Le fait d’être en ce moment moi, l’analyste, me fait comprendre, en écoutant les analysants, à quel point le rôle que mon analyste d’autrefois, Philippe Julien, a pu jouer envers moi, n’est pas seulement le rôle d’un psychanalyste, mais aussi celui d’un mentor.
Pourquoi d’un mentor ? Parce que le psychanalyste est forcé de prendre la parole, autrement que dans une interprétation, quand l’analysant s’attribue à lui-même ou à elle-même, une part excessive dans le désordre du monde. L’analyste doit alors dire : « Cette partie-là du désordre, c’est un donné : cette partie-là de la tragédie n’a rien à voir avec le fait que vous fassiez ceci ou cela, que vous pensiez blanc ou noir, cela fait partie du donné. Cette partie-là de la tragédie, c’est la donne qui nous est offerte à nous, êtres humains. »
Et là, ce n’est pas une anamnèse, une reconstitution de la mémoire, qui est dispensée par l’écoute : c’est une représentation du monde qui est transmise parce qu’énoncée. D’une qualité bien précise : une variété du stoïcisme.
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