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4 réponses à “Un don au blog : pourquoi ?

  1. Avatar de Khanard
    Khanard

    bonjour à toutes et à tous !

    en cette heure funeste où certains perdent la liberté….😉

    https://youtu.be/WhYaz-h29hM

    Je ne sais pas ce que vous en pensez mais il y a du Catherine Ribeiro dans cette interprète .

    Bonne journée à toutes et à tous !

  2. Avatar de pierre guillemot
    pierre guillemot

    Le mieux est de faire comme ce que les jeunes filles séduisantes en gilet vert (ou d’une autre couleur, celui de la dernière qui m’a abordé était rose) essaient de vendre aux passants de bonne mine : la joie de donner chaque mois à une bonne oeuvre par virement bancaire périodique une somme raisonnable. Par Paypal c’est possible, et chaque mois la machine émet un message pour m’annoncer qu’elle a fait fonctionner le mécanisme au bénéfice de quelqu’un dont j’exploite l’esprit pour mon enrichissement intellectuel ; en lisant le message j’éprouve une douce émotion.

  3. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Est-ce qu’un don en « nature » compte ?

    « Triomphe à venir de la Vérité ?

    « La vérité triomphera », prophétisa un usurpateur d’identité. Un vœu, une menace, ou l’ultime slogan d’un homme qui avait fait des récits son champ de bataille ? Aujourd’hui, les murs de la prison ont remplacé le marbre de l’Élysée, et une question vertigineuse se pose : laquelle de ses vérités espérait-il donc voir triompher ?

    La réponse se niche peut-être dans le choix de ses lectures carcérales. Une biographie de Jésus, d’une part, et Le Comte de Monte-Cristo, de l’autre, seront au chevet du matricule de N. Sarkozy. Deux archétypes du martyr et de la vengeance, de la vérité révélée et de la vérité instrumentalisée. Jésus, qui est la Vérité selon l’Évangile, face à Edmond Dantès, forgeron de sa propre vérité par une machination aussi patiente que spectaculaire. L’ancien président, en lisant ces deux œuvres en miroir, semble osciller entre la posture du juste incompris et celle du stratège qui prépare sa revanche, entre la vérité comme essence et la vérité comme construction.

    C’est ici que l’ouvrage de l’anthropologue Paul Jorion, Comment la vérité et la réalité furent inventées, jette une lumière crue sur ce théâtre judiciaire. P. Jorion nous rappelle que la « vérité » n’est pas une entité métaphysique tombée du ciel, mais une invention humaine, un accord social contingent, un régime de croyance qui légitime le pouvoir. Le pouvoir, justement, c’était son élément, avant que l’usurpation de l’identité « Paul Bismuth » ne devienne plus qu’un pseudonyme pratique ; il était la preuve vivante que la réalité est négociable. Pour l’homme d’État, la « vérité » était un récit à imposer, une version des faits qui devait, par la force de l’autorité et de la communication, devenir la réalité dominante. Une « réalité alternative » trumpiste, avant l’heure ?

    Pourtant, le régime de vérité du pouvoir s’est heurté à un autre régime, plus ancien et plus tatillon : celui de la preuve judiciaire. Les juges, les wiretaps, les relevés bancaires et les témoignages ont patiemment construit une réalité factuelle qui a résisté au récit officiel. La « vérité » d’un Paul Bismuth d’occasion, celle des circuits financiers opaques et des valises de billets, a été rattrapée par la « réalité » des dossiers d’instruction.

    Mais dans l’intervalle, entre le verdict et l’incarcération, un dernier acte symbolique s’est joué. Une visite à l’Élysée, quelques jours seulement avant l’écrou. Un au revoir protocolaire au plus haut niveau de l’État, un ultime bain dans les ors de la République pour celui qui allait devenir « le » matricule. Cet adieu chuchoté dans les salons du pouvoir contraste violemment – en ces temps disruptés où plane l’ombre de dissolutions incomprises et de déficits suspects – avec l’anonymat cellulaire à venir. Il dessine les contours d’une « justice de classe », où la chute elle-même est aménagée, adoucie par les égards dus à l’ancien statut. Président un jour, président toujours ?

    Cette impression est renforcée par la déclaration pour le moins surprenante du Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, annonçant dans les médias de masse qu’il rendrait visite à Nicolas Sarkozy en prison « en tant que ministre de la Justice ». Cette promesse publique d’une visite ministérielle à un détenu spécifique, avant même qu’il n’ait passé sa première nuit en cellule, semble valider la thèse de Jorion : la séparation réelle des pouvoirs exécutif et judiciaire n’est pas une, mais « alternative » (comme le Chat de Schrödinger). Il y a la réalité du droit, qui envoie un condamné en prison, et il y a la réalité du pouvoir, qui s’arrange pour que le matricule X conserve, dans l’ombre des cachots, une ligne directe avec le ministre. C’est la vérité de l’institution judiciaire contre la vérité des réseaux, de la démocratie d’opinion et des loyautés politiques.

    Ainsi, le triomphe n’a pas eu la forme escomptée. Ce n’est pas la Vérité avec un V majestueux qui a gagné, mais une vérité minuscule, procédurière et irréfutable. C’est la victoire de la réalité des comptes sur la vérité des discours – si seulement il en pouvait être de même au niveau du vote du budget de l’Etat. En refermant Le Comte de Monte-Cristo, l’ancien président doit faire un constat amer : Edmond Dantès est sorti de son cachot pour écrire lui-même sa loi et son destin. Lui, est entré dans une cellule, certes, mais en sachant que le ministre en charge des prisons lui rendrait une visite de courtoisie.

    La vérité a triomphé, en effet, mais de manière si ambiguë qu’elle laisse intacte la question centrale : la justice peut-elle vraiment être la même pour tous, quand les uns descendent du perron de l’Élysée pour aller en prison, et ce avec un délai de grâce, tandis que d’autres n’ont même pas de perron à quitter, une escorte s’assurant de leur incarcération immédiate ?

    https://www.sudouest.fr/ile-de-france/paris/incarceration-de-nicolas-sarkozy-combien-de-temps-va-t-il-rester-en-prison-26414353.php« 

    1. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      Une autre version plus satirique de deux des trois derniers paragraphes, est possible comme suit :

       » ….. Cette impression est renforcée par la déclaration pour le moins surprenante du Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, annonçant dans les médias de masse qu’il rendrait visite à Nicolas Sarkozy en prison « en tant que ministre de la Justice ». Cette promesse publique d’une visite ministérielle à un détenu spécifique, à un « multirécidiviste », avant même qu’il n’ait passé sa première nuit en cellule, semble valider la thèse de Jorion : la séparation réelle des pouvoirs exécutif et judiciaire n’est pas une, mais « alternative » (comme le Chat de Schrödinger). Il y a la réalité du droit, qui envoie un condamné en prison, et il y a la réalité du pouvoir, qui s’arrange pour que le matricule X conserve, dans l’ombre des cachots, une ligne directe avec le ministre. C’est la vérité de l’institution judiciaire contre la vérité des réseaux, de la démocratie d’opinion et des loyautés politiques.

      Ainsi, le triomphe n’a pas eu la forme escomptée. Ce n’est pas la Vérité avec un V majestueux qui a gagné, mais une vérité minuscule, procédurière et irréfutable. C’est la victoire de la réalité des comptes sur la vérité des discours – si seulement il en pouvait être de même au niveau du vote du budget de l’Etat. En refermant Le Comte de Monte-Cristo, le « petit Napoléon » doit faire un constat amer : Edmond Dantès est sorti de son cachot pour écrire lui-même sa loi et son destin. Lui, est entré dans une cellule, certes, mais en sachant que le ministre en charge des prisons lui rendrait une visite de courtoisie. ….. »

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