Ce texte est un « article presslib’ » (*)
On ne m’a pas donc vu sur Arte dans l’émission consacrée à la chute de Lehman Brothers, en vue de laquelle on m’avait interrogé pendant 90 minutes. J’entends dire que le matériel sera utilisé dans un programme au lendemain des élections présidentielles américaines. Qui vivra verra !
Certains d’entre vous s’interrogent – comme moi – pourquoi ne pas avoir utilisé cet entretien ? Ce que j’ai déclaré vous est connu : c’est du même ordre que ce que vous me voyez écrire tous les jours. Il y a peut–être une indication dans le sentiment que j’ai eu, en parlant aux réalisateurs, que notre évaluation respective de la gravité de la crise actuelle n’était pas du même ordre de magnitude. Quand j’ai dit par exemple que la situation actuelle faisait peur, et qu’ils m’ont demandé de préciser, j’ai dit « J’ai peur d’avoir des enfants qui crèvent de faim ! » Ce que j’ai lu dans leurs yeux, ce n’était pas de l’incrédulité mais plutôt de l’inquiétude, et cette inquiétude ne portait pas sur l’économie ou sur la planète, mais sur moi personnellement.
Depuis le début de l’année on a commencé à dire un peu partout : « Comme en 1929 ! » et on se met à dire maintenant : « Pire qu’en 29 ! » mais je suppose que cela reste pour la plupart des gens, un slogan très abstrait. Il y a une catégorie d’économistes ou apparentés – et je vais me situer ici en compagnie de gens dont certains sont des « personnalités », des gens beaucoup plus connus que moi, comme Krugman ou Roubini, et en France, Attali, Aglietta ou Lordon, que vous et moi appelons : « ceux qui ont vu juste » mais que 95 % des gens appellent encore tout simplement : « les alarmistes ». Bien sûr, dans trois mois, ce ne seront plus que 90 % des gens qui nous appelleront « alarmistes », et dans six mois, 85 %, etc. Mais nous le savons bien : pour qu’une majorité croie véritablement à la gravité de la crise, il faudra qu’elle soit entrée dans leur vie quotidienne avec des traites non payées, du chômage et tutti quanti.
Faisons un pas de plus. Quand on dit de nous « ceux qui ont vu juste », ce n’est encore qu’un crédit qu’on nous accorde quant à l’analyse que nous faisons des événements : les prévisions qui se sont vérifiées, à long terme d’abord : que la crise aurait lieu, prévisions à court terme ensuite, quant à la suite des événements depuis qu’elle a éclaté. Est-ce que ce crédit s’étend aux propositions que nous faisons quant à ce qu’il conviendrait de faire, à nos suggestions de solutions ? Je n’en vois aucune trace.
Il est vrai que tous ceux « qui ont vu juste » ne sont pas aussi présents sur le front des remèdes. Je n’ai encore rien lu par exemple – je ne fais peut–être pas assez attention – qui ressemble à des solutions dans ce que dit Roubini. Mais j’en vois énormément (elles ne se recoupent pas entièrement, mais là n’est pas la question) chez Attali, Lordon et moi-même : interdictions des paris sur les prix, blocus des paradis fiscaux, double système monétaire, constitution pour l’économie, bilan de santé de la planète dans l’évaluation des richesses, etc. Est-ce que quelqu’un quelque part prête la moindre attention à ces suggestions ? Peut-être mais il se garde bien dans ce cas-là de me le signaler.
Passer de la catégorie « alarmiste » à celle de « ceux qui ont vu juste », constitue la première étape. Soyons optimiste : elle n’est pas hors d’atteinte. Qu’on s’intéresse aux solutions que nous proposons serait la seconde. Et là, on est encore très loin du compte.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
125 réponses à “Ces alarmistes qui ont vu juste”
@ Olivier,
Tout à fait d’accord, la classe ouvrière productive n’existe plus en Occident. On peut même dire que les pauvres n’existent plus, disparus dans les trous noirs des cités-ghettos à la marge de nos grandes villes où ils se bricolent une société PARALLELE ET NON PAS OPPOSEE à coup de deals divers et de marchandises tombées du camion et où l’état achète une précaire paix sociale à coup d’assistanat social, paix troublée de temps en temps par quelques interventions policières.
Je citais Marx pour montrer l’importance qu’il accordait au contre-pouvoir absolument nécessaire face aux agissements des maitres du monde.
C’est, à mon avis, ce contre-pouvoir qui nous manque absolument actuellement. Ni les écolos, ni les alters, ni les derniers trotskystes n’ont pu l’incarner jusqu’à présent. C’est cette impuissance politique qui nous entraine lentement vers le chaos.
Alors « Que faire ? ». Vaste problème…auquel je n’ai pas de réponse.
@Strategix
Que se passerait-il si une simple loi (mondiale?) était promulguée ?: il est interdit de rembourser les intérêts sur n’importe quel prêt
@Strategix,
Tout a fait d’accord, seule une inflation massive (10%/an au moins) permettrait de régler le problème actuel avec un minimum de dégats (à comparer avec les autres solutions) à savoir : solder la dette (des états, des entrprises, des particuliers).
Toutes les mesures en cours et avenir ont le même but : accroître la masse de monnaie pour créer une inflation propice à la reprise. Malheureusement ces mesure sont pour l’instant impuissantes à endiguer ce que l’on pourrait appeler la grande liquidation mondiale. Tout le monde veut vendre pour réduire son effet de levier, réduire l’effet de levier = moins de crédit. moins de crédit = moins de monnaie. moins de monnaie = moins d’acheteurs. moins d’acheteurs = baisse des pris. Baisse des prix = augmentation de l’effet de levier mécanique dans les bilans des banques.
Après plusieurs mois de cette spirale, la seule solution sera une dévaluation du dollar avec toutes les conséquences que cela amenera.
Bretton woods est peut-être mort, mais tout les autres pays auront-ils d’autre choix que de dévaluer à leur tour ?
Bref on est très loin d’une inflation pour le moment.
Le pouvoir de création monétaire n’étant plus de la compétence des pouvoir politiques (et encore moins dans la zone euro qu’ailleurs), la déflation risque de durer.
La Chine peut-être a d’autres leviers, je ne connais pas leur système monétaire (il serait intéressant d’en savoir plus, si quelqu’un à des infos…)
@AJH,
Si une telle loi était promulguée au niveau mondial, sans aucune contrepartie, elle signerait la fin de l’économie. Pour réaliser les projets du présent, on est bien obligé de parier sur l’avenir.
Les états seraient obligée de se substituer aux banques, on en revient au crédit social, ou tout du moins à un service public du cédit.
C’est vrai qu’un blocus des paradis fiscaux arrangerait tout : enfin, non, les fat cats investiraient toute leur monnaie en armes pour quelque dictateur fou qui se mettrait à faire chanter les démocraties…:) Le siege de la France après 1789 peut être. Mais peut être est-ce plus compliqué…
Pierre-Yves D. a écrit un beau texte, c’est vrai. Mais le problème, c’est que l’utopie des uns n’est pas nécessairement l’utopie des autres. De même, l’analyse des uns n’est pas nécessairement pas l’analyse des autres. Pour certains, il y a une « faille » dans le système capitaliste et dans la croyance à l’auto-régulation naturelle des marchés, comme vient de le découvrir Greenspan. Pour d’autres, il n’y a pas une simple faille, c’est le système tout entier qu’il faut jeter aux orties. Certains veulent supprimer les instruments dérivés et les paris sur les prix. D’autres veulent interdire le prêt à intérêt. D’autres veulent supprimer l’argent. Certains veulent davantage de régulation. D’autres veulent des réformes plus profondes. D’autres encore veulent faire la révolution. Certains ici sont en faveur de la décroissance comme le soutient par exemple, Jean-Claude Michéa. D’autres en revanche sont pour une croissance raisonnée. D’autres sont pour une croissance forte mais assortie d’une redistribution équitable des richesses.
Bref, on peut toujours rêver d’un monde meilleur mais ça ressemble un peu à la tour de Babel. La slogan des altermondialistes « Il existe un autre monde » est par définition, ambigu. Etant flou et ambigu, il permet toutes les illusions, illusions qui se dissipent vite lorsqu’elles sont confrontées à la dure réalité. Car « l’autre monde » des uns n’est pas « l’autre monde » des autres. L’autre monde d’un islamiste n’est pas l’autre monde d’une féministe (je dis ça pour faire court). Le paradis des uns (72 vierges prêtes à être consommées) n’est pas le paradis des autres (l’égalité totale des hommes et des femmes).
Le paradis des utopies est une auberge espagnole. Il y a là-dedans à manger et à boire.
@ Michel
Et oui… rien n’est simple.
Ne faudrait-il pas retrouver des economies locales, afin que les Cultures diverses puissent vivre ?
La mondialisation est un grand hachoir megalo. Elle est pire qu’une horde de Huns. Derriere elle, plus rien ne va pousser. Terres steriles, hommes steriles, et morts des especes.
Ah pluies diluviennes, venez delivrer la Terre de ses predateurs !
La guerre est un très bon investissement pour certains, il n’y a qu’à voir comment Ford a investi en Allemagne jusqu’à l’entrée en guerre des Etats Unis. Sans parler des fabricants et marchands de canons et aussi et bien sûr de la reconstruction (cf la Georgie par exemple qui s’endetter auprès du FMi pour reonctruire son infrastructure).
@ ton copain MIchel
Evidemment chacun a vision du « nouveau monde ». Dans mon texte, si vous avez bien lu, « l’autre monde » ne signifie pas celui que je voudrais, moi, absolument, mais celui, improbable par définition, qui émergera de la confrontation, juxtaposition, synergie, des idées que vous rappelez, idées qui bien entendu vont dans le sens d’un certain humanisme, car, après tout, si nous trouvons maintenant sur le blog de Paul Jorion, c’est que nous avons, ce me semble, quelques valeurs communes.
Mais loin de moi l’idée d’unanimisme. Vous m’avez déjà lu ici, vous savez donc bien que mon désir est celui d’une transformation qui aille bien au delà d’un simple réajustement du système captaliste. Mon texe ne visait pas à faire mienne l’analyse d’Alan Greespan, lequel est encore entre deux eaux, l’ancien système qui lui cause du désarroi et le nouveau dont il n’a aucune idée précise. Mon propos ne visait ni plus ni moins qu’à creuser cet état d’esprit particulier qui est celui d’un homme qui voit s’évanouir certaines de ses illusions et s’interroge et, à la lumière de cet état de fait, en tirer quelque enseignement sur ce que, nous pouvons faire. Je ne parle pas de choses précises en l’occurence, mais de notre capacité à faire.
Le réflexe habituel serait de penser, bon, très bien, Greenspan fait son méa culpa, passons à des choses plus sérieuses. Les états d’âme de Greenspan n’ont aucun intérêt. Mais, si, justement, l’état d’esprit de Greenspan nous concerne tous. C’est du moins ce que j’ai essayé de dire dans mon texte que j’ai écrit un peu comme une méditation.
Pour le reste, rien ne remplace l’action politique, dans tous les sens du terme. Et ce que nous faisons ici en fait partie.
@ Bankster,
concernant la reproduction du texte, pas de problème.
Mais il faudrait alors y inclure un lien vers le blog de Paul, car c’est son contexte original.
en_deux_mots@yahoo.fr
Greg @ a écrit:
@AJH,
Si une telle loi était promulguée au niveau mondial, sans aucune contrepartie, elle signerait la fin de l’économie. Pour réaliser les projets du présent, on est bien obligé de parier sur l’avenir.
Les états seraient obligée de se substituer aux banques, on en revient au crédit social, ou tout du moins à un service public du cédit.
Non! Pas du tout! An contraire, ce serait un boulevard royal pour l’économie! Les intérêts bancaires sont la vermine et les toxines mortelles de l’économie. Je sais que le réflexe ne se prend pas, comme ça, ausujet de la nature même des intérêts bancaire.
Mais, quand nous échangeons quelque chose, il se passe ceci: échange, après négociations et accord entre, X et Y = 0, c’est le shéma du troc. Échange entre X et Y par un flux de monnaie, le résultat immédiat et définitif doit être aussi égal à 0.
Il n’y a pas la moindre raison tenable pour qu’après l’échange effectué par de la monnaie entre X et Y il y ait un solde quelconque à verser à un « tiers » quelconque, qui s’interpose et ponctionne sont soi-disant dû. Oh je sais, on va tout de suite étaler des exemples, achats de maisons, financement des travaux public, et bien d’autres choses, etc, etc, et voilà, une fois de plus, le poisson noyé!… et mille détails qui masquent systématiquement la résultante accablante des intérêts à payer sans fin quelque soit la nature de l’échange économique.
Et bien si l’on examine le Crédit Social, tout comme l’Écosociétalisme, on comprend que les intérêts bancaires détruisent l’équilibre de l’échange, et vicient les rapports entre les parties échangeantes. La monnaie existe bien, mais elle s’efface (dans TOUS les sens du terme: s’efface) pour laisser place à l’équilibre sain et réel (avec la prise en compte de tous les minimas et maximas acceptés par les parties qui échangent à l’intérieur, donc, de ces maximas et minimas) dans l’échange, comme l’huile du moteur ne fait que faciliter et prolonger le bon état et le bon fonctionnement du moteur.
Aujourd’hui, hélas, la comparaison imagée serait comme si dans notre respiration, donc à chacune de nos inspirations et et de nos expirations, il nous fallait expirer un peu plus (pour ne pas dire beaucoup plus) que ce que nous inspirons, inutile de décrire la suite. C’est se qui se passe avec les intérêts à payer, ce qui anémie toute l’économie. Les faits parlent d’aux-mêmes.
@Greg,
Je pense comme toi qu’il faut envisager une dévaluation du dollar. Tout est en train d’être siphonné, deux seules choses montent : ce sont le Yen et le Dollar. Tout le reste s’effondre.
@Rumbo,
Ca fait très longtemps que je n’ai jamais cru qu’on puisse analyser les échanges humaines par des formules mathématiques.
On ne peut pas considérer l’homme comme un moyen pour réaliser une fin qui soit intellectuelle ou financière (dans le cas des théories économiques, ces deux fins intellectuelle et financière sont ensemble, main dans main, mariées de force par les lobbies américains).
J’attends le jour où on considérera toutes choses comme des moyens pour ces fins l’Homme et la Terre. S’il y a deux choses qui devraient être considérées comme sacrées, c’est bien celles-ci. Je crois que c’est la pensée même des Indiens d’…. Etats-Unis d’Amérique… Ironie du sort, ce sont les capitalistes américains qui ont massacré les Indiens.
Je pense que la crise d’aujourd’hui a pour origine un déni total de toutes les valeurs essentielles pour vivre simplement.
Mais ça c’est un autre débat et il est interminable… ce que je peux faire dans ma vie, c’est de vivre en respectant mes propres valeurs, après sauver le monde, ça ne m’intéresse pas, car cela n’est pas en mon pouvoir et j’ai tout aussi du mal à croire qu’un simple forum comme ce blog puisse faire quelque chose au niveau lobbies et politique.
Il faut vraiment un penseur qui dise honnêtement ce qu’il se passe, qu’il parle avec franchise des valeurs, que ça parle aux gens avec des mots simple. Il faut rendre sacrées certaines choses (ça me fait penser à la proposition d’un économiste : si la vie d’une personne est sacrée, alors il faut interdire la spéculation sur les prix des aliments, parce que la spéculation dans ce cas là peut tuer).
Et bien entendu : la spéculation sur les aliments n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Il y a la nature, un tas de choses… On touche à tout sauf à deux choses à l’homme et à la terre, mais , pour arriver à un consensus, bon courage.
@ Max
Je ne sais pas quel crédit on peut apporter aux prévisions du GEAB (et bien malin qui pourrait le dire avec certitude), mais ils maintiennent leur prévision d’un taux de change de 1 euro = 1,75 dollar d’ici la fin de l’année…
Je les connais et je ne leur accorde pas beaucoup de crédit (!! 😉 ) mais honnêtement, il y a un pari gigantesque quelque part sur le dollar, qui est complètement faussé par la recherche à tout prix de liquidités.
Ce n’est pas du tout normal que le dollar monte alors que la bourse chute, que les taux d’intérêts de la FED sont au plus bas.
En fait, l’aspiration de liquidités est une recherche du dollar pour pouvoir faire face aux engagements qui se soldent à fur et à mesure. Ce qui est à mes yeux une belle bulle spéculative et elle est menée elle aussi à exploser.
SAUF une chose : effectivement les Etats-Unis vont sortir vainqueurs de la crise et le Japon encore plus. A ce quoi je n’y crois pas tellement à cause des bulles qui vont crever : subprimes, cartes de crédit, prêts étudiants, prêts automobile, etc..
En fait le monde entier paie en ce moment les explosions des bulles de crédits américains.
@Rumbo,
Bien sur que les interêts de la création monétaire sont la source de notre problème. je pense que tout le monde sur ce blog s’accordera à peu près sur ce point. Tu remarqueras que je parle de fin de l’économie (celle que l’on connît aurais-je du préciser) s’il n’y a pas de contrepartie à la fin des intérêts.
Je n’ai pas précisé cette contrepartie car je rejoins également Michel, qui nous rappelle que l’utopie de l’un n’est pas forcément celle de l’autre. Moi aussi j’ai lu les thèses dérivant du crédit social, et elles semblent bien répondre à notre problèmatique actuelle, mais il y en a surement d’autres, je n’ai lu aucun contre-argument, est-ce à dire que la panacée ? L’El-dorado ? Le paradis sur terre ?
De plus je fais confiance aux hommes pour pervertir toute idée saine et neuve.
Tout le monde aspire à la justice, mais chacun à une vision bien particulière de ce qu’est la juste à l’aune de sa propre personne. La répartition des richesses parait toujours juste aux plus riches… : )
Je pense que dévaluer le dollar ce sera dévaluer les crédits US. Ce qui revient un peu à rayer les dettes.
Bon, OK, je l’admets, je suis plutôt néophyte en matière d’économie, et donc vous voudrez bien me pardonner si je dis une bêtise, mais je vais lancer une hypothèse qui m’est venue à l’esprit il y a quelques jours suite à mes lectures sur le sujet :
Et si l’une des causes majeures de l’envolée actuelle du dollar était « irrationnelle », et plus précisément si cette envolée était due au fait que la plupart des acteurs sont incapables d’envisager une faillite de « USA Incorporated » et de son système économique ?
La réponse, dans ce cas, c’est de faire confiance, comme le monde entier l’a toujours fait (par exemple, en achetant des T-bonds et des dollars à la pelle), à l’économie américaine et à sa résilience.
Comme la plupart de ces mêmes acteurs, aveuglés par des décennies de pensée unique entérinant la légitimité du système financier mondial, ne pensent même pas qu’il peut faillir, en dépit, pour ce qui concerne les USA, de la sonnette d’alarme persistante que représente le montant de la dette américaine, mon hypothèse n’est peut-être pas entièrement farfelue…
Voilà Candide, je pense qu’on peut concevoir cela.
En fait la montée du dollar traduit la croyance du monde entier à la puissance de l’American Dream.
C’est le rêve américain, l’Amérique est notre religion, c’est la chose la plus sacrée qui existe dans le monde (et pourtant on brûle des drapeaux, mais ce n’est pas étonnant non plus, quand il y a des excès d’une part, il y en a toujours de l’autre côté).
@ Candide
Pour un non économiste, je trouve que tu t’en tire fort bien !!! Tu fais même mieux que beaucoup d’entre eux, il y en a plein qui ne comprenne rien de rien au taux de change (même des étudiant de maîtrise… c’est grave)
@ Candide, ça vient tout juste de sortir
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2278
J’ai bien aimé l’analyse de Rocard
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2277
@ Rumbo il faut remettre en cause non seulement la théorie économique mathématique, mais aussi la théorie néoclassique avec le postulat que le marché est parfait (et ça c’est remettre presque toute la théorie économique moderne qui constitue presque 90% des programmes universitaires).
Il y a une telle avalanche de message et ne pouvant augmenter mon temps de disponibilité déjà très aléatoire que je suis obligé d’ « enjamber » pas mal de choses. Oui, je suis à peu près d’accord sur des points particuliers traités dans les messages ci-dessus par les uns et les autres, il y aurait matière à discuter sur d’autres. Ce que dit Ton vieux copain Michel, ci-dessus 25 octobre à 9h23, est juste et bien présent dans ma pensée, cependant, autant défoncer des portes ouvertes.
Il est des exemples, assez nombreux historiquement, que des « idées », suivies et « cultivées soigneusement » à travers les générations, et même à des échelles de temps plus courtes, firent leur chemin jusqu’à leur floraison souvent progressive, parfois soudaine par effet de masse critique. Mais, en ce qui me cencerne (et d’autres) ce n’est pas d’une « idée » dont il s’agit mais de technique appliquée, c’est un autre registre, – tecnique – celui-là. Bien entendu ce projet technique qui s’appelle Crédit-Social ou Argent-Social, Écosociétalisme, monnaie fondante comme base ou complément à la circulation monétaire (Silvio Gesell), quelque autres encore, ont tous un territoir commun très large, ou un dénominateur commun qui existe techniquement dans les découvertes expérimentames du major DOUGLAS.
J’ai déjà rappelé plusieurs fois cet exemple historique de Clément Ader, qui, le 9 octobre 1890 dans sa propriété, fit s’élever, voler, de quelques dizaines de centimètres de hauteur sur 50 ou 100 mètres (il y eut quelques témoins qui regardaient à plat ventre) un engin à ailes de chauve-souris, mu par ses propres équipements de traction embarqués, donc, le tout premier avion. Alors qu’à la même époque des savants, équation à l’appui, démontraient qu’un engin ne pouvait aucunement se soulever, ou voler par ses propres moyens mécaniques embarqués, et il était communément admis alors que seul le principe d’Archimède permettait aux « plus lours que l’air » de voler, tel les ballons à air chaud, à l’hydrogène, etc. Ces savants, contrairement à ce qui a été souvent dit, ne se trompaient sûrement pas dans leurs calculs, simplement, ils ne pouvaient pas deviner que le perfectionnement constant des machines allait modifier irrésistiblement le rapport poids/puissance en faveur de la puissance. En attendant, un bricoleur de génie, venait de démontrer définitivement qu’un engin « plus lourd que l’air » pouvait voler par ses propres moyens mécaniques embarqués. L’aviation était née.
Et bien ce shéma, ou exemple technique historique, s’applique parfaitement au système financier et monétaire qui relèvent, en tout premier lieu (quelque soient les échelles d’ailleurs) de la – technique –. On s’apercevra nécessairement de la parfaite inutilité et nocivité absolue, pour ne pas dire poison mortel sur la durée, des intérêts bancaires qui sont d’autant un boulet à trainer, un frein qui fonctionne en même temps que l’accélérateur… Et qui « arrangent » tant et tant de forces prédatrices et mêmes tueuses.
Le sytème financier est un péché contre la logique. Nous français qui nous targuons de cartésianisme, de rationamisme jusqu’à la nausée, jusqu’à en faire une religion! Nous nous ridiculisons avec notre morque rationaliste à la petite semaine! Sans voir, même parfois le défendant et le cautionnant, l’iniquité écrasante du sytème financier dans lequel nous baignons et où tant se noient!… Nous avons une bonne cote de mathématiciens et nos brillants matheux ont atterri à la « City » de Londres dans les salles de marchés où ils étaient « particulièrement appréciés… » et bien payés… Voilà un exemple magistral de déchéance et de gâchis monumental.
@ Max
Merci Max. Ça ne me surprend pas et ça confirme même ce que je pensais depuis 2 ou 3 jours (hé, je m’améliore ! Merci, Paul et les autres !) :
Quand les dirigeants européens passent plus de temps à Pékin qu’à Washington, c’est que le vent est peut-être en train de tourner à l’Est !
À suivre de très près…
Bon week-end à toutes et à tous !
Pour les causes de l’envolée du dollar, une analyse intéressante.
Ce ne serait donc qu’un répit temporaire dans sa longue chute vers le pas-grand-chose entamée depuis plusieurs années.
pour revenir aux temps difficiles qui s’annoncent :
on parle beucoup des banques et des banquiers, mais quid des sociétés d’assurance qui outre leur métier d’assureurs se sont spécialisées dans la gestion de fonds pour autrui ?