LES RÉFUGIÉS, CES PESTIFÉRÉS QU’IL FAUT REFOULER, par François Leclerc

Billet invité.

Le gouvernement italien a décidé d’employer les grands moyens pour stopper l’exode des réfugiés vers l’Italie au départ des côtes libyennes. Paolo Gentiloni, le chef du gouvernement italien a déclaré aujourd’hui que Fayez el-Sarraj, son homologue libyen, lui avait demandé l’aide de la marine italienne dans les eaux territoriales libyennes. Cela lui avait peut-être été suggéré…

Présenté comme « une lutte contre le trafic d’êtres humains », ce dispositif permettra d’arraisonner les bateaux pneumatiques des réfugiés avant qu’ils puissent rejoindre les eaux internationales, où les attendent leurs sauveteurs, afin de les renvoyer sur le sol libyen pour être enfermés dans des camps. Et de les dissuader de tenter leur chance. En complément, Fayez el-Sarraj « souhaite qu’on se concentre sur le contrôle des frontières sud (de son pays) de sorte qu’on parvienne à faire rentrer les personnes déplacées dans leur pays d’origine ». Sa formulation vague ne cachant pas qu’il n’y croit pas.

Hier, le ministre italien de l’intérieur Marco Minniti avait déjà présenté aux ONG un code de conduite dont l’acceptation sera nécessaire pour avoir accès aux ports italiens. Parmi ses 12 points, il comporte l’acceptation de forces de police à bord des navires des ONG, ainsi que l’interdiction de transborder des réfugiés d’un navire à un autre, ce qui a comme conséquence pratique de ralentir la cadence des sauvetages. Les ONG vont présenter leurs propositions en fin de semaine.

Simultanément, une rencontre organisée par la présidence française réunissait en France les deux frères ennemis libyens, le politique Fayez el-Sarraj, que la communauté internationale soutien, et le militaire Khalifa Haftar, qui s’appuie sur l’Égypte et les Émirats Arabes Unis, afin de leur faire accepter le principe de prochaines élections. Mais si le texte a été « agréé », il n’a pas été signé… Au grand agacement du gouvernement italien, le gouvernement français joue en solo et en sous-main la carte du soutien militaire à Khalifa Haftar, considéré comme le principal rempart à la menace jihadiste.

Et les réfugiés dans tout cela ? Rien n’est prévu pour eux.

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