Billet invité.
Drapé dans sa mission de protecteur des banques françaises, confident de leurs petits et grands secrets, le gouverneur de la Banque de France lève le drapeau de la sédition contre le Comité de Bâle dont il est membre : pas question d’abandonner les modèles maison de valorisation de leurs actifs ! Le Comité propose mais ne décide pas, fait-il valoir.
L’Allemagne et les Pays-Bas seraient sur la même ligne, faisant croire que leurs banques, comme les françaises, gavées comme on le sait de produits dérivés, auraient toutes beaucoup à perdre si le modèle standard des régulateurs devait être imposé. Il pourrait en résulter une forte hausse de leurs fonds propres réglementaires et une baisse de leur rendement en conséquence.
Est-ce à dire que le gouverneur s’oppose au compromis qui était recherché ? Les modèles maison n’y seraient pas mis en cause, et le plancher des fonds propres réglementaires serait calculé en fonction d’un pourcentage du risque mesuré selon le modèle standard des régulateurs. Mais lequel ? La prochaine réunion du Comité ayant prochainement lieu, les 14 et 15 juin, François Villeroy de Galhau a averti : « il vaut mieux se donner le temps d’un bon accord que de se précipiter vers de mauvais arrangements ».
Le déni continue de sévir lorsqu’il s’agit des banques, au prétexte que leurs modèles maison de calcul du risque mesureraient mieux le risque réel, une fiction complaisante en vertu de laquelle elles sont juge et partie. Le gouverneur de la Banque de France est-il dans son rôle quand il prétend émanciper les banques françaises d’une réglementation internationale qui leur imposerait une opération vérité ? Éviter comme il le prétend toute approche réglementaire trop « standardisée », n’est-ce pas tourner le dos à tout ce qui a été jusqu’alors accompli en matière de régulation, quoi que l’on pense de celle-ci ?
L’IA et nous. Pour nous en sortir, dans notre société, l’IA va-t-elle aider les travailleurs à continuer à travailler, les…