Dans ma petite boîte à anomalies

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Je vous ai déjà fait part de mon intérêt pour l’anomalie et même si je n’en avais pas parlé, vous l’auriez deviné.

Je conserve ainsi sur mon bureau une petite boîte à anomalies. Pour le moment elle en contient trois.

La première, c’est le parlementaire américain Alan Grayson, qui demande le 5 mai à Mme Elizabeth Coleman, Inspecteur Général de la Federal Reserve, la banque centrale américaine, qui a reçu la somme dépassant le trillion de dollars (en français : billion) ajouté au bilan de la Fed depuis septembre 2008 ? Et la dame lui répond qu’elle ne sait pas et que son service n’a pas examiné cet aspect particulier de la question.

La deuxième anomalie dans ma petite boîte, c’est Mr. Joseph Facciponti, Assistant du Procureur Général américain qui déclare au tribunal le 4 juillet (fête nationale US) à propos de l’arrestation de Sergey Aleynikov, le voleur de programme de trading, que « La banque (Goldman Sachs) a mentionné la possibilité qu’il existe un danger que quelqu’un qui sache utiliser ce programme puisse l’utiliser pour manipuler les marchés de manière malhonnête », suggérant que son emploi habituel consiste à manipuler les marchés honnêtement.

La troisième anomalie nous vient de Larry Levin, un trader vedette sur les marchés à terme américains (on le voit souvent sur CNBC), à propos de la séance d’hier 8 juillet. Dans sa « Nightly Newsletter & Trading Signals », qu’il envoie à qui cela intéresse, il rapporte que la cote du contrat à terme, future, S&P500, un indice boursier, s’était effritée en séance, tombant progressivement de 888 à 875, quand quelque chose se passa soudain … Je lui laisse la plume : « … cela devint fou. Paul passa un ordre de 400 contrats [soit un notionnel de 100 millions de dollars], et un autre, et un autre… et encore un autre. Le dernier ordre ne trouva pas preneur. Qu’est-ce qui s’était passé ? Les courtiers à la corbeille avaient leur version des faits : quelle que soit l’identité de cet acheteur, rien ne l’arrêterait […] … quelqu’un était prêt à acheter pour près de 500 millions de dollars de contrats S&P à terme ». Qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que quelqu’un quelque part a à sa disposition des sommes colossales destinées à lancer sur les marchés boursiers des signes d’optimisme forcé.

Ah ! Je vois la question qui vous démange : « Et s’il s’agissait avec ces trois anomalies d’un mystère semblable à celui de la Sainte-Trinité ? »

Question intéressante mais dont je vous laisse l’entière responsabilité. C’est après tout vous qui la posez !

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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