Vous avez sûrement vu cette tragédie au Texas : des vacanciers emportés — plus d’une centaine — par une flash flood, une crue-éclair de la rivière Guadalupe.
Parmi les morts, de nombreux enfants. La raison : une concentration de camps de vacances le long de la rivière, et une multitude de cabanons installés en zone inondable. (Non ! Bien sûr, ces choses-là n’arrivent pas en France !). Voyez en haut l’image que j’ai recopiée du Washington Post.
Les histoires atroces abondent. Comme celle de ce père qui voit passer, emportés par les flots en furie, des chalets s’entrechoquant — et sait que deux de ses filles, 8 et 12 ans, sont dans l’un d’eux. Elles ont eu le temps d’envoyer un texto à leurs parents : « Je vous aime ! ». Leurs corps ont été retrouvés.
De quoi parle-t-on à ce propos ? De la fiabilité des prévisions météo, de la rapidité des systèmes d’alerte, du fait que la zone de la catastrophe s’appelle géographiquement « Flash Flood Alley » — l’allée des crues-éclair — et qu’il est un peu facile, aujourd’hui, de tomber des nues. On rappelle aussi que Trump a sabré les budgets des services météorologiques, des équipes de secours rapide, etc.
Tout cela est vrai. Mais ce n’est pas l’essentiel.
L’essentiel, c’est qu’au moment de l’alerte, on parle d’une crue probable de 6 pouces, soit 15 cm, ce qui est dans la norme pour ce type de phénomène dans la région. Or ce qui se produira, en réalité, c’est une montée des eaux de 8 mètres en 45 minutes à l’endroit où les vacanciers seront emportés — avec un pic à 10,5 mètres à certains endroits.
8 mètres, comparés à 15 cm, c’est 53 fois plus. Et c’est cela, l’essentiel.
D’où vient ce « 53 fois plus » d’eau ? Du réchauffement climatique : des nuages saturés de vapeur, des précipitations extrêmes. Est-ce qu’on en parle ? Oui — moi, ici, et sans doute d’autres, ici ou là. Mais pas en une des journaux, pas dans les reportages à la télé.
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