Mme Marie L. Yovanovitch était ambassadrice des États-Unis en Ukraine d’août 2016 à mai 2019. La presse américaine d’extrême-droite a mené campagne pour son renvoi. Il lui a été enjoint de quitter l’Ukraine « par le premier avion ». La raison qui lui a été donnée par son supérieur : qu’elle avait « perdu la confiance » du Président, il l’a cependant rassurée que par ailleurs elle « n’avait rien fait de mal ».
Le Congrès avait convoqué l’ex-ambassadrice en Ukraine pour une audition vendredi 11 octobre. Dans la nuit du 10 au 11, le ministère des Affaires étrangères (State Department) lui a intimé par un coup de fil de ne pas se rendre à la convocation. Une injonction qu’elle a ignorée. Elle a déposé à huis clos pendant près de dix heures. (Nul doute que ceux qui l’ont entendue ont appris certaines choses qu’ils ignoraient jusque-là).
Mme Yovanovitch avait préalablement rendue publique une déclaration où elle affirmait entre autres :
Je ne connais pas les raisons pour lesquelles M. Giuliani m’a attaquée. Mais les personnes qui ont été nommées dans la presse comme contacts de M. Giuliani ont peut-être cru que leurs ambitions financières personnelles étaient entravées par notre politique anti-corruption en Ukraine.
Rudolph Giuliani, ancien maire de New York (1994-2001), avait été adoubé par Trump comme nouveau responsable de la politique américaine à l’égard de l’Ukraine, deux de ses associés (l’Ukrainien Lev Parnas et le Biélorusse Igor Fruman) ont été arrêtés jeudi 10 alors qu’ils tentaient de quitter les États-Unis avec des billets aller simple.
Je vous expliquais vendredi 11 :
M. Giuliani a pris un très très mauvais coup hier. C’est le fait que deux de ses adjoints ont été arrêtés pour des malversations qui sont formulées de manière tout à fait précise comme étant le fait que ces personnes ont servi de prête-nom à un financement des activités de M. Trump, de sa campagne, en cachant l’origine étrangère de ces fonds.
La présidente de la Federal Election Commission, Ellen Weintraub, a déclaré hier à propos de l’arrestation des deux associés de Giuliani, Parnas and Fruman, qu’il s’agissait seulement de « la partie émergée de l’iceberg ».
On attend du coup avec impatience d’en savoir davantage sur la partie immergée. La Federal Election Commission est malheureusement paralysée en ce moment du fait qu’il lui manque un Vice-président Républicain, dont la nomination se fait attendre. (allez donc savoir pourquoi ?)
proposer au voisin une psychanalise gratuite (éventuellement chez un confrère)