L’actualité de la crise : Visions inabouties de huit défis pour demain, par François Leclerc

Billet invité.

VISIONS INABOUTIES DE HUIT DEFIS POUR DEMAIN

Une fois n’est pas coutume, c’est dans la presse française que j’ai hier trouvé matière à commentaire. Plus précisément dans la lecture de la chronique de Nicolas Baverez, intitulée « Huit défis pour demain » (Le Monde daté du 3 juin). Après avoir lu une synthèse de sa pensée qui justifie de s’y attarder : comment cet économiste, qui n’est jamais passé pour un pourfendeur du capitalisme financier, voit-il donc l’avenir ?

Croissance faible, chômage de masse, hyper dette des Etats, bulle financière des banques centrales, inflation, système monétaire international, conversion des modèles économiques et politique économique, voici au mot près les intitulés des défis qu’il annonce, déjà en soi éloquents pour les premiers d’entre eux. Sans être totalement surprenantes pour tout observateur assidu de la crise en cours. A remarquer que l’hypothèse d’un rebondissement de la crise financière n’est, quant à elle, même pas envisagée, ce qui n’est pas étonnant, vu que ses causes sont proprement escamotées. Là n’était pas le sujet, assurément.

On pourrait en premier lieu remarquer, non sans céder à la polémique, que cette prospective devient paradoxalement plus intéressante quand elle s’interrompt et appelle des prolongements. Pas un seul mot n’est en effet consacré à l’assainissement et à la régulation du système financier, sauf pour évoquer la nécessité de « doter la mondialisation d’institutions et de règles », ce qui est d’autant plus court que la mission qui leur est assignée est toute autre, nous le verrons. Il est par contre expliqué, de manière quelque peu énigmatique, que l’activité « restera durablement molle (…) durant la reconstitution des fonds propres des banques et la normalisation des politiques monétaire et budgétaire. » Et, plus loin, laissant cette fois-ci poindre une certaine circonspection, que « les banques centrales sont devenues de gigantesques fonds spéculatifs qui ne pourront plus jouer leur rôle de prêteur en dernier ressort tant que leur bilan n’aura pas été assaini » (il considère que les 2/3 du bilan actuel de la Fed sont constitués d’actifs toxiques).

Sur ces deux éléments-clé de la situation, nous n’en saurons malheureusement pas plus. Comment les banques vont-elles reconstituer leurs fonds propres et les banques centrales vont-elles pouvoir assainir leur bilan, cela ne pas partie des questions justifiant un éclairage. Faute de mieux, on croit comprendre que c’est l’opération du Saint Esprit qui sera à chaque fois appelé à la rescousse. Le temps aidant, mais l’on ne sait pas trop bien non plus comment. Nicolas Baverez élude cette question primordiale, pourquoi donc ? Tout simplement parce que ce n’est pas le sujet, sans aucun doute.

Une telle amélioration des comptes ne peut résulter que de deux facteurs, en plus des résultats financiers de l’activité traditionnelle des banques, dont on comprend qu’elle se doit de générer de fortes marges pour que le processus ne soit pas trop long. Soit, à un moment ou à un autre, les actifs toxiques sont cédés, soit ils reprennent de la valeur. S’il est concevable que certains d’entre eux, mais nul n’est capable d’en déterminer à l’avance la proportion, pourraient effectivement reprendre des couleurs, une fois l’économie relancée, même à faible vitesse, il n’est pas besoin de longuement s’interroger pour deviner l’identité d’éventuels repreneurs, dans un cas comme dans l’autre. Les Etats, bien entendu, qui devront emprunter pour ce faire. Auprès de qui ? Mais des investisseurs privés, qui d’autres ? qui ne voudront jamais se fourvoyer dans une telle affaire à haut risque, à moins de bénéficier de la garantie de l’Etat, ce qui est précisément le modèle déployé par le Trésor US (dont on attend de voir comment il va fonctionner). Sans faire de mauvais procès à Nicolas Baverez, ni injure à ses capacités d’analyse, n’est-ce pas parce que cette conclusion est la seule possible qu’il a choisi de ne pas en faire état ?

Un phénomène majeur est par ailleurs enregistré, une fois admis la faiblesse de la croissance attendue, ainsi que le chômage durable, « qui va s’installer ». « La déflation n’a été arrêtée – explique au présent Nicolas Baverez comme si on y était déjà – qu’au prix d’un vaste et dangereux transfert des dettes du secteur financier vers les Etats » (Il oublie de préciser du secteur financier privé). Puis, il poursuit, en analysant les conséquences : « A terme, seul un délicat équilibre entre la croissance, les hausses des prélèvements et l’inflation pourra réduire la dette publique ». Cette fois-ci, tout est dit.

Si, encore fidèle sur ce point à sa conception monétariste, il voit bien menacée « la suprématie du dollar », reprenant doctement à son compte la thèse américaine de la surévaluation du yuan chinois, qui a « joué un grand rôle dans le déséquilibres mondiaux », il considère toutefois que ni la Chine ni l’Europe ne pourront supplanter le dollar dans son rôle actuel, éludant pour la commodité de l’exposé la proposition chinoise que ce soient les droits de tirage spéciaux (DTS), c’est-à-dire un panier de devises, qui puissent jouer dans l’avenir ce rôle.

Tout à sa vision, il préconise « une réindustrialisation basée sur l’économie de la connaissance au Nord » ainsi que sur la « …dynamisation de la demande intérieure au Sud ». Si cette dernière prendra du temps, mais peut être en effet considérée comme un remède envisageable, l’effet d’entraînement sur l’ensemble de l’économie du Nord du seul secteur dit des « technologies de l’information » (ou de la connaissance) est une sorte d’incantation que l’on répète sans trop réfléchir, comme pour mieux s’en convaincre. Il faut dire qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent, une fois que l’on a parlé des autoroutes à péage, de la grande distribution et des aides aux personnes âgées, dont le potentiel de croissance n’est tout de même pas infini… Même aux Etats-Unis, où ce secteur des « NTI » est pourtant, avec « l’industrie financière », un des phares et des piliers de l’activité économique et de sa croissance, on constate, lorsque l’on considère sa contribution effective au PIB, qu’il ne suffit pas à la tâche, surtout si la part de la consommation des ménages dans la croissance devait décroître comme c’est très probable. Cette impasse mériterait quand même que l’on s’y attarde un peu. Passons, également, sur cette facilité déconcertante de langage qui place la Chine dans l’hémisphère Sud…

« Il faut réhabiliter des politiques budgétaire, fiscale, industrielle… » conclut Nicolas Baverez, envisageant de confier cette mission à des institutions mondiales, dotées de règles, est-il bien précisé à notre grand soulagement. Hélas, la nature de cette nouvelle gouvernance mondiale n’est pas évoquée, et c’est bien dommage. Car, là aussi, le débat devrait être engagé quand Nicolas Baverez l’arrête. Il est clair que si le modèle de la gouvernance de demain devait être recherché auprès des institutions internationales actuelles, FMI, Banque Mondiale, OMC, etc. on serait en droit de s’interroger sur le « déficit démocratique » prononcé de ce qui nous est proposé. De se demander si ces futures institutions ne risqueraient pas d’être aussi opaques dans leur fonctionnement que ne le sont actuellement les banques centrales et la Banque des Règlements Internationaux (BRI), ce saint du saint qui les réunit ?

Les Etats n’ont certes jamais été un modèle de transparence, mais il était devenu de tradition qu’ils soient, en Occident tout du moins, gérés par des gouvernements issus du suffrage universel. Pour le meilleur et pour le pire. Devons-nous comprendre que ce qui est déjà largement acquis, à savoir que les gouvernements sont dépassés et le reconnaissent d’ailleurs du bout des lèvres, va être ultérieurement officialisé ? Que l’oligarchie financière mondiale envisage de se doter d’un instrument de pouvoir à sa mesure ?

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53 réponses à “L’actualité de la crise : Visions inabouties de huit défis pour demain, par François Leclerc”

  1. Avatar de Crystal
    Crystal

    Bonjour,

    « Devons-nous comprendre que ce qui est déjà largement acquis, à savoir que les gouvernements sont dépassés et le reconnaissent d’ailleurs du bout des lèvres, va être ultérieurement officialisé ? Que l’oligarchie financière mondiale envisage de se doter d’un instrument de pouvoir à sa mesure ? »

    C’est un peu pour cela que cette constitution pour l’économie débattu ici me fait un peu froid dans le dos. Je la perçois comme un cheval de Troie pour une instauration de cette fameuse gouvernance mondiale. Même si les principes initiaux qui la sous tendent sont très louables…

    Le retour au politique des nations, un jour j’espère…

  2. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    C’est à dire un retour aux Nations?
    Car le nouvel ordre mondial a échoué en apparence.
    A moins qu’il ne sache parfaitement ce qu’il fait…
    Le bordel précédant généralement la demande d’ordre par les Peuples.

  3. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    Sacré gaillard ce Nicolas !…

    Avec lui comme économiste en chef de la France, pas de doute vous en Baverez.

    Plus sérieusement voyez l’excellent article de Henry C. K. CHUI sur contreinfo.info

  4. Avatar de ybabel
    ybabel

    Mouai, pas étonnant qu’on ne voit pas le bout du tunnel avec ce genre d’enfumeurs …

  5. Avatar de Paul Jorion

    Une information susceptible de créer la panique sur le dollar :

    June 3 (Bloomberg) — Bill Gross, founder of Pacific Investment Management Co. (PIMCO), advised holders of U.S. dollars to diversify before central banks and sovereign wealth funds ultimately do the same amid concern about surging deficits.

    PIMCO est le plus important fonds d’obligations américaines.

  6. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Devant le Congrès, Ben Bernanke, président de la Fed, a aujourd’hui appelé les dirigeants du pays à apporter « une attention expresse » au problème posé par l’aggravation du déficit, pouvant provenir « des difficultés budgétaires et économiques qui vont de pair avec le départ à la retraite de la génération du baby-boom et la hausse durable des coûts médicaux ». Il a également déclaré que les craintes relatives au déficit avaient déjà des incidences sur les taux à long terme des obligations américaines.

    Si de nouvelles mesures de relance devaient de ce fait être limitées, quelles en seraient les conséquences, étant donné que, déjà, Ben Bernanke prévoit que « même une fois une reprise apparue, le taux de croissance de l’activité économique réelle devrait rester sous son potentiel de long terme pendant un moment » ?

    On admirera l’expression « rester sous son potentiel », en se demandant comment il opeut être estimé.

  7. Avatar de JJJ
    JJJ

    Les artistes officiels peuvent se permettre de choquer le Prince; pas les économistes officiels. Mais servir un brouet pareil, tout de même, c’est pousser l’allégeance un peu loin, non ?

  8. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Cette fois Bernanke peut lâcher les chevaux de l’apocalypse.
    Au point où on en est on ne peut plus le déclarer responsable du pire.
    Il va pouvoir faire les annonces les plus realistes et pessimistes comme qui rigole… et se défausser sur le destin qui comme chacun sait se rit des actes des dirigeants de la FED.

  9. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ JJJ

    Il y a les silences de Nicolas Baverez, que j’ai relevé, mais ils ne doivent pas faire oublier le reste, car son propos reste cohérent s’il est incomplet. Je fais référence à sa description de l’avenir proche, dont témoignent ses 5 premiers « défis »: croissance faible, chômage de masse, hyper dette des Etats, bulle financière des banques centrales, et inflation.

  10. Avatar de clemence Daerdenne
    clemence Daerdenne

    Nicolas Baverez , un des disqualifiés !
    http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/LORDON/16500 ((L’article égratigne aussi Attali. désolée , Paul).

    En plus, au meme moment, j’entends Jacques Marseille péroré doctement à « C dans l’air » en qualifiant cette crise de « crise classique » dont fin se situera dans 12 à 18 mois, comme toutes les autres.

    On dirait que tous ceux qui se prosternent devant le mythe de l’autoregulation, et qui se faisaient discrets depuis l’autonme dernier, sont entrain de reprendre du poil de la bête depuis que les indices boursiers repartent à la hausse.

    Apres le déni, l’enfumage comme le dit Ybabel

    avec la rumeur qui bruisse d’un JM Messier-J6M pressenti pour le prochain gouvernement et les sondages qui donnent les liberaux victorieux aux Europeennes , c’est à n’y rien comprendre !

  11. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Si !
    Les français sont des veaux!
    Et Marseille un jobard.
    Le Baverez de LA FRANCE QUI TOMBE ne semble pas lire plus loin que la fin de son article .
    Quand la majorité des salariés chôment qui paye les frais sociaux ?
    Comment l’état finance-t-il les retraites?
    Même si la France jouit , comme le dit un Marseille, d’un parachute social enviable..c’est pour combien de mois de plus que le monde qui tombe?

  12. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Désolé, j’ai vu aussi ce Marseille en direct et j’avais envie de lui passer un gros savon.

  13. Avatar de Paul Kaizerman
    Paul Kaizerman

    « …croissance faible, chômage de masse, hyper dette des Etats, bulle financière des banques centrales, et inflation… »

    Cherchez l’intrus.

  14. Avatar de Jean Louis Bars

    Madame DUMAS et Daniel COHEN :
    Au secours !!!!
    Et secouez (Dumas) un peu plus les salariés,sans les bénir quand ils se satisfont de miettes (Continental ici, 200 euros là … ) . Et la CGT /L’Huma qui réclament un smic européen !!! =
    Oui,peutêtre,à condition que cela ne soit qu’un début de la reconstruction d’un autre type de répartition des richesses.
    Lire Krugman sur cette baisse des salaires dans contre info info

  15. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Jacques Marseille un personnage si attachant, si sympathique, si positif et merveilleux, quel verbe, si sincère qui vous ferait même encore croire au libéralisme les yeux fermés, mais qui hélas comme beaucoup de ses ami(e)s ne voit pas encore très bien la réalité et le quotidien de pas mal de gens aujourd’hui, et c’est bien dommage pourvu que ça dure, de vouloir continuellement pérorer en vain sur les plateaux télé à des années lumière de ce que peuvent vivre certaines personnes au quotidien n’arrivant même plus à vous suivre,quel grand oubli de l’autre, de l’homme …

    Oui c’est certainement une petite crise classique de rien du tout pour tant de gens, tant bien sur que cela ne touche
    pas encore les vôtres vos petits enfants, si bien protégés, n’est ce pas liberté chérie, dans le laisser faire et le laisser aller des puissants sans aucun états d’Ames, pire sans scrupules, Ohh oui nous n’avons pas encore tout vu …

    Tiens je préfère plutôt écouter encore cela à la place maintenant:
    http://www.youtube.com/watch?v=QMLB4mdlcHc&feature=related

  16. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    La crise on s’en fout ,on est prêts

    Des preuves ? :

    – la mode bio nous à préparés à revivre comme il y a 220 ans.
    – les lumières d’un certain islam nous ont préparé aux fastes d’une nouvelle inquisition.

  17. Avatar de malik
    malik

    @Eomenos

    le raisonnement humain dans toute sa superbe :

    ce que l’Islam nous prépare (hypothétique) ressemble à ce que nous avons fait (avéré) donc … ce sont des monstres !

    pas très sympa tout ça .

  18. Avatar de Loredana
    Loredana

    @ Tartar
    moi, je n’ai pas pu m’empêcher d’en passer un (de savon) à Yves Calvi
    je reproduis le message:

    Cher Yves Calvi,

    il faudrait arrêter d’inviter Jacques Marseille, il en va de la crédibilité de l’émission: ceux qui ont un minimum de mémoire savent qu’il ne fait que de la propagande de régime, que depuis des mois ses interventions proposent des analyses et des interprétations qui se révèlent fausses(les institutions internationales vont résoudre la crise, la France n’est pas en crise, les banques se portent bien comme l’économie réelle…fadaises!).
    Encore ce soir il continue à affirmer des choses qui n’ont pas grand chose à voir avec la réalité. Les autres intervenants ont essayé de le corriger, mais c’est inutile, il insiste depuis des mois à essayer de propager des contrevérités évidentes:

    – le pouvoir d’achat augmente: faux= (comme expliquaient aussi les autres intervenants) la paye médiane n’augmente pas depuis 25 ans, tandis que l’inflation (même officielle, càd tronquée des prix du logement et de l’énergie) a continué d’augmenter. L’augmentation du pouvoir d’achat est un effet statistique du à l’augmentation des hauts revenus qui tirent les statistiques vers le haut (paye moyenne à la place de la paye médiane) et de l’utilisation d’un calcul fantaisiste de l’inflation.

    – Les frais de solidarité seront les impôts de demain, laissée en héritage à nos enfants (rabâchage habituel et pseudo logique): entretemps nous payons, hier, aujourd’hui et demain, avec nos impôts (des salariés) sur le revenu (50 milliards) les niches fiscales (environ 40 ou 50 milliards), l’évasion fiscales (entre 50 et 70 mld) et les aides aux entreprises qui licencient (?). alors ce ne sont pas les quatre sous de la solidarité à payer en plus qui nous font peur!

    – les chiffres du chômages sont meilleures que dans les crises précédentes parce que on a changé (et plusieurs fois) la méthode de calcul, en fait les chiffres réelles sont plus proche du 20 %: 2,400,000 chômeurs catégorie A (presque 9%) + chômeurs cat. B,C,D, E (officiels),3,500,000 + chômeurs non déclarés: CES, radiations, RMIstes non inscrits à l’ANPE (2/3 environs), en stage et formations, et on s’approche joyeusement des 5 millions =’20 % des actifs (environ 25 millions)

    – la France ne s’en sort pas mieux que ses voisins, pas plus que l’Italie, si ce n’est que par la magie de la propagande de Sarkozy et Berlusconi et leurs acolytes; la crise a seulement quelques mois de retard pour des raisons structurelles (les protections sociales plus efficaces, la protection de l’euro, l’endettement relativement faible de l’état pour la France, des ménages pour l’Italie).

    – les profs auto-entrepreneurs il y en a très peu, et s’il y en a c’est parce que notre paye devient par ces temps carrément misérable, par rapport au niveau de vie qu’on serait en droit d’espérer ayant bac + 4 (ou plus); mais on ne se plaint pas: j’ai regardé la structure des revenus salariés en France et en tant que prof (1800 € par mois et beaucoup de dettes) j’appartiens au 30% plu favorisé de la population (alors le reste…!)

    Invitez plutôt Paul Jorion, (voir son blog : http://www.pauljorion.com/blog/),qui avait prévu la crise et l’analyse surement mieux, ou François Leclerc (intervenant sur le même site), ou moi-même, si vous voulez, prof sans titres particuliers, mais assez renseignée et surtout douée de mémoire et de bon sens.

    Cordialement (mais assez énervée)

  19. Avatar de Bernard.Z
    Bernard.Z

    Baverez n’a pas de honte après s’être autoproclamé « déclinologue »(une valeur ajoutée pour un économiste) il nous a vendu pendant des années le système qui vient de « scraccher » sous nos yeux. Il avait simplement vu le déclin du mauvais côté.
    Qu’il veuille maintenant se resaisir et se recrédibiliser dans « le Monde »c’est tout à fait son droit, il a encore quelques alliés comme J.Marseille et l’hebdomadaire « Le Point » pour les héberger.
    C’est difficile de manger son chapeau.

  20. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Eomenos

    vous ne forcez pas un peu le trait ?

    Pourquoi ce parallèle entre le bio et l’intégrisme islamique ?
    Cela n’a aucun rapport, ou alors de façon lointaine quand les adeptes du bio deviennent intolérants, ce qui ne remet pas en cause la nécessité de nouvelles pratiques agricoles et donc aussi de reconsidérer notre rapport à une alimentation industrialisée à outrance.
    Le bio n’est pas une mode. C’est une pratique agricole plus respectueuse de l’écologie, de la santé et même du goût !
    Le bio n’est une mode que si on envisage son existence sous le seul angle consumériste, auquel cas « consommer bio  » fait intervenir la question du pouvoir d’achat, et donc la publicité et le marketing. La récupération du « bio » par les grands distributeurs.

    S’agissant de l’Islam il n’y a aucune fatalité à ce que celui-ci suive la pente de l’intégrisme.
    J’aurais même plutôt tendance à penser que l’intégrisme islamique se nourrit des contradictions de plus en plus flagrantes du système capitaliste et de son soi-disant libéralisme avancé qui masque souvent des accointances avec les régimes dictatoriaux qui sévissent au proche et moyen-orient.

  21. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    @ Malik,

    Ne pas me faire écrire ce que JAMAIS je n’ai et n’aurais écrit.

    Les « lumières » d’un certain islam, ce n’est pas « l’Islam » . Les intégristes de tout poil (sans jeu de mot) et en toute matière (y compris économique) sont des gens dangereux et souvent méprisables.

  22. Avatar de Sylvie
    Sylvie

    ravie d’avoir découvert le blog, j’y apprends plein de choses,
    merci à son auteur, qui fait un grand travail et permet la confrontation libre des idées,
    tellement absente des media,
    merci à ceux qui y participent

    ce n’est pas exactement le sujet, mais, pour plus de visibilité,
    je me permets de poster ici des réponses à des commentaires antérieurs :

    @ antoine

    ne croyez pas qu’on est nécessairement réduits à la croyance :

    http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2006/sep/mms.html

    @ antoine

    [ reconstruction bizarre… Il faudrait arrêter avec la fable d’un Moyen Age plongé dans les ténèbres et la Renaissance comme redécouverte de la pensée classique… Ce que l’on doit à la philosophie politique médiévale est sans commune mesure avec ce qu’apporte la Renaissance en matière de philosophie politique (Maimonide, Al Farabi, Halevi, Thomas d’Aquin, Averoes, Guillaume d’Ockam. Penchez vous sur les pensées médiévales de la Loi…]

    (je ne comprends pas le ton condescenden, mais bon…vous devez avoir vos raisons)

    parler de ténèbres du Moyen Age est justifié :
    envoyer, après la période antique de libre pensée, des gens au bûcher
    parce qu’ils ne se soumettent pas au dogme
    (pour lequel on accède à la vérité par divination ou révélation)
    c’est, effectivement, replonger la pensée dans les ténèbres

    les auteurs que vous citez ne sont pas sortis de ces ténèbres,
    ils n’ont fait qu’essayer de concilier foi et raison,
    quand ce n’était tenter de consolider la première par la seconde

    on ne peut, certes, pas le leur reprocher : la pensée libre n’en était qu’à ses débuts

    la modernité n’a pas une théorie politique unique, elle a des penseurs très divers
    en pratique, cependant, elle raisonne implicitement ainsi :
    vu que divination et révélation ne peuvent plus être considérées comme sources de vérité,
    vu que la science expérimentale n’est pas appliquable aux valeurs morales,
    vu que l’individu a doit vivre en société
    et vu qu’il a le droit de penser librement
    il ne reste, pour ce qui est de l’organisation de la cité, qu’à laisser les individus à en décider;
    au cas où leurs opinions sont différentes, a raison celle qui est majoritaire,
    sous peine qu’il ne reste alors que le bain de sang pour en décider

    en absence d’assises dites scientifiques, on a adopté une pensée pragmatique,

    la majorité ne doit donc pas être vue comme une dictature, mais comme une nécéssité pratique

    maintenant, il est certain que cette majorité peut être manipulée,
    mais alors à qui la faute ?

    question qui a l’air cynique, mais je ne le suis pas, j’essaie de réfléchir

    depuis cinquante ans on nous serine que l’argent est la valeur suprême,
    or l’argent n’est pas illimité, et, qui plus est, tout le monde n’est pas parti du même starting-block,
    lamas, moutons, pigeons (clin d’oeil à notre Auguste expert, dont je salue l’indignation, la sagacité
    et le talent d’écriture), qui ont pris ça pour argent comptant, en font maintenant les frais

    ils n’ont qu’à réagir, à qui la faute qu’ils prennent parti pour la servilité, plutôt que pour la dignité ?

    vous parlez égalité, dans quel sens ?
    celui qui a sué en étudiant pendant 20 ans (un médecin), peut-il recevoir la même chose
    que celui qui n’a ou presque pas étudié ?
    l’égalité ne peut être conçue qu’égalité de droit à une vie digne d’un être humain

    vous dites fraternité : la pertinence du concept est problématique, Abel et Cain étaient frères…

    solidarité ? ce n’est pas pertinent, en effet,
    le mot désigne « le sentiment qui pousse les hommes à s’accorder une aide mutuelle »,
    or ce sentiment est loin d’être partagé de tous

    je dirais plutôt équité : à chacun selon le mérite, avec la précision que personne ne doit
    manquer de ce qui est nécessaire pour vivre (santé, logement, éducation, travail, loisirs)

    comment réaliser l’équité ?
    le revenu d’existence semble une piste à explorer

    les causes du problème résident dans deux défauts majeurs constitutifs de l’individu :
    le manque du sentiment de dignité personnelle etl’indifférence aux souffrances d’autrui

    l’individu peut-t-il changer ?

    jusqu’à présent,la prédication (philosophes, religieux) n’a pu le faire changer
    et la force (Marx, dictature du prolétariat) est inadmissible

    cependant, un saut qualitatif dans l’évolution n’est pas exclu
    (certains grecs anciens considéraient le mal comme un accident sur le chemin du bien)

    sur la liberté :

    Kant n’a pas défini la liberté pratique (politique) mais le concept philosophique de liberté,
    or tout concept philosophique est par définition spéculatif ou métaphysique, comme vous dites,
    avec la précision que métaphysique ne veut pas dire ici mystique, comme vous semblez l’entendre,
    mais suprasensible, pour parler comme Kant…
    http://www.philocours.com/disse/comm-kant-lib.html

    la liberté comme fait de ne pas être dominé : cette acception me semble inopérante :

    le pauvre dit : je suis libre quand je ne suis pas dominé par le riche,donc quand j’ai autant que lui
    le riche dit : je suis libre quand je ne suis pas dominé par le pauvre, qui veut avoir autant que moi

    @ eugène

    l’Homme ne se réduit pas à la somme des aires neuronales de son cerveau

    la vision que vous avez de la chose scientifique porte un nom : scientisme

    ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Scientisme )

    la science répond au « comment ? », la philo tente de répondre au « pourquoi ? » (question du sens)

    @ Crapaud Rouge

    [ » à propos de la philosophie comme science de la pensée : Un jour, la mère de deux fausses jumelles m’apprit que l’une se destinait à la philosophie, l’autre à l’armée. Tout semblait donc les opposer, mais pas pour moi : je lui ai répliqué que la philosophie c’était la discipline de l’esprit, et l’armée : l’esprit de discipline. »]

    en effet, la discipline est commune aux deux

    mais la discipline n’est que le moyen de ces activités, leur but s’avère être différent :

    la première se propose de réfléchir, la seconde d’agir

    la philosophie suppose la préférence pour décider par soi-même,
    l’armée, celle d’obéir à la décision d’autrui

    la première est ainsi prête à assumer la responsabilité d’une éventuelle erreur,
    la seconde préfère décliner cette responsabilité

    cela ne veut pas dire que choisir la philo soit moralement supérieur

    quant à savoir la cause de cette différence de caractère,
    il est vraisemblable qu’elle subsiste dans la fausse gémellité,
    qui comporte des patrimoines génétiques différents

    il se peut toutefois qu’elle soit acquise : quand l’entourage insiste trop sur la gémellité
    (même vêtements etc.) les jumeaux vont essayer de se différencier

  23. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    @ Pierre-Yves D,

    Mais si bien sûr. C’est même le but. Action-réaction- discussion.

    Ceci dit, sur le fond je maintien que la techtonique des idées est en route.

    Le retour à la nature, le retour à la religion font partie des mouvements idéologiques qui marqueront (d’une pierre blanche ou au fer rouge- c »est pas évident) ce siècle.

    Je puis aussi vous parler de l’école des « zéguistes » ce mouvement né dans les années 1970 (e;a; René DUMONT) et qui annonçait et prônait la croissance « Zéro » pour la survie de l’Humanité.

    Nous y sommes,…presque.

    En ce qui concerne l’intégrisme islamique, voir ma réponse à Malk.
    Sur le fond je suis d’accord avec vous. Cela n’empêche que le proche et le moyen orient ont produit ces derniers temps quelques « beaux » exemplaires de « Torquemada ».

    C’est n’est pas flatteur, c’est inquiétant.

  24. Avatar de BA
    BA

    Chômage : la crise pourrait durer de six à huit ans, selon le chef de l’Organisation Internationale du Travail.

    La crise de l’emploi et la protection sociale provoquée par la crise économique mondiale actuelle pourrait durer six à huit ans, a mis en garde mercredi le directeur-général de l’Organisation internationale du Travail (OIT) Juan Somavia.
    Devant les délégués de la 98ème Conférence internationale du travail, il a appelé à l’adoption d’un pacte mondial pour l’emploi.
    Avec quelque 45 millions de personnes qui entrent chaque année sur le marché du travail, le monde aura besoin de créer 300 millions de nouveaux emplois d’ici 2015 rien que pour les taux de chômage restent stables, a-t-il prévenu.
    Or « les choses vont dans la direction opposée », a constaté Juan Somavia, lors de l’assemblée annuelle de l’organisation onusienne qui regroupe 183 pays.
    Juan Somavia a déclaré que l’économie mondiale allait se contracter de – 1,3 % cette année et que le chômage risquait d’augmenter encore en 2010 et peut-être en 2011. Les faillites augmentent de façon « exponentielle », a-t-il mis en garde, la pauvreté augmente et les classes moyennes sont fragilisées.
    Le diplomate chilien, qui dirige l’OIT depuis 1999, appelle les gouvernements à prendre des mesures pour soutenir l’emploi et la protection sociale en plus des plans de relance qui se sont concentrés sur le sauvetage des banques et des entreprises.
    Si le G-20 a pris des mesures audacieuses pour lutter contre la crise financière, a-t-il expliqué, la situation de l’emploi ne se rétablit généralement après une crise qu’au bout de quatre à cinq ans. Dans le cas présent, « le monde fait peut-être face à une crise des emplois et de la protection sociale d’une durée de six à huit ans », a-t-il estimé. « Faire passer en premier les personnes, pas seulement le dire mais le faire, doit être la priorité ».

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=8fa6941caafdcfdbcfab0a113fcf1094

  25. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Eomenos

    Ceci dit, pratiquement tout ce que redoutait René Dumont s’est révélé exact.
    Son « programme » politique était peut-être un peu brut de décoffrage, mais s’il avait été un peu plus écouté
    nous ne serions pas dans la panade écologique que nous connaissons aujourd’hui.
    .
    Je me souvient parfaitement de sa prestation télévisée lors de la campagne présidentielle de 1974 (je n’avais que 13 ans à l’époque !)
    où un verre à la main il nous disait que l’eau était précieuse et qu’un jour nous pourrions en manquer.
    Eh bien nous y sommes, la plupart des nappes phréatiques, des mers, des océans sont pollués par des molécules complexes déversées sans complexe par une industrie chimique et pharmaceutique qui n’a cure des retombées à court et long termes pour les éco-systèmes et par voie de conséquence pour la santé. Idem pour les terres arables qui se dé-fertilisent.

  26. Avatar de Sylvie
    Sylvie

    très émue en la regardant, je tiens à partager cette vidéo :

    elle me semble faire écho au billet antérieur de M. Jorion sur Susan Boyle

    cette musique, cette danse nous interpelle,
    elles nous posent une question difficile :

    alors que la vie est si courte, plutôt que de s’entre-déchirer, pourquoi les êtres humains
    ne peuvent-ils vivre en harmonie et dévouer leur vie à la beauté ?

    ils en auraient pourtant amplement les moyens…

    mon hommage à tous les vrais artistes,
    ceux qui ne troquent pas leur vocation contre des paradis fiscaux

    (est-ce parce qu’on a si bien senti, dans la voix de Susan, qu’elle n’en est pas une, qu’elle n’a pas gagné ?)

  27. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ François Leclerc

    J’ai trouvé excellent votre redoutable décorticage de l’article de Nicolas Baverez.
    C’est ici que l’on peut avoir se rendre compte que vos synthèses s’appuient d’abord
    sur des analyses ! Expérience à renouveler avec d’autres auteurs et d’autres articles !

  28. Avatar de malik
    malik

    @eomenos

    je ne doute pas du fond de votre pensée , jai plutot été géné de l’ambigüité de la forme

    quant aux intégristes , ils ne lisent probablement pas ce blog inutile donc d’alimenter le feu (sacré ?)

  29. Avatar de Paul Jorion

    @ Sylvie

    Igor Krutoy. Hmm… Je préfère l’original :

    Paolo Conte : Max

  30. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Merci Sylvie pour cette autre vidéo du même genre, de vouloir encore montrer à des gens comme Jacques Marseille ou comme d’autres du même acabit, que la vie en société ce n’est pas non plus que cela, que la bêtise, la finance, l’amour de l’argent, du gain en plus, la recherche du pouvoir, du plaisir également d’écraser d’autrui, d’en prendre toute la place dans une société, mais quel grand malheur pour l’homme …

  31. Avatar de Breakfast
    Breakfast

    Bonjour

    Baverez et Marseille sont dans un bateau qui coule, qui tombe à l’eau?
    Aucun des deux :
    B- La marée va baisser grâce au rechauffement climatique
    M- Nous trouverons surement un recif pour nous echouer, grâce aux satellites americains
    B- Il fait chaud, la mer va probablement s’évaporer grâce aux eruptions solaires
    M- La poussée d’Archimède sera la plus forte, d’autant plus que les glaciers fondent
    B- Nos corps sont composés d’eau à 95%, il est probable que nous flottions si nous delocalisons nos kilos en Chine
    M- Jesus l’a fait, il doit être possible de marcher sur l’eau, suivons l’exemple d’Obama

    Voilà où nous en sommes. Ce ne sont pas les questions d’yves Calvi, de Stephane Soumier ou de Barbier qui leur faut, au point où ils en sont. Ils sont trop « high ».
    A la limite, Hari Seldon et la psychohistoire seraient plus pertinents.

  32. Avatar de BA
    BA

    La bombe à retardement américaine.

    Les marchés financiers ont décidé de voir le verre à moitié vide ces trois derniers mois et de discerner les premiers signes d’un ralentissement de la récession, les indices boursiers ont rebondi de plus de 30 % en moins de trois mois. L’euro, lui, s’est envolé, les économistes essaient à l’accoutumée de trouver les explications a posteriori, les hommes de marchés eux préfèrent s’en tenir à leurs observations, la spéculation bat son plein.

    Du côté de la Chine, maintenant tout le monde a bien compris que le pays et les Etats-Unis étaient dans le même bateau et qu’il était inutile de jouer « à pince-me-pince-moi », on tente de sortir de ce piège du dollar sans trouver de solution. La majorité des réserves est en dollar et une partie énorme est collée aux bons du Trésor américain.

    De plus en plus d’économistes chinois tirent la sonnette d’alarme et ne voient pas de motifs à être optimiste. Tao Dong, l’économiste en chef du Crédit Suisse Chine, soulignait cette semaine dans un billet intitulé « Les bons du Trésor américain sont une bombe à retardement », les craintes devant la formation d’une bombe à retardement américaine.

    En effet, toutes les mesures pour éviter l’effondrement du système financier, pour soutenir et stimuler l’économie, ont un prix qui fait gonfler la dette américaine. Tao Dong estime que le Trésor américain doit émettre 2 000 milliards de dollars de bons du Trésor en 2009, un montant équivalent à celui des émissions sur les trois dernières années. En outre, le gouvernement a accumulé une dette publique de 11 000 milliards de dollars, sans oublier 4 000 à 5 000 milliards de dollars de dettes extérieures.

    Le risque le plus important n’est pas de perdre la notation AAA que les Etats-Unis détiennent depuis 1917 car la dette publique, qui correspondrait à 80 % du PIB, reste inférieure en proportion à celle de certains pays européens et du Japon. Le danger est de voir la perte de confiance des investisseurs et des ventes massives de bons du Trésor. Les craintes amplifiées pourraient susciter une vague de désaffection et un désengagement important dans la hâte. Telle est la bombe à retardement américaine dont l’heure n’est pas fixée.

    http://silouane.blog.lemonde.fr/2009/06/03/la-bombe-a-retardement-americaine/

  33. Avatar de Moi
    Moi

    @EOMENOS: « le retour à la religion font partie des mouvements idéologiques qui marqueront  »

    Bof, bof. Une société ne sort jamais de la religion, je ne vois donc pas où serait le retour.
    Le XIXè et XXè n’était pas moins religieux que le XIIIè, c’est juste que la religion de Comte n’était pas tout à fait la même que celle de Thomas d’Aquin.

  34. Avatar de Paul Jorion

    Le Wall Street Journal explique qui a acheté qui dans l’assouplissement de la règle « mark-to-market », cote-au-marché, dont nous parlions en avril. La bonne nouvelle qui avait fait rebondir les marchés boursiers en avril (vous vous souviendrez qu’on avait attribué en France ce rebond au G20).

    Wall Street Journal, JUNE 3, 2009
    Congress Helped Banks Defang Key Rule

    By SUSAN PULLIAM and TOM MCGINTY

    Not long after the bottom fell out of the market for mortgage securities last fall, a group of financial firms took aim at an accounting rule that forced them to report billions of dollars of losses on those assets.

    Marshalling a multimillion-dollar lobbying campaign, these firms persuaded key members of Congress to pressure the accounting industry to change the rule in April. The payoff is likely to be fatter bottom lines in the second quarter.

    The accounting issue lies at the heart of the financial crisis: Are the hardest-to-value securities worth no more than what the market is willing to pay, or did the market grow too dysfunctional to properly set values?

    See which PACs contributed to which representatives on the Financial Services Committee during the first quarter of 2009.

    The rule change angered some investor advocates. « This is political interference on a major issue, and it raises questions about whether accounting standards going forward will have the quality and integrity that the market needs, » says Patrick Finnegan, director of financial-reporting policy for CFA Institute Centre for Financial Market Integrity, an investor trade group.
    Backers of the change say it was necessary because existing accounting rules never contemplated the kind of market turmoil that unfolded last year.

    The rules had required banks, securities firms and insurers to use market prices to help assign values to mortgage securities and other assets that don’t trade on exchanges — to « mark to market. » But when markets went haywire last fall, financial firms complained that the rules forced them to slash the value of many assets based on fire-sale prices. That contributed to big losses that depleted their capital and left several of the nation’s largest firms on the brink of failure.

    Earlier this year, financial-services organizations put their lobbyists on the case. Thirty-one financial firms and trade groups formed a coalition and spent $27.6 million in the first quarter lobbying Washington about the rule and other issues, according to a Wall Street Journal analysis of public filings. They also directed campaign contributions totaling $286,000 to legislators on a key committee, many of whom pushed for the rule change, the filings indicate.

    Rep. Paul Kanjorski, a Pennsylvania Democrat who heads the House Financial Services subcommittee that pressed for the accounting change, received $18,500 from coalition members in the first quarter, the second-highest total among committee members, according to Federal Election Commission records. Over the past two years, Mr. Kanjorski received $704,000 in contributions from banking and insurance firms, the third-highest total among members of Congress, according to the FEC and the Center for Responsive Politics.

    A spokeswoman says Rep. Kanjorski believes the accounting industry’s rule-making body, the Financial Accounting Standards Board, or FASB, made the right move since neither mark-to-market critics nor advocates are « entirely pleased with the outcome. » She says campaign contributions didn’t factor into the congressman’s thinking.

    Congressional Attention

    During a March 12 hearing before the House subcommittee, FASB came under intense pressure from committee members. « If the regulators and standard setters do not act now to improve the standards, then the Congress will have no other option than to act itself, » Rep. Kanjorski said in his opening remarks.

    « We want you to act, » Rep. Kanjorski told Robert Herz, FASB’s chief. Mr. Herz waffled about how quickly the standards board could act. Rep. Kanjorski leaned over the dais. « You do understand the message that we’re sending? » he said.

    « Yes, » Mr. Herz replied. « I absolutely do, sir. »

    FASB made speedy revisions to its rules. In an interview, Mr. Herz said FASB merely accelerated the matter on its agenda, and tried to be responsive to input from investors and financial-services firms.

    The change helped turn around investor sentiment on banks. Financial firms had the option of reflecting the accounting change in their first-quarter results; they will be required to do so in the second quarter. Wells Fargo & Co. said the change increased its capital by $4.4 billion in the first quarter. Citigroup Inc. said the change added $413 million to first-quarter earnings. The Federal Home Loan Bank of Boston said the shift boosted its first-quarter earnings by $349 million.
    Robert Willens, a tax and accounting analyst, estimates that the changes will increase bank earnings in the second quarter by an average of 7%.

    Building Pressure

    The American Bankers Association, a trade group, acknowledges that it exerted pressure to change the rules. The ABA was the biggest donor to the campaign funds of committee members in the weeks before the hearing. It gave a total of $74,500 to 33 members of the committee in the first quarter, according to the Journal analysis of public filings. An ABA spokesman says that is its normal level of support for lawmakers, and that the initiative was part of a broader effort to change accounting rules.

    « We worked that hearing, » says ABA President Edward Yingling. « We told people that the hearing should be used to talk about the big problems with ‘mark to market,’ and you had 20 straight members of Congress, one after another, turn to FASB and say, ‘Fix it.’ »
    The banking industry’s victory stands in contrast to at least one defeat it has been dealt in recent weeks, on new credit-card legislation.

    Changing Environment

    Mark-to-market accounting has been around for decades. Many banks were content with the rules when the markets were going up. But the rules became a big problem in late 2007. As markets turned down, FASB clarified the rules and established how certain financial instruments, including mortgage securities, should be valued.

    The guidelines said valuations should reflect « observable » input such as market prices whenever possible. They required banks to disclose extensive information about assets they were unable to value based on market prices.

    Financial firms last year reported losses or write-downs totaling roughly $175 billion, according to Michael Mayo, an analyst at the CLSA unit of Credit Agricole SA.

    The lobbying plan began taking shape last year. Stock and bond markets were tanking. Lehman Brothers Holdings Inc. collapsed in September. Some markets seized up, including those for mortgage securities. Investors worried that some banks and other financial firms might not survive if they didn’t begin posting profits in 2009.

    Conrad Hewitt, then the Securities and Exchange Commission’s chief accountant, says financial-services representatives, including the ABA’s, called his office repeatedly. He says he met with executives of Citigroup and Wells Fargo, among others.

    Last year, Mr. Hewitt recalls, he challenged ABA lobbyist Donna Fisher and a Wells Fargo executive on their valuation complaints. « If you say you’re required to value the securities at 50 cents, » he recalls asking, « and you believe that the securities are really worth 80 or 90 cents, do you have a lot of buyers because of this unusually low valuation? »

    The two responded that there were no buyers, according to Mr. Hewitt.

    « Then maybe the securities should be valued at less than 50 cents, » Mr. Hewitt says he responded.

    Ms. Fisher declined to comment, as did Wells Fargo. Mr. Hewitt now is a consultant to financial firms.

    The lobbying picked up early this year. Lawmakers were growing more concerned about the problems spreading. Federal regulators were forced to guarantee billions of dollars in uninsured deposits at credit unions, which are member-owned cooperative banks. The Federal Home Loan Banks — cooperatives owned by more than 8,000 commercial banks, thrifts, credit unions and insurers — took billions of dollars in write-downs on their mortgage securities.

    Mr. Yingling, the ABA president, says his organization assigned at least four of its roughly dozen Washington lobbyists to meet with members of the House Financial Services Committee.
    « Their instructions for the early part of this year were to talk to as many people about ‘mark to market’ as they can, » he says.

    In late January, Mr. Yingling says, he met with Rep. Ed Perlmutter, a Colorado Democrat. Mr. Perlmutter said he was « very concerned » about the mark-to-market accounting issue.
    The ABA sent campaign contributions, ranging from $500 to $5,000, to the 33 committee members. The ABA’s political action committee, Mr. Yingling notes, was focusing on dozens of issues in addition to mark-to-market accounting.

    Rep. Perlmutter received $2,500 from the ABA, according to public filings. He says he believed the accounting rules were causing « a drastic loss in capital that never should have occurred. » He says the ABA money « had no influence » on his thinking.

    Rep. Frank Lucas, an Oklahoma Republican, also received $2,500 from the ABA, the filings indicate. He says the contributions didn’t sway his thinking and that the rules were making it difficult for even healthy banks to weather the downturn.

    On Feb. 18, FASB said it didn’t expect to complete its examination of mark-to-market standards until the end of June.

    Banks, credit unions, Federal Home Loan Banks and insurance company trade associations launched in late February what they called the « Fair Value Coalition. » Its goal was to change the accounting rules. The coalition itself raised no funds, leaving it to its members to make political contributions.

    On March 5, Reps. Perlmutter and Lucas introduced legislation to broaden oversight of FASB, putting it under the purview of not only the SEC, but also the Federal Reserve Board, Treasury Department, Federal Deposit Insurance Corp. and the Public Company Accounting Oversight Board.
    Four days later, the Fair Value Coalition wrote to Rep. Barney Frank, the Massachusetts Democrat who heads the House Financial Services Committee, and to Rep. Spencer Bachus, an Alabama Republican who was an early advocate of changing the rules. The letter, signed by 31 institutions and trade groups, called on Congress to use the hearings to address the « unacceptable » pace of FASB and to « correct the unintended consequences » of mark-to-market accounting.

    In an interview, Rep. Frank, who got $8,500 from coalition members in late March, said a « wide range of people concerned about the economy, not just banks, were pushing for this. »
    Rep. Kanjorski scheduled a hearing on the issue for March 12. Bank lobbyists jammed a congressional hearing room. In his opening remarks, Rep. Kanjorski threatened that Congress would get involved if FASB didn’t act. Rep. Perlmutter said mark-to-market accounting was « exaggerating and multiplying » the economic slump. « We have been dithering while this patient’s been sick, » he said.

    Speedier Timetable

    Rep. Gary Ackerman (D., N.Y.) and Rep. Kanjorski pushed Mr. Herz to agree to a speedier timetable. They repeatedly cited Rep. Perlmutter’s legislation to broaden oversight of FASB.
    « It will be done in three weeks. Can and will, » Rep. Ackerman instructed Mr. Herz.
    « Yes, » Mr. Herz replied.

    « Can and will, » Rep. Ackerman repeated. Rep. Ackerman declined to comment through a spokesman.

    A FASB director, Lawrence Smith, said at the time that FASB had little choice but to act. « We can’t ignore what’s going on around us, » he said.

    On April 2, FASB introduced the changes that lawmakers sought. In a draft proposal, FASB changed its rules to say that financial firms could « presume » markets were dysfunctional unless there was ample evidence otherwise. Then they could use internal models to set values, rather than market prices. Their models are not fully disclosed to investors.

    But many investor groups opposed the changes. In the final proposal, FASB deleted the word « presume. » It was a modest setback for the industry: Financial firms couldn’t use internal pricing models to value assets unless a series of conditions existed indicating that markets were dysfunctional.

    Backlash at FASB

    Still, many saw the new rules as a watering down of standards. That triggered a backlash within FASB. At a meeting of a FASB advisory group in New York on April 28, three of its members threatened to resign in protest, concerned that FASB had jeopardized its credibility.
    Lynn Turner, the SEC’s former chief accountant and a former FASB member, was one of them. He says he doesn’t think the banking industry will be satisfied until mark-to-market accounting is dismantled completely. « Despite efforts by FASB to give ground to the banks, enough is never enough, » he says.

    Now, the Fair Value Coalition is gearing up to take on mark-to-market accounting again.
    On April 27, a member of the House subcommittee sent a letter to Rep. Frank calling for another hearing to revisit the issue. A FASB spokesman says the group is continuing to look at the issue.

    Write to Susan Pulliam at susan.pulliam@wsj.com and Tom McGinty at tom.mcginty@wsj.com

  35. Avatar de Alain Soler
    Alain Soler

    Cher FL

    « Reprenant doctement à son compte la thèse américaine de la surévaluation du yuan chinois »

    Article intéressant, je n’ai pas lu et je le regrette le billet de N. Baverez (il a du passé aux archives du monde)!

    Il me semblait que la thèse américaine était plutôt celle d’une sous-évaluation du Yuan chinois avec des voix pour dénoncer la manipulation des cours ?
    Alain

  36. Avatar de Pablo75
    Pablo75

    Vous en pensez quoi de ça?

    « Il faut d’abord reconnaître que la hausse de l’euro et la hausse des indices boursiers américains en même temps qu’une relative stabilité des marchés de taux est un phénomène étrange. Qu’il n’y a pas d’explication rationnelle et macroéconomique pour tout sur les marchés. Et que surtout la spéculation a ses raisons que la raison ne connait pas. Car l’explication est là, la spéculation galopante, la même dont on nous parlait au passé la crise, bat son plein et s’engouffre par toutes les brèches: pétrole, or, euro, indices boursiers émergents. La fête continue et les économistes ne comprennent toujours rien à ce qu’il se passe mais continuent à trouver, sans humilité, des explications a posteriori. »
    (Marc Fiorentino)

    http://www.allofinance.com/journaldemarcfiorentino/une-seule-explication-pour-la-hausse-de-leuro-911.html

  37. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Moi
    Je suis bien obligée de constater que les campagnes (promotion, pub) pour la sainte grande croisade ( avec ses guerres propres, guerres humanitaires, guerres préventives, …. ) restent un investissement ( des dessous économiques, financiers …) toujours très soutenu

  38. Avatar de iGor milhit

    @ pablo75
    marc fiorentino de « un trader ne meurt jamais »? quand je lis ce genre de littérature, je compte mes doigts et mes yeux pour vérifier…

  39. Avatar de Lambert Francis
    Lambert Francis

    Geopolitique … en anglais, illustré de cartes, rappel de fondamentaux

    The Geography of Global Economic Recession
    http://marketoracle.co.uk/Article11063.html

  40. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ pablo75

    Fiorentino n’est pas crédible. Il y a quelques mois nous en parlions déjà ici.
    Il prévoyait alors que l’Amérique ressorte plus forte que jamais de la crise.
    Fiorentino est à l’analyse financière ce que Jacques Marseille est à l’économie !
    Fiorentino ne comprend plus rien et c’est bien logique car son cadre d’analyse c’est la posture A.

  41. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Alain Soler

    Il vous semblait à juste titre, merci.

  42. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Malgré nos colères, nos tristesses, nos peines, face à cette grande crise sociale qui en touche beaucoup, méfions nous, méfions nous de ne pas retomber dans les mêmes travers de penser, de conduite…

    Devant l’actualité de cette crise, voyons nous aussi tous ces gens de bonne volonté qui en recommencent hélas par vous dire les mêmes choses, par vous montrer les mêmes conduites habituelles comme autrefois, en prétendant même mieux faire qu’hier, avoir encore la même et bête prétention idéologique de mieux vous représenter au quotidien, pas moi en tous cas, oui regardons les bien valent-ils vraiment mieux que les autres, que des gens comme Jacques Marseille, ils se prétendant si justes qu’ils surfent sur la vague, qu’ils en récupèrent un plus grand intérêt de cette marée montante. Pensant même que s’il y a autant de malheureux, alors ils pourront également mieux en mettre dans leurs propres filets, en plus grand nombre, mais sur le fond sont-ils vraiment différents à voir, c’est souvent même devenu pour eux leur même marque de fabrique, leur même leitmotiv de le faire voir ou entendre, la preuve ils font encore ceci ou cela ? D’abord dans des meetings, dans les centaines de réunions publiques tenues dans les villes et les villages, clamant même davantage leur plaisir de militer ensemble, ou comme ceci ou cela et puis après est-ce vraiment suffisant » Tant de gens qu’ils veulent faire le bien, quel plaisir, d’en retirer de nouveau un autre profit de plus à l’antenne, à l’image, devant les masses qui dorment, assurant même les gens les plus irrécupables que c’est toujours bien sur dans l’idée de mieux faire le bien de l’homme, d’ailleurs plus vous vous conduirez comme eux, et plus vous passerez pour quelqu’un de bien. Pensez donc, des mots d’encouragement à vouloir se conduire plus longtemps comme eux « qui viennent en nombre » et qui vous glissent à l’oreille, Oh comme je vous trouve très bon
    à l’antenne, je vous aime, je vous adore, je voterai sans doute encore pour vous la prochaine fois : « Surtout, mais surtout ne changez pas, restez comme vous êtes, politicien ou idéologue de plus dans une société « . Ce sont bien sûr les sondages qui nous le montre le mieux, si l’homme avance bien ou pas en société, très important de vouloir s’en rassurer comme tant d’autres, au coude à coude selon les instituts de sondages ou d’opinion. Le bien progresse-t-il ou pas dans les sondages, c’est encore leur « bonheur » de faire campagne idéologique pour faire le bien des êtres, pour
    en obtenir privilèges matériels et autres par la suite, oui qui « se sont tellement crevés pour les autres la panse bien pleine ». Mais, ils le jurent, « c’est un bonheur de faire campagne pour vous, pour votre bien, quelle grande différence
    de conduite à mieux vouloir encore le témoigner ». Mais c’est surtout de voir les mêmes réactions habituelles après les avoir suivi : « Je sais que beaucoup vont vouloir encore voter, d’ailleurs qu’est-ce qu’ils pourraient vraiment vous dire d’autre en société. »

    Cet intérêt de vouloir continuellement agir ainsi, les sondeurs l’ont noté. « Le fait de battre l’estrade à plusieurs crée un sentiment d’unité et attire les électeurs en grand nombre ». Le plus dur est fait. Nous ne voulons bien sur pas paraître plus ridicule que les autres, naïfs, gogos. J’ai tait comme tel autre ou tel autre se réjouissent-ils à des années lumières de votre propre quotidien, la politique ou l’idéologie c’est toute leur vie, leur gagne pain, privilèges et autres accordés une fois élu, ce n’est bien sur jamais sans intérêts matériels qu’ils se conduisent toujours ainsi en société, à qui pensez vous le premier ?

    Si seulement les hommes pouvaient ne seraient-ce qu’un instant dire Stop à tout cela, à toute cette grande mascarade politicienne et électorale de plus, oublié la politique et l’idée de revanche idéologique ne serait ce qu’un seul instant, pour nous montrer et nous faire entendre réellement autre chose d’autre en société. Alors oui peut-être que nous pourrions réellement témoigner de quelque chose de plus différent, en attendant on préfère toujours se conduire ainsi, en vous faisant même croire de nouveau qu’ils font avant tout passer l’intérêt des gens ou du peuple avant vous, si seulement c’était toujours le cas ensuite, le vote est surtout utile pour eux afin qu’ils puissent mieux en obtenir en retour un meilleur train de vie matériel que le votre en société, alors, arithmétiquement, le vote utile mais d’abord et avant tout pour eux ! », qu’ils ne vous diront jamais bien sur franchement et courageusement à l’antenne…

    Tous ces gens se complètent d’ailleurs si bien dans leur conduite, bien sur les rapports spirituels entre les êtres n’évoluent plus guère de nos jours, et oui toujours et encore la même illusion de progresser en suivant la foule,
    tout cela bien sur n’évitera pas le grand effondrement mondial du système financier…

  43. Avatar de antoine
    antoine

    @ Sylvie

    http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2006/sep/mms.html
    J’utilise le terme au sens large ou il est utilisé dans la philosophie anglo-saxonne. Les croyances peuvent être rationnelles, irrationnelles, indécidables… Ceci ne change donc rien…

    -« parler de ténèbres du Moyen Age est justifié :
    envoyer, après la période antique de libre pensée, des gens au bûcher
    parce qu’ils ne se soumettent pas au dogme
    (pour lequel on accède à la vérité par divination ou révélation)
    c’est, effectivement, replonger la pensée dans les ténèbres
    les auteurs que vous citez ne sont pas sortis de ces ténèbres,
    ils n’ont fait qu’essayer de concilier foi et raison,
    quand ce n’était tenter de consolider la première par la seconde
    on ne peut, certes, pas le leur reprocher : la pensée libre n’en était qu’à ses débuts »

    Euh… navré de ne donner qu’un aperçu des résultats les plus récents de la recherche consacrée à la pensée médiévale.
    Concilier la foi avec la raison, dans un sens ou dans l’autre, je ne vois pas ce qu’il y aurait d’intrinsèquement « ténébreux » là dedans… c’est un problème parmi d’autres… d’aucun diraient que c’est LE problème ultime de la philosophie politique par excellence, et qu’il nous revient comme un boomerang, y compris avec cette question du prêt à intérêt et du crédit (sur quoi achoppent Rawls et Habermas, si ce n’est sur la forme que peut prendre la moralité publique dans une démocratie marquée par le fait du pluralisme?). En ce qui me concerne les Ténèbres en philosophie politique ça commence avec Hobbes… et ça finit avec le scientisme obscurantiste contemporain .
    Du reste encore une fois, mathématiques, logique, linguistique, semiologie, philosophie politique et morale (casuistique), ont fait des progrès considérables à la période médiévale…, qui ne se réduit nullement pas à cet effort de conciliation.
    Pour les buchers… et autres guerres de religions, autant ne retenir de factuel au XIXe/XXe siècle que les affres de la colonisation, les millions de mort des 2 guerres mondiales, les régimes marxistes et capitalistes (et quelque chose me dit que ce n’est pas fini), tout ceci avant le Weimar mondial qui se prépare sous nos yeux et qui ne sera pas sans conséquences ne rêvons pas.

    Vous avez fait un long post et je suis navré de ne pas pouvoir prendre le temps de faire une réponse précise.
    Je vous conseille ces 3 livres « classiques » très accessibles, si vous ne les connaissez pas.
    – Droit Naturel et Histoire (L. Strauss)
    – Liberty before Liberalism (Skinner)
    – Les passions et les intérêts (Hirshman)
    The Foundations of Modern Political Thought (2 vol Skinner)

  44. Avatar de BA
    BA

    PIB des Etats-Unis en 2008 : 14 264,6 milliards de dollars.
    Déficit public pour 2009 : 1 841 milliards de dollars, soit 13 % du PIB.
    Dette publique des Etats-Unis au 2 juin 2009 : 11 382 737 715 925 dollars, soit 79 % du PIB.

    http://www.treasurydirect.gov/NP/BPDLogin?application=np

    Pour lire le montant de la dette totale (publique + privée) des Etats-Unis, il faut lire la page 15 :

    http://www.federalreserve.gov/releases/z1/Current/z1.pdf

    Domestic nonfinancial sectors : 33 517,9 milliards de dollars.
    Domestic financial sectors : 17 216,5 milliards de dollars.
    Foreign : 1 858,3 milliards de dollars.
    Dette totale (publique + privée) des Etats-Unis : 52 592,7 milliards de dollars, soit 369 % du PIB.

  45. Avatar de BA
    BA

    PIB des Etats-Unis en 2008 : 14 264,6 milliards de dollars.
    Déficit public pour 2009 : 1 841 milliards de dollars, soit 13 % du PIB.
    Dette publique des Etats-Unis au 2 juin 2009 : 11 382 737 715 925 dollars, soit 79 % du PIB.

    Pour lire le montant de la dette totale (publique + privée) des Etats-Unis, il faut lire la page 15 du rapport de la Federal Reserve :

    Domestic nonfinancial sectors : 33 517,9 milliards de dollars.
    Domestic financial sectors : 17 216,5 milliards de dollars.
    Foreign : 1 858,3 milliards de dollars.
    Dette totale (publique + privée) des Etats-Unis : 52 592,7 milliards de dollars, soit 369 % du PIB.

  46. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Jérémie
    suggèrerais-tu derrière la « représentation » politique, un effondrement du système financier à l’insu-de leur plein gré ?

  47. Avatar de iGor milhit

    @ sylvie et antoine
    les bûchers et les guerres de religions, c’était pas aussi et en bonne partie après le moyen âge?

  48. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    @Moi (insipiré de Moi pour le pastiche)

    Bof, bof. Une société ne sort jamais de la crise, je ne vois donc pas où serait le retour.

    Le XXè et XIXè n’étaient pas moins criseux que le XVIIIè, c’est juste que la crise de 1789 ou celle de 1929 n’étaient pas tout à fait les mêmes que celle 2007.

  49. Avatar de Moi
    Moi

    @iGor milhit : « les bûchers et les guerres de religions, c’était pas aussi et en bonne partie après le moyen âge? »

    Je me faisais la même réflexion. D’ailleurs, le procès de Galilée, c’est plutôt à la renaissance, non? 🙂
    Ceci dit, le Moyen-Age par rapport à l’antiquité, c’est tout de même tristounet à tous points de vue.

    @EOMENOS: « Une société ne sort jamais de la crise »

    Ah bon? Pourquoi on appelle ça une crise alors? (étymologiquement « manifestation grave d’une maladie », c’est-à-dire l’opposé de l’état normal)

  50. Avatar de Cécile
    Cécile

    Parmi les marchés (protégés ? )

    « …
    La GBU-39B : portrait au 20 mai 2009

    Les informations accessibles dans le domaine public et celles recueillies de plusieurs sources par Jean-François Fechino aboutissent, à ce jour et sous réserve des modifications qu’autorisera l’afflux de nouvelles informations, à dresser de la GBU-39B le portrait suivant :

    La GBU-39B pèse au lancement 130 kg (285 livres anglaises, ou lb, la livre anglaise pesant 453,592 grammes). La bombe proprement dite pèse, si c’est bien le cas, 113 kg (250 lb).

    La différence, soit 17 kg, correspondrait au « kit de navigation », lequel comprend :

    – une coque extérieure en carbone, très légère et très lisse, favorisant la pénétration dans l’air ;
    – rattachés à cette coque, un empennage et des ailes, eux aussi en carbone ; les ailes, repliées au départ, se déploient quelques secondes après le lancement, lorsque la bombe a pivoté sur elle-même de 180° ;
    – un servomoteur et des petits vérins permettant de déployer les ailes et de varier ultérieurement leur ouverture et leur orientation pour régler la trajectoire sde la bombe ;
    – un système anti-brouillage de positionnement GPS et de navigation (Advanced Anti-Jam GPS aided Inertial Navigation)

    L’ensemble de ce kit explose à l’impact sur la cible.

    La bombe elle-même pesant 113 kg, comprend :

    – un détonateur pouvant être programmé pour provoquer l’explosion juste avant, pendant ou après l’impact sur la cible, selon l’effet recherché ;

    – près de 23 kg d’explosif (50 lb soit 22,680 kg) : le tritonal, un dérivé de perchlorate d’ammonium dans lequel l’alumine a été remplacée par de la poudre d’UA (à hauteur de 10%), et auquel a été ajouté du fulminate.

    Le tritonal est classé dans la catégorie des explosifs à haute énergie (HE), il se présente sous forme d’un solide légèrement pulvérulent qui réagit à la moindre étincelle électrique. On le coule en forme de boudin serré qui va se consumer à très haute vitesse et dégager un gaz qui, comprimé par l’enveloppe de la bombe, la fait exploser et voler en éclat, le tout à une vitesse de l’ordre du centième de seconde.

    Cet explosif hyper puissant assure une grande vélocité aux « échardes de métal », lesquelles s’enfoncent dans tout de ce qui se trouve sur leur passage et s’enflamment du fait qu’elles contiennent de l’Uranium Appauvri pyrophorique. Elles traversent les corps humains de part en part et seul le béton les arrête à une profondeur d’environ un mètre. Ensuite, elles brûlent, en dégageant un maximum de chaleur et un minimum de fumées… et ce en raison des « mini impacts » largement répandus autour de la cible.

    Il n’est pas exclu toutefois que les GBU-39 ou certaines d’entre elles aient été chargées du dernier cri en matière d’explosif : le D.I.M.E. (Dense Inert Metal Explosive).

    – une coque (cover) métallique constituée d’un alliage composé de 10 % de titane, 10% de tungstène, 80 % d’uranium appauvri.

    L’alliage Ti/Tu/UA est « friable » et « préformé » en « aiguilles d’aciers » ou échardes d’acier (preformated alloy iron sharps). L’explosion est réalisée pour les faire « voler en éclats » selon leurs « préformatages ». Elles tiennent en raison du moulage lors de la coulée et sont maintenues en forme (en dépit des contraintes de forces et de vitesse) par le manteau de fullérènes qui, lui aussi, explose en échardes.

    – une couche ou « manteau » (coat) de 2,5 mm d’épaisseur, constituée de fullerènes.

    Cette couche enveloppant la coque métallique est destinée à renforcer sa dureté lorsqu’elle pénètre dans la cible après dislocation de l’enveloppe extérieure, et surtout à protéger l’UA d’un frottement prématuré ou excessif lors de la pénétration dans la cible, en particulier lorsqu’il s’agit de bétons ultra durs (enforced ultra strong concrete) dans lesquels on a mélangé de la fibre de carbone ou carbure de tungstène (carbon tungsten fibers).

    Les fullerènes sont un nouveau « type de carbone » à structures moléculaires renforcées, issu directement des laboratoires militaires de Los Alamos en liaison avec la recherche en nanomatériaux et structures de métaux, tant universitaire que privée. Aussi résistants que le diamant, les fullerènes se présentent extérieurement sous forme de suie noire.

    Comme pour les autres armes expérimentées à Gaza, les matériaux et les autres caractéristiques des GBU assurent, avec l’ensemble du dispositif de leur mise en œuvre, un « service multiple » de destruction et de morbidité :
    – pénétration en profondeur des cibles enfouies sous terre, même les mieux protégées (bétons à hautes, très hautes ou ultra hautes performances ; blindages épais en acier, ou en acier renforcé à l’UA) ;
    – explosion différée jusqu’à la profondeur voulue et programmée ;
    – explosion ultérieure et autodestruction de l’engin, dans le cas où le dispositif primaire de mise à feu aurait échoué ;
    – destruction « classique », par effet de souffle, de la cible, depuis l’intérieur même ;
    – projection d’échardes métalliques dans les corps inertes ou vivants situés à l’intérieur ou à la périphérie de la cible, avec effet de « décapitation » ou d’ « amputation » sur les corps humains ;
    – crémation externe et interne des corps, les échardes métalliques devenant elles-mêmes des brandons ;
    – chez les blessés survivants, impossibilité de distinguer les éclats métalliques et de les extraire par une opération chirurgicale ;
    – réduction de la durée de survie des blessés et des brûlés, par empoisonnement interne, radiotoxique et chimique, dû à l’uranium appauvri ou à ses descendants ;
    – contamination radioactive de l’environnement naturel par dispersion, sur les lieux mêmes des explosions et au-delà, de nanoparticules d’uranium appauvri et d’autres radionucléides issus de l’uranium ;
    – atteintes au génome de la population.
    … »

    source : http://www.acdn.net/

  51. Avatar de Marie
    Marie

    Pauvre Baverez! Son argumentaire ressuce tous les lieux communs de la vulgate sciences poseuse et enarchique en vogue il y 25 ans!! Les bras m’en tombent. Le plus desolant c’est que les decideurs francais partagent tous cette vulgate desolante et destructrice.
    Ils ont des yeux et ne voient pas, ils ont des oreilles et n’entendent pas…………

  52. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    En me relisant je n’aurai pas du poster mon dernier commentaire (écrit en vitesse sous le coup de l’émotion) vous pouvez le supprimer cela ne se reproduira pas de plus j’étais hors sujet, désolé …

  53. Avatar de Richard
    Richard

    « La SEC lance le grand procès de la crise du subprime »

    Lu dans « Les Echos » d’aujourd’hui (vendredi 5 et samedi 6 juin 2009) :

    « Plus de deux ans après le début de la crise du subprime aux Etats-Unis, La Securities and Exchange Commission (SEC) engage ce qui sera sans doute l’un des procès les plus médiatiques du monde des affaires américain. Elle attaque en effet Angelo Mozilo, soixante-dix ans, fondateur et ex-PDG de Countrywide Financial, le premier prestataire de prêts immobiliers aux Etats-Unis et l’un des grands émetteurs de crédits à risques.
    Lui-même et deux de ses dirigeants sont poursuivis pour fraude au civil pour avoir menti à leurs actionnaires. « Ils ont peint un mirage pour les investisseurs, décrivant Countrywide comme un prestataire de crédit responsable, alors qu’ils accumulaient les facteurs à risque », a expliqué hier Robert Khuzami, directeur de la division judiciaire de la SEC. « Leurs propres mémos montrent qu’ils connaissaient les difficultés, les incertitudes de leurs activités et qu’ils ont choisi de ne pas les partager avec les actionnaires. »
    Angelo Mozilo est aussi accusé de délit d’initié pour avoir profité d’informations non publiques et avoir vendu des titres de Countrywide avec 140 millions de dollars de profits à la clef. La société a été rachetée par Bank of America en juillet 2008 pour 2,5 milliards de dollars. Robert Khuzami a indiqué qu’il examinait d’autres sociétés. En avril, il avait obtenu un règlement à l’amiable de 2,45 millions de dollars avec Michael Strauss, ex-PDG d’American Home Mortgage Investment Corp. VIRGINIE ROBERT (À NEW YORK) »

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  1. @Pascal Trump a peut être suggéré/téléphoné à Poutine de reconnaître ceux avec qui il avait négocié le retrait états-unien réalisé…

  2. Pour le plaisir, https://www.humanite.fr/politique/extreme-droite/le-rassemblement-national-propulse-sur-les-reseaux-sociaux-par-les-cercles-pro-orban

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