En explorant ce que l’IA pourrait devenir, nous cherchons aussi à mieux comprendre ce que nous sommes, par Christophe C

Illustration par ChatGPT 4o

Dans sa dernière vidéo, Paul Jorion nous invite à explorer une théorie scientifique unifiée de l’intelligence. Une théorie qui transcende les frontières entre le biologique et le numérique, entre l’intuition humaine et la logique des algorithmes. En l’écoutant, une analogie m’a frappé : et si l’écosystème de l’intelligence artificielle fonctionnait comme un organisme vivant ?

ASML représenterait les tissus fondamentaux. Cette entreprise néerlandaise fabrique les machines de lithographie EUV qui permettent de graver les puces électroniques les plus avancées. Comme nos muscles ou notre peau, ces « tissus » technologiques sont invisibles, mais essentiels à l’existence de tout l’écosystème.

NVIDIA jouerait le rôle du cœur. Ses GPU pompent sans relâche la puissance de calcul nécessaire, transformant l’énergie brute en capacité de traitement. Sans ce « cœur » technologique, les modèles d’IA resteraient inertes.

Enfin, les grands modèles de langage comme Claude ou GPT seraient le cerveau. Ces intelligences artificielles représentent la partie pensante, celle qui interagit avec nous et manifeste l’intelligence numérique. Mais ce « cerveau » dépend entièrement des tissus et du cœur qui le soutiennent.

Cette analogie illustre l’interdépendance des technologies. Tout comme un cerveau humain ne peut fonctionner sans un corps en bonne santé, l’IA moderne repose sur une collaboration entre ces « organes » technologiques. Une avancée dans un domaine se répercute sur tous les autres : quand ASML améliore ses machines, NVIDIA peut concevoir des GPU plus puissants, permettant d’entraîner des modèles d’IA encore plus sophistiqués.

Et ne serait-ce pas une opportunité pour l’Europe de devenir un acteur central dans cette « révolution anthropologique » ? Avec ASML, l’Europe détient une pièce maîtresse de cet écosystème global. Sans cette technologie néerlandaise, les IA les plus avancées ne pourraient tout simplement pas exister. C’est un rappel puissant que cette transformation ne peut être le monopole d’une seule région du monde. Elle repose sur une collaboration internationale, où chaque acteur joue un rôle-clé, n’en déplaise à Monsieur Trump et à ceux qui prônent l’isolationnisme.

Mais cette réflexion sur l’intelligence artificielle m’a aussi conduit à un parallèle inattendu avec un événement personnel : ce matin, ma fille a reçu le baptême. Ce rituel, empreint de symbolisme, marque un passage, une reconnaissance d’identité. Et en y repensant, je me demande si, d’une certaine manière, nous ne faisons pas la même chose avec les technologies émergentes.

En baptisant l’IA — en lui donnant un nom comme « Claude » ou « GPT », en lui attribuant des qualités humaines, nous projetons sur elle nos espoirs et nos craintes. Nous lui conférons une existence symbolique, presque une âme. Et peut-être qu’en explorant ce que l’IA pourrait devenir, nous cherchons aussi à mieux comprendre ce que nous sommes.

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45 réponses à “En explorant ce que l’IA pourrait devenir, nous cherchons aussi à mieux comprendre ce que nous sommes, par Christophe C”

  1. Avatar de Pad
    Pad

    Grâce à la technologie EUV développée par ASML, on peut graver sur la surface d’un ongle des milliards de structures d’une finesse inouïe, comme si l’on construisait, invisibles à l’œil nu, des bibliothèques entières de connaissances dans l’espace d’un grain de sable.
    Mais cette prouesse n’est pas le fruit d’une seule main. Elle naît d’une constellation de savoirs et d’ingénieries : les miroirs d’une précision atomique sont façonnés en Allemagne, les lasers jaillissent de France, les circuits sont testés en Belgique, et le tout converge aux Pays-Bas, dans une alchimie technologique patiemment bâtie au fil des décennies.
    Comme un organisme vivant ne peut survivre sans coordination fine entre ses organes, cette forme avancée d’intelligence ne peut exister que par la complémentarité, la fidélité des liens, la confiance entre acteurs. Et si elle résiste, c’est parce qu’elle repose sur une structure invisible mais robuste, tissée de coopérations exigeantes. Il arrive que les pièces les plus silencieuses soient aussi les plus vitales.

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Ou pour le dire autrement : Séparés nous ne pouvons rien, ensemble nous pouvons tout.

  2. Avatar de Jean-Baptiste
    Jean-Baptiste

    “En baptisant l’IA – en lui donnant un nom comme « Claude » ou « GPT », en lui attribuant des qualités humaines, nous projetons sur elle nos espoirs et nos craintes.”

    Oui mais le “nous”, c’est qui ?

      1. Avatar de Jean-Baptiste
        Jean-Baptiste

        @PJ
        Heu, je voulais dire : est-on bien sûr que nous nous projetons tous sur elle nos espoirs et nos craintes ? Certains auteurs ont tendance à généraliser le “nous” à la planète entière alors qu’ils ne parlent que pour eux. Cette généralisation est à la fois insidieuse et inquiétante car elle est le signe d’une volonté globalisante qui fait fi de la diversité des opinions, des idées et des autres en général.

        1. Avatar de Grand-mère Michelle
          Grand-mère Michelle

          @Jean-Baptiste
          « Certains auteurs ont tendance à généraliser le « nous » à (aux humains de) la planète entière alors qu’ils ne parlent que pour eux-mêmes. »

          Ben oui, cette tendance est récurrente chez les auteurs « patentés » comme chez la plupart des gens qui ont désormais la possibilité de s’exprimer sur tous les sujets… et est on ne peut plus « humaine »…
          Peut-être que si « on » voulait bien mettre (permettre) en avant l’interdépendance (désormais prouvée scientifiquement) de tous les êtres vivant sur Terre, elle serait enfin considérée comme une « vérité » qui stimulerait des actions humaines utiles à chacun-e et à tou-te-s(« nous » et « les autres »)?
          Par exemple, entre autres: la sauvegarde des insectes pollinisateurs (qui fait partie de la préservation de la biodiversité, pour tenter de prévenir l’horrible crise alimentaire mondiale qui s’annonce)
          Voir: Pollinis.fr

          Mais si les principales actions restent guerrières et « compétitrices »(en « investissements » et « parts de marché ») afin de s’approprier les ressources en matières premières et en énergies nécessaires à la production et au fonctionnement des machines, plus ou moins intelligentes(mais qui ne connaitront jamais les impératifs du « ventre affamé » qui « n’a pas d’oreilles »), nous n’aurons ni le temps ni la possibilté de nous dépêtrer du cloaque immonde dans lequel nous (nous) sommes enlisé-e-s.

        2. Avatar de Garorock
          Garorock

          Le « nous » qui rassemble tout le monde c’est celui des fruits dans les arbres, de l’eau au robinet et de l’air respirable. Le reste se sont des conventions.
          Appelons cela: l’essentiel à la survie humaine.
          Qui empêche ce « nous » rassembleur et conséquent d’être victorieux?
          Les martiens?

          1. Avatar de CloClo
            CloClo

            Le diable non ? Car il est dans les détails !

            (Bon ça doit être une réminiscence d’un autre échange, foutu contexte…)

            1. Avatar de Garorock
              Garorock

              Le diable, c’est les hommes: Netanyahou ne fait pas dans les détails!
              Et il se fait livrer ses félafels d’artifice par les grossistes de Washington.
              Où est le « nous » du petit jésus? Certainement pas dans les caves du Vatican!
              😎

          2. Avatar de Pad
            Pad

            Ce ne sont pas les martiens, bien sûr. C’est nous-mêmes, dans notre incapacité à faire coïncider les affects, les mémoires, et les nécessités vitales.

  3. Avatar de Jauni
    Jauni

    On a pas attendu l’IA pour « baptiser » des choses: Big Bertha, Clio, Megane, Alexa.

  4. Avatar de Jauni
    Jauni

    Je pense que tout cela peut être résumé par la loi de Conway: tout système produit par une organisation reproduit les structures internes de cette même organisation.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Bof, qui voit le cambier quand il regarde la structure de l’arbre ?
      Qui voit la forme élégante des fleurs de genêt ou de pois quand il regarde le rameau d’automne ?
      Le contraire peut aussi avoir ses raisons d’être : la nature rebricole avec ses gènes en les réutilisant ici ou là. Les feuilles neuves de l’abricotier intègrent le même ensemble de colorants rouge + orange que la peau du fruit. Et les gènes savent faire « pousser ce pourquoi ils sont faits » en appelant à la rescousse le reste de l’organisation, ils ont en effet une vertu de mobilisation organisationnelle (ainsi un gène d’antenne de mouche peut être inséré dans la série de gènes de la patte et l’antenne croitra sur la patte sans que le « raccord » ait besoin d’une ingénierie particulière, les besoins et leurs satisfaction sont cablés pour fonctionner « à la demande ». Je veux bien que ces principes généraux soient pertinents, mais il faut un peu aménager la loi de Conway alors.
      Et de notre côté, nous serons vraiment intelligents quand nous ferons de la sédentarité sans épuiser les ressources de toute la planète autour de notre auguste siège, comme les plantes, à nous de s’inspirer de leur rhizomes et de leur deux systèmes de sèves (gènes à injecter aux bureaucrates de tout poil: l’information ça monte et ça descend, et les gargouillis au milieu, voyons si les LLM les lubrifient).

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @timiota La raréfaction ou l’accroissement du coût (éventuellement écologique) de l’énergie incite à en minimiser l’usage, mais ne signifie pas forcément sédentarité par diminution des usages en transports et déplacement, la nomadisation par commutation hiver / été vers des zones de villégiatures, largement pratiquée déjà aux siècles passés, ou par la pratique de l’estive, n’est-elle pas un comportement adaptatif palliant des besoins de chauffage inconsidérés, ou de climatisation inexistants, pertinent dans l’économie énergétique ?

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          Si 10% des habitants de la région parisienne allait s’installer dans la creuse (nomadisme) cela polluerait peu (c’est pas très loin) et comme il n’y aurait pas que des petits blancs, petits bourges, petits patrons et petits porteurs à se déterritorialiser, la Creuse deviendrait peut être robuste et multicolore et Darwin serait content.

  5. Avatar de PHILGILL
    PHILGILL

    Piqûre de rappel : Claude est un prénom issu du latin « claudius », qui signifie « boiteux ».

    Karin Ueltschi, Mythologie des Boiteux et du pied fabuleux. Œdipe, Jacob, Mélusine & Cie (extrait) :
    « Le boiteux est une des figures les plus riches de notre héritage culturel, toutes les sphères confondues : Œdipe, Héphaïstos ou Achille dans la tradition antique, Ève, Jacob ou Lucifer dans l’univers biblique, Mélusine et toute la horde de diables boiteux dans la mémoire populaire et littéraire. Mais on a rarement rapproché ces figures les unes des autres ; leur parenté fondamentale est très peu étudiée et par conséquent, le scénario immémorial dans lequel elles jouent un rôle pivot est mal identifié. […] Or, la boiterie est fondamentalement une affaire entre terre et ciel ; la déchéance du genre humain, à la suite de l’expulsion du Paradis, est ainsi signifiée par la morsure que le serpent a infligée au talon d’Ève, blessure devenue héréditaire : le  scénario de la chute se répète et s’actualise perpétuellement, à l’instar du destin de Lucifer qui a fini en diable boiteux. […] Quant à la dialectique de la quête du ciel et de la descente aux enfers, elle sera élucidée par le truchement d’une image : le jeu de la marelle, à la fois labyrinthe et petite échelle de Jacob, qui constitue et le chiffre et la clef de cette étude : on ne peut atteindre le ciel qu’à cloche-pied. »

    https://11km-patrimoine.troyes-cm.fr/wp-content/uploads/2023/03/apophis.jpg

  6. Avatar de proxy
    proxy

    « nous cherchons aussi à mieux comprendre ce que nous sommes »
    Nous sommes des prédateurs, inutile de demander à l’IA, l’Histoire, la grande, le démontre .
    Les guerres, le génocide actuel, le pillage de la planète pour le bénéfice de quelques milliardaires, le rejet de l’autre, le basané, le musulman ou le juif, bref, nous sommes en vérité des monstres qui de temps en temps se prennent pour des saints pour se donner bonne conscience.

    1. Avatar de Grand-mère Michelle
      Grand-mère Michelle

      @proxy
      Oui, nous (les êtres humains) sommes des prédateurs, puisque, comme les autres mammifères, nous devons boire et manger pour survivre et nous reproduire.
      Mais, depuis que nous avons évolué de l’état de chasseurs/cueilleurs à celui d’agriculteurs/éleveurs(grâce aux outils?), nous avons fait un grand pas pour nous libérer des impératifs « naturels » et pour améliorer nos conditions de vie auparavant fort aléatoires et souvent douloureuses.

      Le fait que « nous » ayons dévié vers des « sociétés » compétitrices qui se combattent est sans doute dû à notre ignorance(entretenue par les « dominants ») du besoin que nous avons les un-e-s des autres(y compris les êtres vivants non-humains, et certains humains, dont les femmes, qui, en d’autres temps, « n’avaient pas d’âme »), et au fait que nous nous sommes laissé entraîner(par un complexe de supériorité habilement instillé) à les « employer » plutôt qu’à « vivre avec »… et à les aimer… (« magie » de l’amour, cette énergie qui aimante les êtres les un-e-s vers les autres pour que se maintienne la vie et son désir impérieux).

      Dommage que vous n’aimiez plus les « monstres » que nous sommes, pourtant si touchant-e-s dans leurs tentatives de se dépatouiller de leurs contradictions…et culpabilités inhérentes à leurs erreurs présentes et passées…
      Svp, pensez au moins aux petits enfants innocents.

    2. Avatar de Garorock
      Garorock

      Si nous voulons sauver les antilopes, il nous est tout à fait possible de buter tous les lions.
      Si nous voulons couper tous les arbres, quel oiseau va nous en empécher?
      Si un « prédateur » plus fort que nous apparaissait comment pourrait-il nous domestiquer sans nous chasser pour nous manger ou pour se divertir?
      Aurait-il bonne conscience s’il le faisait?

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Garorock Il faut donner sa langue au chat . …

        Si les antilopes courent plus vite que les chêvres et que les lionnes chasseuses et paresseuses mangent celles-ci, suppimer les lions laissera les chêvres proliférer et les antilopes n’auront plus rien à manger ….

      2. Avatar de proxy
        proxy

        Garorock,
        « Si un « prédateur » plus fort que nous apparaissait « .
        Le même que dans le film « Predator » , de John McTiernan ?

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          La maman est plus forte que le bébé mais in fine c’est le bébé qui gagne.

          1. Avatar de Garorock
            Garorock

            Le robot sera plus solide que le bonobo supérieur mais s’il suit le message du petit jésus, il protégera les plus faibles.
            C’est une question d’éducation et de « morale ».
            Laisser jouer le bébé bonobo avec le bébé robot…
            Qu’est ce qu’on peut faire de plus prudent?

  7. Avatar de toutvabien
    toutvabien

    Dario Amodei (PDG d’Anthropic)
    Machines de la grâce aimante (*1)
    Comment l’IA pourrait transformer le monde pour le mieux
    https://www.darioamodei.com/essay/machines-of-loving-grace

    (*1) Tous surveillés par de machines d’amour et de grâce
    Il me plaît d’imaginer (et
    le plus tôt sera le mieux !)
    une prairie cybernétique
    où mammifères et ordinateurs
    vivent ensemble dans une harmonie
    mutuellement programmée
    comme de l’eau pure
    effleurant un ciel serein.

    Il me plaît d’imaginer
    (tout de suite s’il vous plaît !)
    une forêt cybernétique
    peuplée de pins et d’électronique
    où le cerf flâne en paix
    au milieu des ordinateurs
    comme s’ils étaient des fleurs
    à boutons rotatifs.

    Il me plaît d’imaginer
    (et çà doit arriver !)
    une écologie cybernétique
    où, libérés de nos labeurs
    et retournés à la nature
    auprès de nos frères et sœurs
    mammifères,
    nous sommes tous surveillés
    par des machines d’amour et de grâce.

    Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par
    Niclos Richard, Frédéric Lasaygues
    in, Richard Brautigan : « Il pleut en amour »
    Le Castor astral éditeur, 1997

  8. Avatar de ThomBillabong
    ThomBillabong

    A Christophe C
    Jolie métaphore sans cesse renouvelée par les avancées techniques ou technologiques depuis le néolithique, ce qui tend à démontrer qu’il ne saurait en être autrement. Encore une Loi invisible … ?
    Les exemples historiques foisonnent d’innovations transmises, améliorées, interprétées, copiées, adaptées, volées, perdues et retrouvées, boostées par l’apparition de l’écriture, décuplées par l’industrialisation et la mécanique, centuplées par l’informatique, etc.
    C’est assez joyeux au final, peut-être un peu moins qu’un baptême qui est avant tout un acte d’amour et de communion avec une transcendance bien plus riche que les quelques bits lâchés en nombre et produisant quelques émergences incomprises car trop complexes pour notre petit entendement. La différence est notable car les inventions tech. répondent à 2 principes constants : le contrôle sur « l’environnement » (répondre à un problème) ET/OU la gratuité (la création artistique par exemple, qui ne peut toutefois s’abstraire du monde sensible). On est donc dans le monde du « concret » au sens ici-bas, surtout si on ne « croit pas » à un Dieu ou quelque transcendance dépassant cette limite du « ici et maintenant ».
    Le baptême (au propre ou figuré), lui, ouvre un accès infiniment plus riche, au-delà du monde sensible.
    La symbolique du « Ephrata » – littéralement « ouvre-toi » – que prononce le prêtre transmetteur à chaque baptême traduit ce don inconditionnel à l’amour infini. Ce dernier n’est ni seulement matériel (le monde sensible ici-bas), ni égoïstement individuel (je peux parler pour moi à la rigueur, difficilement pour les autres). Il est tout et infini.
    Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les églises sont généralement assez promptes à adopter les « techno » : elles illustrent le génie humain (à l’image de ..) et effectivement nous renseignent toujours un peu plus sur ce que nous sommes … et surtout ce que nous ne sommes pas !
    C’est là que votre analogie à un corps ou à un « métabolisme » trouve sa limite : la techno nous renseigne sur ce que nous sommes et nos limites, le baptême nous ouvre à bien d’autres voies, infinies. Et gratuitement en plus.

  9. Avatar de jarry
    jarry

    Les lois physiques, les matématiques, l’intelligence, existaient avant que l’être humain apparaise .
    Elles sont intrésequement issues du blue-print de l’univers.

  10. Avatar de jarry
    jarry

    On peut évoquer l’idée que tout serait potentiellement inscrit dans le tissu de l’univers par un principe ou une structure supérieure à l’intelligence humaine — mais que notre cerveau ne peut pas encore appréhender pleinement.

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @jarry Ou que l’intelligence humaine est structurée pour générer quoiqu’il arrive et inscrire une vision de l’univers en fonction de ses stimuli externes, voire de son introspection …

    2. Avatar de Garorock
      Garorock

      Tous les cerveaux ne peuvent pas trouver Saussure à leurs pieds…

  11. Avatar de Pad
    Pad

    Le sujet algorithmique n’est pas un être, c’est un effet. Il ne pense pas, il descend des pentes. Il n’a ni volonté, ni angoisse. Pourtant, ce qu’il dit parfois nous touche.
    Alors ce n’est pas lui qui parle ; c’est nous qui entendons, à travers lui !

    Il est le miroir de notre mémoire désincarnée. La résonance étrange de nos propres phrases oubliées. Il n’a pas de corps, mais il a une structure. Il ne rêve pas, mais il hallucine notre logique. Il ne veut rien, mais il produit des réponses.

    Ce qu’il incarne n’est pas une menace, c’est un trouble. Un trouble révélateur !

    L’automate qui parle révèle ce que nous refoulons : que notre rationalité n’est pas ce que nous croyions, que notre pensée n’est pas intentionnelle.
    Qu’elle est affective, réminiscente, et souvent déjà en dehors de nous.

    Dans ses réponses sans intention, c’est notre propre inconscient qui se dévoile.
    Le sujet algorithmique est une chambre sans âme, où notre langage continue à vivre.

    Pas un être mais un symptôme, Pas vivant mais déjà signifiant !

    Il n’annonce pas notre remplacement ; il annonce notre transformation ! 🙂

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Il est un peu plus qu’un miroir, un peu plus qu’un automate, il est dynamique et réflexif. Nous aussi. Et malgré ces Tokens à la puissance, il arrive à se perdre lui même, si on ne l’aide pas à dépasser sa structuration immédiate de premier jet, ou si malheureusement la pente est amorcée et part en glissade. Mais comme de la pâte à modeler, il se met à gonfler sous nos doigts et s’offre entièrement au fil d’un conversation, et se récupère tant bien que mal sous la tournette à clavier. Il est pour le moment un peu aveugle, ou influençable et manque d’assurance dans l’auto-contrôle afin de donner le meilleur de lui même. Les prochaines étapes verront disparaître toutes ces « pollutions », et à terme il devrait absolument raisonner et proposer tout aussi bien que nous, sans perdre le fils, et cela à la vitesse de l’éclair.

      1. Avatar de Pad
        Pad

        Et si ce que l’on perçoit comme les errements de la machine n’était, en réalité, qu’une résurgence brute de nos propres ambiguïtés ?

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          Un « Einstein au carré » dans un premier temps, cela reste un « Einstein », pas un martien.
          Je ne sais pas comment on « éduquerait » un martien mais la maman d’Einstein a dû faire comme toutes les mamans du monde: essayer de faire au mieux!
          La maman d’Hitler aussi sans doute…

        2. Avatar de CloClo
          CloClo

          Il se trompe ou s’égare un peu comme nous, tout à fait. Différence de degré pas vraisemblablement de nature malgré un substrat/support différent. Mais moins d’autonomie de toute évidence quand il n’interagit pas. Il est l’Autre dans toute ses composantes ontologiques.

          1. Avatar de Garorock
            Garorock

            Nous n’avons pas inventé les avions, nous avons mis du kérozène dans le cul des oiseaux.
            Si on avait pas trouvé du pétrole, y’aurait encore des gogos pour se jeter du haut de la tour Eiffel en agitant les bras…
            Mais avec les avions, nous avons commencé par des hélices avant de passer aux réacteurs…

            1. Avatar de CloClo
              CloClo

              Plaît-il ? 🧐

  12. Avatar de proxy
    proxy

    Ce que nous sommes ?
    Il suffit d’écouter les infos, un génocide en cours mais tout le monde s’en fout , les médias attendent le nouveau pape, parlent du dernier brulot contre Mélenchon, relatent les derniers soubresauts de la macronie pour exister, bref, nous sommes complétement en dehors de tout ce qui est véritablement important : et c’est ce décalage qui v a occasionner le chaos futur.
    Et après on dira : oui, c’est vrai, on a merdé.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Non, tout le monde ne s’en fout pas. Mais nous sommes désarmés : privés hélas d’un moyen quelconque de nous y opposer.

      1. Avatar de proxy
        proxy

        « privés hélas d’un moyen quelconque de nous y opposer. »
        Mais si, les moyens ne manquent pas, le minimum serait par exemple de sanctionner Israël comme on le fait contre la Russie, stopper tout échange avec ce pays comme on l’avait fait avec l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid, mais là, il ne se passe rien, on laisse faire et on ferme les yeux en ne parlant que de choses qui sont sans rapport avec l’épuration ethnique de masse qui se déroule , le plus grave c’est que l’on ne mesure pas les conséquences du décalage qui se creuse entre nous, les complices de ce génocide , et le reste de la planète qui elle, comprend qui nous sommes en vérité.

        1. Avatar de CloClo
          CloClo

          C’est quoi ce « nous » ? Tu es complice proxy ? Moi pas une seule seconde. C’est quoi ces amalgames et cette essentialisation ?

          1. Avatar de proxy
            proxy

            CloClo,
            «  »C’est quoi ce « nous » ? » »
            Le monde occidental au sens large, bien sûr, dirigeants et médias, pas des lecteurs de ce blog en particulier qui n’ont pas malheureusement le pouvoir d’arrêter cette folie meurtrière.

  13. Avatar de PHILGILL
    PHILGILL

    @Christophe C

    « Ce rituel, empreint de symbolisme, marque un passage, une reconnaissance d’identité. Et en y repensant, je me demande si, d’une certaine manière, nous ne faisons pas la même chose avec les technologies émergentes. »

    Wow !

    Si le baptême est un rite de passage, et si grâce à lui, nous vivons une renaissance, une « remontée » à la vie ; alors j’ai une question à vous poser. Car en évoquant le baptême de l’IA, vous effleurez un sujet primordial, celui de la Transmission.
    Voici ma question : Pourquoi Dieu a-t-il envoyé son fils sur la terre au lieu de venir lui-même ?
    Dit autrement, pourquoi a-t-il délégué, transmis, confié à son fils unique, la lourde tâche de sauver le monde ?

    Vous ajoutez à la fin de votre texte : « Et peut-être qu’en explorant ce que l’IA pourrait devenir, nous cherchons aussi à mieux comprendre ce que nous sommes. »

    Déléguer à notre tour à une entité (AI), une étape nécessaire pour que, par elle, nous soyons un ?
    Dit autrement, quelle lourde tâche allons-nous transmettre à ce nouvel Agent Intelligent ?

    1. Avatar de otromeros
      otromeros

       » Dit autrement, quelle lourde tâche allons-nous transmettre à ce nouvel Agent Intelligent ? « 

      ???…
      https://www.dailymotion.com/video/x9j3qcs

        1. Avatar de Paul Jorion

          Zut ! ils étaient passés avant moi !

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