Illustration par Stable Diffusion (+PJ)
Monsieur Benjamin Netanyahu, vous êtes le chef d’un gouvernement d’extrême-droite. Vous êtes bien entendu autre chose dans la vie, vous êtes certainement né quelque part, vous avez peut-être des convictions religieuses, tout ça m’est indifférent, la seule chose qui me concerne aujourd’hui, c’est le fait que vous soyez le chef d’un gouvernement d’extrême-droite qui a dégarni de ses défenses la nation dont il a la charge pour que les exactions de colons israéliens en Cisjordanie puissent se poursuivre en douce, et qui, depuis, bombarde avec des bombes sans système de guidage une population civile prise dans une nasse. Bien sûr, dans des sous-terrains sous ces centaines de milliers de boucliers-vivants, se trouvent les assassins abjects du 7 octobre, mais votre rôle était de les empêcher de frapper. Vous en aviez les moyens.
Je viens d’écouter longuement le père d’un des trois otages qui s’étaient libérés, brandissaient un drapeau blanc où était écrit « SOS » en hébreu et ont néanmoins été abattus « comme des bêtes », selon l’expression consacrée. Dès que la tragédie a été connue, la presse a vendu la mèche : « Et pourtant, l’un des trois était blond ! », ce qui en français veut dire : délit de faciès. Les ordres étaient donc d’abattre quiconque avait la tête d’un Palestinien, drapeau blanc ou pas drapeau blanc, inscriptions en hébreu ou pas inscriptions en hébreu. Voilà le type de gouvernement à la tête duquel vous êtes, Monsieur Benjamin Netanyahu.
C’est le père de cet otage abattu qui m’a donné le courage d’écrire ce qui précède. Je m’étais largement abstenu de m’exprimer depuis le 7 octobre en raison des noms d’oiseaux qui volent bas et en toutes directions parce qu’on exige de chacun d’entre nous qu’il se range dans l’un de ces deux camps aux positions également indéfendables. C’est ce Monsieur en deuil qui m’a donné le courage d’écrire cela parce que je n’ai rien dit d’autre que ce qu’il dit lui-même et que dans son cas au moins personne n’aura l’outrecuidance d’affirmer que la raison pour laquelle il pense de Monsieur Benjamin Netanyahu, chef de son gouvernement, ce qu’il en pense, ce serait parce qu’au plus profond de lui-même, il serait un antisémite.
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