L’instabilité des marchés est-elle une fatalité ? par Jean-Paul Vignal

Billet invité.

L’INSTABILITE DES MARCHES EST-ELLE UNE FATALITE ?

J’ai lu avec intérêt le commentaire de Marianne à propos du passage de Paul Jorion sur France Inter aux côtés de Jacques Attali. Je trouve formidable que deux personnes qui ont leur crédibilité disent clairement que la crise actuelle n’est pas vraiment une crise du libéralisme et de l’économie de marché qui, quand elle est « fluide », reste suivant la formule célèbre, le moins mauvais des systèmes économiques, mais résulte essentiellement d’une dérive sans précédent du système financier qui, au lieu de servir l’économie réelle, la pille et la rançonne sans vergogne, poussant même l’indécence jusqu’à se verser des bonus sur les sommes mendiées auprès des contribuables pour compenser ses folies.

Elle est aussi la conséquence presque mécanique, d’une part d’une confiance naïve et perverse dans l’efficacité de la soi-disant main magique du marché, qui conduit forcement au monopole ou, au mieux, aux oligopoles visqueux de nos cours d’économie. La croyance « corolaire » des politiques dans le fait que la maximisation du profit de chaque entreprise peut servir l’intérêt collectif, et les privatisations/confiscations de services jadis publics qu’elle a entrainées, n’ont bien sûr rien arrangé. L’optimisation des gains individuels n’est pas incompatible avec l’intérêt général, mais ce dernier ne peut être servi que lorsqu’il existe des règles qui limitent la liberté d’action des acteurs de base lorsque la poursuite de leur intérêt personnel dessert l’intérêt général. Les organismes biologiques fonctionnent de cette façon et peuvent gérer l’incroyable complexité qu’est un être vivant sans y consacrer trop de leurs précieuses ressources. Il devrait être évident pour des gens de bon sens et de bonne volonté que quand on décide que la règle d’or globale du système devient de fait la maximisation du profit financier « local », le système ne peut que finir par imploser dans une terrible foire d’empoigne.

Concernant la spéculation, il serait sans doute opportun d’essayer de mieux comprendre le lien entre « l’instantanéité » croissante des marchés que permettent les NTIC, et l’instabilité structurelle des cours. Il est en effet fort probable que la création du village financier mondial, qui travaille de plus en plus en instantané 24/24 et 7/7, constitue la source principale de l’hyperinstabilité des marchés. Les opérateurs dominants, les financiers contrepartistes, – tout comme la masse des petits joueurs/investisseurs qui spéculent sur Internet –, étant rémunérés sur les écarts de cours et/ou le nombre de transactions, ont une tendance naturelle à multiplier les transactions dès que les cours bougent. Les réactions étant instantanées, les dérives sont très rapides, et ne peuvent que s’amplifier, chacun espérant gagner toujours plus, – ou compenser ses pertes –, quand les écarts s’amplifient. Si les contrepartistes étaient des « assureurs », – si possibles paritaires, comme l’étaient jadis les caisses de stabilisation de certains produits tropicaux –, et rémunérés quand le prix est stable, cette instantanéité des marchés pourrait à l’inverse être mise à profit pour ramener très vite les prix au point d’équilibre, comme le font les commandes électroniques des avions modernes instables « by design » tels que le Rafale.

Le débat n’est pas anodin: le monde réel a besoin de stabilité et de visibilité pour opérer à son efficacité maximum, alors que le monde financier a besoin de mouvement brownien pour bien vivre. La solution ne peut donc être que politique, et si possible globale, il faut le dire. Mais sans se faire trop d’illusions sur ce point : la fraude et le parasitisme font partie de nos modes de fonctionnement, et ont souvent, d’ailleurs, un rôle de régulation socialement utile.

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63 réponses à “L’instabilité des marchés est-elle une fatalité ? par Jean-Paul Vignal”

  1. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Confier à Monsieur Dassault la charge de synchroniser le monde « réel » ( je pense que l’auteur a voulu dire monde de « l’économie réelle. »..) et le monde financier , me parait une idée risquée, même si la mission ne serait sans doute pas pour lui déplaire !
    Sur le fond , c’est plutôt la fameuse question de la « régulation » ou de la réappropriation démocratique de la vie économique par la puissance publique , qui me semble poser .
    Un pari raisonnablement optimiste : c’est le sens de l’histoire .

  2. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Peut-on dire que l’économie de marché est le moins mauvais des systèmes économiques, comme Winston Chruchill disait que « la démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres » ?

    Voilà encore une conception de l’économie de plus qui mériterait que l’on s’y attarde. Comme s’il suffisait, par voie de conséquence, de supprimer la spéculation, cette « dérive » qui pille l’économie réelle, pour reprendre les termes de Jean-Paul Vignal, pour que tout aille presque pour le mieux (dans le meilleur des mondes).

    Faut-il aussi facilement nous résoudre à entériner ce que d’autres ont qualifié de fin de l’histoire ?

    Les deux systèmes sont tout simplement arrivés au bout de ce qu’ils pouvaient produire. Et l’épouvantail du terrible intermède du « socialisme bureaucratique » (que l’on peut appeler de bien des manières, ce qui ne change en rien qu’il a irrémédiablement failli) ne suffit pas à démontrer le contraire.

    Cela ne signifie pas évidemment, ni que leur succession est trouvée, ni qu’elle est inéluctable. Cela peut vouloir dire que la démocratie politique ne pourra progresser que si elle s’accompagne de la démocratie économique…

    Préconiser de s’accomoder du « moins mauvais », est-ce bien raisonnable ?

  3. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    Où l’on en revient de nouveau à cette joyeuse équivoque qu’a lancée Paul Jorion il y a quelques temps en parlant de « mort du capitalisme » quand il entendait uniquement mort du de lu « capitalisme financier » ou plus court « mort du financier ».

    J’en finis par oublier ce qu’on appelle « capitalisme » au juste et tant qu’à faire « libéralisme ». J’avais cru jusque là qu’il s’agissait de marché, de privatisation des moyens de production, de liberté d’entreprendre. Ce genre de choses.

    Pourtant Paul Jorion d’autre part identifie bien trois classes, à savoir les actionnaires (c’est à dire les grosses feignasses du système ou « nouveaux nobles »), les entrepreneurs (c’est à dire les « capitalistes » justement), et la classe ouvrière (la masse bête et méchante).
    NB: Les commentaires entre parenthèses sont de moi.

    Quant à introduire une nuance entre capitalisme et libéralisme, alors là je suis réellement paumé. Et depuis que le petit chat est mort, je me sens de moins en moins social-démocrate.

    J’espère que Paul voudra bien excuser mes pitreries, et éclaircir de nouveau ma pauvre lampe de tempête. Car votre assertion d’alors quant à la « mort du capitalisme » reste pour le moins obscur à mon sens.

  4. Avatar de Crapaud Rouge

    « Mais sans se faire trop d’illusions sur ce point (…) » : ça vaut mieux, en effet, et sur les autres aussi. Que le système puisse s’autoréguler, « comme (…) le Rafale« , c’est précisément la sauce qu’on nous fait avaler depuis 3 décennies. Problème: « les prixne sont jamais au point d’équilibre, pas plus qu’un Rafale ne tient en l’air immobile. Peut-on voir un « lien entre « l’instantanéité » croissante des marchés que permettent les NTIC, et l’instabilité structurelle des cours ? Mais à l’époque de la crise de 29, le mot ordinateur n’existait même pas, et les marchés ont néanmoins prouvé leur instabilité structurelle. Admettons enfin que « le monde réel [trouve] stabilité et visibilité pour opérer à son efficacité maximum, qu’en fera-t-il ? Il produira, consommera et spéculera. Fera des riches et des pauvres, des vainqueurs et des vaincus, des exploiteurs et des exploités. Finalement, rien de notable dans cet article.

  5. Avatar de daniel
    daniel

    l’extrait:
     » Mais sans se faire trop d’illusions sur ce point : la fraude et le parasitisme font partie de nos modes de fonctionnement,
    et ont souvent, d’ailleurs, un rôle de régulation socialement utile. »

    contient deux affirmations l’une est contestable, l’autre est fausse.

    1)- « la fraude et le parasitisme font partie de nos modes de fonctionnement » est tout bonnement faux.
    Dans quel monde vivez-vous ? A moins que les mots aient perdus leur sens.
    La fraude est à bon droit combattue, condamnée, rejetée. La fraude tue une société (commerciale), tue la Société,
    interdit l’amour, pollue les rapport sociaux. La fraude est mortelle à tous points de vue.
    La « fraude » est concevable comme moyen de combat contre un ennemi légitime
    mais il ne s’agit pas de fraude au sens propre., juste une erreur de référence.
    Le parasitisme fait à peu près la même chose. Le parasitisme n’a rien à voir avec la symbiose.
    Pas la peine de faire dans le subtil. Nous ne devons pas vivre dans le même monde et je ne veux
    pas vivre dans le vôtre, actuel ou modelé selon ces vues.
    2)- [la fraude et le parasitisme] ont souvent, d’ailleurs, un rôle de régulation socialement utile »:
    Grotesque et révoltant.
    Soit je n’ai rien compris, soit c’est une blague.
    Ce n’est même pas du cynisme réaliste.
     » Mais sans se faire trop d’illusions sur ce point » : Ce n’est pas une description valable d’une société
    qui n’est pas a l’exemple d’un monde financier moralement malade.
    Si de telles distorsions devaient être généralisées et acceptées sans réaction, la vie
    même serait impossible. Est-on descendu si bas ?

    Ou bien le texte a été involontairement mutilé. Quelque chose m’échappe.

  6. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Citation :

    Je trouve formidable que deux personnes qui ont leur crédibilité disent clairement que la crise actuelle n’est pas vraiment une crise du libéralisme et de l’économie de marché qui, quand elle est « fluide », reste suivant la formule célèbre, le moins mauvais des systèmes économiques.

    =======

    Par parenthèse, 6 millions de personnes meurent de faim ou de malnutrition par an, 1 milliard est en défaut de nutrition, et ceci bien avant cette prétendue crise financière.

    Il vous reste notamment à saisir le problème que je répète sur ce blog, car personne n’y apporte de réponse, à savoir explorer le lien qui existe entre inflation (absence d’inflation), valeur du capital et contexte économique défavorable (croissance faible), sans même évoquer le problème de la productivité et des salaires de subsistance, sans même évoquer le fait que le marché est un rapport de force ; ne pas intervenir dans le marché est stipuler que le loi du plus fort est toujours la meilleur, c’est tout.

    Sans même évoquer le selon James Bond, « le monde ne suffit pas ». Une économie très justement mondialisée fonctionne en autarcie, n’est ce pas ? Personne n’exporte vers les planètes ou vers les galaxies voisines, par conséquent la balance commerciale du monde est de zéro. Une économie mondiale qui n’exporte pas ne peut pas vivre sans emprunts, et ceux-ci sont finis. Le meilleur système sauf qu’il ne marche pas.

    Lorsque l’inflation est basse, ce dont tout le monde se vante n’est-ce-pas, on fait jouer à l’argent un rôle important, on valorise l’argent. Comment ? Personne n’en a…. Voilà le meilleur système, autant en saisir les subtilités, en goûter tout le raffinement.

    Le prix du livre est fixe, et personne n’en meurt…

    L

  7. Avatar de vanham
    vanham

    Drôles d’époque, où des personnalités connues passent d’un pessimisme extrême à un optimisme démesuré en ce qui concerne l’économie et la Bourse, tout cela en l’espace de quelques jours.
    Beaucoup retournent leurs vestes (certains même plusieurs fois …).
    On peut mesurer les effets et dégâts que cette crise ‘anthropologique’ a eu sur le psychisme des gens !
    Quant à moi, je ne crois pas que LA Révolution va avoir lieu ….
    Selon moi, la crise prendra la même forme qu’un tremblement de terre : après un choc principal, il y aura des chocs secondaires de plus en plus petits (ceci est contraire à l’avis de P.Jorion , qui croit en une crise en W).
    Le capitalisme (néolibéralisme) ne va pas disparaître, mais seulement ses excès, à condition que nos gouvernants tiennent compte des avis des intellectuels tels que P. Jorion.
    Le chômage va augmenter, et nous allons bientôt assister à une inflation conséquente (pas une hyperinflation), surtout à cause des produits pétroliers, agricoles… (commodities).
    La baisse du dollar sera limitée (pas de dévaluation massive).
    Les restrictions budgétaires risquent de faire mal et on peut s’attendre à des troubles sociaux.
    A ce jour, on ne peut encore rien dire de l’éventuel impact de la grippe mexicaine sur la population et l’économie.
    Voilà donc mon avis personnel et mes conclusions, qui sont le résultat de l’analyse de la situation que j’ai entreprise. ..

  8. Avatar de Vincent
    Vincent

    Bonsoir,

    AIG renoue avec les bénéfices, la bourse continue de monter, les banques font des profits et distribuent des bonus mirobolants, le chômage US baisse en intensité en juillet (il ralentie sa chute par 2), les besoins de consommation sont toujours gigantesques, les taux sont bas, le marché est inondé de liquidité, les prix ont baissé, les gens en ont plein le cul d’entendre parler de la crise, ce sont les vacances, le marché automobile en France est en croissance depuis la prime à la casse… Tout va bien et le reste va moins pire ! Pourquoi quitterions nous le casino ? C’est climatisé, les hôtesses sont belles et sympa, l’ambiance est électrique.

    Faut-il en rire, en pleurer, se soumettre, se révolter ?

    Rien ne changera, rien ne s’écroulera avant des lustres. Paris tenus ? Nous sommes des Don Quichotte égarés dans le virtuel à prêcher la fin d’un monde, qui ne se produira pas. Jésus l’avait déjà prédit il y a 2 milles ans, force est de constater qu’il s’est gouré. J’en viens à citer jésus, c’est vous dire dans quel état de délabrement mental ce flot de bonnes nouvelles économiques me met.

    Les fondamentaux sont toujours les mêmes, une espèce prédatrice totalement idiote, douée, d’un pouvoir de démiurge. Faites vos jeux mesdames, messieurs (à la fin la banque rafle tout, rideau et sucez des cailloux).

  9. Avatar de Maxime
    Maxime

    @ Daniel

    Vos remarques sont assez rapides et vous allez vite en besogne en décrétant que sur les deux affirmations (fraude et parasitisme) « l’une est contestable, l’autre est fausse »…

    Etant écologue, je ne reviendrai que sur la notion de parasitisme qui m’est très familière au sens générale et pas d’un point de vu sociologique.

    Vous dites que le fait que le parasitisme ait un rôle de régulation est grotesque et révoltant… C’est pourtant bien la réalité !!… Tout du moins dans la plupart des écosystèmes !!!… Je m’explique… D’abord, logiquement, les parasites vont avoir tendance à évoluer pour s’adapter à la nourriture la plus abondante… Ou pour être plus rigoureux, les parasites d’hôtes nombreux ont plus de chances de se reproduire et donc d’infester encore plus d’hôtes… En ce sens, l’homme fait figure d’hôte très intéressant (et on peut se demander s’il ne serait pas une bonne chose que la population humaine soit ainsi régulée même si bien sur cela engendrera de nombreux morts… La question se posera de toute façon tôt au tard !!!) !! Ensuite, parasites et hôtes s’affrontent au cours de ce qu’on appelle communément la « course aux armements »… Le parasite « va vouloir » tirer toujours plus de profits de son hôte tandis que l’hôte va chercher à éliminer son parasite… Ceci conduit à une dépense énergétique (énergétique dans le cadre des écosystèmes naturels, financiers dans le cadre de la société) très importante qui peut conduire à la disparition complète du couple hôte-parasite… En effet, si le parasite « charge » trop son hôte alors il le tue et compromet donc les chances de sa descendance de trouver un hôte et si l’hôte dépense trop d’énergie à tuer son parasite alors il risque de se compromettre lui même (car l’énergie qu’il consomme contre le parasite lui fera défaut pour trouver de la nourriture et/ou se reproduire)… Mais ceci n’est pas inéluctable !! Au contraire même, une relation hôte-parasite peut même évoluer en symbiose… En effet, lorsque les deux partenaires arrivent aux points ou la course aux armements met leur existence en péril alors on atteint parfois ce que l’on nomme « la paix armée »… Cette paix constitue un équilibre : le parasite prend ce qu’il lui faut pour vivre tout en épargnant son hôte, l’hôte combat son parasite pour le maintenir à un certain niveau mais sans dépenser trop d’énergie… A ce moment là, on entre dans une interaction plus durable qui peut alors déboucher sur de la symbiose… C’est ainsi qu’on explique les mitochondrie des organismes eucaryotes (les mitochondries seraient issues d’un parasite, elles sont aujourd’hui « les sources d’énergie » des eucaryotes tels les humains) de même que les chloroplastes.

    D’un point de vu social, comment transposer ces observations biologiques ? Là je ne sais pas trop… Ce qui est sur, c’est que les grands parasites de notre système social (je ne parle pas des petits fraudeurs qui piquent 1000 balles dans les caisses de l’assurance maladie et que l’on combat à coup de millions !! Là on voit bien qu’il s’agit délibérément d’engager une course aux armements pour rien si ce n’est pour compromettre l’assurance maladie elle-même soit l’hôte !!!), il parait évident que ceux là ne souhaitent pas aller vers une paix même armée mais son prêt à tout pour conserver leurs privilèges et en avoir toujours plus… Après eux, le déluge…

    Aussi, il ne s’agit en fait pas de parasites mais bien de prédateurs… Et là le système est tout autre !… Plus question de possibilité d’une symbiose !!!…

  10. Avatar de Jean-Paul Vignal
    Jean-Paul Vignal

    @ François Clerc

    Well, je conçois que s’accommoder du moins mauvais n’est pas idéal. Mais quand on voit la formidable resistance au changement du systeme actuel, je crois qu’il faut savoir se résigner à avancer à petits pas, pourvu qu’ils soient dans la bonne direction. Casser la dynamique spéculative qui est au cœur de la puissance du systeme financier actuel serait, je crois, un bon début. L’illusion de la génération spontanée de la richesse n’a que trop duré et trop perturbé nos sociétés. Il est temps qu’elle cesse. Cette option qui change lentement mais surement me semble plus réaliste que le choc révolutionnaire des glorieux lendemains qui ne changent le plus souvent que le lendemain, dans la brutalité et la douleur. Pour le reste, il me semble que le concept de constitution économique que défend Paul Jorion serait la meilleure « feuille de route » possible pour progresser dans ce long cheminement.

    Jean-Paul

  11. Avatar de Maxime
    Maxime

    @ Jean-Paul Vignal

    Je suis en phase avec votre analyse…
    J’y souscrirai totalement mais…
    Avons nous le temps de ces changements graduels ?!… Si on ne s’occupe que de la sphère économique, pourquoi pas… Si on se préoccupe de la sphère sociale cela devient plus dur (combien de temps les prolos pourront encore supporter cette situation ? Combien de temps encore avant que des salariés ne décident effectivement de faire sauter leur outil de travail avec des bouteilles de gaz ?). Enfin, si l’on regarde la situation écologique en face alors là clairement nous n’avons plus le temps !!!… Augmentation des températures, des niveaux des océans, augmentation des phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, tornades…), perte effroyable de la diversité biologique qui met à mal l’équilibre des grands cycles géo-biologiques, raréfaction des matières premières et des terres arables, déplacements de populations massifs dit de réfugiés climatiques…

    Nous ne pouvons plus nous payer le luxe d’un long cheminement… Le capitalisme financier nous a trop vite conduit vers le mur… Peut-on soigner un cancer généralisé en phase terminal avec de l’homéopathie ?… Je le crois pas malheureusement…

    Alors certes, le choc révolutionnaire ne change le plus souvent que le lendemain dans la brutalité et la douleur… Ceci étant dit, le capitalisme c’est la brutalité et la douleur au quotidien pour le plus grand nombre… Quant à faire en sorte que le choc révolutionnaire puisse durer plus d’une journée… Je crois que cela ne tient qu’à nous tous… Sinon, c’est la Terre qui se débarrassera de la brutalité et de la douleur que lui inflige l’Homme depuis trop longtemps.

  12. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    Comment vous dire…on s’en fout un peu de la stabilité des marchés c’est un faux probleme
    c’est pas ca qui fait la prospérité ou la ruine d’un pays c’est comme si on disait qu’en fermant les casinos on stabiliserait l’économie
    Par contre on pourrait commencer a interdir aux banques d’intervenir sur les marchés avec l’argent des contribuables meme si elles prétendent souvent jouer avec leurs fonds propres elles ne produisent rien elles se contentent de prendre des comissions sur les paris et de piquer du liquide aux joueurs malchanceux et quand elles sont a sec elles coupent les crédits aux entreprises et rakettent les personnes en difficulté via les agios a 17 pourcents c’est ridicule caricatural mais la réalité est bien pire
    car elles prélèvent indirectement un impot via l’état pour se renflouer en cas de faillite.
    Que la bourse s’agite tant mieux ca amuse les joueurs mais les banques ont un role trop crucial a jouer dans le développement économique et l’équilibre des nations pour qu’on les laisse prendre jouer au casino avec l’argent des autres et une impunité totale.C’est un peu comme si on laissait EDF se diversifier a faire de l’électroménager et de hifi et qu’ils s’amusaient a faire des hausse de tensions sur le secteur pour griller les téléviseurs, vous me direz quelle idée! Edf payerait tres cher des techniciens capables de faire flamber un maximum de téléviseurs en une impusion sur le réseau eh bien c’est exactement ce que font les tradeurs et les automates de trading ils torturent les marchés pour prélever de l’argent ca ressemble a de l’abus de pouvoir
    Les nationalisations au moins partielles sont nécessaires ainsi que le démantellement de toutes les banques « too big to fail »
    avec leur dirigeants « too big to jail », c’est a croire que plus on est irresponsable plus on est payé.

  13. Avatar de Crapaud Rouge

    Tout le monde parle de « crise systémique » mais en omettant bien de rappeler la propriété fondamentale du « système » : ceux qui peuvent agir dessus, – pour le réorienter, comme le pilote d’un avion change de cap -, n’ont absolument rien à cirer de « l’économie réelle ». Ces deux mots, que tout le monde accolent sans y prendre garde, sont d’ailleurs lourds d’une absurdité toute kafkaïenne, car enfin, rien de plus « réel » et « concret » que le fric, les comptes dans le rouge, et les bonus. Mais ils disent bien que, désormais, et sans doute pour longtemps, il y a deux mondes : celui des petites gens, et celui des financiers. Deux mondes avec chacun leur économie propre, l’une flottant au-dessus de l’autre comme l’huile sur l’eau. Avec nos deux présidents bling-bling, Sarko et Berlu, avec ces démocrates US qui sapent les projets d’Obama sur la santé, comment ne pas voir que l’époque en est encore au capitalisme libéral comme elle était au fascisme dans les années 30 ? La crise n’a pas entamé l’atmosphère, seulement remué la blogosphère, et le capitalisme se porte toujours aussi bien.

  14. Avatar de yann
    yann

    @ vincent

    Je partage votre analyse. On croyait que la fin du monde (ou du capitalisme) était arrivé et force est de constater que finalement, tout est reparti comme avant, avec des riches encore plus riches (puisqu’ils ont la bénédiction des politiques) et des pauvres encore plus pauvres (puisqu’ils ont la dette à payer, la dette des riches évidemment).

    Cette crise n’aura finalement été qu’un moyen pour la finance de mieux contrôler la politique, comme un python resserre ses anneaux sur sa proie, de se débarrasser des actifs pourris en les refilant de force aux contribuables et en piochant dans les caisses des États dans la plus grande impunité.

    C’est sur que quand un bandit couche avec la fille du shérif, la banque court tous les risques.

  15. Avatar de Lobscure
    Lobscure

    Tout ça (ne nous rendra pas le Congo)…

  16. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    A un moment il faudra agir faire quelque chose
    l’idée d’une constitution c’est bien mais a quoi bon les solutions sont connues mais
    le monde financier a plus de poids que le monde politique qui semble acheté (voir financement de la campagne d’obama)
    toutes les solutions proposées de régulation vont a l’encontre des interrets des financiers
    La solution adoptée c’est la paupérisation d’une partie de la population baisse des salaires, baisse de la consommation
    destruction d’activités,les déséquilibres il n’y a apparemment rien a négocier
    que peut faire la résistance quelles sont les armes
    a mon avis le drapeau blanc et la greve de la faim ne sont pas tres utiles pour négocier ni les cris dans la rue ou les grognements devant la télé , le journal ou son ordinateur
    quels moyens de pressions restent ils?
    Apparemment nous sommes encore dans le déni des probleme (sauf ici)et apres?

  17. Avatar de daniel
    daniel

    @ Maxime 7 août 2009 à 20:26:

    Dans ma hâte, sentiment d’urgence, j’ai copié/collé le premier jet.
    Il faudrait lire ‘ dans l’extrait, au moins 2 affirmations fausses ‘

    Je ne vais pas trop vite sur le fond. La comparaison entre Société et organisme biologique
    ne doit pas être poussée trop loin. Pensez qu’au nom des principes d’évolution,
    solides seulement en biologie/écologie, vous pourriez être jugé inadapté et bon à disparaître.
    non vous directement mais votre lignée.
    Qui est le Darwin de la Société humaine ? N’existe pas.
    Vous faites appel à la symbiose; je l’ai exclue de ma critique mais en fait
    je ne désire pas qu’un banquier soit en symbiose avec moi.
    Et je fais mon possible pour garder de saines distances.
    Les comparaisons ont leur limite; il est bon de rappeler que la société humaine,
    existant à un seul exemplaire à un moment donné, n’est pas un objet de laboratoire:
    l’observateur ne peut s’en extraire. Tout au plus, les sociétés évoluent dans le temps,
    comme les espèces, mais l’analogie reste superficielle.
    La question est morale et sociale, de bons outils existent, inutile de l’élargir.

    Retour aux quelques lignes finales.
    Ce genre de discours me met profondément mal à l’aise.
    Imaginons:
    Dans le pays du Mysogistan(1), les femmes sont violées et violentée dans une proportion
    de 35% et à tout age. Elles le sont surtout par des proches.
    Les plaintes devant la police ou la justice sont minoritaires.
    La criminalité étant très elevée et les services débordés, les plaintes aboutissent rarement,
    même quand cette forme de violence se termine par la mort.
    A partir de là, on peut broder sur la « normalité » du fait, dire que c’est un fait de société massif et « intégré »,
    et ‘qu’il faut faire avec’. On peut plaindre les hommes obligés d’en passer par là, pour ainsi dire contraint et forcé.
    ( si ils pouvaient faire autrement, ne resteraient que les cas pathologiques).
    On peut s’inquiéter des conditions pratiques, vues du point de vue masculin naturellement.
    ( « que font les autorités, rien n’est prévu… l’offre est si rare, on est bien obligé et pas un seul gendarme en vue »).
    On peut renforcer tout ça en invoquant la pauvreté et la misère sociale- cette « explication » n’est pas si rare-.
    Et oublier la qualification de crimes, et plus encore oublier la souffrance des femmes, toutes, victimes ou non.

    (1)=Le pays existe, mais j’ai perdu les références, peut-être France-Culture un matin de 7h25 à 7h30,
    Mes « broderies » sont à peine forcées par rapport à celles lues ou entendues.

    Le pseudo-réalisme est révoltant.
    Présenter une situation condamnable – en droit ou au nom de la morale- comme généralisée
    ou comme inéluctable- ( « c’est ce qui vous attend. Soyez réaliste, faudra vous y adapter »)
    est révoltant, toujours.
    Le relativisme moral doit avoir des limites.
    Il est inacceptable que
    « la fraude et le parasitisme […] ont […] un rôle de régulation socialement utile ».
    les mots « socialement utile » venant en complément d’action ou de fait
    peu défendables ou négatifs au plan moral et social sont choquants.
    S’agit-il de défendre la mémoire de Robin de Bois ou de Mandrin ?
    Qui sont les fraudeur et parasite dont les rôles sont magnifiés ?
    Si ce sont des « petits » ils seront rapidement sanctionnés.
    Si la taille des méfaits est de la classe d’un Madoff, c’est environ 5 ans de liberté d’action
    et plus d’un siécle de prison; c ‘est aux USA, il est vrai.
    En quoi la fraude et le parasitisme participent-t-ils à la régulation?
    Où est l’utilité sociale?

    Plaçons nous de l’autre coté :
    Je ne veux pas défendre une oligarchie, ou une classe si bien décrite à cette adresse
    « http://www.pauljorion.com/blog/?p=4029 », mais si « ils » sont volés
    je ne vois pas en quoi le vol participe à la régulation de leur activité.
    et une spoliation reste un vol, indépendemant des qualités des victimes.
    Plus encore, « ils » ont montrés leur aptitude à ne jamais supporter une perte.
    A l’opposé, – ils seraient les spoliateurs supposés- je ne vois absolument pas
    où réside l’utilité sociale. Augmenter leurs primes, bonus et stock-option
    d’une source échappant au fisc ?

    Ces lignes, que je repousse autant qu’ il m’est possible, ne sont pas nécessaires à la
    substance d’un texte intéressant par ailleurs. Reste le pourquoi de leur présence.
    Qu’elle peut être l’origine de pensées aussi bénignes en apparence
    et si moralement désastreuses ?

    @ Jean-Paul Vignal:
    J’imagine que vous êtes occupés mais pouvez vous répondre aux questions suivantes,
    si M.r Jorion le permet. Soyez en remercier d’avance:
    En quoi la fraude et le parasitisme participent-t-ils à la régulation?
    En quoi réside l’utilité sociale des fraude et parasitisme ?

  18. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Jean-Paul Vignal

    Le choix entre les petits pas qui vont dans le bon sens et les lendemains qui ne chantent, je crois avoir déjà entendu cela quelque part déjà ! L’expérience n’a-t-elle pas montré que les petits pas n’aboutissent pas et que les lendemains ne chantent pas ?

    Sans doute, faut-il poser autrement cette question pour ne pas se retrouver devant le même dilemme. En partant de ce à quoi on veut parvenir.

  19. Avatar de Sébastien
    Sébastien

    Suis-je le seul à ne rien comprendre, je m’explique quand je lis ceci en dépêche AFP :

    « 247.000 emplois ont été perdus sur le mois de juillet, soit nettement moins que ce qui était anticipé. Le taux de chômage n’augmente plus et a baissé à 9.4% de la population active »

    = Wall Street dopé par l’emploi (donc on se retrouve avec le Dow Jones qui progresse de 1,23% à 9370 points et le Nasdaq Composite gagne 1,37% à 2000 points) OUAISSS , alors que l’on parle toujours de destruction d’emplois!!!
    Rentrons un peu plus dans le détail qu’est ce qui rend tout le monde si optimiste :

    « Une bonne surprise alors que les économistes tablaient sur 325.000 suppressions d’emploi. Le taux de chômage a reculé à 9,4%, contre 9,5% le mois précédent, un repli inédit depuis avril 2008. »

    Oui mesdames et messieurs une bonne surprise on gagne 0,1% champagne!!!
    Je suis asses cartésien (scientifique de formation) chez moi quand on est toujours à moins quelques choses et que l’on gratte 0,1% on est toujours à moins quelques choses, et encore ce ne sont que des chiffres, mais derrière ces statistiques il y a des vraies gens qui souffrent et donc 247.000 emplois ont été perdus sur le mois de juillet, où est la limite qui va faire hurler les gens ? (moi ça y est j’ai atteint la limite globalement).
    Je veux dire j’ai une tête pour penser et lire ce genre de chose me révolte….
    J’oubliais une dernière pour la route : du coup en France au cac40 c’est la fête aussi,

    « Nouveau record annuel à la bourse de Paris Les chiffres de l’emploi américain au mois de juillet ont permis à la place parisienne de se ressaisir. «Le CAC pourrait terminer l’année entre 3 500 et 3 700 points »

    Du coup l’auteur de cet article Jean-Paul Vignal (merci à lui pour cet article)à sans doute raison finalement…. Bien triste, les bons résultats sont fictif (tricherie comptable, super ordinateur casino, etc…) la dette grossit a vu d’œil mais tout va bien, monsieur Jorion (merci à vous pour votre blog) un Article de prédiction nous donnant un scénario pour la fin de l’année voir un peu plus loin ?

    Ps : dépêches AFP trouvé sur le site du figaro

  20. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    @Crapeau Rouge :

    .. en de futiles tentatives pour résoudre le divorce des huiles et des eaux.. (E.A. Poe, ed. Bouquins)

    une autre traduction :

    http://www.biblisem.net/narratio/poebonbo.htm

    ..tentatives frivoles pour réconcilier l’éternelle dissension de l’eau
    et de l’huile dans les discussions morales. Pas du tout. Bon-Bon était
    ionique – Bon-Bon était également italique. Il raisonnait à priori, il
    raisonnait aussi à posteriori. Ses idées étaient innées – ou autre
    chose. Il avait foi en George de Trébizonde – il avait foi aussi en
    Bessarion. Bon-Bon était avant tout un Bon-Boniste.

    =========

    Le raisonnement *à priori*, nécessite de se construire un modèle de la réalité, et non pas de se baser sur le passé, l’histoire, l’expérience, car le monde change et l’expérience peut faillir. Raisonner n’est pas observer…

    Le modèle écologique du parasitisme et de la symbiose.. est un modèle, soit.

    Je préfère un modèle cybernétique, plus exactement électronique qui prend comme objet le transistor. Un transistor étant un amplificateur, il est comparable à une entreprise qui amplifie bien quelque chose, tout le monde le voit, et sent bien que l’entreprise est traversée de divers courants ou flux monétaires, qu’elle les distribue d’une certaine façon, comme le transistor.

    Si l’entreprise est un dispositif cablé sur elle-même, on peut reproduire le shéma avec un transistor en branchant sa sortie sur son entré. En considérant que la « sortie » de l’entreprise est la masse salariale, cette valeur est à reporter à l’entrée (ce qui permet de la faire fonctionner) donc la masse salariale correspond à ce qu’elle pourra vendre (elle est cablé sur elle-même)

    Il est clair pour tout le monde que ce dispositif s’amortit très vite. Il s’agit encore de la Loi de Says… où l’on voit avec ce shéma que n’importe quel groupe d’entreprises est condamné à exporter au delà de ses salariés, sinon il faut du crédit.

    Comme nous n’avons plus de crédit, CQFD la catastrophe est garantie. Et aucune mesure de régulation n’y changera quelque chose, il faut des mesures de redistribution.

    L

  21. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    « La solution ne peut donc être que politique, et si possible globale, il faut le dire.  »

    C’est l’idée reçue de beaucoup de gens et si possible de manière globale, oui il ne faudrait surtout pas qu’un tout petit pays commence déjà à le faire autrement sans nous. Oui nous voulons surtout changer le monde, ou les choses en passant obligatoirement et principalement par des gens fonctionnant comme nous, nous sommes des gens si prudents, si intelligents un peu comme les autres si vous voyez ce que je veux dire. Quelle grande course à l’échalote c’est sur cela va très mal finir pour le monde… Nous qui ne valons en fait guère mieux que les autres sur le fond …

  22. Avatar de Vincent Porel
    Vincent Porel

    @ Mr Vignal.
    « Le débat n’est pas anodin: le monde réel a besoin de stabilité et de visibilité pour opérer à son efficacité maximum, alors que le monde financier a besoin de mouvement brownien pour bien vivre. »

    Il ne faut pas confondre mvt Brownien géométrique et volatilité.
    Un mvt brownien avec un très faible volatilité assure une excellente visibilité.

    Peut être avez vous voulu parler de la dimension du mouvement brownien ? (Dimension 2 par passage à la limite oui c’est ètrange pour une courbe mais les pas de temps seraient une infinité d’instants dégageants des variations de cours « mesurable » et non nuls et « rempliraient » dc l’espace)

  23. Avatar de Maxime
    Maxime

    @ Daniel

    Merci pour vos remarques.

    Une petite précision : je ne compare pas « société humaine et organisme biologique », je compare l’organisation de l’espèce humaine par rapport à l’organisation des autres espèces et les relations qui s’établissent entre toutes ces formes d’organisation en lien avec l’environnement. C’est cela, pour moi, qu’être écologue. Et c’est parce que c’est relations sont extrêmement importantes que l’on se saurait dissocier l’Homme de la biosphère. Vous dites que « la question est moral et social, qu’ils existent de bons outils, qu’il est inutile d’élargir »… Je dis que ces outils ne sont d’aucune utilité sans ceux de l’écologie et de l’évolution.
    En réalité, c’est d’ailleurs une mauvaise lecture de la théorie de l’évolution et de l’écologie qui a légitimé ce système capitaliste capable de mettre toute la planète en danger !… Une de vos phrases est très révélatrice en ce sens. Vous dites : « Pensez qu’au nom des principes d’évolution, solides seulement en biologie/écologie, vous pourriez être jugé inadapté et bon à disparaître ». Effectivement, c’est une telle sentence typique du néo-darwinisme qui a légitimé la loi de la jungle, la loi du plus fort, celle qui a permet d’expliquer l’eugénisme et aussi de légitimer le capitalisme financier… Sauf que cette phrase est totalement fausse !!… Car dans la nature n’intervient pas la notion de jugement !!!… De plus, quand Darwin parlait de « sélection naturelle » et de « survie du plus apte », il parlait plus de coopération que de compétition. Il notait d’ailleurs : « Les communautés qui renferment la plus grande proportion de membres sympathiques les uns aux autres, prospèrent le mieux et élèvent le plus grand nombre de rejetons » (cf l’origine des espèces). Seulement cette parole a été transformé. On peut noter que c’est en fait le sociologue anglais Herbert Spencer qui a inventé le « darwinisme social » en détournant le sens original de Darwin… Et voilà comment à partir d’un bel outil écologique on se retrouve avec l’un des pires outil sociologique !!… Alors non, vraiment ne sortons pas la question social et économique de l’écologie !!!… Ne nous condamnons pas dans cette voie sans issue !… Au contraire, reprenons d’où nous avons dévié !… Vous demandez « qui est le Darwin de la société humaine »… De la même manière que Darwin ne fut rien sans ses nombreux prédécesseurs (de Lamarck à Aristote), nul doute qu’il en existe plusieurs… Je pourrais citer Marx, Proudhon, Kropotkine !… De quoi nous donner de bonnes idées pour changer notre système social en adéquation avec l’écologie !…

    Mais à la différence que nous ne sommes pas des bêtes… Nous pourrions effectivement de pas recopier dans notre société certains éléments des écosystèmes naturels ! Cela vaut pour le parasitisme !

    PS: vous dites « je ne désire pas qu’un banquier soit en symbiose avec moi, et je fais mon possible pour garder de saines distances »… J’acquiesce ! En même temps, nous trainons tous les deux sur ce blog où il y en a sans doute plus d’un !! Et en ce qui me concerne, je suis heureux de lire leurs commentaires pour mieux comprendre le système que je combat !!… Nous avons tous à apprendre les uns des autres !!!

  24. Avatar de Sakhaline
    Sakhaline

    M. Attali, d’où il est, se plie par intérêt purement personnel à ménager des susceptibilités dont nous n’avons que faire (nous étant les 99,999 % des gens qui ne parviennent jamais à ce sentiment stupide qu’ils contrôlent quelque chose dans les affaires du monde). Jean-Paul Vignal semble avoir les mêmes préoccupations que M. Attali. Cela enlève à peu près tout intérêt à leurs propos.

  25. Avatar de pineda
    pineda

    Il paraît que le super ordinateur de Goldman Sachs analyse les dépêches d’agence pour pouvoir parier ensuite sur tel ou tel mouvement. Il suffit donc de biaiser ces dépêches en disant par exemple que les subprimes sont un excellent placement ou que Madoff est un génie pour que l’ordinateur ne soit plus qu’un ouvre boite comme un autre qui nous offrira une belle conserve pleine de vermine. L’escroquerie en tant que régulation sociale, voire défi sain à l’intelligence, ok mais quand les escrocs dirigent le monde vers une perte certaine ? En tous cas la bourse a repris de belles couleurs mais nous dit un grand banquier français ( de chez Natixis ou ailleurs, je ne sais plus), c’est parce que l’ »économie va beaucoup mieux ». Reste à savoir ce que l’on appelle économie, un chômeur n’a apparemment pas la même définition que ce monsieur.

  26. Avatar de Jean Louis
    Jean Louis

    @pineda

    Non,pas de morale sur la planéte terre , il n’y a ici bas que deux sortes d’état pour l’Etre Humain :
    Celui de dominant (mettez y tous les dévoyés de toutes classes sociales)
    Celui de dominé (ilotes et assimilés) que nous sommes et majoritaires à environ 99 %.
    Une régle (dite régle d’or chez les anglo-saxons) :
    ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse

    Quand à se soumettre à une machine,faite de main d’homme,c’est une grande première de l’Histoire de l’Espéce noble…J’aurais envie de dire une dernière !!!

  27. Avatar de Jean-Paul Vignal
    Jean-Paul Vignal

    @ Tous

    Merci beaucoup à chacun de vous pour vos réactions, et à Paul pour nous donner l’occasion de nous exprimer sur des sujets auxquels nous ne pouvons effectivement pas grand-chose individuellement, mais qu’il est essentiel que nous essayions de nous réapproprier collectivement. Aujourd’hui, l’important est, me semble t’il, de créer du consensus parmi les 99.99% de ceux d’entre nous qui subissent les caprices des 0,01% restants. Je crois tres sincèrement que les propositions de rupture n’y parviendront pas. Je suis « financier » de formation, et je l’ai été un peu, pour voir, pendant quelques années ; je sais que beaucoup d’entre eux qui l’ont été toute leur vie font honneur à leur profession, et ont honte de ce qu’elle est devenue. Que cela plaise ou non, ce sont eux qui peuvent objectivement faire évoluer les mœurs et les pratiques dans le bon sens. Encore faut il qu’on leur propose des objectifs et des transitions qui leur paraissent compatibles avec la situation actuelle et avec leur éthique. Une vingtaine d’années de libéralisme version avancée ont crée un environnement d’hyper compétition. Il faut y mettre fin d’une façon ou d’une autre pour sortir de l’impasse collective à laquelle elles ont conduit. J’ai la faiblesse de préférer la méthode douce, et je crois tres sincèrement que démanteler les mécanisme spéculatifs qui régissent le fonctionnement des marchés financiers est un préalable indispensable que tous les gens de bonne volonté, même les financiers, comprennent, et accepteront. Ils savent en effet mieux que personne que l’on ne finance rien de stable et de durable avec des paris à court terme sur des bons de caisse.

    Concernant la participation de la fraude et du parasitisme à la régulation sociale, ceux qui ont connu les heures noires de l’occupation pendant la seconde guerre mondiale, ou ceux qui ont vécu derrière le rideau de fer à la belle époque, savent que « le marché noir », qui est en quelque sorte une combinaison des deux, est une façon de survivre dans un environnement devenu fou. C’est simplement ce que je voulais dire. Mais il n’empêche que la prohibition crée toujours sa propre antidote, et que réglementer les marchés financiers est pratiquement impossible car il y aura toujours des « paradis fiscaux » quelque part. Tout ce que l’on peut, et tout ce que l’on doit, s’efforcer de faire est qu’ils ne puissent pas servir de refuge à tous ceux qui bénéficient de la générosité des contribuables pour préserver leurs intérêts individuels

  28. Avatar de JJJ
    JJJ

    L’argument de la liquidité, brandi pour légitimer les cotations en continu sur des plages de temps les plus longues possibles, s’oppose au principe de « partenariat de long terme » qui fonde le lien entre l’actionnaire et l’entreprise, selon tous les manuels d’économie. Dans les faits, on observe que la stabilité des « grands » actionnaires, bien que souvent ultra-minoritaires dans les grandes sociétés cotées, permet à ces derniers de squatter les conseils d’administration, et ainsi d’exercer le pouvoir sur des entités dont ils ne détiennent qu’une fraction ridicule. C’est déjà un dévoiement de l’ordre capitaliste de la propriété ; de la prestidigitation.
    Le fonctionnement actuel des « marchés financiers » confirme l’analyse que fit en son temps (années 90) François Rachline dans son passionnant De zéro à epsilon, contestant la pertinence d’un système d’échanges équilibrés, qui est le socle de la pensée économique (le zéro), au profit d’un processus caractérisé par « un ensemble de dettes qui circule sans espoir d’extinction » (pas d’équilibre mais un epsilon de butin, où la capture de richesses se fait exclusivement par la monnaie). Il définit ainsi le passage à l’économie moderne : « A l’économie verticale de l’agression et de la distribution, du prendre, succédera une économie horizontale, celle du vendre, que nous pouvons nommer l’économie tout court ». Si bien que pour lui, il n’y a pas lieu de distinguer l’économie réelle de l’économie monétaire, car strictement, l’expression économie monétaire est un pléonasme ».
    Rien ne justifie rationnellement que le prix d’une action varie plusieurs fois par seconde, ni même seulement plusieurs fois par jour, sinon le besoin de faire naître un différentiel, un epsilon, qui crée les conditions d’existence de l’industrie de la gestion financière, ayant vocation à capturer le maximum de ces différentiels artificiels. « On produit faute de butin » écrit Rachline. La finance moderne a tiré la quintessence de cette observation, en créant un gisement de butin bien réel par des mouvements de prix totalement artificieux. C’est génial, tant que perdure la croyance qu’il peut naître quelque chose de rien, au mépris des lois élémentaires de la physique.

  29. Avatar de Mikael EON
    Mikael EON

    Intéressante analyse de « The Efficient Market Hypothesis » sur le site de john Mauldin:

    http://www.frontlinethoughts.com/article.asp?id=mwo080709

  30. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    « Il paraît que le super ordinateur de Goldman Sachs analyse les dépêches d’agence pour pouvoir parier ensuite sur tel ou tel mouvement. »

    Et il séduisait beaucoup le nouvel ordinateur de Golman Sach par les nouveaux prodiges et calculs financiers qu’il lui était donné d’opérer en présence de beaucoup de décideurs, disant à ces mêmes personnes très influentes et riches
    de produire avant tout en vitesse de plus belles dépêches d’agence afin de pouvoir de nouveau vivre selon de meilleures valeurs spéculatives en société se complaire davantage là dedans, les marchés donc n’ont pas besoin d’être moralisés ils se calculent et se corrigent tout seuls c’est le grand progrès financier de l’homme, de toutes façons la machine n’est ni bonne ou mauvaise, est elle simplement bête ou machine elle ne fait qu’appliquer strictement à la lettre et non à l’esprit les mêmes ordres venants de ses créateurs, de ses dévots à quand un plus grand calculateur pour pouvoir parier plus rapidement sur tel ou tel mouvement de foule supplémentaire. A moins bien sur qu’un jour
    en finisse davantage par formater l’esprit des hommes pour mieux plaisir à nos élites déchus. Pure fiction ou réalité ?

  31. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    J’aime les sensations fortes avec le nouvel ordinateur de Golman Sach. Si je pouvais davantage me faire du bien et du mal à la fois, tout en ayant toujours bonne conscience de travailler plus rapidement avec le seul calcul supplémentaire de la machine combien cela pourrait-il me rapporter en plus pour moi et mes ami(e)s d’abord ?

  32. Avatar de apoK_lipse
    apoK_lipse

    « @ JPVignal 8/8/2009

    « Concernant la participation de la fraude et du parasitisme à la régulation sociale, ceux qui ont connu les heures noires de l’occupation pendant la seconde guerre mondiale, ou ceux qui ont vécu derrière le rideau de fer à la belle époque, savent que « le marché noir », qui est en quelque sorte une combinaison des deux, est une façon de survivre dans un environnement devenu fou »

    le problème grave que nombreux intervenants sur ce site mettent en évidence , c’est justement la nécessité d’inverser la chronologie des choses , à savoir , inventer une société qui préviendra l’apparition « de la fraude et du parasitisme » ,pour ne pas générer un « environnement devenu fou » , doux euphémisme pour parler du « détail de l’histoire » , car je parlerai vrai en disant

    ++++….survivre dans une société totalitaire (l’environnement n’est jamais fou , c’est l’homme qui peut l’ être ++++).++++

    l’antidote à pareille situation c’est la RÉSISTANCE.

    si mes propos choquent (et pourtant je m’ auto-censure , même si j’ai envie de chialer en lisant ça) , vous pouvez supprimer ce commentaire.

  33. Avatar de vladimir
    vladimir

    Prends l’oseille et tire-toi …

    Capitalisme et leçons de morale

    Publié sur La Sociale (http://la-sociale.viabloga.com) dans la rubrique Actualités

    Par Denis Collin, le Vendredi 7 Août 2009, 22:43 – aucun commentaire – Lu 33 fois

    Plus de 11 milliards de provision pour les bonus des salariés de Goldman-Sachs, 1 milliard d’euros pour les traders de la BNP. À chacun selon ses moyens … Ces informations occupent le devant de la scène. M. Fillon convoque les dirigeants de la BNP … à une réunion à laquelle il participait pas pour cause de vacances et un sous-fifre a dû les sermonner – ils ont dû trembler! Le gouvernement des États-Unis est « irrité » nous dit Le Monde. Et reprise la chansonnette de la « moralisation du capitalisme ». Sous le titre « les banques détruisent le capitalisme », Marianne 2 donne la parole au représentant des petits actionnaires qui réclame l’intervention de la loi pour sévir contre les dirigeants de la BNP. Tous les acteurs sont en place pour un remake d’une pièce qu’on nous joue depuis le début de la crise.

    Plusieurs remarques s’imposent, si on ne veut pas être mystifié par cette mise-en-scène de l’information.

    Première remarque : il faudrait remercier les dirigeants de Goldman-Sachs et de la BNP: ils refusent le jeu hypocrite qu’on veut leur faire jouer. Ils sont des capitalistes, c’est-à-dire des fonctionnaires du capital et leur boulot est de pomper de la plus-value, de faire passer le profit produit dans les entreprises dans la poche des financiers et comme on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, ils doivent grassement rémunérer leurs traders. Les cris d’orfraie poussés dans la presse et chez les politiques sont plutôt indécents.

    S’ils voulaient empêcher que les banquiers ne profitent de l’aubaine qu’a été l’aide de l’État, il y avait un moyen très simple : nationaliser le système bancaire. C’eût été la logique la plus élémentaire : puisque le capitalisme « libéral » venait de faire faillite, il fallait lui appliquer sa propre loi, licencier tous ces PDG banqueroutiers et mettre en place un autre système, une ou des banques nationales ayant comme seule tâche d’aider au financement des entreprises productives et particulièrement des artisans, commerçants et PME.

    Mais ni l’UMP, ni le PS, ni les plumitifs du Monde ou de Libération, ni les chroniqueurs des grands médias audiovisuels n’ont défendu une telle politique et tous les discours sur le scandale des traders ne sont que pure tartufferie.

    Deuxième remarque : la déréglementation financière n’est pas le résultat de la volonté des banquiers en général et encore moins de quelques banquiers crapuleux. C’est une politique menée avec constance depuis plusieurs décennies maintenant. Quand on observe la politique réelle suivie par tous les gouvernements dans les années 80, on est frappé par la très grande convergence pratique – habilement camouflée derrière des habits idéologiques bariolés.

    C’est le 27 octobre 1986 que Mrs Thatcher dérèglemente les marchés financiers britanniques. En France le processus de décloisonnement des services financiers commence en 1984 sous la houlette du ministre de l’économie de l’époque, Pierre Bérégovoy. Paradoxalement le processus sera un peu plus lent aux États-Unis. Le gouvernement conservateur de Mrs Thatcher et les gouvernements « socialistes » français convergent sur l’objectif d’un « espace financier européen » largement ouvert sur le monde et qui sera officiellement mis en place en 1993 après avoir été officialisé par le traité de Maastricht, adopté par le gouvernement Mitterrand-Bérégovoy et validé par un référendum où l’on vit l’essentiel de la droite et presque tout le PS (Chevènement mis à part) faire campagne pour le « oui »…

    Quand le PS déclare : « il appartient à la France de prendre vraiment la tête d’un encadrement des pratiques financières » (Communiqué du 5 août 2009), on se demande bien pourquoi ils ne s’en sont pas rendus compte plus tôt. Le PS dénonce les appels creux à la « moralisation du capitalisme », mais il n’a rigoureusement rien d’autre à proposer. Bref les politiques se défaussent de leurs propres responsabilités et prennent les citoyens pour des idiots.

    Troisième remarque : tous font comme si seuls les excès du système étaient en cause. Imprudence, rapacité des traders (tout est de la faute à Kerviel!), franche criminalité (ah! Madoff, le plus grand escroc de tous les temps …), voilà ce dont il faut étourdir les peuples, voilà les boucs émissaires chargés de supporter tous les péchés du mode de production capitaliste. C’est là un mélange d’idéologie spontanée de la société capitaliste et d’opérations de propagande parfaitement conscientes. Mais comme toujours dans le monde de l’idéologie, la réalité est mise cul par-dessus tête.

    Les « excès » des traders, la malhonnêteté des escrocs comme Madoff ne sont pas les causes de la crise mais sa conséquence. Quand Madoff propose de servir des rendements réguliers de 10 à 15% à ses gogos souscripteurs (parmi lesquels quelques vénérables institutions financières), il ne fait que s’adapter aux normes de ROI (return on investment) édictées par les « marchés financiers » et reprises par tous les politiques. Les traders ne sont que les représentants les plus visibles d’un système où le capital fictif prend progressivement la place principale. Les quelques milliards que ces parasites accaparent ne sont anecdotiques en comparant des milliers de milliards de dollars de capital déjà engloutis dans la crise.

    Dernière remarque : « l’éthique (protestante) du capitalisme » chère à Max Weber n’a jamais servi qu’à légitimer l’argent qui fait de l’argent (la chrématistique condamnée par Aristote comme « contre nature »). Certaines fractions de la classe capitaliste ont pu ou peuvent encore concilier les exigences de la production de la plus-value avec quelques règles morales.

    Mais dans son ensemble, le capitalisme se moque de la morale comme d’une guigne. Rappelant les horreurs de l’accumulation primitive et de la colonisation, le lien étroit entre « l’esclavage dissimulé des salariés en Europe » et « l’esclavage sans phrase dans le nouveau monde », Marx concluait : « Voilà de quel prix nous avons payé nos conquêtes; voilà ce qu’il en a coûté pour dégager les « lois éternelles et naturelles » de la production capitaliste, pour consommer le divorce du travailleur d’avec les conditions du travail, pour transformer celles-ci en capital, et la masse du peuple en salariés, en pauvres industrieux (labouring poor), chef-d’œuvre de l’art, création sublime de l’histoire moderne. Si, d’après Augier, c’est « avec des taches naturelles de sang, sur une de ses faces » que « l’argent est venu au monde », le capital y arrive suant le sang et la boue par tous les pores. » (Capital, I, chap. XXXI) C’est donc tout autre chose qu’une affaire de grosseur de portefeuille…

    par Denis Collin dans la rubrique Actualités, le Vendredi 7 Août 2009, 22:43 – aucun commentaire – Lu 33 fois

    http://la-sociale.viabloga.com/news/prends-l-oseille-et-tire-toi

    Nous arrivons au moment paradoxal ou la depossession generalisée de tous impose l’action ,alors agissons,merci a Paul et a tous ceux qui font :

    Ne demandez rien, prenez tout    !

    samedi 8 août 2009 (08h40)

    Ne demandez rien, prenez tout !

    Les actions que mènent les salariés, séquestration de dirigeants et cadres d’entreprise, le minage de leur outil de travail, occupation d’entreprises etc. sont unanimement désapprouvées par le personnel politique, et ignorées des médias (seuls quelques médias encore indépendants ont relaté les faits objectivement).

    Les désobéisseurs (enseignants) ont entrepris une action politique payante, ainsi que les chercheurs etc. etc.

    La liste serait longue, et depuis que Sarkozy (avec la complicité de l’UMPS, de certains syndicats et de « petits » partis politiques, pas encore institutionnels) a définitivement confisqué la *démocratie (il s’est assis sur le résultat du référendum en défaveur du traité constitutionnel européen, la victoire du « NON », (1) ainsi que sur la victoire massive des « abstentionnistes » aux dernières élections européennes).(2) *pas leur « démocratie » à deux balles, qui est en réalité une dictature économique et idéologique mondiale (quelques pays, notamment ceux d’Amérique du Sud, luttent contre cette dictature molle).

    Le « jeu » électoral est tronqué, tout le monde sait que ce système faussé est favorable aux partis dominants, (les 11% (3) de vote en faveur de l’UMP, lui rapporteront la moitié des sièges de députés européens à pourvoir…)

    Le peuple souverain (4), doit se ressaisir et (re)prendre en main les rennes du pouvoir.

    Partout où c’est possible, occupez le terrain politique et syndical…

    Désobéir ! La désobéissance et le refus de la politique du diktat et du fait accompli…

    Ne demandez rien, prenez tout !

    (1) version soit-disant édulcorée et portant le nom de « traité de Lisbonne ».

    (2) et comme le disait si bien un larbin médiatique (Barbier, patron de l’ »Express ») : « le vote des « abstentionnistes »… ça n’a pas d’importance ! »

    (3) les analyseurs autoproclamés et spécialistes diront que ces 11% d’électeurs en faveur de l’UMP représentent majoritairement des vieux (ceux là même qui argumentent en vous disant : « Plus rien à foutre ! », « Après moi le déluge ! », « On y peut rien ! Faut-être réaliste, la société c’est comme-ça, on ne pourra pas la changer ! » etc., et que les 60% d’ »abstentionnistes » sont des jeunes, qui ne se reconnaissent plus ni dans l’ »autorité » qu’on leur impose, ni dans le système, passablement usé, politique ou économique des générations précédentes !

    (4) il n’est pas inutile de rappeler qu’ils se proclament « représentants » du peuple souverain et qu’ils agissent en son nom !

    Au peuple souverain de reprendre ses droits, d’agir et de se représenter lui-même !

    De : sergio

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article89866

  34. Avatar de Louise
    Louise

    A Jean Paul Vignal

    La méthode douce moi je veux bien, mais

    là, maintenant, tout de suite ce sont des millions de gens qui vont être jetés à la rue faute de pouvoir rembourser leurs crédits

    pour le moment c’est insidieux, mais d’ici quelques mois cela va se transformer en raz de marée

    êtes vous prêt à les accueillir chez vous le temps que L E N T E M E N T les choses reprennent un cours normal ????????

    êtes vous prêt à éviter les drames qui ne vont pas manquer de se prduire ?

    et qui se produisent déjà?

    suicides : agriculteurs déjà commencé, personnes acculées par les soi disant prêts sociaux (voir en Inde p. ex.) déjà commencé

    êtes vous prêt à les loger, les nourrir, les soigner le temps que L E N T E M E N t ils retrouvent des revenus suffisants pour vivre ??????????????????

    et franchement pensez-vous que TOUS les 99,999 % se laisseront faire , qu’il n’y en aura absolument AUCUN qui ne « pètera » pas les plombs ?

    actions désespérées de gens désespérés style « je tue toute ma famille, je sors et je tire dans le tas jusqu’à ma propre mort? »

    une désespérance de combien d’années d’après vous?

  35. Avatar de Louise
    Louise

    A Jean Paul Vignal

    Le marché noir dites-vous mais s’il y a marché il y a des choses à échanger ou de l’argent

    combien valait le kg de sucre au marché noir pendant la guerre ?

    les femmes n’ont même plus la possibilité aujourd’hui de faire un trait sur leurs jambes après les avoir assombries avec une décoction pour faire croire qu’elles portent des bas

    et au marché noir ce sont toujours les mêmes qui s’enrichissent

    et l’électricité je l’achète au marché noir aussi ?

    et l’eau, il n’y a plus de pompes sur les trottoirs comme autrefois (enfin il y a à peine 40 ans j’en ai connu)

    donc nous nous retrouvons avec des millions de gens sur les trottoirs ou sur les routes avec quasiment rien à échanger et sans argent et vous leur dites le marché noir est là pour vous aider???????????

    mais le marché noir est un marché féroce M. Vignal ce n’est pas l’armée du salut !!!!!!!!!!!

  36. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    @ Louise
    « suicides : agriculteurs déjà commencé, personnes acculées par les soi disant prêts sociaux (voir en Inde p. ex.) déjà commencé. »

    Ne pas oublier tous ces pauvres malheureux qui se suicident tous les 3 ou 4 jours dans la plupart des prisons de France ou d’ailleurs dans le monde …

    Appel à la conscience de chacun
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/appel-a-la-conscience-de-chacun-49734

  37. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Jean-Pierre Vignal

    Rupture, méthodes douces…je vous comprends mais ne vous suis pas. Ces deux méthodes ont failli. Alors, comme dit le philosophe, de deux choses l’une, la troisième !

    Comment contribuer à la formation de ce consensus auquel vous vous référez à juste titre ? Pour aboutir à quoi ? Telles me semblent être les questions qui sont dans l’air. Sans qu’il soit obligatoire d’avoir toutes les réponses pour les poser.

    L’idée selon laquelle il suffirait de démonter la couche supérieure du système économique dans lequel nous vivons, alors que nous assistons à une tentative de le remonter, me paraît illusoire, car ce système a sa cohérence et sa logique (et ses soutiens).

    Dans toute sa portée, l’argument qui nous est opposé, lorsque nous évoquons la nécessité de changer de système, c’est: « on a pas trouvé mieux ! » ou bien « c’est comme cela, parce que cela ne peut pas être autrement ! ». A moins qu’il ne soit fait référence aux ressorts immuables de la nature humaine. Est-ce bien satisfaisant ?

    N’avons-nous pas collectivement les moyens, au regard des expériences historiques que nous connaissons maintenant, de nous projeter dans une société aux contours et aux mécanismes différents ? C’est le seul enjeu qui me semble avoir un sens, même s’il est encore largement abstrait.

  38. Avatar de Crystal
    Crystal

    @ Jean Paul Vignal

    Bonjour,

    Je n’apprécie pas trop ce genre de chose :

    « le monde financier a besoin de mouvement brownien »

    Voir :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Impostures_intellectuelles

    et

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Prodiges_et_vertiges_de_l%27analogie

    J’imagine néanmoins que vous voulez parler de liquidité ?

  39. Avatar de jducac
    jducac

    @ Jean-Paul Vignal
    8 août 2009 à 07:37
    Merci pour ce complément à votre déclaration initiale concernant la fraude et le parasitisme ; mais il ne me satisfait pour autant.
    J’ai personnellement connu la période du marché noir dans notre pays, dans les années 40. Il ne concernait pas que ceux qui y avaient recours pour manger et survivre. Ceux qui ont fait fortune à cette époque n’étaient en général pas les plus misérables. Non, il s’agissait de ceux qui n’avaient aucun scrupule.
    Pas vu pas pris était la règle en vigueur.
    Cette règle a de plus en plus cours de nos jours, y compris chez ceux qui sont très loin d’atteindre la limite de survie.
    Laisser prospérer une telle mentalité, aux nivaux les plus hauts ou les plus bas, est suicidaire pour notre société. Lancée à toute allure, sans freins moraux pour la guider, l’humanité court à sa perte, même si par miracle une constitution pour l’économie voyait le jour et était adoptée.
    C’est sur la morale, érigée en une sorte de religion, que l’on peut rebâtir un futur pour l’humanité. C’est peut être ce qu’a pressenti Malraux pour le 21ème siècle. Poursuivre dans le laxisme, même pour des motifs soit disant sociaux, ne semble pas être la bonne voie pour restaurer une rigueur morale salvatrice.

  40. Avatar de daniel
    daniel

    @ Maxime:
    Merci de vos développements
    Votre centre d’intérêts ( étude, profession, passe-temps) sont fondamentaux,
    pour vous , c’est certain.
    Au hasard de mes maigres connaissances: l’évolution des sociétés animales, le rôle des gènes ,
    les échelles des événements et leur interactions mystérieuses ( – par chez moi d’importants
    travaux de génie civil en pleine campagne, font se tuer sur la route des putois, animaux d’une robe magnifique – ), sont autant de sujets passionnants.
    J’ajoute que j’aimerais un putois vivant et ce même si sa fourrure n’était pas si belle.
    le mot, putois, ne soulève pas l’enthousiasme , et pourtant quelle splendeur, et quelle discrétion !
    Je pense que ces travaux ont dérangés beaucoup d’autres animaux, le biotope était t visiblement riche…
    Je comprends la tendance sympathique à voir quelques événements collectifs ou sociaux , ou idées dans ce domaine, à travers ce filtre.
    Les analogies mènent rapidement au mieux à des contre sens; le plus souvent elles sont stériles:
    un échafaudage branlant sur des fondations incertaines.
    Ici la question soulevée – morale- est plutôt d’ordre lamarckiste, ce qui devrait invalider l’emploi d’outils relevant d’ une science dont Darwin est le maître ou le guide:
    Est-il bon d’ évoquer , sans recul et sans critique, et risquer de transmettre
    des idées qui rendent une société dure à ses membres ?
    Il ne s’agit pas d’ un appel à l’auto-censure. Mon refus porte sur l’incitation passive
    à une acceptation ‘bovine’ d’une réalité possible, et en l’exemple (fraude et parasitisme), condamnable, présentée comme inéluctable. ( je suis limité: pas trouvé plus rapide)

    François Leclerc 8 août 2009 à 11:04:
    J’adhère et j’admire, comme toujours, la mesure et l’équilibre.
    Le ‘ Est-ce bien satisfaisant ? ‘ me réconcilie.
     » […]mécanismes différents ? C’est le seul enjeu qui me semble avoir un sens,
    même s’il est encore largement abstrait.. »: La réalisation de la chose, encore dans les limbes,
    et son enjeu sont moral. Les dispositions concrète, encore inconnues, devront avoir
    un soubassement moral. Seul, l’humanisme ( non, ce n’est pas un gros mot: ça veut juste dire
    la prise en compte des faibles et des sans-voix) indiquera le chemin. Dieu sait que
    les potentialités restent immenses.

  41. Avatar de vanham
    vanham

    Un article intéressant de Fréderic Lordon (actuellement favorable a une nationalisation des banques)

    http://web.upmf-grenoble.fr/regulation/wp/document/RR_seriePH_2007-1.pdf

  42. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    En cet instant, j’accède pour la 1ere fois et minute à ce billet.
    Simultanément, une observation rapprochant le 1er message [ Juan Nessy le 7 à 17:26 et le dernier à 15:08, vanham]

    la réappropriation démocratique de la vie économique par la puissance publique , qui me semble poser .
    Un pari raisonnablement optimiste : c’est le sens de l’histoire

    d’une part, et

    Un article intéressant de Fréderic Lordon actuellement favorable a une nationalisation des banques

    d’autre part.
    C’est nullement le sens de l’Histoire. Au contraire.
    Tout démontre
    — y compris le dessin pas si idiot que ça de Sity.net référencé par C… à 12:24 —
    que la « Réappropriation Démocratique de la Vie Economique » par les foyers
    est impossible via la « Puissance Publique ». Celle-ci ne peut être qu’un Vecteur-de-Validation
    quand elle sera contrainte et forcée à Autre Chose, une Société_Civile_Organisée.
    Appelons cela comme ça pour l’instant.
    Si vous voulez renforcer encore davantage la dingoPyramide MondialoPharaonique,
    alors … demandez … (à qui ? aux anatiofurtifs ?) … de nationaliser les banques ?
    Mais
    expliquez-moi un peu
    … les représentations … qui … que …
    ( je perds mes mots )

    Quand au premier mot  » Réappropriation … !
    … comment le cerveau fait-il pour ne pas, de façon réflexe, en récupérer un autre ?

    Pour M. Lordon, j’apprécie le premier mot de la parenthèse « actuellement (…) »
    cela signifie t-il qu’il pourrait reformuler autrement …
    dire, par exemple,
    la puissance du public (en minuscules)
    en lieu et place de
    La Puissance Publique (en majuscules, pour la nomenklatura PsMdmUmp, LaBrochette)

    LeClownBlanc a une question pleinement corrélée. Elle suit

  43. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    Objet : de la Nomenklatura étatico-Sity.net
    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
    Considérons des créancier(e)s de banque(s) centrale(s) ayant placé(e)s … répartis
    disons … disons quoi … une tranche 100 milliards de $ ou équivalents (€, £, Y, … euro$, …)
    à la banque centrale des banques centrales (BRI), à Fednewyork, à la BCE, à la Bank-of-England, à une autre banque centrale du G20-et+-si-affinité (Tokyo, HK, Singapour, Pékin, Delhi,…), voire même au FMI.

    Où est le point ?
    Depuis un siècle,
          C’EST SUFFISAMMENT RARE !
    Parlons-en !

    Quand les taux « offerts » par les Banques Centrales (BC) …. (« centrales ! » … enfin, bon !)
    Quand les taux « offerts » par les Banques Centrales (BC) sont à 0.1%,
    les créanciers de ces BC — sans risque et sans impôt — … gagnent (autre verbe ?)
    une misère : 1 milliard $
    sans rien faire,
    sans même spéculer
    Le taux est quasi nul, mais ils n’ont rien perdu.
    leur « argent » a conservé toute sa valeur.

    Quand ces mêmes créanciers CREENT l’INFLATION^
    en exigeant ~~~ toujours sans risque et sans impôt ~~~
    un TAUX de 4%, 7%, 10% … pourquoi pas 13% (« puissante inflation »)
    quel est le niveau du RACKET (ou de la « ponction-taxe » infondée, légalement amorale ?

    4 milliards, 7, … 10 milliards de $ sur 100,
    plus toutes les prédations induites en conhérence
    par l’instabilité volontairement créée !
    autant de pillages, massacres, vols, détournements, etc.
    … PME, groupes de taille moyenne, voire grands groupes

    Merci de répondre à cette douce observation
          (ellei fait suite au message de 16:16)

    Une réponse également de Paul Jorion
    qui semble bien, assez souvent,
    se défiler avec des videos musicales
    serait appréciée.
    Merci à l’avance.

  44. Avatar de Auguste
    Auguste

    à Daniel [le 7 à 19:47]
    Si vous préférez
    Le détournement (éhonté ?) de marges — prix de transfert transfrontière, commission sans travail ni risque, etc. — est systématique, avec l’assentiment (silencieux, tacite,…) des majorités parlementaires sucessives du G20
    OK. le mot « fraude » est impropre, vu que c’est « comme légal »
    sachant que c’est la norme dans la pratique quotidienne,
    même si c’est apparemment, sur le papier, vaguement ou avec aplomb interdit.

    à tous
    Merci. C’est important
    Auriez-vous un autre mot que fraude à proposer ?
    … ou surement une sorte de neologisme bizarre, incongru, que vous venez d’inventer ?
    Ce serait bien commode
    Merci

  45. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    à Allfeel [le 7 21:17]

    Les nationalisations au moins partielles sont nécessaires ainsi que le démantèlement de toutes les banques “too big to fail”

    Préparation SCO d’abord entre xxxx sises dans les pays du G20,
    les règles devenant, le moment venu, applicables
    (a) aux créanciers des banques centrales,
    (b) aux (anationaux furtifs) parlementaires du G20 et leurs ami(e)s des autres membres de l’ONU
    (c) aux banques centrales protégées par majorités parlementaires (godillots) et Exécutifs
    (d) aux entités de rang 2, 3, 4 … de la Branche Bankassur dont les holdings de gigantesques parcs immobiliers ou autres actifs mobiliers

    Oui et Non
    Oui : Le démantèlement avec restructuration en entités spécialisées à taille plus humaine et nouvelles règles (25 oct 2009)
    Non : La nationalisation     . . . pour n+p motifs

  46. Avatar de tigue
    tigue

    @Auguste
    Un meilleur monde possible, ne pourrait il pas passer par la disparition de cet outil que l’ on appelle  » l argent » ?
    Ce que nous vivons actuellement est peut être une étape vers ce monde là, les goinfres se chargeant d’ aneantir eux même l instrument de leur domination en croyant le renforcer ?

  47. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    @ Tigue [14:41]
    . . . Hm . . . Savez-vous que vous me faites (sourire de || ou) plaisir ?
    Serait-ce . . . ?

  48. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    à C [17:18]
    Merci, vous aurez des voies.
    J’apprends « Converser, d’après son origine latine, veut dire vivre avec »
    Tous décideurs policés et respectés vivent avec une sorte d’esprit <…adjectif…> des lois
    pas l’ouvrage de Montesquieu
    une façon de saisir « l’esprit inverse video (NordFaçade) de la loi »
    que le commun des mortels (99.99%) de peut pas imaginer, deviner
    et a fortiori décoder, décrypter, comprendre,
    vu qu’au mieux, il en reste « à la lettre »
    … à « la loi à la lettre, écrite »

    cf. Daniel supra (5e commentaire le 7 à 19:47)
    Il semble ne rien saisir du réel réel (NordFaçade)
    … derrière le miroir,
    la SudFaçade, éclairée par le soleil (c.a.d. par les universités, les medias, les livres, etc.) n’étant qu’une illusion

    Il reste quelques pas à gauche ou à droite pour trouver le mot.
    Nous le trouverons.

  49. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    ligne 1 supra [17:18] lire (Sorry) : « Vous ouvrez des voies »

  50. Avatar de Jean-Paul Vignal
    Jean-Paul Vignal

    @ jducac

    Je suis tout à fait d’accord. Je crois avoir déjà signale dans le blog de Paul que l’un de nos problèmes est d’avoir remplacé l’éthique personnelle et la morale collective par la recherche du profit financier maximum. Mais la question qui se pose est de savoir comment on réintroduit pratiquement des comportements plus sains dans la vie de tous les jours. Je crois, – et je ne suis ni le seul ni le premier à l’avoir dit tant c’est évident -, que l’élimination de la spéculation comme mécanisme « régulateur » des marchés est un préalable important, qui a des chances raisonnables de créer aujourd’hui le consensus indispensable pour qu’elle soit possible en pratique. Quant les illusions tentantes de l’argent facile grâce au casino boursier en ligne auront disparu, il me semble que l’on aura fait un pas significatif sur le chemin de la réémergence des valeurs autres que pécuniaires.

  51. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    @le clown blanc
    Je veux bien rejeter l’idée de la nationalisation partielle mais si les états n’ont aucun droit de regard sur l’activité des banques je me demande qui va bien pouvoir obliger ces dernières a provisionner pour les risques qu’elles prennent
    Les banques abusent systématiquement de toutes les possibilités qui leurs sont offerter pour prélever des comission des frais de tenues de comptes( comme si ces frais étaient vraiment incompressibles),d’agios a 17 pourcents, faire payer les cartes de crédits ne va pas de soi car ca leur permet d’avoir un plus grosse masse de liquidités c’est autant un service pour elle que pour le consommateur.
    Quand je pense a nationnalisation partielle je pense que les banques ne sont pas capables par elles memes de renoncer aux produits dérivés et autres activités de trading surtout qu’actuellement ce sont les seules activités qu’elles développent
    en délaissant les prets aux entreprises et auxparticuliers.
    Cela dit je sais tres bien que l’état est un tres mauvais gestionnaire mais si l’état veut un jour etre un mesure de légiférer sur la règlementation de l’activité banquaire il vaudrait mieux qu’il soit informé sur le fonctionnement interne des banques
    et ne me dites pas que les directions de banques sont pretes a coopérer elles ne savent pas grand chose des pratiques de leurs employés( affaire kerviel) et ne connaissent pas vraiment le contenu des produits dérivés qu’elles vendent (subprimes)
    et apparemment ont des bilans tellements désastreux qu’elles refusent de communiquer les résultats des stress tests en europe.
    Je ne vois pas trop comment imposer des réfomes internes et de stucture et de taille sans nationnalisation partielle et temporaire.avec menace de renationnalisation si dérives.

  52. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    à Allfeel [20:21]
    D’abord un grand merci pour le début de votre première ligne

    Je veux bien rejeter l’idée de la nationalisation partielle mais si (…)

    et merci à nouveau pour la suite

    (…) mais si les Etats n’ont aucun droit de regard sur l’activité des banques je me demande qui va bien pouvoir obliger ces dernières a provisionner pour les risques qu’elles prennent
    Les banques abusent systématiquement (…)

    Pourquoi je vous remercie deux fois ? Pourquoi ai-je coupé en deux ?
    C’est le premier pas qui coûte,
    pour les étatistes, accepter un instant la spéculation intellectuelle Si (…) Alors (…)
    « Je veux bien rejeter l’idée (…) mais si (…) ».
    En effet, alors il devient possible d’aborder la problématique d’une Société Civile Organisée.
    Tout est ouvert et nous sommes au XXIe siècle, avec Internet, pas au XIXe avec des philosophes largement périmés à plus de 80%. Rien n’urge. Tout ne va pas s’écrouler dans le trimestre ou semestre.
    Les propositions vont se juxtaposer, paisiblement … naturellement, l’inédit va compter à 50%
    Et il faut que ça plaise à 99.99% des gens, pas à 10% ou 20% ou 50.5%

  53. Avatar de JM Bouquery
    JM Bouquery

    Mysogistan à ma porte, je recherche Congo en relisant « de l’idéologie au gnangnan », dernier chapitre de « Bluff Ethique », je salue le brave Jean Paul et reviendrai peut être sur le divan avec mon oreiller…quand j’aurai compris ce qu’est « l’économie rélle »…et l’autre… C’est pour une mise en « scène de management?
    jmb

  54. Avatar de JM Bouquery
    JM Bouquery

    Oui, bon….le « Bluff » est de Fred. Schiffter, 2008, chez Flammarion, et je vois mon e-mel sur l’écran ! ?
    Auquel cas je vais me taire, pas gâcher ce mois d’août par des mots durs.
    jmb

  55. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    à JM Bouquery [10:03]
    Objet : E C O N O M I E     R E E L L E
    Champ Qualité-de-Vie_B
    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
    Effectivement, il est urgent d’inventer une expression
          — qui, s’il y a lieu, pourrait être raccourcie plus tard (une fois que cela paraitra possible) —
    pour globaliser le résultat ci-après :

    Le PIB diminué de ce qui suit [5A (moins)] :

    – la Branche Bankassur [ codes EAN 651A à 652F + 660A à 660G + 671A à 672Z ]
    – la Branche Activités immobilières, au sens promo+propriete-location+admin [ codes EAN 701A à 703E ]
    – la Branche « Location sans opérateur » [ codes EAN 711Z à 714 B ]
    – les Budgets de l’Etat dans leur globalité (toujours en moins)
    puis,
    ce premier résultat [PIB-5A] augmenté de ce qui suit :

    6A (plus)
    + Valorisation du patrimoine naturel [925E]
    + Gestion des déchets, assainissement, voirie   [ ean 900A à 900C]
    6H (plus)
    + Valorisation du patrimoine culturel tangible (oeuvres d’art, monuments, musées, autres actifs matériels)< [925C]
    + Activités extra-territoriales [990Z]
    6P (plus)
    + Sport, dont gestion d’installations sportives       [%Bercy de 926A, 926C]
    + Santé       [851A à 852Z — 2P & 10P]
    + Thalassothérapie, Activités thermales, Autres soins corporels ou personnels       [%Bercy de 930K, 930L, 930N]
    + Soins aux défunts, pompes funèbres, offices       [%Bercy de 930G, 930H]

    Que diriez-vous de >>       Branches Qualité-de-Vie-de-Base » ( Champ Qualité-de-Vie_B )

    Trois sphères de l’Etat [ i, W, X ], évaluées à part, sont valorisables et régulables autrement :

    i – Activités récréatives, festives, sportives, rituelles et culturelles en immatériels ( Champ Qualité-de-Vie_i )

    – Education       [EAN 801Z à 804D — 2F & 10F]
    – Production & Distribution de films       [ %Bercy de 921A à 921J]
    – TV-Radio       [%Bercy de 922A à 922C]
    – Activités artistiques, Spectacles, Attractions       [%Bercy de 923A à 923J, 927C]
    – Medias dont gestion des bibliothèques       [%Bercy de 924Z, 925A]

    W – Affaires Civiles Régaliennes Indirectes
        (« indirectes » ? … familles « Frais Généraux » + « Redistribution » + « Représentation-des-Corps » )

    751A : Administration publique générale
    751C : Tutelle des activités sociales
    751E : Tutelle des activités économiques
    751G : Activités de soutien aux administrations
    752A : Affaires étrangères (civiles, de sécurité)
    752E : Justice
    752G : Police
    753A : Activités générales de Sécurité Sociale [11P]
    753B : Gestion des retraites complémentaires, administration publique
    753C : Distribution sociale des revenus
    853A à 853K : Action sociale
    919 : Soutien financier des associations ( humanitaires, politiques, religieuses, sociales, syndicales, autres)

    X – Monnaie, Sécurité S&T, Défense

    752C : Défense
    752J : Protection civile

    Ces trois sphères (cela ne vous a pas échappé) sont, par essence,
    les plus franchement extérieures à « l’esprit marchand »
    (c.a.d. recherche du cashflow max sur X années dans la limite des lois fixées par les parlementaires du G20-et-plus)
    même si des indépendants, des socio-entités et des groupes privés sont également très actifs dans la Sphère i

    – Valorisation du patrimoine n
    – Education   [2F & 10F — EAN 801Z à 804D]
    – Santé   [2P & 10P — EAN 851A à 852Z ]
    – Gestion des déchets, assainissement, voirie &nbso; [ EAN 900A à 900C]

  56. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    EAN = EUROPEAN ACTIVITIES NOMENCLATURES

    (mention obligatoire sur les papiers-à-entête, déclarations administratives, engagements commerciaux, factures)

  57. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    « Bluff ». Le website Flammarion fournit un 4e-de-couverture assez sybillin

    Examen des réponses apportées par l’éthique, de Platon à Wittgenstein, aux questions sur la nature du monde et de l’homme, et dénonciation des fausses promesses de l’éthique en matière de compréhension de l’être, de connaissance de soi, etc.

    Un pigiste du libraire Decitre écrit :

    Vouée au chaos du marché planétaire, notre société, avec ses professeurs d’éthiques, ressemble aux cités en déclin de l’époque gréco-romaine où pullulaient de doctes prêcheurs de sagesses.
    Autres temps, même commerce. A l’image de leurs antiques modèles platoniciens, aristotéliciens, cyniques, stoïciens et épicuriens, nos donneurs de leçons actuels vantent à la criée médiatique leurs recettes d’une vie  » bonne  » – ou, c’est selon,  » réussie « ,  » jouissive « ,  » vertueuse « ,  » libre « ,  » engagée « ,  » altruiste « . Appréciés de la foule, ces philosophes moralisateurs éclipsent une lignée de philosophes démoralisants – allant des Sophistes à Wittgenstein, en passant par Machiavel, Montaigne, La Rochefoucauld, Gracian, Hobbes et Schopenhauer -, dont l’art, prisé du petit nombre, est de saigner les idéaux de la lame du doute, et, du scalpel de la précision, d’en mettre à nu les squelettes.
    En revisitant l’histoire des idées, ces pages rappellent qu’entre des pensées qui élucident, sans plus, notre condition tragique, et des discours qui prétendent, sans rire, nous apprendre à vivre et à mourir, il y a le même rapport qu’entre des vérités et du bluff.
    Sommaire
    – Le désir malheureux d’un cosmos
    – L’illusion d’un monde intérieur
    – Gesticulations spirituelles
    – La société comme armistice
    – De l’idéologie au gnangnan

    Ah tiens : De l’idéologie au gnangnan
    est le titre du dernier chapitre. Bon

  58. Avatar de Jean-Paul Vignal
    Jean-Paul Vignal

    @ JM Bouquery

    Bon, d’accord pour le “non sens“ de l’économie réelle, et vive le casino réel, en ligne, pour tous, avec super bonus garantis pour la banque et ses croupiers. Apres tout, c’est peut-être ca la formule de l’avenir quand le génie de quelques uns aura permis de mettre tous les autres en congés à perpétuité, à l’exception, bien sur, du petit personnel des casinos, et des gens de maison des banquiers et des croupiers

  59. Avatar de Lobscure
    Lobscure

    Les petits investisseurs font leur retour sur le chemin de la bourse !

    Swissquote et d’autres intermédiaires financiers constatent une reprise des transactions par les particuliers.

    Depuis le creux du 9 mars dernier, les indices boursiers ont repris des couleurs, à l’image du SMI, qui a regagné plus de 35% de sa valeur, ou du Dow Jones qui culmine 40% au-dessus des niveaux enregistrés à la fin de l’hiver. Ce rebond, souvent qualifié de «printanier», se caractérise par des volumes de transactions plutôt faibles, ce qui signifie que peu de gens bénéficient réellement de cette hausse.

    Le Temps – Finance du Lundi10 août 2009.

  60. Avatar de JM Bouquery
    JM Bouquery

    Si on veut une greffe de moëlle il faut chercher l’os et pour une bonne réception, à défaut de cable, chercher les bonnes paraboles; y’ a pas de honte à essayer plutôt que rester bloguenard à part, donc :
    1) cantique du quantique,
    que se passe t’il pour nous et pour lesquels d’entre nous, enfants, femmes, hommes, individus, particules élémentaires ? la crise n’est pas celle des bavardages et postures sur la Crise, le libéralo-capitalo-isme qui n’est que l’argentique révélateur..
    au fait la monétaro-marchandisation qui fait tant geindre de belles âmes n’est elle pas l’alpha sinon l’omega de la moindre servitude féminine et du passage de la charité à la dignité contre la pauvreté ?
    2)cosmologie politique,
    quand même étonnant de voir si peu de réflexion sur l’historique changement du bruit de fond impérialiste quand un Etat représente l’hégémonie du Travail (Chine) face à celle du Capital et quand la Question léninisée de l’extension du Marché dépend du Crédit fait par le Travail au Capital et plus tout à fait d’une extorsion forcée…La tout autant décriée et pleurée globo- financiarisation est une racine obligée de l’équation, pas une peau d’une économie réelle fantasmatique mais l’aorte de la réalité planétaire multiple et différenciée
    3)cohérence et militanc
    c’est encore plus compliqué qu’en physique, peut être hors utopie d’avoir une pensée pratique unifiée du cycle de vie des humains et de l’évolution de l’humanité ou, sio tu veuix , Jean Paul, de la volatilité des marchés…

    Affectueusement mes bien chers frères
    jm

  61. Avatar de iGor milhit

    @ Lobscure

    Dans le genre d’article superchouette du non moins génial LeTemps, j’ai beaucoup aimé Et le plomb devint or dans lequel on apprend que Crédit Suisse a lié l’obtention de bonus à la performance des « actifs pourris », ce qui aurait permis de faire reprendre 17% à ces dits actifs… bel exploit! Quand les insolvables deviennent solvables? Quand les invendables ont un prix? Et de se poser la question si les « actifs pourris » mis en quarantaine dans la BNS ont eux aussi repris des couleurs…

  62. Avatar de Jean-Paul Vignal
    Jean-Paul Vignal

    Personne ne conteste l’importance de la finance. Son fonctionnement n’est sans doute pas idéal, mais qui a vraiment envie ou besoin qu’il le soit ? Pour rester simple, il semble qu’il y a deux problèmes :

    – dans le vieux conflit qui oppose depuis toujours le monarque qui gouverne au financier qui lui prête de l’argent, le monarque a depuis une vingtaine d’années baissé pavillon au nom d’un libéralisme très avancé, mais au sens biologique du terme. Le financier, tout joyeux de l’aubaine, et pas gêné par l’odeur, en a tellement profité qu’il s’est pris les pieds dans le tapis et a tout perdu. Le monarque, qui ne peut pas vivre sans son financier, a alors décidé dans sa grande sagesse de mettre des générations de contribuables à contribution pour remettre le financier à flots. Sans aller jusqu’à mettre le financier au pain sec et à l’eau, ce qui ne serait pas mieux, il serait bon qu’il en profite pour reprendre la main, et remettre un peu le financier à sa place : celui de gestionnaire de risque, et non plus de dealer de risques.

    – la folie financière qui a conduit à l’effondrement résulte principalement du fait que des comportements marginaux qui avaient une justification tant qu’ils le restaient, « profondeur » des marchés oblige, sont devenus la règle. Quand les mouvements virtuels représentent plusieurs dizaines de fois les transactions réelles, on devrait se poser des questions au lieu de s’esbaudir sur les merveilles que permet d’accomplir Internet en transformant tout le monde en joueur au casino boursier sur tout, partout, 24/24 et 7/7.

    Je reste convaincu que ce serait un bon préalable, concret, pas trop utopique, de revenir à un système de régulation qui n’encouragerait ni à multiplier les transactions ni à provoquer des variations de cours pour des raisons qui n’ont qu’un lointain rapport avec l ‘offre et la demande.

    1. Avatar de JM Bouquery
      JM Bouquery

      Toute demande, fut elle du monarque (est il respectable ? ), est elle sainte ? Toute offre est elle saine (sous tous aspects du mot ) ? Le cours stable, comme dans la fable d’Esope, pourra être la meilleure ou la pire des choses.
      (Idem pour les taux d’intérêt qui défrayent aussi cette chronique et les voisines, sans ce purgatoire effacer le temps ouvrira vers l’enfer autant et plus que vers le paradis)
      Peut on oser rappeller que morale ou management n’ont guère de sens qu’en « situation », que sinon bons sentiments ou principes relèvent trop du nominalisme, sont proprement fumet sans chair. ne retiennent pas le citoyen.
      jm

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