invitation avaient été distribués … »
» C’est sans surprise Sciences Po Paris qui détient à l’époque le record du nombre d’invitations (19) , devant Paris I (15), l’École normale supérieure (9), Polytechnique (8), Paris Dauphine (7), etc. Cette surreprésentation des universités parisiennes sur le plateau des matinales ne s’explique pas uniquement par leur renommée académique. En effet, l’École d’économie de Toulouse, qui se situe en haut de tous les classements, n’a jamais eu accès – sur cette période – au micro de France Culture, à l’image de son directeur, Jean Tirole, considéré comme le plus « nobélisable » des économistes français et médaille d’or du CNRS en 2007… »
(…)
« Élie Cohen, directeur de recherche au CNRS et enseignant à Sciences Po Paris, est aussi administrateur d’Orange et du groupe Pages Jaunes. »
« Leurs innombrables erreurs n’y font rien : ils gardent la confiance aveugle des médias. »
Sciences-Po est fondamentalement une école qui prépare à la gestion des affaires publiques, et, beaucoup aussi, aux affaires tout court. C’est le marchepied obligé pour accéder à l’ENA.
La science politique dont il y est question ne peut donc qu’être qu’une certaine conception de la politique à l’exclusion de toutes les autres. C’est la politique au service du pouvoir, public ou privé.
Autant dire qu’il s’agit d’une conception on ne peut plus conservatrice et donc restrictive de la politique.
Ce n’est donc pas la politique comme lieu de discussion des affaires de la Cité mais une école qui prescrit un discours, des comportements, des méthodes de gestion dont les étudiants auront l’usage dans leur vie professionnelle future, qu’ils soient au gouvernement, dans l’administration, dans les médias ou dans les affaires. C »est donc bien une école de management, le site de l’école va même jusqu’à préciser : « le Harvard européen » ! Ce qui n’a rien à faire avec le politique comme tel, si toutefois on l’envisage celui-ci dans une perspective démocratique, les programmes enseignés dans la perspective d’une gestion des hommes ne pouvant concerner que la police, laquelle, outre son sens traditionnel d’organe répressif est si l’on suit le philosophe Jacques Rancière : « l’activité qui organise le rassemblement des êtres humains en communauté et qui ordonne la société en termes de fonctions, de places et de titres à occuper » par opposition au politique qui « consiste dans le jeu des pratiques guidées par la présupposition de l’égalité de n’importe qui et par le souci de le vérifier .. ».
Partant, le politique est-il une science ?
Si nous partons de la considération que le politique tient d’abord à un discours, le discours à propos des affaires de la Cité et que ce discours ne prescrit rien à priori en tant qu’il se rapporte à des égalités dont personne ne peut se prévaloir d’être le promoteur à un titre ou un autre sinon en tant qu’elle énonce des raisons qui ne pourront être jugées qu’en tant qu’elles sont précisément des raisons et seulement des raisons, donc selon des critères de vérité, le politique s’appuie sur la science mais ne s’y confond pas. Le politique s’appuie sur la science car elle construit comme la science ses objets, ici en l’occurrence à mesure que la société se transforme, que les enjeux sociaux évoluent. Mais elle ne s’y confond pas, car ces objets n’y sont pas donnés a priori, ce qui revient à dire que la définition de ces objets est précisément un enjeu du politique.
Sciences-Po de toute évidence participe au jeu politique en tant qu’elle intervient dans le processus de l’attribution des positions de pouvoirs. Mais cette école est loin d’être un haut lieu du politique, en tant que celui-ci consisterait dans la remise en cause active de l’idéologie ambiante. Pour l’heure cette école demeure au service de l’idéologie.
@ Pierre-Yves D. 1 décembre 2012 à 01:41
La démocratie n’exclut pas l’ordre et l’organisation, bien au contraire. Ce sont des éléments fondamentaux permettant de structurer et de canaliser les relations entre les groupes et les individus d’une communauté humaine. Comme le retour au désordre à l’anarchie et au chaos mène à l’anéantissement, il est du devoir d’une démocratie de veiller au respect des règles qu’elle s’est donnée si elle tient à préserver ses acquis et à évoluer positivement.
Il est donc tout à fait logique que la démocratie s’organise pour cela et qu’elle crée dans ses structures une fonction spécialisée à cet effet. Tout citoyen réellement démocrate doit s’employer à soutenir et respecter cette fonction au lieu, comme c’est trop souvent le cas, d’œuvrer à la déconsidérer, à la faire mal voir, mal aimer, jusqu’à ce qu’elle soit haïe, exécrée, rejetée au point de faire fleurir des slogans tels « nique la police » prenant la suite du tristement célèbre « CRS SS »
Une démocratie responsable a tout autant besoin de fonctions de contrôle, de maintien et rétablissement de l’ordre que de fonctions de management à assurer depuis le premier niveau d’existence, la famille, jusqu’au plus haut niveau des instances nationales et internationales. C’est indispensable, si l’on veut jouer un rôle influent dans la gouvernance des affaires publiques ou privées. Les deux domaines étant utiles pour s’adapter à l’évolution du monde, ne faut-il pas reconnaître la nécessité de suivre des formations adaptées ?
Sciences-Po assure une telle formation en opérant une sélection de sorte à n’investir que sur les plus aptes et à éviter le gaspillage des ressources du pays dans des investissements inutiles. L’ancien directeur a introduit la possibilité d’élargir la base de recrutement à partir des zones défavorisées, là encore, en faisant un minimum de sélection. Ne trouvez vous pas que c’est bien ?
Cela ne convient pas aux égalitaristes favorables à l’Université. Mais, en faisant entrer sans sélection à l’Université, donc sans discernement, on gaspille la richesse et les forces du pays et en final, cela conduit à une régression générale de sa compétitivité et à un rabaissement de son niveau de vie pénalisant pour tous. Quand, au lieu d’endoctriner à l’égalitarisme forcené, finirons nous par comprendre la nécessité pour chacun, de donner le meilleur de soi-même, quel que soit le niveau où le hasard et la sélection naturelle nous a amené à vivre notre vie ?
En tout les cas, je n’ai pas l’impression qu’en évoquant ensemble la police et Sciences-Po, votre intention était de profiter de l’occasion pour les faire se conforter mutuellement et pour les faire mieux aimer des lecteurs du blog de Paul Jorion. Sincèrement, je crois que nous avons tous intérêt à faire se rapprocher les gens au lieu de tendre à les diviser. N’êtes-vous pas d’accord avec un tel objectif ?
1
2
La division, ou séparation est produite objectivement, la démocratie c’est l’union des parties séparées, comme séparées. Il n’y a aucune union à affirmer, l’union se construit.
Vous ne savez pas d’où vient ce slogan, mais vous croyez savoir. effectivement : Les CRS sont tristement célèbres…..
Quel retour ? Vos pensées sont très confuses, mielleusement pieuses et un tantinet pédantes.
jducac
C’est votre définition conservatrice de la démocratie qui est réductrice, pas la mienne.
N’inversez pas les choses.
Je n’ai dit nulle part que je prônais l’anarchie. Je n’ai cessé au contraire sur ce blog de pointer la nécessité des institutions. La recherche de l’égalité est une tâche qui ne peut s’achever, c’est une dynamique sociale, une dialectique entre « police » et souci d’égalité. Seuls les régimes totalitaires peuvent se prévaloir de figer définitivement l’égalité dans un ordre social, mais c’est une pure illusion. Dès lors qu’on prétend avoir résolu définitivement la question des inégalités c’est à coup sûr que l’on a crée une nouvelle situation inégalitaire.
Les institutions sont au coeur de l’organisation sociale, mais ne sont pas immuables, elles doivent donc pouvoir être remises en cause, comme le fait Paul Jorion ici-même sur ce blog lorsque notamment il démontre que la science économique actuelle est une fausse science, précisément parce qu’elle nie les rapports de force (qui sont donc constitutifs d’inégalités) qui qui président au fonctionnement de l’économie réellement existante.
@ A.D. 1 décembre 2012 à 11:30
Bien sûr, qu’une union ça se construit. C’est le résultat d’une volonté tant de la part de ceux qui souhaitent s’unir que de la part de ceux qui aident ou favorisent les unions et les rapprochements. Ceux qui favorisent les unions plus que les divisions, le font en général au nom de la raison, dans l’intérêt d’une communauté, que ce soit dans une famille, dans une entreprise, dans un pays, dans un territoire, dans une zone géographique et sur une planète entière.
Ceux qui s’emploient à déconstruire des unions, à les démolir, à diviser, à segmenter, ne le font en général pas dans l’intérêt du plus grand nombre et de la communauté la plus large, mais dans le but de satisfaire des intérêts particuliers. Ils exploitent les propriétés du vieil adage « diviser pour mieux régner » sachant que la plupart du temps, les diviseurs aspirent à régner sur ceux qu’ils incitent à faire sécession.
Il m’a semblé qu’en reliant Science-Po à police, cela incitait davantage au rejet de ces deux institutions qu’à reconnaître leur utilité au sein de la démocratie. La démocratie a autant besoin de l’une que de l’autre pour survivre et éviter de tomber dans l’inefficacité, l’anarchie et le chaos.
Vous parlez sans savoir ce que je sais, mais comme vous êtes incapable d’exposer des arguments sérieux à ce que j’expose, vous vous réfugiez dans la critique de la forme. Grand bien vous fasse ! Pardon si c’est pédant de le dire comme je le pense. Est-ce encore confus ?
@ Pierre-Yves D. 1 décembre 2012 à 13:14
Vous admettez-donc que dans un système où règne la liberté, qui n’est d’ailleurs jamais sans limites, les inégalités se développent du seul fait de l’évolution naturelle.
En effet, certains individus ou communautés d’individus, prennent de l’avance sur les autres, du seul fait de leur curiosité, de leur imagination, de leur travail acharné à vouloir progresser, de leur nature exploratrice, inventive et novatrice. C’est ainsi que des solutions, plus astucieuses, plus économes et plus performantes sont découvertes et mises en œuvre en ne bénéficiant qu’à quelques uns au début, ce qui leur confère un pouvoir supérieur aux autres.
Je ne vois donc que des bienfaits, pour l’humanité, à stimuler chez chacun, l’esprit de dépassement de ses propres limites, quel que soit le niveau où l’on se trouve et le domaine dans lequel on peut agir, ce qui donne une infinité de situations et de possibilité d’action de progrès.
Comme les capacités et les choix de vie sont très différents d’un individu à un autre ou d’une communauté à une autre, d’un endroit à un autre et d’un moment à un autre, il n’est donc pas surprenant que de manière naturelle, les développements ne soient pas uniformes, quelle que soit la volonté de limiter les inégalités.
Il ne me semble pas que Paul Jorion nie l’existence des rapports de force, pas plus que moi. La « science économique » ne le nie pas davantage, au contraire. Elle les analyse et offre, à ceux qui savent les exploiter, plus de force et de pouvoir qu’à ceux qui se refusent à les voir. Il me semble que Paul Jorion est surtout désireux de voir les rapports de force notablement réduits et imagine qu’une telle action apporterait une solution aux problèmes que nos sociétés rencontrent.
A ce jour, je n’en suis pas convaincu. Je crois au contraire que plus on met en relief les écarts de richesse, plus on stigmatise les riches qui, de fait, même en démocratie, détiennent le pouvoir d’agir, plus on trompe les moins riches et les pauvres en entretenant chez-eux l’espoir de consommer davantage. Cela n’est pas réaliste surtout en Occident.
Je pense qu’une richesse est un moyen d’agir, un potentiel d’action que détient un pays, donc une communauté, même s’il correspond à des avoirs portés au compte de personnes physiques ou morales. Or, il vaut mieux utiliser une richesse pour investir que pour consommer.
Afin de parvenir à cela, il vaut mieux considérer les riches comme de bons citoyens dont tout le monde a besoin, même les pauvres, plutôt que de les maltraiter en dilapidant leur richesse dans de la consommation au travers d’un Etat inefficace et tellement imprévoyant que depuis 40 ans il s’est laissé aller, non seulement à ne pas investir, mais à s’endetter.
@ A.D. Pardonnez-moi, j’avais confondu « exposer » et « opposer » il fallait donc lire:
« Vous parlez sans savoir ce que je sais, mais comme vous êtes incapable d’opposer des arguments sérieux à ce que j’expose, vous vous réfugiez dans la critique de la forme »
Jducac, vous déformez (comme toujours) les propos de Pierre-Yves.
Non, Pierre-Yves dit que les inégalités existent, pas qu’elles se développent. Et non, les inégalités ne se développent pas au nom de « l’évolution naturelle », mais parce que nous avons mis en place avec le capitalisme une machine à concentrer la richesse. C’est quand même pas compliqué. Relisez Le Prix ou les théories d’Aristote : si les prix étaient fixés de façon à permettre la conservation du statut de chaque partie prenante de l’échange, il n’y aurait pas de développement des inégalités. Elles existeraient toujours, mais elles seraient contenues.
@ Julien Alexandre 1 décembre 2012 à 18:55
Je ne cherche pas de toute force à avoir raison, mais pour que les choses soient claires entre nous, permettez-moi de m’appuyer sur un exemple.
Le boucher vend sa viande au même prix pour tous ses clients, conformément à ses tarifs affichés.
Donc, le rapport de force n’est pas le même entre lui et un client riche ou lui et un client pauvre. Comment le boucher devrait-il faire pour adapter ses prix à l’évolution des situations de chacun de ses clients, d’autant qu’un client riche peut devenir pauvre et vice versa? Le problème se corse si on considère les très riches, les moyennement riches, les pauvres et les très pauvres.En sus, le boucher peut lui aussi changer de statut.
Je crois que même les pays communistes n’avaient pas trouvé de solution au problème, hormis peut-être, d’avoir recours à divers types de magasins, les uns pour les gens normaux et les autres pour les gens du parti.
Bon, comme je n’ai pas lu « Le Prix » de Paul Jorion, je vais l’acheter et le lire attentivement
@ jducac
C’est une excellente initiative. Reprenons la discussion quand vous l’aurez lu.
C’est des grèves ouvrières que vient le CRS=SS.
Vous êtes loin, très loin du compte (sauf du vôtre,ou des vôtres ?).
Je n’ai pas l’intention de favoriser aucune « union », la division est objective, par exemple :
Vous Jducac&Cie, vous êtes un possédant.
Moi, A.D., je suis un prolétaire.
La relation prolétaire-capitaliste est : antagonique. C’est-à-dire : irréconciliable, non d’opposition, de contradiction. Ou encore : il n’y pas d’arrangement possible, aujourd’hui moins qu’hier.
Bien sûr que vous vous débattez en pleine confusion, bien sûr que vous retardez un max.
Vous écrivez sur des sujets qui vous dépassent nettement : on se dirait au Figaro, et même aux commentaires du Figaro en ligne, cela n’a aucune prise, c’est de la soupe d’idéologie bourgeoise et comme on dit « libérale », aucune réflexion personnelle, mais des anecdotes radoteuses.
Je vous ai dit l’essentiel, vous vous cantonnez dans l’insignifiance.
Maintenant, ça suffit.
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/12/04/force-de-lordre-une-medecin-alerte-sur-les-blessures-des-militants-de-notre-dame-des-landes/
Voilà, la « police », pour l’égalité, je ne l’ai pas rencontrée
@P Y D 1°/12 : simple et clair ; je retiens entre autres » le politique s’appuie sur la science, car , il construit comme la science ses objets …mais il ne s’y confond pas , car , ces objets n’y sont pas donnés à priori … »
@P.Yves
Ah! mais ça c’est-y beau ?
Une recherche, une dialectique : exploiter, réprimer, éduquer….
Le souci d’égalité, comme vous l’écrivez bêtement, je vois pas trop, par contre « la police », ça on connaît. Cela c’est l’hypocrisie typiquement démocrateuse, c’est pour la classe exploitante et ses relais la seule nécessité qui vaille, et bien sûr c’est une tâche qui ne peut s’achever…comme Dieu ineffable, éternel…Voyez-vous ça, gardez vos boniments.
l’état, les lois, les institutions : à bas !
A.D.
Si pour vous les institutions sont juste bonnes à abattre, je me demande ce que vous faites sur ce blog.
AD
Vous n’avez pas bien saisi non plus mon propos, lequel en rien n’interdit le genre d’action qui est menée à Notre Dame des Landes, c’est même l’inverse. C’est précisément parce que le démocratie est un processus toujours inachevé, au regard de l’histoire, que des actions comme celles qui sont menées à Notre Dame des Landes se justifient.
Pour l’heure cette école demeure au service de l’idéologie.
Tout est dit. Le reste est superflu.
Bon.
Et si on croisait les lectures, pour ne pas dire: croiser les savoirs – ce qui est plus exact en fait.
Alors, allez lire cet article de Patrick Thévenin dans la revue Minorités. C’est une revue de qualité parmi celles qui traitent de ce dont elle traite. (Et dont je ne suis pas, comme un regard peut le prouver, mais ici autant le dire pour ne faire fantasmer personne.)
Accrochez-vous, les partisans du changement de paradigme enfin, certains.
Extrait:
La suite.
On a déja débattu du changement de concept Immoralité /amoralité dont s’est servi le « pouvoir » pour accroitre l’emprise du système sur l’ individu .( ds le sens de B.de Jouvenel)
Une autre piste présente de l’ interet comme sujet d’ étude : C’est l’ évolution du pouvoir au sein de l’entreprise …..:évolution , cette fois ci liée a l’éducation des détenteurs de ce « pouvoir »:
– Capitalisme ancien , de « famille » :……le cursus etait en général classique a fort taux de sciences « humaines( « Humanités « )
– Puis capitalisme technologique pour la compétitivité du gain de productivité ……le pouvoir réel est délégué a l’ ingénieur , aux techniciens ..a ceux qui savent parler a l’ oreille des machines ….cursus en science humaine deja rabougri
-Puis capitalisme commercial ..qd tt le monde a les memes machines ….sauf l’ informatique …là le pouvoir passe aux mains de l’ informatique …qui sait parler a l’ oreille de l’ ordi
-Enfin capitalisme économique …. ou c’est le fond de pension qui dirige qui n’a besoin de parler a personne et dont le cursus science humaine tt le monde s’en fout ….
« Ben Ali, dégage ! dégage ! »
Science Po dégage !
Tu peux être fier Jorion, elle est belle ta troupe. Pourri à l’os ton paquebot de fortune. Je tangente tant qu’il est temps. Les rats vous saluent bien.
Le poste est à pourvoir Vigneron. Put your money where your mouth is !
Je ne crois pas que ce soit la modération qui chagrine Vigneron .
J’y vois plutôt une irritation contre une forme de curée du style ::
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jean_de_la_fontaine/les_animaux_malades_de_la_peste.html
vis à vis d’une ( et une seule ) école , et un professeur qui semble non seulement en être un , mais aussi , à lire son parcours , un homme de bien.
J’avais le sentiment d’avoir évité ce piège en resituant le naufrage ( la peste) dans ses causes.
Mais Vigneron avait déjà trop la peau trouée ( certains l’ont plus visé lui que Dominique Boullier dans leurs échanges) pour le recevoir .
Repos pour les joueurs .
Pour Paul Jorion , à retenir cependant que les illustrations par l’actualité sont à manipuler avec retenue .
un cœur vaillant, un esprit pointu, une verve joyeuse et acérée. mais des réflexes de classe dont il ne sait que péniblement s’affranchir. il demande une droiture d’esprit et de jugement aux plus faibles, sachant bien qu’aucun puissant ne s’y astreint. deux poids, deux mesures. l’inertie d’appareil justifierait tout .
préférer y voir une soif d’éthique, de mesure et de justice que cette forme de curée.
Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers. Nan, je déconne.
Vigneron quitte ce blog : Il méditera sur l’addiction d’aimer se regarder écrire.
J’aimais bien vigneron, je cliquais sur son nom en colonne de droite sur le blog de Paul. Ce type était cultivé et avait des choses à dire. Mais quand on a un un putain d’ego plutôt que de tourner en rond on prend la tangente. Pas con.
Putain d’ego ! — tout comme l’escargot lové dans sa coquille ou en goguette — qu’importe, ça reste sensible ce truc. Vigneron tout simplement a de l’estime pour D. Boullier, estimable en effet, utile et certainement éveilleur, même si de mon point de vue D B. s’identifie à sa boite, à sa « mission » éthique etc… donc naïf, mais pas faussement c’est sûr. Ce à quoi chacun de nous a toujours à s’interroger, non ? Vigneron même s’il peut exaspérer parfois empêche la massification du jugement « comme un seul homme », il touille la merde quoi, comme le bâton du Bouddha
/my-darling-clementine-de-john-ford
Suis d’accord avec roma. Vigneron est indispensable au service. Cet article a généré de nombreuses réactions épidermiques, qui finissent, additionnées, par ressembler à un lynchage d’une victime sacrificielle. Je ne partage pas l’avis de Monsieur Boullier, pour autant, je n’y vois pas malice. C’est donc avec lui et d’autres qu’il faut compter pour reconstruire.
Et comme je l’indiquais plus haut, l’avenir, pour moi, viendra des universités. J’ai lu qu’à Lyon avaient commencé à s’organiser des cursus communs, de la recherche commune…entre universités (essentiellement Lyon1 je pense, mais l’ENS doit surement travailler avec les fac de sciences humaines de Lyon2 et Lyon3) et écoles (centrale, EMLyon, ENS…).
Honnêtement, je m’en fiche de Sciences Po, mais recréons les conditions pour que renaissent ou se pérennisent des études politiques innovantes, études qui doivent irriguer aussi les autres disciplines et inversement. C’est du décloisonnement dont nous avons besoin.
Dernière chose: j’ai connu un intervenant (je ne sais pas quel statut il pouvait avoir) à Sciences Po, je ne sais pas comment il a réussi à se placer, mais je me suis dit quand je l’ai appris: Sciences Po n’est plus.
@Roma :
Bien vu pour l’illustration en Lucky Luke !
Mais il y a deux versions selon la face de la pièce :
en version « progrès » : Révolte , courage , accepter ses erreurs , cohérence , erreur non confondue avec puissance, indifférence aux aux appréciations négatives , ne supporte pas les abus et les injustices , se défend contre les généralisations et le totalitarisme
en version » survie » : j’ai raison , hors limites , agressif , avoir raison « à tout prix » , vouloir être « à la hauteur de la situation « , se justifier , » on ne m’aura pas facilement » , transgresser la règle , « hors la loi » , défi à la loi , risques inconsidérés , colère , hausse le ton , attaque défensive , manipulateur .
Le passage d’une version à l’autre tient souvent à peu de choses . Le plus souvent à une atteinte non repérée comme telle à quelque chose d’inconscient ,ancré en nous et qui nous caractérise profondément . Retour à la version « progrès » impossible tant qu’on n’a pas repéré et admis le point d’agression .
@Lou :
Il y a déjà pas mal d’années que des cursus communs sont organisés entre universités …et grandes écoles , pour le plus grand profit de leurs étudiants respectifs .
Il y a aussi des gens intelligents aux manettes de direction dans ces deux entités .
Dominique Boullier,
Votre action pédagogique à Sciences-Po me semble aller dans le bon sens. Je vous crois sincère dans votre démarche.
Je m’interroge cependant :
Votre pédagogie et les contenus de votre enseignement peuvent-ils devenir la règle à Sciences-Po ? Est-il imaginable dans l’état actuel des rapports de force, que vous ou toute autre personne qui aurait un profil similaire, puisse diriger cette école afin de lui attribuer sa nouvelle mission ?
Le bon sens ? Près de chez vous ?
Il serait intéressant que l’on dise de quoi on parle dans cette pédagogie et cet enseignement. Deux ou trois parlent de Bruno Latour, mais personne ne détaille ou articule quel contenu est d’intérêt pour les (vastes) questions qui nous réunissent ici.
Ce serait quoi une école bâtie sur de telles pédagogies et pourquoi faire ? une ouverture d’esprit bien au-delà des dogmes actuel de Homo oeconomicocoeus ? (ou de Homo conareus ? hump rump … aaatchoum).
Il y avait de 18 à 19 dans l’émission « Place de la Toile » sur France Culture où une certaine Divina Frau-Meigs nous disait qu’on avait déjà, dans la « fRance » raté le coche de la culture numérique contrairement aux belges par exemple.
D’autres comme Stiegler (ma scie n’a moi) demandent aussi que les médias numériques soient pensés à la hauteur de leur immense impact (twitter désublimera, désublimera pas ? bêtise systémique ? )… Bref quelques lignes de force là-dessus pour qu’on puisse se dire qu’est-ce qu’on peut trouver comme émeraudes dans le pâté sciences-Po… , non ?
@Timiota
Mais naaaan, la France n’a pas raté le coche de la culture numérique puisqu’on a le MédiaLab ! 😉
Pour répondre à Pierre-Yves D. et à Timiota en même temps, la rénovation pédagogique ne procède pas par oukases mais par contagion et conviction. C’est parce que nous aurons fait la preuve qu’on apprend mieux, plus et surtout plus en prise avec les enjeux de notre temps que nous saurons étendre ce type de pratiques. Le collectif Sciences Po est beaucoup plus hétérogène qu’on ne le pense et l’enjeu actuel est sans doute de remettre en route des procédures claires tout en énonçant aussi clairement la vision qui les guide,pour succéder à celle qu’avait Richard Descoings et qui demandait une radicale mise à jour, à la lumière de la crise actuelle. Mais une vision qu’on débat, cela veut dire restituer la dimension politique de l’institution , au sens du débat sur le monde commun que nous voulons construire, bien au delà d’une école donnée en effet. A vrai dire, les expressions publiques de la quasi totalité des candidats à la direction étaient très pauvres de ce point de vue, et souvent purement technique ou purement de principe, alors qu’il faut les deux.
Nos méthodes pédagogiques reposent sur cette même exigence. Notre vie démocratique est confisquée pourquoi? parce que nos élus et administrations publiques sont débordées, contournées, manipulées par deux grandes puissances, celle de la finance et celles des sciences et des techniques, qui toutes les deux décident à leur place les principales architectures de nos vies communes. Si nous voulons former des jeunes capables de résister à cela, il faut qu’ils soient capables de rentrer dans les techniques de tous types et ne se contentent plus de dépendre des avis d’experts qui, si on est un peu curieux, sont en fait toujours en controverses. C’est pourquoi nous formons nos étudiants non pas à faire des discours bien tournés sur des sujets qu’on ne connait pas (caricature souvent répandue à propos de l’ancien sciences po et pas toujours fausse!) mais à explorer ces controverses et à prendre position à partir de ces éléments dans lesquels les aspects scientifiques, techniques, juridiques, économiques, etc sont entremêlés mais ne peuvent être simplement survolés au nom d’idéologie a priori. Cette exploration doit servir à remettre toutes ces décisions en politique, pour sortir de la subpolitique (Ulrich Beck) qui fait la loi dans les conseils d’administration ou dans les labos. Refabriquer la politique à Sciences Po, c’est tout sauf du management, tout sauf des sciences de gestion (cette discipline n’existe pas à Sciences Po, notez le), c’est un exigence d’examen collectif du pluralisme des choix possibles. C’est pourquoi nous les formons aussi au débat, à leurs procédures mais aussi à l’expérience personnelle de cet engagement dans un débat, dans une négociation, sous forme de simulations. Bref, nous voulons sortir de la dichotomie entre d’une part des « experts modernes » qui prétendent savoir et énoncer des vérités alors que les scientifiques sont dans l’expérimentation, le débat et la controverse en permanence, et d’autre part des rhéteurs politiques qui font le spectacle pour amuser les masses mais ne savent pas de quoi ils parlent (cf. sur le numérique!) si ce n’est de la politique politicienne qui cause aux autres politiques, et qui écoeurent le peuple de la politique, celle qui consiste à débattre du monde commun que nous voulons. Par cette exigence de formation, nous nous situons dans le long terme d’une part et dans le ralentissement des processus de décision d’autre part, alors que ces deux critères sont à l’opposé de tout ce qui se dit et tout ce qui est demandé actuellement: de la décision d’urgence et de court terme, avec les résultats que l »‘on sait et qui ne vont que s’aggraver, n’en doutons pas.
Merci, c’est pour ce type de raison que j’avais commencé à lire Latour.
A vous relire , je repense à une affirmation de Michel Serres, lors d’une conférence à laquelle j’avais la chance d’assister , et où il introduisait son propos en évoquant les luttes de gloriole entre » littéraires » et scientifiques » , entre » philosophes » et » matheux ».
Il énonçait en gros qu’un littéraire qui ne connaîtrait rien aux sciences ( et réciproquement ) , un philosophe qui ne serait pas mathématicien , seraient des hommes dangereux . L’assistance étant plutôt » littéraire » , il ajoutait malicieusement ,en provocation, qu’un scientifique versait forcément à un certain moment dans la philosophie, lorsqu’un littéraire gardait toujours de la répulsion pour les mathématiques !
Sans tomber dans une éducation digne des gardes rouges à la chinoise , je me réjouis de mon côté d’avoir appris à me coltiner la résistance des » matériaux » ,en théorie , en expérience , et en pratique , pour « étalonner » les quelques autres dispositions que je pouvais avoir ,et qui doivent aussi pas mal à mes institutrices et -teurs, autant qu’à mon entourage et mes ascendants .
La « résistance » des » matériaux » , c’est un sacré garde fou contre les « vérités » de l’extérieur .
Juan +1
http://www.dailymotion.com/video/xpx5dd_michel-serres-je-suis-pauvre-et-je-vous-emmerde_news
Je ne vois pas le rapport entre cet extrait et ce que j’essayais de dire .
@Dominique Boullier
Mise part la profession de foi, que pensez-vous de Marx ?
D’ailleurs votre réponse sur l’agonie du capitalisme ma échappée, je ne la vois pas ?
Vous êtes au fond un conservateur, ce qui veut dire que vous avez fait un choix politique, et ce choix vous éloigne de ce qui pourrait s’apparenter à de la recherche en sciences sociales. Comme l’avait constaté Aragon au PCF d’ailleurs, aucune chapelle ne s’accorde avec la liberté scientifique ou créatrice. L’œcuménisme de façade qui est le vôtre ici ne brouille pas la façon dont vous vous identifiez dans le champs politique. La démocratie, vous la pratiquez en conserve : Vous soutenez le pouvoir, l’état de fait, et vous reprenez les postulats économiques dont il se revendique, et qui entre nous soit dit, sont faux. CQFD.
Et ce, tout en étant fidèle lecteur du blog !
Juan ? Le savoir et l’argent…
Bonus philosophique : Et la pensée a-t-elle un prix ?
Vous rappelez uniquement la manière (la méthode) mais il y a l’art….
Juan
Je vois un petit rapport avec le « Ce que sait la Main » de mon Sennett que j’aime bien. (Ed Albin Michel)
@Timiota :
Vous attendez la loi sur le mariage pour tous , avant d’épouser » votre » Sennett ? !
Sans lire tout Sennett , je n’ai jamais vraiment compris quelle différence fondamentale il y avait entre ce qu’il est convenu d’appeler intelligence » manuelle » et intelligence « intellectuelle » .
Oui, « Faire, c’est penser ».
@juan nessy
The Wrong Man (1956)
« I guess it’s the musician in me.
Musicians are always fascinated by mathematics.
They can’t read, but they can figure. »
J’aime ce début de film, avec Vera Miles et Henry Fonda, et ces couloirs du métro déserts, à N.Y…
Il y aurait aussi beaucoup à dire sur l’esprit de finesse et celui de géométrie, je pense qu’il faut beaucoup de finesse même en géométrie, quelle que soit l’analogie en question.
« La Beauté est Vérité, la Vérité Beauté. C’est tout ce que vous savez sur terre. Et c’est tout ce qu’il vous faut savoir ! » disait John Keats. La beauté dans les maths est plus difficile à saisir. En fait elle provient du plaisir de comprendre… de la contemplation d’un univers ordonné, qui fonctionne. Vous m’expliquerez à l’occasion la différentielle partielle en x, y, qui permet de trouver les coefficients a et b dans une régression linéaire…
Bergson encore avait noté une sorte d’affinité entre toutes les sciences, la possibilité de passer de l’une à l’autre (matière et mémoire)
@Dominique Boullier
Le débat et la controverse, dites-vous…
Et c’est pourquoi vous préférez répondre à ceux qui osent émettre des critiques à l’encontre de Sciences-Po qu’ils sont vraiment trop injustes. Et que vous choisissez d’ignorer sur ce fil tous les commentaires qui cherchent à provoquer ce fameux débat pour vous contenter de répéter le mantra des merveilleuses intentions de Sciences-Po alors que vous n’avez toujours pas répondu à la seule question valable ; et vous me permettrez de vous citer : « comment avons-nous pu contribuer à former des dirigeants actuels aussi bornés, aussi peu visionnaires, aussi avides ? »
@Olivier :
J’ai fini par comprendre ce que vous aviez compris .
Dans ma louange de la résistance des matériaux , je visais en fait la résistance à toutes les vessies qui veulent se faire prendre pour des lanternes .
Dans cette optique , la résistance aux sirènes de l’argent se borne ( mais souvent ça suffit ) à refuser de dire que l’on a affaire à une lanterne quand on veut vous faire vendre une vessie .
@Martine Mounier
Merci Martine….
Dominique Boullier,
Un aspect de votre réponse me semble très problématique, celui concernant « le ralentissement du processus de décision ».
Il est nécessaire de penser sur le long terme mais pour autant n’y-a-t-il pas des décisions d’urgence et à court terme qui elles ne demandent pas, pour paraphraser un politicien célèbre, qu’on laisse du temps au temps.
Autrement dit, n’y a-t-il pas des décisions qu’il faut prendre d’urgence pour préparer l’avenir, tout attentisme nous rapprochant du moment où ces décisions n’auront plus d’objet le système s’étant entre-temps effondré.
Je prends un exemple.
Concernant l’interdiction des paris sur la fluctuations des prix, est-ce une décision qui peut attendre ou bien est-elle effectivement un levier (avec quelques autres) de nature à amorcer une mutation du système actuel ?
@ juan nessy 3 décembre 2012 à 14:45
Je vous approuve à 100%. Il n’empêche que Michel Serres lui-même se fourvoie quand il dit « je vous emmerde avec vos 40 millions »
Il s’isole dans son monde de paroles et de pensées non quantifiables et, à bout d’argument, il n’a plus que le recours à la violence (je vous emmerde) pour s’opposer à ses contradicteurs.
Une grandeur chiffrable et mesurable traduit une force, une capacité à agir ou à réagir dans le domaine physique, celui qui règle la marche du monde, y compris des êtres vivants, pensants ou non. Il ne peut le nier et n’a plus que le recourt à la violence verbale, à l’expression d’une pseudo force pour contrer la force bien réelle qui dépasse la sienne.
C’est un philosophe respectable mais qui, comme tous les hommes, n’est pas infaillible. Il le révèle quand, à court d’arguments, comme beaucoup d’autres dans cette situation, il va jusqu’à utiliser la violence(verbale). Il va même, certaines fois, jusqu’à susciter par la violence de son discours, des oppositions entre les générations, y compris de la sienne, à laquelle il prête de mauvaises intentions, contre ses propres enfants.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=13534#comment-94402
En 2006 lors des grèves anti-CPE, il montait les jeunes contre les vieux, aujourd’hui il oppose les pauvres aux riches, alors qu’à mon avis, il vaudrait mieux agir pour faire se rapprocher tout le monde. Déjà, il y a plus de 6 ans, il stigmatisait les alliances mal intentionnées entre Berlin et Paris avant même la naissance du merkosysme. Il cultive la fragmentation, en exploitant le principe de division pour mieux régner, avec l’objectif de faire régner ses propres idées plus que de faire se rapprocher les idées divergentes. C’est suicidaire.
Il se pourrait même que Michel Serres emmerde Jducac !
@juan nessy: MERCI….et pourtant je suis une pacifiste. Mais jducac.qu’il aille compter les piècettes de sa cassette.
Ah, c’est terrible ça, la violence verbale… ça fait trop de mal…
Tous ces faméliques qui crient – « Oncle Sam, Go home… »… sont totalement inconscients… de véritables brutes…
Sinon, il existe une autre violence, J. du Youkaïdi-Youkaïda… c’est la tête au bout d’une pique…
… à ce moment là… certains haut-perchés trouveront sans doute que « je vous emmerde » était somme toute plutôt pacifique…
Par contre – « Je gagne 40 millions… », ça, pour le spermatozoïde capitaliste, ça n’est pas violent… et – « L’année prochaine, je compte bien en gagner 60… », c’est du velour, du miel… c’est la paix sur terre…
Jducac… le bon petit scout… qui sait toujours ce qui est bon et ce qui est violent…
Allez, reprenons en choeur… « Youkaïdi-Youkaïda »
Jducac,
Restons calme, vous maîtrisez la situation. Vous êtes reposant et apaisant….
Mais le « je vous emmerde avec vos 40 millions » nous montre à quel point on ne touche pas au grisbi, n’est-ce pas ?
Et le paroxysme : « Une grandeur chiffrable et mesurable traduit une force, une capacité à agir ou à réagir dans le domaine physique, celui qui règle la marche du monde, y compris des êtres vivants, pensants ou non » vous faites du « lobbying de lobbys » et je vous renvoie avec tendresse à « Big Brother mangera son chapeau ! » (Lisztfr)
@ Jducac
et la puissance de la Bible, vous la chiffrez comment ? Selon vous, si la Bible et ses messages (Nouveau et Ancien Testament) ont colonisé le monde, c’est probablement grâce à des mesures physiques comme le poids de l’ouvrage, le nombre de mots ou de textes,…?
Que la physique soit une réalité, personne ne peut le nier, mais de votre côté, arrêtez de nier la réalité des idées. Que vous le vouliez ou non, ce sont elles qui règnent sur nos représentations du monde et de nos sociétés, ce sont elles qui les organisent selon une conception plus ou moins juste des réalités biologiques et physiques. Il suffit pour s’en convaincre de voir le poids des religions transcendantes et séculières sur l’organisation de nos sociétés.
@ Jducac
Et la Bible, quelle mesure physique doit-on lui appliquer ? Je pense que selon vous, ce texte (Ancien et Nouveau Testament) qui a colonisé notre monde doit son succès à son poids en kilos, au nombre de mots ou de textes ?
Que la physique soit une réalité, personne ne peut le nier, mais de votre côté, arrêtez de minimiser la réalité et le poids des idées. Le « domaine physique » est une contrainte comme une autre contre laquelle l’imagination humaine s’est toujours battue en tentant de la surmonter, tous les progrès scientifiques en attestent et en attesteront jusqu’au jour où nous serons capables de dépasser la vitesse de la lumière. Les contraintes physiques nous limitent dans nos choix et nos possibilités, mais rien n’est insurmontable. Le génie humain en a apporté la preuve à maintes reprises.
En fait quand vous écrivez que c’est le domaine physique qui régule le monde, vous avancez simplement l’un des arguments de base de tous les conservatismes du monde, ceux qui refusent le progrès et le pouvoir des hommes à changer la société, et s’en remettent à la fatalité et aux lois de la nature pour justifier toutes les inégalités, toutes les oppressions et toutes les régressions. C’est un alibi purement idéologique. Or autant – sinon plus – que la physique, ce sont aussi nos idées qui régulent le monde. Ce sont les représentations que nous en avons qui organisent nos sociétés, ce sont les idées basées sur des conceptions plus ou moins justes et tronquées des réalités biologiques, physiques et anthropologiques qui fournissent le contenu des idéologies qui nous gouvernent, vous comme moi et comme les autres. La plupart des mots en -isme, dont le capitalisme, en sont les preuves les plus évidentes. La seule façon d’y voir un peu plus clair dans ce jeu opaque passe par l’acquisition de connaissances issues, à la fois, de l’expérience et de lectures transdisciplinaires, et notamment de ces fameuses sciences humaines que vous détestez tant.
Et vous-même que faites-vous ici sinon vous battre pour vos idées et notamment celles qui consistent à décréter que le domaine physique est le grand régulateur du grand Tout ? Comme vous le faites remarquer, nous sommes des êtres pensants, et c’est à ce titre que nous avons toujours agi pour nous extirper de notre condition première et nous affranchir des contraintes de la matière. Preuve s’il en est – indépendamment de la déviance mortifère de certains objectifs – que la pensée et l’intelligence humaine associées à la volonté sont parfois capables de surmonter les plus fortes résistances.
jducac
Où en êtes-vous avec votre haine viscérale pour ce blog et les sciences humaines : les personnes qui sont derrières ?
juducac, tout n’est pas quantifiable et ce n’est pas parce qu’on détourne un objet d’échange (la monnaie) pour ressuscité un pouvoir féodal (basé sur la rigueur pour les gueux et l’héroïsme des généraux planqués derrière…., voir un peu plus loin) que cette mesure est souhaitable.
Notez vous les musiciens à leurs nombres de notes?, il n’y aurait plus de silence et pourtant, c’est de s’en jouer qui est merveille.
Du silence:
moins de pari,
moins d’objet à parier,
moins de CAC,
moins de AAA,
moins de plans, de commissions et d’experts….
C’est le seul début pour qu’un nombre est un sens (mais il ne les aura jamais tous, pas plus qu’une variable algébrique).
(quand à la physique elle vous expliquera qu’une masse quantifiable peut être un trou noir et pas seulement un kilo de plume tombant comme un kilo de pomme ou de plomb)
@ juan nessy 4 décembre 2012 à 12:08
Il ne l’a pas dit et ne le dira probablement jamais, à moins qu’il décide de s’exprimer sur le blog de Paul Jorion. Michel Serres ne m’emmerde pas.
Ce qui m’emmerde c’est de ne pas comprendre pourquoi des êtres aussi instruits et aussi brillants en arrivent à utiliser la violence (verbale) ou l’outrance lorsqu’ils sont à court d’arguments, lorsqu’ils veulent se dégager d’une situation délicate où, lorsqu’ils veulent influer sur l’issue d’un affrontement d’idées, comme les mouvements anti CPE.
Pourquoi ces personnages connus, distingués au plan honorifique, influents, compte tenu de leur exposition médiatique, éprouvent-ils le besoin de se laisser aller à ce type de violence ? Ils voient bien que chez certains, ce type de propos peut susciter d’autres modes de réactions amenant à des violences physiques destructrices. Qu’est-ce qui les animent ? Le désir d’apaisement et de conciliation ou le souhait d’un embrasement général ?
@ lou 4 décembre 2012 à 13:11
Vous, avez bien raison d’être pacifiste et, si cela peut vous rassurer, je n’ai ni cassette ni piécettes. J’aurais pu avoir un Napoléon, mais le hasard d’un tirage au sort, au décès de mes parents, en a décidé autrement. En effet, mon grand-père maternel qui était un petit paysan exploitant une ferme de 10 ha, tout en ayant élevé 10 enfants (sans allocations familiales, ni de rentrée scolaire, ni de beaucoup d’autres choses), s’était donné comme objectif de travailler beaucoup et bien, tout en consommant peu. A sa mort il laissa à chacun de ses enfants, une pièce d’or, en sus de la petite ferme dont ma grand-mère avait hérité la moitié de ses parents.
Les générations passées, celles nées avant la dernière guerre mondiale, pensaient au devenir de leurs descendants. Ces générations, contrairement à celles d’aujourd’hui qui ne pensent qu’à elles-mêmes et à consommer, ont fait la richesse, donc la force, et l’influence de leur pays dans le monde.
C’était avant que les théories marxistes et d’anticapitalisme primaire, se propagent et n’amènent les gens à se désintéresser des besoins du futur, donc à la préservation et de la transmission d’un capital, d’une capacité à investir, c’est-à-dire à une capacité à faire vivre les générations suivantes.
La perte de conscience de l’utilité de constituer et de transmettre un capital est assez récente. Elle est l’œuvre d’idéologues qui ont propagé via les enseignants, qui souvent ne s’en sont pas rendu compte, des théories suicidaires qui incitent aujourd’hui les gens à consommer tant qu’ils peuvent et à s’entredéchirer, à se jalouser, à s’opposer en vaines batailles de chiffonniers.
Hier encore, des parents souscrivaient des plans d’épargne avec des garanties de taux d’intérêt, au profit de leurs enfants, lesquels n’avaient même pas appris, malgré l’allongement des études, ce que sont des taux d’intérêt. Est-ce ça le progrès ?
@Jducac :
Le mieux serait que vous lui posiez directement la question . D’ailleurs en extrapolant sa capacité emmerdatoire , je n’ai émis qu’une hypothèse .
Pour moi quand il m’arrive d’être emmerdant , c’est involontaire et je finis toujours par m’en rendre compte ( quelquefois un peu tardivement, mais il y a toujours quelqu’un pour m’informer ).
Je dois pouvoir compter sur les doigts d’une main les occasions où j’ai été emmerdant volontaire et conscient ( dont une fois avec un ministre en exercice , une autre avec l’X -le boss de la « taupe » où je chiadais – qui ne voulait pas comprendre assez vite que les « rites » de bizutage avait des limites et qui s’en est sorti avec un nez cassé et moi un sale oeil au beurre noir , …).
Ceci dit , comme Paul Jorion m’incite à croire que je n’étais ni conscient , ni volontaire à ces moments là , tout peut arriver .
@ Ju 4 décembre 2012 à 13:17
Détromper-vous, je n’ai fréquenté aucun mouvement de scoutisme, ni les Cœurs vaillants, Ni les Pionniers et Faucons rouges, ni les MJC, ni la JOC.
http://www.fauconsrouges.org/spip.php?rubrique4
Jusqu’à l’âge de 15 ans révolus j’ai pris contact avec la nature en travaillant au côté de mes parents dans le jardin familial, pour améliorer l’ordinaire et afin qu’ils fassent quelques économies en vue de se doter d’un logement. Ensuite, j’ai aidé mon père à bâtir la maison où mes frères ont grandit et où mes parents ont vécu durant 35 ans. Ce fut, pour un fils d’ouvrier, une très bonne formation permettant d’affronter, à la loyale et pacifiquement, les difficultés de la vie.
A l’époque, même les gens pauvres étaient dotés d’esprit capitaliste, en ce sens qu’ils pensaient à préparer le futur avec leurs propres moyens, avec leur capital qui se réduisait souvent à leur sagesse et à leur force de travail. Ils savaient les mettre en action consciencieusement, sans s’en prendre aux autres mais en imitant ceux qui réussissaient, pour s’en inspirer au lieu de les jalouser. A l’école, on ne stigmatisait pas la richesse et on incitait au travail. Cet état d’esprit à engendré les 30 glorieuses.
Grâce à cela, et malgré un niveau de vie moyen bien plus faible qu’aujourd’hui, les gens vivaient plus heureux.
Et ben voilà… cherchez pas plus loin…. vous êtes un handicapé de la colo… Un Youkaïdi-Youkaïda sevré dans l’oeuf… un mutilé de la troupe…
D’un autre côté, on voit pas trop en quoi ça nous concerne… cette petite digression vous aura permis de nous en recoller une tartine sur « Ma vie, mon oeuvre », mais le rapport avec la choucroute est loin, très loin… Enfin, si ça vous fait du bien… moi, je suis content…
Alors, voyons de quoi il en r’tourne…
Donc, pas de contact avec la nature avant « 15 ans révolus »… Hmm hmmm… puis ensuite, une immersion totale et sans doute exclusive dans un jardin familial pour acquérir un logement… Vous savez donc planter des choux…?
A la mode familiale donc, et qui consiste à les convertir (les choux) en moellons, briques, tuiles et autres objets indispensables à la bonne érection d’une demeure…
Là c’est un peu rosse quand-même… c’est vous qui aidez à la construction et c’est vos parents qui y vivent…
En même temps, j’imagine qu’ils vous autorisaient à camper dans le potager…? C’est la moindre des choses…
« A la loyale »…???… Bigre!… ne me dites pas que vous avez planté les choux à mains nues…
Ah… la belle époque… époque de sagesse… et de visionnaires aussi… Fallait quand-même y penser à planter des choux pour qu’il y pousse un pavillon…
Ce qu’on ne comprend pas bien, c’est pourquoi s’être arrêté à la première maison…? ça avait l’air de bien fonctionner votre petite affaire… avec quelques choux de plus, vous auriez eu tout un immeuble… non?
« … en imitant… »…??? Ah d’accord, ça n’était donc pas une idée à vous…?
En fait, vous avez copié les Schlumberger, Rothschild et consorts qui avaient suivi la même technique… Bon… non non, c’est bien quand-même…
Quitte à plagier, autant pomper les trucs qui marchent…
A l’école de jusqu’à 15 ans… parce qu’après, une fois qu’on a compris que le travail et la sagesse, ça paye toujours… Y’a plus qu’à appliquer dans un jardin potager…
Là, vous allez un peu vite en besogne… c’est tout de même aussi un peu grâce au chewing-gum et au Jazz…
Voilà, c’est ce que je dis toujours… je ne comprends pas qu’avec tant de sagesse et tant de travail, on ne soit pas parvenu à engendrer des gens plus heureux…
… Il doit y avoir des générations spontanées qui s’éteignent avec leur trésor de sagesse… c’est terrible tout de même…
Heureusement il en reste quelques uns qui savent, tel que vous, montrer l’exemple d’un bonheur et d’une joie sans pareils… (et déconneur avec ça…)
Bon, on était loin de la « violence verbale »… mais c’était tout de même important d’évoquer toutes ces choses… Le scoutisme, les choux, l’école de jusqu’à 15 ans, tout ça… votre vie pleine de sagesse…
Merci à vous Jducac… Et -« (pas) SOUT: (mais quand-même) toujours prèt!!! (à l’enfumage) »
@ Fod 4 décembre 2012 à 22:24
Je ne refuse pas le progrès, je n’ai fait que de m’y consacrer dans le domaine technique et industriel, bien modestement, à la mesure de mes moyens. Ceux qui se rangent chez les progressistes, par opposition à ceux qu’ils taxent de conservatisme, feraient bien de prendre conscience de ce que le progrès social, le seul qui les préoccupent, ne peut se développer que s’il y a une évolution positive dans le domaine des sciences et techniques influençant l’économie dans un sens permettant davantage de distribution de richesse. C’est le progrès des sciences et des techniques, permettant d’obtenir plus en dépensant moins et en accroissant ainsi les performances économiques d’un pays qui permet le progrès social. Ce sont donc les sciences physiques au sens large qui sont pilotes. Ça n’est pas l’inverse.
Si l’on veut faire progresser le social plus que ne le permet l’économie, autrement dit plus que l’aptitude à capter l’énergie dans l’environnement d’une communauté, d’une région ou d’un pays, on étouffe le progrès économique et on fait régresser le social de l’entité considérée. Si c’est une entreprise on peut faire s’éfondrer l’entreprise, idem pour une communauté familiale, communale, régionale etc…
Or, ceux qui font naître les aspirations sociales, dans le monde syndical, politique, médiatique, enseignant et dans les administrations, autant dire, aucun de ceux qui se préoccupent de constitution et d’exploitation rationnelle de capitaux. Ces acteurs ne sont généralement pas les plus compétents pour juger de ce qu’il convient de faire afin d’enrichir une communauté de telle sorte qu’une redistribution puisse contribuer au progrès social. La plupart des économistes eux-mêmes, souvent parce qu’ils font un mixte de leurs options politiques et économiques, ne sont pas toujours très impartiaux. Les dirigeants d’entreprise, qui devraient être parmi les plus compétents, ne sont pas totalement impartiaux parce qu’ils sont à la fois juges et parties.
Il n’est donc pas surprenant que ce soient des gestionnaires de banques qui soient appelés à intervenir pour reprendre la barre dans certaines organisations et à la tête de certains pays, lorsqu’ils se sont montrés incapables de conduire les barques dont on leur avait confié le pilotage.
C’est juste, mais sans jamais totalement nous en libérer, à moins de sombrer dans le délire et de perdre la raison ou la vie.
PS : Avez-vous pu donner suite à la suggestion que je vous avais faite ici :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=44121#comment-384707
@ octobre 4 décembre 2012 à 23:37
Sur quoi vous fondez-vous pour dire que je hais ce blog et les sciences humaines ? Loin de haïr le blog de Paul Jorion, au contraire, je trouve que c’est une œuvre d’utilité publique. Je le soutiens parce que je l’aime bien. Ma fidélité depuis bientôt 4 ans est à interpréter comme une marque d’estime que je porte au créateur comme aux animateurs et aux divers intervenants, chacun pour ce qu’il apporte, même si certains ne me ménagent pas. Quand on se connait, on peut se parler franchement et sans détour, ce qui fait gagner du temps.
Au sujet des sciences humaines, auxquelles je n’ai pas été formé, sans nier leur très grande utilité dans les rapports sociaux, je dois dire qu’elles m’ont toujours amené à me méfier de ceux qui en font un très grand usage. Mes origines paysannes et ma culture limitée en la matière, doivent en être la raison. Il doit y avoir une part d’atavisme derrière cela.
Quant aux personnes qui sont derrière ces sciences, quelles qu’elles soient, je n’ai aucune raison de les haïr même si, pour mieux comprendre ceux qui s’en servent, je suis amené à demander de développer leurs arguments et, certaines fois, à mettre en évidence ce qui m’apparaît être une anomalie ou une forme d’incohérence. N’est-ce pas là, une marque d’intérêt et de considération conduisant à une contribution constructive destinée à aller au fond des choses et à cerner au mieux la vérité, dans l’intérêt de tous ?
Il faut de tout pour faire un monde. Nous avons tous besoin les uns des autres, chacun utilisant préférentiellement les outils qui sont le mieux à sa main. Les pinceaux et les brosses ne sont pas les miens. D’ailleurs, je me demande si je saurais les utiliser dans le bon sens du poil.
@ Samuel 5 décembre 2012 à 00:09
A force d’aller dans le sens des moins, êtes vous bien certain d’être encore assez positif et pas trop négatif, négativiste, nihiliste, voire pire encore ?
Ne pensez-vous pas qu’il faut de la mesure en tout ?
Une vie elle-même est un pari si l’on envisage tout ce qu’il faut réunir de bon et de bien pour qu’elle ait des chances d’être réussie et bénéfique, pour elle-même et pour toutes les autres, qu’elle est susceptible d’influencer positivement ou négativement dans le présent et dans le futur.
Depuis qu’il existe, l’homme s’est engagé sur des voies à risques et, expérience après expérience, il a appris à se tenir en équilibre en faisant un pas devant l’autre, en s’aidant de garde-fous,en analysant et anticipant les risques pour les prévenir par des dispositions appropriées, aussi réfléchies que possible, afin de réussir dans ses entreprises.
Ce qui importe, c’est de prendre conscience des risques. Pas seulement ceux que l’on prend vis-à-vis de soi-même, mais aussi vis-à-vis des autres, dans l’espace et dans le temps, en particulier dans les temps futurs appelés à connaître des vies futures qui naissent en grand nombre à chaque seconde.
Ce qui importe, c’est de le faire comprendre au plus grand nombre, au lieu de laisser trop d’inconscients guider les foules en se privant d’une infinité de capacités de jugement qu’il convient d’ aider à se développer par le raisonnement, bien plus que par l’endoctrinement qui abêti et asservi.
Sur ce plan, malgré l’allongement de l’enseignement, il me semble que l’on enregistre plutôt de la régression. Il faut faire émerger des raisonnements, plutôt que de faire reproduire des opinions.
juducac, j’ai pas l’énergie pour aborder la scolastique, mais de ce que j’ai pût en comprendre, je vous le conseille, parce que même si j’aime le flou, je l’utilise pas pour affirmer du vrai… je réagis simplement.
Vous partez d’une formule (ignorant l’intro), pour justifier le risque de vivre (or ma formule vise l’inverse, que la somme des chiffres donnent l’illusion de contrôle du risque et qu’il en faudrait moins pour l’évaluer), tout cela pour justifier ces chiffres, qui ne servent qu’à prédire le risque (et par conséquent s’oppose à votre argumentation).
Et tout cela en reprochant aux personnes de s’abêtir, alors qu’il est très intelligent de ne pas ce fier à ces nombres ou ces symboles changeants.
Jducac, souffrez que, pour votre émerveillement, de très grands artistes travaillent à rebrousse-poil.
Merci à Roma pour la référence ;le problème avec les petits 1001 nuits est que le libraire ren âcle
à les commander ….parfois !
La palme de la formule qui touche à Martine Mounier, 1 décembre 2012 à 19:39 :
Bravo !
Le coup de grâce pour Sciences Po, médiocre officine de l’entre-soi dirigeant :
http://www.les-crises.fr/sciences-po-denouement/
Excellent Berruyer !
(voir aussi les réaction, où l’on retrouve l’excellente BA, plus incisive que jamais)
les incisives plantées dans le discours du FN surtout, le coup des « copains et des coquins », on sait d’où ca vient…
Vos preuves ?
Executive Life : Les copains et les coquins.
Le capitalisme des copains et des coquins
Je sais pas d’où çà vient, mais çà tourne…
« De plus, Sciences Po offre une formation non centrée sur la gestion, très différente de celles des écoles de commerce et de management qui ont produit la génération de managers qui font les malheurs de nos entreprises actuellement »
Quand personne ne relève un préjugé , c’est qu’il est partagé.
Ce n’est ni le management , ni la gestion en eux mêmes qui font le malheur de nos entreprises actuellement .
Un bon gestionnaire aurait su demander à son patron combien son salaire représentait de bourses pour élèves défavorisés , et un bon manager aurait compris que , pour rendre les élèves moins avides , l’exemple est la meilleure des pédagogies.
POur listz, oui j’ai dit plus haut que le capitalisme est à l’agonie mais je ne pense pas qu’il mourra tout seul et de ce point de vue ce sont les moyens d’action ( et pas seulement les voeux pieux sur des réformes que les gouvernements actuels ne feront jamais) qui devraient être discutés. Pour le reste de vos a priori, je ne sais pas d’où vous tirez vos informations, les actes ont plus de valeur que les déclarations sur un blog.
A Martine, je réponds surtout à ceux qui sont prêts aussi à se poser la question eux-mêmes sur leur responsabilité dans l’état actuel, dans le sens de notre incapacité collective à faire bouger un ordre que l’on trouve pourtant insupportable. J’ai expliqué en quoi le type de formation donnée partout (et pas à Sciences Po spécialement) ne préparait en rien à prendre ses responsabilités, à explorer les solutions, à imaginer des pistes et à convaincre pour les partager.
A Pierre-Yves, on peut avoir des certitudes sur les solutions mais tant qu’on n’est pas au pouvoir, ça ne change rien. Et une fois au pouvoir , dans tous les cas, il vaut mieux s’assurer d’avoir convaincu autour de soi suffisamment , sinon, les yaka fokon gouvernent avec des solutions trop simples et surtout imposées contre la démocratie. Je suis indécrottablement démocrate et cela génère du ralentissement voire de l’impuissance dans un temps où beaucoup , réactionnaires comme révolutionnaires, aimeraient tant qu’on trouve un chef qui applique des solutions de façon « urgente ».
A Kanème, les gestionnaires de notre époque sont devenus capables de justifier tout et n »importe quoi (externalisation puis internalisation par exemple en dix huit mois) avec des règles supposées nécessaires et efficaces sur le plan de la gestion mais sans jamais aucun souci moral comme le jugement sur l’avidité, ça ça ne les effleure pas, croyez moi, car eux -mêmes sont dans cette culture et en plus ils suivent les ordres. (Je ne parle pas évidemment du contrôleur de gestion de base!).
.
L’incapacité collective est à la fois la somme des incapacités individuelles et un autre type d’impuissance lié aux problèmes des relations qui, pour les démocrates authentiques, ne doivent pas être hiérarchiques, bien qu’elles ne puissent pas être égalitaires..
En 1967, Guy Debord, celui qui est censé ne pas avoir été au monde, a montré dans son livre La Société du Spectacle que « la séparation est l’alpha et l’oméga du spectacle » (thèse 25) et que « le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images » (thèse 4)
Comment un individu qui tire sa subsistance du système en le reproduisant par son activité, ce qui est particulièrement vrai pour pour toutes les sortes d’enseignants quelle que soit leur volonté critique, peut-il mener une critique radicale de la logique de la marchandise sans remettre en cause la totalité et donc sa place dans la société ?
DOMINIQUE BOULLIER,
« je réponds surtout à ceux qui sont prêts aussi à se poser la question eux-mêmes sur leur responsabilité dans l’état actuel, dans le sens de notre incapacité collective à faire bouger un ordre que l’on trouve pourtant insupportable. J’ai expliqué en quoi le type de formation donnée partout (et pas à Sciences Po spécialement) ne préparait en rien à prendre ses responsabilités, à explorer les solutions, à imaginer des pistes et à convaincre pour les partager. »
Moi, 35 balais, qui n’a jamais cherché à travailler plus que pour gagner sa vie et jouer de la musique, qui a connu chômage, galère et a dû baissé son pantalon pour pouvoir aujourd’hui vous tenir ses quelques mots, qui travaille pour de la racaille qui a pignon sur rue, se demande si vous avez déjà goûté à l’ordre insuppportable que vous évoquez.
Et si Science Pô n’est pas plus que ça capable de corriger le tir, la messe est dite selon moi.
Mr Boullier, je vous invite à comprendre le produit fini afin de préserver votre vision de la démocratie :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=44281#comment-385708
Lien donné par Kerkoz dans le billet « le temps qu’il fait » du 30/11 :
Sur France culture, un philosophe et sociologue, Chargé de cours à l’IEP ?
Ccl : « il vaut mieux s’assurer d’avoir convaincu autour de soi suffisamment » , si la stratégie géopolitique est déjà écrite, comment voulez-vous obtenir une relative indépendance idéologique ou une ouverture d’esprit ?
Enfin ce qui est regrettable, c’est : « Le reste du militantisme m’a épuisé ». Permettez moi de vous dire que ce n’est certainement pas le moment et contraire à « surtout ça oblige à se sentir responsable et croyez moi je me sens responsable du monde terrible que nous laissons à nos enfants, malgré moi, certes mais sans avoir pu inverser le cours des choses à temps… ».
ps : Un peu de courage, prenez exemple sur la détermination d’un anthropologue incorruptible et sans doute incorrigible à vos yeux….
D. Boullier
« yaka fokon » c’est vrai mais à lire ceci : N’est-ce pas, à l’inverse, vrai tout autant? (le symbolique se fait autorité dès qu’un pouvoir l’incarne – empochant du coup le statut de vérité ou la fière et auto-légitimée figure du démocrate moderne (vieille vieille histoire de positionnement) –. Je ne sais pas mais à lire ce que dit Lordon, le personnel de la citadelle intellectuelle en fRance a t-elle les moyens de se pencher sur son agonie ? Economistes, institutions, pouvoirs si oui quel dialogue auriez-vous avec Lordon: au travail! 🙁
143 commentaires.. qu’il ne lit pas 😀
Certes , qui n’a jamais eut le sentiment d’être impuissant à faire bouger un ordre qui disfonctionne?
Les désespérés , les impatients, et tout ceux qui croient que l’intelligence saurait se passer d’imagination.
Certes, qui n’a jamais préféré dénoncer un coupable plutôt qu’une cause ?
Pas vous en tout cas , qui dénoncez le fait que l’absence de sens moral nuit à la collectivité.
S’il sort de cette tempête médiatique qu’un Perbereau n’a rien à faire à science po , qu’une meilleure répartition aux niveaux des salaires permettrait un meilleur enseignement ( dont l’ajout d’un théme d’avenir » sens moral du management et de la gestion » ) , alors peut être que l’impuissance à faire bouger les choses aura été ébranlée.
En tout cas , je vous l’accorde , La confusion des genres , c’est tout le problème .
Ps : Moâ, c’est Habin Kamême , vous avez dû confondre avec le collègue qui vous a accueilli : Cave Canem .
KAMEME,
Vous me paraissez plein de mansuétude.
Dénoncer une cause, c’est un bon moyen de se laver les mains.
Si l’absence de sens moral nuit à la collectivité, c’est bien parce que cela fait prospérer ceux à l’origine de cette absence. La morale et ce qu’elle commande n’est pas née d’hier et tout le monde est capable de pressentir l’immoral.
Quant au mélange des genres, c’est une fois que l’avis de tempête donné, alors qu’on en a profité jusqu’alors, qu’il est bon de le dénoncer. Les statuts hybrides sont faits pour manger à tous les rateliers. Ca se sait depuis longtemps, et Science Po n’est pas seule à le savoir.
Enfin, la tempête médiatique est un révélateur du « sauve qui peut », le premier qui dégaine sur l’autre, qui pourtant vit dans les mêmes sphères, croit pouvoir se donner la parure d’un TALLEYRAND ou d’un MARAT. Mais ça me paraît juste un réflexe de peur. Comme une ministre qui, par voie médiatique, tape sur les doigts de l’église (qui par ailleurs peut avoir en effet fauté).
Antoine
N’empêche , L’abscence de mansuétude est bonne façon de se salir les mains .
Rien n’est vraiement faux dans ce que vous écrivez , mais me semble incomplet.
De part leur condition , seul face à des collectivités , Les êtres humains ont l’obligation de s’intégrer à des systèmes, ne serait ce que pour vivre ou survivre.
A la longue , certains aspects de ces systèmes peuvent les heurter , les révolter .
Dénoncer une cause d’immoralité d’un système est un premier pas , mais en restez là serait , je vous l’accorde , une façon de se laver les mains.
Et puisque vous parlez d’église , « l’incapacité collective à faire bouger un ordre que l’on trouve pourtant insupportable » est une réalité souvent partagée qu’en d’autres termes on appelle » porter sa croix « .
Ps : J’insiste , Kamême avec un chapeau sur le e …c’est que c’est l’hiver et c’est qu’il fait froid.
KAMÊME,DOMINIQUE BOULLIER,
Bon, je suppose que j’y mets un peu trop de sel, peut être à cause d’un vécu personnel qui me rend plus incisif que je ne le devrais. Je présente de sincères excuses à Monsieur BOULLIER.
« Porter sa croix », toutefois, KAMÊME, si vous voyez cette expression appropriée, je dis qu’il y a des croix plus lourdes que d’autres à porter.
Antoine ,
Oui, il y a des croix plus lourdes que d’autres à porter.
Et moi, M.Boullier…? y’a rien pour moi…? ni « oui » ni « merde »…?
… ça me rappelle mes tristes années d’études écourtées faute d’humour…
Mes questions (certes, un poil effrontées) passaient ainsi sous silence… un silence qui signifiait (je crois):- « Ecoute petit, va jouer ailleurs… »…
Le temps était réservé aux ramollis du bulbe, sorte de faire-valoir, dont les remarques sans substance ne servaient aux profs que de marche-pied pour continuer plus avant leur bourrage de mou…
La politique commence avec le polissage… et l’on voudrait ensuite que de la troupe de clones restés dans la course, sorte du singulier…
Et le père Noël, est-ce qu’il va bien se couvrir…?
Vous dites à Martine…
Oui… c’est bien… On aurait du mal à imaginer qu’on sorte diplômé révolutionaire… ça d’accord…
Mais moi je voulais savoir si, (en plus de ne pas leur apprendre à être imaginatif, créatif, responsable et à avoir un chouïa de foi, de conviction)… ce genre d’enseignement ne finissait pas, (par osmose et synergie… par mimétisme et force d’exemplarité)… par les rendre… comment dire?… par les rendre… ceux que nous craignions qu’ils devinssent…. « de monstrueux vampires »…
En un mot comme en cent… que non seulement, on fabriquait des incapables mais qu’en plus, on les rendait mauvais comme des teignes…???
Parce que tout de même, ça n’est pas tout à fait le même problème… pas vraiment la même question…
Et bien évidement, je précise que cela ne vous vise, (vous personnellement) en aucune façon… et je vous renouvelle mes remerciements pour bien vouloir nous consacrer un peu de temps… ce qui ne doit pas être toujours très agréable…
@Dominique Boullier
Vraiment ? Vous avez expliqué que l’enseignement dispensé à Sciences-Po (entre autres) ne sert grosso modo à RIEN. J’ai du louper un épisode auquel cas ! A moins que je n’ai été quelque peu induite en erreur par ce que j’avais cru comprendre au départ comme une interrogation sincère, l’expression tout à la fois d’un regret et d’une ambition, de la part d’un professeur habité par une certaine profession de foi : « comment avons-nous pu contribuer à former des dirigeants actuels aussi bornés, aussi peu visionnaires, aussi avides ? ». Mais bon, si à présent vous me dites que c’est tout l’enseignement scolaire actuel qui échoue à être une école de de la liberté et de l’audace, je conviens volontiers que cela évacue de beaucoup le problème de la responsabilité de telle ou telle institution pourtant si-tellement symbolique dans la perpétuation (ou non) du troupeau.
@Dominique Boullier :
Une des caracteristiques desastreuse de notre société « moderne » est le développement du cararactere « néoténique » des individus ( au sens élargi de K.Lorenz) . L’ absence de maturation résultant de la surprotection du système est une dérive dangereuse , meme si la néoténie serait a l’ origine du développement cognitif ( voir le chap sur les nidipares /Nidifuges de Lorenz pour les especes « spécialisées ds la non spécialisation » )
Il me semble problématique que si la nouvelle génération est bloquée au stade pré-ado ( je me considère bloqué a post-ado) … les études longues doivent accentuer ce caractère négatif ( déresponsabilisation par surprotection …..pas de responsabilité familliales et/ou de survie etc ..) .
Si , de plus ces individus sont destinés a la direction de la destinée du groupe …….
En écho à ce billet et à ce débat sur l’éducation supérieure à notre époque financiarisée, je pointe cet autre billet que je viens de publier sur un blog anglophone sur HigherEd qui fait un début de critique du matraquage que l’on voit dans la presse sur les MOOC, Massive Online Open Courses.
http://www.insidehighered.com/blogs/globalhighered/moocs-fad-and-bubble-please-tell-us-another-story
Je crois que le rapport avec les thèmes de ce blog sont assez évidents… et inquiétants pour l’enseignement supérieur!
Bien envoyé. Un reproche, la phrase ci-dessous, elle aurait eu de la gueule en sous-titre, voire en titre…
Ouais… si l’on veut… comme Dominique est votre ami, je ne ferais pas de commentaires désobligeants mais la méthode est un peu filoute…
Et il ne m’a toujours pas répondu… c’est surtout ça que je vois… ;o)
Please tell us another story!… Dominique