L’ORGUE DE BARBARIE

Mais ! qu’est-ce que j’entends ? Un orgue de barbarie ! Dans ma rue ici à Bruxelles !

Et je suis repris de la même fébrilité qu’il y a si longtemps : vite, vite, des pièces ! du papier journal ! Non, le papier journal ne sera pas nécessaire : j’habite aujourd’hui au rez-de-chaussée !

Parce que remonte ainsi des profondeurs de la petite enfance, la mémoire de la jouissance sans borne qui accompagne le geste de lancer de la fenêtre de l’appartement au cinquième étage, des pièces de monnaie au joueur d’orgue de barbarie, que l’on a entendu et que l’on aperçoit là maintenant, au milieu de la rue.

Emballer la pièce dans du papier journal au cas où l’on raterait son coup et qu’elle tombe sur le toit d’une voiture (occurrence à la probabilité encore faible à l’époque, en raison de la rareté bienheureuse des automobiles rangées le long du trottoir). Enfin la lancer à bonne distance, tenu à bout de bras par une mère complice dans l’ouverture vertigineuse de la fenêtre ! Si Papa savait qu’on fait ça pendant qu’il est au bureau, il nous tuerait tous !

L’orgue de barbarie : le sport extrême quand on a cinq ans !

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