États-Unis : une nation… « en difficulté »

05 mai 2020 20h58

Ouvert aux commentaires.

J’écoute sur le poste les nouvelles aux États-Unis, et j’entends ce commentateur sur MSNBC (« centre-gauche ») dire :

Il n’est pas clair pourquoi le Président encourage à protester contre le confinement des manifestants portant (« to carry ») des armes et affichant (« to display ») des svastikas.

Je vais faire preuve de la même modération (« restraint ») que cet aimable commentateur et dire qu’une nation où le président encourage des manifestants portant (« to carry ») des armes et affichant (« to display ») des svastikas, est en difficulté (« to be in trouble »).

Etats-Unis, Fascisme

Donald Trump, Etats-Unis

48 réponses à “États-Unis : une nation… « en difficulté »”

Timiota

05 mai 2020 21h24

Petite bifurcation sous-jacente aux grandes sur le sous-continent éthique du citoyen occidental : cancer malin ou bien apoptose de ces courants fascisants issus des fluctuations de plus en plus grandes dans les vagues du « progrès » ?

Répondre
jeanpaulmichel

05 mai 2020 21h32

Bonsoir Paul,
Pensez-vous que ce président soit en difficulté ?, To be in trouble en anglais.

Je pense qu’il est troublé, pour ne pas dire dérangé du cerveau, si tant est qu’il en ait un. Lorsque l’on suit ses interventions spontanées sur le covid, la grippe espagnole, etc … c’est pathétique. Avec G.Bush Junior, nous pensions avoir touché le fond. Et bien non, tout est possible aux USA dans la course à la sottise présidentielle.
Reconnaissons que Trump pulvérise les records et devrait garder la coupe pour bien longtemps.

Répondre
Hervey

05 mai 2020 21h51

Est-ce que Cuba va pouvoir leur venir en aide ?

Répondre
1. Paul Jorion
  
  05 mai 2020 22h21
  
  J’ai dit il y a quelques mois déjà que la Chine proposera son aide aux États-Unis mais que ceux-ci refuseront par fierté. Mais les choses ont évolué : il est probable maintenant que si les États-Unis apprenaient que la Chine se propose de venir à leur secours, ils lanceraient une attaque thermonucléaire à titre préventif.
  
  Répondre
  1. Hervey
    
    06 mai 2020 11h06
    
    J’aime mieux le « Non Merci ».
    A choisir.
    
    Répondre
  2. Bernadette
    
    06 mai 2020 14h48
    
    Bonjour Paul,
    Une guerre thermonucléaire initiée par les USA, il est vrai que les USA possède beaucoup d’ogives nucléaires,
    À quoi joue t’il ce 45eme président des USA ?, il met des barrières un peu partout dans les pays.
    
    Répondre
2. Tout me hérisse
  
  06 mai 2020 1h11
  
  Cuba a déjà proposé son aide dans le passé, sous forme d’envoi d’une brigade de médecins spécialisés, avec les médicaments utiles en post catastrophe climatique, lors du cyclone Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans en août 2005, cette proposition d’aide a été rejetée avec dédain par G.W. Bush.
  A l’heure actuelle, Trump est plutôt enclins à pourrir la vie de Cuba sur le plan économique par tous moyens à sa portée, c’est en effet assez agaçant pour sa part de constater que malgré les contraintes appliquées depuis plus de 50 ans, l’espérance de vie des cubains a dépassé l’espérance de vie des citoyens américains ; la réalité est que le tréfonds de sa pensée ne peut supporter de voir un pays socialiste survivre à quelques miles des côtes de son pays ‘idéal’… 🙂
  
  Répondre
chabian

05 mai 2020 21h54

Il semble que Trump soit aussi en difficulté… au Vénézuela. Deux étasuniens ont été arrêtés parmi les acteurs (venus de Colombie) d’un débarquement au Vénézuela à 50 km de Caracas. Dont l’un lié à la Drug administration. Or l’Armée US avait récemment fait manoeuvre devant le Vénézuela après que TRump et Pompeo avaient incriminé Maduro de trafic de drogue avec les preuves « habituelles » (cfr l’Irak, le labo de Wuhan…). Si cela avait réussi, ç’aurait pu être une fameuse propagande électorale pour Trump (une victoire !). Là c’est un coup foireux qu’on oubliera très vite. Déjà le communiqué de l’ AFP de ce matin est pourri de conditionnels et de guillemets : une « invasion » qui aurait eu lieu, comme le prétend le procureur, etc.
Paul Jorion reste fort modéré en effet ! Je connais des politiciens européens qui ont été élus mais qui ont renforcé leur pouvoir avec des milices, des chemises noires, etc. en des temps troublés (italie, Allemagne, France). Et plusieurs pays alentour étaient des dictatures (Espagne et Portugal. Pologne, etc.).

Répondre
juannessy

05 mai 2020 22h22

Si quelqu’un doute de ce que Svastikas peut vouloir dire , ouvrez votre poste télé et regardez ARTE en cours .

Répondre
Denis Monod-Broca

05 mai 2020 22h32

Son attitude devant le virus est une manifestation inquiétante de la situation gravissime dans laquelle se trouve ce pays, les USA.

Roi sacré du monde, aussi violemment admiré que méprisé, aussi aveuglement aimé qu’haï, il joue sa tête. Et il en perd la tête.

Le monde se délecte autant de ses extraordinaires réalisations, pour mieux l’admirer, que de ses pires crimes, pour mieux le mépriser. Mais la magie joue de moins en moins bien. Et il a du mal à se faire une raison.

Nous, que voulons-nous ? Rester ses sujets ou participer à sa chute et nous émanciper ? Il ne faudrait pas qu’il soit remplacé par un autre, surtout si ce nouveau roi était pire.

Ce virus nous infecte, il nous rend fou aussi. C’est particulièrement flagrant aux USA. Qu’en sortira-t-il ? Retrouverons-nous nos esprits ?

Répondre
Cinqualbre Alexandre

05 mai 2020 23h47

La dernière fois que Trump a été ( ou s’ est) convaincu de faire « quelque chose d’utile » il a bombardé un général iranien.

Y aura t il quelqu’ un pour le retenir, ou débrancher les fils à la prochaine bouffée délirante ou paranoïaque ?

Répondre
1. Toulet Alexis
  
  06 mai 2020 11h43
  
  « Y aura t il quelqu’un pour le retenir, ou débrancher les fils à la prochaine bouffée délirante ou paranoïaque ? »
  
  Non.
  
  Un président américain est chef des armées, à peu près de la même manière qu’un président de la République chez nous, même si le titre et les dispositions légales précises doivent varier un peu. Mais si le président américain décide de lancer une attaque armée contre un autre Etat, eh bien il est « seul maître à bord après Dieu »
  
  Cela dit, l’instinct de Trump ne le porte pas à l’action armée. Il a ainsi refusé au dernier moment de bombarder l’Iran après qu’un drone américain a été abattu dans des circonstances peu claires. Il a aussi retiré les troupes américaines du nord de la Syrie, laissant les FDS à la merci du Mini-Sultan d’Ankara, et s’il reste encore des troupes américaines en Afghanistan c’est à cause du manque de volonté et de la faiblesse de Trump : son premier mouvement était de ramener tout le monde à la maison.
  
  Le danger que pose Trump en relations internationales me semble davantage de moyen et long terme que de court terme – plus insidieux en somme :
  
  1. Il retire son pays d’un certain nombre d’instances et d’accords internationaux, dernière en date l’OMS à qui il a suspendu la participation américaine. Or ces accords et instances ont beau être (souvent très) imparfaits, par exemple l’accord de Paris sur le climat de 2015 ne contenait pas grand chose, ils n’en constituent pas moins un ensemble de normes de comportement, d’usages et d’habitudes qui perdent beaucoup de leur force quand le pays le plus puissant du monde s’en retire. Et ces normes et usages limitent les tendances au chaos et au règne de la force nue.
  
  Certes, la force joue quoi qu’il en soit – militaire, économique, monétaire etc. Mais les usages et normes et accords la limitent quelque peu tout de même. Et ils « cadrent » les pays les plus puissants qui acceptent chacun quelques limitations à l’usage de leurs avantages, sachant qu’en échange leurs concurrents et adversaires potentiels eux aussi subissent ces limitations – qu’en sera t il de l’équilibre stratégique quand le dernier accord de limitation des armements nucléaires Etats-Unis / Russie « tombera » début 2021 sans être remplacé, au grand dam de Moscou qui n’arrive pas à faire entendre raison à Washington ?
  
  Et ces accords « guident » aussi les pays les plus puissants vers des solutions plus positives à leurs différends que la simple marche à la guerre – voir la dégradation progressive de plus en plus dangereuse des relations américano-iraniennes depuis que Trump a cédé aux néo-conservateurs et imposé un blocus à Téhéran en sortant de l’accord sur le nucléaire de 2015.
  
  2. Trump a toute sa vie défendu une vision « à somme nulle » des relations internationales. Il dit aux dirigeants étrangers – alliés ou non – qu’il veut définir « a good deal » avec eux, mais ses discours aux Américains sont sans ambiguïté : il s’agit toujours de se défendre contre Untel qui nous roule dans la farine, il s’agit de reprendre l’avantage. Les relations internationales, aux yeux de Trump, c’est du gagnant / perdant, il s’agit de mater les étrangers puisqu’ils essaient de nous mater – ou nous ont déjà matés, parce que les faiblards qui m’ont précédé ont laissé faire. C’est là le CÅ’UR de la vision trumpienne.
  
  Qui n’a pas grand chose à voir avec le racisme, voire rien du tout : l’homme est un membre de la jet-set new-yorkaise, à titre personnel il est probablement dénué de tout préjugé de couleur – ce qui ne l’empêche certes pas d’utiliser la xénophobie à l’occasion, voir « les Mexicains violeurs » et autres insultes.
  
  J’en veux pour preuve l’entretien qu’il avait donné à Playboy en 1990 (1) – ça remonte… – où le jeune quarantenaire qu’il était répondait notamment à la question de ce qu’il ferait s’il était président. Eh bien le thème qui ressort est exactement celui-là : les étrangers (à l’époque Allemands et Japonais) nous roulent dans la farine, ils profitent de notre faiblesse, avec moi ça ne se passerait pas comme ça ! C’est ce qu’a toujours dit Trump, c’est donc le plus profondément ancré chez lui, son thème principal : méfiance envers tous les pays étrangers, les mater de peur que ce ne soit eux qui nous matent, d’ailleurs c’est ce qui arrive car nos dirigeants actuels sont des faiblards.
  
  C’est bien sûr le discours d’un fort en gueule. Trump l’était déjà en 1990, et le journaliste de Playboy a du bien s’amuser à interviewer ce promoteur immobilier haut en couleur et je-sais-tout. Et bien sûr les forts en gueule bien souvent ne sont forts… qu’en gueule. A l’évidence, c’est le cas de Trump. Pour le meilleur, ou disons le moins mauvais, lorsque s’étant mis au bord de la guerre ouverte il recule au dernier moment, comme après la destruction du drone américain par l’Iran. Pour le pire, quand faute de pouvoir construire quoi que ce soit – manque de volonté, paresse notamment intellectuelle, attrait pour le facile et le clinquant – il se rabat sur la destruction, en l’occurrence la destruction des accords, institutions et cadres existants. Et son palmarès depuis trois ans est déjà bien riche…
  
  Et il se rabat encore sur le choix de boucs émissaires pour les charger du poids de ses fautes et échecs. Ce qui se voit à plus ou moins petite échelle – je demande au premier ministre japonais de communiquer avec l’Iran pour moi, quand la démarche échoue c’est « Abe est bien gentil mais son initiative personnelle a échoué ». Ou à grande échelle.
  
  Accuser les Chinois des échecs américains dans la lutte contre le coronavirus – et ça empirera encore avant de s’améliorer ! – c’est accuser l’autre superpuissance de ce qui sera probablement la deuxième pire catastrophe humaine de l’Histoire des Etats-Unis après la guerre de sécession et peut-être la pire catastrophe économique devant la crise de 1929. Pas exactement de la petite échelle. Dangereux au sens fort du terme : évidemment les Etats-Unis et la Chine ne vont pas entrer en guerre ouverte cette année, mais qu’en sera t il plus tard ?
  
  Trump passera. A la fin de cette année de préférence, fin 2024 sinon. Ce sont les conséquences de moyen / long terme de ce qu’il a fait – et qu’il continuerait de faire en cas de réélection – qui m’inquiètent.
  
  (1) https://www.playboy.com/read/playboy-interview-donald-trump-1990
  « (Si j’étais président) une attitude dure prévaudrait. Je taxerais toutes les Mercedes et tous les produits japonais entrant dans notre pays, et nous aurions à nouveau de merveilleux alliés (…) Je mettrais ma confiance dans une extrême force militaire. Je ne ferais confiance à personne, pas aux Russes, pas à nos alliés (…) Une partie du problème est que nous défendons certains des pays les plus riches du monde, en échange de rien. Nous sommes la risée du monde »
  
  Répondre
  1. Paul Jorion
    
    06 mai 2020 12h21
    
    à titre personnel il est probablement dénué de tout préjugé de couleur – ce qui ne l’empêche certes pas d’utiliser la xénophobie à l’occasion, voir « les Mexicains violeurs » et autres insultes.
    
    Donald Trump est un suprémaciste blanc, comme son père, sympathisant au moins du Ku Klux Klan (arrêté lors d’une manifestation) voire membre actif.
    
    Coupure du Daily Star, 1 juin 1927
    
    Répondre
  2. Nader Safieddine
    
    06 mai 2020 12h47
    
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/ces-republicains-sunissent-contre-trump-avec-un-clip-qui-le-fait-enrager_fr_5eb1e9c8c5b66d3bfcdd1d5d
    
    Répondre
  3. Jeanson Thomas
    
    06 mai 2020 13h47
    
    Réponse à Alexis Toulet, sur l’idée que Donald n’est pas dangereux à court terme :
    
    C’était l’argument massue des républicains pour ne pas voter l’impeachment :
    » laissez donc faire les élections de novembre, quels dégâts pourrait il encore faire d’ici là, dans un temps si court ?? »
    
    Et ben novembre est encore loin, et les dégâts sont gigantesques.
    
    Le danger est global et immédiat, il n’y a pas de raison de tergiverser.
    
    Répondre
  4. Jacques Seignan
    
    06 mai 2020 14h10
    
    @ Nader Safieddine,
    Merci beaucoup pour ce lien.
    Il y a peu G. W. Bush est également intervenu en vidéo :
    https://www.journaldemontreal.com/2020/05/03/trump-repond-a-une-video-de-bush-appelant-a-lempathie-en-temps-de-crise
    
    [NB. «W» est un criminel de guerre (limite génocidaire) et chez lui la compassion ne s’exerce que sur les humains (les vrais = les WASP), pas pour les Irakiens qu’il a vu probablement comme des sous-humains dont on pouvait impunément anéantir le pays. Mais son intervention me semble intéressante, tout comme celle du Lincoln Project. On imagine que certains milieux auraient pu suggérer au précédent crétin de dire un mot pour calmer le nouveau, qui lui n’est pas supervisé par un Cheney.]
    
    Se pourrait-il que quelque chose bouge enfin contre une réélection éventuelle de Trump qui signifierait l’effondrement complet des USA?
    … à suivre
    
    Répondre
  5. chabian
    
    07 mai 2020 10h31
    
    Un type dont le père était sympathisant du Ku-KLux-Klan peut-il être « au-dessus » du racisme ? Parce que du milieu de la Jet Set ?Cela me rappelle la remarque d’une femme très bourgeoise, épouse de diplomate, il y a longtemps (les « sixties » des indépendances) : « Tous comptes faits, il n’y a pas si longtemps qu’on dit que les noirs ont une âme ; et d’ailleurs, en est-on bien sûr ? ». Cette formulation est inscrite en moi par son outrance ! Mais elle est donc toujours en mémoire, et dans chaque rencontre avec un homme d’autre culture, je dois surmonter une distanciation tracée « quelque part », marquée par ce souvenir : oui, nous sommes les mêmes, aucun poids culturel ne doit empêcher notre échange. Il y a un « mais je me soigne » (un travail) qui persiste. Je ne vois pas Trump avoir ce soin, sauf pour affaires bien sûr.
    
    Répondre
  6. Lucas
    
    07 mai 2020 14h45
    
    « Un type dont le père était sympathisant du Ku-KLux-Klan peut-il être « au-dessus » du racisme ? »
    Avec un enfant un peu revêche qui en paiera le prix ou une bonne analyse oui. C’est ça qui est bien
    
    Répondre
André

06 mai 2020 7h01

… d’autant plus en difficulté quand on lit ceci : https://www.lalibre.be/international/amerique/donald-trump-sort-de-ses-gonds-apres-la-diffusion-d-un-clip-tres-critique-a-son-sujet-ce-sont-des-losers-5eb1c4049978e23845b1639a

Trump ne sera pas réélu !

Répondre
Asclépios

06 mai 2020 7h52

L’étude de l’histoire des empereurs romains pourrait être bénéfique, au regard du règne de Donald premier, afin de conserver une distance critique…

Répondre
Denis Monod-Broca

06 mai 2020 9h43

Beau discours de Claude Malhuret au Sénat, très beau discours même si avec quelques réserves :
https://www.facebook.com/ClaudeMalhuret/videos/601872387338692/?vh=e

Répondre
1. Toulet Alexis
  
  06 mai 2020 12h27
  
  Voici la transcription intégrale de ce discours sur le site du Sénat http://www.senat.fr/cra/s20200504/s20200504_0.html#par_114
  
  Pour les impatients qui comme moi préfèrent de loin un écrit qui se lit facilement en accéléré, et en restant actif, à un lent discours dont il faut attendre la conclusion dans une position passive 🙂
  
  Malhuret n’est pas un bonimenteur, voir par exemple cet extrait de ses interventions passées sur le coronavirus (1). Mais.
  
  Mais son discours du 4 mai a beau être drôle et enlevé, il est bien peu convaincant :
  
  1) « J’y ai entendu le professeur Mélenchon de la faculté de médecine de La Havane, (Rires) pointant sur vous un doigt vengeur, vous asséner « il y aura une seconde vague et vous le savez. » »
  
  Certes, Mélenchon a tort de dire « vous le savez ». S’ils le savaient, ils seraient plus prudents. Mais le risque de seconde vague est effectivement élevé (2) et c’est un risque dans lequel le gouvernement précipite le pays les yeux grands ouverts.
  
  Dénoncer son imprudence est le devoir de tous les responsables politiques.
  
  2) « C’est à nous de préparer l’avenir. Ce qui est certain, c’est qu’il ne ressemblera pas à un remake des thèses de Marx, de Maurras ou de Malthus. »
  
  Je ne suis ni marxiste, ni maurrassien, ni malthusien. Mais en attaquant ces trois auteurs, Malhuret utile la technique rhétorique classique de l’épouvantail : ce ne sont pas les marxistes les maurrassiens ni les malthusiens qu’il vise, mais tous ceux qui souhaitent remettre en question l’idéologie du marché roi, l’idéologie de la globalisation du Monde, l’illusion de la croissance économique indéfinie – voire les trois à la fois. Ce ne seraient là que communistes totalitaires, xénophobes réactionnaires et autres anti-scientifiques.
  
  Or c’est à l’évidence un mensonge.
  
  3) « Vous vous apprêtez, monsieur le Premier ministre, à prendre une décision terrible. Vous le ferez prudemment, d’autant que les sycophantes ont déjà ouvert leur dossier. Mais le Rubicon est là, et vous n’avez d’autre choix que de le franchir sans trembler. Le 11 mai, ne laissons personne dire que nous faisons le choix de l’économie contre les hommes. Rester confinés ferait bien plus de victimes, qu’il s’agisse des autres maladies ou de la misère. »
  
  Faux. Il existe bien un autre choix : déconfiner en réunissant d’abord les conditions pour le succès (2) et en suivant les conseils scientifiques pour en limiter les risques. Y compris si cela signifie déconfiner plus tard. Ceci non seulement pour sauver des vies, mais aussi parce que cela coûtera moins cher !
  
  L’idée qu’il faudrait « suivre une ligne de crête » entre la préservation des gens contre le virus et la préservation de l’économie contre le confinement est une erreur stratégique majeure. Une erreur stratégique dont je crains qu’elle n’entre dans les livres d’Histoire – car ses conséquences pourraient être dramatiques. La réalité est que préservation des gens et préservation de l’économie vont de pair : ne déconfiner que lorsque les conditions en sont réunies, c’est certes accepter un coût supérieur maintenant – en dizaines de milliards sans doute – mais c’est se donner de bonnes chances d’éviter un deuxième confinement rendu nécessaire par la deuxième vague résultant d’un déconfinement précipité. Et ce deuxième confinement coûterait des centaines de milliards !
  
  (1) http://www.air-defense.net/forum/topic/21905-coronavirus-covid-19/page/260/?tab=comments#comment-1304904
  (2) https://www.pauljorion.com/blog/2020/05/05/projections-sur-lepidemie-aux-etats-unis-de-quoi-etre-souffle-par-alexis-toulet/#comment-797136
  
  Répondre
  1. Denis Monod-Broca
    
    06 mai 2020 13h54
    
    Le discours est exagérément polémique et provocateur, j’en conviens.
    
    Sa transcription n’est d’ailleurs pas complète. Peu importe.
    
    J’en retiens ceci qui me semble juste et essentiel : « Le 11 mai, ne laissons personne dire que nous faisons le choix de l’économie contre les hommes. Rester confinés ferait bien plus de victimes, qu’il s’agisse des autres maladies ou de la misère. »
    Autrement dit, ne condamnons pas des quantités de victimes potentielles invisibles pour sauver quelques victimes visibles. Ou encore, pour faire un peu de provocation, ne condamnons pas des quantités de victimes dans la force de l’âge pour sauver, peut-être, quelques vieux cacochymes…
    
    Répondre
  2. Toulet Alexis
    
    06 mai 2020 15h37
    
    @ Denis Monod-Broca
    « Autrement dit, ne condamnons pas des quantités de victimes potentielles invisibles pour sauver quelques victimes visibles »
    
    C’est ce calcul qui me paraît une grave erreur stratégique.
    
    Car en déconfinant sans s’assurer que les conditions sont remplies et sans suivre les recommandations scientifiques, on ajoute aux futures victimes visibles de la deuxième vague les futures victimes invisibles du deuxième confinement.
    
    On perd sur tous les tableaux.
    
    Cela essentiellement à cause d’un manque de sang-froid, qui n’est pas excusable de la part de dirigeants.
    
    Répondre
2. Olivier Reivilo
  
  06 mai 2020 13h16
  
  De 2006 à octobre 2014, Claude Malhuret est le directeur du développement éthique de Korian.
  Ceci explique peut-être cela.
  
  Répondre
  1. Denis Monod-Broca
    
    06 mai 2020 13h55
    
    Je ne vois pas bien ce que cela expliquerait.
    
    Répondre
  2. écodouble
    
    06 mai 2020 22h59
    
    Denis,
    Korian, c’est les EHPAD-mouroirs les plus craignos du moment !
    Cela veut dire, en bon français, que « ton » sénateur est une ordure.
    
    Répondre
  3. chabian
    
    07 mai 2020 10h40
    
    Mais comme penseur éthique dans un CA ou dans un staff de dirigeants de groupe, il est loin du « local poubelles » (de la morgue) et du ressenti des « clients » résidents. Il honore le groupe de sa pensée et réciproquement. L’échange d’honneurs n’a pas de prix (de même entre un jury et un lauréat « honoris causa » ou « pour l’ensemble de son oeuvre ».) Bref on peut être une belle ordure tout en restant très « propre sur soi ».
    
    Répondre
daniel

06 mai 2020 10h26

France, une nation en difficulté:
https://yetiblog.org/archives/24276

France, une nation en difficulté:
https://lvsl.fr/emmanuel-todd-macron-nest-plus-republicain/

Répondre
1. Paul Jorion
  
  06 mai 2020 12h12
  
  J’attire toujours l’attention sur l’incapacité de certains à tenir compte des facteurs d’échelle :
  
  – destruction d’un stock de masques, d’un côté
  
  – partisans du Président défilant armés, brandissant des étendards néo-nazis, de l’autre
  
  Attention : l’incapacité à saisir les ordres de grandeur met les vies en danger et coûte des vies humaines à l’arrivée.
  
  Répondre
  1. Ruiz
    
    06 mai 2020 13h40
    
    Facteur d’échelle ou d’escabeau ?
    Est-ce comparable ?
    Il s’agit de réalités différentes :
    Réalité d’une part de la disparition de masques en cachette qui aurait pu n’avoir aucune conséquence. Aucune publicité.
    Aucune détection prise de conscience du risque encouru en 2 ans par le gouvernement actuel,
    Unique commande de 100 millions de masques par le DGS Salomon dans le présent gouvernement.
    Aucune autonomie de l’Agence Santé France.
    d’autre part expression publique manifestation symbolique dans un pays ou le port d’arme est habituel et constitue un droit civique reconnu.
    
    Emmanuel Todd appelle à des sanctions pénales,
    L’ETAT Français a failli : chercher des coupables c’est chercher des boucs émissaires et exonérer une organisation et un contrôle défectueux.
    incapable d’assurer le minimum de sécurité économiquement accessible quand une élite baigne dans une idéologie pervasive délètère.
    Même le gouvernement Sarkozy avait constitué un stock de masques !
    Même le gouvernement Hollande avait conservé des stocks périmés !
    Ne pas conserver une industrie des masques pourquoi pas (cf Le maire en 2018) mais alors il faut d’autant plus des stocks de masques !
    Qui peuvent pour des raisons de coût être importés, mais à l’avance !
    E. Todd qui se sent sans doute visé par le Sars Cov-2 se trompe (pour appuyer sa thèse) en accusant la mondialisation et le sous-financement de l’hôpital, ce n’est pas plus de lits de réa et de respirateurs qui aurait réduit l’épidémie et le nombre de morts (au contraire on aurait attendu un peu plus pour confiner !)
    Les seules mesures qui marchent actuellement pour l’endiguement de l’épidémie étant non médicales.
    Si l’on sait qu’on n’a pas de masque (et surtout si on le cache habilement de manière concertée) il est d’autant plus important
    d’en commander efficacement rapidement
    de s’approvisionner en moyen de test en Europe (Allemagne) ou en Corée ou au Vietnam (comme pour les masques en Chine).
    de confiner beaucoup plus tôt que les autres (au moins dès que l’Italie le fait).
    
    L’administration francaise et son cornacage politique (du haut en bas) ne bénéficie sans doute pas assez d’antidote à l’application inexorable du Principe de Peter.
    
    Répondre
  2. daniel
    
    06 mai 2020 13h44
    
    L’avantage de Todd est qu’il permet de surmonter l’aspect factuel , par exemple la palinodie sur les masques, permettant ainsi à son lecteur de voir plus haut et plus loin.
    
    Je ne méconnais pas les risques aux USA. Je pense que nous avons exactement les mêmes, sauf que que nous, nous avons déjà eu des passages à l’acte historiques. Comme si chez nous, les excités avaient besoin d’un assentiment de l’État. ( Hint : de LVF et milice à police et justice anti Gilets Jaunes).
    Les pb US sont si sérieux qu’il est temps de voir s’ils ne débordent pas ici, et ailleurs. Rien n’est moins sûr. Les fascistes d’État et autres malades ne se camouflent pas tous sous des cheveux orange. Ce serait trop simple.
    
    Répondre
  3. Bernadette
    
    06 mai 2020 21h06
    
    Bien d’accord avec Paul Jorion.
    Il devient urgent de bien se protéger avec des masques, de se laver les mains. Pour cela nous sommes libres de nos actes.
    
    Répondre
2. Toulet Alexis
  
  06 mai 2020 13h02
  
  J’apporterais quelques nuances aux extraits de l’entretien avec Emmanuel Todd :
  
  – « L’essentiel, en France, c’est la destruction de l’hôpital et la déconnexion avec le réel dont ont fait preuve nos dirigeants »
  
  L’essentiel pour comprendre la crise du coronavirus en France c’est la déconnexion avec le réel des dirigeants. Le deuxième des facteurs cités par Todd. Le premier, la mise au pain sec et à l’eau de l’hôpital, est certes mauvais en soi mais n’a joué qu’à la marge dans cette crise, parce que même un système de santé deux fois mieux doté n’aurait été capable que de tenir trois jours de plus face à une épidémie doublant en trois jours. En revanche, la vitesse de réaction était cruciale et c’est là où le gouvernement a gravement fauté.
  
  Et ce défaut de vitesse de réaction s’analyse à son tour en un désintérêt des expériences étrangères (Chine puis Italie), un défaut de culture scientifique non compensé par une qualité d’écoute de personnes en ayant davantage (Buzyn par exemple), une négligence étourdie des risques épidémiques et une foi aveugle dans le marché qui pourvoira quelles que soient les dépendances créées envers des producteurs au bout du monde même pour des médicaments et fournitures médicales.
  
  Tout cela ressort en définitive de la rubrique « déconnexion avec le réel »
  
  – « J’en déduis que Macron est hors de la réalité, idiot ou psychotique »
  
  J’en déduis pour ma part que Macron est hors de la réalité, comme déjà dit. « Idiot » et « Psychotique » sont inutiles, car il est assez évident que ce n’est pas vrai.
  
  La question d’une possible psychose de Macron avait été posée peu avant son élection, notamment par un psychiatre italien analysant sa personnalité comme celle d’une victime d’abus sexuel sur mineur (la vidéo peut être trouvée sur Internet en cherchant bien). Il me semble que les trois premières années de sa présidence ont clos cette question : déconnecté du réel trop souvent oui, psychotique non.
  
  – « Nous saurons que le monde a changé quand ceux qui nous ont mis dans ce pétrin en supprimant les stocks de masques seront devant un tribunal »
  
  Les stocks de masque, c’est très visible, mais c’est une péripétie.
  
  Le manque de réactivité des autorités, c’était le facteur principal et de loin. C’est là qu’il faudra investiguer. La notion pertinente est la « négligence criminelle ».
  
  Qui a alerté le gouvernement ? Quels ont été les discussions internes ? Les langues n’ont que commencé à se délier – quand Agnès Buzyn a « craqué ». Il faudra que l’ensemble de l’affaire soit étudié, forcément par des tribunaux.
  
  – « Aucun système, qu’il soit libéral, social-démocrate ou je ne sais quoi, ne peut assurer la sécurité de ses citoyens sans appareil industriel. Le problème n’est pas de savoir si on a besoin de plus de Benoît Hamon ou de moins d’Emmanuel Macron, mais de pouvoir à nouveau compter sur des usines, des ouvriers, des ingénieurs. »
  
  Là dessus il a parfaitement raison bien sûr.
  
  La capacité d’agir sur le réel d’un pays dépend en très grande partie de ses capacités techniques et industrielles. Qui vont à vau-l’eau en général depuis vingt ans – à peu près le moment où d’une part la Chine a été admise à l’OMC, d’autre part l’euro a été institué.
  
  Soit fédéraliser rapidement l’UE avec multiplication du budget commun – comme Macron l’a proposé à petite dose aux autres dirigeants européens, sans succès aucun – soit sortir de l’UE et peut-être du marché commun. Mais rapidement. L’entre-deux est destructeur pour la France, encore davantage pour l’Italie et d’autres.
  
  Tout en réinvestissant dans l’industrie européenne, avec des objectifs d’autonomie et de transition énergétique – qui fonctionne, donc pas les renouvelables actuels forcément. Ou en réinvestissant dans l’industrie française, avec les mêmes objectifs. Mais rapidement, là encore.
  
  Répondre
  1. Denis Monod-Broca
    
    06 mai 2020 15h58
    
    « Soit fédéraliser rapidement l’UE avec multiplication du budget commun – comme Macron l’a proposé à petite dose aux autres dirigeants européens, sans succès aucun – soit sortir de l’UE et peut-être du marché commun. »
    
    Fédéraliser l’UE est un mirage.
    Cela ne s’est pas fait en période de calme, cela ne se fera pas au cœur de la tempête, sinon par la force ou la guerre, mais on ne voit pas qui en prendrait l’initiative.
    Fédéraliser l’UE, faire les États-Unis d’Europe, est le vieux rêve des européistes, c’est un pur mirage. Comment peut-on encore en douter ?
    
    Pourquoi sortir de l’UE ? L’UE est une organisation internationale, elle a toute la souplesse nécessaire pour traverser les crises. À condition de renoncer à l’euro, cette pseudo monnaie commune européenne, ce lambeau de rêve fédéral. L’euro est un boulet qui entraîne l’UE vers le fond. Tout laisse à penser cependant qu’« ils » y tiennent si fort qu’ils préfèreront s’y accrocher « quoi qu’il en coûte », quitte à sacrifier l’UE elle-même.
    
    Encore que… la Cour constitutionnelle de Karlsruhe veille, s’estimant, elle, au-dessus des traités européens …
    
    La question fondamentale est celle-ci : qui sont les acteurs légitimes sur la scène du monde ?
    Il y a plusieurs candidats : les individus, membres d’une commune humanité, les entreprises commerciales, les banques centrales et les mega-fonds, les ONG et fondations diverses, les églises et autres communautés religieuses, les nations.
    Je crois que ce sont les nations. Et que c’est pour cela qu’à été créée, après la Société des Nations, l’Organisation des Nations Unies.
    Mais je sais que cette idée a mauvaise presse. Et que de là nait l’impossibilité de toute pensée rationnelle.
    Les nations sont les seuls acteurs légitimes sur la scène du monde or la bien-pensance leur refuse ce rôle. D’où l’impasse. Que, à sa façon, le virus révèle.
    
    Répondre
    1. Paul Jorion
      
      06 mai 2020 16h24
      
      « Fédéraliser l’UE est un mirage »
      
      Ne dites pas ça, dites « Je suis contre ».
      
      Répondre
  2. juannessy
    
    06 mai 2020 16h47
    
    @Paul Jorion :
    
    Ce mode ( je l’écris , donc c’est vrai ) est plus partagé que la mesure des rapports d’échelle . Ça devient plus chiant et insupportable quand la conviction se fait prosélytisme . Mais finalement , ça devient vite assez criant pour que le propos se déconsidère alors lui même .
    
    Répondre
  3. Denis Monod-Broca
    
    06 mai 2020 18h12
    
    @ Paul Jorion
    
    Que je sois contre ou pas n’est pas le sujet.
    
    Je dis que c’est un rêve parce que c’est un rêve.
    
    C’est un rêve qui dure depuis plus de 60 ans. Un rêve peut se réaliser. D’ailleurs certains parlent de « projet », c’est plus réaliste. D’autres rêves restent des rêves. À 6, à 9, c’était peut-être réalisable, mais à 27, ou plus, comment ce rêve pourrait-il bien se réaliser ?
    Les peuples n’en veulent pas.
    Tous les programmes politiques disent « l’Europe, oui, mais une autre Europe ! », alors laquelle ?
    L’Europe n’a jamais été capable de résoudre quelque crise que ce soit.
    Au contraire, à chaque crise tout le monde se précipite à son chevet et s’afflige de sa faiblesse.
    Mais par quel miracle (ou quel coup de force), cet ensemble tenant ensemble par des traités signés par des nations, se transformerait-il en un État supranational ? Mais par quel miracle, mais par l’usage de quelle pierre philosophale, mais par quel tour de magie ?…
    
    Bon, j’aurais dû garder le mot « rêve ». « Mirage » est exagéré, je vous l’accorde…
    
    L’Europe fédérale est un rêve. Allons-nous nous réveiller ?
    
    De la part des dirigeants politiques et intellectuels français, compter sur cet échafaudage de traités qu’est l’UE pour nous sortir de la mouise au lieu de se concentrer sur les efforts que la France et les Français ont à faire, c’est de la trahison pure et simple.
    
    Répondre
Pierre Queralt

06 mai 2020 15h39

@otremos
Merci pour le texte de et lu par Vincent Lindon. Ce sera la base de notre discussion d’après diner)
Dans acteur social j’avais en pensée le caractère social des rôles de Vincent Lindon (Welcome, La loi du marché…)
et l’idée de l’autre définition d’un acteur social appartenant à un système ou acteur peut être synonyme. d’agent social
Coef un de mes livres d’études d’Assistant de Service Social
L’acteur et le système : https://www.universalis.fr/encyclopedie/michel-crozier/2-l-acteur-et-le-systeme/

Répondre
La main du Kremlin

06 mai 2020 20h13

L intelligence de ce grand peuple reste sidérante , ne soyons pas médisants !
https://www.7sur7.be/monde/une-americaine-fait-un-trou-dans-son-masque-pour-mieux-respirer~ac06dd39/

Répondre
daniel

06 mai 2020 20h28

François Leclerc vient de produire 3 articles remarquables sur le même sujet. Remarquables en effet. Y-z-en ont de la chance les chroniqueurs de l’actualité, elle n’a jamais été aussi est riche. A un point tel que l’histoire est en train de se faire, là, devant nos yeux.

Les titres suffiront pour vous allécher:
«Karlsruhe 1 – Francfort 0» , hier.
«Deux dangereux précédents de l’arrêt de Karlsruhe», aujourd’hui.
«Un grand recadrage vient d’intervenir», aujourd’hui à nouveau.
Pour ce dernier, les commentaires sont très riches.

Si nous étions un peu lucides, il nous faudrait conclure que l’Europe actuelle est morte. Elle est morte de ne pas avoir eu la sagesse d’évoluer. Elle a trahi le potentiel qu’elle semblait contenir. Elle n’a pas su surmonter sa crise de croissance. Elle n’est qu’une juxtaposition d’égoïsmes. C’est une coquille vide.

Mais nous ne sommes pas lucides. L’idéologie et les réflexes acquis nous aveuglent. L’Europe, en tant qu’organisation normative, va continuer. Elle va tortiller ses règlements et leur faire dire ce qui est nécessaire à sa continuation.
Nous allons le payer plein pot. Abandonnez vos rêves d’un Après différent. Cet Après sera terrible, le même qu’Avant mais en plus difficile. L’inévitable chute du niveau de vie, perceptible depuis quelque temps, ne va même pas alléger l’emprise sur la capacité de charge de cette malheureuse Terre.

En avant, la médiocrité et la résignation !

Répondre
Bernadette

06 mai 2020 21h10

Les chefs d’État sont tout à fait libres de vouloir notre peaux contre des milliards. Le pognon est bien le fait agissant de tous les conflits armés.

Répondre
chabian

06 mai 2020 22h03

«Toute collectivité régie par un chef souverain qui n’est comptable à personne se trouve entre les mains d’un malade» (Simone Weil, in L’Enracinement -1943. Cité par Josiane Blanc sur Mediapart en 2017, avec ce texte de S Weil qui continue par la citation que j’ai donnée : « L’obéissance est un besoin vital de l’âme humaine. Elle est de deux espèces : obéissance à des règles établies et obéissance à des êtres humains regardés comme des chefs. Elle suppose le consentement, non pas à l’égard de chacun des ordres reçus, mais un consentement accordé une fois pour toutes, sous la seule réserve, le cas échéant, des exigences de la conscience. Il est nécessaire qu’il soit généralement reconnu, et avant tout par les chefs, que le consentement et non pas la crainte du châtiment ou l’appât de la récompense constitue en fait le ressort principal de l’obéissance, de manière que la soumission ne soit jamais suspecte de servilité. Il faut qu’il soit connu aussi que ceux qui commandent obéissent de leur côté ; et il faut que toute la hiérarchie soit orientée vers un but dont la valeur et même la grandeur soit sentie par tous, du plus haut au plus bas. »

Répondre
Bernadette

07 mai 2020 14h07

Il est possible pour créer une grande nation d’associer l’Europe à l’Asie pour devenir l’Eurasie dont la presse diffuse nombre de journaux. Personnellement je ne partage pas l’image des différents pays totalitaires ou ex.
Quelles sont les relations des 2 chefs : Trump et Poutine ?
Est il possible d’associer d’autres chefs de pays totalitaires ou pas pour former l’Eurasie ?

Répondre
1. daniel
  
  07 mai 2020 21h42
  
  Ah Bernadette, quelle fraîcheur!
  
  Je vous propose un mot d’ordre à diffuser partout:
  « Dictateurs de tous les pays, unissez-vous ! »
  
  Vous me direz que c’est probablement inutile, parce que c’est déjà fait, vu qu’ils sont tous contrôlés et pilotés par Poutine…
  
  Répondre
  1. Bernadette
    
    08 mai 2020 12h22
    
    @Daniel
    Que pensez vous de l’eurasie ?
    
    Répondre
  2. PAD
    
    08 mai 2020 13h01
    
    Elle est en nous par la Perse … Nos mèmes 🙂
    
    Répondre
  3. daniel
    
    08 mai 2020 21h00
    
    @ Bernadette.
    Franchement pas grand’chose.
    Vu les circonstances que nous traversons, il me semble prématuré de s’intéresser à cette idée. On peut toujours rêver mais, bon, la fin de mois difficile va bientôt commencer et j’ai tendance à me faire du souci à ce sujet-là. Et j’ai comme l’impression que je ne suis pas le seul. C’est dire que l’Eurasie ne soulève pas l’enthousiasme des foules. Le partage du monde et sa reconfiguration attendront.
    
    Dans les années 1960, un mouvement d’idées a existé en faveur de l’Eurafrique avec pas mal de publications très fouillées. Je crois me souvenir que l’Eurafrique était la grande chance de la France, la seule et l’unique, qui permettrait de dépasser nos malheureux 550000 km*km sans rien, ni pétrole ni charbon, ni fer.
    A les croire, une France réduite, dépeuplée, à l’agriculture en voie d’extinction par épuisement des terres allait renaître grâce à l’Afrique, notre prolongement naturel, aux richesses convoitées par d’autres aux objectifs moins nobles que les nôtres, évidemment.
    Un néo-colonialisme à peine déguisé.
    
    60 ans plus tard, on peut constater qu’on s’est débrouillé sans.
    L’Eurasie devrait suivre la même destination.
    
    Répondre