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En 1936, le Front populaire nationalise la Banque de France. Diverses mesures sont prises. Par exemple qu’EÌdouard de Rothschild cède son sieÌ€ge à LeÌon Jouhaux, secreÌtaire geÌneÌral de la CGT.
M. Ernest Mallet, « Représentant de la haute banque » a bien du mal à contenir son indignation :
Le Parlement vient de voter des dispositions apportant au statut de la Banque de France des modifications profondes et comportant notamment notre eÌlimination du Conseil. […]. En ce qui concerne la reÌpartition du creÌdit, nous pouvons affirmer, sans crainte d’eÌ‚tre contredits, que le Conseil GeÌneÌral a toujours fait preuve d’une compleÌ€te impartialiteÌ […] AÌ€ une eÌpoque ouÌ€ la deÌfense de l’eÌpargne est à l’ordre du jour, il est difficile d’admettre que les 41 000 actionnaires de la Banque de France soient ainsi deÌposseÌdeÌs de leurs droits […]. On peut ajouter que la loi, en portant atteinte aux droits des actionnaires, risque de compromettre du meÌ‚me coup l’inteÌreÌ‚t geÌneÌral. Elle substitue en effet, dans le conseil, aux mandataires de ceux-ci, des repreÌsentants des usagers, des demandeurs de creÌdit dont les preÌoccupations seront toutes normalement orienteÌes dans le meÌ‚me sens, et pour lesquels le souci de deÌfendre la monnaie pourra se trouver en conflit avec les besoins des entiteÌs qu’ils repreÌsentent.
C’est vrai quoi, cette idée que les endettés pourraient représenter l’intérêt général mieux que des détenteurs de capitaux, c’est, quel est le mot ? d’un vulgaire !
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J’ai trouvé cela dans Vincent DUCHAUSSOY : « Une Banque publique ? 1936 ou la mutation initieÌe de la Banque de France », « Revue historique » 2017/1 n° 681 | pages 55 à 72
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