
Illustration par ChatGPT
GENESIS : l’émergence comme attracteur calculable
On parle souvent d’émergence comme d’un phénomène mystérieux : l’ordre surgirait “spontanément”, par un enchevêtrement imprévisible de micro-événements.
Cette vision est séduisante, mais elle laisse l’essentiel dans l’ombre : pourquoi certaines formes émergent-elles pour persister, tandis que d’autres n’apparaissent que pour bientôt se dissiper ?
La définition B de GENESIS affirme ceci : l’émergence n’est pas un phénomène dû au hasard, mais un attracteur calculable.
Un système dynamique peut être représenté comme un paysage.
Dans les vallées profondes, un état est stable : s’il en sort, il y revient.
Sur les crêtes, il oscille, hésite, se réorganise.
Dans les hauts plateaux, il s’égare ou s’évapore.
GENESIS propose une nouvelle manière de dessiner ce paysage : non pas en fonction d’une seule variable (l’énergie, l’entropie, la distance à l’équilibre…), mais comme le résultat de deux gradients simultanés :
- C₁, la descente énergétique,
- C₂, la montée en cohérence informationnelle.
Lorsqu’on superpose ces deux surfaces, on obtient une carte où certains points – rares mais cruciaux – satisfont les deux gradients à la fois : ce sont des creux “doubles”, des attracteurs hybrides : des lieux où la dissipation est minimale et où la cohérence interne est maximale.
GENESIS affirme que là, et seulement là, surgissent les formes émergentes susceptibles de tenir dans la durée.
Ce n’est plus l’émergence magique, ni l’auto-organisation “du fait de la complexité”, c’est un point stable au sens strict, un lieu où le système peut s’inscrire durablement.
Et ce point est calculable, parce que C₁ et C₂ sont, eux, mesurables :
- C₁ par la tension énergétique : dérivées locales, gradients, flux.
- C₂ par la cohérence interne : compression, recouvrement, mutualité structurelle.
L’émergence devient alors une solution, non un accident.
Elle apparaît lorsque le système trouve une configuration qui optimise simultanément une contrainte descendante et une contrainte ascendante – ce qui définit un attracteur d’un genre particulier : un attracteur de cohérence énergétique.
Cette rencontre entre une contrainte descendante et une contrainte ascendante, c’est celle que j’ai cru repérer dans ma théorie holographique de la conscience par résonance à flux croisés (CFRT) : la conscience comme émergence au point de rencontre d’un flux de mémoire descendant (la réminiscence) et d’un flux de mémoire ascendant (la constitution du souvenir).
Dans un diagramme de phase, on voit très nettement quatre régimes :
- basse énergie, faible cohérence → inertie
- haute cohérence, mauvaise énergie → instabilité explosive
- bonne énergie, mauvaise cohérence → structures molles et éphémères
- C₁ ∩ C₂ → organisation durable
Le quatrième régime est le cœur de GENESIS.
Ce paysage permet des prédictions : il est possible d’anticiper l’apparition, la persistance, ou la disparition d’une forme émergente. Ce n’est plus seulement descriptif : c’est un outil.
Dans des systèmes biologiques, cognitifs, linguistiques ou computationnels, on peut pointer exactement la zone où une unité stable va apparaître.
L’émergence cesse d’être un mystère : elle est devenue un attracteur identifiable.
(à suivre…)
GENESIS Définition A. La loi minimale : un principe à double contrainte
GENESIS Définition B. L’émergence comme attracteur calculable
GENESIS Définition C. Une théorie réflexive générant sa propre preuve
GENESIS Définition D. : L’émergence du symbolique à partir d’un réseau non-symbolique
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