L’argent dans l’histoire

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Écrire un nouveau livre est toujours une entreprise enthousiasmante et je viens de mettre le point final à celui qui sera pour moi le dixième : « L’argent mode d’emploi ».

Entreprise enthousiasmante, même si les quinze derniers jours se transforment invariablement en épreuve et ceci pour deux raisons : la première, banale, est qu’on calcule toujours mal le temps qu’il faudra, si bien que durant la dernière ligne droite, les journées s’allongent inexorablement : 11 heures, 12 heures, 13 heures de travail… Mais cette première raison n’est pas la pire : la pire, c’est que les derniers jours sont passés essentiellement à se relire : des passages qu’on connaît déjà, d’abord pour les avoir rédigés soi-même, et qu’on doit ensuite relire non pas une, mais cinq, six fois… loin, si loin, de la partie créative de l’écriture : le plaisir de coucher sur le papier des idées dont on ne se doutait pas qu’on irait un jour les penser.

Donc, c’est fait. J’espère apporter du neuf par rapport à ce qu’on lit d’habitude sur l’argent, et j’ai d’ores et déjà été rassuré sur ce point par ceux qui m’ont répété au fil des mois que « tous les auteurs » pensent le contraire de ce que j’avance. Contredire n’était pas le but visé mais plutôt repartir sur des bases plus saines sur la question, les approches faisant autorité étant, comme les événements récents l’ont cruellement rappelé, sur une voie de garage depuis cent ans au moins.

J’irriterai sans doute ceux qui considèrent comme un aspect crucial du problème une question qui m’apparaît essentiellement fondée sur un malentendu, et à laquelle je ne consacre qu’un minimum de pages. Je décevrai aussi ceux qui considèrent la monnaie comme l’élément central de la crise que nous traversons et sa réforme comme le principal moyen d’en sortir.

L’argent procure certainement un excellent angle d’attaque pour comprendre la crise, ne serait-ce que parce les quantités colossales qui en ont été perdues distinguent celle-ci des précédentes. Mais l’argent s’avère aussi à l’examen être l’outil d’échange relativement neutre qu’on vise à ce qu’il soit et ce n’est pas lui le responsable, ni même l’usage qu’on en fait. Le problème avec l’argent ne vient pas de lui mais de nous : de notre tolérance infinie pour la manière grotesque dont il se répartit au sein de nos sociétés.

Et puisque nous sommes le 14 juillet, j’aimerais formuler cela dans une perspective pertinente par rapport à l’événement que nous commémorons aujourd’hui. Nos sociétés d’origine européenne, ainsi que certaines autres, portent toujours la marque du fait que ce sont des guerriers qui donnèrent sa forme originelle à nos systèmes politiques : c’est l’usage de la force non seulement qui garantit leur fonctionnement mais on le retrouve encore à la source du commandement de type militaire qui caractérise encore aujourd’hui la plupart de nos institutions, des administrations publiques aux entreprises privées.

La puissance de l’argent est apparue et a alors rapidement rivalisé avec celle de la force, jusqu’à finir par se substituer à elle. Il est non seulement vrai aujourd’hui qu’il existe une péréquation entre elles permettant d’obtenir tant d’argent pour tant de force brute ou tant de force brute pour tant d’argent, mais il est vrai aussi qu’il existe très peu de choses que seule la force permettait d’obtenir autrefois et que l’argent ne procure aujourd’hui aussi bien.

Les révolutions comme la Révolution Française charrient des idéaux dont la séquence révèle la marche de la Raison. Elles entérinent aussi des glissements structurels sans rapport évident avec les représentations que s’en font ceux qui montent aux barricades en chantant et paient souvent de leur vie leur élan révolutionnaire. Ceux d’entre eux qui réussirent à tirer les marrons du feu se gardèrent bien de remettre en cause la nouvelle puissance qui avait rendu caduque le pouvoir que la force brute conférait jusque-là. L’autorité fondée sur celle-ci s’était effondrée sous son propre poids et il en va de même aujourd’hui de celle qui l’avait remplacée lors des événements dont nous fêtons l’anniversaire. Le pouvoir de l’argent avait remplacé celui de la force brute. Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ?

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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123 réponses à “L’argent dans l’histoire”

  1. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @Serge Dumoulin

    Vous me faites dire ce que je n’ai jamais dit.

    Que l’argent ne soit pas la même chose que le bonheur, nous en convenons tous: Michael Jackson serait l’homme le plus heureux au homme si argent=bonheur, et il ne semble pas que cela fut le cas.

    L’extrapolation: l’argent ne fait pas le bonheur ne se déduit pas logiquement. Dans certains cas et/ou pour certaines personnes bien évidemment CE QUE PEUX ACHETER avec l’argent peut apporter le bonheur selon les cas. Mais d’autres sont parfaitement (et même plus heureuses) avec moins, vraisemblablement vous et moi qui sommes selon toutes probabilités vivre des vies plus heureuses que celle de célébrités souvent fort déprimées et suicidaires et cherchant refuge dans la drogue.

    « “Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ! ” »

    Hélas, même si je donnais tous mon argent également à tous, avec 2 milliards d’être humain sur la planète il n’existe pas de dénomination monétaire suffisamment petite pour que je puisse verser le montant à chacun!

    PAR CONTRE, je peux montrer à tous comment FAIRE pour créer de la richesse (pour eux et éventuellement pour les autres). Et c’est ce que je fais en écrivant ici.

  2. Avatar de emmanuel
    emmanuel

    @Hadrien

    Passionnante discussion, qui oppose au bon sens frelaté qu’on entend tous les jours dans des termes si difficiles à contrarier tellement ils sont faux et fuyants, qui oppose donc à cela un raisonnement juste, gai, intelligent et sans complexes même si parfois complexe. Bravo, je garde ça à relire et je redirige !

  3. Avatar de BA
    BA

    L’ex-PDG de General Motors part à la retraite avec plus de 10 millions de dollars.

    L’ex-PDG de General Motors Rick Wagoner va partir à la retraite le 1er août prochain avec plus de 10 millions de dollars (7 millions d’euros) en pensions, bonus et indemnités diverses, selon des documents transmis mardi à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse américaine.

    Rick Wagoner, 56 ans, a démissionné le 30 mars dernier sous la pression de l’administration Obama, qui estimait que sous sa direction, le constructeur automobile n’avait pas fait suffisamment d’efforts pour se restructurer.

    General Motors a déposé son bilan le 1er juin. C’était la plus grosse faillite de l’histoire industrielle américaine.

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=1019065243bef1ae7b1dac2a34c7853a

  4. Avatar de Thomas
    Thomas

    Hello,

    Lecteur plus ou moins régulier mais jamais commentateur, je suis interpellé par la question de fin car je me suis posé exactement la même il y a déjà quelque temps (peut-être à force de lire ce blog?)
    « Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? » J’avais fait l’hypothèse de la célébrité.
    Dans les grandes lignes, l’idée était que les livres d’histoire retiennent des « grands hommes » comme Gengis Khan, guerrier impitoyable mais certainement pas pauvre et en tout cas célèbre par delà les siècles.
    De même, il me semble que la recherche de la gloire avait beaucoup à voir avec les exploits guerriers de l’antiquité grecque. A ces époques, quelques rares hommes se « distinguaient de la masse » et ce n’étaient généralement pas des pacifistes…
    Puis, à mesure de l’avancement du niveau d’éducation des « masses », la violence n’a pas disparu mais elle a clairement reflué au profit du pouvoir marchand.
    Les bénéficiaires de cet état ne sont plus des seigneurs de la guerre mais il me semble qu’en plus de la richesse, ils possèdent aussi – en tous cas pour un certain nombre d’entre eux – la notoriété. Les pages de magasines people sont pleines de récits de leurs mondanités…
    Donc, si on part de l’idée d’une montée constante du niveau d’éducation et – peut-être au delà des inégalités réelles? – une égalisation relative (concomitante?) des niveaux de vie, il ne reste plus que la gloire, la capacité à être reconnu en étant connu (de tous), à se distinguer par ses idées, ses performances, sa créativité, que sais-je?
    Enfin, ce n’est peut-être pas très clair mais je vois ça comme une sorte d’aplanissement progressif des relations dominants / dominés où on part d’une situation avec très peu de dominants, mais qui dominent tout le monde et cumulent force brute, richesse et gloire à une situation beaucoup plus égalitariste ou brillent quelques individus considérés comme remarquables par tous les autres (domination symbolique?)
    Regardez la télé-réalité. Les motifs des participants à ces expériences incroyablement cyniques (et généralement d’humiliation publique) ne cherche absolument qu’une chose: être connus.
    My two cents.

  5. Avatar de Dup
    Dup

    Le pouvoir de l’argent avait remplacé celui de la force brute. Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ?

    Pourquoi pas le pouvoir de la GRATUITÉ ? N’est ce pas un élément qui est en train d’apparaître dans le système a l’heure actuelle est qui n’y était pas jusqu’alors ou plus depuis les chasseurs cueilleurs (Deezer ou facebook se demandent comment rentabiliser leur succes??…). Si par la force on a pu contraindre les gens, puis par l’argent les y astreindre, n’arriverait on pas par la gratuité a faire fonctionner un système? Cela met en cause directement les vrais problèmes auquel il est aussi urgent sinon plus de s’attaquer qu’a la crise : démographie et ressources naturelles.

  6. Avatar de D comme David
    D comme David

    La force brute moi j’appelle ça la violence du faible et la puissance de l’argent l’échange du banni. Mais bon jsais pas si ça change
    qqchose.
    La puissance qui s’apprête à prendre la suite … un dissolvant.

  7. Avatar de Moi
    Moi

    @Serge Demoulin : « Il y a donc forcément une autre explication qu’on ne nous enseigne pas et que nous devons trouver par nous-même »

    Elle me paraît évidente. On devient rarement riche, il faut être né riche. On trouvera bien quelques exceptions de self-made-men, mais même aux USA ils sont rares. Sans aller jusqu’à sortir mon Bourdieu et ses recherches sur la reproduction des élites, j’avais lu un bouquin anglais sans prétention, qui avait pour sujet les riches et qui montrait que l’immense majorité des familles les plus riches étaient déjà des familles parmi les plus riches il y a des siècles.
    Prenons les cas français. Gérard Mulliez, première fortune, vient d’une famille riche depuis au moins le milieu du XIXè. Bernard Arnault, ex-première fortune, est le fils d’un gros industriel (qui devait lui-même être fils de bourgeois, mais je n’ai pas trouvé d’info là-dessus). Etc.
    Même aux USA, vous verrez qu’une recherche rapide vous montrera que la plupart des grosses fortunes d’aujourd’hui avaient déjà des ancêtres très aisés.

  8. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @moi

    « On devient rarement riche, il faut être né riche. »

    C’est archi-faux. Vous faites de la propagande communiste idiote.

    Je vis en Amérique, et je suis moi-même passé du dernier décile au premier décile sans aucune aide extérieure hormis des prêts étudiants. Je connais PLEIN de gens dans la même situation que moi.

    Je connais plein d’enfants de riches qui sont en train de faire le trajet inverse, et dans presque tous les cas, l’expérience a montré que 2 générations après la fortune initiale, il ne reste presque rien: tout a été dilapidé.

    Mais je mets un bémol. Si vous vivez en France, la situation est vraisemblablement très différente car la structure sociale parait être celle d’une aristocrastie liée au pouvoir, et les structures légales et bureaucratique sont vraisemblablement peu propice à l’épanouissement de nouvelles compagnies et donc maintienne la situation. Mais à ce sujet je laisse le soin à d’autres (mieux au courant de la situation) de commenter à ce sujet.

    Tout ce que je peux dire est qu’il fait très bon vivre dans un pays libéral comme le Canada.

  9. Avatar de Evias
    Evias

    Ce qui pourrait faire autorité dans la nouvelle économie en lieu et place de l’argent, c’est peut être le savoir, le savoir-faire ou en un mot l’information accumulée et transmissible en temps réel partout à travers le monde via internet et autres moyens modernes de communication.

    Le présent site sur lequel nous échangeons « gratuitement » de l’information témoigne déjà de cet avènement d’une nouvelle puissance qui est tout-à-fait capable de mettre à mal l’oligarchie financière encore en place.

  10. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    @Hadrien

    Excellente intervention, et c’est un bonheur de voir qu’il reste des personnes vraiment intelligentes sur terre et qui pensent comme vous, jusque dans les détails….A force de lire les médias, on en doute.

    L

  11. Avatar de FabienF
    FabienF

    @Hadrien

    Parfait! Merci de rappeler que le paradigme de la « concurrence » repose sur un formalisme mathematique des plus limite, et releve donc de l’ideologie.

    Je pense que vous apprecierez cette conference disponible sur le site de la Cite des Sciences:

    Les mathématiques au service de la guerre froide , par Amy Dahan,
    directrice de recherche au CNRS, directrice adjointe du Centre Alexandre. Koyré

    La deuxième guerre mondiale n’est pas une simple parenthèse dans l’histoire des sciences, en particulier celle des sciences mathématiques. Aux Etats-Unis, réunis au sein de l’Applied Mathematics Panel, des groupes de mathématiciens se mobilisent et mettent leurs travaux au service de l’effort de guerre américain.
    Au cours de la période de la guerre froide, la dimension stratégique et technologique des mathématiques, se confirme et s’amplifie. Il s’avère que le nucléaire, l’aéronautique, la conquête spatiale ou encore la prévision météorologique ont un besoin énorme de mathématiques appliquées et de méthodes numériques que la diffusion des premiers ordinateurs accentue.
    Les mathématiques fournissent aussi des instruments pour la gestion du social, de l’économie, voire du politique. Une institution, la RanD Corporation, qui emploie des centaines de mathématiciens est paradigmatique de cette ambition de mettre les mathématiques au cœur de la rationalisation et de « l’optimisation » de l’action. Certaines figures, comme celle du mathématicien John von Neumann, symbolisent cet élargissement considérable du champ d’intervention et d’action des mathématiciens.
    L’exposé présentera une analyse générale de cette situation et s’appuiera sur quelques exemples concrets

    http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/college/v2/html/2005_2006/conferences/conference_182.htm

    Plus polemique, l’excellent documentaire d’Adam Curtis The Trap: What Happened to Our Dream of Freedom

    EPISODE 1: « Fuck You Buddy » (11 March 2007)

    In this episode, Curtis examines the rise of game theory during the Cold War and the way in which its mathematical models of human behaviour filtered into economic thought. The programme traces the development of game theory with particular reference to the work of John Nash, who believed that all humans were inherently suspicious and selfish creatures that strategised constantly. Using this as his first premise, Nash constructed logically consistent and mathematically verifiable models, for which he won the Bank of Sweden Prize in Economic Sciences, commonly referred to as the Nobel Prize in Economics. He invented system games reflecting his beliefs about human behaviour, including one he called « Fuck You, Buddy » (later published as « So Long Sucker »), in which the only way to win was to betray your playing partner, and it is from this game that the episode’s title is taken. These games were internally coherent and worked correctly as long as the players obeyed the ground rules that they should behave selfishly and try to outwit their opponents, but when RAND’s analysts tried the games on their own secretaries, they instead chose not to betray each other, but to cooperate every time. This did not, in the eyes of the analysts, discredit the models, but instead proved that the secretaries were unfit subjects.

    What was not known at the time was that Nash was suffering from paranoid schizophrenia, and, as a result, was deeply suspicious of everyone around him–including his colleagues–and was convinced that many were involved in conspiracies against him. It was this mistaken belief that led to his view of people as a whole that formed the basis for his theories. Footage of an older and wiser Nash was shown in which he acknowledges that his paranoid views of other people at the time were false.

    Curtis examines how game theory was used to create the USA’s nuclear strategy during the Cold War. Because no nuclear war occurred, it was believed that game theory had been correct in dictating the creation and maintenance of a massive American nuclear arsenal–because the Soviet Union had not attacked America with its nuclear weapons, the supposed deterrent must have worked. Game theory during the Cold War is a subject Curtis examined in more detail in the To The Brink of Eternity part of his first series, Pandora’s Box, and he reuses much of the same archive material in doing so.
    Archive interview with R.D. Laing during episode 1

    A separate strand in the documentary is the work of R.D. Laing, whose work in psychiatry led him to model familial interactions using game theory. His conclusion was that humans are inherently selfish, shrewd, and spontaneously generate strategems during everyday interactions. Laing’s theories became more developed when he concluded that some forms of mental illness were merely artificial labels, used by the state to suppress individual suffering. This belief became a staple tenet of counterculture during the 1960s. Reference is made to the Rosenhan experiment, in which bogus patients, surreptitiously self-presenting at a number of American psychiatric institutions, were falsely diagnosed as having mental disorders, while institutions, informed that they were to receive bogus patients, « identified » numerous supposed imposters who were actually genuine patients. The results of the experiment were a disaster for American psychiatry, because they destroyed the idea that psychiatrists were a privileged elite able to genuinely diagnose, and therefore treat, mental illness.

    All these theories tended to support the beliefs of what were then fringe economists such as Friedrich von Hayek, whose economic models left no room for altruism, but depended purely on self-interest, leading to the formation of public choice theory. In an interview, the economist James M. Buchanan decries the notion of the « public interest », asking what it is and suggesting that it consists purely of the self-interest of the governing bureaucrats. Buchanan also proposes that organisations should employ managers who are motivated only by money. He describes those who are motivated by other factors–such as job satisfaction or a sense of public duty–as « zealots ».

    As the 1960s became the 1970s, the theories of Laing and the models of Nash began to converge, producing a widespread popular belief that the state (a surrogate family) was purely and simply a mechanism of social control which calculatedly kept power out of the hands of the public. Curtis shows that it was this belief that allowed the theories of Hayek to look credible, and underpinned the free-market beliefs of Margaret Thatcher, who sincerely believed that by dismantling as much of the British state as possible–and placing former national institutions into the hands of public shareholders–a form of social equilibrium would be reached. This was a return to Nash’s work, in which he proved mathematically that if everyone was pursuing their own interests, a stable, yet perpetually dynamic, society could result.

    The episode ends with the suggestion that this mathematically modelled society is run on data–performance targets, quotas, statistics–and that it is these figures combined with the exaggerated belief in human selfishness that has created « a cage » for Western humans. The precise nature of the « cage » is to be discussed in the next episode.

    http://video.google.com.au/videoplay?docid=-5376212150896990926

  12. Avatar de Patadelphe

    Un autre … son de cloche ou

    QUE L’ ARGENT ET LA SPECULATION SONT LES SOURCES DE L’

    Paul Valéry, Tel Quel

    *

    Ubudore à Philopata, salut !

    Ton dernier et véhément courrier m’ interroge sur l’ attitude du ‘pataphysicien face à l’ assez ordinaire manie d’ enrichissement et à la contemporaine folie de …

    A ceci je réponds que les ‘pataphysiciens qui sont habituellement regardés comme des blasphémateurs ne méprisent pas plus qu’ ils ne vénèrent la puissance de l’ argent. Aussi éloignés de l’ idolâtrie que de l’ anathème ils ont la confiance de citer en leur faveur l’ Auteur quelque peu négligé des Théories sur la Plus et… la Moindre Value.

    1. L’ argent -comme l’ affirma jadis Karl Marx, Capital 1, 1. est équivalent général, forme de la valeur et moyen de circulation des marchandises.

    Il est ainsi et tout à la fois Egalité réalisée, Esprit du monde en acte et Entremetteur universel…

    -Equivalent général, il est puissance alchimique dont la vertu magique rapproche les choses les plus éloignées et avoisine les objets les plus hétéroclites.

    Tout ce qui se mesure en lui et par lui. Rien ne saurait déroger à sa puissance d’ assimilation.

    -Forme de la valeur, il recouvre la matérialité de tout bien du nimbe fétichisé de la fonction monnaie. Il est l’ aura qui cerne les choses et le prestige qui précède ceux qui les possèdent.

    Sortilège social, il est donc le grand enchanteur du monde.

    -Moyen de circulation des marchandises, « courtisane universelle  » il favorise les échanges, développe le commerce et… la spéculation.

    2. S’ il ne donne pas l’ , -mais qui peut se targuer d’ un tel pouvoir ?… du moins le simule-t-il….

    Car il n’a de cesse de stimuler la simulation… Et comme l’ n’ est qu’ un mot créé par la fonction-imagination représentative de l’ , de tout événement !… il est bien – à jargonner selon le lacanien galimatias, le , le signifiant sans référent, le signifiant … de rien.

    Générateur de simulacres, sophiste brillant, maître des apparences et Apparence lui même, scintillant, éclatant, « sonnant et trébuchant « , il assure de surcroît les imputations et consacre les réputations. De telle sorte qu’ aux yeux d’ autrui et par sa seule vertu je suis ce que je ne suis pas, je peux ce que je ne peux pas.

    3. Diabolique, il se joue de tous et de tout, bouleverse les repères et renverse les positions acquises.

    Anarque, il se rit des valeurs.

    En toute désinvolture…

    Agent baroque d’ ovidiennes métamorphoses, il transforme ainsi puissances et impuissances en leurs contraires.

    4.C’est pourquoi Richesse ou Pauvreté signifient certes voir mais surtout… être vu.

    Par lui et au delà : à travers lui.

    Il vérifie ainsi la proposition fameuse de Berkeley : .

    Dis moi ce que tu représentes, je te dirai qui tu es…

    5. L’, avant le , c’ est donc toujours déjà l’ …

    Sempiternelle mais incontestable et irréductibe banalité…

    Et contre toutes les protestations morales -jusques et y comprises celles de Marx-, justifiée.

    De fait le mouvement d’ humeur éthique n’ y peut rien : l’ argent est bien le révélateur de l’ être.

    6. Signe des choses il en est de surcroît la métaphore, la .

    Ainsi n’ est-il aucunement la , comme l’ affirmaient l ‘Auteur de La sainte Famille et ses sectateurs … puisqu’ il n’ existe -comme le lui avait déjà objecté Max Stirner, aucune essence de l’ … cette pure hallucination idéologique…

    Car le terme d’ ne désigne -n’ en déplaise aux (néo) kantiens et autres dévots-, qu’ un concept de classe, une simple catégorie logique.

    7. De surcroît voleur et malicieux … violeur des valeurs, l’ argent leur dérobe leur vertu d’ usage au profit de leur capacité d’ échange.

    Echangiste et changeur, il n’ a donc de cesse de les déniaiser…

    Pèrubuesque Avaleur des Valeurs enfin, il nargue à leur grand dam la confrérie des bigots des Saintes Normes : l’ , le , la … l’ .

    Car si tout est artifice et si la n’ est qu’ un mythe, l’ argent n’ est-il pas lui même et par excellence… l’ Artifice et l’ artificieux Artificier ?…

    Il est donc le Démiurge universel, au sens grec le Poète, la de toute chose, la quasi-ontologique vertu qui donne -comme tu l’as pressenti, impérieux ami-, l’ existence et le pouvoir.

    En conséquence de quoi le prudent ‘pataphysicien en prend acte et en tire pour lui même les adéquates leçons…

    *

    8. N’oublie pas toutefois que la désigne aussi et surtout au sens second -mais non pas secondaire-, l’ enchantement des pensées.

    Ainsi, Alpha et Omega, source miraculeuse des artifices, est-elle pour les humains des mondes empiriques et des univers parallèles, l’ aliment de leurs désirs, l’ énergie de toutes leurs Visions et autres utopies.

    8. C’est pourquoi, cher Philopata, amateur de Spéculations et spéculateur né, le ‘pataphysicien, gardant un oeil sur l’ évolution des cours de la Bourse aux Idées, veillera à développer et à capitaliser sans retenue et sans vergogne son portefeuille de titres… spéculatifs.

    En toute innocence…

    Et aux yeux du monde comme par devant lui même il ne se reconnaîtra qu’ un seul -quoique selon certains- scandaleux impératif catégorique :

    9. Sois donc avisé dans tes visionnaires fréquentations … Abrite toi des idolâtres de Marotte tout autant que des dévots de la chose chrématistique… Et sache choisir à bon escient les belles que tu courtiseras… mais sans te perdre dans le piège de leurs séduisants labyrinthes.

    Car si le monde de l’Ascience est indéfini, n’ oublie pas que la vie est trop brève pour encourir le risque de nous y égarer.

    Porte-toi bien, Ton Ubudore.

  13. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Stubborn

    Je ne serais pas étonné que l’éditeur soit pour beaucoup dans le choix du titre, sur une considération commerciale non ironique. Pour titrer « Une approche épistémologique des théories monétaires », il faut vraiment ne pas avoir besoin d ‘argent ! -:)

  14. Avatar de Jean-Louis M
    Jean-Louis M

    Je me ferai un grand plaisir d’acheter votre livre (je ne lis pas encore suffisamment par manque de temps) qu’il sortira (prévenez-nous de l’éditeur).

  15. Avatar de Paul Jorion

    « L’argent mode d’emploi » sortira chez Fayard dans les tous premiers jours de novembre. « Comment la vérité et la réalité furent inventées » sortira le même jour chez Gallimard, dans la Bibliothèque des sciences humaines.

  16. Avatar de syl
    syl

    j’ai lu quelqu’un (mais j’ai oublié où) qui comparait la situation actuelle à la fin du système féodal
    est ce que ce que vous voulez dire ?

  17. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Paul Jorion : « Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite (au pouvoir de l’argent) ?  »

    Petite nomenclature, en espérant n’avoir oublié personne, ni déformé quiconque:

    La force brute
    L’information
    Les experts
    L’oligarchie
    Les intellectuels
    L’expression d’une transcendance (beauté, justice et vérité)
    Les nouvelles technologies
    Les capacités créatives
    La communication
    Toujours la force, avec l’argent comme serviteur
    Celle du mécontentement
    L’amour
    La déprime
    Le pouvoir sur soi-même
    Le bonheur personnel
    L’impuissance
    La gratuité
    L’échange d’information

    …Plus quelques tentatives d’esquives

  18. Avatar de Paul Jorion

    Une bonne nouvelle, les absents de marque :

    La religion
    Le culte de la personnalité

    Un oubli :

    Le retour de la Chine au centre du monde et tout le reste à la périphérie

  19. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Tentative de classement :

    Comme toujours, les avis sont partagés, pour parler comme ceux qui préfèrent ne pas en avoir.

    D’un côtés les plus noirs, qui naturellement dominent (la force, l’argent, l’oligarchie…ainsi que l’impuissance et la déprime), de l’autre les plus repliés, un peu timides (l’amour, le bonheur personnel). Des tentatives de sortie par le haut assez imprécises mais méritoires (les intellectuels, l’information, les nouvelles technologies, les capacités créatives, la communication). Un avis dont on ne sait pas s’il faut les ranger en bien ou en mal (les experts), ainsi qu’un visionnaire (l’expression d’une transcendance) et un gros malin (la gratuité). Reste le pouvoir sur soi même, un avis ne dit pas comment celui-ci se combinera avec celui des autres.

  20. Avatar de Paul Jorion

    @ simple sans tete

    Darien est dans le livre bien entendu. En exergue :

    « – Mais je n’ai pas lu d’autres romans, reprend Hélène en souriant. On dit qu’il y a des auteurs si intéressants, aujourd’hui ! qui vous font voir la vie telle qu’elle est et qui sont arrivés à démonter le mécanisme des âmes avec une précision d’horlogers.

    – Oui ; ils sont de deux sortes : ceux qui aident à tourner la meule qui broie les hommes et leur volonté ; et ceux qui chantent la complainte des écrasés. En somme, ils écrivent l’histoire de la civilisation.

    – Qu’est-ce que la civilisation ?

    – C’est l’argent mis à la portée de ceux qui en possèdent, dit Canonnier.

    – Et qu’est-ce que l’argent, père ?

    – Demande à Randal.

    – Non, Mademoiselle, ne me le demandez pas. Je ne pourrais pas vous répondre ; et d’autres ne le pourraient pas non plus. On ne sait point ce que c’est que l’argent ».

    Georges Darien, Le Voleur (1897), p. 300-301.

    PS : Georges Darien était un propagateur des idées de Henry George.

  21. Avatar de Stubborn
    Stubborn

    Et d’ailleurs, pourquoi toujours penser en terme de supériorité d’une force ?
    Des puissances unies, l’amour et la conscience, par exemple, voilà qui m’irait très bien.

  22. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    A mon avis, la puissance qui prendra la suite de l’argent… c’est l’argent. Freud disait qu’on pensait à la mort tous les jours et un comique, sans doute Woody Allen, affirmait qu’on pense au sexe toutes les 7 minutes (pourquoi 7?).

    Et à l’argent?

  23. Avatar de berny
    berny

    Le pouvoir et l’argent avait remplacé celui de la force brute.

    Ceci montre déjà que l’homme est capable d’évolution…..

    Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ?

    Rien n’est écrit, tout est possible.
    Il suffirait que l’homme reprenne conscience, se rappelle que tout autant qu’il est capable de donner la vie, il peut la prendre, tout autant qu’il est capable d’aimer il peut haïr, tout autant qu’il est capable de pardonner, il peut se venger, tout autant qu’il est capable d’être cupide , il peut être généreux…….
    Reprendre le pouvoir sur soi, sur son conditionnement, sur ses peurs, sur ses apprioris, préjugés….. serait la suite la plus souhaitable….

  24. Avatar de emile1111
    emile1111

    La puissance qui s’apprête à prendre la suite ?
    C’est déjà fait.
    Cela s’appelle en langage commun la triche le mensonge.
    En langage financier/économique le « hors bilan », la comptabilité créative etc…
    Ici même – et je vous en remercie tous- avec votre livre, vous essayez d’établir de rétablir la vérité.
    Savoir de quoi on parle. La confiance comme disent les marchés.
    Heureuse confiance : allez voir sur le site Eurostats , les nouvelles règles d’enregistrements comptables des Etats.
    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-15072009-BP/FR/2-15072009-BP-FR.PDF
    Voila le texte officiel, faut le lire pour le croire.
    C’est fait, Christine Lagarde à réussit à relancer la créativité financière, celle du « hors bilan ». On fait comme s’il existe un « vrai » déficit et un faux.
    Nous on pourra cacher 75 milliards soit prêt de 4% du PIB on ne dépassera don pas les 80% du PIB.
    La décision d’Eurostat marque un souci « d’harmonisation » – sans rire-, alors que les pays européens sont intervenus de diverses manières : recapitalisations, garanties, achats d’actifs, injections de liquidités menées en échange d’actifs. Elle« traite également du classement statistique d’entités à vocation spéciale, créées temporairement pour faire face à la crise financière », ce qui est le cas de la SFEF.

    Tout pour faire un véritable écran de fumée, rien n’est laissé au hasard. L’inventivité de la comptabilité. Cela me rappelle mes jeunes années ou on avais besoin de définir comment on comptabilise- entre les traders, le back office et le front office c’était pas les mêmes écritures- les instruments financiers qui nous on explosé dans les mains.
    Rien n’est terminé.

  25. Avatar de Moi
    Moi

    @Marquis:

    « Je vis en Amérique, et je suis moi-même passé du dernier décile au premier décile sans aucune aide extérieure hormis des prêts étudiants. Je connais PLEIN de gens dans la même situation que moi.  »

    Donc, pour tout argument, vous avez cela?
    Premièrement, les riches ce n’est pas le premier décile (dont je fais aussi partie), c’est le premier centile. Si on prenait le premier décile pour définir qu’on est riche, le moindre médecin de province ou le moindre épicier dont l’affaire marche pas mal seront appellés riches.
    Deuxièmement, je ne vous demande pas de sortir une théorie sur base de votre cas personnel et de celui de vos voisins car votre perception est très subjective. Je vous mets ici un lien du monde diplo (de la propagande communiste, désolé) qui fait référence à une étude de l’OCDE portant sur la mobilité sociale aux USA. http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2007-07-20-Mobilite-sociale

    Et voici pour le Canada, pays pourtant très égalitaire (j’ai été directement à la conclusion): http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection/CS11-0019-89F.pdf

    Pour la France, il y a les excellents travaux de Bourdieu et plus récemment de Piketty (sur les inégalités).

    Je manque de temps pour vous mettre d’autres liens vers des résultats de recherches et en particulier sur le premier centile (apparemment il est plus rare de ne s’attacher qu’à étudier ce centile), mais les conclusions vont toujours dans le même sens: pour être riche, il faut être né riche et si vous êtes né pauvre, vous resterez pauvre (on parle ici de probabilités et de moyennes évidemment, pas de déterminismes absolus).

  26. Avatar de iGor milhit

    @ Marquis de Lapalce
    et le décile supérieur, dans ce pays libéral où il fait si bon vivre, commence avec quel revenu, ou quelle fortune?

    aux USA, tout de même, la très mauvaise répartition des revenus et richesses a fait régresser ce pays à la période des années 1920, juste avant la Grande Dépression… et, tiens, une nouvelle bonne grosse crise est apparue

    la question, à mon sens, c’est personnel, et je dois être tout infecté de propagande communiste idiote genre 14 juillet 1789… donc, la question n’est pas comment individuellement il est possible de s’enrichir, de perdre sa richesse, de rester dans la misère… mais plutôt comment organise-t-on collectivement une société afin qu’elle assure un niveau intéressant d’égalité, de liberté, de fraternité…

  27. Avatar de jeanlouis.bars
    jeanlouis.bars

    Georges Darien « anar » bien typé,auteur également de
    L’épaulette.
    (Narration à propos de Militaires bannis)/ )

  28. Avatar de ybabel
    ybabel

    Il faudrait voir des travaux du coté de la mémétique … il y a surement matière à répondre à la question du prochain pouvoir.
    Disons que de mon point de vue, si l’on retrace une histoire globale rapide du capitalisme, ça donne ceci :
    * naissance du catholicisme et son déni du corps
    * le catholicisme en imposant une chape « spirituelle » excessive provoque lors de son déclin (à l’arrivée de l’imprimerie) la naissance de 2 matérialisme dont le but est d’en renverser les valeurs (liberté du corps et des biens).
    * naissance du capitalisme et un peu plus tard du communisme qui, via la science s’opposent aux valeurs « spirituelles » qui ont dominées avant
    * consumés par leurs excès, les 2 matérialismes meurent à leur tour : le communisme d’abord avec l’effondrement du bloc soviétique, et maintenant, celui du bloc capitaliste USA.

    Le futur, si on s’en tient a ce mouvement de balancier spirituel/matériel pourrait être dans un nouvel excès de spirituel. (Les orientaux n’ayant jamais fait de distinction entre les 2 ne peuvent pas être soumis à ce cycle).
    Espérons que nous ne repartirons pas dans d’autres excès … mais vers un meilleur équilibre, une meilleure intégration.

    Peut-être que le pire serait de se dire que le prochain pouvoir est entre les mains de l’histoire … et donc… de personne en particulier … les individus ne faisant de se positionner dans les cases créées par l’Histoire elle même, mais pas par eux.
    Selon ce point de vue, nous ne maitrisons pas notre « destinée », nous ne pouvons qu’en tirer parti (ou non !). Et donc, il n’y aurait qu’une illusion de pouvoir.

  29. Avatar de berny
    berny

    @ybabel

    De la période d’André Malraux  » Le XXI ème sciècle sera spirituel ou ne sera pas  » la religion existait, ce qui me fait dire que religion et spirituel sont 2 choses. Donc en parlant de chape, j’opterais plutôt par « morale » que « spirituelle ».

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  1. Hervey Le juge Merchan aura dû voir vos tableaux, Il veut mettre Donald derrière les barreaux ! https://www.lepoint.fr/monde/proces-de-new-york-le-juge-condamne-donald-trump-a-une-amende-pour-outrage-et-le-menace-de-prison-30-04-2024-2559129_24.php

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