Dernières remarques de Michael Cohen lors de sa déposition devant le Congrès le 27 février

Mercredi, lors de la déposition de Michael Cohen, ancien avocat personnel de Donald Trump, devant la Commission de surveillance du Congrès, je vous avais promis de vous communiquer la traduction de ses dernières remarques. La voici.

« J’ai reconnu avoir commis des erreurs et j’en ai assumé la responsabilité, publiquement et sous serment. Mais le silence et la complicité face à la destruction quotidienne de nos principes fondamentaux, et de la civilité entre nous, n’en feront pas partie.

J’ai commis des erreurs et j’ai mal agi, parfois à la demande de M. Trump. J’ai répondu aveuglément à ses exigences. Ma loyauté envers M. Trump m’a tout coûté : le bonheur de ma famille, mes amis, ma licence d’avocat, mon entreprise, mon gagne-pain, mon honneur, ma réputation et dans les jours qui viennent, ma liberté.

Je ne resterai pas les bras croisés, muet, lui permettant ainsi d’infliger le même traitement à la nation. Le fait est qu’informé par mon expérience d’avoir travaillé pour M. Trump, je crains que s’il perdait les élections en 2020, il ne pourrait y avoir de transition pacifique du pouvoir, et c’est pourquoi j’ai accepté de comparaître devant vous aujourd’hui.

Pour conclure, j’aimerais m’adresser directement au président : « Nous honorons nos anciens combattants, même par gros temps, nous disons la vérité même quand elle ne nous glorifie pas, nous respectons la loi et les personnes admirables qui la font respecter, nous ne les appelons pas nos ennemis, nous ne dénigrons pas les généraux, les familles de soldats tombés au combat, les prisonniers de guerre et autres héros qui ont eu le courage de lutter pour notre pays. Nous n’attaquons pas les médias et ceux qui remettent en question ce que nous n’aimons pas ou ce que nous ne voulons pas qu’ils disent et nous assumons la responsabilité de nos propres actes.

Nul n’utilise le pouvoir que lui confère une position permettant l’intimidation pour détruire la crédibilité de ceux qui le critiquent. Nul ne sépare les membres d’une famille ou diabolise ceux qui aspirent à une vie meilleure aux États-Unis. Nul ne calomnie les gens en raison du dieu qu’ils prient ou loue nos adversaires aux dépens de nos alliés. Enfin, nul ne met au chômage la direction du pays à Noël et au Nouvel An pour le seul bénéfice de prendre sa base électorale dans le sens du poil. »

Un tel comportement avilit la fonction de président ; il est pour tout dire anti-américain. Il n’est pas digne de soi.

À ceux qui soutiennent le président et sa rhétorique comme je l’ai fait autrefois, je dis que je prie pour que le pays ne commette pas les mêmes erreurs que j’ai commises moi et ne paie pas le lourd tribut que ma famille et moi payons. Je vous remercie monsieur le président [Elijah Cummings] de m’avoir accordé ces quelques moments de plus. »

Merci à Maître Lanny Davis, avocat de Michael Cohen et auteur probable de ces réflexions.

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