À propos du paysage politique français avant 2017, par Michel Leis

Billet invité.

Notre représentation du débat politique s’appuie sur la terminologie « droite » et « gauche » qui remonte à l’Assemblée constituante de 1789 : les députés favorables à la prééminence du pouvoir royal sur le législatif vont prendre place à droite de l’hémicycle, tandis que les députés favorables à la prééminence du législatif (pas de droit de veto du Roi) s’installent à gauche. Dans les assemblées qui se succèdent [i], cette répartition se superpose aux visions politiques: les Enragés ou Hébertistes à l’extrême gauche, les Girondins et Modérés qui représentent les intérêts de la bourgeoisie à droite, en passant par les Jacobins à la pratique plus radicale que la doctrine. Mais que faire de cette distinction quand des partis qui siègent aujourd’hui à la gauche de l’Assemblée nationale portent des politiques traditionnellement associées à la droite ?

La couleur politique est souvent définie par la nature des propositions ou en référence à un système de valeurs. Pourtant, la remise en cause de la protection sociale par la religion féroce n’est pas conservatrice au sens strict du terme, avec la montée de la violence, la sécurité devient un thème transversal à la gauche et la droite. Des pays se réclamant du communisme ont eu recours à la violence pour éviter tout changement et garantir l’ordre. La percée de l’extrême droite pose d’autres questions : quels points communs entre la droite populiste et des partis qui se placent ouvertement dans la continuité du fascisme ?

Si les valeurs associées à la gauche ou à la droite ont des significations relatives dans le temps, si les programmes proposés ne permettent plus de faire des choix éclairés lors des élections, comment s’orienter dans le débat politique ? Les partis de pouvoir invoquent des marges de manœuvre limitées pour définir ce qui est faisable ou non, la position du curseur politique serait affaire de circonstances, la continuité entre les valeurs de gauche et de droite (hors les extrêmes) primerait sur les différences. Des médias titrent à intervalle régulier sur la fin d’un débat gauche / droite, est-ce à dire que cette distinction n’est plus pertinente ?

Pour mettre en lumière les différences au-delà des politiques menées ou des mesures proposées, il faut se tourner vers une définition plus large de la politique : le fonctionnement, l’organisation, et le mode de décision propre à une communauté d’individus. Deux dimensions sont à considérer. La première, ce sont les relations qui s’établissent ou non entre les personnes, en fonction des affinités ou des préjugés de chacun. Ces rapports non hiérarchisés entre les individus sont parfois un mode d’organisation pour de petites communautés où chacun peut faire entendre sa voix dans le processus de décision. L’autre dimension est verticale, c’est la hiérarchie sociale issue du partage inégalitaire du pouvoir et du patrimoine. Elle se fonde sur un cadre formel (la constitution, la loi, les règlements, les contrats…) et informel (les rapports de force, le consentement…). On peut le déplorer, force est de constater que la hiérarchie sociale semble être un élément permanent dans l’organisation de vastes communautés.

L’Ancien Régime garantissait une hiérarchie fondée sur les statuts [ii]. Richesse et pouvoir se confondaient souvent, la rente foncière restait prédominante, même si une classe bourgeoise de plus en plus entreprenante a prospéré à l’ombre de l’arbitraire monarchique. Les révolutions politiques et industrielles du 19e Siècle changent en profondeur la relation entre pouvoir et économie. La bourgeoisie veut garantir sa prospérité, elle revendique un traitement qui ne soit plus fondé sur le statut [iii] et une part du pouvoir politique. Une fraction de l’aristocratie s’investit dans la révolution industrielle ou fait alliance avec une bourgeoisie autrefois méprisée. Le développement d’une classe moyenne à cette époque ne doit pas faire illusion, les conditions de vie pour l’immense majorité de la population restent celles de la misère. L’ère du Capital et des Empires [iv] accélère l’accumulation des richesses, les inégalités de revenus et de patrimoine sont à des niveaux sans précédent à la fin du 19° siècle [v].

Avec les bouleversements du 19e Siècle, les individus pèsent pourtant d’un poids croissant dans le jeu politique et dans un processus de production loin d’être entièrement automatisé. De nouveaux enjeux apparaissent. Pour le pouvoir en place, il faut assurer la stabilité, sa reconduction lors des élections [vi] et la sécurité [vii] extérieure. Pour le capital, il faut pérenniser l’accumulation et la concentration du patrimoine.

Les élites politiques et économiques ont besoin d’un récit fondateur qui justifie la permanence d’une hiérarchie sociale forte. Une narration émerge, qui utilise des réussites individuelles promues au rang de modèle et l’extension au plan social des écrits de Charles Darwin : la combinaison de l’esprit d’entreprise, de la compétence et du travail permet à chacun de se faire une place dans une compétition ouverte, pourvu qu’il sache tirer le meilleur parti de ces qualités. La poursuite des intérêts individuels profite à tous, grâce au marché qui oriente la production vers la plus forte demande. Cette narration porte en elle des enjeux forts : il faut un minimum de mobilité sociale, les conditions de vie doivent s’améliorer, faute de voir le récit s’épuiser dans le temps ou prendre le risque d’une remise en cause violente. Ces deux conditions sont loin d’être remplies, des discours alternatifs vont s’attaquer au récit dominant.

D’un côté, le capitalisme génère des inégalités insupportables, la hiérarchie sociale reflète les rapports de force entre classes. Pour le Communisme, il faut abattre la hiérarchie sociale existante pour construire une société égalitaire, l’État est voué à dépérir dans un monde sans classe, après une période de dictature, étape inévitable pour abattre la bourgeoisie. Pour le socialisme utopique, cela passe par des communautés idéales, la hiérarchie doit disparaître au profit d’un mode de décision direct où chaque membre de la collectivité a son mot à dire.

À l’opposé, un autre discours prend forme. Une hiérarchie absolue s’impose à tous à partir d’un texte fondateur ou d’une idéologie : certains individus ou groupes sont supérieurs aux autres, en fonction de critères raciaux, religieux ou ethno-culturels. Cette hiérarchie absolue doit occuper tout l’espace politique avec un chef incontesté et une organisation unique. La violence est intrinsèque à ce discours, des millions de morts en témoignent au 20e Siècle.

Ces trois récits ont structuré le discours politique durant le long 19e et le court 20° siècle [viii] avec de nombreuses variantes. Le court 20e Siècle s’achève avec l’effondrement des restes d’un modèle alternatif et la percée du discours libéral. La prospérité économique prend une place centrale de l’action politique. Les partis traditionnels font comme si le récit qui justifiait la hiérarchie sociale par les qualités propres aux individus s’était imposé à tous, comme si l’enjeu du politique ne pouvait plus être posé qu’en termes sociétaux.

Est-ce à dire que la hiérarchie sociale n’est plus un enjeu en ce début de 21e siècle ? Bien au contraire ! Les inégalités de revenus et de richesse progressent à un rythme vertigineux. Le pouvoir se concentre aux mains d‘une technocratie sous influence. L’abstention, le retour de l’extrême droite et l’émergence de mouvements de protestation montrent que le discours dominant sur la hiérarchie sociale s’épuise.

Si on considère que la question de la hiérarchie sociale reste centrale, de par sa permanence et les enjeux qu’elle porte, il faut identifier ce que nous en dit le politique. Deux questions sont essentielles en la matière. Le politique entend-il agir sur la hiérarchie sociale ? Quel caractère lui accorde-t-il ? Cette double problématique permet de sortir d’une représentation linéaire, le tableau qui suit tente une classification par rapport à ces deux questions.

Action sur la hiérarchie sociale

Changer

Corriger

Amortir

Accepter

Conforter

Imposer

Caractère attribué à la hiérarchie sociale

Sans objet

Une partie de la gauche radicale

Hiérarchie évolutive

Social-Démocratie de pouvoir

Libérale

Hiérarchie exclusive

Droite populiste & nationaliste

Hiérarchie des rapports de force

Gauche de la gauche / Social-Démocratie des origines

La religion féroce

Hiérarchie absolue

 Gauche radicale se réclamant du communisme

Libertarisme

Fascisme /

Fondamentalisme religieux à visée politique

Quelle action sur la hiérarchie sociale :

  • Ø Changer : il faut s’attaquer à ce qui fonde la hiérarchie sociale : la propriété privée, le mode de décision… C’est une rupture avec le mode de fonctionnement actuel. L’objectif politique a une valeur absolue.
  • Ø Corriger : La distribution du pouvoir et des richesses doit rester dans des limites acceptables pour la société. Il faut poser des contraintes aux processus de concentration de la richesse, créer des mécanismes de redistribution, rééquilibrer les rapports de force, garantir l’égalité des chances… Le mode dominant d’accumulation n’est pas remis en cause, l’objectif politique prime sur l’économique.
  • Ø Amortir : les risques et les disparités sont inhérents à toute hiérarchie sociale, leurs effets doivent être amortis par des mécanismes redistributifs permanents (la santé…) ou assurantiels (le chômage…), les chances de chacun doivent être garanties. Le politique et l’économique doivent coopérer.
  • Ø Accepter : le pouvoir doit assurer ses fonctions régaliennes et garantir le caractère ouvert de la compétition : libre échange et éducation des citoyens. L’économique prime sur le politique.
  • Ø Conforter : la hiérarchie sociale est faussée. Une trop grande ouverture minimise les chances de chacun ou menace les positions acquises. Une autre variante nous explique que les efforts individuels ne sont pas rémunérés à leur juste valeur. Le pouvoir doit garantir la hiérarchie sociale.
  • Ø Imposer : la hiérarchie résulte d’une idéologie ou d’un texte fondateur dont la valeur est absolue. La hiérarchie sociale résulte de l‘adhésion sans réserve des individus aux écrits et à ceux qui les portent. Cette hiérarchie doit être imposée à tous les individus par tous les moyens.

Quel caractère attribuer à la hiérarchie sociale :

  • Ø Sans objet : dans une société égalitaire, il ne doit pas exister une hiérarchie entre les individus.
  • Ø Évolutive : c’est le reflet du récit fondateur, la hiérarchie est perpétuellement remise en question par les individus qui entreprennent et savent s’adapter.
  • Ø Exclusive : la hiérarchie sociale s’applique à un cadre délimité par des critères : nationalité, origine, ethno-culturels.
  • Ø Elle reflète les rapports de force : la capacité d’un groupe à imposer en tant que telles des conditions qui lui sont favorables, l’appartenance au groupe est un élément prédéterminant de la position de chacun dans la hiérarchie sociale.
  • Ø Absolue : elle ne peut être transgressée.

Ce tableau ne prétend pas donner une vision exhaustive du paysage politique français, il identifie des courants de pensée par rapport à une problématique considérée comme centrale. Il met en valeur les différences plutôt que les convergences, la continuité qui est facile à concevoir quand on est dans une représentation linéaire de la politique est beaucoup moins naturelle dans un espace à deux dimensions. Il permet de s’abstraire d’une définition par la nature des mesures politiques ou par des valeurs dont la signification est variable dans le temps. Enfin, il pose en des termes différents les questions qui agitent le monde politique depuis déjà quelques années, comme la montée de la droite populiste et nationaliste, la résilience des partis de la religion féroce, l’échec de la stratégie du PS ou la difficulté qu’éprouve la gauche de la gauche à se faire une place dans le paysage politique.

L’enjeu dans un processus démocratique, c’est la pertinence du message politique par rapport aux attentes des électeurs. La qualité d’un programme ou sa faisabilité ne sont pas les seuls paramètres, il doit résonner avec le quotidien, faute de quoi il apparaît comme un catalogue de mesures déconnectées du réel. À première vue, cette réflexion sur le monde politique paraît éloignée des préoccupations exprimées par les Français. C’est probablement vrai si on positionne la hiérarchie sociale comme un enjeu global, tout change si on inverse les perspectives : chacun perçoit sa position comme un enjeu majeur : est-elle stable, menacée ? Le souhait paradoxal de bien des individus pourrait être, non pas la remise en cause de cette hiérarchie, mais bien son maintien.

Pour une immense majorité des Français, la position dans la hiérarchie sociale est un combat quotidien. En amont, vis-à-vis d’un travail de plus en plus rare, qui s’exerce dans des conditions toujours plus précaires et difficiles. En aval, pour boucler des fins de mois mises à mal par la montée des dépenses pré-engagées. Projeter un statut au travers de la norme de consommation nécessite des arbitrages toujours plus problématiques. Ce serait pourtant une illusion de croire que ces difficultés croissantes sont synonymes d’une remise en cause radicale. La hiérarchie sociale est totalement intégrée par l’immense majorité des individus, elle est un point de repère, le produit d’une histoire collective et individuelle, à la fois acquis et point de départ pour la génération suivante.

Au-delà des slogans, la droite populiste a un discours sous-jacent fort sur la hiérarchie sociale : celle-ci n’est pas remise en cause, mais bien au contraire confortée. Elle doit être exclusive, limitée aux Français qui la méritent, son champ d’application doit se limiter au territoire national. Les efforts entrepris pour atteindre la position qu’on occupe sont reconnus. Ceux qui sont aujourd’hui « hors-jeu » peuvent espérer revenir dans une hiérarchie excluant des « compétiteurs » potentiels et des « éléments perturbateurs ». La force de ce discours, c’est de prolonger les histoires individuelles, c’est de pouvoir séduire aussi bien le rentier retraité sur la Côte d’Azur que l’ouvrier au chômage… De plus il n’y a pas de sacrifices exigés pour rétablir une hiérarchie sociale où chacun espère conforter sa place. L’exclusion des « autres » ne concerne pas a priori les électeurs de la droite populiste.

La droite de pouvoir est l’expression locale de la « religion féroce ». Elle tient depuis toujours le même discours sur la hiérarchie sociale : au sommet se trouvent les entrepreneurs et les créateurs de richesse. Il faut les soutenir chaque fois que cela est possible, en retranscrivant les rapports de force dans les lois, ou en s’appuyant sur les institutions européennes. La droite de pouvoir a toute légitimité pour tenir ce discours, une hiérarchie sociale forte est depuis toujours son fonds de commerce. Cela explique à mon sens sa résilience malgré l’accumulation des échecs : elle est en phase avec le souhait de maintien de l’ordre existant. Ce discours séduit des citoyens qui imaginent qu’il est plus réaliste que les alternatives hasardeuses des droites populistes. Sur le fond, les attentes sont les mêmes.

Le problème de la Social-Démocratie de pouvoir dont l’ultime représentant serait le PS est qu’il fait le grand écart. D’un côté, elle s’est convertie aux discours de la « religion féroce » et en cela, elle n’est pas différente de la droite de pouvoir. De l’autre, les contraintes budgétaires se multiplient, amortir les effets d’une hiérarchie sociale de plus en plus pesante est hors de portée : les mécanismes redistributifs sont remis en cause tous les jours, pour changer la donne, il faudrait remettre en cause les dogmes de la « religion féroce ». N’ayant plus les moyens d’une politique sociale et aucune légitimité pour tenir un discours de confortement de la hiérarchie sociale, son espace politique ne peut aller qu’en se réduisant.

Reste la désespérante question de l’autre partie de l’échiquier politique.

La progression des droites en France et un peu partout en Europe montre que malgré les inégalités, il est difficile de faire table rase de quelque chose d’aussi prégnant dans la société que la hiérarchie sociale. À cela, il faut ajouter les échecs des régimes communistes, seules tentatives à grande échelle de renversement de l’ordre existant et qui sont gravées dans la mémoire collective. Nuit Debout serait aujourd’hui le représentant le plus dynamique de ce courant qui souhaite bouleverser la hiérarchie sociale. On peut s’enthousiasmer sur les espaces de débats ouverts, leur mode de fonctionnement non hiérarchisé, évoquer la remise en cause radicale de ce qui fonde l’ordre établi : droit de propriété et démocratie indirecte, un tel programme ne réunira pas une majorité électorale dans le contexte actuel. N’en déplaise aux tenants des utopies, la mise à bas d’une hiérarchie sociale ne peut venir que d’une révolution ou d’un effondrement, pas d’un processus électoral. Ce type de mouvement s’assimile à un acte de résistance, dont le mieux que l’on peut espérer est un réveil de la conscience politique et une prise en compte par le pouvoir du fait que les rapports de force actuels ne sont pas un acquis.

S’il existe un espace où peuvent se développer une candidature et un programme alternatif, c’est bien à la gauche de la gauche. Corriger une hiérarchie sociale qui dysfonctionne au-delà de toutes limites est une proposition pertinente, plus encore aujourd’hui qu’il y a cinq ans où le PS pouvait faire encore illusion. D’aucuns diront que c’est sauver un système à l’agonie, d’autres (dont je fais partie) pensent qu’il faut penser le voyage et non la destination, prendre la route vers une société plus juste serait déjà une étape et un progrès important. Pourtant, si l’on regarde les résultats électoraux de ces dernières années, l’encéphalogramme est désespérément plat, jamais cette composante de la politique française n’a dépassé les 15 %, toutes tendances confondues. Où est le problème ?

On peut invoquer les spécificités françaises (l’érosion plutôt que l’effondrement), l’espace occupé dans les médias par les partis de pouvoir ou la religion féroce, cela n’explique pas tout. Pour réunir l’adhésion des électeurs, il faut pouvoir tenir un discours cohérent, en phase avec la société et dont la légitimité doit s’appuyer sur des personnalités crédibles. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Corriger n’est pas bouleverser. Il s’agit de rééquilibrer la balance des rapports de force, de partager le travail, de se donner les moyens de créer une réelle égalité des chances : à long terme, c’est la meilleure garantie de survie que l’on puisse offrir au 99 %.

Les hommes politiques qui essayent de s’approprier ce discours aujourd’hui continuent pourtant à utiliser un vocabulaire et des slogans d’une autre époque, entretenant chez les citoyens l’illusion que la gauche de la gauche n’est qu’un nouvel avatar des partis communistes d’antan. Ils sont aussi marqués par l’histoire conflictuelle de la gauche qui a multiplié à l’envi les débats entre courants concurrents, avec deux conséquences contradictoires : d’un côté des discussions sans fin pour respecter la démocratie et qui n’aboutissent à rien, de l’autre, un refus constant des compromis, ce qui  rend impossible le ralliement à une bannière commune.

Cette situation illustre combien les aspirants candidats n’ont aucune conscience de l’espace politique ouvert, et aucune envie sérieuse de conquérir le pouvoir. Elle pose la question de la légitimité de ceux qui portent le discours de la gauche de la gauche. À la différence de l’extrême droite, la plupart des personnalités politiques qui occupent ce terrain ont une carrière longue et agitée, passant d’un parti à l’autre, se frottant à l’occasion au pouvoir. Pour tenir un discours crédible, il faut être hors parti et présenter un profil de compétence reconnu qui légitimerait le discours auprès du public. Piketty a le profil parfait pour ça, et si ce n’est lui c’est donc son frère, hors parti lui aussi et avec des compétences reconnues, encore faut-il qu’il se manifeste.

Ce constat un peu désespérant est fait dans l’instant. Le propre des situations de crise, c’est la volatilité de l’opinion et des retournements de situation rapide. Encore faut-il saisir les opportunités plutôt que de passer son temps à se tirer une balle dans le pied.

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[i] L’Assemblée nationale législative qui siège à partir du 1er octobre 1791, la Convention à partir du 5 octobre 1792.

[ii] Juste avant la Révolution française : la Noblesse, le Clergé, le Tiers État

[iii] N’est-ce pas le sens premier de l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ».

[iv] E. Hobsbawm, L’ère du Capital & L’ère des Empires, Paris, Fayard, 1989 (pour la traduction française). Il s’agit des deuxièmes et troisièmes tomes de l’histoire du long 19e Siècle.

[v] Cf. T. Piketty, Le Capital au XXI° Siècle, Paris, le Seuil, 2014.

[vi] Le véritable suffrage universel, sans distinction de sexe, d’éducation et de revenu n’apparaît qu’au 20° Siècle.

[vii] Le passage d’armées de professionnelles et de mercenaires sous l’ancien régime à une armée de conscription pour défendre le pays est l’un des enjeux majeurs posés dès la Révolution française.

[viii] Pour reprendre la terminologie d’E. Hobsbawm, ibid.

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