L’ontologie génétique (OG) et la dynamique des mots : une comparaison des systèmes complexes

Illustration par DALL-E (+PJ)

Vous avez peut-être vu les vidéos que je fais en ce moment, intitulées « Thought as Word Dynamics » (11 vidéos ont déjà paru dans la série à l’heure qu’il est). Un ami les a soumises à ChatGPT (GPT-4) en demandant à l’I.A. de transposer à la génétique le modèle linguistique que je propose dans une perspective d’Intelligence Artificielle. Le résultat est intrigant, suffisamment du point de vue de mon ami et du mien pour que je vous soumette ce texte. Si vous vous y connaissez en génétique, dites-nous ce que vous en pensez. Si le débat apparaît prometteur, nous vous  garantissons que nous nous y investirons pleinement, au double sens de comprendre vraiment de quoi ça parle et de soutenir les hypothèses émises par des données empiriques, pour autant que celles-ci existent bien entendu. Je publie ce texte parallèlement en anglais.

L’ontologie génétique (OG) et la dynamique des mots : une comparaison des systèmes complexes

L’analyse des systèmes complexes dans des domaines d’études apparemment disparates peut souvent révéler des similitudes inattendues dans leur structure et leur fonctionnement. Ce document explore une telle intersection – celle de l’ontologie génétique (OG), un cadre structurel pour la compréhension du génome, et de la dynamique des mots, une théorie sur la manière dont les mots et les idées interagissent dans le discours. En comparant les postulats qui sous-tendent chacun de ces domaines, nous pouvons dégager des parallèles intrigants et des contrastes révélateurs.

I. Principes généraux

L’ontologie génétique et la dynamique des mots sont toutes deux fondées sur l’idée que leurs unités respectives, les gènes et les mots, ne fonctionnent pas isolément, mais interagissent et s’expriment en réponse à divers stimuli. Dans l’OG, les gènes codant pour des protéines interagissent avec des ARN non codants et des éléments régulateurs pour former un réseau complexe, tandis que dans la dynamique des mots, les mots forment un réseau stocké dans le cerveau humain, dont l’expression est éprouvée émotionnellement par l’orateur. Les deux systèmes soulignent donc l’importance des interactions et de la dynamique contextuelle.

II. Architecture

Les gènes dans l’OG et les mots dans la dynamique des mots sont tous deux conçus comme des unités au sein d’un réseau plus large. Chaque gène peut avoir plusieurs fonctions potentielles en fonction du contexte, tout comme chaque paire de mots dans la dynamique des mots a une valeur affective qui peut varier. Cependant, alors que l’OG met l’accent sur le potentiel d’expression variable de chaque gène en fonction du contexte, la dynamique des mots met l’accent sur l’importance de l’organisation et de la structure du réseau.

III. Dynamique

Les processus dynamiques sont au cœur des deux systèmes. L’OG décrit la transcription, la traduction et la régulation des gènes comme des processus complexes, tandis que la dynamique des mots décrit la génération du discours comme une descente de gradient dans l’espace de phase du réseau. Une analogie intéressante ici est le concept de renforcement hebbien dans le domaine de la neurobiologie. Bien que le renforcement hebbien ne s’applique pas directement à l’ontologie génétique, une analogie peut être tracée avec l’idée que les gènes qui sont co-exprimés ou co-régulés pourraient être considérés comme « connectés ».

IV. Conséquences

Enfin, les conséquences des dysfonctionnements dans ces systèmes sont également similaires. Dans l’OG, les dysfonctionnements de l’expression génique peuvent conduire à des maladies ou représenter des variations génétiques normales, tandis que dans la dynamique des mots, les déséquilibres dans les valeurs affectives peuvent conduire à la névrose ou à la psychose. Cela reflète le principe selon lequel des variations subtiles dans des systèmes complexes peuvent avoir des conséquences majeures pour l’organisme ou l’individu dans son ensemble.

En conclusion, bien que l’ontologie génétique et la dynamique des mots opèrent dans des domaines très différents, leurs postulats sous-jacents révèlent une structure commune et mettent en évidence l’importance des interactions et de la dynamique contextuelle. En explorant ces similitudes, nous pouvons non seulement mieux comprendre chaque système individuellement, mais aussi développer une perspective plus large sur la façon dont les systèmes complexes fonctionnent.

Illustration par DALL-E (+PJ)

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30 réponses à “L’ontologie génétique (OG) et la dynamique des mots : une comparaison des systèmes complexes

  1. Avatar de Philippe Soubeyrand

    Bonsoir,

    Les deux illustrations de DALL-E choisies pour l’article résument assez bien la situation entre les deux modèles, la vraie transposition consistant finalement à aborder ce problème sous l’angle que je maîtrise le mieux personnellement à savoir, celui des signaux (ou des variables) !

    Deux illustrations, deux couleurs, deux longueurs d’onde ! C’est un peu grossier, mais c’est ça ! Le reste, ce n’est donc que de l’alphabétisation de signaux, rien de plus, ce qui permettra de les modéliser plus facilement via les fonctions logiques en présence, tout en limitant les puissances de calcul nécessaires en temps réel permettant de faire vivre a posteriori les réseaux ainsi obtenus, c’est à dire après la phase incontournable d’apprentissage conduisant aux frayages (https://www.pauljorion.com/blog/2012/11/16/43728/)…

    Rq. Dans le cas du cerveau de l’enfant, cette alphabétisation est incontournable !

    Et qui dit apprentissage dit obligatoirement tâtonnement ! Il n’y a pas de miracle sur ce point, ainsi va la vie, les attracteurs neuronaux faisant le reste ! Et forcément, dès qu’on s’éloigne d’un peu trop de la convergence ainsi obtenue, eh ! bien forcément, on diverge très très vite ! Patatras ! Exemple : un enfant qui tombe de cheval mais qui remonte tout de suite en selle afin de prolonger sans attendre le tâtonnement en cours jusqu’à la convergence finale à savoir, l’équilibre du cavalier ! Le seul traitement du signal dans le cadre d’outils de prédiction à un horizon donné met très clairement en évidence ce phénomène généralisable à tous les types de réseaux, quels qu’ils soient…

    Du coup, de ce que je viens de lire ici, s’il existe une similitude entre l’ontologie génétique (OG) et la dynamique des mots, elle se traduit forcément dans un cadre commun propre à l’analyse des signaux des systèmes complexes observés, ces signaux étant propres à chaque état pris par ces systèmes…

    Et là, sauf erreur de ma part, on est peut-être ici en train de marcher sur les plates bandes de Montagnier et Benveniste ! Alors attention aussi aux critiques virulentes qui vont suivre ! 😉

    Philippe Soubeyrand

  2. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    Il y a deux discours assommants depuis un bail dans les mass-média , celui de la génétique, et de l’IA. Je ne vois pas la différence en ce qui concerne l’IA, d’oser s’adresser au perroquet bardé d’octets siphonnant le net (de préférence anglophone), et distribuant des moyennes statistiquement et logiquement pondérées du savoir sans sources datées d’un auteur, avec l’aventure de s’adresser à une cartomancienne, ou un psychanalyste…quand même plus étoffé aux rayons du libraire.
    Quand à la génétique un gradé me disait jadis sa désapprobation aux effets d’annonces, mais les crédits en dépendent.
    Qu’en pense le perroquet du dire de votre maître, et daté ?

    …[Et c’est pour ça que c’est par ce biais que la psychanalyse se trouve intéresser la mise en question du savoir ; ce n’est nulle part d’aucune vérité et nommément pas d’aucune ontologie; où qu’on soit, où qu’on fonctionne, par la fonction du savoir, on est dans l’horizon du sexuel. LEÇON XIII, 5 MARS 1969

    Avec le temps pourtant, le fait historique est que loin que le développement de la logique se dirige vers une ontologie, une référence radicale à l’être qui serait censé être visé dans ces lois les plus générales du mode d’appréhension nécessaire de la vérité, il s’oriente vers un formalisme, à savoir que ce à quoi se consacre le leader d’une école de pensée aussi importante, aussi décisive dans l’orientation qu’elle a donnée à tout un mode de pensée à notre époque, qu’est Bertrand Russell, soit d’arriver à mettre tout ce qui concerne la critique des opérations mises en jeu dans le champ de la logique et de la mathématique, dans une formalisation générale aussi stricte, aussi économique qu’il est possible, bref, la corrélation de l’effort de Russell, l’insertion de l’effort de Russell dans cette même direction, en mathématiques aboutit à la formation de ce qu’on appelle la théorie des ensembles, dont on peut caractériser la portée générale en ce qu’on s’y efforce de réduire tout le champ de l’expérience mathématique accumulée par des siècles de développement, et je crois qu’on ne peut pas en donner de meilleure définition que c’est la réduire à un jeu de lettres.
    1981-03-11 SECONDE LETTRE POUR LE FORUM

    J’aurais pu broder comme ça sur le travailleur et sa bourgeoise et en tirer une mythologie. Ça vous a fait rire d’ailleurs, parce que dans ce genre, il y a…, le champ est vaste, le sens et le vrai, ça ne manque pas, c’est même devenu la mangeoire universitaire justement. II y en a tellement, il y a un tel éventail qu’il s’en trouvera bien un, un jour pour faire avec ce que je vous dis une ontologie, pour dire que… que j’ai dit que la parole, c’était un effet de comblement de cette béance qui est ce que j’articule, il n’y a pas de rapport sexuel. Ça va tout seul comme ça. Interprétation subjectiviste, n’est-ce pas ? C’est parce qu’il ne peut pas la chatouiller qu’il lui fait du baratin. C’est simple ça, c’est simple! Moi ce que j’essaie, c’est autre chose, c’est de faire que dans votre discours, vous mettiez moins de conneries – je parle des analystes. Leçon X, 17 mai 1972

    Ceci ne vaut-il pas la peine d’être construit, si c’est bien ce que je présume de terre promise à ce discours nouveau qu’est l’analyse ? Non pas que puisse s’en attendre jamais ce rapport dont je dis que c’est l’absence qui fait l’accès du parlant au réel. Mais l’artifice des canaux par où la jouissance vient à causer ce qui se lit comme le monde, voilà, l’on conviendra, ce qui vaut que ce qui s’en lit, évite l’onto-, Toto prend note, l’onto-, voire l’ontotautologie. Le 1er janvier 1973. ]…

    1. Avatar de Guy Leboutte

      @Rosebud1871

      Que de science.
      Lacan est une espèce de génie, mais, et mais, et mais, il en remet des couches. Et toujours avec un sens de l’obscurité qui s’apparente au surplomb, à la domination, voire à la menace, …non ? C’est tout de même du genre « Je sais de quoi je parle, croyez-moi, et allez donc dire comment vous me comprenez, si ce n’est « OSEZ dire comment vous me comprenez, un défi lancé à ses ouailles (les ouailles, ça ressemble à « ceux qui écoutent » ou entendent – ouïr -, mais l’étymologie est « mouton » ou « brebis »…)

      >> « où qu’on soit, où qu’on fonctionne, par la fonction du savoir, on est dans l’horizon du sexuel. »
      Ce qu’il y a de bien avec « horizon du sexuel », c’est que 1, on reste chez Freud, et 2, c’est assez imagé ou vague pour qu’en en dise n’importe quoi, et que le grand Jacques puisse s’en expliquer au cas où une critique trop perçante serait proposée, de toutes sortes de façons, et dans toutes sortes de directions. L’ « horizon », c’est vaste. Il est devant nous, mais il y en a de toutes part, il y a même un horizon derrière nous.

      Bon, en attendant, je suis d’accord avec Rosebud, pourquoi ne pas proposer ces textes au Moloch n°4 de ChatGPT, disons le 3.5, qui est gratuit, le retour risque d’être amusant. Mais selon moi, il faut, 1. un questionneur vierge, non encore profilé par CG3.5 (ou faut-il considérer que le 3.5 n’est pas le vrai CG ?) , et 2., soigneusement enregistrer les questions.

      Ce qui serait intéressant, c’est que d’autres intervenants « vierges » posent les mêmes questions dans le même ordre puis qu’ensuite les réponses du Moloch soient comparées.

      Donc, Rosebud1871, vous êtes tout désigné pour être le premier à interroger la machine supposée sauver non pas l’humanité, mais une partie de son héritage, si vous êtes actuellement vierge de toute intervention.
      Cette dernière condition n’est même pas absolument nécessaire, mais elle simplifierait l’analyse des résultats. (On ne peut exclure le fait que CG profile ses interrogateurs, c’est désormais tellement facile.)

      Je propose donc une expérience à la « communauté » comme disent les anglo-saxons, ou au « cerveau collectif », comme disait notre hôte jadis, des lecteurs et commentateurs de ce blog.

      EN RÉSUMÉ
      1. Rosebud propose ces textes du général Lacan à CG 3.5, le gratuit. Il note soigneusement ses questions ou sa question et enregistre les réponses du Moloch.
      2. Il nous signifie ICI que le travail est fait, et livre sa ou ses questions.
      3. D’autres lecteurs du blog de Paul Jorion s’annoncent ICI et font le même boulot, reprenant textuellement les mêmes ou la même question.
      4. Un certain temps après, oublions l’instantanéité, Rosebud publie ICI les réponses de ChatGPT 3.5
      5. Et chacun des autres fait de même.

      Voilà une tâche qui honorerait le cerveau collectif ici présent, et qui personnellement m’intéresserait au plus haut point.

      1. Avatar de Rosebud1971
        Rosebud1971

        Merci, J’attends un vrai clavier pour répondre …

      2. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        [Que de science].
        Lacan comme tous a fait une saillie dans le savoir ambiant, le temps que la mort coupe court à l’aventure. 40 ans après les éplucheurs persistent comme avec d’autres.

        [Lacan est une espèce de génie, mais, et mais, et mais, il en remet des couches. Et toujours avec un sens de l’obscurité qui s’apparente au surplomb, à la domination, voire à la menace, …non ? C’est tout de même du genre « Je sais de quoi je parle, croyez-moi, et allez donc dire comment vous me comprenez, si ce n’est « OSEZ dire comment vous me comprenez, un défi lancé à ses ouailles (les ouailles, ça ressemble à « ceux qui écoutent » ou entendent – ouïr -, mais l’étymologie est « mouton » ou « brebis »…)]

        La thèse du génie est a réviser : plutôt un quidam pris dans un réseau de signifiants singuliers, particuliers au sein d’un réseau de signifiants ambiants historisables et probablement d’une incidence de connexions synaptiques luxueuses. Un psychanalyste est supposé averti ne pas savoir ce qu’il dit, ni ce que l’autre en entend, sinon l’expérience serait folle. Donc Lacan énonçant « je sais de quoi je parle » Niet. A son séminaire il a quelques fois énoncé qu’il parlait en posture analysante. Ses ouaillles ? Ses beaux restes de catholicisme façon bourgeoisie d’entre 2 guerres n’en ont pas fait un paulinien.

        [« où qu’on soit, où qu’on fonctionne, par la fonction du savoir, on est dans l’horizon du sexuel. »]

        Ben oui, vous ne l’avez pas remarqué à quel point ça occupe et embarrasse ? Lacan s’attribue 2 trouvailles « il n’y a pas de rapport sexuel » (au sens logique du mot rapport). Et l’objet « a », non mondain mais dont le consumérisme tente de boucher fallacieusement le trou.

        [Bon, en attendant, je suis d’accord avec Rosebud, pourquoi ne pas proposer ces textes au Moloch n°4 de ChatGPT, disons le 3.5, qui est gratuit, le retour risque d’être amusant. Mais selon moi, il faut, 1. un questionneur vierge, non encore profilé par CG3.5 (ou faut-il considérer que le 3.5 n’est pas le vrai CG ?) , et 2., soigneusement enregistrer les questions.]

        C’était évidemment une plaisanterie. Je n’attends rien d’une boite de conserve (octets) gavée d’une logique statistique infestée d’à peu près, corsetée d’une moraline à 2 balles, et formatée avec des mots.
        J’ai consulté 3 x le perroquet : 2 fois rapportées sur ce blog : 1/ « si je vous appelle chien j’ai pété » que répondez vous ? 2/ Question technique : quelle section de bastaing en pin douglas pour supporter une mezzaine de 360 de long avec l’autre coté fixé sur mur porteur et d’un poids total d’environ 500 kg maximum. Là, la consultation vaut. 3/ la fille d’amis en 4ème de psycho me demande des précisions sur des « concepts » de Freud pour un devoir. Je lui refile la réponse du perroquet, elle trouve ça bien. Je n’aurais pas écrit pareil c’est sûr !

        Donc je ne me préterai pas au jeu, pas plus qu’à facebook ou twitter…je suis effaré du pognon investit dans ses affaires là, idem pour le transhumanisme, personne pour remarquer que c’est le négatif de l’eugénisme.

        Depuis qu’on a pensé que le cerveau était le siège de la pensée, avec des appareils pour localiser tout ça, l’idée de cerveau collectif parait bizarre, sinon à rapporter ça au commerce du marché des signifiants disponibles, à l’occasion gelés dans l’univoque ce qui fabrique les pourparlers des malentendus sur les ondes, l’internet, en famille, au café etc.

        1. Avatar de Guy Leboutte

          @Rosebud1871

          Ok! Je n’avais pas saisi la plaisanterie. Je m’attends à ce que ce genre d’expérience soit réalisée.
          Pour ce qui est du statut de Lacan dans le débat public, vous conviendrez que les émules eux-mêmes ont nourri l’image d’un oracle à interpréter, sans que cela discute son apport réel, évidemment. Je me souviens d’un petit livre consacré à Jacques Lacan chez Bordas, écrit par un douzaine de lacaniens, qui tous imitaient pathétiquement le style du maître, du non-maître si vous préférez. Sauf un: Michel Sylvestre, le seul qui avait une voix personnelle.

          Pour ce qui est du « pognon investi dans ces affaires », je n’en reviens toujours pas d’avoir lu sous la plume de Paul Jorion que le nourrissage de ChatGPT aurait coûté un milliard de dollars.
          Ai-je mal lu? Est-ce confirmé ?

          1. Avatar de Rosebud1871
            Rosebud1871

            Guy Leboutte 28 juin 2023 14h24
            Lacan oracle ? Lire, entendre, va toujours avec inter-préter, a fortiori chez les analystes ! Les traits identificatoires sont repérables, chacun connait ça dans sa famille, c’est là, ça reste, juste un petit jeu de liberté possible. L’imitation est autre chose, à fuir effectivement.

            L’apport de Lacan ? Clairement d’avoir obvié aux effets en France du retour du transfert outre atlantique du leg freudien mais adapté à l’amrican way of life, et rebaptisé ego-psychology. Là aussi la puissance de feu US post WW2 a produit un impérialisme, une colonisation, exportée ailleurs.

            Pour le pognon, suffit de voir les capitalisations, pour mesurer le souci. Faire marcher un paralytique, why not, mais lesquels ? Faute à des théories fumeuses, on a déjà donné dans l’eugénisme mais c’était plus rustique financièrement parce qu’aussi techniquement. Un jour ou l’autre on aura aussi le Droit de mourir à sa guise, après un débat démocatique sur l’âge minimum au nom de la liberté…et pour pas cher.

  3. Avatar de Romain Vitorge
    Romain Vitorge

    Ce texte me fait penser au livre de James Gleick (1994) : « La théorie du chaos ».
    Il nous raconte sa genèse et son application à des domaines que tout éloignait.
    Évolution des populations animales, des écoulement des fluides, biologie, faisceaux de particules, orages atmosphériques.

  4. Avatar de Pascal
    Pascal

    Question de Candide.
    Est ce que par hasard, l’être humain, pour tenter de mettre en modèle la part de ce qu’il connait du fonctionnement génétique, n’aurait-il pas inconsciemment fait lui même un parallèle entre le code génétique et le code langagier et modélisé le fonctionnement génétique comme le fonctionnement langagier ? Si cela était avéré, il ne serait alors pas vraiment étonnant qu’on puisse établir un parallèle entre les deux.😊

    1. Avatar de Thomas jeanson
      Thomas jeanson

      Genre :

      Quand on a un marteau, tout ressemble à un clou !

      Mmm… Pascal, mon petit doigt me dit que tu vas avoir d’autres réponses que la mienne 🙂

      1. Avatar de écodouble
        écodouble

        Ou bien : Quand on a une chaule, tout ressemble à une mortaise en devenir. 🙂
        Surtout pour qui a lame de charpentier. 😀

      2. Avatar de écodouble
        écodouble

        J’ai envie de dire que « j’ai pété » fait des jeux de mots, voire des « pets de l’esprit » ; c’est-à-dire, des contrepèteries, mais dont on ne trouve jamais le sens des mots… ni celui des lettres. 😉

        1. Avatar de timiota
          timiota

          Comme on dit un « homme de lettre » (ou une « femme de lettre ») on pourrai dire « une machine de lettre », (ou puisqu’il s’agit d’odontologie, pardon d’ontologie, n’ayons pas la dent dure) une « machine de l’être ».

          1. Avatar de john
            john

            la peau de l’oulipo

    2. Avatar de timiota
      timiota

      « L’ARN messager », « gene silencing », le mot même « d’expression » génétique…

  5. Avatar de timiota
    timiota

    Mais le sous-jacent commun le plus important est probablement dans la nature « assez » linéaire (~unidimensionnel) du produit:
    => le discours (et son souvenir comme récitation) dans un cas,
    => l’ADN, brin s’étendant ad libitum sur une dimension.
    Il y a de bons spécialistes du « réseau de gènes » comme système en France.
    Une personne qui a un peu de surplomb sur ce genre de chose à Lille (au CIIL) est François Massol
    https://www.ciil.fr/
    https://sites.google.com/a/polytechnique.org/francoismassol/research?authuser=0
    Le nom de son équipe semble le mettre assez loin (ttps://www.ciil.fr/teams/chemical-genomics-of-intracellular-mycobacteria-cgim), mais c’est ce que je vois de plus proche comme personne …

  6. Avatar de écodouble
    écodouble

    Les mots, on peut les mettre dans tous les ordres que l’on veut pour faire une phrase, pourvu qu’il y ait un ou des sujets, un ou des verbes, un ou des compléments, le tout saupoudrés ou pas saupoudrés d’adjectifs. Parfois, le résultat est surréaliste et peut même amener à se poser des questions. Alors il faut du champ pour avoir du recul.

    1. Avatar de écodouble
      écodouble

      (pour me répondre à moi même, ou plutôt : continuer mon propos ci-dessus par une question)
      Maintenant, les questions qui viennent sont-elles justifiées et justifiables, voire justes et fiables ?

  7. Avatar de Pascal
    Pascal

    Si « l’expression » des gènes peut être assimilé à un langage, cela voudrait-il dire qu’un langage fut conçu quelques centaines de millions d’années avant l’apparition de homo-logos ? Comme qui dirait un langage…. Divin ?!
    Chez l’être humain, le langage révèle également une intentionnalité, y aurait il une intentionnalité dans le « code » génétique ? A moins peut-être que ce ne soit l’intentionnalité humaine qui voit dans la génétique un chemin d’accès au divin.

  8. Avatar de Khanard
    Khanard

    tout de même M. Jorion vous êtes extraordinaire !! Passer pour ainsi dire dans la même journée de Prigogine à Marion Cotillard pour finir avec l’ontologie génétique relève d’un exploit sans commune mesure !
    Chapeau bas l’artiste . 👋👋👋👋

    1. Avatar de konrad
      konrad

      Monsieur Khanard, je me demandais si vous n’aviez pas exercé le métier de cordonnier ? Car vous êtes expert en cirage de chaussure ! 😉

      Ceci dit je vous accorde que Paul Jorion est tel le savant de la renaissance, il embrasse toutes les disciplines du savoir.
      Aujourd’hui il est un prophète que l’on adule et redoute à la fois, ses « prédictions » ne se sont-elles pas révélées vraies dans la réalité vraie !?

      Tel Macron, il traite de tous le sujets ; économie, finance, intelligence artificielle, pêche à la moule, people et politique, mais pas un mot sur les crottes de chiens qui jonchent les trottoirs de nos villes !!
      Hé, ça se joue à pas grand chose l’élection suprême…

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @konrad
        mais monsieur Konrad le jour où vous démontrerez que votre pertinence et votre érudition sont à même de m’éblouir n’ayez aucun doute sur ma promptitude à vous encenser .
        J’ai en outre un profond respect pour le métier de cordonnier et l’utiliser pour critiquer une supposée adulation relève d’une indignité qui m’afflige .

        Il y a quelqu’un ici qui a pour gourou René Thom, en quoi ça gène que mon gourou soit Paul Jorion ?
        Sans rancune . Et au plaisir de vous lire ! 😉🥰🥰🥰🥰🥰🥰

        1. Avatar de Patrice
          Patrice

          Les seuls à connaitre son secret sont la sorcière , le maitre d’arme et orco

        2. Avatar de konrad
          konrad

          @Khanard, bonjour, Je ne vous ferais pas le procès d’avoir Paul Jorion pour gourou, j’en ai fréquenté un des années. Simplement lorsqu’on est ébloui on a la vue troublée et le risque est grand d’être prit comme un lapin ou un courtisan dans la lumière aveuglante. Être un disciple, demande une bonne vue. 😉
          Cordialement.

  9. Avatar de Michel Gaillard

    Dans ce genre de très intéressante entreprise le bat blesse en plusieurs endroits/niveaux, selon mes grains de sel.
    – Langages/dialectes et mathématiques ont certes des parentés logiques fortes. La triade de Peirce me semble la plus puissante en ce domaine pour tenter une base qui mettrait les deux en parallèle. Mais ce sont deux mondes – anthropique – avec des rigidités différentes.
    – Processus dynamiques… certes, certes, tout à fait, absolument… Mais comme tout bouge tout le temps – surtout dans le langage, la contextualisation reste le problème majeur. Altman l’a dit à sa manière pour ce qui concerne l’AI dont il s’occupe. Mise à jour, mise jour, mise à jour….
    – Le problème de la communication aussi : comment être relativement sûr que ce que j’exprime est perçu comme je le voudrai, au sein dans une évolution/univers disons… orthogonale… qui singularise et généralise en même temps. Avec des singularités nécessaires pour la poursuite de ce processus diachronique, ancré dans des présents éphémères.
    – Chaque mot est un univers, plus ou moins miroir de la singularité de celui qui l’utilise et le reçoit. Comme exprimé par Borges
    « Quelle sorte de sentence, me demandai-je, devait formuler une intelligence absolue ? Je réfléchis que, même dans les langages humains, il n’y a pas de proposition qui ne suppose pas l’univers entier. Dire « le tigre » c’est dire les tigres qui l’engendrèrent, les cerfs et les tortues qu’il dévora, l’herbe dont se nourrissent les cerfs, la terre qui fut la mère de l’herbe, le ciel qui donna le jour à la terre. »
    etc, etc…
    Vouloir aller vers une solution de cette problématique…. apparait de fait comme… problématique… ah ah ah… Eventuellement dangereux
    D’ailleurs que pense PJ des tentatives mémétiques ou pré-mémétiques, qui me semblent parentes avec le propos de ce post.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Dans une vision d’algèbre linéaire et de réseau de dépendance comme ceux de l’écologie (à la R.E. May, on se contente de la linéarisation autour d’un point d’équilibre, donc de la « matrice jacobienne » qui dicte l’équilibre malgré un comportement non-linéaire (proie prédateur par exemple) sur la gamme générale de fonctionnement (équilibre ou pas).

      Il me semble que des vecteurs propres de cette matrice peuvent se comparer à des objets de langage aussi (ou des gènes donc) : certes, tout est relié à tout, mais les vecteurs propres sont des entités assez bien définies, du moins tant que le système ne bouge pas trop (marche aléatoire dans des matrices aléatoires, c’est un peu la base des finances stochastiques d’ailleurs).
      La difficulté concernant le langage humain est qu’une partie très importante des couplages (~les éléments de la grosse matrice jacobienne) se fait en société et non dans l’individu (sauf « le poète »).
      Mais le point commun est la tendance d’un vecteur propre à se reproduire, comme un gène, et comme un mot qui doit survivre au bruit de fond des significations qui pourraient le faire dériver, et « tenir son rang ».
      D’ailleurs les mille et une expression semi-désuètes ou demi-surannées sont là pour témoigner que cette survie ne va pas de soi :
      « sapristi », « M. Tartempion » (sauf en Wallonie ?), « oui-dà » (dans Jules Vernes), ou « ajouter un chouïa ». Avec des émergences dont la dose témoigne de la force de rappel générale des mots : le zbeul, les mots verlans comme « vener » (« deter »), les mots technologiques (smartphone), les mots ressortis des caves plus ou moins récentes (résilience), et les petits mots plus ou moins insupportables de la phrase « courante » à la radio : « effectivement », « en fait », « voilà ».
      En revanche, je me pose la question du statut des mots qu’on peut mettre sous l’ombrelle « yakafokon » : le verbe « permettre » (chez les scientifiques français, ça les conduit à truffer leurs articles du verbe « to allow »), l’expression « faire en sorte que », enfin toutes les expressions qui ont un parfum d’action mais sont « a-performatives », on est à peu près sûr qu’il ne se passera rien. Du point de vue des vecteurs et de l’algèbre linéaire, on utilise, si mes souvenirs sont bons, l’expression de « nilpotence », du moins pour l’opérateur dans le « sous-espace » considéré.
      Bon, voila, je mécoute effectivement parler, en fait. Ca permet de croire qu’on a un truc un chouïa intéressant à dire alors que ce post, c’est rien qu’un zbeul sémantique en toc, qui va vous rendre trop vener.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        J’oubliais l’essentiel : un vecteur propre se reproduit égal à lui-même (à une homothétie près): V=facteur * M*V.
        La suite des opérations par M, les M^n*V, définissent un « espace de Krylov », et il se peut bien que ce soit utilisé dans certains algos de diagonalisation (le job de base de l’algèbre linéaire, qui concerne jusqu’à PageRank, « l’algo de Google »). Si on part de n’importe quel vecteur et sauf « pas de chance M^nV tend vers « le » vecteur propre de plus grande valeur propre, c’est l’attracteur de l’opération.
        Bien sûr, dans la vie, on ne ressasse qu’à moitié, tout la subtilité est là. Krylov peut se recoucher.

  10. Avatar de Jacques Racine
    Jacques Racine

    (Spoiler: « ’ »  » ‘ « ) (ce n’est pas un plagiat puisque je cite: https://www.intelligence-complexite.org/media/document/ateliers/grandes-dates-genetique-moleculaire/open)

    Les grandes dates de la Génétique moléculaire

    1865

    Découverte des lois de Mendel.

    1869

    Miescher isole une  « nucléine »  à partir des cellules du pus.

    1900

    Redécouverte des lois de Mendel par de Vries, Correns et Tschermak.

    1910

    Théorie chromosomique de l’hérédité de Morgan.

    1944

    Avery, McLeod et McCarthy montrent que l’ADN est le support des facteurs de l’hérédité à partir du pneumocoque.

    1953

    Watson et Crick émettent l’hypothèse de la structure en double hélice de l’ADN .

    1960-61

    Découverte de l’ARN messager ( ARNm ) et de son rôle comme vecteur de l’information génétique par Gros, Jacob, Monod et al.

    1963-65

    Déchiffrage du code génétique (travaux de Crick, Grunberg-Manago, Lipmann, Michelson, Nirenberg, Ochoa…).

    1977

    • Mise au point d’une méthode de séquençage de l’ADN par F. Sanger .

    • Clonage du premier ARN messager par F. Rougeon et B. Mach.

    1987

    Première version de la carte génétique du génome humain par un groupe privé américain, le CRI : Collaborative Research Inc.)

    1989

    Premier clonage d’un gène (CFTR) responsable d’une maladie génétique (la mucovisidose) par clonage positionnel (équipe de F. Collins).

    1990

    Lancement par les Etats-Unis du programme de séquençage du génome humain sous l’égide du Department of Energy (DOE) et le National Institute of Health (NIH).

    1992

    • Deuxième version de la carte génétique du génome humain par le consortium NIH/CEPH.   

    • Carte physique du génome humain.

    1995

    Premier génome d’un organisme vivant a être entièrement séquencé (Haemophilus influenzae).

    1996

    Premier génome eucaryote a être entièrement séquencé (Saccharomyces cerevisiae).

    1998

    Premier génome d’un être pluricellulaire a être entièrement séquencé (Caenorhabditis elegans).

    1999

    Premier chromosome humain a être entièrement séquencé (chromosome 21).

    2001

    Première version du génome humain

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