Vers l’effondrement de la volonté (vs. Le triomphe de la volonté – 1935) : vers une réelle incapacité à créer ou réaliser !, par Jean-Baptiste Auxiètre 

Nous sommes désormais dans un monde où l’on nous a vendu que notre volonté pourrait réaliser nos désirs et qu’en raison d’un principe égalitaire, si certains le peuvent, automatiquement nous aussi !

On nous a vendu une égalité de tous, non plus celle des droits et des devoirs (et seulement celle-là au détriment de toutes les autres selon nos textes) mais bien une égalité imbécile qui, sous prétexte d’être de gauche, laisse entendre que le plus paresseux pourrait prétendre à la même chose que le plus travailleur, que le plus inculte ou imbécile aurait le même poids et temps de parole que le plus cultivé ou érudit (cf. Twitter). Le plus riche rit de tout cela et vote volontiers pour l’extrême-droite – cela va de soi – pour faire barrage à une bêtise évidente (de la gauche politique en l’occurrence) qui n’hésite pas à nier jusqu’à la réalité physique, et s’avoue prêt, comme à chaque guerre, à s’accommoder de cette mésalliance.

Dans nombre métiers nous avons remplacé des médecins, des ingénieurs, des techniciens qui par expérience et présence sur la durée auraient encadré les leurs, par des « managers » fils ou filles de bonne famille qui auraient été bien incapables, vu l’investissement nécessaire en travail dans le savoir, d’obtenir les diplômes précédemment cités, au détriment de la relation sociale privilégiée dans les autres métiers, mais ont acheté leurs diplômes sans contenu de savoir nouveau système pour être aujourd’hui des dirigeants donnant des ordres aux méritants ancien système, par un simple privilège de classe.

Que ce soit pour l’hôpital ou le nucléaire et des tas d’autres métiers réclamant des médecins, des ingénieurs, des techniciens, chacun comprend très vite s’il est « malin » qu’il gagnera mieux sa vie en encadrant, en se coulant dans la logique de la volonté plutôt que dans la capacité de produire, quitte à ce qu’arrive ce qui se produit aujourd’hui : ceux qui auraient été capables et sont privés de pouvoir en faire la preuve mais peuvent prétendre à un bon salaire sans faire montre de savoir-faire, et les autres, ceux qui ont été évincés, cantonnés dans leur volonté muselée, restant au niveau des médiocres, même si quelques bonnes volontés de moins en moins nombreuses continuent de se battre alors que leur bonne volonté ne peut pas grand’chose face au tsunami de l’incompétence !

Cet effondrement devient celui de nos pays développés où certains courants de fond propres aux pays peu développés se rappellent à nous et nous font (ou pas) comprendre que si nous avons cru nous extraire de telles misères, nous pouvons facilement y retomber !

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95 réponses à “Vers l’effondrement de la volonté (vs. Le triomphe de la volonté – 1935) : vers une réelle incapacité à créer ou réaliser !, par Jean-Baptiste Auxiètre ”

  1. Avatar de Henri
    Henri

    Un bien étrange texte ici publié par monsieur Jean-Baptiste Auxiètre , confus dans sa forme et réactionnaire sur le fond. A croire qu’il ne fut écrit que pour aligner toutes sortes de préjugés personnels sur la dite  » gauche  » sans qu’on sache de qui il parle vraiment et tandis que l’auteur lui prête des idées qu’elle n’a jamais vraiment eu. On se pince à discerner véritablement de ce portrait à charge le sujet dont l’auteur dans sa fièvre mauvaise a voulu nous faire part. La saillie furieuse vise une prétendue  » incompétence  » généralisée et si pour l’auteur, le crime est parfaitement signé, on cherche en vain les termes d’un début de problème réel. Poujadiste en diable, le texte s’arrête soudainement sans qu’une plus grande démonstration ne creuse son approfondissement. M.Auxiètre avait envie de distribuer des gifles à certains qu’il exècre sans détour et visiblement il s’en est satisfait. Grand bien lui fasse même si l’on garde espoir d’un plus grand talent à l’avenir où le ton plus modéré préfigurerait une plaidoirie plus convaincante.

    1. Avatar de Jean-Baptiste Auxiètre
      Jean-Baptiste Auxiètre

      Je ne parle pas d’une incompétence généralisée pour chaque individu mais bien de quelque chose qui ne peut pas fonctionner : un minorité compétente encadrée par une majorité qui ne l’est pas, et ceux qui passent de la première catégorie à la seconde pour gagner mieux leur vie mais en perdant de fait leurs compétences remplacées seulement par un dogme qu’il y aurait un manque de volonté (pas chez eux, mais chez ceux qu’ils encadrent)

  2. Avatar de Guy Leboutte

    J-B Auxiètre

    Eh bien, on en lit des choses sur le blog de Paul Jorion !

    Pour dire « une égalité imbécile qui, sous prétexte d’être de gauche, laisse entendre que le plus paresseux pourrait prétendre à la même chose que le plus travailleur, que le plus inculte ou imbécile aurait le même poids et temps de parole que le plus cultivé ou érudit (cf. Twitter) », il faut être de droite.
    Vous assumez?

    La suite ne nous élève pas. « Le plus riche rit de tout cela et vote volontiers pour l’extrême-droite – cela va de soi – pour faire barrage à une bêtise évidente (de la gauche politique en l’occurrence) qui n’hésite pas à nier jusqu’à la réalité physique, et s’avoue prêt, comme à chaque guerre, à s’accommoder de cette mésalliance. »
    Mésalliance? Mais les plus riches n’ont jamais répugné à ces « mésalliances », ils n’ont jamais trouvé de régimes trop à droite pour continuer leurs affaires. Il y a eu quelques exceptions, mais justement, ce sont des exceptions. Le grand capital allemand a collaboré dans l’enthousiasme avec le nazisme, Henry Ford n’a décroché le portrait d’Hitler dans son bureau qu’après Pearl Harbour. Extrême-droite ou pas, le grand capital continue toujours ses affaires, comme Total en Birmanie sous la dictature, et allez donc voir au Chili de Pinochet, etc.

    Ce n’est pas une pensée de gauche qui dit « si tu veux, tu peux » , c’est la propagande néolibérale omniprésente selon laquelle « si tu t’enrichis c’est ton mérite » , et « si tu es pauvre, c’est ta faute » . Cela n’a rien d’un « principe égalitaire », c’est juste l’atomisation individualiste des populations et des groupes sociaux si utile à la propagande tchatchérienne et à la « science » économique de cour et d’université.
    L’invasion des diplômés d’écoles de commerce dans tous le secteurs y compris publics ne sont pas la preuve d’un « effondrement » (propre aux pays les moins développés qui plus est, j’hallucine) mais de la mainmise des règles du calcul de rentabilité aveugle des chasseurs de bénéfices trimestriels et du « public management » partout installé, qui comme son nom ne le dit qu’à moitié, consiste à gouverner (« gérer » disent-ils) les biens et besoins publics selon les règles comptables de la course privée au profit. La médiocrité dont vous parlez, c’est la règle néolibérale, et non je ne sais quelle maladie des esprits indépendante des réalités sociales et historiques. À vous lire la solution résiderait dans l’engagement d’une armée de psys, coachs et autres team builders. Allez voir la médiocratie d’Alain Deneault (fin du billet https://condrozbelge.com/2017/10/18/emmanuel-macron-est-un-extremiste/ )

    1. Avatar de Jean-Baptiste Auxiètre
      Jean-Baptiste Auxiètre

      Vos coachs, team builders, managers sont évidemment ceux que je dénonce comme peu compétents et sans savoir faire techniques, trop nombreux, qui ne peuvent plus en encadrant par la seule mise en avant de la volonté une minorité débordée, produire. Comme je le dis la minorité est débordée quand elle est encore là. La médiocrité c’est celle de l’ensemble du système que je dénonce, pas celle de ceux qui tiennent à bout de bras ce qu’il reste évidemment, en effet les choses commencent à dysfonctionner, jusqu’aux ruptures que l’on voit apparaitre aujourd’hui. Oui il reste quelques individus submergés mais qui ne sont pas valorisés au détriments des encadrants et cela en particulier au niveau financier et de leur statut social.

    2. Avatar de Pollux
      Pollux

      Euh… Guy Leboutte…

      Le discours « la richesse récompense le mérite » ou « le succès récompense la prise de risque entrepreneurial »(comme si le coût du risque était le même pour tous…) sont bien des absurdités neolibérales.

      Mais le discours : « le mérite n’existe pas », « la volonté n’existe pas » ou « les théories de la justice ne doivent laisser aucune place au mérite », qui d’autres plans sont pires encore, sont bien des absurdités théoriques d’extrême gauche (on pourrait même en faire l’histoire, et montrer comment, progressivement, on en est arrivé là).

      Bref.
      A un moment, il faut savoir aussi regarder les choses en face.
      Entre ‘l’individu est tout puissant’ et ‘les accomplissements d’une personne ne reflètent que le déterminisme de classe’, il y a quand même un juste milieu.

      Je note le +12 sous le post de Guy. Et je me demande bien à quoi ca sert.
      Surtout que Guy raconte n’importe quoi en fait.

      Mais bon, toujours plus facile de tirer sur le messager.

      1. Avatar de Guy Leboutte

        Oh, Pollux, je n’ai pas parlé de déterminisme de classe !
        De votre côté, parlez de volonté à un fumeur qui n’arrive pas à arrêter de fumer, commençons par là: ça ne marche pas et ça ne marchera pas.
        Le mérite et la volonté sont de façon assez évidente utilisés comme des arguments de paresse intellectuelle par les dominants et les directeurs de conscience.
        Si on voit effectivement des gens déployer une volonté que l’on appellera farouche, ou des efforts hors normes pour arriver à une certaine fin, je ne vois pas que « volonté » et « mérite » soient autre chose que des étiquettes moralisantes qui empêchent de penser, sans être inutiles pour tous, encore une fois. Et la proposition « la volonté est le masque du désir » (qui me parle) n’est pas d’un auteur d’extrême-gauche, mais d’un anthropologue et psychanalyste qui a longtemps oeuvré du côté des SDF, …à qui il ne manque que la volonté, c’est bien connu dans certaines chansons qui apparemment sonnent agréablement à vos oreilles.

  3. Avatar de Chabian
    Chabian

    Je me permets d’être vraiment opposé à votre billet, à cause de son début. Vous dites d’abord : « On nous a vendu une égalité de tous, non plus celle des droits et des devoirs (et seulement celle-là au détriment de toutes les autres selon nos textes)  »
    On ne nous a rien vendu du tout, nous avons été cherché du suffrage universel (en 1918) et de la Sécurité sociale (en 1944) après quatre ans de souffrance et de misère et de résistance et de mort ; ces revendications très anciennes, la « haute-bourgeoisie » nous les a cédées, par peur de se faire balayer. Nous avons acquis des droits de haute lutte, malgré que la classe travailleuse fait son devoir depuis que l’humanité doit survivre. Mais on ne sait plus aujourd’hui ce qu’est un rapport de force. Et vous n’auriez pas la parité, l’autonomie financière des femmes, le droit à l’avortement, etc., s’il n’y avait eu 150 ans de vagues féministes…, eux aussi des acquis qui n’ont pas été « vendus ».
    Et vous rajoutez « …mais bien une égalité imbécile qui, sous prétexte d’être de gauche, laisse entendre que le plus paresseux pourrait prétendre à la même chose que le plus travailleur, que le plus inculte ou imbécile aurait le même poids et temps de parole que le plus cultivé ou érudit (cf. Twitter).
    Aucune gauche n’a jamais dit cela. C’est un discours de droite. Au départ en fin XIXe, il y a eu des caisses mutuelles de travailleur pour aider le malade, l’invalide du travail, le vieillard incapable de travailler. Les patrons ont vu leur intérêt à partager la gestion de cette caisse et donc à l’abonder. Depuis que la « Sécu » (universalisation de ces caisses) existe, les droits en sont menacés et grignotés. Et le non-emploi est devenu la norme capitaliste avec le chômage de masse (le DROIT à l’EMPLOI est une revendication essentielle, reprise dans les droits de l’homme). Mais la petite musique de la haute bourgeoisie (« il suffit de traverser la rue pour avoir un boulot, les cotisations patronales bouffent ce que nous voudrions, la main sur le coeur, promettre d’investir pour vous… »).
    Le plus riche ne vote pas extrème droite (le petit bourgeois et l’ouvrier, oui), mais il financera les groupements violents pour le protéger et pour terroriser les révoltes ouvrières (faits historiques pour le nazisme et le fascisme).
    Le management (qui vient aussi du nazisme) a effectivement perverti la noblesse des métiers au profit de la rentabilité financière maximum. Mais c’est autre chose et c’est encore la « haute-bourgeoisie » qui est à la manoeuvre.
    Et l’impérialisme US et otanesque est son bras armé (mais c’est aussi autre chose).
    Rappelons cette affirmation de Waren Buffett vers 2000 : « Oui, il y a bien une lutte des classes, mais c’est ma classe qui est en train de la gagner ! »

    1. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      Chabian 29 décembre 2022 0h13

      Oui très bien vos rappels, peu de gens savent le pourquoi du comment avec des affaires de rapports de forces qui ne parlent plus à grand monde, on en est arrivé à l’état des choses qui sont en train de se perdre…
      Ceci dit, rien contre malicieusement interroger, c’est très tendance, l’égalité, et tant qu’à faire, on peut ajouter la liberté, et la fraternité, avec la moulinette de la déconstruction, sans oublier sa propre traçabilité , à savoir Derrida, son export dans les universités états uniennes, et le come back importé, rendu, lire vomi à l’occasion dont nos médias font choux gras avec cet attrape du wokisme. Du malheur des minorités de ne pas être majoritaires fait-il de cette rupture d’égalité une césure incomblable ? La petite minorité des riches dont nous sommes à l’échelle planétaire en pense quoi au fait ?

    2. Avatar de Jean-Yves
      Jean-Yves

      Warren Buffett a dit que dans la guerre entre ces classes, les riches avaient définitivement gagné.
      Et ce n’est plus une question de droite ou de gauche, c’est juste que l’argent a pris le pouvoir. La seule vraie compétence est celle qui consiste a organiser un ruissellement des flux vers le haut en laissant croire l’inverse désormais.

      1. Avatar de écodouble
        écodouble

        @ Jean-Yves
        Pour en finir avec l’argent actuel, faut juste couper le courant.
        Il y aurait un effet de décentralisation immédiat et probablement moins de conséquences nuisibles que celles qui nous arrivent de façon certaine par la continuation du système actuel.

        1. Avatar de Rosebud1871
          Rosebud1871

          « faut juste couper le courant » z’avez pas honte ? pensée compatissante !
          https://www.youtube.com/watch?v=n3FTIfcQlNM

  4. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    « notre volonté pourrait réaliser nos désirs  » En fait c’est plutôt notre parole qui devient autoréalisatrice, l’exemple archétypique étant l’enceinte connectée (Alexa, Siri, Google Assistant).

    Il n’y a pas vraiment besoin de volonté, celle-ci est elle même plutôt déconsidérée voire rendue trop couteuse ou inutile, quand aux désirs il sont plus facilement générés ou suggérés par la publicité, optimisée par les bases de données, le tracking et devancés par les algorithmes …

  5. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    « le plus inculte ou imbécile aurait le même poids et temps de parole que le plus cultivé ou érudit »
    Que Nenni Il en a beaucoup plus ! Pour réussir l’influenceur doit se mettre à niveau de son public.

    Les plus intelligents qui réussissent arrivent même à s’y forcer.
    Mais c’était déjà le cas d’autres médias (TV, radio ..)

  6. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Le malaise exprimé de l’impuissance et la dévalorisation du statut attendu d’études poussées dans des domaines techniques ou professionnels, est le résultat de la banalisation des études supérieures, il n’est plus possible d’assimiler dans l’élite les rares lauréats de la méritocratie devenus trop nombreux.

    Dans les métiers techniques la désindustrialisation menée à marche forcée, depuis au moins 2 ou 3 décennies mets sur la touche les profils techniques par rapport aux profils comptables et gestionnaires, y compris dans l’administration ou le secteur public.

    Le numerus clausus dans la médecine voulu pour la protection de la rémunération de l’exercice libéral par certains et la limitation des dépenses de santé par d’autres fait mentir cette analyse.

    C’est alors la conjonction de l’étatisation rampante du secteur social paritaire d’une part et la réussite de l’idéologie néolibérale du toujours moins d’Etat qui pousse à la mise en contrainte de gestion du secteur de la santé qui explique le résultat obtenu.

    En fait il ne s’agit pas de remplacer des professionels techniques méritants et formés par des enfants de bonne famille aux diplômes en chocolat.

    Les bonnes familles ont suffisammment de moyens pour envoyer (au moins en partie) avec succès leur progéniture sur des formations techniques difficiles et d’excellence.
    Certaines écoles d’ingénieur ont semble-t-il un recrutement sociologiquement moins diversifié qu’il y a quelques décennies et attirent les CSP+.

    Ce qui est remarquable c’est qu’il n’y a même pas besoin de remplacer les méritants bien formés par des héritiers incompétents puisque les cadres quelle que soit leur origine (même bien formés) adoptent par conviction, goût du lucre ou de la reconnaissance sociale les méthodes et réflexes de gestion conformes à l’idéologie néolibérale.

    Les réticents restent sur la touche et deviennent aigris, désimpliqués ou désabusés.

    Le savoir faire des écoles de commerce corresponds à l’environnement socio-économique perçu et proclamé comme valeur d’adaptation à rechercher y compris dans les administrations depuis au moins 25 ans !

    C’est un peu le résultat de la vulgate Chiraco-Mitterrandiste depuis 1986 …

    Nous sommes dans un pays en voie de sous-développement.

    La difficulté vient que les « professionels techniciens formés » ne disposent en général d’aucune compétence ou formation en matière économique (sauf démarche personnelle) , et ne peuvent argumenter d’autres choix, faute de langage commun audible et surtout en l’absence d’un corpus économique / gestionnaire alternatif établi, formalisé, partagé et disponible.

    1. Avatar de Jean-Baptiste Auxiètre
      Jean-Baptiste Auxiètre

      C’est cela que je veux dire et surtout que faire encadrer un petit nombre de travailleurs bien formés par des personnes moins compétentes et plus nombreuses qu’eux mais mieux payés car ayant un diplôme, plus acheté qu’obtenu, sans compétences techniques, ayant comme seule valeur celle d’imposer une « volonté » ou un manque de volonté supposé des exécutants comme seule doctrine, pour l’ensemble du pays vers des ruptures et des choses qui ne peuvent plus fonctionner de fait. Pour le nucléaire on se retrouve avec plus de cadres que de soudeurs, que l’on va chercher au Canada ou aux USA pour « dépanner », comment veut-on que cela marche ?

  7. Avatar de Thomas Jeanson
    Thomas Jeanson

    Pris dans son ensemble, je ne vois pas dans ce texte, les horreurs que Guy et Henri soulignent.

    Ça évoque plutôt pour moi la phrase dans la Belle Hélène d’Hoffenbach

     » J’ai réchauffé un serpent dans mon sein, j’ai réchauffé une vipère »

    Ou comment la démocratie porte en elle, les conditions d’eclosion du fascime.

    Franck Lepage a bien décrit dans inculture, les mécanismes qui ont aboutit à la situation actuelle :

    Plus de compétences de fait, sous les banderoles des manifs qu’aux postes de commandes du pays ( d’où, pour que cela tienne , de gros investissements dans les  » forces de l’ordre « )

    La prochaine fois qu’un CNR aura la main, il devrait compléter ses réformes d’un petit manuel d’entretien de la démocratie…

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Salut Thomas,

      Evitons tout de même que ce petit manuel d’entretien ne dérive en petit livre rouge…

      Pour assurer la vivacité de la démocratie, en plus des Institutions et de la justice sociale, rien de tel qu’un peu beaucoup d’anthropologie dans la population !

  8. Avatar de Dimitri
    Dimitri

    Ce sont des réflexions de style de l’idéologie communiste, n’importe qui peut s’élever dans la société peu importe sa couleur de peau, sa croyance et sa culture, faire de la méritocratie le pilier central de la société, on a vu ce que ça a donné 100 millions de morts.

    En Occident, il y a le rêve américain qui le permet ou en Europe, l’ascenseur social, après il y a des pistons dans chaque échelle de la société, que ce soit pour les grandes entreprises comme pour les petites entreprises familiales, l’abolition des réseaux est un mythe relevant de l’utopie.

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      @Dimitri
      voyez vous c’est en pratiquant de tels raccourcis, communisme = 100 millions de morts que l’on en arrive à occulter la réalité des évènements . Qui sont ces 100 millions de morts ? (rassurez vous j’ai ma petite idée mais j’aimerai le voir écrit par vos soins)

      1. Avatar de Dimitri
        Dimitri

        La réalité des événements est que le communisme a causé 100 millions de morts.

        Ses 100 millions de morts ont été déportés ou tués par Lénine, Staline, les Kmers Rouges et des dirigeants européens, asiatiques et russes des anciennes républiques soviétiques.

        Sous de beaux prétextes progressistes pour l’époque, c’était un régime barbare à l’intérieur de son propre sol, envers ses citoyen.nes.

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          La réalité c’est que le communisme n’a jamais existé nulle part.
          Il est à inventer.
          Horizontalement!

          1. Avatar de l'arsène
            l’arsène

             » Le communisme n’a jamais existé nulle part. »
            Si, La Commune de Paris qui dura 72 jours, du 18 mars 1871 au 28 mai 1871 et qui fut réprimée dans le sang par le bloc bourgeois et réactionnaire pour rétablir le capitalisme pur et dur.
            A refaire de toute urgence pour sauver le genre humain.

            1. Avatar de Khanard
              Khanard

              @l’arsène
              je plussoie . La Commune de 1871 est la seule révolution populaire . Celle de 1848 en a été une ébauche inaboutie . La Commune a inspiré la révolution russe de 1905.

            2. Avatar de CloClo
              CloClo

              Pour info, sauf erreur, les communards en 1871 ont refusé la capitulation devant les armées prussiennes qui avait la bénédiction des réactionnaires conservateurs… Comme quoi hein ! Autre époque, autre lieux, tu ne poussais pas à la résistance devant l’envahisseur il y a peu mon cher l’Arsène. La Révolution, la Résistance à l’agresseur n’est-elle donc belle que dans le passé ?

            3. Avatar de Garorock
              Garorock

              Oui. C’était un bon début…

        2. Avatar de Pascal
          Pascal

          Ce sont les guerres qui font des millions de morts. Que le prétexte soit une certaine interprétation du Communisme, que ce soir « la volonté d’apporter la civilisation » du Colonialisme (et en douce s’approprier des ressources naturelles pour pas cher), que ce soit la chasse aux dictateurs en Syrie ou en Irak (et en douce s’approprier les champs pétroliers), que ce soit pour la Révolution Culturelle, la Grande Russie, l’espace vital…
          C’est millions de morts sont toujours le fait des élites au pouvoir, toutes persuadées d’apporter la Sainte Vérité au prix du sang des autres.

          1. Avatar de Chabian
            Chabian

            Et nous sommes tellement envahis « d’idéologie », que le bilan des expériences communistes reste à faire. La page n’est pas blanche, rien n’est à inventer ; il n’y a pas plus de morts « causés » par le communisme que de morts « accidentelles » du capitalisme (et vice versa). Une chose est sure : la haute bourgeoisie n’a pas financé le communisme comme elle l’a fait du nazisme et du fascisme, elle n’avait rien à y gagner. Une première question du bilan serait : qu’est-ce que les gens du bas ont gagné qu’ils n’avaient pas ? Pour eux, les questions de liberté, d’accès à la culture, à une aisance minimum, et à la fin de la domination de la richesse, ne se posaient pas dans les mêmes termes, et il faudrait décliner ces situations historiques. Ensuite, il faudrait effectivement faire le bilan de la surveillance (policière, mais aussi sociale, communautaire) et de la répression, et de diverses « liquidations », ici aussi selon les contextes et les périodes. Etc. Bref sortir des clichés, tant des clichés occidentaux que des clichés des régimes qu’on examine. Mais, bizarre, la sérénité n’est jamais au rendez-vous (surtout pas sur ce blog) et donc la coopération est impossible. Nous affronterons donc l’effondrement sans avoir rien appris de ces expériences !

            1. Avatar de CloClo
              CloClo

              « la haute bourgeoisie n’a pas financé le communisme comme elle l’a fait du nazisme et du fascisme, »

              Mouais, t’es sur de toi ? Ils ont fait mieux, ils l’ont sauvé ! Sans le soutien massif industriel et les financements US capitalistes d’entre les capitalistes, riches d’entre les riches, bourgeois d’entre les bourgeois, l’URSS au communisme mortifère et violent déjà mafieux, aurait eu quelques difficultés à affronter le nazisme/fascisme dans les faits.

              https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%AAt-bail

              https://share.america.gov/fr/le-materiel-militaire-livre-par-les-etats-unis-a-lu-r-s-s-a-aide-a-vaincre-le-nazisme/

              « Au bout du compte, l’Amérique aura envoyé à son allié russe les équipements militaires suivants :

              400 000 jeeps et camions
              14 000 avions
              8 000 tracteurs
              13 000 chars »

              « Et ces fournitures :

              Plus de 1,5 million de couvertures
              15 millions de paires de brodequins
              107 000 tonnes de coton
              2,7 millions de tonnes de carburant (pour les avions, les camions et les chars)
              4,5 millions de tonnes de denrées alimentaires »

              La mémoire courte un peu les russes hein. Comme Chabian d’ailleurs.

              On est entrain de la leur rafraîchir en ce moment en Ukraine. Comme à Chabian.

              1. Avatar de Ruiz
                Ruiz

                @CloClo Juste remarque, c’est même à se demander si ce choix fait par Churchill, pour lui Staline est un allié pour la conquête du monde (et son partage : Yalta), n’explique pas également la guerre froide qui en diabolisant le communisme constituait l’ennemi extérieur nécessaire à assurer la cohésion d’un monde libre soumis à l’idéologie capitaliste des 30 glorieuses et la Pax americana, l’effondrement de l’union soviétique autorisant l’expansion à l’Est de l’union européene, nous amenant où nous en sommes.

                1. Avatar de Chabian
                  Chabian

                  La propagande étasunienne en direct sur ce blog, grâce à un lecteur de ‘shareamerica’, site gouvernemental US en français ! On aura tout vu ! (hélas, non).
                  Churchill un allié de Staline ? Churchill un allié de Staline ? Churchill a imaginé « un rideau de fer s’est abattu sur l’Europe » dès 46. Il faut sans doute vous rappeler que toute l’Europe occidentale était occupée (extorquée, affamée et terrorisée), par les nazis et que le débarquement a eu lieu un an et demi après la victoire soviétique de Stalingrad.
                  Quand je vous disais que l’idéologie vous contraint le jugement…

                  1. Avatar de CloClo
                    CloClo

                    Propagande US ? non, faits ou pas faits Chabian ? Sursaut militaire soviétique sortie uniquement des usines sibériennes ou des moyens matériel et technique US déversés par milliers ?

                    Mais sinon pour aller plus loin cher Chabian pas endoctriné pour un rond hein sur l’aide capitaliste :

                    https://fr.rbth.com/histoire/81242-industrie-urss-aide-specialistes-etrangers

                    Tu croyais quoi toi que tout sort du néant comme ça, comme la Chine il y a plus récemment, elle est sortie du néant de petits bras musclés de la classe ouvrière guidé par le grand timonier ? Tu crois à ces balivernes Chabian ?

                    Non les deux sont sortie du néant capitaliste, et c’est même pas moi qui le dit… Marx l’a théorisé il paraît.

                    Et quand le capitalisme ne veut pas, rien ne pousse, Cuba en est un bel exemple.

                    Quant aux délires de Ruiz, faut pas lui en vouloir c’est la version bêta de ChatGPT.

                    1. Avatar de CloClo
                      CloClo

                      Au fait Chabian cette fois RBTH comme source ça va ? (je me marre)

                    2. Avatar de CloClo
                      CloClo

                      Pour aller plus loin, pendant que l’URSS livrait gaiement des ressources et des biens à l’Allemagne NAZI jusqu’au fameux retournement d’alliance, oui oui l’alliance entre les rouges et les bruns/noirs (une constante entre extrêmes) les USA ont ensuite décidaient d’étendre leurs aides militaires, techniques et financières à ce ramassis d’abrutis sanguinaires en URSS.

                      Et sans cela l’URSS aurait été très certainement balayait ou elle aurait encore payé bien plus cher le prix du sang.

                    3. Avatar de CloClo
                      CloClo

                      Pour ceux que cela pourrait intéresser :

                      https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1984_num_15_3_2510

                      Et pour ceux qui liront, ils verront à propos du mental de fer des russes dans cette guerre et de leur désir de vaincre les allemands, un étrange échos avec le désir de vaincre des ukrainiens, mais comme le dit Chabian encore faut il sortir de l’idéologie qui contraint (et il en connait un rayon)

        3. Avatar de Henri
          Henri

          Monsieur Dimitri

          Vos propos dignes du reader’s digest sont édifiants. Vous répétez une doxa comme un perroquet sans vraiment y réfléchir.

          A contrario l’on pourrait vous rétorquer que si le communisme a fait des  » millions de morts « , le capitalisme a lui de son côté, fait des  » milliards de morts  » durant les cinq cent ans de son existence. Et qu’est-ce que cela pourrait-il dire sur l’une ou l’autre réalité ?

          Pas grand chose car la complexité dans les deux cas est niée. Il n’y a rien sur les processus dynamiques de l’Histoire humaine, ses conquêtes pour les droits humains toujours plus élargis, les contradictions internes des deux systèmes politiques mutants et la réalité des faits.

          Les staliniens ont exterminés beaucoup de bolchéviques et s’en sont pris ensuite aux « communistes de gauche ». L’URSS de Staline alliée aux USA et à l’Angleterre a permis de vaincre le Nazisme et nous conviendrons, j’ose l’espérer, que ce n’est pas un fait mineur.

          Enfin au delà d’un grand nombre de droits sociaux reconnus comme des nécessités vitales, il faut reconnaître que dans sa floraison multiforme, le dit « communisme  » a aussi permis aux peuples colonisés de se défaire du joug de ses oppresseurs. Il fut un formidable ferment politique pour donner le goût aux populations d’agir concrètement. Il ne faudrait pas l’oublier.

          Certes, l’indépendance d’un pays ce n’est pas encore la liberté proprement dite, nous sommes bien d’accord.

          Les USA dans leur lutte acharné contre leur oppresseur britannique n’avaient pas non plus encore aboli l’esclavage une fois l’indépendance obtenue. Beaucoup d’atrocité fut perpétuée une fois certains libres. Il faudra même attendre le XXème siècle et les années 60 pour qu’une partie du peuple US puisse voir ses droits politiques et humains complètement reconnus par la constitution.

          Enfin, en ce qui concerne le Pol-Potisme et le gouvernement de Pol-Pot, je vous rappelle que celui-ci dans des jeux d’alliances géostratégiques pervers a été soutenu militairement un temps par l’Angleterre et le gouvernement de Madame Thatcher tandis que le peuple cambodgien a été sauvé du génocide par l’armée communiste du Vietnam ; c’est elle qui a mis fin au pouvoir dictatorial et exterminateur de Pol-Pot.

          Comme quoi, il vaut mieux lire les ouvrages des historiens que de se goberger d’une pensée journalistique conforme et rabougrie, ratiocinée comme un vieux mantra.

          Que l’on se réjouisse que le dit « léninisme » soit désormais renvoyé dans le passé comme une pensée politique morte est une chose, écraser les réalités multiples de ce qui fut en est une autre. Pour continuer à penser et à transformer le monde, continuons oui, à lire les historiennes et les historiens, cela vaudra mieux ; précisément afin de ne pas reproduire à l’identique ce qui a déjà existé.

          1. Avatar de Ruiz
            Ruiz

            Peut-être peut on rajouter que le dit PolPot, qui est mort dans son lit sans jugement international, est le pur produit d’une formation française, de même pour le principal théoricien du communisme, mort il est vrai avant ses hauts faits : Karl Marx, il est instructif de consulter sa notice wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx pour saisir la comlexité d’un monde pas tout à fait binaire.

  9. Avatar de Khanard
    Khanard

    tiens il y avait longtemps qu’on n’avait pas eu un gloubi bouga d’une telle ampleur ! de bonnes idées côtoient des raccourcis dignes d’une MLP voire même d’un Zemmour bref du populisme pur et dur . Je dénote aussi du Pétainisme dont la devise était « Amour, Travail, Famille, Patrie « . Et en lisant ce texte m’est revenu en tête un certain Alekseï Stakhanov ,vous savez bien , celui qui travaille plus vite que son ombre et dont Staline a exploité les valeurs du productivisme !
    Et pourtant , malgré tout ce que je viens d’écrire qui au vu des noms cités auparavant n’est guère reluisant de démocratie, j’arrive donc à percevoir une trame idéologique qu’il serait intéressant de développer mais sur une voie qui serait celle de la sociologie du travail .

    Note finale : 3/20

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      C’est le grand principe macronien du « en même temps ! » Nous vivons désormais à l’âge du « en même temps » ni droite, ni gauche, « bien au contraire » comme aurait dit Coluche.😉

  10. Avatar de aptyos
    aptyos

    Effectivement, le socialwashing a consisté à recruter/utiliser des « petits » manager ( de tout âge) n’ayant pas de compétences particulières, mais les doigts sur la couture, pour contrôler les troupes productives cadres ou non.
    La gauche n’a pas vu venir cette évolution (je dirai de 1980 à 2000) ce basculement de la population salariée vers le cadre ( technique, commercial, encadrement, etc …) et a permis la division du salariat. De fait, les cadres se sont retrouvés un temps assimilés au patronat jusqu’à ce qu’ils soient relégués à des rôles subalternes et sans force syndicale reconnue. D’un autre côté les syndicats des salariés non ou moins qualifiés ont été discrédités par le MEDEF avec Ernest-Antoine Seillière pour les affaiblir.

    Par contre sur les droits et devoirs, il y a un problème. A partir du moment où quelqu’un fait son boulot je ne vois pas quels devoirs devraient lui être en plus imposés: c’est par son boulot où il remplit ses devoirs et acquiert des droits, même s’il est au chômage( car dans ce dernier cas il a acquis ses droits au chômage et donc fait ses devoirs).
    Aprés, oui, il y a des exceptions, … mais doit-on en faire une règle générale ?

    Et puis, on ne discerne pas le type d’emploi: quand on fait un job intéressant ben oui, on bosse car c’est passionnant et on peut bosser jusqu’à 75 ans si on veut/peut; mais allez dire ça à ceux qui travaillent dans des centres d’appel, à des caissières/caissiers et manutentionnaires.

  11. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
    Pierre-Yves Dambrine

    Curieux raisonnement qui fait d’une prétendue volonté (d’égalité) gauche la cause de l’incompétence d’encadrement. Les fils de bonne famille font des encadrants incompétents parce qu’il y a une gauche trop égalitaire ? C’est encore faute à 68 ?
    La cause systémique de l’encadrement incompétent c’est d’abord l’économie soumise aux impératifs financiers du capitalisme, où l’utilité sociale des métiers s’amenuise, et parfois disparaît totalement. De plus le capitalisme demeure un système hiérarchisé, tout sauf égalitaire. Quel rapport donc l’incompétence dans un tel système a-t-elle avec la volonté d’égalité ? Quant au rapport avec la paresse il y en a un, mais cela nous renvoie non pas à l’égalitarisme mais à l’avidité.
    Et puis il faudrait s’entendre sur le mot compétence.

    1. Avatar de Jean-Baptiste Auxiètre
      Jean-Baptiste Auxiètre

      Compétence pour un travail : capacité à transformer une idée réaliste en une réalité physique correspondante.

      1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
        Pierre-Yves Dambrine

        J.-B. Auxiètre,

        Ne serait-il pas plus pertinent d’évoquer l’utilité sociale des différents métiers ?
        Il y a beaucoup de gens qui sont compétents au sens objectif du terme, qui ne sont pas des encadrants, et même sont carrément aux manettes, que ce soient d’ailleurs des politiques ou des managers, et pourtant leur compétence a-t-elle une utilité sociale réelle ?
        AU hasard, un Patrick Pouyamé, Pdg de Total, est certainement compétent dans son domaine, de son point de vue il est réaliste, il « transforme ses idées en une réalité physique correspondante » entouré d’excellents ingénieurs. Pour autant son métier n’est-il pas obsolète ? N’est-il pas criminel à l’heure du réchauffement climatique de continuer des investissements faramineux dans cette industrie ?

        https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/total/patrick-pouyanne-pdg-de-totalenergies-le-petrole-finance-la-transition-energetique-217bd4b4-ebc8-11ec-9c83-bfcc11f15cab

        https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/des-emissions-massives-de-methane-par-l-industrie-petroliere-et-gaziere-detectees-depuis-l-espace-150551.html

        1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
          Pierre-Yves Dambrine

          PS. utilité sociale Et écologique.

          1. Avatar de Jean-Baptiste Auxiètre
            Jean-Baptiste Auxiètre

            On pourrait vite trouver une utilité sociale à un charlatan, et on en trouve à beaucoup d’entr’eux plutôt qu’à un médecin, c’est bien pour cela que je parle de la réalité physique donc tangible !

            1. Avatar de PIerre-Yves Dambrine
              PIerre-Yves Dambrine

              Oui,mais justement avec mon exemple Pouyamé (c’est un exemple il y a bien d’autre cas de ce genre) il s’agit bien de réalité physique et donc tangible. Selon votre propre définition il est compétent, et pourtant …

              1. Avatar de Jean-Baptiste Auxiètre
                Jean-Baptiste Auxiètre

                Et pourtant là ce n’est pas au bénéfice du plus grand nombre mais seulement de son entreprise au dépends du plus grand nombre, c’est là que cela ne va pas !

                1. Avatar de Ruiz
                  Ruiz

                  @Jean-Baptiste Auxiètre Quel est le plus grand nombre n’est-ce pas celui des actionnaires de Total plutôt que celui des quelques propriétaires de gisements, chefs d’états arabes ou oligarques russes ? ou même celui plus nombreux des consommateurs de carburant ou gaz ?
                  Si la consomation de tels produits n’est pas conforme à leur intérêt ou désir, il suffit qu’ils ne l’achètent pas (en régime capitaliste).

      2. Avatar de torpedo
        torpedo

        @ JBA.

        La définition de la compétence ne serait-elle pas plutôt,
        (si l’on entend bien le sens intial de votre billet):
        Aptitude à transformer une idée réaliste, en une idée rentable?
        En effet, qu’il soit de gauche ou de droite, au fond,
        Le capitalisme se fout de la compétence de l’exécutant.
        On est tellement plus tranquille avec des robots, pas vrai?

        Eric.

        PS. Il convient d’abord de ne pas se laisser vendre n’importe quoi…
        Au risque si l’on se fait rouler, de donner à voir, en se plaignant,
        Que gestion incompétente de trop grands moyens,
        Cause amertume plus grande encore…
        A quoi les Humains aspirent-ils:
        Aimer ou Posséder ?

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          Aimer ce qu’on possède, posséder ceux qu’on aime…
          De Nabuchodonosor jusqu’à B.Cantat, l’humanité est restée sur une ligne de crète…
          De nos jours, dans nos contrées, le bonobo dernière mouture aime parfois ce que possèdent les autres au point de vouloir le posséder lui-même.
          Mick Jagger, le sac à main de S.Hayek, c’est plus sexy que les moustaches de Martinez.
          On nous a vendu de l’égalité comme un tour de magie et on se retrouve coincés au fond du poulailler avec comme injonction d’aimer la liberté du renard au point de la pardonner.
          Si on veut péter plus haut qu’on a le cul, va peut être falloir remonter un peu dans les arbres…
          😎

        2. Avatar de Jean-Baptiste Auxiètre
          Jean-Baptiste Auxiètre

          Non le sens de mon billet n’est pas rentable au sens économique en aucun cas, mais bien plutôt dans le sens d’avoir guéri quelqu’un ! Utile, réellement utile, où l’état d’après soit meilleur que celui d’avant pour tous et non pas meilleur pour quelque uns et plus mauvais pour beaucoup ! Le contre-exemple de ce que je veux dire est bien de créer par exemple un amusement momentané pour certains ou même un grand nombre qui n’apporte rien de construit derrière mais tue 5000 personnes sous prétexte d’un bon moment : la coupe du monde de football !

      3. Avatar de Pascal
        Pascal

        Erreur mon cher Jean Baptiste.
        La compétence dans le travail aujourd’hui, celle qui est récompensée, n’est ce pas d’abord la soumission ?
        Une soumission à deux choses : soumission à la hiérarchie et soumission aux chiffres qu’on nomme performance.
        L’égalité, la liberté, le social, la fraternité… relevaient de la pensée et des lettres, voire de la philosophie mais les lettres ont dû se soumettre aux chiffres.
        La liberté des hommes a laissé la place à la liberté des « sociétés privées » qui se mesure à l’aune des dividendes. L’égalité des droits entre les hommes est devenue la mise en compétition du droit des personnes avec le droit des personnes morales au nom du Dieu Économie.
        Et dans la Grande Église Numérique, les Grands Maîtres de la Statistique mesurent, évaluent, auditent… Car ils sont les seuls à comprendre le langage ésotérique des chiffres et des courbes graphiques.
        La valeur actionnariale est désormais prépondérante sur la valeur réelle de la société et chaque salarié doit s’y soumettre quitte, comme tous les bons soldats des dictateurs, à tricher pour ne pas décevoir la hiérarchie.
        Nous vivons, cher Jean Baptiste, l’ère de l’apparence où les faits et les fakes se mélangent. La compétence n’est plus dans la réalisation concrète mais dans l’image qu’on en donne pour faire du chiffre.

        1. Avatar de Jean-Baptiste Auxiètre
          Jean-Baptiste Auxiètre

          Je pense qu’en effet c’est la soumission voire la corruption qui soit récompensée, d’ailleurs presqu’évidemment : les plus hauts gradés d’une entreprise ne doivent-ils pas défendre leur entreprise même si elle pollue, même si elle fait travailler des enfants, hélas évidemment que si… Et c’est bien les pires mercenaires prêt à se vendre à n’importe quelle cause que l’on paye, si ce n’étaient pas le cas, cela ferait longtemps que lorsqu’une entreprise serait mise en cause on verrait instantanément des vagues de démissions et de dénonciations publiques des pratiques de sa propre entreprise, ne reste qu’un pauvre lanceur d’alerte auquel on opposera le secret des affaires et on se fera aider de l’état pour le faire taire ou l’enfermer comme exemple pour que tous les autres reste bien dans leur rôle de mercenaire vendu.

          1. Avatar de Henri
            Henri

            M.Auxiètre,

            Vos commentaires éclairent décidément plus sur votre réelle pensée que votre tribune. Me voilà donc un peu plus rassuré. Je vous remercie donc pour vos précisions.

            Article :  » ExxonMobil veut bloquer la taxation des superprofits des géants énergétiques en Europe  » :

            https://www.nouvelobs.com/societe/20221228.OBS67689/exxonmobil-veut-bloquer-la-taxation-des-superprofits-des-geants-energetiques-en-europe.html

  12. Avatar de Khanard
    Khanard

    Je me fais cette réflexion que quiconque a travaillé a fréquemment constaté qu’il y avait dans son environnement de travail des personnes encadrantes , « manager » en langage novlangue, qui n’ont pas de compétences particulières qui justifieraient leur emploi. C’est en lisant « Le nouvel esprit du capitalisme » (Luc Boltanski- Eve Chiapello) que j’ai trouvé une réponse à cette réflexion . L’encadrement est le point clé de la bonne santé du capitalisme au sein des entreprises et à ce titre c’est en nommant des responsables sans compétences afférentes au poste que ces mêmes personnes se trouvent aliénées à leur « faiseur » de carrière . Pour le dire simplement je te mets à ce poste , tu ne le mérites pas, sois en conscient, tu me dois tout alors tu la fermes et surtout ne réfléchis pas.
    C’est une soumission par l’affectation de responsabilités .

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Khanard manager = apparatchik ?

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @ruiz
        mais mon cher Ruiz tout n’est qu’apparatchik, politburo et tutti quanti . Pour les uns c’est du dur , pour les autres c’est la même chose mais avec un peu de vaseline !

        1. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          @khanard Il semblerait même si l’on en croit une commentatrice russe sur une chaine info hier que les fameux oligarques russes ne sont pas de vrais capitalistes bourrés de thunes mais des rouages placés ici ou ailleurs (voire dégagés ..) par leur commanditaire.
          Des apparatchicks quoi !
          Au lieu que ce soit l’Etat mafieux qui contrôle le pouvoir économique, il semblerait qu’ailleurs ce soit le pouvoir économique qui contrôle l’Etat.

          Le déplaçement les cadres (Ratp à PM ou inversement) montre l’universalité de la compétence requise.

  13. Avatar de Hervey

    J’ai flanché, j’avoue.

    J’aurais peut-être du passer à la traduction Deep …
    🙂

  14. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Si vous voulez comprendre l’ histoire humaine, lisez « le monde sans fin » de JM Jancovici (dessin de C Blain). Ca coûte 28 €. Ajoutez y la transition démographique, née en France au 19ème siècle. La maîtrise de l’énergie (essentiellement le pétrole) et le contrôle des naissances sont les deux facteurs à la base de tous les progrès que nous avons connus. Toutes les luttes sociales et politiques ne sont que des épiphénomènes sans trop d’importance.
    2022 sera l’année charnière ou l’Europe – en premier – refera connaissance avec les PENURIES. Il est plus que temps que nous quittions les billevesées idéologiques pour réétudier la physique.

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Sinon, si vous voulez comprendre l’histoire de la Gaule, y’a aussi le dernier Astérix à 13 euros!
      En gros, ça montre comment il faudrait vivre si on voulait stopper tout!
      C’est garanti sans nucléaire.
      On peut pas tout avoir…

    2. Avatar de Guy Leboutte

      Jancovici est formidable dans sa partie (ingénieur et calculateur d’empreinte CO2, vulgarisateur), et sans doute un peu limité en politique et histoire. Sa défense du nucléaire « pour gagner un peu de temps » pose problème. Il a dit un jour « Les accidents nucléaires? Quand vous verrez un million de réfugiés pour un accident nucléaire, nous en reparlerons. »
      Par ailleurs, son Shift Project est financé par toutes sortes de grandes entreprises très polluantes, Vinci et cie.
      On peut picorer sur les liens de https://reporterre.net/La-BD-de-M-Jancovici-epinglee-pour-approximations-intox-et-procedes-rhetoriques pour des idées critiques.
      Je me suis fait offrir la BD pour Noël (500.000 exemplaires à ce jour, rien qu’en français), et je vais la lire au chalumeau oxhydrique turbo. :))

      1. Avatar de Hadrien
        Hadrien

        @ G Leboutte et à tous ceux qui acceptent un point de vue non politique ni économique ni idéologique sur ce qui se passe sur cette planète.
        Je ne considère personne comme un gourou, JMJ pas plus que P Jorion. JMJ explique les choses par la simple physique, sans devoir faire appel à un manichéisme des bons (nous, les gentils) contre les méchants (les capitalistes). Reporterre semble une revue idéologique anti-nucléaire. J’ai parcouru des arguments anti JMJ sans les trouver convaincants. J’ai recalculé le nombre d’éoliennes (6MW – 2000h) nécessaires pour la France (consommation d’énergie finale de 1627TWH selon stat.gouv.fr) et tombe sur +- 140.000 mâts, ce qui correspond à l’ordre de grandeur de JMJ (que lui même dit très approximatif) – sans stockage.
        En ce qui concerne le nucléaire, JMJ admet deux difficultés:
        1) La société doit pouvoir faire des choix rigoureux à long terme, ce qui n’est peut-être plus le cas de nos démocraties.
        2) L’U235 est insuffisant sur Terre, il faut donc passer à la 4ème génération et on retombe sur 1).
        Pour le capitalisme, vous pouvez percer les coffres des milliardaires, vous n’y trouverez pas de pétrole, ni gaz, ni azote, ni terre arables.

        Bonne Année, Bonne lecture 🙂

    3. Avatar de écodouble
      écodouble

      La Physique ! Je plussois Hadrien, je plussois !
      On devrait accorder le statut de banquier, de politique, de comptable, de patron, qu’à des gens docteur en Physique. Nul doute que la face de l’économie s’en trouverais changée.

  15. Avatar de Scapatria
    Scapatria

    Les  » médecins, ingénieurs, techniciens » ont le défaut de peu investir la vie politique. Peut-être ont-ils insuffisamment de temps libre pour encadrer ou faire la promotion de ce qui leur semble pertinent.
    Il n’est pas étonnant que le pouvoir leur échappe, la nature ayant horreur du vide, comme tout le monde le sait.

    1. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      https://www.assemblee-nationale.fr/13/tribun/xml/cat_soc_prof.asp
      les médecins ont toujours été sur-représentés chez les députés, bon depuis que le métier s’est féminisé, ça baisse…

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Tout à fait, mais dis donc qu’est-ce qu’il y a comme fonctionnaires, enseignants et cadres hein !

        Une technocratie dans toute sa splendeur, la forme social-démocrate de la Nomenklatura soviétique.

        Une classe politique (qu’on peut décliner à l’envie dans les territoires presque sur le même schéma avec des nuances plus on descend près de la Commune) qui n’a que très peu de rapport avec une grande partie de la population, quand elle n’a pas tout simplement que du mépris et du dédain pour les derniers de cordée et que de l’envie et la servilité pour les premiers de cordées.

        Ceci explique cela. J’exagère ? Non, si peu.

        Regardez autour de vous, Sénat, dans les Régions, les Départements, les Agglos, les Métropoles, bref là où tout se décide et se dirige politiquement. Vous lui ajoutez les professions libérales, quelques entrepreneurs et vous avez toute la classe dirigeante de ce pays. Qui s’entend en vrai, malgré les oppositions de principe et de façade, comme larrons en foire. et qui veille à ses intérêts de « classe ». Tout au dessus y a les aristocrates anciens et nouveaux hors champ, et le Roi de France absolu de droit électif tous les 5 ans. Attention, pas de méprise, le système n’est pas foncièrement le plus mauvais qui soit, et vaut toujours mieux que plein sur Terre, de toute manière y en a aucun autre à disposition actuellement. Mais ça serait bien que tous ces gens se mettent un peu à réfléchir, eux qui sont si malins et si éduqués hein, afin de se saisir des propositions faites ça et là (comme ici non !) pour améliorer l’ensemble de la société au profit de tous.

        Allez, c’est bientôt le nouvel an ça mangeait pas de pain de dire ça.

        1. Avatar de Henri
          Henri

          Monsieur CloClo,

          J’ai bien entendu votre ultime satisfecit :  » Allez, c’est bientôt le nouvel an, ça mangeait pas de pain de dire ça.  »

          On peut tout de même se poser la question. Dégommer les enseignants et les fonctionnaires en les essentialisant au mépris d’autres réalités, on risque un peu l’étouffement tant votre discours «  sur le zinc » ressemble à celui de militants LREM, LR ou F.N.

          Quel rapport entre la  » mafia d’Etat « , cette partie de la haute fonction publique dénoncée par le journaliste Vincent Vauvert et un professeur titulaire ou contractuel mal payé ou même une préfète limogée par le gouvernement actuel parce qu’elle faisait simplement respecter la loi et l’intérêt général ?

          M.Darcos et M.Peillon furent un temps professeurs ; avaient-ils pour autant les mêmes idées politiques ? A l’inverse, vous ne commentez pas le puissant pouvoir que constitue la FNSEA et le lobby des agro-managers qui dictent au pays toute la politique agricole française, polluante et destructive.

          Au vu de la nécessité d’en changer ou de transformer la cinquième république pour qu’elle soit plus représentative du peuple français, on pourrait vous comprendre mais formulé dans vos termes obscurcissants, votre pain sent tout de même un peu le rassi.

          La Mafia d’Etat – Livre de Vincent Vauvert https://www.babelio.com/livres/Jauvert-La-Mafia-dtat/1353858

          Actualité : La Préfète Marie Lajus limogée par le gouvernement Macron-Darmanin : https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/26/nous-affirmons-notre-soutien-a-la-prefete-marie-lajus-et-a-travers-elle-a-celles-et-ceux-qui-uvrent-au-respect-de-la-loi_6155706_3232.html

          1. Avatar de CloClo
            CloClo

            Quel discours sur le Zinc ? Quelle essentialisation ? Je me suis contenté de lire les données que le lien de Rosebud met en évidence. Données dont on peut constater que les fonctionnaires et les cadres sont SUR représentés à l’AN. Comme les médecins et autres libéraux. Et de mieux en mieux, on trouve de plus en plus d’assistants parlementaires dans les nouveaux députés, comme une sorte de stage avant le boulot…

            Quant à Darcos et Peillon qui n’avaient pas les mêmes idées, on peut l’étendre à plein d’autres, et alors ? Et pour la FNSEA et les lobbys, comment dire, désolé de ne pas parler de tout quand on fait un petit commentaire sur un lien donné dans un autre commentaire.

  16. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    L’Art de la guerre, Sun Zi (~600 av. J.-C.)
    «
    Les préceptes stratégiques de Sun Zi sont de trois ordres.

    D’abord, l’acmé de la stratégie militaire est d’obtenir la victoire sans effusion de sang. Ce premier point est la résultante directe de la prise en considération du coût économique, moral et politique de la guerre dans un monde où celle-ci se pratique au sein d’une même société, la Chine impériale, et vise à l’accaparement des ressources et l’assujettissement des vaincus. Nul intérêt, chez Sun Zi, de détruire les ressources convoitées ou de tuer ceux qui seront demain nos sujets. La notion d’ennemi héréditaire n’existe pas encore.

    Ensuite, la guerre consiste fondamentalement en la recherche d’un avantage comparatif, et il s’agit moins d’anéantir l’adversaire que de lui faire perdre l’envie de se battre. Ce deuxième point implique de faire un usage de la force qui soit justement proportionné à la nature de l’objectif politique poursuivi. Il est fondamental, chez Sun Zi, de s’économiser, de ruser, de déstabiliser, et de ne laisser au choc que le rôle de coup de grâce assené à un ennemi désemparé.

    Enfin, la connaissance de l’adversaire est le facteur-clef de toute victoire militaire. Ce troisième point est la projection directe dans les affaires militaires d’une philosophie traditionnelle chinoise qui tient en haute estime l’intelligence et le savoir en général. L’espionnage, chez Sun Zi, est le pinacle de l’action militaire ; procédé par lequel un chef de guerre peut avoir une vue d’ensemble de la situation et, le cas échéant, savoir à l’avance et sans craindre de se tromper qui gagnera et qui perdra la guerre.
    «

    Comment dire, je constate simplement que le pouvoir en place applique les préceptes de Sun Zi. J’en conclus qu’il y a une guerre déclarée contre les 99 %.
    Ce que je comprends pas, c’est pourquoi les assiégés font du syndrome de Stockholm une stratégie de survie. Manque de volonté .. ?

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Non: manque de stratégie!
      Lorsqu’on aura la stratégie, on aura la volonté.
      Chez Jésus-Guevara, pour commencer, on a décidé de remplacer les huiles essentielles par le sain(t) tryptique:
      1) Mépris (désobéissance chrétienne)
      2) Boycott ( désobéissance citoyenne)
      3) Sabotage ( désobéissance civile)
      Si vous voulez rentrer dans un de ses trois ordres (avec ou sans Sun) il vous suffit d’avoir la foi.
      On peut aussi s’arranger pour les tickets-restaurant😊

      1. Avatar de konrad
        konrad

        Bonjour,

        Garorock, j’apprécie vos interventions iconoclastes, inspirantes et jubilatoires. 🙂

    2. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @un lecteur En effet Путин devrait relire 孙武 même si c’est un peu tard.

  17. Avatar de Pascal
    Pascal

    Malheureusement ces catégories soci professionnelles sont quelque peu biaisées.
    C’est quoi un enseignant : un instit à moins de 2000€ par mois ou un prof à Science Po qui émarge à plus de 4200€ ?
    C’est quoi un exploitant agricol : un paysous du Larzac ou un « gros » céréalier de Beauce ?
    On pourrait même s’étonner du choix de ces catégories, qu’est ce qu’on cherche à nous dire ?

    1. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      Pascal
      29 décembre 2022 21h43
      « Malheureusement ces catégories soci professionnelles sont quelque peu biaisées.
      qu’est ce qu’on cherche à nous dire ? »

      Mais rien de plus qu’un dispach socio-professionnel ! Vous préféreriez la déclaration de revenus et de biens ? Mais elle existe déjà ! Bon, la maire de Beauvais a triché un peu comme d’autres mais vous auriez eu Coluche député, auriez vous écrit qu’un intermittent du spectacle eut été plus comme représentant plus représentatif pour les représentés ?

  18. Avatar de Benjamin
    Benjamin

    Bonsoir à tou(te)s,

    La lecture de ce billet de Jean-Baptiste Auxiètre m’a rappelé un livre sur lequel j’étais tombé par hasard en 2018 : La médiocratie, d’Alain Deneault (sortie en 2015).

    L’auteur québécois de ce livre ne fait pas qu’une (simple) dénonciation de la médiocrité qui s’est installée dans les pays occidentaux au niveau des courants politiques, universitaires, scientifiques, culturels, … et des dérives qui en découlent.

    Il va plus loin en essayant d’en trouver l’origine et, ainsi, donner au lecteur des idées pour contrecarrer ce mouvement de fond en l’invitant à s’affranchir de tout ce qui le rend séduisant sous pleins d’aspects.

    J’ai notamment appris grâce à ce livre pourquoi il faut se méfier :
    – Des sachants/experts (autoproclamés) surmédiatisés, alors qu’il n’y a point trace de quelconques travaux (scientifiques, littéraires, …) venant valider cette (pseudo) « expertise »
    – De la gouvernance à « toutes les sauces » car c’est la plus grande réussite des « sciences » du management que d’avoir imposé ce terme creux (dans la mesure où il ne définit jamais rien de précis et laisse place à toutes les interprétations possibles).
    – De l’avènement de l’extrême centre politique (le « ni de gauche ni de droite », le « et de gauche et de droite », le « en même temps », … ) car comme tout mouvement « extrême », il exclue plus qu’il n’inclue et (surtout) met en sommeil la pensée.
    – …

    Même si sur certains points, j’avais trouvé ce livre assez « caricatural » (un peu comme le présent billet), il n’empêche qu’il verbalise un « ressenti » partagé pas beaucoup d’entre nous : notre société est actuellement dirigée par des managers, technocrates, énarques, … bref par des gens qui se contentent (bon an mal an) de maintenir un système dont ils sont – au pire – les propres rouages (pour les moins bien lotis) ou – au mieux – les premiers bénéficiaires.

    1. Avatar de Jean-Baptiste Auxiètre
      Jean-Baptiste Auxiètre

      A priori rien que le titre médiocratie me donne envie de le lire ! En effet la racine du mot « médiocre » que j’utilise et que beaucoup ici ne comprenne même pas est bien une complaisance satisfaite dans une moyenne. Je n’ai rien contre le fait d’être moyen en l’étant moi même mais au moins je n’en tire pas satisfaction !

      1. Avatar de Henri
        Henri

        En écho aux plaisanteries de Garorock écrites plus haut, pourquoi avoir choisi « la culpabilité chrétienne » et ses dérives masochistes plutôt que de vous débarrasser définitivement de ces catégories qui ne sont là que pour vous auto-flétrir ?

        N’êtes-vous pas multiple et inouï par ailleurs ? Quel est cet enfoncement piégeux dans une identité définie uniquement par des critères professionnels ou économiques ?

  19. Avatar de Guy Leboutte

    LA VOLONTÉ.
    Qu’est-ce que la volonté?
    C’est une apparence, car pourquoi y a-t-il volonté?
    Je m’en tiens à deux bonnes citations, d’auteurs matérialistes, forcément.

    Spinoza (de mémoire): « Les hommes se croient libres parce qu’ils connaissent leurs désirs, mais ils en ignorent les causes. »

    Patrick Declerck, anthropologue et psychanalyste: « La volonté est le masque du désir. » (Dans Le sang nouveau est arrivé, sous-titré L’horreur SDF, https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Le-sang-nouveau-est-arrive# )

    PS: en bonus, une citation utile en toutes périodes, et surtout aujourd’hui: « Les hommes déplorent des effets dont ils chérissent les causes. » (Raccourci.)
    …De qui? D’un grand idéaliste, celle-ci. :))

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        « La politique est un rapport de force »
        https://m.youtube.com/watch?v=YPW7rDmnH6g

  20. Avatar de Henri
    Henri

    M. Jorion,

    – « Patrick Declerck, né le 18 novembre 1953 à Bruxelles, est psychanalyste, membre de la Société psychanalytique de Paris et écrivain. Dans ses ouvrages il s’intéresse à des questions d’ordre anthropologique, psychanalytique et philosophique. » ( Wikipedia ).

    Personnellement, je n’ai lu que le déchirant et formidable ouvrage de M.Declerck «  Le sang nouveau est arrivé : L’horreur SDF » publié en 2005. Un livre qui tonna à l’époque dans le monde de l’édition comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu.

    Un recueil que M.Hollande n’a sans doute jamais lu de sa vie puisqu’il n’a rien fait lorsqu’il fut président de la république pour transformer quoi que ce soit ; se contentant non seulement de reproduire l’ordre socio-économique infâme établi de longue date par ses adversaires politiques et par son propre parti confusionniste d’alors mais en surenchérissant – comme le fait aujourd’hui M. Macron – sur l’ignoble.

    Mais voyez plutôt son dernier ouvrage publié en 2022 que j’ai hâte de lire. Il me semble que ça va fortement vous intéresser :

    « Patrick Declerck, Sniper en Arizona, Buchet-Chastel – 2022 – 375 pages » :
    https://le-carnet-et-les-instants.net/2022/08/15/declerck-sniper-en-arizona/

    Bonne année 2023 à vous.

  21. Avatar de timiota
    timiota

    Un peu après la bataille …

    Même si nous sommes beaucoup malades de « gouvernance » (Deneault, « Médiocratie »), de managers (façon « nouveau capitalisme » Boltanski et Chiappello), je crains qu’il faille aussi se défaire d’un imaginaire de la « compétence », bien que le mot ne soit pas explicitement dans le billet, on y parle plutôt « d’expérience ».
    Je rappelle donc la « loi [autoréférente] de Hofstadter » : « Ca prend toujours plus de temps que ce qu’on pensait, même en appliquant la loi de Hofstadter »
    Notre volonté et notre cerveau sont des redoutables « raccourcisseurs d’étapes ». Il est important alors de distinguer entre individu (pas le sujet du billet mais …) et collectif (le sujet du billet davantage) :

    Pour l’individu, oui, l’expérience marche bien, le temps d’exécution d’une tache et l’assurance d’avoir son accomplissement fait dans une certaine dépense de temps, d’énergie et de ressources est prévisible, déborde peu, et donne lieu à toute une palette d’adaptation, celles qu’on a voulu imiter quand on a introduit les « systèmes expertes » (avant l’AI, des choses hélas trop déterministes). Ce sera encore assez vrai du plombier, un peu moins du serrurier et encore moins du maçon qui coure sur 4 chantier et n’est plus « indépendant » pour les appros en ressources, qu’il ne transporte pas dans sa besace.

    Pour la collectivité, nous ne savons pas reconnaitre qu’il s’agit d’une sorte de milieu biologique, dont les façons de faire peuvent être déroutante, et sembler très inefficace. Je ne défends pas la bureaucratie et l’inefficacité comme valeur souveraine, mais davantage le fait que toutes les parties de la société doivent s’entendre « de façon à reproduire le fonctionnement des épisodes précédents » (garder le statut dans la fixation du prix notamment, si vous suivez les écrits d’un certain PJ). Et que cela peut passer par des « frottements » et « inefficacités » apparentes. Mais qu’il ne faut intervenir la dedans que « d’une main tremblante ». Ou comme le dit d’une autre façon Pierre-Yves Dambrine, en ayant l’utilité sociale comme boussole.
    La gestion des grandes villes grecques par exemple, peut sembler catastrophique (pas de cadastre, trottoirs plus que douteux, embouteillages énormes, pollution, sûrement de belles doses de népotismes, …) en comparaison des sages villes suisses ou autrichiennes. Pourtant, je ne suis pas convaincu du tout que les Grecs eux-mêmes apprécieraient un changement du tout au tout de leur mode d’organisation urbain par des « maires expérimentés suisses ».

    De fait, la pente de l’expérience comme « but à atteindre au plus vite » me semble un leurre, —le même leurre qui a conduit quelques générations à ne jurer que par les aciéries et le charbon—, ne voyant pas les limites de la chose.
    La couche « biologique » (sociale) qui semble faire obstacle à l’efficacité a pour rôle de maintenir une sorte de cohésion. Les anthropologues ont sans doute vu à leur façon comment les recyclages de cette couche « biologique » (au sens figuré, d’une organisation de la société dans tout ce qu’elle d’intime) perduraient après les « assimilations » et influences des occidentaux, conduisant à des choses peu compréhensibles. Par exemple l’absence usuelle de propriété privée des terres au sud du Sahara (un peu comme l’absence de cadastre en Grèce).

    Que la gauche se soit vautrée dans une certaine forme d’indulgence (et de clientélisme en pratique) faute de finesse dans la compréhension de ces mécanismes, c’est certainement vrai et documenté. On pourrait alors considérer qu’il s’agit d’un ratage complet et d’une insulte à ce qu’aurait du être la gauche, mais là encore, ce serait réduire le social à sa fonction productive. Si on reprend le flanc social au sens large pour la gauche, son but pourrait se requalifier comme visant la qualité des liens entre les gens (et en négatif de non aliénation par le lien avec les choses, Marx…), avec la capacité d’émanciper le plus de gens possibles de liens trop serrés (les femmes ici, en Afghanistan, …).

    Pour faire très simple, je crains que la gauche « efficace » soit comme les antibiotiques : ça détruit les pires profits, mais ça tue en même temps la « flore intestinale » de la société, qui par construction n’a pas à être « efficace » sur un petit jeux de paramètres, mais seulement collectivement. Je ne parle pas de la « gauche Hollande » qui est plutôt du niveau de l’anesthésie pendant qu’on charcute l’opéré avec les scalpels néolibéraux.

    De plus, oser une théorie « efficiente » de la gauche aujourd’hui est délicat car si on parle des liens, etc. on peut penser au communalisme. Mais celui-ci n’est plus d’actualité à l’âge des réseaux sociaux. Les « liens » à améliorer sont eux-mêmes en évolution très rapide (la preuve il y a 20 ans je n’avais pas d’ordi chez moi pour taper des messages le soir sur un blog !). Peut-être une façon de faire serait de sérier les compétences et expériences suivant une grille allant de l’individuel au collectif, de façon à donner à chacun un sens de la responsabilité d’une échelle assez stable, mais toujours susceptible d’évolution. On peut alors envisager une sorte de « triangulation floue » de la société, où les responsables qui travaillent à l’échelle N (il en faut !) sont tenus de passer un temps à N-2 N-1 N+1 N+2. Il faut bien un moment où l’expérience propre sera moins améliorée, mais au profit d’une meilleure connaissance de l’expérience collective. Et il faut gérer la temporalité de tout cela à l’échelle des « bulles » diverses et variées (en science, ça dure 12-15 ans typiquement, en management je sais qu’on enseigne toujours le lean management qui n’est plus tout neuf, …).
    Bref bref, plutôt qu’un oukase sur tel ou tel excès des managers ici contre les expérimentés là, une règle « de connaissance locale des responsabilités à N+/-2 » autour de soi serait une bonne première approche d’injection d’un « esprit de gauche » apte à augmenter « l’utilité sociale » des individus. Il s’agirait en gros de compter non pas sur la « main invisible du marché » qui croit tout fixer par les prix, mais sur la « main visible du travail des autres », là où il est intelligible pour la personne concernée, donc dans un environnement de « responsabilité » assez proche de celui de ladite personne, c’est ce que j’ai voulu dire par N+/-2, avec le regret que ce soit une apparence verticale qui s’en dégage alors qu’une interaction horizontale doit presque autant avoir lieu.

    1. Avatar de un lecteur
      un lecteur

      Les racines et le feuillage sont des lieux d’échanges et d’horizontalité grace à la verticalité du tronc qui relie les milieux.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Oui, mais le grand échange « sucre contre minéraux » des deux sèves (descendante et montante respectivement), n’a pas son équivalent en terme d’échange de savoir entre ceux « descendants » (top-down) et ceux « montants » (bottom-up).
        Ce serait pourtant la condition nécessaire à réguler ce conflit « compétence contre management ».
        Ces flux de savoirs s’articulent bien évidemment sur des flux de capitaux/salaire, on est bien au coeur de la machine économique, dans ce qui est vraiment difficile à décrire. Les « statuts » d’Aristote en donnent toutefois une première idée, pour ce qui est de l’aspect statique (le « point-fixe » du problème). Sans la dynamique, toutefois (Steve Keen, Varoufakis, …), i.e. les effets de rappels ou au contraire de déviation croissante des points fixe, on passe à côté du morceau le plus crucial. C’est ces choses là qui ont fait méditer et progresser les « théories de l’écologie » depuis notamment ce qu’on appelle aujourd’hui « l’instabilité de R.E. May », de 1972, qui a suggéré dans un cadre simplifié que davantage d’interactions entre espèces dans un éco-système engendrait , assez paradoxalement, de l’instabilité.

        1. Avatar de un lecteur
          un lecteur

          J’ai fait cette description de l’arbre plutôt pour affirmer l’importance des deux directions, verticale et horizontale. PJ dans son billet en rajoute une couche avec les plafonds de verre (incassable) à la verticale et les strates horizontale de confinement culturel et langagière des classes sociales. Je confirme que le verre permet de se voir, mais limite singulièrement la communication, ce qui est en parfaite contradiction avec tout le reste du vivant. Peut-être encore un autre marqueur de l’apoptose.

        2. Avatar de un lecteur
          un lecteur

          Concernant « l’instabilité de R.E. May », les périodes des cycles du vivant (naissance-existence-mort) fait partie des flux verticaux au même titre que les sèves de notre arbre. L’intrication (interaction réciproque de tous envers tous) de ces cycles peut donner l’apparence d’un écosystème stable, alors qu’il vit, évoluant à la recherche de nouvelles formes de « complexités » croissante. J’interprète l’instabilité due à l’augmentation des interactions entre espèces comme une nouvelle expérience du vivant, une naissance.

          1. Avatar de timiota
            timiota

            Oui, enfin, une des interactions de base, c’est proie-prédateur (Lotka-Volterra pour les intimes).
            Mais sur le fond, c’est une bonne intuition, la « croissance » du vivant (et de l’économie) n’est pas bien décrite si on reste sur les paradigmes élaborés autour de ce qu’à proposé R.E. May, la partie « nouveau » n’est pas vraiment prévue dans ces paradigmes.

            1. Avatar de un lecteur
              un lecteur

              Le cycle « naissance-existence-mort » moyen d’une espèce inclut l’effet « proie-prédateur » au même titre que tout ce qui termine la vie.
              C’est vrai que le « nouveau » façon « destruction créatrice » du Joseph me donne envie de lui foutre des claques.

        3. Avatar de Benjamin
          Benjamin

          Bonsoir Timiota,

          Vous mettez dans le mille en affirmant que « le grand échange « sucre contre minéraux » des deux sèves (descendante et montante respectivement), n’a pas son équivalent en terme d’échange de savoir entre ceux « descendants » (top-down) et ceux « montants » (bottom-up). Ce serait pourtant la condition nécessaire à réguler ce conflit « compétence contre management ». ».

          J’ajouterai même que ce conflit « compétence contre management » est renforcé par des phénomènes de transversalité (échanges de savoir) existant à une extrimité (côté management) mais pas l’autre (côté compétence) du fait de la création de silos entre les compétences.

          C’est souvent pourquoi, dans certaines entreprises, les « managers » sont devenus interchangeables entre les services/directions : les échanges d’informations/savoirs au sein de ces strates (parfois même favorisés par les plus hautes strates à travers les séminaires d’entreprises) permettent à la plupart des managers d’avoir un peu de connaissances sur tous les sujets de l’entreprise… et donc d’être un peu moyen sur tout… Donc être de parfais « médiocres » en force (si l’on suit le raisonnement d’Alain Deneault).

          Idem dans les grandes administrations où tel haut fonctionnaire passera d’un Ministère à un autre sans grandes difficultés là où les catégories A, B ou C resteront cantonné (sauf cas très exceptionnel) dans leur filière de concours (ITRF, ITARF, …) avec une impression au bout d’un certain nombre d’années de se heurter à un plafond de verre.

          Après, effectivement, il faut aussi accepter que les plafonds de verre, flux de sève, … sont là pour donner une forme de stabilité à l’ensemble (le collectif). On peut même se demander si « l’ascenseur social » fut inventé pour donner l’illusion que de l’instabilité (positive) était possible. Mais finalement, ceux qui ont pu prendre l’ascenseur pour monter (très) haut ne sont pas si nombreux que ça !

          C’est d’ailleurs peut être là une des grandes erreurs de la Gauche que d’avoir laissé croire à la masse des compétences que les portes de l’ascenseur social étaient grandes ouvertes pour tout le monde. C’était un leurre… et une partie des leurrés forment peut-être (certainement ?!) la masse de ceux qui sont « fâchés pas fachos » comme dirait l’autre…

          1. Avatar de timiota
            timiota

            Bien vu.
            Le poisson rhizôme par la tête, donc ? (pour reprendre le proverbial dicton disant qu’il pourrit par la tête)

            1. Avatar de Benjamin
              Benjamin

              Bonsoir Timiota,

              L’image du poisson qui pourrit toujours par la tête est d’une certaine façon très intéressante, car la médiocratie actuelle qui touche nos élites (politiques, intellectuelles, culturelles, …) est bien une forme de pourrissement de la tête – si tant est que vous et moi (et les autres lecteurs du Blog de Paul), nous soyons d’accord pour considérer ces élites comme étant la tête du poisson.

              Mais pourquoi ça pourri ?!… Quel est le germe ou la bactérie qui favorise la putréfaction de nos élites ?!… Peut-être est-ce dû au non renouvellement des classes sociales qui les composent… Non renouvellement qui n’est lui-même que l’effet délétère de la « fameuse » panne (du mythe) de l’ascenseur social – que j’évoquai dans mon précédent message.

              Car, il me semble que le vrai problème de nos élites réside dans cette forme de consanguinité qui la frappe, comme elle frappait naguère la noblesse. Nos élites ne se reproduisent uniquement qu’entre elles :
              – Au sens propre : il suffit de voir le nombre de fils/fille de couple d’élites, de petit fils/petite fille d’élites, de neveu/nièce d’élites, … qui forment le gros des forces de renouvellement de nos élites (c’est très criant dans le milieu culturel et artistique).
              – Comme au sens figuré : les « grandes » écoles qu’elles soient spécialisées dans les sciences administratives, commerciales ou managériales sont des lieux de reproduction de certaines normes et destinés sociales propres aux élites.

              Je pense donc que si nos élites sont de plus en plus « moyennes », c’est parce qu’elles pratiquent très jeunes (parfois même dès le berceau) une forme d’entre-soi qu’elles renforcent avec le temps (grâce à leurs réseaux de connaissances/savoirs : la fameuse transversalité entre manager).

              Et, de surcroit, nos élites s’auto-légitiment dans leur position grâce à une croyance (forte) aujourd’hui dans en une forme de « mérite » d’en être arrivé là. Car, c’est là toute la subtilité de la situation : pour le corps et la queue du poisson, la tête est médiocre… et pourtant cette dernière se voit comme méritante !… Comme la crème d’une méritocratie !

              C’est la conséquence de l’acceptation progressive, dans l’opinion publique durant les années 70 (du siècle dernier), de l’existence d’une méritocratie sociale (i.e. l’ascenseur social) se muant en une forme de culte d’une (fausse) promesse d’allocation des ressources (économiques, sociales, culturelles, …) en fonction de l’effort, du talent et du mérite – « culte » que la Gauche a (encore une fois) largement propagé dans le corps (les classes moyennes) et la queue (les classes populaires et ouvrières) du poisson durant les années 80-90.

              Les faits sont là : nous avons collectivement basculés dans la vision dystopique posée par le sociologue britanique Michaël Young dans son livre « L’ascension de la méritocratie » (écrit en 1958). Pour rappel, selon cet auteur, dans une « méritocratie », les élites – narcissiquement persuadées de leur valeur et de leur légitimité – écraserait de leur « mérite » la masse qui n’aurait pas réussi (petit aparté : ça transpire notamment dans la vision du « mérite » à la sauce Macron).
              Sauf que dans notre société actuelle « du mérite », nos élites oublient une chose : quelque soient les compétences intrinsèques des personnes, quelques soient les efforts fournis (scolaires puis professionnels voire associatifs, …), les ascensions fulgurantes de la queue du poisson vers la tête se comptent (caricaturalement parlant) sur les doigts des deux mains !

              Parce que d’autres critères plus subjectifs (qui rendaient d’ailleurs Michaël Young très sceptique sur les vertus de la méritocratie) entre jeu dans l’attribution du « mérite » : l’origine sociale et/ou ethnique, par exemple. Et des travaux philosophiques, sociologiques ou économiques plus récent ont démontré que si l’ascenseur social ne fonctionne pas, le système (pseudo) méritocratique oscille très vite entre une forme d’aristocratie (la boucle est bouclée avec la notion de noblesse que j’évoquai ci-avant) et une forme de médiocratie (et la boucle est bouclée avec le sujet initial de Jean-Baptiste Auxiètre).

              A noter enfin que le livre « L’ascension de la méritocratie » se termine sur un soulèvement de la masse, ulcérée par l’arrogance de l’élite. Je pense que la frustration et la colère générée par l’illusion du mérite est actuellement le moteur d’une partie du populisme galopant (les fâchés par fachos). Ma vraie crainte, c’est quand ces personnes là réaliseront que leurs nouvelles « élites » (les Trump, Bolsorano, Johnson, Melonie et autres Le Pen) n’apporteront pas plus de solution au problème de notre « mérito-aristo-médiocratie » : pour faire un clin d’œil à l’image initiale, ça risque de partir en queue de poisson… Et c’est quoi la suite ?… Le soulèvement ?…

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