Billet invité.
Ce qui devait arriver arrive. Pour juguler les premiers assauts de la crise, les pays touchés ont dépensé l’argent public sans compter. Les déficits ont augmenté, faisant sauter en Europe les barrières du Traité de Maastricht. Aujourd’hui, c’est le retour du bâton. Les marchés financiers, constatant la montée de ces déficits, commencent à se manifester. Les taux d’intérêt demandés aux Etats emprunteurs réputés les moins solvables se tendent.
Confrontée à cette situation, la zone euro semble se révéler impuissante car elle ne dispose pas des institutions nécessaires pour y faire face. Quand tout allait bien, dans l’euphorie générale de la croissance mondialisée, sa gestion par la BCE paraissait suffire sous la férule de Jean-Claude Trichet.
Aujourd’hui, tel n’est plus le cas. Composée comme une collection d’Etats ayant adopté la même monnaie, mais en l’absence d’une institution chargée de coordonner véritablement les politiques budgétaires et de faire jouer des mécanismes de solidarité financière entre ces Etats, la zone euro se trouve frappée d’impuissance face aux marchés déchaînés. La première réponse que l’on ait trouvée – la vieille recette – est de préconiser l’abstinence, la réduction des dépenses. Mais l’on sait que si tous les pays mettaient cette mesure en pratique, adieu la croissance, sans compter les conséquences sociales inacceptables.
Ceci conduit à poser des questions de fond. Cette nouvelle phase de la crise met en évidence plusieurs des maux dont souffre le monde.
En premier lieu, plus que jamais, la spéculation. Tant qu’il sera loisible aux marchés financiers, avides de gains, en jouant avec les variables financières, de pousser un Etat dont la situation devient critique à l’hallali, il ne sera pas possible de la gérer convenablement. Ceci renvoie à la nécessité de changer un paradigme qui gouverne le monde et donne la priorité à la recherche individuelle du profit et la liberté d’utiliser les moyens pour ce faire. Il convient de s’atteler d’urgence et sans vergogne à la régulation et à la limitation des activités de spéculation financière. C’est, bien sûr, vouloir heurter un mur d’intérêts et de puissances qui défendront leurs privilèges avec becs et ongles. Mais nous n’avons pas le choix. Tant que l’on ne se donnera pas les instruments permettant de s’affranchir de la dictature des marchés financiers qui, en pariant sur la détérioration de la situation pour assouvir leur cupidité, jouent le rôle d’amplificateurs puissants de celle-ci, l’on ne parviendra pas à endiguer les phénomènes destructeurs qui assaillent actuellement le monde occidental. Il est d’ailleurs scandaleux d’entendre parler de mouvements de « panique » des marchés financiers, alors que l’on sait très bien qu’il s’agit souvent de comportements délibérés et rationnels visant à réaliser des profits en utilisant sciemment les moyens modernes de la spéculation. Et l’on ne peut pas invoquer l’impossibilité d’agir par méconnaissance du phénomène et de ses acteurs. On connaît aujourd’hui la chaîne qui passe par la création de CDS (credit defaults swaps), mécanismes d’assurance contre le risque de défauts de paiements, qui sont eux-mêmes objets d’une spéculation qui a des effets sur les rendements des obligations que les Etats endettés émettent. On sait aussi que les banques utilisent l’intermédiation de hedge funds auxquels elles prêtent de l’argent pour spéculer. C’est donc une question de volonté politique (Voir à ce sujet l’éditorial du Monde en date du 11 février et le livre qui y est cité de Michel Aglietta, Sabrina Khanniche et Sandra Rigot : Les Hedge Funds. Entrepreneurs ou requins de la Finance ? Perrin, janvier 2010).
En second lieu, cette nouvelle phase de la crise met l’Europe et les pays tentés par le « chacun pour soi » – au premier rang desquels l’Allemagne – au pied du mur. Tout d’abord, faut-il souligner qu’il revient à l’Europe elle-même – et non à d’autres – de trouver une solution. La solution n’est pas, non plus, comme on pourrait l’imaginer, la sortie des plus faibles de la zone euro. Cette sortie est impossible, comme l’expliquait d’ailleurs fort bien un analyste de Standard and Poors dans le Figaro. Elle équivaudrait à un suicide pour les pays concernés condamnés à des dévaluations en chaîne de leurs monnaies équivalant à une faillite larvée permanente. Dans le sens contraire, les pays qui n’en font pas partie, mais sont affectés par ces maux, n’aspirent qu’à y rentrer. En outre, le déclenchement des mécanismes de sortie de la zone euro dans les conditions actuelles s’apparenterait vite à une implosion en rase campagne ! L’Europe n’a donc pas d’alternative : il lui faut se doter d’urgence de mécanismes de coordination budgétaire et de solidarité financière avec la perspective de la mise en place d’un organe commun de gestion. Et ceci sans attendre une révision toujours hypothétique et aléatoire des traités européens. Ceci devrait incomber à l’Eurogroupe, à charge pour celui-ci de mettre en place des dispositions transitoires. La déclaration de soutien à la Grèce des chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Européenne va dans le bon sens, mais faut-il encore passer des promesses aux actes et rien n’indique que les responsables de l’Union oseront mettre en place des mécanismes qui prouveront leur volonté de promouvoir une véritable solidarité européenne. C’est pourtant une condition sine qua non pour la sortie de la crise.
En troisième lieu, cette nouvelle phase de la crise oblige à réfléchir à la manière de lutter contre le creusement des déficits publics. La doxa, imposée notamment par le FMI jusqu’à récemment, selon laquelle ceci ne pourrait être fait principalement que par des réductions drastiques et « courageuses » des dépenses publiques résultant de réformes visant à économiser les dépenses tient encore moins la route qu’auparavant, surtout si elle est mise en application partout en même temps. Et, de fait, on entend préconiser partout des programmes de réduction et d’ajustement des dépenses, en Grèce bien sûr, maintenant en Espagne et au Portugal, demain peut-être en France…. ! Après la « course à la relance » par l’injection d’argent public, va-ton assister à une compétition dans l’effort de rigueur, mettant en concurrence les différents pays pour la réduction des dépenses publiques ? Ce serait une autre manière de vérifier l’adage selon lequel « on privatise les gains et collectivise les pertes » : après avoir déversé l’argent public pour sauver les banques et leur avoir ainsi permis de reconstituer, et au-delà, leurs profits, on prélèverait de quoi rembourser ces libéralités sur le nécessaire des plus démunis. Ceci ne pourrait que renforcer le phénomène de déflation à l’œuvre dans l’Occident et tuer dans l’œuf la timide reprise qui tente de s’y faire jour. Il faut aussi remarquer que, dans de nombreux cas, l’accent est mis, presqu’exclusivement, sur la diminution des dépenses et non sur l’augmentation des recettes.
Cela oblige donc à remettre en question un autre dogme, celui de la diminution (ou de la non augmentation) des impôts, qui a tant nui, et à dénoncer l’illusion selon laquelle le passage au « tout privé » suffirait pour résoudre le problème. Certes, il convient de remédier aux gaspillages de l’argent public et à la mauvaise gestion de certaines institutions, mais il ne faut pas écarter l’augmentation des impôts en vue de réaliser une plus juste répartition des ressources et des efforts qui, telle qu’elle est aujourd’hui, pénalise les plus démunis au profit des privilégiés. Seul un tel réajustement dans la répartition des ressources et des richesses qui pourrait être stimulant pour l’économie – et non la multiplication des plans d’économies pesant inévitablement sur les plus pauvres – peut faire accepter par tous les efforts que nécessite la très grave crise que nous traversons.
105 réponses à “Un nouveau tournant dans la crise, par Jean-Pierre Pagé”
D’accord avec la conclusion!
Juste un petit problème à résoudre: comment restaurer un impôt progressif qui, de facto, va ponctionner fort justement les plus riches alors que ce sont eux (ou leur marionnettes bling-bling) qui sont aux manettes et que leur principaux opposants politiques déclarés ont pratiqué la même politique neo-libérale pendant des années?
Il y a comme de l’eau dans le gaz démocratique!
Vous avez raison. Il faudra, pour ce faire, une très forte volonté politique et une grande lucidité de nos gouvernants et, sans doute, de fortes pressions de la part des victimes de la crise et des pratiques que vous dénoncez.
nous avons simplement affaire a une economie casino mondiale ou le voyage de bulle en bulle des speculateurs qui joue avec de largent qui ne leurs appartient pas quitte mener le monde a la ruine,a la guerre , a la famine .la course a l echalote risque bien de tres mal se terminer.les economies emmergentes comme la chine attire les plus glouton qui s engoufre dans le piege qui detruira l economie par la cupidite , par la difference technologique transmise de generation en generation ,le savoir faire que ces pays ne maitriseront jamais a un niveau de conception et de fabrication.car le savoir ne se delocalise pas quoi que l on dise quoi que l on fasse la maitrise technologique ne peut s exporter que dans une moindre mesure .a moins de fabriquer la machine a remonter le temps pour leur inculquer les developements de base permettant d eviter les erreur fatale dans certain domaine comme l aeronautique, le nucleaire ect….autant se tire une balle dans le pied.l economie c est comme un geser ,pour faire jaillir l eau il faut 1 une nappe freatique (les revenue des travailleurs)2 la colone d eau(le systeme economique) 3 le panache d eau(les capitalistes) et un peu de pression pour faire monter l eau je dis bien un peu si on ne veut pas un jet et plus rien car l economie c est en continue(leau redescent dans la nappe).alors que dans la realite les capitaliste on confondue le jeser avec un chateau d eau (la capitalisation de l egot) hors pour que le systeme marche il faut que ca circule et comme ca ne circuler plus asse l eclosion des bulles financieres (argent qui nexiste pas)fut la parade jusqua l eclatement(argent virtuel disparue,d ou les dettes colossale) et le marasme que l on connais aujourdhui nous conduit dans le mur .tout ca aide par les puissance mondiale qui se dispute la plce de n1 au detriment de la population mondiale.une prise de conscience planetaire et ineluctable si on veut evite le pire car apres 1929 il y eu 1939 a 1945 des date qui ne laisse personne indiferent surtout quand on voit les vente d armes qui prolifere a travers la planete ,avion,char ,missile ,bateau,systeme d armes
Augmenter la pression fiscale,reviendra à ponctionner un peu plus la « Middle class » jusqu’à la faire disparaitre ou tout au moins la paupériser davantage.
On sait très bien que les vrais possédants savent échapper à l’impôt ;défiscalisation,bouclier fiscale et évasion fiscale…
La classe politique ne prendra jamais de décisions visant à atteindre la caste dont fait partie et qu’elle sert à bon compte.On voit bien en ce moment avec l’affaire Woerth les intrications entre ces deux mondes de la politique avec notamment le financement des partis politiques (d’ailleurs les socialistes sont curieusement muets) et dirigeants de multinationales .
Donc diminuer le revenu de la classe moyenne sur laquelle repose déjà une grosse partie du financement de l’état et son volet social (chômage,retraite,assurance maladie…) ne fera que creuser un peu plus le différentiel et réduire le paysage social à deux groupes; l’oligarchie des possédants et le peuple servile.
Maintenant, la solution serait ,à mon humble avis à trouver du côté du monde de la finance et de ses profits spéculatifs honteux.
La zone euro c’est quinze membres qui ont mis leur destin dans le même compte en banque. C’est donc de
CE GROUPE que doit partir la stratégie commune quand il s’agit de l’un de ses membres.
Les sommets à 2 (France,Allemagne) ne sont que perte de temps.
En octobre 2008 après l’appel à pétition pour la tenue d’un sommet de « l’euroland » les dirigeants de la zone euro se réunissaient à Paris. Ils semblaient enfin avoir compris qu’ils étaient dépositaires de la prospérité de 320 millions de citoyens partageant la monnaie européenne.
A l’époque cela avait permis de calmer la panique en train d’engloutir le système financier mondial, malgré ce qu’en disaient les médias britanniques, américains et leurs « perroquets » français.
aujourd’hui la crise est toujours là. Les forces qui opposent les blocs comme les USA, l’Europe ou l’Asie n’hésitent pas à manipuler les informations pour destabiliser voir conduire à la désintégration de marchés intégrés, come celui de la zone euro, en s’attaquant au maillon les plus faibles.
(l’incapacité des partis politiques nationaux à avoir anticipé et compris la crise en cours,le reflexe nationalistes des ministères des finances,les intérets contraires de certains pays ayant refusé l’euro,la peur de la commission européenne de se voir marginalisée, le mutisme du parlement européen paralysé par les intérêts divergents de partis nationaux et l’inquiètude de la BCE de perdre son indépendance) ..tout cela crée un immobilisme qui désavantage l’Europe.
UN NOUVEL APPEL A SOMMET DES 15 ETATS MEMBRES DE LA ZONE EURO S’IMPOSE. (réunissant les chefs d’Etat, les ministres des finances, etc..)
sur un programme de travail précis, c’est l’intérêt des grecs, des espagnols, des portugais et des 320 millions de citoyens d’Europe
C’EST CA AUSSI ETRE EUROPEEN
Si je puis me permettre; c’est 16 membres…
Hélas ! Vous avez raison. Mais on peut garder l’espoir que, comme souvent lorsque la situation est grave, l’Europe saura trouver des solutions in extremis qui ne pourront d’abord être que provisoires avant d’être gravées dans les traités.
Mais non au contraire, sortir de l’Euro est une bonne solution. Dans ce monde ou tout marche a l’envers, ou le rationnel n’a plus l’apparence du rationnel et ou l’irrationnel devient le rationnel, c’est le bon chemin a suivre.
Aujourd’hui, on ne gagne plus d’argent en travaillant, mais en trouvant une niche pour être moins imposé (en France du moins). Le seul moyen, c’est la défiscalisation. Sinon on est pompé jusqu’à la moelle.
Les mesures de rigueur « moins de gaspillage et moins de dépenses » semble « logique », mais dans la situation actuelle, sont une hérésie. Ce qui manque en vrai, c’est un « but » un « objectif », un « idéal », car notre société n’a plus d’objectif que de survivre, croitre. Un idéal un rêve. Et on fait l’inverse, on annule la voyage sur la Lune. On ne travaille que pour des jobs débilitants, qui ne servent a produire que des choses inutiles, et avilissantes. Bref, on s’ennuie ferme, alors faut s’occuper coute que coute ! lol … donc, au contraire, il faut partager le temps libre plutôt que réduire les dépenses.
La médecine est devenu un gros n’importe quoi qui fait plus de mal que de bien, ou chacun devient de cobaye des labos qui s’en mettent plein les poches.
Tout fonctionne a l’envers. L’Europe n’est plus qu’un outil pour déconstruire les états, et la souveraineté des peuples. L’Europe nous protège de l’extérieur, mais pas de l’Europe !!! En Angleterre ils sont en train de passer des lois pour avoir des drones armées (taser, projectiles non lethaux et vomisseur). L’homme a peur de l’homme, dans cette société ultra maternisante !
Alors il faut dire adieu a la protection devenue prison de l’Europe. Lui dire Adieu. Oui ca sera très dur … pendant un temps. Et après on pourra reconstruire sur une meilleure base.
Penser global, agir local.
Voir le prochain film de Coline Serreau.
Vous retombez dans l’illusion qui a fait voter non au référendum sur le Traité Constitutionnel et fait croire que l’on pouvait tout recommencer autrement et mieux. La sortie de la zone euro ne pourrait être que catastrophique pour les pays qui sortiraient et seraient soumis à la pression des marchés financiers, puis condamnés à des dévaluations sans fin. En outre, la seule chance que nous avons de continuer à exister dans un monde qui va être dominé par le choc des grandes puissances est de rester unis.
La Suisse est seul !
La Malaisie et le Chili ont montré qu’en contrôlant l’entrée et la sortie des capitaux, on pouvait s’en sortir.
C’est pays s’en sont sorti.
@Jean Pierre,
c’est ce qu’ils veulent nous faire croire ! Sans l’euro ou sans les financiers, nous ne serions rien ???? lol .. c’est exactement de cette logique inversée dont je parlais. Les financier ne sont rien sans ceux qui travaillent et innovent. Et l’Euro n’est rien rien sans une Europe forte. Et non l’inverse. Il faut qu’ils aient réussir a bien nous embrouiller l’esprit pour qu’on en soit venu a penser le contraire !
Et même si c’est « catastrophique », et alors ??? il vaut mieux assumer ses propre choix librement que d’être soumis aux dicta de psychopathes qui n’ont d’autre objectif dans la vie que de maximiser les profits. Et je le redis, au moins, on pourra tenter autre chose.
Il faut bien admettre son erreur pour pouvoir faire d’autres tentatives. Si on se croit infaillibles, on est condamnée a s’enfermer dans l’immobilisme, synonyme de mort. L’Europe actuelle est une erreur, un monstre.
De toute manière, a moyen terme, ce n’est pas tenable. « Ils » (les financiers d’un coté et les technocrates de l’autre) ne feront que tout bouffer. Croire qu’en se soumettant a eux on y échappera est une dangereuse illusion. Et comme l’a bien précisé Samuel, y en a qui s’en sortent sans l’Euro et même sans les financiers (en réinventant une autre finance)
Bonjour.
« Certes, il convient de remédier aux gaspillages de l’argent public et à la mauvaise gestion de certaines institutions, mais il ne faut pas écarter l’augmentation des impôts en vue de réaliser une plus juste répartition des ressources et des efforts qui, telle qu’elle est aujourd’hui, pénalise les plus démunis au profit des privilégiés. »
Voila ce que j’ecrivais, a grands trait, en avril 2006….
La rupture est necessaire. Maintenant, quelle rupture et dans quelle optique.
Rupture avec le consensus mou, les fausses oppositions, les postures qui n’engagent a rien, les promesses intenables, les complaisances coupables, la diarhée législative, les lois de circonstances, la politique a l’estomac, l’economie devoyée, etc.
Je pense que tout le monde vois bien qu’on marche sur la tete, mais que personne n’ose franchir le rubicon et affronter les electeurs et la realite. On est comme un poulet a qui on a coupe la tete et qui continue a courrir.
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Sur cette histoire de dette, il y a quelques années je trouvais que c’etais un probleme secondaire. Sauf que la la derive est astronomique. Si tu rajoute les comptes sociaux ca deviens n’importe quoi. Voila une rupture necessaire. Mais pour cela il faut du courrage politique. Et c’est ce qui manque a gauche ET a droite. Il faudrais venir devant le pays, jouer carte sur table, avec les chiffres et proposer un projet pour resoudre ce fléau. On imagine aisement que les reformes seraient fortes et profondes.
Mais comment croire qu’un systeme reposant, pour la protection sociale, sur les charges sur les salaires (pour l’essentiel)de salariés travaillant entre 25 ans et 55 ans puisse perdurer a l’identique. Avant ils sont trop jeunes (25% de chomeurs) et apres trop vieux (65% de chomeurs ou de pre retraités). On rajoute 10% de chomeurs et ca fait un systeme qui repose sur 30% des francais.
L’irpp? la moitie des foyers fiscaus ne le payent pas.
L’ir? les societes mettent les etats en competition fiscale.
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Je vous soumet, dans le desordre, des pistes de reflexion.
1)Fusion en un seul et meme organisme de la perception des charges sociales (ca existe deja pour certaines professions). Fonctionnement selon le principe du GARP, avec previsionnel declaratif et une seule regul en fin d’annéee. Ca simplifierais le boulot des petits employeurs et laisserait du personnel pour reellement controler. Vous imaginez deja les hurlements des petits barons presidents de ceci et de cela et de leurs alliés objectifs.
2)fusion en un seul organisme de protection sociale pour tout les statuts (liberaux, commercants, artisans, salariés, mandataires sociaux). Redefinition de ce qui releve de la solidarite et ce qui releve du confort pour les remboursements. Meme hurlements previsible qu’en 1).
3)prelevement a la source de l’irpp sur les revenus salariaux. Ca laisse du monde pour controler les autres revenus.
4)reorganisation du territoite pour ne laisser en place que des groupements de communes et des regions. Suppression du departement. Hurlements previsibles des potentats locaux.
5)supression du senat pour le remplacer, selon le projet de de gaulle, par le conseil economique et social et le plan (connement supprimé). La je vous laisse imaginer les arguments a la con deployés par les senateurs pour les conserver.
6)presidentialisation du regime, avec un president reellement responsable, y compris penalement. Ceci entraine la supression du fusible 1er ministre. On coupe ainsi definitivement le lien legislatif/executif car le 1er ministre est presque toujours le leader de la majorité parlementaire.
7)pouvoirs redefinis du parlement, avec pouvoir d’enquete, liberté de son ordre du jour, etc.
8)reforme de la magistrature, ou je trouve anormal que deux ans d’ecole a bordeaux, vous exonere a vie (j’exagere un peu, la!) de responsabilité dans la chose jugée.
9)reforme de l’heritage (avec un taux d’imposition unique)que je juge immoral et anti-economique.
10)supression de TOUS les comités theodules, selon la jolie formule du general de gaulle. La ca fait une cohorte de hurlements a la mort de nantis illegitimes
11) redefinition de ce qui releve de l’intervention de l’etat et de ce qui releve de l’initiative privée. Sans ideologie debile genre liberaux contre etatistes.
12) reforme de l’election du parlement afin d’instiller une dose de proportionelle. Ca permet de degager une majorité qui permet de faire fonctionner le parlement et permet la representation des minorités.
13) Retour au principe de responsabilité dans le code civil, donc dans la vie en general. Abbolition du principe du renversement de la charge de la preuve.
14) Le budget est voté avec une hypothese de croissance a 0% tant qu’on n’as pas remboursé la dette de la france. L’année n+1 on vote un budget sur la croissance de l’année precedente.
15) Reprise d’independance a la banque centrale et mission de favoriser la croissance de la zone euro au lieu de la seule inflation.
16)reforme de la fonction publique avec reaffectation au gre des departs en retraite des remplacants la ou le besoins se font sentir. Refonte des grilles et abbolition des corps ce qui devrait faciliter le changement de metier a l’interieur de l’administration.
17)fusion en un meme service de securite national de la gendarmerie et de la police.
Bon, depuis on peut rajouter:
18)suppression de la loi tepa, couteuse et ineficace.
19)Remise a plat, apres evaluation, de toutes les aides a l’emploi.
20)nationalisation du secteur bancaire, de toute maniere c’est comme cela que ca vas finir, mais attendons que les cours de bourse baissent, ca vas etre le cas bientot!
21)Refonte de l’irpp et de l’is.
22)baisse des charges sociales et transfert sur la CSG et 1 point de TVA.
ca fait un peu inventaire, mais bon, sur le forum ou j’avais balnce cette liste, nous avions bien debattu.
Bon courage !
Il y a des choses fort intéressante dans cette liste. Je rajouterais une interdiction absolue de cumul des mandats et une limitation de la durée de ceux ci. Et pour avoir une rentrée d’argent maximale, la légalisation des psychotropes, du jeu et de la prostitution, sous contrôle de l’état. Ca crée des emplois, ça vide les prisons et ça fait du revenu fiscal assez conséquent pour entreprendre un urbanisme vert et une politique de transport en commun, investir dans la santé, l’éducation etc… Le tout accompagné de moyens pour la désintoxication des personnes gravement atteinte. Je pense vraiment qu’il y a quelques choses à creuser de côté là, sachant que le tout repressif ne marche pas et coute de l’argent à la société.
A part ça, dans un moment de curiosité, j’ai fait quelques recherches sur le clan Sarkozy. Alors je tombe sûrement des nues, mais je viens de découvrir le demi frère de Nicolas, Olivier, qui se trouve être un des gros poissons de Wall street, et membre du groupe Carlyle après un passage chez UBS. Bizarrement, très peu d’articles en français sur ce personnage dans ma recherche google…. Et François, vrai frère cette fois, travaillant comme conseiller dans l’industrie pharmaceutique (Aventis, Biopharma)…. En plus de guillaume qui lui travaille dans l’assurance maladie et retraite privée (Malakoff Mederic). Vous êtes sûrement nombreux ici à savoir cela mais moi, j’en reste pantois. Et je me dis qu’un billet sur la galaxie Sarkozienne serait intéressant.
Il n’y a pas besoin de courage après une révolution…
La tabula rasa est le socle.
Hélàs l’Europe a été bâtie à l’envers sans fondations en commençant par le toit….sciemment!
Il fallait commencer par uniformiser les fiscalités, les protections sociales et le droit de chaque Nation avant d’unifier la monnaie..
DeGaulle où est-tu?
Il s’agit de bases pour discuter et develloper, ca n’est pas vraiment un programe politique, quoique….
D’autant que si certaines propositions sont quasiment impossibles a appliquer sans « casse », d’autres sont faciles a mettre en place pour peu qu’on s’y atelle.
@Jean-Pierre Pagé : excellente synthèse et d’accord sur les 3 points. Qui và contraindre les gouvernements et l’Europe à prendre rapidement les mesures : limiter drastiquement les nuisances de la finance spéculative (au mieux l’éliminer) , un organe commun de gestion Européenne, et vite; une fiscalité progressive réelle et la chasse au trou noir des paradis fiscaux. Quoi d’autre que la pression de la société civile pourra donner le feu au « c… » aux pouvoirs politiques.
Au final, la vraie question est de se pencher maintenant plus que jamais sur la stratégie à penser pour faciliter l’émergence d’une vraie force civile de sauvegarde !!!
Vous avez raison. Entièrement d’accord. Alors, au travail !
Pour ceux qui seraient tentés de dire que l’économie, la politique (voir Jérémie), l’économie politique ou encore la politique économique sont dénués d’humanité, je tiens à dire que c’est faux. La preuve, dans ce texte j’ai relevé, par ordre de fréquence d’apparition, plusieurs termes faisant allusion à l’homme : démunis, privilégiés, pauvres et ongles.
Courage.
L’éternité, c’est long. Surtout vers la fin.
🙂
Merci !
» Il convient de s’atteler d’urgence et sans vergogne à la régulation et à la limitation des activités de spéculation financière. »
C’est ce qui se dit la plupart du temps aujourd’hui, n’y aurait-il donc pas plutôt une meilleure priorité à faire entendre aux gens et dans les médias ? C’est-à-dire pour mieux réellement changer de valeurs au lieu de vouloir continuellement attendre le progrès moral de ces gens là, ce n’est bien sur pas du tout leur premier travail dans la vie que de rendre le monde moins dangereux, ne serait-ce pas plutôt préférable.
Bien sur dans le vocabulaire du monde d’aujourd’hui ce genre de propos ne pourrait être considérer comme plus crédible alors on continue systématiquement à parler le même langage des gens de la finance mondiale, si seulement ce genre de vocabulaire pouvait réellement éviter que les choses ne se précipitent à force de vouloir trop en user ….
Oui, il faut changer de valeurs et de paradigme. Redonner la place qu’il n’aurait jamais du perdre à l’homme travesti en « robot economicus », substituer au paradigme de la « recherche individuelle du profit » la « recherche d’une juste répartition des ressources et des richesses ».
Ce que Jeremie vous dit c’ est pas ça…
Donc si je resume votre propos : Vous seriez favorable a une couche supérieure d’ europeisation: un gouvernement économique européen ?
Et c est ce machin qui va permettre a Jeremie Et d’ autres de retrouver les valeurs perdues, sans autre effort que celui d’ aller voter ?
Il faut laisser tous ces tartuffes finir le travail, et on verra bien si nous sommes des moutons.
Reprendre en main notre destin.
Les spéculateurs ont une telle puissance de frappe qu’ils peuvent déstabiliser des états au travers de la monnaie et les dettes. Dettes induites par les exigences fiscales des mêmes. La Grèce n’est que la première victime des pays occidentaux. N’oublions pas que des « pays émergeants» comme le Mexique et l’Argentine avaient fait une expérience semblable il y quelques années.
Les spéculateurs jouent sur toute la planète sans frein ni contraintes avec les règles qu’ils ont définis eux mêmes et que les pouvoirs politiques ont entérinés.
Les politiques jouent chacun pour leur boutique (carrière, parti, pays). Ils sont soit dépassés par les techniques et stratégies mises en œuvre par les spéculateurs, soit complices par idéologie. Ils sont spectateurs des évènements. Les citoyens eux sont seuls devant leurs écrans avec leurs pseudonymes dans les forums Internet.
La distorsion de pouvoir est colossale.
Il s’agit ni plus ni moins d’une guerre entre une dictature financière maintenant installée et des lambeaux de démocratie. Guerre froide pour le moment, mais avec des conséquences très concrètes pour les populations. La spéculation a maintenant le pourvoir d’acculer à la ruine les « puissances » occidentales suite à leurs renoncements durant la recapitalisation des banques. Elles se croyaient à l’abris. Pensaient elles avoir droit à de la reconnaissance ? Non, les financiers sont des guerriers, tout avantage doit être exploité !
Les états n’existent que par l’adhésion des peuples. Les élus ne tiennent leur pouvoir que des peuples, même avec la main mise sur les outils modernes de propagande. Les manipulations, mensonges, reniements finissent toujours par être démasqués et sanctionnés à terme en décrédibilisant l’action politique et ruinant la démocratie.
La seule force des citoyens, c’est l’action collective. Ecrire ses coups de gueule sur les forums Internet est sans effet à part un bref soulagement. L’action collective doit être concrète, visible, bruyante, gênante, perturbante, le curseur de la crainte (et donc la puissance dans le monde des bipèdes) doit changer de camp. La lutte des classes n’a jamais cessé. La classe des contractualisés a seulement renoncé à lutter, anesthésiée par la propagande. La passivité nous conduit à la dictature et à l’esclavage. Le Meilleurs des Mondes est en cours d’avènement. Souvenons nous, que nous n’avons du la prospérité et la relative justice sociale des « 30 Glorieuses » qu’à la crainte qu’inspirait l’alternative communiste (malgré tout !).
Nous devons contraindre (aider ?) nos états à reprendre leur (notre) souveraineté et donc notre liberté.
Nous devons inventer une alternative. Notre destin doit être défini et redéfini en permanence ici et par nous même.
Des pistes :
ï‚§ Détourner les flux économiques en reconstruisant une économie locale et régionale.
Il faut donc :
o une dose de chauvinisme, préférence patriotique, préférence européenne, …
o abandonner le consumérisme (la course au plus bas prix n’est plus supportable)
o inventer une économie à faible besoin d’énergie et de ressources, du recyclable et du réparable (l’accès aux ressources lointaines étant le cheval de Troie de la spéculation dans notre économie)
ï‚§ S’approprier la monnaie,
o La mise en place de monnaies locales ou régionales est une solution pour créer des flux économiques indépendants des trusts financiers.
L’adoption de l’Euro a constitué une régression pour les citoyens (rigueur salariale, inflation masquée, carcan économique pour les nations, accélération des délocalisations) et n’a profité qu’aux multinationales. Ne nous avait on pas promis la prospérité, des emplois, un nouvel élan pour l’économie européenne ?
ï‚§ S’approprier les réseaux.
o Se réapproprier l’information, et les médias,
o réapprendre la réunion et le débat public,
o lutter contre la publicité qui est le vecteur du consumérisme et promeut l’individualisme forcené.
Il ne s’agit pas d’imaginer que tout serait plus simple. Non, ce serait seulement plus humain. S’abandonner et subir est bien plus facile, malgré quelques nausées, et le néant.
Et si non, quel horizon ? le chaos ? La promesse d’un monde de riches archipels fortifiés dans un océan de misère sociale ?
« Reprendre en main notre destin. » : ce genre de phrase me déprime bien plus que la perspective des pires catastrophes. Tenir quoique ce soit « en main » ne m’inspire qu’une idée: laisser tomber ! Elles ne sont pas faites pour ça, les mains ?
Un article connexe :
**La spéculation attaque notre (R)UE**
http://french-revolution-2.blog.fr/2010/02/11/la-speculation-attaque-notre-r-ue-7981734/
Il faut passer de l’écume au fond : à partir du moment où les sociétés mondialement sont rentrées dans une logique d’abandon du politique( au sens de maîtrise collective sur les buts et l’organisation de la société ) à l’économique , ce type de conséquence est prévisible ;et rester dans un questionnement technique plus d’impôt moins d’impôt etc etc reste illusoire .
C’est un piège d’autant plus fatale que les causes se situant au niveau des logiques sociétale elles mêmes ne sont jamais abordées dans le sens d’une réflexion action ; la société du fait même de ses non choix amont ( pas de maîtrise collective amont ) :on confie ça au marché , est organisé en de multiples secteurs qui ne se retrouvent jamais en lien au sein d’une structure politique de projet ; à partir du moment où cette toile se mondialise le piège est d’autant plus fatal .
Seul la reprise en main amont territorialisée , l’organisation de structures politique de projet ,établissant un diagnostic global et préconisant des politques globales , peut permettre par exemple au niveau économique de réconcilier l’économie et le politique en préconisant par ex des
des Sociétés Coopératives D’intérêt Collectif , portant des projet politiques /économiques , de scréations de monnaies locales etc etc
Bonjour Astrorock,
J’adhère pour la plupart à vos propositions et propose également d’en ajouter quelques unes que voici ci-dessous:
Ceux qui alors se présenteront pour gérer le pays, région, ville le feront pour l’intérêt commun et non personnel.
1/ Mandat unique et non reconductible pour chaque élu.
2/ Les élus ne sont pas rémunérés et n’ont droit à aucun avantage spécifique hors ceux d’être nourris et logés au frais de la république et ce dans une limite décente.
Idem pour les réunions, voyages représentatifs etc…
3/ Obligation de rendre des comptes en cours et en fin de mandat et possibilités de sanctions si faute de gestion constatée.
Voila, il y a certainement d’autres propositions que nous pourrions tous ajouter et faire l’inventaire parmi celles-ci afin de ne garder que ce qui nous semble le plus efficace.
Cordialement.
Je ne suis pas pour la non reconductibilite, on perdrais en efficacite par le fait que le nouvel elu mattrais a chaque mandature un certain temps a maitriser les choses. On pourrais limiter le nombre de mandat successif et creer un statut de l’elu pour resoudre le moment ou il quitte ses fonctions. Sur le mandat unique, je suis d’accord a partir du moment ou l’elu est debarasse des contigences finnacieres pour se livrer a 100% a son mandat.
On vois bien que ce n’est pas tenable quand on constate le mille feuille administratif actuel, il s’agit donc simultanement de reformer l’organisation administrative du pays pour se doter de collectivite locales de tailles significatives, donc dotes des instruments necessaire a la realisation des objectifs. Le probleme le plus crucial etant la taille des communes, la majorite etant dans l’incapacite de se doter du budget necessaire du fait de leur nombre d’habitants trop faible.
Si l’on reduit le nombre des communes, de fait le departement deviens rapidemeny obsolete, un exemple, il y a moins d’habitant en lozere (75000) qu’a st denis (100000), mais d’un cote 185 communes contre une. C’est certe extreme comme comparaison mais comment fait le maire de bassurel,47 habitants, pour gerer sa commune.
Sur la sanction pour faute de gestion, je suis contre, car la responsabilite deleguée est politique, la gestion revenant aux administrations. La sanction dois rester politique, et cette sanction, c’est les elections.
L’Allemagne et la France doivent profiter de la crise et sous couvert de la crise, pour faire sortir de l’euro les états « croupions » Grèce, Espagne, et autres qui nous coûtent trop cher et avortent dans l’oeuf toute dynamique économique européenne. L’Europe à 29 est d’ores et déjà condamnée et c’est tant mieux.
Les raisons et bien fondés économiques d’une Europe forte a ses raisons et sont contraires et surtout antagonistes à une Europe large (à 29) soit-disante Historique mais trop utopiste. La crise est une opportunité , saisissons-là
Je dis bravo, vous avez 2 pays membres d’avance (je ne vais pas mettre de lien) et vous raisonnez comme un nationaliste de base, chapeau.
Vous proposez donc du darwinisme à l’échelle Européenne ?
Cette Europe ne marche pas, les faits nous en font la démonstration:
L’Euro condamne à la misère les peuples des pays dits faibles (Grèce, Espagne, Irlande .. ), et en sortir permettrait aux plus faibles et aux classes moyennes de reprendre la main sur leur destin. Le rapport de force s’inverserait, et c’est ce que nous prêchons sur ce blog non ! ..
L’euro d’aujourd’hui c’est imposer à ces peuples à leur faire soulever de la fonte de 200 Kgs alors qu’ils sont des athlètes de 60 kgs catégorie poids plume ! Donnez leur à soulever des poids plus légers et ils seront à nouveau maître de leurs mouvements et de leur stratégie de progrès.
Sans vouloir doucher l’optimisme (que je ne qualifie pas de béat) de certains, au sujet de la capacité de réaction européenne, si j’étais « penseur et conseiller » d’une certaine oligarchie financière mondiale, je proposerais de couler la Grèce, et cela très rapidement; la France n’y pourrait rien et le temps que l’Allemagne réfléchisse! Cela ne devrait pas être trop difficile: un coup de fil à deux banques, pas à la troisième, allemande celle-là, ce serait trop gros. Puis je suggérais d’aller chatouiller deux ou trois autres cochons, un peu plus gras que le grec. La solidarité européenne n’irait pas très loin en tout cas pas jusqu’à la noyade. Ainsi le spectacle d’un peuple « élu », le grec, celui-là, sombrant dans la misère la plus insupportable, la diffusion d’images de fonctionnaires en file d’attente à la distribution de soupes populaires, les reportages sur les manifestations-répressions du peuple dans la rue suffiront à calmer les velléités des autres peuples européens à s’opposer aux « mesures de rigueur » imposées par leurs dirigeants. J’ai lu dans un commentaire de ce blog, il y a déjà un certain temp, que c’est l’Europe qui ferait les frais de cette crise; à mon avis commentaire prémonitoire et si je me trompe, tant mieux.
Iraient ils jusqu’à se tirer une balle dans le pied: « Les banques suisses et françaises sont les plus exposées à la dette grecque. Selon la Banque des règlements internationaux, elles détiendraient des créances à hauteur de 50 milliards chacun, contre 43 milliards pour les banques allemandes. La Grèce doit lever 54 milliards d’euros pour refinancer sa dette cette année. Son ardoise au total s’élève à 300 milliards d’euros, l’équivalent de 120% de son PIB. » (Le temps 13 02 2010.
@rvrigo du 13 à 9h55
Je n’ai pas été assez clair. Quand je parle d’un coup de fil à deux banques, il ne s’agit évidemment pas de banques européennes.Et si ces dernières sont trop exposées, elles seront rachetées, peut être par les deux précédentes!
Ecrits pertinents et percutants.
La redistribution des richesses (qui ne valent plus grand-chose actuellement et vont valoir de moins en moins) me refait penser à mes parents qui m’expliquaient que notre vieille voisine n’avait pas voté pour Mitterrand car, les communistes arrivant au pouvoir, ils allaient lui voler ses économies et la priver de retraite…
Lorsque je pense aussi qu’un milliardaire d’un pays de l’american dream est considéré comme un demi-dieu vivant…
Plusieurs siècles d’envie de richesse et confort matériel remis en cause…??
Même sous l’épée de Damoclés de l’effondrement complet…???
Le malheur, c’est toujours pour les autres, non…???
Mais je tiens à essayer de voir ça.
Bon article!
Les nations (les gouvernements et les peuples) ont été piégées par la haute finance (les banques) et les multinationales….
Depuis longtemps, nos pays sont les victimes des dogmes de la mondialisation, du libre-échange et du néolibéralisme. En effet, depuis le Traité de Maastricht (notamment par l’article 104 qui oblige les états à emprunter via les banques privées plutôt que d’emprunter directement à la BCE), cette idéologie a été promulguée par la droite, mais aussi par la gauche (on peut d’ailleurs remarquer une certaine gêne à ce sujet lors de débats droite-gauche !). Conséquence : une désindustrialisation, la vente des entreprises publiques, le chômage, la baisse du pouvoir d’achat, les inégalités… La France et l’Allemagne ont mieux résisté à la crise par le simple fait qu’elles ont réussi à protéger leur influence au sein de certaines banques (ex.BNP, le premier actionnaire reste l’état français…) et d’entreprises (EDF …). Certaines personnes essaient d’ailleurs d’encourager la France à vendre ses derniers bijoux de famille afin que l’état se trouve entièrement désarmé vis-à-vis des banques et multinationales…. Pour des raisons mercantilistes, une grande partie des médias n’osent d’ailleurs plus les critiquer. Espérons pour tous les Français que – contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays tels que l’Islande, l’Irlande, … qui ont été obligés de demander l’aide d’états comme la France et l’Allemagne – le peuple forcera ses dirigeants à réagir avant qu’il ne soit trop tard et que des partis extrémistes ne s’emparent du débat.
réponse à astrorock,
votre catalogue me parait exhaustif et tout à fait aproprié à nous remettre dans le chemin du bon sens,mais il y a un mais ; il est totalelment inaplicable si soumis au suffrage universel, je pense que vous en êtes d’accord!
alors pour lui donner un peu plus de crédibilité, dites-nous ce que vous seriez pret à sacrifier dans votre vie personnelle: doubleriez vous votre ir?
paieriez- vous le litre de gas-oil 3 euros?
accepteriez-vous de ne prendre votre retraite qu’à 67 ans?
j’arrète là la liste
soyez sympa de nous répondre et encore une fois votre diagnostique me semble le bon
Cela peut vous paraître étonnant, mais des indépendants comme Paul Jorion n’ont pas droit au chômage et pratiquement pas de pension… Pourtant, nous défendons le service public et ne voulons pas que les gouvernements et la population se trouve désarmée et dépourvue de tout pouvoir vis-à-vis des banques et multinationales, avant tout par souci de démocratie, et ceci malgré les pressions….
« soyez sympa de nous répondre et encore une fois votre diagnostique me semble le bon. »
C’est bien volontier que j’accepte l’ouverture du debat et que je peut develloper, mais il me faudrais une tribune ou tout au moins un sujet ouvert a cet effet.
Je propose d’ailleurs que paul ouvre un forum de discussion connexe a ce blog.
Excusez mes fautes d’ortographe, je suius autodidacte et ce n’est pas mon fort.
PS: des demain je develloperais neanmoins, meme si la formule du blog me parrais limitative.
Un peu d’infos pour les anti-Européens convaincus :
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=8733
« La crise de l’euro compromet la reprise américaine (Simon Johnson) »
Cela rejoint aussi les écrits de François Leclerc sur le fait que la baisse de l’Euro « arrangeait » les pays exportateurs de NOTRE zone. (en majuscule car je suis moi-même je personnellement nombriliste.)
Donc, lorsque la Grèce est attaquée, cela fait baisser l’Euro et c’est à cause de nous que les US coulent…
Nous sommes vraiment méchants…
Bon, sinon, pour ceux qui connaissent swift, la Commission Européenne a refusé que les américains continuent à espionner les mouvements monétaires au sein de notre zone.
Chose délicate, car cela leur permettait de connaître ce qui se passait dans notre industrie…
@ yvan,
Pour être précis, c’est le parlement européen qui a rejeté SWIFT, le 11 février:
(au passage ceci découle de l’application du Traité de Lisbonne qui d’après ce que j’ai compris donne un droit de vote du PE sur certaines questions internationales.)
… bancaire, industrie bancaire. Surtout. 🙂
Cette liste programmatique (et pourtant vous l’ignorez?) n’y fera rien, ni son impossible application.
Toutes ces réformes, hardies, ou pas, se résument à fort peu c’est à dire à l’essentiel : Tout changer pour que rien ne change.
L’économie politique n’est pas la solution, c’est le problème.
Et quelle est la solution?
Lundi 18 janvier 2010 : Jean-François Roubaud, dirigeant de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME), s’exprime.
Capital.fr : Quel est aujourd’hui l’état de santé des PME françaises ?
Jean-François Roubaud : Il n’est évidemment pas florissant. Beaucoup d’entre elles sont au bout du rouleau. En 2009, elles ont reçu des aides de l’Etat et et réduit au maximum leurs coûts, mais le problème c’est que les carnets de commandes ne se regarnissent toujours pas. Au cours des 5 à 6 prochains mois la situation va devenir très délicate pour bon nombre de PME et les faillites vont continuer d’augmenter. Il ne faut surtout pas arrêter de les soutenir. Les PME doivent être placées au cœur de la politique sociale de notre pays : ce sont les entreprises, qui créent de la richesse et in fine de l’emploi.
Capital.fr
Vendredi 12 février 2010 : l’INSEE donne ses chiffres pour le 4ème trimestre 2009. L’investissement a reculé de 1,2 % au 4ème trimestre.
« pour le septième trimestre consécutif, l’investissement a fortement régressé (- 1,2 %, soit une chute de – 6,9 % sur l’ensemble de l’année 2009).
Cet effondrement de quasiment deux ans s’observe tant pour l’investissement des ménages que pour celui des entreprises, leur repli annuel atteignant respectivement – 8,1 % et – 7,7 %. C’est là que réside le point faible de la reprise française. Car, tant que l’investissement des entreprises restera aussi déplorable, le cercle vertueux investissement-emploi-consommation ne pourra pas se mettre en place.
Acdefi.com
@ B.A
je confirme dans mon secteur professionnel
http://www.letelegramme.com/ig/generales/economie/batiment-5-000-emplois-perdus-12-02-2010-780442.php
-40%, c’est pas beau une bulle qui éclate
monsieur le president de la republique et ses services
la crise ne sera jamais finie sans changer l’article 123 de lisbonne mais ce sera trop tard alors la bce doit pouvoir preter à l’euro-groupe!(qui sera transformé en banque mutualiste de pays)
vous pouvez retourner le programme dans tous les sens,il a un bug dans le traité,donc je propose ce patch!
salutations
bruno frandemiche
Une idée en l’air orienté l’économie au niveau européen en économie de guerre ou assimilé ? ça donnerait quoi ?
ça donnerait la guerre.
Augmenter les impôts ? Vous n’y pensez pas !
http://img716.imageshack.us/img716/5739/prelob.jpg
Ils sont déjà beaucoup trop élevés !
Cette crise est une crise du keynesianisme. Il faut en finir avec le dogme de la relance par la dette ! La dette tue la croissance. Le déficit doit rester exceptionnel.
Mais de toute manière, nous n’avons pas le choix. Nous déjà tombés dans le précipice de Ponzi. Nous tombons à une allure exponentielle. Il ne reste plus qu’une chose à faire : attendre de voir jusqu’à quelle profondeurs, jusqu’à quelle degré de désastre il nous faudra aller pour enfin trouver un sol et nous redresser.
Bonsoir,
Excellente analyse, merci pour cette orientation du débat à propos des hypothèses de sortie et/ou de maintien de la zone euro.
je ne sais pas si quelqu’un ici l’a déjà évoqué, on ne peut malheureusement pas TOUT lire, mais il m’est venu une réflexion ces derniers jours, qui m’a étonné tant le dispositif que je vais évoquer aurait paru logique : Nous avons créé une monnaie unique, nous avons décidé de critères de convergence et de stabilité pour faire partie du « club » euro, mais alors pourquoi n’avons-nous pas instauré l’obligation aux états membres de n’emprunter QU’A la banque centrale ?
Ainsi le système aurait été de facto solidaire, aurait empêché toute évasion de capitaux par le recyclage intérieur des intérêts des dettes souveraines, et surtout aurait été AUTO contrôlé puisque les états n’auraient pas pu emprunter plus que 3% de leur PIB.
Franchement il y a des choses qui m’échappent…
Ne pas emprunter directement à une banque centrale, pour regarder la dette et la part de son remboursement augmenter partout, n’a pas été décidé pour le bien des peuples, vraiment ?
Ah ben alors ça doit être fait exprès. En Réalité, ça ne vous a pas échappé.
C’est à l’origine la pensée monétariste et ordo libérale
billet lumineux
merçi
@ JP Pagé :
De fait, j’en viendrais presque à remercier les spéculateurs, car en relisant votre article, on s’aperçoit très rapidement qu’ils ont (presque) réussi là où les fédéralistes européens (et tous les européens non fédéralistes qui souhaitent atteindre le même objectif mais par d’autres moyens) ont tous échoué : construire des alternatives, même ‘de facto’ (à défaut d’alternatives ‘de jure’) à l’Europe libérale telle que construite depuis 30 ans, sinon depuis ses ‘origines’.
Spéculateurs de tous les pays du monde, si vous vous donniez la main …
Car cette crise :
1. révèle l’essence même de l’origine de cette crise, à savoir la spéculation (ce que la très grande majorité des européens ignoraient et que dorénavant ne peuvent plus ignorer, comme sources de leurs malheurs : la course au profit, sans limites).
2. oblige à repenser l’action à mener face à cette situation et plus largement l’action collective, qui avait eu tendance à disparaître ces dernières décennies de l’Europe politique.
3. remet en cause la ‘doxa’ (ou vulgate) libérale, quant à la nécessité et surtout l’origine des politiques de rigueur, à savoir la spéculation et le lien que DOIVENT désormais faire les européens entre ce qu’ils vivent et ce qu’ils savent (dorénavant, sur la spéculation).
Depuis des années, M. Jorion (et d’autres avant lui), se sont échinés à démontrer ces faits sans avoir été écoutés le moins du monde. Aujourd’hui, en l’espace de quelques mois, des millions de personnes en Europe commencent à ouvrir les yeux, de par les conséquences qu’ont produites les politiques libérales mises en oeuvre, qui ont permis à la spéculation de faire son ‘travail’ puis s’en sont servies pour appliquer leur programme de politiques de rigueur.
Deo Gracias donc, les choses sont à nu. Comme quoi, l’ironie et le bien peuvent parfois se cacher dans l’oeil du mal ;).
J’insiste sur ce point : l’ontologie du monde européen semblait irréversiblement libérale. Seuls des ‘ajustements’ semblaient être recevables.
Ceci implique donc plusieurs choses :
1. mettre systématiquement en valeur les liens existants entre les politiques libérales et les actions spéculatives, ainsi que leurs conséquences, dans tous les débats.
2. refuser les politiques de rigueur qui s’annoncent, en s’appuyant sur le point 1 : l’origine de la crise est la spéculation (et incidemment la baisse des ressources), non l’augmentation des dépenses.
3. construire une alternative sur la base non pas d’une ‘nouvelle doxa’ mais bien sur une mise en place pratique (et non ‘pragmatique’) de solutions collectives à la crise en cours.
Si la crise continue, le nombre de personnes qui commenceront à ouvrir les yeux augmentera et finira par atteindre un seuil de rupture qu’en démocratie rien ne vient contrebalancer.
Le (gros) souci est de pouvoir informer ces personnes et d’éviter que des ‘solutions’ réactionnaires de type ‘fachisme mou’ ou ‘régime policier-autoritaire’ ne viennent à stopper ce processus. Ou anarchie individualiste.
Car la crise, elle, continuera à engendrer ses effets. Effets dont les spéculateurs même ne peuvent plus en contrôler ni l’importance ni le sens.
C’est le côté ‘positif’ des choses : sauf ‘accident’ planétaire, ceci ne peut être stoppé.
Le côté ‘négatif’, c’est que l’on ne sait pas sur quoi il peut déboucher ni même s’il y aura suffisamment de témoins pour en profiter.
Que sera, sera …
Je ne suis pas d’accord du tout sur le fait que vous atribuez l’origine de cette crise a la speculation. Si ce n’etais que cela, ce serais relativement simple, pour pru qu’il y ais volonte politique j’en conviens, d’y remedier.
Hhmm…
Même si un paquet de vieux ne sont plus là, il reste des traces de 1929, qui donna 1936, qui donna 1939…
Rien n’est plus dupe qu’un peuple qui souffre.
Je suis optimiste, mais cartésien.
Merci pour votre intervention. Je suis très largement d’accord avec vous. Je pense que la crise actuelle est en train de provoquer une prise de conscience très nette des défauts du modèle ultralibéral qui fonde le fonctionnement du monde depuis 30 ans. Et, vous avez raison. Nous pouvons remercier les spéculateurs d’avoir, par leurs excès, démontré ces défauts ! Je pense que l’on ne pourra plus revenir en arrière, même si cela prendra beaucoup de temps. D’accord aussi pour refuser le systématisme des politiques de rigueur et sur la nécessité d’inventer de nouvelles solutions faisant appel au sens de la solidarité.
@ astrorock :
d’accord sur le fait que la spéculation n’est ‘rien’ si le politique la reprend en main. ça s’est déjà vu (années 30).
J’aurais donc dû préciser que si les dérégulations, politiques, des années reagan n’avaient pas eu lieu, on n’en serait pas là (et les années Clinton, cette grande s……e, aussi).
@ Yvan : vous voulez dire que quand un peuple souffre, il ne peut plus être dupe ? Je reste sceptique. ‘On’ a bien d’autres moyens de le détourner de ses colères vers d’autres points de fixation : l’immigré, le musulman, et que sais-je encore.
@ M. Pagé : ce qui ne veut pas dire qu’il faille néanmoins abandonner l’évaluation nécessaire des politiques menées en termes de dépenses publiques, ce qui n’est pas le cas actuellement en France, la RGPP n’étant là non pas pour réaliser cette valuation mais bien pour légitimer les réductions de dépenses publiques. Pas du tout pareil.
je vous cite :
» Seul un tel réajustement dans la répartition des ressources et des richesses qui pourrait être stimulant pour l’économie – et non la multiplication des plans d’économies pesant inévitablement sur les plus pauvres – peut faire accepter par tous les efforts que nécessite la très grave crise que nous traversons. »
sous des dehors avenants , vous ne proposez qu’un moyen plus doux ( meilleur répartition des richesses ) pour faire accepter aux salariés le fardeau des dettes.
quand va-t-on tirer toutes les conséquences de cette nouvelle crise du système capitaliste ?
ce blog est interessant en ce sens qu’on y trouve des explications sur un certain nombre de mécanismes économiques ; cependant beacoup tourne autour du pot : ce système est il oui ou non réformable ?
et surtout ne rêvez pas, comme dans le passé les dominants ne lâcheront rien sans qu’on les y contraignent.
C’est d’ailleurs pour cela que partout en occident les politiques sécuritaires ont le vent en poupe : non pas pour la sécurité des peuples ( ou à la marge ) mais bien plutôt pour constituer les outils répressifs de futurs mouvements sociaux.
non aux remboursements des dettes ici comme en afrique et ailleurs , surtout en afrique …….
Il y a un grave malentendu qu’ »il convient de dissiper. Quand je parle de « réajustement de la répartition des ressources et de la richesse » je ne propose pas comme vous le croyez un moyen de faire accepter aux salariés le fardeau des dettes. Là vous vous référez au problème actuel du financement des dettes publiques.
Pour ma part, je fais référence à la nécessité de changer un système qui conduit à toujours plus enrichir les riches et appauvrir relativement les pauvres ou, en d’autres termes, privilégie les détenteurs du capital, les actionnaires et d’autres bénéficiaires (par exemple les agents financiers qui s’enrichissent par la spéculation) au détriment des salariés ramenés à la portion congrue. On constate, en effet, en France comme aux Etats Unis, une diminution relative dans le temps du pouvoir d’achat de la grande masse des salariés (en prenant comme référence le salaire médian et non le salaire moyen) au détriment des salaires les plus élevés et des revenus d’autres ctégories de populations. C’est ce que les économistes ont appelé le phénomène de déflation salariale qui menace le développement de l’activité économique dans nos pays occidentaux.
Ce que j’écris est qu’il faut renverser ce mouvement en revalorisant la part des salaires et, à l’intérieur de celle-ci, en rééquilibrant la répartition des salaires au benéfice des plus faibles et des salaires moyens? C’est ce que j’appelle une « plus juste répartition des ressources ».
Ceci étant dit, vous avez raison. On peut se demander dans quelle mesure et comment ce système est réformable. Déjà la connaissance et la prise de conscience de ses vices représentent un progrès, alors que tout cela sort dans l’opinion à l’occasion de la crise (sinon ce ne serait pas sorti). C’est la crise, en s’aggravant (elle est loin d’être finie), qui peut forcer à réformer le système (on le voit très timidement à propos des turpitudes financières), mais vraisemblablement cela nécessitera une forte pression des victimes du système (appelons cela une pression populaire).
Je vois que ça phosphore dur sur ce blog.
Comment faites-vous pour résoudre la crise de la surproduction, en restant à l’intérieur du capitalisme ? (prix libres, libre circulation des capitaux).
😀 😀 😀 Article passionnant Monsieur Pagé
Que de propositions !!
Débattons, débattons (Ily a tant de gens extraordinaires ici, quelle richesse!)
Et plaçons l’homme au centre de toutes ces idées.
Economie et politique sont des moyens, non une fin en soi…
On y arrivera!
5upression du senat pour le remplacer, selon le projet de de gaulle, par le conseil economique et social et le plan (connement supprimé). La je vous laisse imaginer les arguments a la con deployés par les senateurs pour les conserver.
Certainement pas.
Le Senat EST la Haute Assemblée… Ce sont les seuls à résister, à ne pas subir la loi oppressive du fait majoritaire (parlementaires aux ordres des partis dont ils sont issus, afin de pouvoir se représenter la fois prochaine). Bref le Sénat fait le job que les parlementaires ne font pas (comparez le niveau et la qualité des rapports des deux Assemblées, c’est consternant pour l’AN). Bref le Sénat est le seul espace libre doté de parlementaires raisonnables (dans tous les sens du terme).
(quand le général a créé l’AN, c’est à dire un Parlement à 2 chambres, c’était pour contrebalancer les problèmes posés par le Sénat. Mais entre temps est intervenu le fait majoritaire et c’est l’AN qui joue le rôle du Sénat de l’époque, ce dernier étant devenu, dans un grand mouvement de balancier, la chambre d’quilibre d’aujourd’hui. Doté des mêmes intentions, c’est l’AN que le général remplacerait par un Conseil éco et social aujourd’hui).
A moins de vouloir donner un blanc-seing à la bêtise et à l’ignorance crasse, ainsi qu’un boulevard à l’executif, il vaudrait mieux éviter ce genre de chose. Il y a certainement d’autres alternatives si l’on veut créer un Conseil économique et social (en fait il y en a beaucoup d’autres).
Sur le senat. Pour quoi le reformer et meme le supprimer? Parce qu’il est le reflet d’une France qui n’existe plus et est elu selon un mode de scrutin obsolete. Vous avncez le fait que le senat resiste, tres bien, mais a qui, a quoi? De fait l’assemblee nationale a TOUJOURS le dernier mot. Meme sa diversite est de facade car le fait majoritaire s’y impose, comme a l’assemblee.
Quand au bi camerisme, ce n’est pas de gaulle qui l’as institue mais les thermidoriens.
Sur les relation de l’executif et du legislatif, il faut a mon avis couper definitivement le cordon ombinical entre ses deux pouvoir. Je n’ignore pas les limites du systeme americain, mais il me parrais nettement meilleur pour l’equilibre des pouvoir, car la derniere reforme constitutionelle s’est arrete au milieu du gue, elle a laisse en l’etat, ou presque, la constitution de 1958.
On a toujours un president omnipotent mais irresponsable politiquement avec le maintiens du poste de 1er ministre qui dans les fait est un super secretaire general et sert de fusible au ca ou et une assemblee nationale caricaturale dans l’expression de la volonte populaire.
Je n’ai rien contre un hyper president, mais il lui faut un hyper parlement!
En 2011, cela fera 10 ans que nous sommes en guerre en Afghanistan, un pays de cailloux et de poussière, contre une poignée de talibans.
Pendant ce temps, les marchés financiers terrorisent les États…
La 3ème guerre mondiale a bel et bien commencé, mais comme elle ne ressemble en aucune façon aux deux guerres mondiales précédentes, nous ne la nommons pas.
Joseph Stiglitz est apparu un peu partout à l’occasion de la sortie de son dernier livre « Le triomphe de la cupidité » : Canal, F. Inter, … C’est presque un plan média. UMP compatible, écouté par les verts, ancien gourou de Clinton …….
Ce samedi à partir de 9h30, retransmis en direct par le Monde, colloque avec Joseph Stiglitz, Edgar Morin, Pierre Larrouturou, Eva Joly.
http://www.marcvasseur.info/stiglitz-morin-larrouturou-joly-le-13-fevrier/2010/02/10/
Quel avenir vont ils nous proposer ?
Joseph Stiglitz a l’immense mérite de dire un certain nombre de vérités qui étaient jusqu’ici occultées (sur le comportement des banques, l’ultalibéralisme, le caractère nocif du libre échange lorsqu’il est poussé trop loin) avec une visibilité que lui confère son titre de Prix Nobel, ses recherches d’économiste valeureux, sa connaussance concrète des mécanismes de l’économie. Et il ne se contente pas d’écrire. Il cherche des solutions en étant conscient que c’est compliqué, notamment parce que cela se heute à des résistances très fortes.
@JP Pagé
J’ai suivi le débat en partie seulement pour cause de problèmes de logistique :
Intro par Eva Joly : ça pose le décor
Situation par Pierre Larroutouru : ça décoiffe même si on est initié, vacciné, document dispo chez kairos.
Exposé de Joseph Stiglitz; un peu long mais que de vérités et d’expériences terrain (en accord avec votre commentaire).
……….
La vidéo du colloque devrait être dispo ce lundi.
Eva était ravie à la fin.
« En second lieu, cette nouvelle phase de la crise met l’Europe et les pays tentés par le « chacun pour soi » – au premier rang desquels l’Allemagne – au pied du mur. Tout d’abord, faut-il souligner qu’il revient à l’Europe elle-même – et non à d’autres – de trouver une solution. »
C’est là que le bât blesse. Et dans la réalité des choses. Et dans le raisonnement un tantinet angélique 😉 de Jean-Pierre Pagé.
Il n’y aura pas de solution collective à la crise. Ni Européenne. Encore moins mondiale. Il n’ y a jamais eu de solutions collectives au problèmes mondiaux. Imaginez cela est aussi illusoire et utopique que d’annoncer un prochain grand soir et la fin de l’histoire avec le triomphe du prolétariat.
Ce qu’on appelle « solution collective » n’est bien souvent qu’un équilibre précaire qui consacre un rapport de force et la prédominance d’un plus fort (dernier exemple en date : les deux blocs à la fin de la Seconde guerre mondiale et ce qu’il en est advenu après la chute du mur de Berlin).
Les solutions à la crise actuelle, si solution il y a, ne pourront être que locale, territorialement circonscrit. De nouvelles micro-organisations autonomes, pas forcément inconciliables entre elles, mais qui seules pourront couper les ponts avec les méfaits de la spéculation internationale. Appelez ça « repliement sur soi » si vous voulez (on peut toujours « rêver » du contraire), mais c’est la seule solution réaliste qui puisse faire échapper du bourbier ceux qui auront l’audace de prendre ces chemins.
Je pense au système des AMAPS et à d’autres initiatives que les beaux esprits voudraient confiner à la marge. Je pense à la création de système monétaire locale pour pallier à la défaillance définitive du système financier mondialisé. Je me suis laissé dire que cela était déjà en expérimentation dans certaines régions allemandes, aux Etats-Unis…
Les autres, ils parleront, théoriseront, abuseront du conditionnel et des incantations creuses, se réuniront en cérémonieux conclaves, en G7, G20, Gx… pendant que le délabrement, déjà bien en train, continuera son galop d’enfer. Jusqu’à ce qu’ils se rendent compte, mais un peu tard, que leur solution à eux, assez finale dans ses perspectives, passe par une épreuve incontournable : la guerre.
Je ne pense pas être « angélique » quand je dis que nous ne nous en sortirons qu’ensemble, c’est à dire au niveau de l’Europe. Seuls (au niveau des nations composant l’Europe) nous ne sommes déjà plus grand chose et, dans l’avenir, nous « pèserons » encore moins face aux grands blocs que sont la Chine et l’Inde, par exemple. Ensemble, nous représentons beaucoup : de l’ordre de 500 millions d’habitants et un PIb qui est encore au premier rang . Nous sommes peut-être un « nain politique » à cause de nos divisions, mais encore un « géant économique ». Et si nous y ajoutons un partenariat serré et bénéfique avec la Russie, encore plus. Alors soyons réaliste : c’est notre seule chance. Et ne nous faisons pas d’illusions avec les micro organisations et les initiatives locales.
La crise économique à été organisée de A à Z avec la complicité des pouvoirs politiques dans le seul but de faire accepter les plans de rigueur qui allaient suivre ainsi que pour justifier la mise en œuvre du nouvel ordre mondial.
L’économie réelle ne permettant plus de réaliser des profits à court terme les spéculateurs ont inventé l’économie virtuelle, une sorte de parasite de l’économie réelle qui vide celle-ci de son sang.
On peut donc dire que l’économie virtuelle vampirise l’économie réelle, c’est une « pompe à profit » qui assèche les revenus du monde du travail.
Sachez qu’aujourd’hui l’Allemagne ne va pas au secours de la Grèce mais pour sauver l’Euro.
En effet il faut savoir que ce sont les fonds de pension (hedge funds) qui spéculent à l’initiative des grandes banques mondiales qui restent masquées.
On peut dire que la burqa des banques ce sont les hedges funds.
Qui sont les auteurs de cette attaque spéculative contre la Grèce ? Et comment opèrent-ils ?
Les auteurs, ce sont les fonds d’investissements, et notamment les hedge funds, qui sont porteurs de liquidités considérables et dont le métier est de faire travailler ces liquidités pour en obtenir le profit maximum. Ces liquidités leur sont confiées par des banques qui ont des excédents, par ces Etats qui ont aussi des excédents comme les pays pétroliers ou les pays émergents. Ces fonds d’investissement choisissent un placement cible qu’ils considèrent fragile et s’abattent sur lui très rapidement.
Ce sont donc les banques qui provoquent elle-même ces »tempêtes financières » dans le seul but semble-t-il est de faire passer des mesures politiques de rigueur économique et des projets de gouvernance mondiale.
Des banques en effet donnent l’ordre de « charger » ce pays et de prendre un maximum de bénéfice en « prêtant de l’argent à plus de 6% de taux d’intérêt au lieu de 3.2 % pour l’Allemagne ».
Mais l’Europe ne survivra pas à ce choc financier. Les régimes politiques ou les élites seront aussi reconnues coupables d’avoir soit menti, soit mal géré le secteur bancaire.
Nous devons prévoir une crise longue d’environ 10 années ce qui est comparable à la période de 1929 qui aura abouti d’ailleurs à une résolution par la guerre. C’est la réaction à cette vraie crise qui est importante…les solutions amenées par une nouvelle élite. Aboutirons-nous à une économie durable ? Des liens européens à tisser sur des bases sociales, humaines et moins friables. Irons-nous à un clash frontal avec la Chine c’est une autre question ? En tout cas, non sans humour, Niño Becerra compare déjà le capitalisme à un cadavre.
Comme Joseph Stiglitz, et d’autres économistes de renom l’expriment depuis longtemps, le système qui se met en place sur la planète entière privatise les bénéfices et socialise et met à la charge du contribuable les pertes…en gros la finance nous dit: « Pile je gagne, face tu perds… »
Largement d’accord avec vous…sauf la première phrase. Je ne crois pas que l’on puisse dire que « la crise a été organisée de A à Z dans le seul but de faire accepter les plans de rigueur et justifier la mise en oeuvre du nouvel ordre mondial ».
En premier lieu, la crise n’avait pas pour objet de faire accepter les plans de rigueur. Si ceux-ci sont apparus, c’est en raison des remèdes utilisés pour lutter contre la crise (les tombereaux d’argent public qui ont été déversés). Je ne pense pas que les milieux que vous incriminez ont été assez machiavelliques pour imaginer les moyens utilisés pour lutter contre la crise et ainsi rendre nécessaires les « plans de rigueur »… Quant à l’ordre mondial que vous évoquez, il y a longtemps qu’il a été mis en place ! C’est maintenant un « vieil » ordre mondial qu’il faut remplacer.
On peut se demander pourquoi les Européens ont si facilement adopté l’Union Européenne et le Traité de Maastricht (disparition des frontières, marché unique, libre circulation des personnes, des biens et des cultures). En effet, des changements culturels et identitaires profonds ont été nécessaires pour imposer et faire accepter le néolibéralisme, la mondialisation et le marché unique.
Nous voyons actuellement de plus en plus de débats concernant l’identité dans les pays européens : c’est quoi être français, belge, britannique ?…
Ce qui est étonnant, c’est que ce ne sont plus tellement les immigrés qui ont des problèmes « d’identité » mais les autochtones… En effet, dans plupart des pays occidentaux, ils ont pour base historique et culturelle commune le colonialisme, l’impérialisme, la suprématie des blancs, l’esclavage, la guerre de religions… Le monde politique les encourage donc à regarder leur Histoire en face et est prêt à s’excuser auprès des « enfants » des victimes du passé (Algérie, Rwanda, esclaves Africains…). Actuellement, il n’y a pratiquement plus aucun élément historique ou culturel auquel un « enfant » occidental pourrait se référer sans devoir se sentir honteux !… Ce sentiment de culpabilité est encouragé par les médias. Finalement, pour l’identité, il ne reste plus que la langue, qui ne suffit pas à donner une « identité » car elle peut être pratiquée dans d’autres pays et cultures. Les dirigeants des pays occidentaux poussent vers le multiculturalisme pour faire accepter aux Européens le néolibéralisme et la mondialisation: « une planète, un peuple, une culture (melting-pot), une pensée et un système économique uniques ».
Mais ce qui n’a pas été pris en considération, c’est que les immigrants des pays occidentaux ont souvent conservé l’identité culturelle de leurs pays d’origine : d’ailleurs, dans ces pays « du sud », l’identité culturelle est souvent glorifiée. A moyen terme, nous allons sûrement assister à un changement de culture (religion) dans la plupart de nos villes et régions, et l’identité culturelle sera fonction du pays d’origine des immigrants ! A long terme, les « anciennes » cultures occidentales (mais aussi le néolibéralisme…..) seront vouées à disparaître. Ce « phénomène » a d’ailleurs été observé à plusieurs reprises dans l’histoire humaine. Par exemple , pour les Romains, le changement culturel et économique s’est imposé par la guerre : mais pour nous, Européens, ça aura été un « choix » fait par nos élites – choix dont certains diront qu’il n’est que justice et une façon de se faire pardonner (de faire pénitence) des peuples dont nous aurions abusé par le passé … A votre avis ?
Jean-pierre, je ne vois pas pourquoi la sortie de l’union européenne (que tu nomme scandaleusement « l’europe »…), « équivaudrait à un suicide pour les pays concernés ». Nous étions morts, avant l’Union Européenne ?
Personnellement, je vote, à toutes les élections, pour n’importe quel parti politique (y compris le FN lorsqu’il n’y a que lui -bien que je me situe loin à gauche de l’extrême gauche-), qui propose une sortie de l’Union Européenne. La dictature n’est jamais une solution à rien, et cette dictature tombera d’elle-même, lorsqu’elle en aura terminé avec ses ravages.
Proposer de réformer une dictature, serait accepter de *participer* à cette dictature. Proposer, en plus, de lui donner des pouvoirs « de coordination budgétaire et de solidarité financière », serait vraiment criminel, comme l’est toute destruction des identités des peuples, et donc de leurs différences.
Bien sûr, on sait tous que « monsieur le marché » a un besoin impérieux à ce que tous les consommateurs du monde soient gris. Malheureusement pour « monsieur le marché », l’arbre de nature en a décidé autrement, en faisant qu’à chaque ramification et embranchement, la vie se construit sur des divergences.
Regarde ma réponse au « Yéti » plus haut. Je ne la répéterai pas. Tu abuses en parlant de « dictature » à propos de l’Europe ! Je parlerais plutôt de quelque chose de « mou ». Une « grande Suisse » disait Hubert Védrine. L’Europe a bien des défauts (notamment de manquer de personnalité et de volonté), mais pas celui-là !
Obama promulgue la loi relevant le plafonnement de la dette des USA.
Le président Barack Obama a promulgué vendredi 12 février la loi relevant le plafond de la dette des Etats-Unis, afin de permettre au gouvernement fédéral d’emprunter jusqu’à 14.300 milliards de dollars (environ 10.503 milliards d’euros), contre 12.400 milliards jusque-là.
(Dépêche Associated Press)
D’après le Fonds Monétaire International, en 2014, quelle sera la dette publique par rapport au PIB ?
La dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB.
La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB.
La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB.
La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB.
La dette publique des Etats-Unis sera de 112 % du PIB.
La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB.
La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB.
La dette publique de l’Islande sera de 134,1 % du PIB.
La dette publique du Japon sera de 239,2 % du PIB.
C’est à la page 30 :
Fonds Monétaire International
Quid le somme dette publique+dette privée ?
Jean-Pierre Pagé,
(Merci à vous de ne pas vous être offusqué de cette caricature 🙂 !)
« Oui, il faut changer de valeurs et de paradigme. Redonner la place qu’il n’aurait jamais du perdre à l’homme travesti en « robot economicus », substituer au paradigme de la « recherche individuelle du profit » la « recherche d’une juste répartition des ressources et des richesses ». »
Comment faire ? Comment envisagez-vous la chose ? Et tout ça en restant dans le cadre économique, chapeau ! La « recherche d’une juste répartition des ressources et des richesses » est-elle compatible avec le cadre dans lequel « nous » évoluons : un système de compétition qui sans cette compétition et les inégalités qu’elle engendre n’a aucune chance de survie, par définition pourrait-on presque dire ? Comment alors envisager une stabilité sociale ? Comment envisager que « juste répartition » aura encore un sens, une utilité : quand les ressources et les richesses seront réparties justement, le moteur qui permet au système d’assurer la consommation ou l’utilisation de ces richesses -à savoir l’inégalité devant l’accès aux richesses qui implique l’asservissement au travail et donc aussi la garantie de la production de « biens » dont le désir de possession et les inégalités face à ce désir vont ré-alimenter le système ! -, pourra-t-il encore fonctionner ?
Sincèrement je ne comprends pas (demandez à Pierre-Yves D. :)).
Surtout que vous semblez avoir conscience de cette contradiction…à l’insu de votre plein gré probablement, quand vous écrivez : « Tant que l’on ne se donnera pas les instruments permettant de s’affranchir de la dictature des marchés financiers qui, en pariant sur la détérioration de la situation pour assouvir leur cupidité, jouent le rôle d’amplificateurs puissants de celle-ci, l’on ne parviendra pas à endiguer les phénomènes destructeurs qui assaillent actuellement le monde occidental. » ! Cela ne signifie-t-il pas que vous considérez cette dictature de la finance comme un moteur du système, une cause de son fonctionnement et pas simplement une dérive malsaine ? D’où leur vient cette richesse qu’ils ponctionnent afin, je vous cite, d’assouvir leur cupidité, si ce n’est de l’économie réelle ? Et cette économie réelle, pensez-vous qu’elle se donnerait la peine de produire tant de richesse le plus souvent insensée si elle n’y était obligée ? La remarque est valable pour les impôts et autres dettes…
Il manquera à « votre » système une carotte, un moteur : il faut en tenir compte.
Un jeu sans but c’est un peu comme une cocotte-minute sans soupape. (Fab)
Bien à vous.
Merci pour cette réponse. Il s’agit d’une révolution dans les comportements. Les chantres de l’ultralibéramisme interprétant et biaisant la pensée des économistes classiques ont fait croire que la recherche individuelle du profit dans un univers de concurrence et d’information supposées parfaites conduirait à réaliser l’optimum collectif, c’est à dire le bonheur pour tous. C’est le modèle « néo classique » (on parle encore de « théorie de l’équilibre général »). Ceci est faux et ressemble à une imposture. L’univers de concurrence et d’information parfaites n’existent que sur le papier. Le paradigme de la recherche individuelle du profit ne conduit qu’à creuser les inégalités et enrichir les riches. Il faut 1) en prendre conscience (presque tous nos gouvernants croient que le monde fonctionne selon le principe du modèle néo-classique) 2) chercher un autre système de fonctionnement de l’économie. On n’en était pas très loin après la Seconde Guerre Mondiale en France et en Allemagne où prévalait un capitalisme « régulé » (le « capitalisme « rhénan » en Allemagne). Mais tout cela a été perverti, dévié sous l’influence des ultra libéraux et la conduite de R.Reagan et M.Thatcher. En outre, la finance, au lieu de servir l’économie réelle s’est progressivement déconnectée de celle-ci grâce aux innovations technologiques pour fonctionner en vase clos. Les montants brassés par l’économie financière sont maintenant sans commune mesure (ils sont infiniment supérieurs) avec ce qu’ils sont dans l’économie réelle. Il est aujourd’hui infiniment plus rapide de gagner de l’argent en spéculant dans la sphère financière que dans l’économie réelle. « L’argent crée l’argent ».
Jean-Pierre Pagé,
Vu, lu et approuvé :).
Suite ou réponse je ne sais pas : là.
Bonjour à tous;
écoutez, moi je suis perdue…
Si plutôt que de disserter à l’infini au conditionnel et de souligner tout ce qui ne peut pas fonctionner, on mettait l’accent sur ce que chacun peux (au p r é s e n t ) faire dans son quotidien pour… pour quoi au fait ??
Nous voulons quoi exactement ?
Si on arrivait à définir clairement et simplement ce que nous souhaitons, peut-être (p e u t-ê t r e) verrions nous plus clairement comment y arriver. Non??
Tant pis si cette remarque paraît stupide…
Ca commence toujours comme cela, on cause, on jase, cela parait infructueux, mais c’est un prealable.
Et je pense que tous autant que nous soyons, nous modifions nos comportement face aux realites. La somme des ces changements apparait sur les ecrans radar a un moment ou un autre.
Le temps democratique est long, incertains, mais indispensable; d’ailleurs regardez la tentation totalitaire chez certains ecologistes pret a mettre a bas la liberte au nom de l’urgence environnementale, meme chose dans d’autre domaines.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/02/12/en-2009-la-france-a-connu-la-pire-recession-depuis-1945_1304613_3234.html
Les problèmes ne datent pas d’hier. Regardez la charte, le PIB diminue depuis 1960.
http://www.lemonde.fr/image/2010/02/12/300x285_1446305_0_38dd_ill-1304641-6ef1-pib.gif
C’est donc insuffisant de s’attaquer aux banques, spéculateurs, et aux causes immédiates de la crise actuelle. Et même aux excès récents de la délocalisation. Il y a autre chose, ce que prouve cette charte.
En tout cas on peut être sûr que penser à l’intérieur du capitalisme libéral, nous amène droit à la perte du système qui souffre de maux bien plus anciens que ce que l’on nous dit.
Peu à peu mes pensées ;D se précisent…
Nous sommes tout le temps dans la r é a c t i o n face aux évènements s u b i s (ou craints).
Dans la réaction, les idées, les émotions, les actes partent un peu dans tous les sens, sont dispersés et sont donc alors innéficaces. Et on en rajoute des couches et des couches tjs aussi inéficaces. Stagnation. Irritation. Perte d’énergie. Pire : résignation.
Peut-être que si on prend un peu de t e m p s pour réfléchir e n s e m b l e à un vrai p r o j e t, à nos r é e l l e s attentes et besoins et envies, l’esprit ouvert, c-à-dire sans se référer forcément à ce que l’on connaît déjà, sans l’exlcure non plus, peut-être que nos énergies se conjugueront et que nous pourrons alors agir avec détermination pour que ce projet vive.
Mais le clarifier est la première étape. Je crois.
Qu’en dites-vous??
@ Laurence
Puisque dans votre précédent message vous écriviez « à tous », je me permets de vous répondre.
Votre enthousiasme fait plaisir à voir. On comprend bien votre impatience. Astrorock a cependant raison de nous rappeler que le temps démocratique est long.
Ce site me semble être un poste d’observation, plus qu’un poste de commandement. C’est aussi un lieu où peuvent s’accorder certains violons, mais la musique se jouera ailleurs.
Vous dites « je suis perdue ». Je ne crois pas.
Le temps de la réflexion et celui de l’action sont deux temps différents. Ils peuvent se mener ensemble mais sur deux chemins différents. Sinon c’est la panique à bord.
Je vous lis:
« débattons, débattons »;
Plus loin:
« plutôt que de disserter » / mettre « l’accent sur ce que chacun peut faire » / « nous voulons quoi? » / « définir clairement »;
Plus loin encore:
« (si)Nous sommes dans la réaction (…) les actes (…) sont alors inefficaces » / « si on prend un peu de temps pour réfléchir (…) nous pourrons alors agir »
Vous sautez sans cesse du temps de la réflexion à celui de l’action, ne sachant lequel est le plus urgent.
Un pompier vous dirait: « Les deux ensemble, mais sans les mélanger ».
Avez-vous vu agir un pompier face au feu? Un médecin du SAMU sur une urgence? On apprend beaucoup à leur contact. Le va-et-vient entre réflexion et action est parallèle. Concomitant.
C’est ainsi qu’on réfléchit. Et c’est ainsi qu’on avance.
Il n’y a pas de « première étape » à proprement parler. Tout en réfléchissant, nous pouvons déjà nous conduire en « honnête homme », et c’est déjà un bon début d’action.
A vous de me dire ce que vous en pensez.
http://matterhornassetmanagement.com/2010/02/11/sovereign-alchemy-will-fail/
Intéressant article du Matterhorn Asset Management, mais ils commettent une erreur :
Dans l’ensemble je souscris à l’analyse, mais en ce qui concerne la dépression hyper-inflationniste je pense qu’ils commettent l’erreur monétariste à savoir que puisqu’on imprime de l’argent, alors il y aura de l’inflation. Eh bien non. Je peux imprimer 10 Trilllions ici, s’ils ne sortent pas de la pièce, aucune conséquence.
Par conséquent imprimer de l’argent ne crée pas, ipso facto de l’inflation.
C’est le dépenser qui crée de l’inflation. Mais alors, on sort de la dépression ! CQFD.
Excellent !
Je me demande si on ne devrait pas remercier les banquiers et investisseurs de nous avoir épargné l’hyper-inflation en évitant de répandre la création monétaire dans l’économie réelle par des crédits aux particuliers et aux entreprises 🙂
Courage, courage, des livres sortent, des débats s’installent dans certains médias populaires … témoin « rue des entrepreneurs » de France inter de ce matin qui n’est pourtant pas reconnue comme « contestataire » essentielle du système financier qui s’est développé, complexifié et pour cause depuis des années et des années et dont on subit ses effets dévastateurs sans comprendre……
Je voudrai signaler le livre de Jean de Maillard « L’arnaque » la finance au-dessus des lois et règles…très interessant venant d’une personnalité de la magistrature mais attention, il faut vraiment être initié. il faut passer beaucoup de temps pour comprendre les démonstrations qui relèvent de la haute technicité . Personnellement, « n’étant pas de la partie », il m’a fallu 3 années de lectures spécialisées pour à peu près suivre sans me décourager.
@laurence
http://www.convergencedesluttes.fr/petitions/index.php?petition=8&signe=oui
Merci astrorock 😀
à JP Pagé
Tant que vous ne clarifierez pas la contradiction dans laquelle vous vous placez, il ne pourra émerger aucune solution concrète et praticable de vos analyses.
Vous ne pouvez pas dénoncer l’égoïsme des pays européens, et particulièrement ceux de la zone euro, et ,à la fois, soutenir le traité de Lisbonne. Il faut choisir dans les arguments !
L’article 123 du traité a été écrit expressément pour ce genre de situation,, prévisible en 2008 (la crise avait commencé depuis presque deux ans) : il ne fallait pas qu’un pays puisse aider, malgré les interdits de la BCE, un autre quelconque pays de l’UE. En effet cela ruinait la possibilité de limiter les déficits à 3 % en le contournant par une mutualisation avec un ou plusieurs pays.
Le traité de Lisbonne interdit toute solidarité, toute assistance mutuelle, toute coopération au nom de la concurrence libre et non faussée. Il n’est pas possible de dénoncer, maintenant, des Etats égoïstes ils ne font qu’appliquer le traité qu’ils nous ont imposé.
Rien ne pourra avancer en Europe tant que ce traité ne sera pas intégralement détruit et tant que les peuples d’Europe ne feront pas ensemble un espace de solidarité et de coopération avec les harmonisations fiscales et sociales basiques et indispensables. Il ne peut pas y avoir d’accommodements sur ce point : c’est le trait qui partage actuellement la gauche de la droite et ses alliés sociaux-libéraux. Ce trait est visible aujourd’hui dans les débats politiques en France au cours de la campagne des régionales. Il va apparaître de plus en plus clairement au fur et à mesure que la clarification se fera dans la crise.
La Grèce et le comportement de l’UE, sans oublier celui de la droite libérale qui l’a conduite dans cette situation, vont être l’exemplification de la contradiction mortelle du traité de Lisbonne. Nous pouvons compter sur les médias pour la camoufler aussi longtemps que possible ou pour la retourner, comme cela est dit dans un commentaire précédent, afin d’effrayer ceux qui tenteraient de résister.
Nous allons devoir choisir, sans se cacher derrière des faux-semblants ! J’ai choisi depuis longtemps, comme je l’ai déjà écrit sur ce blog.
Il faut voir quand et comment ont été conçus la création de l’euro et le Traité de Lisbonne (il s’agit en fait du Traité Constitutionnel de 2004-2005). A l’époque nos responsables vivaient dans la fiction selon laquelle la croissance serait indéfinie, la prospérité dans le monde était acquise (un peu la « fin de l’Histoire » de Fukuyama). La crise actuelle était inconcevable. L’article 123 avait pour objet de faire accepter la monnaie unique par l’Allemagne qui avait peur de devoir payer pour tout le monde.
Le Traité de Lisbonne et l’article 123 ne sont pas immuables. Il y a de fortes chances que, sous l’aiguillon de la crise, tout ceci soit modifié (on commence à y réfléchir en coulisse). On mettra nécessairement en place des mécanismes de solidarité. Ce sera l’effet bénéfique de la crise que d’avoir obligé l’Europe à bouger !
Papier allant dans le même sens
@ Jean-Pierre Pagé 16h17 :
16h17 : vous dites :
« Ce que j’écris est qu’il faut renverser ce mouvement en revalorisant la part des salaires et, à l’intérieur de celle-ci, en rééquilibrant la répartition des salaires au benéfice des plus faibles et des salaires moyens? C’est ce que j’appelle une « plus juste répartition des ressources ». »
Réponse :
Ne vous vient-il pas à l’idée que des salariés, il y en aura de moins en moins (les grandes entreprises ne pensent qu’à diminuer leur coût de main d’oeuvre et donc qu’à dégraisser) et que remonter le salaire des salariés n’en enrichira pas plus la communauté : vous donnerez de plus d’argent en plus à de moins en moins de gens pour finalement arriver à une assiette = 0. CQFD
17h12 : vous dites :
« Regarde ma réponse au « Yéti » plus haut. Je ne la répéterai pas. Tu abuses en parlant de « dictature » à propos de l’Europe ! »
Réponse :
Le Dictature à proprement parler n’est pas encore arrivée car sinon nous ne pourrions pas en discuter sur ce blog. Néanmoins, les éléments nécessaires à une dictature sont, peu à peu, en train de se mettre en place : des organes décisionnels non élus mais cooptés (par qui et selon quels critères ? Surement pas de critères appartenant au citoyen contribuable en tout cas), des normes prolifiques sur tout, absolument tout : vérifiez mes dires en consultant le JOUE (je vous en prie).
Je vous laisse imaginer la suite : le pire ou le meilleur ?
Cordialement,
@jean-Luc,
la toute première chose que je tiens à vous dire c’est que je suis touchée.
Touchée par le temps que vous prenez pour me répondre avec beaucoup de délicatesse…
Vous mettez en lumière des aspects de mon fonctionnement (confusion des temps et des lieux ‘réflexion-action’…). Je vais prendre le temps d’y réfléchir soigneusement… Et d’observer davantage 😀
J’ai aimé vos métaphores poétiques liées à la musique… Et aussi cette aptitude que vous avez à observer et vous soucier des autres.
Bien sûr parmi vous tous je suis totalement ignorante et peu productive:(
Cependant cela m’émeut beaucoup d’accompagner à ma manière (maladroite) tous ces échanges et toutes ces personnes tendues dans un effort commun de remettre les choses et surtout les gens, l’homme, à sa juste place au coeur de la dérive que nous connaissons (de mieux en mieux d’ailleurs, grâce à l’initiative merveilleuse de Monsieur Jorion).
Merci à vous et… à tous ceux qui contribuent à enrichir cet espace de rencontres d’échanges et de découvertes
Poste d’ observation… Mais pas seulement. On le sent et on a la ‘chair de poule’: avec vous le monde pourrait prendre une tournure nouvelle.
Il y a plusieurs année, alors que l’Euro n’existait pas encore, j’assistais à une conférence d’un avocats spécialiste de la chose européenne et de ses instances pour y avoir passé l’essentiel de sa vie. Je me souviens de son propos. L’Europe naitra dans le sang ou périra par le sang ! Depuis, L’Europe « fédérale » s’est dotée d’une monnaie commune, ce qui complique l’affaire, mais qui pourrait accélérer la réalisation de cette prophétie. A l’instar des États-Unis d’Amérique qui ont connu leur guerre de sécession, les États-Unis d’Europe pourraient bien se trouver dans cette situation de sécession. Si un pays des « PIGS » venait à vouloir s’affranchir de règles imposées par les États riches; que se passerait-il ? Il est toujours possible d’affirmer que cette éventualité serait plus catastrophique encore, mais si la situation intérieure de ce pays sécessionniste devenait telle que seule une sortie apaiserait le mécontentement populaire, que feraient ces pays riches, forts et puissants! et seuls militairement capables de faire rentrer dans le rang le récalcitrant? Refuser le recours à la force, (pas nécessairement militaire), et c’est la fin de l’Europe, et y recourir c’est aussi la fin de cette Europe.
Situation pour le moins devenue problématique à bien des égards.
Quant aux gaspillages de l’argent public si souvent invoqués pour justifier des politiques de désengagement des États, qui pourraient accepter que l’on gaspille l’argent public, à part les banques bien entendu.
Permettre une éducation pour le plus grand nombre,…gaspillage!
Aider les plus démunis,…..gaspillage!
Permettre l’accès aux soins pour tous,…..gaspillage!
Avoir permis au Portugal de rattraper son retard économique,….gaspillage!
De même pour l’Irlande l’ingrate,….gaspillage!
Les vraies difficultés sont là, les vapeurs de l’alcool se dissipent et il reste une méchante gueule de bois. La tolérance fait défaut, et les coups de gueule deviennent la norme en matière de réflexion.
Les Grecs n’ont que ce qu’ils méritent, dixit la méritocratie, sauf que la fin qu’ils méritent, pourrait être la notre.
Je suis heureux que ce texte ait pu donner lieu à un débat qui a permis à de nombreux participants de s’exprimer. Je suis frappé par l’intensité de leur engagement et par le caractère très fourni de l’échange.
En conclusion, j’en retiens quelques points saillants.
1) Le malentendu concernant l’Union Européenne qui date du débat sur le Traité Constitutionnel et qui n’a pas été dissipé. L’Union Européenne, assimilée à la seule Commission Européenne (on parle de cooptation et ignore complètement le Parlement Européen qui est élu), est présentée comme une sorte de Moloch qui exercerait une dictature et tyranniserait les malheureux pays-membres. Les clichés ont la vie dure ! C’est ignorer les transformations survenues depuis lors : l’affaiblissement de la Commission, l’affirmation du Conseil des Etats et le renforcement du rôle du Parlement dans le cadre du Traité de Lisbonne. Ce dernier est présenté comme gravé dans le marbre, alors qu’il n’est nullement immuable et promis – dans les faits – à de nombreuses modifications.
2) La tentation du « repli sur soi », alors que ce serait pour les pays-membres de l’Union Européenne, à commencer par la France, se condamner à un rôle minimal dans le monde.
3) Aussi des contresens concernant l’euro. Ce ne serait dans l’intérêt d’aucun pays et de sa propre population de sortir de la zone euro et récupérer sa propre monnaie. Dans l’univers de spéculation où nous vivons, ce pays serait condamné à voir sa monnaie passer de dévaluation en dévaluation, sans résoudre son problème. Aussi, tous les pays membres de la zone euro veulent y rester, même et surtout les plus faibles, et ceux qui n’en font pas partie veulent y entrer pour bénéficier du bouclier de protection qu’elle constitue.
4) Une prise de conscience encore insuffisante du mal que fait la spéculation financière et des transformations de ce que l’on appelle la finace qui s’est déconnectée de l’économie réelle. C’est là qu’il faut porter le fer. Les intentions manifestées au cours des réunions du G20 n’ont pas été suivies d’effets. La spéculation et les pratiques malsaines ont repris de plus belle, comme en témoigne le rebond de la crise avec l’attaque des Etats. Il faudra beaucoup de courage et de volonté politiques pour en venir à bout.
Bonjour,
Je voudrai juste préciser certaines petites choses concernant l’UE (mettre les points sur les i) : le déficit démocratique n’est pas seulement lié à la nomination du président de la Commission (même si la nomination du président de ladite Commission, actuellement le sieur Baroso, est en soi l’objet de tractations qui échappent définitivement au citoyen européen).
Le déficit démocratique au sein de l’Europe provient de plusieurs choses :
1) la création de l’Europe, initialement conçue comme une Europe du Commerce (un marché européen, lequel a débuté par la CECA : communauté européenne du charbon et de l’acier) ; les populations européennes, alors douloureusement atteintes par les séquelles de la seconde Guerre Mondiale, n’ont jamais été interrogé sur l’opportunité d’une telle finalité attribuée à l’Europe ;
2) les nominations des actuels président permanent du Conseil européen (Van Rompuy) et chef de la diplomatie européenne (Catherine Ashton) n’ont pas grand chose à envier, en termes d’opacité, à la nomination du président de la Commission ;
3) la manie « réglementative » dont font montre les eurocrates : les peuples européens n’ont pas leur mots à dire sur la quantité de textes, quelqu’en soient la forme, émanant des sources européennes.
A cela, je vous concède que le Parlement est aujourd’hui élu au suffrage universel direct, ce qui ne résout pas tout loin de là car jusqu’à une période très récente (le Traité de Lisbonne), ce même parlement n’avait que très peu de pouvoirs (rien à voir avec les compétence de nos parlement nationaux).
Depuis le Traité de Lisbonne, il est vrai que le Parlement européen est sur un quasi pied d’égalité avec le Conseil de l’UE (de nombreuses décisions relevant du processus dit de codécision).
Toutefois cela ne résout pas tout non plus. En effet, comme l’a très bien expliqué Madame Lepage, la majorité au sein du parlement européen est constituée de gens endoctrinés par la culture libérale (au mauvais sens que le terme a pris) et qu’une volonté de changement n’est donc pas inscrite sur le fronton de ce parlement ; selon les propres termes de Madame Lepage, le changement ne peut se faire qu’à la marge. Je vous renvoi à son dernier billet invité pour plus de détail.
Il résulte de tout cela que l’UE ne peut pas vraiment être qualifié de « démocratique », ni dans ses objectifs, ni dans ses moyens.
Cordialement,
Je vous accorde que la situation n’est pas parfaite et vous suis dans vos objections. En particulier, la manière avec laquelle le Traité de Lisbonne a été appliqué (la nomination du Président du Conseil et, surtout, du Haut Représentant pour les affaires extérieures, ne fait pas honneur à ceux qui y ont procédé) ajoute, actuellement, à la confusion. Et ce que vous dîtes concernant la « culture » de la plupart des députés européens est tout à fait exact (je partage entièrement le point de vue de Corinne Lepage). Mais on pourrait en dire malhereusement autant des députés de notre Parlement national, y compris à gauche ! Je garde néanmoins bon espoir et ce sera peut-être un aspect positif de la crise (qui est loin d’être terminée !) d’ouvrir les yeux à beaucoup.
Merci pour votre commentaire.
Rebonjour,
Oui, tout cela résulte d’un déficit démocratique qui n’en est pas moins présent dans notre régime politique national. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je n’ai pas, contrairement à vous, « bon espoir » d’un changement qui pourrait résulter de la crise. Au contraire, le risque me semble grand d’une crispation des « élites » actuelles sur leur pré carré et d’un basculement de la pseudo démocratie actuelle vers quelque chose de beaucoup moins réjouissant pour la collectivité.
Par ailleurs, comme vous l’avez remarqué par « culture libérale » (au sens financier que ce mot à pris), il faut comprendre une déculturation (pardonnez le néologisme mais il me semble particulièrement expressif) humaniste.
Cordialement,