Le sondage IFOP – Le Monde, publié hier par ce journal et commenté par Anne Michel sous le titre La crise scelle le désamour entre banques et opinion s’inscrit en faux contre l’opinion de la majorité des commentateurs du « Blog de Paul Jorion », qu’ils ne représentent – aux côtés des rédacteurs des billets : Paul Jorion, François Leclerc, ainsi que les autres invités – qu’une part infime de l’opinion publique. Les chiffres révèlent au contraire qu’une très vaste majorité de la population partage le même sentiment, et ceci aussi bien au Royaume-Uni qu’en France, les deux pays où l’enquête fut menée. Les pourcentages s’étalent des 67 % de Français (70 % de Britanniques) – le pourcentage le plus faible – qui estiment que leur gouvernement « a eu raison » d’intervenir pour soutenir le secteur bancaire », aux 80 % des Français (73 % des Britanniques), pensant que « les banquiers n’ont pas tiré les leçons de la crise et conservent des comportements risqués », voire même aux 83 % de Français (81 %, Britanniques) qui « approuvent la taxe sur les bonus des salariés du secteur financier » mais qui estiment à 75 % pour les Français (à 73 % pour les Britanniques), que cette taxe « ne sera pas efficace, car les banques mettront en place d’autres systèmes pour rémunérer leurs traders et financiers ».
Le sentiment qui prévalait jusqu’ici parmi les lecteurs de ce blog, de ne représenter les vues que d’une minuscule minorité, s’explique par l’absence de ces opinions largement majoritaires dans le discours des politiques et dans les média. D’autres chiffres (mentionnés dans la première version de l’article) reflètent cette déconnexion entre le public et ceux censés représenter son opinion, puisque la confiance qu’il tèmoigne envers les média est plus médiocre que celle envers le milieu financier et pire encore vis-à-vis des politiques.
Ce ne sont donc pas les vues exprimées au fil des jours dans le cadre de ce blog qui sont minoritaires : elles reflètent une majorité représentant entre deux tiers et quatre-vingt pour cent des populations en France et au Royaume-Uni, ce sont au contraire les média – et, plus encore qu’eux, les politiques – qui expriment des sentiments que seuls vingt pour cent à un tiers de la population partagent.
115 réponses à “Une majorité représentant entre deux tiers et quatre-vingt pour cent de la population”