Questions ouvertes et questions fermées en bancor, par Pierre Sarton du Jonchay

Billet invité.

La réhabilitation de la responsabilité politique dans la régulation monétaire a pour finalité d’adosser le pouvoir d’achat de la monnaie à l’égalité économique entre l’intérêt particulier et l’intérêt général ; mais aussi à l’égalité politique entre la décision individuelle et la décision communautaire. L’équilibre de l’offre et de la demande de n’importe quel objet par le prix compensé doit être reconnu et accepté par tout intérêt individuel comme par l’intérêt général libre de la communauté indivisible ; mais aussi, doit constituer un compromis véritable entre le réel politique et le possible économique. L’équilibre de l’offre et de la demande est l’adossement de la réalité au discours quelle que soit l’échelle du discours de la pluralité des particuliers à la singularité d’une communauté quelconque distincte des autres communautés par d’autres monnaies.

Le bancor de Keynes n’est pas advenu par absence de règle universelle de coordination des intérêts particuliers à l’intérêt général ; lequel soit celui des nations différentes comme de l’humanité toute entière. Abstraitement, il y a des objets de prix, comme les lois et l’existence des nations ou des communautés, dont la monnaie signifie la personne individuelle égale à toute autre. Et il y a des objets de prix, tel n’importe quel bien de consommation, dont la monnaie est proportionnelle au choix, au travail, à l’histoire et au désir individuel personnel. Et il y a des objets de prix contenant des proportions variables de droit égalitaire des personnes et de réalités matérielles différentiées par les individus dans les collectivités. Pour réaliser dans le bancor la finalité universelle de la monnaie, il faut que le prix de n’importe quoi soit convertible en décision personnelle individualisable comme en réalité matérielle qualitativement et quantitativement diversifiée. Il faut que le prix de n’importe quoi soit conforme à la loi d’une souveraineté d’un ensemble reconnaissable de personnes individuelles libres et responsables ; et il faut que le prix ait un objet matériel concret attribuable à des individus identifiés qui en disposent librement sans nuire à ceux qui n’en disposent pas. Il faut donc que tout prix contienne une partie de consentement personnel impératif librement et universellement obligé et une partie de réalité privative dont le bénéfice soit exclusif pour les acheteurs sans perte aucune pour les non-acheteurs. Pour faire droit à la chose au service de la personne individuelle, particulière, communautaire et universelle, la chambre de compensation doit structurer la propriété des choses par trois types de société concourantes : la société professionnelle, la société financière et la société politique.

Les trois types de société garantissent un régime de propriété des choses à trois dimensions de nécessité : la conformité à la personne, la conformité à la réalité possible hors la décision des personnes et la conformité au vivre ensemble désirable par les personnes. Les trois sociétés nécessairement propriétaires de chaque objet de prix obligent les personnes individuelles à partager une économie commune des biens qu’elles échangent dans la compensation monétaire. L’espace numérique de compensation attribue à chaque personne un code d’identification unique. Toute offre et toute demande d’objet par le prix se rattache à une personne physique actionnant trois personnes morales. Tout achat d’un quelconque objet est en même temps l’achat du capital des trois sociétés qui en garantissent la livraison, le règlement et la justice.

La société professionnelle est constituée de personnes dont le poids décisionnel est égal dans tout objet commun : l’objet commun est la validité d’un travail de production conjointement qualifié. La société professionnelle assure par la même nature de travail ce que ses membres transforment, vendent et gagnent en biens livrables dans la compensation.

La société financière organise des objets communs de production livrables dans des biens et services consommables par les personnes qui les achètent. La société financière est ce qu’on appelle couramment une entreprise. Elle mesure par la comptabilité double actif-passif de ses ventes le prix de sa production nette de biens et services livrés à des consommateurs réglant en monnaie. La société financière est la propriété collective d’un processus de production d’un ensemble d’objets combinant les professions de ses membres. Le capital d’une entreprise mesure la production financière de toutes les professions des associés. La production financière est la marge commune de valeur ajoutée non distribuable au travail de chacun mais conservée en garantie des biens à livrer dans le futur. Dans la société financière, le poids décisionnel de chaque individu est proportionnel au travail qu’il livre à la communauté pour la production collective. La société professionnelle définit et garantit la performativité du travail. La société financière agrège les tâches de travail qu’elle achète à ses fournisseurs de profession. La société financière vend des processus de transformation multi-professionnelle objectifs.

Les sociétés politiques ont pour fonction d’arbitrer les échanges entre sociétés professionnelles et sociétés financières : elles séparent les intérêts personnels et les intérêts objectifs pour que chaque cause d’un même prix renvoie à une et une seule personne physique et aux trois sociétés professionnelle, financière et politique garantes d’un même objet particulier de prix. Le capital de la société politique est le prix provisionné de l’égalité des droits entre les personnes physiques. Le prix de l’équité dédommage tout acheteur de droits politiques personnels de toute erreur de travail, de définition du travail ou de décision de production qui n’aurait pas livré le prix de ce qui avait été promis. La règle de compensation expérimentée consiste à interdire une offre de prix de quelque chose qui ne soit pas attribuable à une personne physique identifiée laquelle soit garantie par une société professionnelle, une société financière et une société politique. Toute offre compensable de la chose ou du prix est ainsi un capital nécessairement décomposé en prime de crédit, prime de capital et prime de change. Chaque prime est réglée en liquidité monétaire par les acheteurs de la chose ou du prix selon le risque en trois natures que la communauté de compensation attribue au prix à terme de tout objet livrable.

Par rapport au système monétaire actuel, le démembrement du capital crée une solidarité d’équilibre économique entre les personnes physiques et les personnes morales. Toute offre d’une quelconque personne physique est garantie par une prime d’assurance couverte par trois sociétés complémentaires et solidaires du bien à livrer. La société professionnelle garantit les personnes physiques engagées dans la personne financière. La société financière garantit les personnes physiques engagées dans la société politique. La société politique garantit les personnes physiques engagées dans les sociétés professionnelles. Le capital liquide est alors formé dans trois dimensions nécessaires de la personne : le travail de l’individu, le bien des sociétés, le droit des personnes à vivre ensemble librement. Les sociétés politiques et les sociétés financières qui se font la guerre dans le système actuel sont intermédiées par les sociétés professionnelles dépositaires des personnes individuelles dans des économies de bien commun.

La monnaie issue d’une telle compensation fabrique quatre dimensions à tout prix. La prime de liquidité va à la personne physique ; la prime de crédit va à la société professionnelle ; la prime de capital à la société financière et la prime de change à la société politique. Le capital de la société politique est en substance l’excédent du prix à terme de ses ventes sur le prix à terme du travail acheté pour livrer les biens et services dus dans la compensation. Si la société politique est une entreprise de bien commun national, le capital est l’excédent des recettes fiscales réglables par la compensation sur les ventes de droits civiques livrés par la compensation. Dans la formulation financière actuelle du droit formel sans réalité vérifiable, la société politique et la société professionnelle sont des mutuelles d’assurance.

La société politique produit des procédures de fabrication commune des biens et services financées par des primes. La société professionnelle livre aux personnes physiques des réparations et des prestations assurant l’intégrité de la personne dans ses biens. En décomposant les prix en quatre primes nécessaires, la compensation interdit la captation de la prime de change par la société financière. La prime de change est réservée au règlement de la prime de crédit aux sociétés professionnelles qui assurent les personnes et au règlement de la prime de capital aux sociétés financières qui assurent les biens vérifiés par la justice. Toutes les personnes physiques et personnes morales qui souhaitent demeurer dans le bien commun formel invérifiable restent en dehors de la compensation en livrant et réglant dans les monnaies actuelles.

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