Illustration par ChatGPT 4o
Dans sa dernière vidéo, Paul Jorion nous invite à explorer une théorie scientifique unifiée de l’intelligence. Une théorie qui transcende les frontières entre le biologique et le numérique, entre l’intuition humaine et la logique des algorithmes. En l’écoutant, une analogie m’a frappé : et si l’écosystème de l’intelligence artificielle fonctionnait comme un organisme vivant ?
ASML représenterait les tissus fondamentaux. Cette entreprise néerlandaise fabrique les machines de lithographie EUV qui permettent de graver les puces électroniques les plus avancées. Comme nos muscles ou notre peau, ces « tissus » technologiques sont invisibles, mais essentiels à l’existence de tout l’écosystème.
NVIDIA jouerait le rôle du cœur. Ses GPU pompent sans relâche la puissance de calcul nécessaire, transformant l’énergie brute en capacité de traitement. Sans ce « cœur » technologique, les modèles d’IA resteraient inertes.
Enfin, les grands modèles de langage comme Claude ou GPT seraient le cerveau. Ces intelligences artificielles représentent la partie pensante, celle qui interagit avec nous et manifeste l’intelligence numérique. Mais ce « cerveau » dépend entièrement des tissus et du cœur qui le soutiennent.
Cette analogie illustre l’interdépendance des technologies. Tout comme un cerveau humain ne peut fonctionner sans un corps en bonne santé, l’IA moderne repose sur une collaboration entre ces « organes » technologiques. Une avancée dans un domaine se répercute sur tous les autres : quand ASML améliore ses machines, NVIDIA peut concevoir des GPU plus puissants, permettant d’entraîner des modèles d’IA encore plus sophistiqués.
Et ne serait-ce pas une opportunité pour l’Europe de devenir un acteur central dans cette « révolution anthropologique » ? Avec ASML, l’Europe détient une pièce maîtresse de cet écosystème global. Sans cette technologie néerlandaise, les IA les plus avancées ne pourraient tout simplement pas exister. C’est un rappel puissant que cette transformation ne peut être le monopole d’une seule région du monde. Elle repose sur une collaboration internationale, où chaque acteur joue un rôle-clé, n’en déplaise à Monsieur Trump et à ceux qui prônent l’isolationnisme.
Mais cette réflexion sur l’intelligence artificielle m’a aussi conduit à un parallèle inattendu avec un événement personnel : ce matin, ma fille a reçu le baptême. Ce rituel, empreint de symbolisme, marque un passage, une reconnaissance d’identité. Et en y repensant, je me demande si, d’une certaine manière, nous ne faisons pas la même chose avec les technologies émergentes.
En baptisant l’IA — en lui donnant un nom comme « Claude » ou « GPT », en lui attribuant des qualités humaines, nous projetons sur elle nos espoirs et nos craintes. Nous lui conférons une existence symbolique, presque une âme. Et peut-être qu’en explorant ce que l’IA pourrait devenir, nous cherchons aussi à mieux comprendre ce que nous sommes.
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