Un fléau qui ne nous affligerait que depuis vingt ans ?, par Zébu

Billet invité.

La démocratie ne consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin dans une urne, à déléguer les pouvoirs à un ou plusieurs élus, puis à se désintéresser, s’abstenir, se taire, pendant cinq ans. Elle est action continuelle du citoyen, non seulement sur les affaires de l’État, mais sur celles de la région, de la commune, de la coopérative, de l’association, de la profession. Si cette présence vigilante ne se fait pas sentir, les gouvernants (quels que soient les principes dont ils se recommandent), les corps organisés, les fonctionnaires, les élus, en butte aux pressions de toutes sortes de groupes, sont abandonnés à leurs propres faiblesses et cèdent bientôt soit aux tentations de l’arbitraire, soit aux routines et aux droits dits acquis. Le mouvement, le progrès ne sont possibles que si une démocratie généralisée dans tout le corps social imprime à la vie collective une jeunesse constamment renouvelée. La démocratie n’est efficace que si elle existe partout et en tout temps. Pierre Mendès France, La République moderne, 1962

Un fléau qui ne nous affligerait que depuis vingt ans ?

Plutôt depuis des centaines, des milliers d’années sans doute …

Ceux-ci ? Ils ont le même visage que ceux qui soutiennent telle autre faction dans la « lutte pour le pouvoir ».

J’ai eu la chance (je pense que c’est une chance) de voir ce phénomène à l’œuvre de l’intérieur, d’assister par erreur à des réunions auxquelles je n’aurais pas dû assister. Et si l’on saisit bien la chose, de comprendre que c’est ainsi partout et depuis toujours.

Que les plus puissants manipulent les moins puissants et ceux qui ne le sont pas du tout, par tous les moyens possibles.

J’en suis arrivé à croire que la véritable révolution sera celle qui refusera le pouvoir. Non seulement d’accéder au pouvoir mais aussi de succomber à l’illusion du pouvoir transformant le monde : ce pouvoir là peut, doit être abandonné.

Et quand il sera vide, vide de nos projections quant à ce qu’il est, il cessera de fonctionner et s’écroulera.

Je crains néanmoins que cela ne prenne quelques milliers d’années encore … 😉

P.S. : C’est une des raisons, la plus solide en tout cas, qui fait qu’il n’est pas « nécessaire » d’envisager de créer un parti politique. Mais bien au contraire de ne plus entériner ce genre de fonctionnement en « votant ». Il faut se positionner sur un refus du pouvoir comme finalité.

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