Le danger des demi-vérités en période de crise
Supposons que le gouvernement s’occupe activement des intérêts de la population en ce moment-même. Si c’est le cas – et on le souhaite ardemment – pour que leurs actions réussissent, il faut que celles-ci bénéficient d’un certain effet de surprise le jour où elle seront effectivement mise en application. Et ceci pour ne pas être déjouées par anticipation par ceux qui sauraient comment prendre ces nouvelles mesures à contrepied en vue d’un gain personnel.
C’est pourquoi les autorités s’expliquent le moins possible quant à leurs prochains gestes et quand elles ne peuvent faire autrement – parce que l’inquiétude grandirait sinon de manière incontrôlable – leurs explications sont formulées en termes à ce point sibyllins qu’il est impossible de savoir – même pour les experts – de quoi il retourne exactement. Mais à défaut de contenu, on travaille la forme : les communiqués respirent la confiance et répètent avec affabilité que les dossiers sont entre les meilleurs mains.
La tâche n’en est pas aisée pour autant, car ceux qui expliquent que tout va bientôt rentrer dans l’ordre sont aussi ceux qui détenaient déjà les rênes du pouvoir alors que la situation se dégradait de la manière que l’on sait. Ce furent d’ailleurs eux également qui répétèrent aux premiers temps de la crise, et avec une sincérité dont il serait difficile de douter aujourd’hui, qu’elle était de faible ampleur et se terminerait incessamment.
Le capital de confiance dont disposent les autorités s’érode ainsi de jour en jour. Et quand elles offrent aujourd’hui leurs explications incomplètes, même si c’est pour l’excellent motif de l’effet de surprise sur lequel il faut pouvoir compter le jour venu, elles ne sont tout simplement pas crues. Le public qui les écoute est tiraillé entre deux interprétations possibles de leurs trop longs silences et de leurs demi-vérités : incompétence de leur part ou malveillance ? Les deux courants d’opinion se renforcent aujourd’hui, en Europe comme aux États–Unis et peut–être même en Asie.
Incompétence pour n’avoir rien vu venir, pour avoir ensuite sous-estimé la crise dans ses premières manifestations et, pour s’abstenir aujourd’hui de prendre les mesures radicales dont nul ne doute plus qu’elles doivent être mises en œuvre. Ou encore malveillance : tant d’incompétence dépasserait l’entendement, affirment certains, et il est plus économique d’imaginer alors que nos dirigeants et ceux qui les ont porté au pouvoir savent pertinemment où ils veulent en venir, à savoir asseoir encore davantage leur pouvoir.
La situation des autorités est dès lors intenable : ceux qui leur prêtent une certaine bonne volonté sont obligés de lire dans l’aggravation de la crise les signes grandissants de leur incompétence, alors qui ceux qui se méfiaient d’eux d’emblée voient se multiplier les signes révélateurs des très noirs desseins qu’ils leur prêtent. Seul un redressement rapide de la situation pourrait alors enrayer les doutes croissants quant à la légitimité de leur présence à la direction des affaires. Chaque jour qui passe contribue ainsi à miner un peu plus leur autorité. Et il n’est pas question ici de la France uniquement, mais de l’ensemble des nations
Nouriel Roubini expliquait le 21 février dans un entretien au Wall Street Journal qu’il faudrait encore attendre six mois avant que les autorités américaines ne finalisent la nationalisation du secteur bancaire. Si la mesure est indispensable, pourquoi ne pas l’appliquer aujourd’hui-même, l’interrogeait alors son interlocuteur ? Parce qu’il faudra six mois, répondait Roubini, pour que plus personne là n’ose prétendre être encore solvable – faisant ainsi allusion aux propos qui se veulent rassurants de Kenneth Lewis, le P-DG de Bank of America.
Il ne s’agit là que d’un exemple, mais six mois sont une éternité à l’échelle d’une crise de la gravité de celle que nous traversons en ce moment. Si ceux qui nous dirigent considèrent que des mesures drastiques s’imposeront tôt ou tard, il devient chaque jour plus impératif pour eux qu’ils cessent d’atermoyer : les circonstances atténuantes que leur accordent ceux qui les jugent simplement incompétents ne suffiront plus à les protéger contre la colère de ceux qui supposent que leur attentisme cache la mise en place par eux d’un ordre visant à asservir la population encore davantage.
48 réponses à “Le Monde – Économie, lundi 2 – mardi 3 mars”
Ce que vous rapportez des propos de Roubini prouve le manque de courage des politiques. Pourquoi manquent ils de courage? Parceque ce sont eux qui on fait les lois et organismes de crédits. Et les banques et autres les y ont poussés, en ont profité. L’incompétence est prouvée aussi car un bon père de famille sait jusqu’où s’endetter. Pas eux. Incompétence économique, législative et morale, le courage étant éminamment moral. Manque de courage face aux pressions? Un peu comme le manque de courage face aux horreurs des totalitarismes. Car c’est celà le problème, le totalitarisme des possédants. Et de leurs complices, leurs frères d’armes, les politiques. Incompétence ET collusions sont prouvés par les quelques phrases de Roubini. Le pouvoir judiciaire est encore à la botte des politiques dans nos sois-disant républiques. A quant un pouvoir judiciaire indépendant qui empêchera la présentation aux assemblées de projet de lois immoraux et contraire au simple bon sens?? Les deux axes de la révolution qui couve sont: réforme du droit de propriété aussi bien collective que individuelle; véritable indépendance du pouvoir judiciaire.
Merci pour vos articles et ceux de François Leclerc, des havres de bon sens.
Le systèmes de pompe que sont les banques et les assurances chapeauté par la finance risque de se désamorcer avant qu’une solution radicale ne soit prise. Ca c’est pour la partie montante du flux ! Pour la partie descendante dans sa partie haute, si on souhaite parfois se débarrasser des « riches » on risque surtout de se passer des personnes qui étaient capables de placer leur argent dans de l’investissement divers où là aussi il faut malgré tout certaines compétences et une certaine culture. Le naïf souhaite avoir de l’argent mais n’a pas le plus souvent pas la compétence pour le dépenser autrement que de façon voyante et peu productive et s’attache au coté clinquant et démonstratif de la richesse. Tant qu’il en a peu voire même un peu plus (ce qui est quand même souhaitable et nécessaire, mais pas toujours le cas) il est en effet tout à fait capable de participer au système mais au dessus , ni sa culture ni sa compétence ne le permettrait autrement que dans un système planifié qui a montré lui aussi son inefficacité principalement à cause de l’incompréhension de l’intérêt de l’individu dans un système trop conceptualisé.
Je tiens à préciser que je crois pour ma part que même si les « riches » ont une certaine culture et certains compétences d’autres seraient tout aussi capable de les apprendre mais là non plus je ne suis pas plus pour une oligarchie.
Dans tous ces systèmes il va falloir en inventer un, probablement plus juste où quand même le partage avec une part individuelle de l’intérêt sera associé à une réelle part de responsabilité et que cela reste au niveau de l’individu à taille humaine.
c’est vrai que l’on sent une certaine urgence arriver à tous les niveaux. Néanmoins, ici, en France et en crise, beaucoup vous dirons qu’ils n’en ressentent pas encore les effets négatifs, un peu seulement.
A Paul,
« …la colère de CEUX qui supposent que leur attentisme cache la mise en place par eux d’un ordre visant à asservir la population encore davantage. »
Qu’en pensez-vous vous même Paul?
Nous supposons de la compétence chez ceux qui sont en charge des affaires, chez nos politiques, chez nos décideurs de tout poil, chez nos experts, chez nos économistes,…la liste n’est pas exhaustive.
Supposons, … que nous supposions le contraire; Qui oserait par exemple, monter dans un car dont le conducteur n’aurait aucune compétence supposée de la conduite, Personne.
Qui oserait monter à bord d’un avion piloté par une chèvre, (supposer une chèvre incompétente pour ce genre de rôle parait évident)? Personne.
Nous supposons, encore et toujours, que ceux qui pilotent sont, un tant soit peu, compétents.
Imaginons que nous montions par ignorance dans le car conduit par un incompétent. Trés vite, nous rendant compte de la situation, nous devrons prendre une décision. Soit nous prenons la place du conducteur, pensant que nous pouvons faire un peu mieux, soit nous quittons le car, et laissons le conducteur à son triste sort, (la solution de rester et de s’en remettre à un Dieu, ne me parait que de peu d’efficacité).
Donc, jusqu’à présent, nous n’avons pas vraiment décidé, car il est moins aisé de juger des compétences nécessaires, (ou supposées ), pour faire face à la crise.
D’un autre côté, supposer que ces énormes « trous », ces faillites, et leurs conséquences, sont le fait de gens compétents, voire trés compétent, donne froid dans le dos.
Une dernière supposition, celle de la compétence abritant une volonté délibérée,…Cela me fait penser que le seul ouvrage humain visible de la lune est la grande muraille de Chine.
Incompétence ou malveillance ? Ou tout simplement l’impossibilité de toute classe dominante dans l’histoire de se remettre en cause radicalement ? Pourquoi voulez-vous qu’ils abandonnent leurs privilèges ou plus encore leurs certitudes ? N’ont-ils pas été hissés au sommet pour leurs qualités émérites ? Sous le regard dubitatif du bon peuple, qui n’en peut, mais qui s’adapte toujours. Jusqu’au jour ou il décide que finalement c’est pas une bonne histoire, jusqu’au jour ou il décide de faire le ménage, pour le meilleur ou pour le pire, of course…
Dernières prévisions de m’dame lagarde , 300 000 chômeurs français pour 2009 et un pib en régression , alors qu’il y a peu, elle voyait un pib en + .
http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/03/02/recession-chomage-le-gouvernement-prevoit-que-la-crise-sera-longue_1161950_823448.html
Que ce soit de l’incompétence ou de la malveillance , dans tous les cas , les mauvaises prévisions ont leurs conséquences :
– fausses bonnes solutions pour cause de prise en compte érronée de l’ampleur du problème
– méfiance nouvelle des ex- crédules
– méfiance renforcée des opposants
– perte de crédibilité
– exaspération du populo
– et pour finir décisions douloureuses et dratisques dû à l’urgence créée par l’amplification du problème
Le but poursuivi est il d’arriver à ces décisions drastiques ?
P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non.
En ce qui concerne la France, une chose est sure : il faudra trancher ! ( comme aurait pu dire un certain guilllotin).
Pourquoi ne pas se préoccuper plutôt de la reconstruction ?
Un système en fin de vie prend l’eau de toutes parts et ce n’est pas de ceux qui en ont la charge que viendront des solutions durables.
« Nous ne pouvons espérer résoudre un problème au niveau de conscience ou il a été crée » A. Einstein
Des solutions viendront par le bas une fois que toutes les solutions « traditionnelles » auront été essayées.
Heureusement la nature a horreur du vide et des solutions de monnaies complémentaires commencent à émerger : http://tinyurl.com/dkkj6k
Cher Monsieur Jorion,
Que penser d’une nouvelle opération GUTT, quasi mondiale ?
Comment voulez vous que les dirigeants restaurent la confiance quand chaque citoyen se rend compte des mensonges et des promesses non tenues.
Aujourd’hui, les politiciens sont à juste titre considérés comme des menteurs. L’incompétence n’est pas seule en cause.
C’est déjà une première étape pour pouvoir résoudre les problèmes du capitalisme démocratique occidental.
La légitimité d’un pouvoir quelconque est une question morale relative à celui qui occupera le poste du dit pouvoir, mais à ne pas confondre avec le processus de délégation sociale de représentation conférant une légalité à cette délégation de pouvoir
Nos démocraties ont zappé la première et il est courant d’entendre les politiques confondre le processus légal de représentation avec la légitimité des décisions qu’il pourront prendre à partir de ces postes de pouvoir…
Bref, la cause d’un symptôme n’est jamais là où il se manifeste. L’économie avait évacué** les questions morales par la porte, elles reviennent par la fenêtre des deux posts successifs (celui-ci, et l’ENA hors les murs ci-dessous) de notre hôte… et c’est précisément parce qu’elles avaient été évacuées que notre civilisation occidentale finissante ouvrait gde la porte (et le tapis rouge) aux aigrefins (symboles de réussite) sans pouvoir sur eux-mêmes, sans limite
Qu’est ce qu’une décision légitime?
** comme les démocraties d’ailleurs qui en font, avec les convictions et pratiques religieuses, une affaire privée, mais dont on est en train de s’apercevoir qu’on ne peut pas s’en priver (facile) je veux dire qu’on ne peut plus l’évacuer. La confiance qu’un individu inspire provient d’abord du sens moral qu’il semble posséder avant de porter sur sa compétence qui n’est pas tellement un problème s’il sait s’entourer!
Bonsoir M. Jorion,
L’anthropologie est une bien belle science.
Vous est-il déjà arrivé de relire les commentaires du blog– à la volée- histoire de mieux percevoir l’évolution de la conscience de ce que nous conviendrons d’appeler un bel échantillon de population.
C’est très révélateur.
@AAA+
À chaque fois qu’il est question de la muraille de Chine, on ajoute volontiers que c’est la seule construction visible à l’œil nu depuis la Lune. Or, c’est totalement impossible : la Terre est à 385 000 kilomètres de la Lune, et la muraille de Chine a une épaisseur de 10 mètres (en fait 6 mètres environ). C’est donc comme si on prétendait pouvoir voir un objet d’un millimètre à 38 km. Et la longueur ne change rien à l’affaire : est-ce qu’on peut voir un cheveu à 2 km ?
Bien cordialement.
Je n’avais pas pensé au fait que les politiques puissent avoir des plans très radicaux tout prêts mais veuillent user de l’effet de surprise pour que leurs mesures soient efficaces. Il me parait surtout habile de votre part de présenter les choses ainsi, malheureusement s’ils avaient vraiment conscience de la situation attendraient-ils pour agir ?
@zourouni et @AAA
ce que l’on voit c’est comme pour beaucoup de fortification c’est la zone dégagée autour d’elle qui la laisse deviner et cela non pas depuis la lune mais seulement depuis l’espace mais plus proche.
Incompétence aussi à ne voir que son nombril d’homo économicus financiarensis !
La déplétion des matières premières et des énergies fossiles est en cours, mais silence radio sur toute la ligne, le baril se morfond à 4O$, donc il n’y aurait plus de problèmes de ce côté là… Ben voyons ! Si ce n’est pas de l’incompétence, ça ? De quoi s’agit-il alors ?
Et on parle de sauver l’industrie automobile ? de construire de nouvelles autoroutes ? de nouvelles pistes à Heathrow ou ailleurs ? C’est du cynisme ou de la connerie ? Franchement ! ça devient grave !
Et de citer des palanquées de théoriciens de la « science » économique dont certains furent même prix Nobel… et de proposer des plans de nationalisations par ci ou de rachats par là, ou de prise de capital ailleurs… et de demander encore plus de milliards pour ceci ou cela… Tant que tout ce beau monde ne saura regarder que les cours de la bourse et discuter de monnaie, valeurs, dépréciations, croissance et cie, nous ne seront pas sorti de l’auberge. Vous n’avez rien compris !
Pendant ce temps là… durant les 15 minutes prises à pondre ce maigre texte, ce sont pour la France du moins 30 chômeurs de plus ! (Faites le calcul : 9O OOO en janvier, soit 31 jours fois 24 heures, fois 60 minutes fois 6O secondes nous donne grosso merdo un chômeur toutes les trente secondes !). Comme le disait il y a qq semaines sur ce même blog un intervenant , chef d’entreprise, continuez à causer bulles financières, mais n’oubliez pas la bulle humaine qui vous vous péter au nez d’ici peu amplifiée par la vrai crise à venir ie, énergétique et environnementale !
Ivan Illich ! reviens !
Le roi est nu !
Nous le savions, nous l’affirmions, nous prophétisions des effarements à venir pour ceux qui en doutaient.
Puis – pas tout à coup, pas un matin à l’aube entre chien et loup par la fenêtre… voir tout calciné…; non, en deux ou trois ans puis sur un rythme s’accélérant, six mois trois mois un mois trois semaines.., – nos doutes deviennent leurs certitudes sans qu’ils en soient effarés.
Nous avons peine à y croire, ce que nous savions contre le dogme est advenu, et nous effare.
Le roi est nu !
Un article intéressant au passage sur le site DeDefensa.org :
http://www.dedefensa.org/article-une_lecon_d_anatomie_24_02_2009.html
et un autre de Jancovici sur son site Manicore :
http://www.manicore.com/documentation/articles/petrole_pas_cher.html
Si vous avez le temps, n’oubliez pas les conférences ou mieux les cours de ce même ingénieur ici :
http://storage02.brainsonic.com/customers2/entrecom/20080227_Spie/session_1_fr_new/files/index.html (1h30)
http://www.ensmp.fr/ingenieurcivil/SitesIC/Balado/Climat_som.html (c’est plus long, mais beaucoup plus riche et explicite et sincèrement à la portée du premier curieux venu)
J’ai hésité longtemps sur l’endroit où poster mon commentaire qui pourrait convenir aussi à l’article suivant « L’ENA hors les murs ».
Bien souvent les remarques sur l’origine et la résolution de la crise portent sur le plus ou moins grand degré de clairvoyance économique des « élites » et la capacité technique qu’on leur prête à rétablir un cours des choses fortement mis à mal. Mais il me semble que la question est bien plus vaste, et que la maitrise de la crise ne me semble pas si compliquée que ça si l’on veut bien admettre, et c’est le point crucial, que sa résolution nécessite de modifier la conception du pouvoir au sein duquel certains estiment avoir conquis une place chèrement acquise.
Le problème qu’ils ont à résoudre n’est donc pas de simple cuisine financière et la question est bien toujours celle que Tomasi di Lampedusa dans Il Gattopardo (Le Guépard, 1958) place dans la bouche de Tancredi (Alain Delon dans le film de Visconti) neveu du Prince Salina (Don Fabrizio Corbera dit le Guépard, Richard Burton) : « Crois-moi mon petit oncle, si nous ne nous en mêlons pas, ils vont nous fabriquer une république… Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change! (Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi!) ». Autrement dit le dilemme qui les paralyse, et dont ils n’ont pas nécessairement la claire conscience du neveu du Guépard, est : comment continuer à diriger à la guise d’une néo aristocratie (en novlangue on dit : gouverner une démocratie, voire une méritocratie), un mouvement qui la dépasse.
À une époque où l’on pensait encore et nécessairement à ce genre de choses, Marius Victorinus (IVe siècle) dans son commentaire sur le De inventione de Cicéron, nous rappelle que les dilemmes se résolvent par réfutation soit au moyen de la destruction d’une des branches du dilemme, soit par une « conversion » qui impose, pour faire simple, d’inverser la place et la valeur, du positif au négatif, des termes des propositions. La seconde solution nous indique qu’il ne peut s’agir d’un simple jeu de chaises musicales mais bien de renverser des significations et la position des tenants des apories mises à nu.
La première solution est encore plus radicale, et si l’on se rappelle du célèbre aphorisme d’Isaac Asimov « La violence est le dernier recours (ou refuge) de l’incompétence », les jours qui s’annoncent ajouteront encore plus de sang aux larmes.
Incompétence ou malveillance des politiciens ? L’un n’empêche pas l’autre…
@ Alexis
Tu admettras tout de même que l’explosion de la bulle du crédit touche directement les entreprises – pas forcément les boites du cac 40 mais plutôt les PME qui ont des difficultés à se refinancer et sont donc obligées de licencier du personnel en cas de coup dur – ce qui est souvent le cas en période de récession… Quant à la crise énergétique à venir un peu de patience, chaque chose en son temps. Par ailleurs, si la fin du pétrole devrait selon toute logique signer la mort du transport aérien, maritime et automobile tels que nous les connaissons aujourd’hui, cela règlera – en partie – le problème des émissions de co2. Alors, elle est pas belle la vie, uhm ?
Il y a longtemps que je n’ai plus aucun doute au sujet de la compétence des « hommes politiques ». Un politicien qui réussit aujourd’hui c’est précisément un individu dépourvu des qualités les plus importantes, c’est avant tout un individu qui manie la rhétorique, la comédie, l’émotion comme personne, c’est un comédien né, avec des « langues fourchues » comme ont pu le dire certaines tribus indiennes. Un politicien qui est élu est quelqu’un qui sait jouer sur les choses les moins élevées de l’être humain, les instincts, les sentiments, tout sauf la raison. Des gens hautement incompétent pour une bonne part, des gens aussi hautement cupide pour une autre bonne part, hautement corruptibles aussi.
Ma conviction est que ce monde est ultra matérialiste, qu’il pousse les individus à être justement de plus en plus individualistes et de moins en moins solidaire. Un monde moderne où le paradoxe de la société est qu’elle contient des êtres individualistes qui justement vont à l’encontre de la vie en société.
Incompétence vous dites ? Je réponds oui. Collusion sans doute pour racketter le système et extorquer de l’argent légalement, oui sans doute. Pour le reste, j’ai des idées bien tranchées mais ça c’est l’avenir qui nous le dira, un monde à la 1984 ou V pour vendetta.
Enfin vous me direz, si les banquiers et les élus politiques gagnaient le salaire d’Olivier Besancenot, il y aurait certainement peu de candidats pour pourvoir les postes….. Et seul les hommes ayant des convictions et une vocation le feraient.
Bonjour a tous ,je partage vos propos ,pourtant dans mon entourage des gens ne veulent absolument pas entendre parler de cela ,il y a la un facteur anxiogene certain .C’est comme pour les maladies graves certain vivront mieux en connaissant le diagnostique et pour d’autre ce sera l’inverse.Je pense que sur ce blog nous faisons partie de ceux qui veulent savoir.Amities a tous.
Bonjour,
« Supposons que le gouvernement s’occupe activement des intérêts de la population en ce moment-même. »
Je ne suis pas sûr que Coluche himself aurait pu trouver une telle formulation. C’est grandiose. Merci donc pour cette splendide mise en bouche.
Le reste du texte est à moitié vrai.
Bonne journée.
@ Fab
Il est probable que votre ironie ne soit pas fondée. Hélas…
@Vince
Dans le deuxième article recommandé par Alexis, on trouve ceci :
« Four of the last five global recessions were preceded by [an oil shock]. Yet the recent spike in oil prices doesn’t seem to get any credit for what’s happening to the world economy now. That’s odd because it should. »
ce qui veut dire que l’augmentation rapide des prix du pétrole aurait été un facteur déclenchant déterminant de la crise économique actuelle. Cette phrase est éclairée par un graphique que je trouve très parlant, que l’on retrouve dans l’article original en anglais : What’s the real cause of global recession ? .
Bref, la crise économique actuelle ne résulte-t-elle pas pour une partie significative d’une crise énergétique, occultée par la crise financière ? Il me semble que cette question est très intéressante car si c’est le cas, on ne résoudra pas la crise actuelle sans en tenir compte. J’aimerai avoir l’éclairage d’économistes sur cette question.
@ Vince : J’en conviens tout à fait ! d’autant que pour beaucoup de PME, la valeur ajouté est essentiellement du côté de la matière grise, en d’autres termes l’essentiel du CA se dissout en salaires et honoraires et en cas de crise il est très difficile de faire des économies ailleurs que sur les ressources… humaines. Pour ma part, je suis en indépendant, donc local et matériel = peanuts, en revanche rétrocession d’honoraires et honoraires tout court… pas besoin de faire un dessin.
Pour en revenir à l’énergie, je me suis mal exprimé, ou trop vite, mais le problème n’est pas tant la baisse de production (ou déplétion) qui ne montre le bout de son nez que sur les champs pétrolier classiques (Cantarel, Mer du Nord, Arabie…) que l’impossibilité à produire PLUS ! Preuve en était les tractations au mois d’aout 2008 entre pays consommateurs et producteurs pour inciter ces derniers à produire d’avantage pour soutenir la fameuse croissance. Car qui dit croissance de PIB, dit croissance matérielle d’extraction, production, consommation… Mais la Crise est venue, la récession avec, la baisse de consommation dans la foulée… et donc du prix du baril…Quand on regarde les petits schémas de l’AIE (et le rapport Birol sur le site éponyme) on voit très bien que le pétrole brut conventionnel des puits classiques a « piqué » vers 2007. Le différentiel de production n’a été possible qu’avec les pétroles non conventionnels (plus chers et de moins bonne qualité) et les nouveaux champs pétrolifères récemment découverts. Le problème étant à très court terme de trouver de nouveaux champs dignes de ce nom et comme le dit le rapport lui-même : « 64 mb/d of gross capacity needs to be installed between 2007 & 2030 –six times the current
capacity of Saudi Arabia –to meet demand growth & offset decline ». (Dommage que je ne puisse joindre un schéma à ma littérature.)
Et là nous sommes en pleine science fiction ! Le schéma nous montre une projection à 2030 qui ne manque pas de sel car les découvertes voire même les champs potentiels sont très en deçà de ce qu’il serait nécessaire de « produire » pour continuer « Business as usual ».
Au passage Total vient de déclarer que la production de pétrole ne dépasserait jamais les 89 MB/J… Ce n’est donc pas la fin du pétrole, mais c’est la fin de la croissance de sa production/consommation.
Alors, vouloir relancer une économie mondiale par son flanc carboné relève de l’incompétence la plus profonde ! Il est donc urgent d’établir le bilan carbone de nos sociétés pour apprendre à abandonner le pétrole avant qu’il ne nous abandonne (cf l’AIE encore). Nous en avons les moyens, preuves en sont les milliards dépensés en pure perte pour sauver banquiers, financiers et autres traders de grands chemin !
Manque de pot pour nos habitudes, les solutions techniques existent déjà et sont simplissimes : fini le toujours PLUS, bonjour le toujours MOINS. La fragilité de notre civilisation n’a d’égale que sa complexité, que sa capacité infinie à chercher de nouvelles solutions, de nouvelles règles, de nouvelles techniques de rajouter une nouvelle couche à un système déjà complexe. On se croirait à l’échelle mondiale sous Windows !
Nombreux sont ceux qui à titre individuel l’ont compris et l’appliquent. On les nomme les décroissants, les alter-ceci ou éco-cela… qu’importe, il faut porter le principe au niveau national et international n’en déplaise aux chantres de la relance et de la croissance infinie… J’irai même jusqu’à dire qu’il en va de la survie de l’espèce puisque toute action sur notre addiction carbonée sera suivi d’effet environnementaux à plus ou moins long terme. Ce discours là n’est pas nouveau, je sais ; déjà le rapport Meadows du Club de Rome…
@ Eomenos
qui dit:
« Vous est-il déjà arrivé de relire les commentaires du blog– à la volée- histoire de mieux percevoir l’évolution de la conscience de ce que nous conviendrons d’appeler un bel échantillon de population. »
Bien vu!
Le climat mental se dégrade ….même sur ce blog.
Et çà accélère vachement.
La prise de conscience du public qui n’a pas le temps ou le gout de se poser des questions sur l’avenir économique risque d’être violente.
Par ailleurs on sent pour la première fois une allusion « conspirationniste » dans les termes employés par Paul dans la fin du texte:
« les protéger contre la colère de ceux qui supposent que leur attentisme cache la mise en place par eux d’un ordre visant à asservir la population encore davantage. »
Ordre?
Nouvel Ordre Mondial?
Ou bien? Comme on dit à Genève.
@Zouroumi et @Jean-Baptiste,
Grand merci à vous deux d’avoir souligné mon incompétence. Elle était criante, et vous a amené à réagir promptement.
Cordialement
Bien d’accord avec Leduc. Tant que les valeurs des sociétés ne seront pas transformées vers plus de transparence et d’humanité, l’air sera irrespirable.
Les actifs toxiques des banques sont à l’image des comportements humains : beaucoup de bulles, de paraître sur des substrats très minces. L’argent au centre des préoccupations au lieu des populations.
Ce travail de Mr Jorion qui met à nu le fonctionnement du système permet aussi de se rendre compte des fonctionnements humains. Les deux doivent être transformés. L’évolution du système financier peut changer rapidement et radicalement, mais il est soumis à la bonne volonté des personnes et c’est cela qui prend le plus de temps.
Est-ce que l’homme est bon de nature ou est-ce qu’il devient bon par éducation ? Est-ce qu’il faut mettre l’accent sur l’éducation au bien vivre dans nos sociétés ? Sous quelle forme ?
Tous les débats qui ont lieu ici et ailleurs n’auraient plus de raison d’être si la planète entière avait intégré les notions de respect et de solidarité. Finies les luttes de classes et les courses à l’armement. C’est un changement d’état d’esprit, au coeur de l’homme qu’il nous faut.
Félicitations à Paul Jorion pour ce blog qui va justement dans ce sens.
Ha ben mince ! mon commentaire en réponse à Vince a disparu. Le système automatique de modération a des raisons que ma raison ignore. Dis, monsieur Jorion, s’il traîne encore dans un coin, pouvez vous le remettre sur ses rails ? Merci (faire disparaître ce commentaire inutile dans la foulée bien sûr.)
Merci pour vos analyses et commentaires.
Petite question : qu’est ce que la crise?
La bourse qui s’écroule? Les banques qui s’effondrent? Les licenciements?
Ou bien, la vrai crise n’est elle pas la nomadisation poussée à l’extreme : avoir choisi en conscience de laisser la moitié voire les 3/4 de la population de sa région, de son pays ou/et de son continent s’appauvrir, perdre emploi, richesse et foi en l’avenir au profit d’un ideal mondialiste?
Qu’est ce qui vous touchera le plus durement? Quand BNP vaudra 1 euro ou quand vos voisins dresseront des barrages sur les routes pour vous ranconner?
Quelques raisons qui, selon moi, pourraient expliquer le manque apparent d’enthousiasme (euphémisme) des « politiques » à proposer, ou à véritablement s’engager, dans une réelle réforme du système:
– Réformer le système, c’est, aussi, risquer de remettre en cause la place, finalement plutôt confortable, qu’ils y occupent. Le « projet de société » néo-libéral ayant, petit à petit, envahi le champ de responsabilité des politiques. L’ayant de plus en plus balisé de contraintes et de balises « indépassables » (contraintes commerciales & financières de marché, de fonctionnement des marchés du travail, de la manière de gérer le social, ou de le restreindre, contrainte forte sur le rôle et la définition du champ d’action de l’Etat, contraintes sur les relations internationales, dont celle sur la délégation de pouvoirs, etc…), le rôle du politique s’est progressivement réduit à un pouvoir effectif d’arbitrage et de décision sur de moins en moins de choses. Le projet de société leur était fourni, dans sa définition, ses objectifs, sa forme réglementaire et juridique, quasiment « clef sur porte ». Une position, finalement, fort confortable. Leur demander de participer, activement, à une remise en cause de ce « projet », c’est leur demander de quitter la sécurité d’une fonction d’exécutants de luxe, et de courroie de transmission. C’est leur demander d’assumer des responsabilités et des choix, ainsi que leurs conséquences éventuelles, qu’ils n’ont plus assumées depuis longtemps. Bref, les politiques ont d’autant moins envie d’émigrer en terres inconnues que le sauvetage, fut-ce au prix d’un énième renoncement, du système actuel leur assurerait bien davantage de confort et de sécurité.
– Le système actuel leur garantit la sécurité matérielle. Alors que, durant ces trentes années de « libéralisation » et de « réformes », presque toutes les classes sociales ont vu remises en cause, voire attaquées frontalement, leurs « droits acquis », leur rémunérations, leur protection sociale, leur sécurité d’existence, leurs possibilités de progression dans l’échelle sociale (mais, aussi, celles de leurs familles et de leurs enfants), la classe politique, globalement, est passée, miraculeusement, au travers de toutes ces remises en cause. Que du contraire, bien souvent, elle n’a cessé de renforcer, discrètement, sa « sécurité d’existence » et ses avantages matériels. Pur hasard, que cette étrange impunité, face au bouleversements à l’œuvre dans le reste de la société? Je ne crois pas. Le système avait besoin d’eux, comme « exécutif ». Du moins, dans les sociétés démocratiques. Pour s’assurer d’une docilité suffisante, il était nécessaire de garantir, ou de pas remettre en cause, certains privilèges. Pour la classe politique, sortir des balises du système, c’est prendre le risque de perdre un statut privilégié. Sachant que, dans des systèmes moins, ou pas, démocratiques, le système montre qu’il peut très bien se passer d’eux. Revendiquez une vraie indépendance du politique vs l’économique, et ce n’est pas demain la veille que vous serez invités à « refaire le monde », dans le doux confort d’une station de sports d’hiver Helvétique, en compagnie d’autres « élites », si bien disposées à votre égard.
– La peur, tout simplement, de « miser sur le mauvais cheval ». Certes, le système global de la domination financière n’a probablement jamais été aussi affaibli qu’aujourd’hui. Et, donc, la possibilité pour le politique d’en reprendre le contrôle, aussi grande. Mais les politiques savent, aussi, la puissance de sa capacité de récupération. D’autant plus qu’ils ont déjà fourni, eux-même, une bonne partie des munitions nécessaires. Autre difficulté: les politiques sont toujours fragmentés sur leurs territoires nationaux. Ils doivent parvenir à rassembler une volonté commune par delà les frontières et les blocs géo-politiques. Une gageure. Alors que le système financier, lui, n’a pas ce problème. Le risque d’échouer n’est pas mince. Et, dans ce cas, gare à ceux qui se seraient mis trop en évidence. Ou auraient trop clairement choisi le camps de la remise en cause du système. Ils seraient prestement « décrédibilisés », « extrémisés », leur future carrière politique probablement compromise. Sans parler de la possibilité d’être « accueillis », ensuite, dans le système privé (pour les pays anglo-saxons).
Bref, pour en revenir à la question que pose Mr Jorion dans l’article ci-dessus, mon avis est que ce qui justifie les atermoiements actuels des « politiques », c’est la peur. La peur d’un saut dans l’inconnu par rapport à un système actuel où leur rôle est bien défini et très confortable. La peur de devoir assumer les conséquences de décisions beaucoup plus radicales que celles dont ils ont l’habitude. La peur quand aux conséquences que pourraient avoir sur leur statut matériel et social personnel les choix que l’on leur demande de faire. Enfin, et surtout, la peur d’échouer, s’ils franchissent ligne. Avec pour perspective d’avoir, alors, à faire face, à la fois à de lourdes accusations en provenance de leurs mandants démocratiques. Mais aussi à d’éventuelles mesures de rétorsion rancunières émanant des tenants du système financier, qu’ils auraient attaqué frontalement dans ses intérêts.
Bonjour à tous,
Pour ma part, je pense que les états n’agissent pas parce qu’ils n’en n’ont tous simplement pas les moyens ! Que pèsent économiquement et financièrement les états face au système financier ( banques, fonds de pensions) ?
L’exemple de la Belgique est de ce point de vue révélateur…
Peut-on l’appliquer à l’ensemble des pays face à l’énormité des montants de la « dette ».
Est-il fou de considérer que les états ne nationalisent pas les banques parce que c’est leur propre solvabilité qui est en jeu ?
J’espère que des personnes qualifiées pourront répondre à ces questions qui me semblent légitimes mais dont les réponses me semblent vertigineuses…
Concernant la communication des « décideurs français », j’avoue ne pas comprendre cette habitude dans le mensonge et l’infantilisation…
Le nuage de Tchernobyl s’est arrêté à nos frontières…
Aujourd’hui:
les banques françaises n’étaient pas exposées aux actifs toxiques, la crise était derrière nous et en 2009 la France aura une croissance négative ( ???!!!) de l’ordre de -1,5 %…ahum…
Paul évoque dans son livre la crise, l’étrange tango entre la Chine et les USA. je mets ici un lien vers une analyse assez intéressante trouvé sur le blog de Jean-Claude Werrebrouck posté par Gilles Bonafi :
http://referentiel.nouvelobs.com/file/627002.pdf
Un éclatement de la Chine constitue-t-il la prochaine déflagration de cette « drôle de crise » ?
Là encore les explications « d’experts » sont les bienvenus !
Excellente journée à tous,
Il y a longtemps que je ne demande plus qu’ un « gouvernement s’occupe activement des INTERETS de la population » mais qu’il légalise des processus minimaux de légitimation permettant, ensuite, de savoir qui peut prendre des décisions pour autrui (économiques entre autres mais pas seulement), donc construire un vivre ensemble qui ne soit pas subordonné à des INTERETS toujours particuliers.
un lien pour nourrir le débat:
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2562
@ Breakfast : synthétique et efficace ! Rien à rajouter. Jusque là tout va bien…
(Tiens, mon commentaire de 8h54 est réapparu, merci monsieur Jorion)
arf mon commentaire de 13h42 est dans les oubliettes…
@ leduc
Je partage votre conviction quand à la compétence des “hommes politiques” d’aujourd’hui. Mais comme le système politique actuel, dans son essence, a été construit par et pour ces “hommes politiques”, on peut raisonnablement penser qu’un système construit par et pour les citoyens peut se révéler plus adapté à affronter le défi énergétique qui conditionne la survie pure et simple de l’humanité.
L’idée est de mettre en place une stricte séparation des pouvoirs, comme le dit Étienne Chouard, ceux qui écrivent les lois ne peuvent à la fois être ceux qui les mettent en oeuvre. C’est la fin irrémédiable des cumuls de mandats dans le temps et dans l’espace.
C’est la fin de programmée de la caste des “hommes politiques” professionnels qui se gavent. C’est aussi la fin d’un système économique dément qui surexploite la totalité des ressources naturelles sans aucune vergogne, en mettant l’homme au service de l’économie.
Ceux qui les remplaceront (à temps partiel…) devront réhabiliter le concept de Bien Public. Ils devront veiller au patrimoine mondial de l’humanité, à l’air que nous respirons, à l’eau que nous buvons, au climat qui nous permet de vivre, ils devront économiser les ressources limitées de notre planète.
Sinon….les tensions deviendront telles que la planète s’autorégulera, et pas du tout en faveur des intérêts de l’espèce humaine. Les dinosaures ont bien disparu eux !
@Paul Jorion et a tous bonjour,
De la discrétion nécessaire qui entoure les grandes décisions …
lmaginons que l’on vous pose quelques questions sur la gravité de la crise et que vous répondiez en indiquant de façon très argumentée et convaincante une fourchette de dates pour l’écroulement du dollar, ou des économies mondiales, ou de la civilisation.
L’histoire pourrait retenir que c’est la publication d’un article d’un certain Paul J… qui peut être retenue comme point d’origine du gigantesque « bank run » qui mit fin au monde tel que nous le connaissons …
@ Ghostdog : et un éclatement des Etats Unis d’Amérique (damned, je ne retrouve pas le lien sur le site Dedefensa.org) ? Est-ce stupide et tout aussi impensable ? Les lumières de Paul entre autres seraient les bien venues.
@ François78
D’abord, il s’agit de phénomènes « critiques », c’est-à-dire imprévisibles quant à leur date exacte. Ensuite, la politique du pire n’est pas le genre de la maison.
@ JJJ,
Ce n’était pas de l’ironie.
@ Breakfast
Situation resumée en quelques mots efficaces, merci.
Moi aussi j’aime pratiquer la langue de bois.
La bourse va continuer à progressivement purger ses excès les plus évidents jusqu’à octobre 2009.
Ensuite le trend baissier va très substantiellement diminuer avec un plus bas en octobre 2010.
Il faudra en effet à peu près 3 ans de rééquilibrage, dont les deux premières années seront les plus pertinentes car les plus vigoureuses.
Après mes cocos (pourquoi « cocos » au fond je ferais mieux de dire « caca »..pitaliste) la bourse remontera progressivement.
Toutefois, les résultats de cette progression seront vraisemblablement affectés par l’érosion monétaire.
Vous supposez que les gouvernements travaillent dans l’ombre pour le bien de la population. Personnellement je ne vois que mère Térésa et ma grand-mère Rose (disparues toutes deux) pouvant se permettre de se cacher pour faire le bien. Le monde politique (au niveau de l’Etat), alors vraiment, nettement moins sûr.
Plutôt cachottier avec plusieurs fers au feu, oui, le bien, le moins bien, le mal, le très mal. Le cheval asymétrique par excellence.
Si l’on se référer à la crise actuelle de la Guadeloupe, qu’observe-t-on ?
Attentisme pour juger des forces en présence. Attendre, c’est aussi ne pas se presser. Ce qui peut signifier que l’on ne sait pas exactement quoi faire ou encore, certains parlent de pourrissement, on laisse faire ou les choses se faire d’elle-même. Sans doute un instant utile mais après un mois d’attente c’est une gouvernance particulière, très éloignée du « supposons » d’entrée de votre questionnement et dés lors, bien sûr, on peut s’interroger sur la suite à donner à ces « demi-vérités ».
Mais encore, doublement surpris, j’ajouterai, de voir le président au placard alors que nous sommes plutôt habitués à le voir courir sur tous les incendies, du feu de camps au brasier de 50 ans même si c’est pour un gain essentiellement médiatico-politique.
Là, discrétion et silence, silence mortifère. Alors stratégie, politique de classe, désintérêt, manque de vision, jeu de fumée, psychologie d’enfant gâté contrarié, tout cela ensemble ?…
Ce spectacle me met un peu mal à l’aise sans doute aussi parce qu’il est l’exemple et le signe, et qu’il préfigure la réponse à votre question.
Au plan international, c’est probablement différent, faut trouver la locomotive et accrocher tous les wagons.
[…] – Nationalisation du secteur bancaire aux USA. Incontournable ? Blog de Paul Jorion. […]
…la politique du pire n’est pas le genre de la maison…
Je vous en donne acte Monsieur Paul Jaurion. Je suis amateur de fiction est n’ai pas pu résister à me placer dans cette perspective. je vous présente mes excuses si ce trait d’humour (que je pensais être un peu d’humour, pas nécessairement noir) a pu vous paraître déplacé.