Le très beau commentaire de Jean-Pierre Voyer sur le « bricoleur américain » m’a renvoyé à mes propres souvenirs et à ma propre ambivalence envers les « iouessofé » et mes douze ans d’Amérique (« les États-Unis » pour les puristes), comme ayant toujours été le pire de l’Europe multiplié par cent, et le meilleur aussi multiplié par cent également : l’environnement volé, combiné à l’esprit « pionnier » (mort en Europe : englué dans le train-train minable) produisant la démesure magnifique. Le pire est haïssable bien sûr, le meilleur, admirable.
Pour ceux qui l’auraient raté : le commentaire de Voyer :
Ce que vous appelez le bricolage prend chez les Américains du nord une dimension inconnue en France (nous sommes loin de la tondeuse à gazon). Ainsi, un ouvrier soudeur (à 9$ de l’heure ce qui à l’époque – il y a trente ans – était sans comparaison avec les salaires européens) possédant un grand terrain sur lequel il avait édifié sa maison, fut pris soudain par l’envie de pêcher ; il achète un vieux Caterpillar, le retape, se creuse un immense étang, l’alevine, puis pêche. Quand les bricoleurs français en seront là… Ce qui caractérise l’Amérique du nord, c’est la puissance et le « ne douter de rien ». J’espère qu’ils nous étonneront encore.
L’un de ses fils, ouvrier lui aussi, avait un avion. Son autre fils jouait de la guitare et était scientologue. Une de ses filles était folle de négritude, se coiffait afro et avait épousé un noir. Son autre fille est celle que j’ai connue et qui avait du sang indien comme ses frères et soeur. La bourgade où elle naquit avait pour nom M’pah pah.
Bonne chance à eux de toute manière, ils en auront bien besoin.
Nous aussi d’ailleurs.
Eddie Cochran
Gene Vincent
Bill Haley
107 réponses à “La démesure magnifique”
HAHAHA excellent.
Les Amériques çà a commencé plus ou moins par des massacres d’indiens.Qui étaient les premiers colons, des européens .La démesure en matière de massacre est largement partagée.
ARTE est en cours de diffusion les samedi soir d’une série sur l’histoire des indiens « La terre de nos ancètres ».
Prochain et dernier volet je crois ce samedi : Géronimo.
Selon le topo télé du nouvel Obs, une partie de la droite américaine considère encore aujourd’hui les indiens comme des sous-hommes !
Chassez le naturel, il revient au galop.
A rapprocher avec une autre formidable série documentaire qui retrace l’histoire des Indiens d’Amérique du Nord depuis l’empire aztèque (4DVD, 6 heures d’images).
Bonsoir,
Je partage tout à fait ce regard ambivalent porté sur les américains. Je pratique personnellement une sorte de bricolage « créatif », autour de projets, disons « scientifico-artistiques », et c’est à ce titre que je cite une petite anecdote :
On peut faire des tas de choses merveilleuses avec de l’azote liquide, dont, parait-il, de délicieux sorbets. Des tas de sites de bricoleurs américains expliquent comment s’approvisionner, à $3 le gallon, en faisant simplement remplir une glacière de camping en plastique. Comme il y a une station AIR LIQUIDE près de chez moi, j’ai été voir s’ils pouvaient me livrer quelques litres…
Je ne raconte pas la tête qu’ils ont fait. Pour un peu, ils appelaient les flics! Que je ne me rendais pas compte du danger, qu’il fallait un récipient spécial avec une valve agréée, consigné le prix d’une moto, qu’il fallait être professionnellement éligible, etc, etc… Sottises : l’azote liquide est dangereux comme l’essence est dangereuse. Il faut savoir ce que l’on fait, c’est tout! Résultat, pas de bricoleurs ou de cuisiniers européens créatifs avec l’azote liquide. Tant pis pour nous!
En Europe, on crève de frilosité, de précautions bien pensantes, de toutes sortes d’auto-limitations, issues de notre longue histoire, qui brident notre vitalité.
Ils ont oublié le masque et le tuba. sans ça, l’air liquide, c’est dur de nager dedans et on peut se noyer. Bienheureuse Maman l’Etat qui nous protège contre notre furieuse et compulsive envie de nous blesser!
L’autre jour, j’ai été à la coopérative agricole. J’ai acheté du désherbant, du chlorate de soude. Ils ne m’ont rien demandé.
Ensuite, j’ai été chercher du gaz oil à la pompe. Ils ne m’ont rien demandé
Ensuite, j’ai été au supermarket chercher du sucre: ils ne m’ont rien demandé
Après, j’ai tout mélangé, et ma maison a explosé. Je vais porter plainte contre l’Etat, la coop agricole, la pompe à essence, le supermarket, le Maire etc.
Marc, j’en ai eu besoin moi aussi pour faire un serrage mécanique, un copain dermato m’en a passé/ pas mal de petites boites de mécanique génerale en ont aussi.
L’air liquide est inaccessible a un particulier, meme pour l’argon il faut passer par des détaillants.
Mais il est vrai qu’en France il faut s’appeller Tabarly pour avoir des quilles en uranium appauvri !
Mais non mais non, c’est vous qui allez vous retrouver au clou, ainsi que Paul Jorion notre hote, pour avoir discrètement laissé diffuser une recette d’explosif sur un site web !
Le chlorate de soude est interdit à la vente depuis un texte européen de 2 ou 3 ans….
Because terrorisme…
La démesure magnifique ‘actualisée’ de Janu.s.a:
Wall Street’s war against Main Street
Matt
Taibi: They fucked the taxpayer and fucked their clients
One free market system for Wall Street System, one free market system for Main Street
Et pour ceux qui vont avoir le temps de bricoler:
The new poor: Millions of Unemployed face years without jobs
Piotr ! Think positive, dude !!! ahahaha. Maybe one day u’ll also live this amazing and quasi-mystical experience of buying an old Caterpillar in order to dig a hole in your backyard 🙂 C’est l’Amérique !
I do my best.
Dites ,si les étangs devant son pavillon c’est comme les piscines il faut mettre une barrière anti bébé et une alarme type beurglar.
Bon pour le brochet çà.
C’est comme la chasse …les gars sont en treillis camo+…gilet fluo discret!
On va bientôt les obliger à marcher en sous bois avec une trompe d’air comprimé pleine puissance.
Ce n’est pas très gentil pour nous autres Européens, ça 😉
Sur le plan politique, je ne crois pas que les pionniers de la construction européenne, les Jean Monet, Robert Schuman, Alcide de Gasperi, Paul-Henri Spaak… aient été englués dans un train-train minable. Il est vrai par contre que les dirigeants européens actuels ont perdu cet esprit pionnier et semblent parfois englués dans des nationalismes minables (les « grands » nationalismes européens, les nationalismes guerriers, sont derrière nous heureusement et pour toujours espérons-le).
Sur le plan sociétal, je préfère l’expression entendue chez des amis russes (qui eux aussi ont le sens de la démesure magnifique, pour le pire comme pour le meilleur) : ils préfèrent vivre en Russie, c’est plus « romantique » (sic) alors que l’Europe leur donne parfois l’impression d’une propreté « clinique » (re-sic).
« Ce qui caractérise l’Amérique du nord, c’est la puissance et le « ne douter de rien » »
Bien vu.
Je ne vais pas te contredire ayant étudié la Grèce Démocratique qui s’est faite tuer par l’empire romain.
L’histoire est un éternel recommencement. Et lorsque nous essayons d’avoir un peu de pertinence, nous réalisons que les philosophes grecs avaient aussi tout inventé…
Et que tout fut récupéré par les intéressés avides de pouvoir.
Rendre le peuple responsable, soit lui montrer la réalité comporte le risque de se faire juger.
Ce que ne veulent pas les politiques.
Ainsi, par tes modifications, je te pardonne.
Mais que cela reste entre nous. Décidément, la proximité génétique nous inclant à une proximité de pensée.
Dangerosité du rapprochement entre le philosophe et le scientifique… Lorsque les deux se rejoignent, ils peuvent être tout deux considérés comme fous.
Concernant l’Europe et sa frilosité le phénomène date surtout d’une vingtaine d’années, et il faut bien le dire, depuis la création du marché unique, lequel, plutôt que poser des principes, un cadre général, a voulu tout normaliser.
Car j’ai moi aussi des souvenirs d’enfance, de voisins anciens mineurs du Nord de la France émigrés dans la région de Dunkerque où Usinor fournissait — à l’époque ! — les nouveaux emplois. Nombreux étaient alors les voisins dans la petite cité résidentielle où j’habitais qui sciaient, clouaient, soudaient et maçonnaient dès qu’ils avaient un moment de libre, en dehors de leur « trois-huit ». Ce qui change avec l’Amérique c’est l’espace, là-bas tout prend une autre dimension, dans l’excès comme dans le meilleur. Ces anciens mineurs n’avaient que leur maison et leur petit jardin pour déployer leur créativité.
La frontière entre le bricolage et l’invention n’est pas toujours très nette non plus. N’oublions pas aussi que le mot avion est le nom d’une ville, du coté de Lens. La photographie a aussi été inventée par un génial bricoleur du nom de Daguerre …. Il est vrai, après la guerre 14-18, la source s’est tarie et les bricoleurs de génie étaient déjà depuis un moment de l’autre coté de l’Atlantique, comme le fameux Telsa, un émigré, contemporain de Edison.
Je ne doute pas qu’aux USA l’esprit pionnier va contrebalancera les tendances autodestructrices, sans pouvoir dire laquelle des deux tendances l’emportera. L’Amérique ne se résume pas à Joe Stack, fort heureusement !
Nous parlons du bricolage, qui est un phénomène individuel, mais se pourrait-il pas comme je le suggérais dans le commentaire auquel a répondu Jean-Pierre Voyer qu »il en émerge un embryon d’économie alternative ? Ce qui serait au départ le développement de nouveaux produits répondant aux besoins des « pauvres » se généralisant au delà de leur périmètre sociologique initial ? On peut faire alors l’hypothèse qu’à terme — ne me demandez pas quand –, à la faveur d’une régulation conséquente de la finance, il y aurait une convergence entre ce mouvement initié par la base et les nouvelles règles du jeu, si bien qu’il en sortirait une économie plus durable, et plus humaine.
Super le coup du bricoleur et de son bulldozer, ça serait cool qu’en France , chaque ouvrier ait ses 5000m² (10 000m²?) et son tracto … un grand progrès pour l’humanité. Dire que ces cons d’indien bleu dans Avatar se contentent d’un arbre pour toute une colonie, bande de pauvre va! Je leurs mettrai un bon coup de tracto pour leurs apprendre à vivre.
Mais si on pense aux 400 plus haut revenu à 1M$ par jour, alors là c’est la pêche en porte-avion, les rando en hélico et les courses en Airbus A480 … la vrai vie quoi.
Hé! Un autre Jean-Luc!?!
Enchanté.
Qu’est-ce qu’on fait m’sieur Jorion? C’est à vous de décider. Je ne sais fichtre pas qui de nous deux à chez vous la préséance. Je n’aurai pas le culot d’exiger d’un confrère de commentaire qu’il abandonne ce très joli prénom! Pourtant, ça me fait tout drôle de me lire sous une autre plume.
N’ayant pas vu le film « Avatar », me voilà en train de lire ce que j’ai pensé de « ces cons d’indiens bleus ». La schizophrénie nous guette l’un et l’autre, car voilà maintenant que mon double va lire ce commentaire en pensant l’avoir écrit!. Monsieur Jorion, il ne faut pas que vous ayez ce drame sur la conscience.
Nos avatars, ceux qui nous signent à droite de nos mots, ne vont pas suffire à nous identifier.
Et si on compte sur ce « je ne sais quoi » de différent dans la façon d’écrire, on court droit au drame.
@ jean luc avatar beige
J’avais pas fait gaffe, heureusement que vous le dites, je l’avais pris pour vous.
Alors les pâtes ?
Moi je suis rentrée du boulot il y a environ 1 h 30, je fais le tour du blog, je suis vannée.
@ Louise
(je ne vais pas abuser mais, votre avatar Louise, votre avatar… ce petit tourbillon de sapins dans la neige. Je crois que j’en serais toujours jaloux. Moi j’ai qu’un Packman aztèque qui s’est roulé dans la poussière. Lui m’a dit qu’il aurait préféré être affecté à quelqu’un qui va plus souvent dans les commentaires de François Leclerc (mon avatar a des amis là-bas). Jour après jour, on a mis notre dépit en commun, et on s’est adopté tous les deux, comme vous avec le vôtre. Et pour nous aussi maintenant c’est « à la vie, à la mort »!)
Je zappe aussi de-ci de-là depuis tout à l’heure. Je suis revenu ici pour écouter la belle musique d’Omar Yagoubi (un lien qu’il nous donne, quelques commentaires plus bas je crois), et je tombe sur votre mot. Voilà. Je vais caler bientôt. Demain est un autre jour.
Pour les pâtes, ça a été tout juste (al dente plus deux).
————-
@ Paul Jorion
@ Jean-Luc *
Merci.
J’étais Thomas (le premier, sauf erreur) un autre Thomas est arrivé, je suis Etienne…pouf, pouf!
@ Jean-Luc et Jean-Luc*
Regardez donc celui d’Ordjoun: http://www.pauljorion.com/blog/?p=8415#comment-59668
En fait, les images que vous voyez a coté de vos commentaires, quand ce sont des images kaléidoscopiques aléatoires… sont des représentations par défaut choisis à partir du traitement statistique de l’E-mail que vous fournissez avec votre message.
Il s’agit d’un service universel fourni par gravatar.com, et c’est gratuit que d’y ouvrir un compte ( http://fr.gravatar.com/site/login ) et de fournir l’image qui vous plait le plus pour que celui-ci vous suive automatiquement sur tout les sites qui utilisent ce service.
Faut dire, pour les paranos… que cela leur permet éventuellement de traquer avec votre collaboration votre passage par tous les pages web qui utilisent leur service. Si j’étais la CIA… je l’aurais inventé.
Merci, NingùnOtro,
mais vous savez, je suis comme Louise maintenant: plus question de me séparer de mon Packman aztèque. C’est mon pote! On est comme les deux doigts de la main!
…
Hein? …ah oui: On est comme les cinq doigts de la main! (mais ça va pas là, mon avatar et moi on est pas cinq…)
Il reste que toutes vos exclamations ironiques sur les états-unis sont transmises, in fine, par le protocole TCP/IP ! Un drôle d’acronyme qui ressemble à une procession religieuse … Toutes vos machines, vos cpu, les langages de développement qui ont fait un jour ce blog, sont nées de technologies et de financements militaires US, aussi vieux que le programme arpanet. Ces nouvelles technologies peuvent servir accessoirement à communiquer entre humains plutôt qu’à des missiles avec leurs QG. Quand au début des années 80 le protocole TCP/IP fut partagé largement au monde civil, ce fut d’abord au bénéfice des places boursières pour s’interconnecter entres-elles, c’est le noeud initial du réseau mondial d’aujourd’hui, notre internet. La bête a quelques cartes dans son jeu.
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y eut pas d »équivalence si cela ne s’était pas développé en passant par de telles origines.
Qu’il n’y eut pas d’avions à réaction ou de fusées, sans la seconde guerre mondiale, qu’il n’y eut pas de chemin de fer, sans le capitalisme anglais qui s’est foutu une bulle sur le dos en pariant dessus il y a plus d’un siècle…
Belle métaphore aussi de « l’esprit d’entreprise ». Remuer ciel et terre pour satisfaire ses désirs égoïstes.
Je préfère l’état d’esprit des sociétés de chasseurs-cueilleurs qui s’adaptent à leur environnement plutôt qu’à chercher à le modifier pour le rendre productif à l’excès au point d’aller jusqu’à en menacer la pérennité.
Il est vrai que les réglementations dans le vieux monde sont souvent énervantes, frustrantes, abberantes, mais historiquement elle ont aussi pour but de contrer des initiatives individuelles risquant de mettre en péril la collectivité et son environnement.
Population mondiale -) 6 844 915 851 personnes -) lundi 22 février 2010
Ca fait beaucoup de chasseurs-cueilleurs …
Je vous laisse ,faut que j’prépare mes flèches pour demain…
« L’homme raisonnable s’adapte au monde ; l’homme déraisonnable s’obstine à essayer d’adapter le monde à lui-même. Tout progrès dépend donc de l’homme déraisonnable » George Bernard Shaw
On ne vit qu’une fois. Pourquoi être raisonnable dans notre bref et insignifiant bout de vie? Pour aller au paradis?
Vous seriez surpris de savoir o combien l’existence des chasseurs-cueilleurs est à la base de tout le problème que nous subissons.
@ Piotr
Sympathie pour un état d’esprit ne signifie pour moi qu’il faille en faire une solution pour l’avenir.
Je ne suis pas assez naïf pour croire au paradis perdu ni pour croire que six milliards d’habitants puissent vivre sur cette terre de chasse et de cueillette (qui le souhaiterait et qui le pourrait d’ailleurs à l’heure actuelle – voir par exemple le film « Into the wild »).
Entre le Néanderthal et l’Homo Sapiens Industrialensis, il y a eu des milliers de peuples et de générations qui ont vécu d’une agriculture qu’on pourrait qualifier de « semi-durable » à peu près respectueuse des équilibres environnementaux. L’échec à long terme de certaines ces sociétés mériterait un long développement (saturation démographique, changements climatiques, épuisement des ressources, interruption des échanges, etc…).
Il n’en reste pas moins que la révolution néolithique est à l’origine d’un bouleversement majeur dans le rapport de l’homme au monde: la possibilité de laisser filer la démographie en produisant toujours plus…. jusqu’à l’inévitable effet de seuil obligeant à s’approprier par la force la terre du voisin ! Mais là encore c’est un constat, pas un programme de gouvernement.
@ jck
« Pourquoi être raisonnable dans notre bref et insignifiant bout de vie? »
Parce que nous ne sommes pas tout seul.
Parce que de nos actes individuels dépendent aussi la survie de nos congénères et des générations à venir.
Les Etats Unis ne peuvent pas renier leurs origines puritaines et le développement d’églises de même obédience qui croient à la création du monde et non à son origine inexplicable dans une suite infinie de phénomènes souvent incompréhensibles.
Pour eux, Dieu a créé l’homme comme symétriquement l’homme américain a créé un Christ jaloux ou le « native » exclut et sacrifie Abel l’indien pasteur et le noir et Patrick et les autres au nom de sa liberté de grand fauve auquel désespérement il s’identifie jusqu’à l’absurde obstination d’Onc’ Picsou sur son tas d’or alimenté par la roue du taux d’intérêt.
Le Wasp du big business est un Dieu tout puissant lui même responsable et rationnel dans la protection ses intérêts, mais ignorant tout de ce monde magique qui pourtant l’imprègne si puissamment.
Sa rationalité si efficace est pourtant superficielle. Comment déméler cet écheveau dramatique sans ébranler ce qui tient encore.
Please Help!!
Ah ces americains ! sujet d’ambivalence amour/haine.
Notre général Lafayette a libéré leur terre de l’anglais et leurs generaux ont liberé la notre de l’allemand ! ils sont fascinants dans leur magnifique demesure et rebutants dans leurs travers honteux.
Tiens, j’ai ma meilleure amie qui travaille à Pole-Emploi. Pour la premiere fois de sa longue carriere, elle vois s’inscrire des « grands bricoleurs » americains qui ont fui le desastre californien.
Ils fascinés par « notre grand bricolage » à nous : RMI, CMU, aide au logement …et veulent vite apprendre à ce servir de ces outils nouveaux qu’ils ne connaissent pas.
en matiere d’organisation de société, y’a juste plusieurs maniéres de « bricoler » et chaque systéme à ses vices et ses vertus.
@ clémence Daerdenne
J’ai croisé dernièrement un des spécimens qu’a pu observer votre amie.
Un Chtimi d’origine, installé depuis de longues années à Seattle.
Quelques années pour monter (entreprises, plusieurs maisons, plusieurs voitures), et quelques mois pour redescendre l’année dernière. Alors il s’est rappelé son vieux pays de naissance. Après avoir vendu son ultime voiture, et mis trois colocataires dans la dernière maison qu’il lui reste là-bas, il est venu par chez nous pour trouver du travail (et voir ce qu’il y avait a gagner avec les aides sociales -il utilisait un autre nom dont je ne me souviens plus). Je l’ai croisé sur le chantier d’une maison qui se construit à côté de chez moi. Il n’avait pas les techniques d’ici, mais il abattait à lui tout seul le travail de deux bonshommes.
Incroyable! ce type est devenu l’américain dont parle J-P Voyer. Il raconte sa dégringolade, et celle de ces amis, comme on raconte une bonne blague. Oui, il est venu se refaire trois sous par ici parce que là-bas y a plus rien dans sa branche pour l’instant (il est jardinier-paysagiste). Mais il veut repartir le plus vite chez lui, aux USA. Voilà ses mots:
– D’accord, c’est la crise. Mais on va se refaire …t’inquiètes pas, on va se refaire!
J’avais, devant ce type, l’impression d’être la Fourmi de la fable, lui étant la Cigale. On sait comment finie l’histoire, mais durant les quelques jours où je l’ai fréquenté, j’aurais bien chanté et dansé avec lui.
Magnifique démesure encore, à laquelle nous ne sommes plus habitués.
Il y a bien une chose qui peut me rendre admiratif de « l’Amérique », c’est sa créativité en matière de musique.
Ca c’est vrai.
Le reste, tout le reste, au mieux m’indiffère, ne m’inspire que sarcasmes voire dégoût. A commencer par cette notion de « foi en dieu » qui est peut-être amha ce qui résume au mieux le concept américain en 3 mots.
Et puis ont-ils une once d’humour et de dérision ? Il faut être capable d’introspection pour cela.
Une chose qui m’effraie: l’éventualité que créativité et insécurité aillent de pair.
Dans L’inventaire de demain, déjà riche de 159 contributions à ce jour dans la plus totale de leur diversité, la référence à des pratiques sociales nouvelles adaptées à la société en crise ont été publiées. Comme l’écrit Pierre-Yves D., c’est l’embryon d’une économie alternative. A terme « il y aurait une convergence entre ce mouvement initié par la base et les nouvelles règles du jeu, si bien qu’il en sortirait une économie plus durable, et plus humaine. »
@ Pierre-Yves D :
<nouveaux produits répondant aux besoins des « pauvres » ?
Qu'est ce à dire ?
Je n’en sais pas beaucoup plus que vous 😉
Je pars de l’hypothèse que les produits habituels n’étant plus à la portée des déclassés américains, de nouveaux produits moins chers, plus simples de conception, vont faire leur apparition. Le mouvement peut d’ailleurs tout aussi bien trouver son origine dans le bricolage pur et simple que chez les petits entrepreneurs innovants, et aussi dans la convergence, la complémentarité des deux. L’informatique individuelle, dans la Silicon Valley avait d’ailleurs un peu démarré de cette façon. C’est dans un garage que fut bricolé le premier micro ordinateur. La différence serait que cette fois le moteur puissant de l’inspiration et de la nécessité d’inventer et de diffuser ces produits nouveaux serait la Grande Crise.
Il n’est pas interdit de penser non plus que la production de masse émanant des grands groupes industriels, par contagion, développeraient eux-mêmes de tels produits, le tout créant une sorte de cercle vertueux d’une économie plus durable, les caractéristiques des produits destinés au départ aux pauvres se voyant transférées à des produits plus haut de gamme.
Bien entendu le cercle ne sera réellement vertueux que si les nouvelles règles du jeu économique et financier sont effectivement instaurées.
Avec une politique générale appropriée les USA pourraient s’appauvrir pendant quelques années voire de nombreuses années tout en effectuant une mutation salutaire pour eux-mêmes et le monde entier, ce d’autant plus que la nouvelle régulation ne pourrait être instaurée qu’au niveau mondial, même si il faudra bien qu’un pays, une région prenne une initiative pour aller dans ce sens.
De quels produits et services pourrait-il donc s’agir ? Un petit coup d’oeil dans les pays émergents permet d’en avoir un aperçu, car c’est là qu’ils sont développés.
La croissance économique y a en effet différents effets : l’enrichissement extrême d’une petite minorité, l’augmentation générale des inégalités sociales, une pauvreté endémique majoritaire (que l’on ne sait pas mesurer avec les outils destinés à mesurer la richesse), et un développement de classes moyennes, elles-mêmes marquées par de grandes inégalités internes de revenus et de statuts.
C’est en direction de ces dernières, qui accèdent à un mode de consommation comparable au nôtre, mais avec des revenus inférieurs, que des produits adaptés apparaissent sur le marché.
L’exemple des voitures « low cost », initialement destinées à ces marchés, doivent nous faire réfléchir à propos de ce qui pourrait intervenir dans les pays occidentaux. Bien qu’inadaptées et peu promues commercialement, elles ont trouvé un marché dans les pays développés !
Dans une société mondialisée, les flux de marchandises circulent dans tous les sens. Il n’est donc pas exclu que des produits conçus pour les marchés émergents en viennent à correspondre aux besoins – et aux possibilités financières – de segments de marchés porteurs dans des sociétés occidentales en crise.
C’est un des aspects du phénomène que vous évoquez.
@François Leclerc
Pour appuyer vos propos sur le low-cost.
Je connais la Bavière depuis plus de 30 ans. Je l’ai parcourue en 1995. Les magasins d’alimentation étaient des genres d’épiceries supérettes, avec pas mal de produits qualitatifs.
L’été dernier, en traversant le territoire à vélo: que des LIDL et des Netto (assortiment minimal, longueur et profondeur de gamme très réduites).
L’adaptation est donc en marche en Allemagne de puis un moment.
Si je peux me permettre, d’un coté le low cost, oui, logique capitaliste, de l’autre le do it yourself (parait que ça pourrait renvoyer les femmes à la maison) venu d’un peu partout, USA, mais aussi en France, et en Afrique où il y a aussi un festival. J’ai découvert ça sur http://www.ecrans.fr/+-Do-it-yourself-+.html
En tout cas, bravo pour l’esprit « pionneer » du Rock’nroll.
Manque Buddy Holly sans lequel les Beatles n’auraient pas existés et quelques vieux black genre Muddy Water, Robert johnson et autres Elmore James sans lesquels ce sont les Rolling Stones, Eric Clapton, Jimy Hendrix et autres Led Zep et Fleetwood Mac qui auraient singulièrement manqués d’imagination…
Après l’enthousisame des pioniers, il faut aussi se souvenir qu’il faut attendre les années 80 pour voir apparaitre quelque nouveauté dans le Rock US. Les Anglais ont dominés la créativité pendant 30 ans.
N’en-t -est-il pas de même dans la finance ?
La vieille Albion recèle des trésors de créativité…et il ne suffit pas d’avoir des moyens énormes pour faire avancer les choses : les idées sont l’essentiel.
Et alors! on oublie Chuck Berry et bo Diddley?
Comme aime à le rappeler Carlos Fuentes, cette expression de Zapata: Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des Etats-Unis !
Il me semble que cette citation est de Porfirio Diaz, qui n’était pas très zapatiste dans l’âme…
bonsoir,
c’est un peu fort ça, le commentaire de M. Voyer et « l’esprit pionnier » de Paul. J’ai juste à côté de chez moi (200m environ) le magnifique petit étang d’un copain, prolo de chez prolo. Vous savez comment il a fait? A la main, avec ses fils, le remblé est semé, c’est magnifique; Vous ne savez plus voir ce qui est près de chez vous, ou bien la campagne vous est étrangère. Je trouve un peu léger de prendre un exemple pour prouver ..quoi au juste? Ici, Les paysans, les ouvriers, plus que les autres, savent inventer, recycler, retaper, et pas parce qu’ils ne peuvent pas « acheter » un truc. Retaper un bull! j’hallucine quand je vois pendant la moisson, ici, les moissonneuses archi retaper, et qui marche toute les nuits. C’est grâce à eux que nous avons du blé pour le pain au fait… des bulls, on en retape tout les jours ici mais alors! Quand à l’esprit pionnier Paul, je vais en parler à ma famille algérienne et polonaise, les indiens appréciront aussi je pense. non no et non: l’esprit pionnier est le masque qui cache les pulsions coloniales. La carte n’est pas le territoire. A part ça j’adore ce blog, ne prenez pas mal mon coup de sang, mais dans la campagne où je vis, ces commentaires n’ont aucun sens pour moi.
J’avoue que du fond de mon autre campagne, le pire décrit par Paul m’effraie, et le meilleur ne me fais pas spécialement rêver non plus…..
@ Omar Yagoubi
Je n’avais pas lu ça hier soir.
J’étais passé trop vite à votre message suivant, mais c’est de votre faute aussi: vous y parlez « musique » et vous mettez un lien …il n’y avait plus qu’à cliquer, et à se régaler (bravo et merci, au passage).
Ce que vous dites au dessus m’a réveillé, et à réveillé pleins d’images d’ici, de ce côté de l’Atlantique.
Je pense à la force de travail et à l’opiniâtreté que j’ai toujours connu dans ma Bretagne. Peut-être est-ce un peu de l’héritage de Anne, reine de Bretagne, qui avait travaillé avec entêtement à tenir tête à la France et à l’Angleterre en son temps. Ma soeur ma raconté un peu de la vie de cette femme. Les sagas américaines n’ont rien à envier à cette incroyable « selfmadewoman » (même si la naissance en avait fait « quelqu’un », elle a bâti elle-même tout le reste de ce qu’elle était).
Et puis vous évoquez la Pologne, un autre pays que je connais un peu. Là aussi: force de travail, opiniâtreté, et inventivité en plus. Pas besoin de parler des heures pour se lancer dans le creusement d’un puits ou d’un étang. Huile de coude, et jugeote sont vite à la manoeuvre! Quant au matériel; machines-outils, voitures, camions, ils n’allaient pas souvent, jusqu’à un temps récent, chez le garagiste, puisque tout le monde savait réparer.
(je lis à ce propos les mots d’Ordjoun, plus bas. Et Jean-Michel, d’une certaine façon, évoquait ça aussi au dessus)
Des amis m’ont parlé de certains pays d’Afrique où ils étaient. Avec rien on fait tout, et le sens du bricolage (qui est finalement celui qui animait messieurs Edison, Ford, Renault et compagnie) est partagé par tous comme une seconde nature.
Vous parlez de l’Algérie aussi.
Il fallait remettre quelques pendules à l’heure, et vous l’avez fait. Un « coup de sang » très utile!
J’avoue ne pas trop comprendre aussi pourquoi cet exemple du gars qui construit son étang à l’aide d’un manitou aux états unis a été pris.
La semaine dernière, mon voisin en a loué un pour se fabriquer une piste de quad.
Je connais 5 personne qui en ont loué il y a des années pour se faire des étang.
Et vous n’imaginez pas le travail que ca représente de les vider, les nettoyer et les rempoissonner!
Bon ok, nos pratique lors du rempoissonnement s’apparente à du braconnage puisque nos filets faits maisons son hors normes 😀 (entre autre) Mais on se dit qu’on ne récupère que ce que l’on a relâché.
Il y a aussi des constructions de maisons et de piscines et panneau solaire par chez moi qui se font entre amis/connaissances, et c’est une autre envergure que de creuser un bête trou.
re bonsoir, et puis contre la démesure magnifique, je vous propose des mesures magnifiques. ça fait pas modeste, mais c’est une des plus belles choses que j’ai composé « le prologue de saint jean » 1’20. Il n’y a pas que la terre qui s’épuise, le Verbe aussi. Mais, même vidé de son sens, Il chante encore.
Amitiés à tous.
http://www.dailymotion.com/video/xcbhdq_prologue-de-saint-jean_music
Merci pour les mesures.
Merci.
Merci de nous rappeler que « sans musique la vie serait une erreur ».
Je recommande à chacun dans sa chacunière d’allumer du feu dans la cheminée ou de regarder la mer par la fenêtre ou de fermer les yeux en écoutant les extraits de vos oeuvres qu’on trouve sur You Tube ou Dailymotion.
Premier rock français: cela devait être en juin/juillet 56 ou 57
Edmond Taillet auteur chanteur
Titre: « Taillé dans le rock » Un délire !
Autre titre: « La tortue »
Il chanta ce rock en vedette américaine d’Henry Salvador (Le blues du dentiste)
Carrière 1 an maxi
Avant lui en début de spectacle: « Suc et Serre » (escadrille de sorcières)
Si vous voyez ce vinyle dans un grenier…..ne jettez surtout pas, je suis preneur !
Preneur aussi de copie privée en CD (usage recherche culture/société) si un fan l’a fait (mais chut) !
A propos des Etats Unis donc mon cher et tendre me signale ceci :
http://www.lepost.fr/article/2010/02/22/1953950_affaire-coupat-l-insurrection-qui-vient-best-seller-aux-etats-unis.html
Ce livre serait 34ième des commandes sur amazon
Il se passe vraiment des choses.
Est-ce du bricolage ?
J’ai connu au Canada le même état d’esprit dont on parle ici.
De Toronto jusqu’à la Gaspésie, j’ai rencontré ces gens que raconte J-P Voyer. J’aurais mille choses aussi à raconter sur ces gens qui ne doutent de rien, ne s’étonnent de rien, et pour qui rien n’est impossible (sauf de dire qu’une chose ne peut pas se faire). J’ai appris beaucoup là-bas.
Impossible n’est pas français. On disait ça quand j’étais môme. Quand le génie français dans le domaines des idées et surtout dans celui de la technologie tenait tête aux « yankees ». On n’avait pas l’esprit pionnier pourtant.
Cet esprit « pionnier » lui aussi admirable et haïssable dans le même temps. Il laisse peu de temps pour admirer le paysage avant d’en faire un chantier. Et quand il s’en rend compte, le pionnier a juste le temps de créer une « réserve » pour préserver ce qu’il reste de faune, de flore, et surtout d’autochtones (ce vieux cliché, qui comme tout les clichés raconte beaucoup de choses: « Les canadiens? Un quart de sang indiens dans les veines. Et trois quarts sur les mains. »).
Question idées, technologies, et tempérament en général je suis sûr que le moule n’est pas cassé par ici.
Nous, c’était pas l’esprit pionnier qui nous faisait avancer dans le temps. C’était un autre esprit, très français. L’esprit Coubertin.
Celui-là, on l’a toujours, bien accroché, alors …en piste!
Comme on dit dans le cyclisme, il semble qu’on se soit fait enrhumer sur une reprise de raidillon, avant la grande explication de la montée finale. Ces chacals de l’équipe « Just-Do-It » nous ont mis un éclat, nous ont fait passer par la fenêtre (peut-être même que ça a commencé au ravito, à la côte 45, quand il a fallut saisir la musette, et qu’on a pas été assez rapides. C’est ça! on se tape une fringale). Pendant qu’on astique les rivets de la selle en mordant le guidon, seulement deux lacets au dessus du grupetto qui compte les pavés en roulant sur la jante, ces danseuses montent aux balustrades en fumant la pipe! Pas grave. Faut pas qu’on bâche les gars! On va faire parler la classe! On va monter au train. Dans ces cas là, garder son calme et monter au train. Il se pourrait bien qu’on les recolle avant le sommet. Et là on va tirer la meule sous leurs nez en pointe, et dans un dernier coup de rein on mettra la chape pour aller cueillir le bouquet!
On a peut-être que de la mesure à aligner face à toutes les démesures du monde, mais au moins que cette mesure soit elle aussi …magnifique!
En tout cas, va falloir partir en chasse patate.
Merci pour ce grand moment de parler cycliste
@ Phil de Saint Naz
En chasse-patate peut-être Phil, mais la chasse peut payer.
L’équipe « Just-Do-It » a le vent de face en ce moment. Eux qui péroraient dans leur jersey, commencent à manger la laine qu’ils ont sur le dos. Aux dernières nouvelles de l’ardoisier, c’est plus la même mayonnaise à l’avant; le coup de fouet est moins souple, la socquette moins légère! On aperçoit déjà les plaques de leur voiture-suiveuse; leur médecin est au carreau à leur pomper dans le cuissard. Deux ou trois lacets encore et on les aura en point de mire.
J’te l’dis Phil, le train, on monte au train. Merci pour le relais, gars. Et heureux d’être de ton équipe.
Bon allez, je mets la flèche un instant; faut que j’aille remonter des bidons. Une bonne suée, ça donne soif!
Ce qui me fascine chez les américains, c’est leur capacité à défendre leur liberté, leur pré carré. S’ils se sentent floués par leur gouvernement, ils sont capables de prendre une arme et de tout faire péter sans rien demander à personne. En comparaison, les européens sont des veaux. Sauf peut-être les suisses, si j’en crois Mr Voyer.
Si le choses empirent, c’est de ces peuples qu’il faut espérer une réaction.
A l’extrême ouest de l’Europe, il y en a qui réapprennent à bricoler … les textes d’accords financiers :
http://www.icenews.is/index.php/2010/02/22/new-icesave-offer-%E2%80%9Cnot-acceptable%E2%80%9D/
‘Not acceptable’. Et polis en plus de ça …
Il est vrai que le gouvernement hollandais, partie prenante dans l’affaire Icesave, vient de tomber sur l’Afghanistan (le parti travailliste a claqué la porte, le 20/02). Il est donc clair que l’urgence est maintenant dans le camp hollandais, s’il souhaite avoir un accord avant le référendum du 06 mars, ou rien. Le rapport de force a changé. Entre parenthèse, c’est quand même un gouvernement de coalition ‘de gauche’ qui a porté la plainte d’ING …
L’Amérique, terre vierge! je ne sais plus où j’ai lu ça quand j’étais petit (scorpion ascendant vierge).
Ah! La mémoire des vierges….
Celle des états biens, des établis, des états munis. Nous dirons donc : l’amnésique du nord.
Cette colonie fourtout de l’empire Britannique, sa mère.
Les américains à la démesure magnifique savent aussi être
bien déconnants et néanmoins profonds :
http://www.youtube.com/watch?v=vM2FRR2up4A&feature=related
Bonjour à tous,
Pour que les Français retrouve cet état d’esprit,
Il suffit de tourner notre regard vers l’Est:
De l’Allemagne jusqu’à la Russie en passant par la Pologne!
Les champions du « Système D » en Europe.
Il devient presque URGENT de se préparer car (il me semble)
que nous entrons dans le troisième stade(politique) de l’effondrement….
(ref voir Dmitri Orlov -je n’ai plus le lien voir avec Google)
@+
Ordjoun
[bricoleur indien!]
retrouvent !
Sans oublier « The King » /
@P.JOrion
Quelqu’un de rompu aux manips informatiques pourrai t’il nous renvoyer à « Good luck charm » de presley; un grand moment du rock, via you tube/ Merci BL
Questin subsidiaire: pourrait-il le faire encore aujourd’hui? Le pourrait-il en France? Serait-il autorisé à acheter un tel véhicule, le conduire, creuser un tel trou, y mettre de l’eau, l’aleviner, et y pêcher?
Oui, sans aucun problème, ilsuffit d’avoir le terrain et ne pas barrer un cours d’eau. L’alimentation par cours d’eau est soumise à (facile)autorisation.
Si on alimente la pièce d’eau par pompage grâce à un forage, pas de problème. Il faut de l’électricité.
Bref, au moins par ici, on trouve tojours une solution pour ce genre de truc. Près de Villedieu les Poelles, il y a mêmeun copain qui en a fait une (petite base) de loisir qu’il exploite.
Salut Paul,
Dans l’est de la France, j’ai rencontré un électricien auto qui bricole des motos. A la place du moteur d’origine, il installe un moteur de motoculteur de petite cylindrée type kubota diesel (désolé pour la pub). Ce moteur tourne au ralenti, son unique fonction étant d’entraîne trois alternateus montés en parallèle. C’est l’électricité produite par le montage en question qui entraîne la roue arrière : performances, 80 km/h mesurés, 1 (un) litre de gasoil au cent kilomètres. Pas légal tout ça, bien sûr! Mais peut être que ça illustre la façon de faire « à la française ». Pas forcément aussi spectaculaire que nos amis des US, mais finalement chacun vit et crée en fonction des contraintes légales…ou de leur absence 😉
Amicalement,
Frédéric
On délire ! Là où je vis (Meuse), bien des étangs privés existent.
En face de chez moi, juste devant ma fenêtre, il y a une pelleteuse et un camion qu’un particulier a achetés en récup et retapés pour faire ses propres travaux d’auto-construction.
De mon point de vue de maçon à la retraite, ce n’est pas particulièrement judicieux (si ce n’est sur le plan didactique), au vu de la balance travail / coût: En gros, l’autarcie complète n’est pas raisonnable et si bien des choses peuvent être auto-construites, avec un gain énorme, par rapport aux autres solutions, d’autres sont à oublier.
Les citadins natifs peuvent vivre sur des mythes. Pas les bouseux natifs.
Dans le débat sur « arrêt sur image », j’ai été surpris de l’insistance avec laquelle ceux qui étaient présent sur le plateau reposaient la question « ..mais vous n’êtes pas économiste ? » sur le thème de la prédiction de la crise : c’est très évocateur d’une mentalité bien Française qui veut qu’un spécialiste des sciences humaines soit nul en math ou en eco, et inversement, voire même qu’il soit compétent uniquement dans son domaine précis.
Aux USA, on ne se serait pas attardé sur cet aspect, dans un pays où l’individu n’est jamais compartimenté, et où il n’est pas exceptionnel que des pilotes d’avions se reconvertissent dans la peinture, des avocats dans la construction d’articles de pêche, des historiens dans le secteur de la prothèse dentaire etc…Ce n’est pas qu’ils sont plus intelligent que nous, c’est surtout que nous on s’est attaché des boulets.
Je me demande si ce n’est pas lié à l’importance du statut. Toujours est il que ça nous tue à petit feu ce genre de mentalité. Le pire est bien sûr quand on cherche un emploi ou qu’on souhaite se reconvertir. Coté politique, on préfère dire que c’est un problème d’inadéquation entre la formation et le « marché » du travail, plutôt que se demander si ce ne sont pas les exigences du dit marché qui posent problème.
Notre manière de ne douter de rien, c’est raccourcir le roi, c’est la commune Paris, c’est 36, c’est la Résistance, c’est 68, c’est la Sécu, les retraites et les congés payés, …. événements dont la portée n’est pas moindre qu’un étang creusé au fond d’un jardin (d’ailleurs on commence à voir trop d’étangs de ce genre en France).
Il y a quelques années j’ai failli partir aux Amériques, et cela afin de pouvoir mieux ressusciter l’esprit de Jéronimo sous un Tipi, mais je me suis vite rétracté une petite voix me disait mais comment feras-tu demain pour ta retraite, ta santé, avoir par exemple moins de soucis et de tracas dans la vie comme par exemple avec la plupart des citoyens Européens ou en France.
Non n’y va pas, car de toutes façons les Américains ne courent qu’après les seules valeurs de l’argent ce n’est bien sur pas comme nous autres en France ou en Europe, oui pense d’abord à
ta santé, à ton équilibre. Non moi je ne veux plus du tout partir aux Amériques c’est beaucoup trop risqué et dangereux maintenant, à force de prier plus souvent le changement à plusieurs cela intervient certainement plus automatiquement dans nos vies.
Il est certain que si je devais partir aux Amériques, je me ferais davantage de soucis pour le manger et le boire, comme pour un travail ou bien comme pourrais-je m’habiller ? Ma sécurité ne vaut-elle pas plus que la vie et ma protection sociale bien plus que mon Âme ? Que nous ne soyons plus alors soumis à la grande tentation du capitalisme dans nos esprits o grand bureaucrate Européen protège et délivre-nous du mal tout de suite, sans tarder cela fait si mal.
Regardons aussi nos élites Europénnes : ils font souvent semailles et moisson, font beaucoup de réserves aux greniers et la bureaucratie les nourrit constamment les premiers aussi. Ne valent-ils donc pas plus alors que les autres ? Ce qui me fascine chez les Européens aussi c’est notre réelle capacité collective à vouloir continuellement nous laisser conduire et marquer comme du bétail.
Quand les Ames pieuses Européennes ressassent continuellement les péchés sociaux des autres ont commis en Amérique on soupçonne que le fait de ressasser continuellement les méfaits sociaux du capitalisme leur apporte plus de plaisir idéologique et d’illusion de changement que le péché de l’argent lui même n’en apporte au pécheur.
Bref vive la bureaucratie supplémentaire en Europe comme le contrôle social de plus envers l’homme sans travail comme sans argent.
La démesure dans la bêtise il y a des choses que j’ai vécu aussi en France que je ne pourrais mieux vous décrire sans y repenser avec beaucoup de douleur, mais ça il faut encore l’avoir vécu, pire même en période de crise.
@ Jérémie
Il manquait ici ce que vous dites dans votre texte. Voilà pourquoi j’ai plaisir à venir sur ce blog; pour y lire, en autre, des choses comme vous seul savez les écrire.
Pas de quartier pour Caroline (dès que la chronique est en ligne je mettrai le lien !) ou la stratégie de France Inter pour la défense d’un système qui prend l’eau de toutes parts ?
Édifiant !
Eddie Cochrane…Gene Vincent…Bill Haley and the Comets…
Merci pour ce saisissant revival » préhistorique.
C’est bien de là-bas qu’est venue « toute la musique qu’on aime »…
Si loin, si près…
Ultra-modernes et déjà des incunables…
Sur le Chronique Agora, Dan Denning a écrit quelque chose qui donne a réfléchir.
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100222-2520.html
Il dit:
« Un vrai marché libre punit l’échec financier à coups de faillites et d’insolvabilité. En ne laissant pas la crise suivre son cours naturel, les politiques monétaires et fiscales empêchent la phase de croissance d’arriver. »
Tout ça me semble exact, à première lecture, mais je tique sur le mot « naturel ». Que le marché libre soit dans l’état de nature n’a jamais fait l’objet d’aucun doute de ma part. La violence physique, la dominance, la prédation… sont également des éléments naturels. Mais c’est justement le point sensible de l’humanisme que de s’extraire de la nature.
A seconde lecture, ressort « … empêchent la phase de croissance d’arriver ». On y est. Il s’agit bien de développer une pensée orientée, basée sur des pré-construits. Contrairement à bien des thèmes actuels, je n’ai jamais pensé qu’on soit proche des limites de la planète, mais une chose échappe aux fin-du-mondistes: C’est le fait que chaque technique a un seuil qui est, simplement, « la maturité ». L’ordinateur, par exemple, est aujourd’hui, à peu près mature. Cette technologie n’a donc plus beaucoup de raisons de « croître ». Par contre, le prix d’achat d’un ordinateur, comme le marché l’indique dans les faits, a toutes les raisons de… baisser. C’est-à-dire de… décroître.
Plus que les « politiques monétaires et fiscales » (supposées), c’est la maturité, qui, heureusement, empêchera sans doute la phase de croissance d’arriver, et permettra peut-être d’échapper à ce que j’appelle « la théorie du bocal de paramécies » (« île de Pacques », si vous voulez…).
En attendant, c’est bien la dialectique « productivité / dominance sociale » qui suit « son cours naturel », sans que rien n’indique une voie de sortie politique qui serait susceptible de considérer l’accroissement de la productivité (et donc le non-emploi) comme une bénédiction et la dominance sociale comme le seul problème réel.
Ah Betov, vous tombez bien: je vous cherchais!
Je pense moi aussi que le plaisir de dominer est à la base des déconvenues de l’humanité.
Quelles sont vos propositions pour y remédier ?
– Limitations du pouvoir de nuisance par la limitation des revenus ?
– Instauration d’un revenu minimum d’existence ? (qui permet de garantir le deuxième des droits fondamentaux de l’homme selon Baudelaire: celui de s’en aller – le premier étant celui de se contredire, que j’aime tout autant 🙂 )
– Mandats politiques non renouvelables, pour éviter les dépendances et limiter le nombre de cadavres dans les placards.
– Glorification d’une certaine frugalité, initiation à d’autres buts que la possession d’une Rolex à quarante ans ?
– Remplacement des structures de dominances « pyramidales » par des structures d’échanges d’informations « horizontales » ?
Il me semble que c’est sur l’approfondissement de la conscience de chacun, ainsi que sur les moyens de réfréner nos instincts prédateurs, que peut émerger une société plus équitable.
Merci à tous de me faire partager vos idées sur ce sujet qui me semble d’une importance majeure.
Amicalementao
@ Betov :
Il me semble que ‘naturel’ renvoie plus ici non pas à l’état de ‘nature’ (et encore moins au droit naturel) mais bien à l’idée que cette décapilotade est freinée dans son cours normal, logique, dans es conséquences. C’est l’idéologie libéral ‘pure’ : le marché est une main invisible et rien ne doit interférer dans le marché, sans quoi, tout part en … vrille. C’est la position ‘classique’ des libertariens, notamment américains. A la limite, si on suit leur raisonnement, ce serait presque la faute des états d’avoir intervenu dans les affaires du marché, quand bien même celui-ci serait en pleine déconfiture car ce dernier DOIT s’auto-corriger. Qu’il y ait des millions de chômeurs ou des guerres n’est pas, en soit, une raison suffisante pour freiner le cours ‘naturel’ du marché.
Cette ‘position’, qui utilise certains des arguments d’un raisonnement libéral, est cette fois utilisée à ‘contre-effet’, pour lutter justement contre les spéculations des investisseurs sur la pierre. C’est intéressant de voir les armes utilisées par ces libéraux contre eux …
Ce n’est par contre pas la position des ultra-libéraux, qui ont reformaté justement la doctrine libérale dans les années 70 en utilisant la puissance de l’Etat pour justement ‘freiner’ les effets ‘négatifs’ pour les investisseurs et les spéculateurs, en évitant que des effets ‘correctifs’ ne viennent poursuivre la marche ‘naturelle’ de ce marché. Ce qui a donné la socialisation des pertes et la privatisation des bénéfices … Si nos gouvernants étaient réellement libéraux au sens classique du terme, certains auraient ‘pris chaud’ (mais nous avec aussi veugra).
C’est aussi la position de certains, quant au marché de l’immobilier en France, qui déplorent que l’Etat soit intervenu pour freiner la chûte des prix de l’immobilier, en faisant la promotion notamment de la loi Scellier et en renouvellant les aides à l’individu (y compris à l’investisseur) :
http://www.lesechos.fr/info/analyses/020354131479-laissons-les-prix%20-immobiliers-s-effondrer.htm
C’est clair, la loi Scellier est un abus qui nuit gravement à la santé de nos finances (de contribuables) et qui profite uniquement ‘aux investisseurs’, provoquant une rétraction de l’offre adaptée aux véritables besoins de logement en France, à savoir le logement social.
Bref, une privatisation des profits et une sociabilisation des pertes.
Car le logement et l’accession à la propriété est véritablement la pierre d’achoppement des inégalités dans le patrimoine possédé par les français, bien plus que l’épargne, étant donné les prix délirants de l’immobilier (hors rentiers de la rente financière). Les exonérations fiscales sur la transmission du patrimoine votée par Sarkozy n’a fait qu’accélérer ce processus, qui profite essentiellement à ceux qui possèdent un patrimoine (en France, moins de 50% des français sont propriétaires d’un bien immobilier ou foncier) et surtout à ceux qui ont un GROS patrimoine, contrairement à ce que l’on croit (bouclier fiscal).
Du moins, de ceux qui ont ‘la chance’ de posséder quoique ce soit …
Cordialement.
@Zébu. Je comprend ça à peu près comme toi, à ceci près que je ne penser pas qu’on puisse parler « d’idéologie libérale ». Que ça nous plaise ou non, la prédation des requins, des tigres, ou des financiers, sont dans la nature. Parler d’idéologie libérale, ce serait comme parler de « politique de droite ». L’expression même est un non-sens, puisque faire de la politique, c’est définir dans quel monde nous voulons vivre. Emmanuel Todd disait, récemment, que la politique de Sarkozy, c’est la politique du vide (ou le vide politique). Une évidence. Détruire les acquis sociaux, libérer la prédation patronale et financière, détruire l’industrie, etc… ne peut en aucun cas constituer une politique et encore moins une idéologie.
@taotaquin. Vu la M**** dans laquelle on est, peut-être faudrait-il se limiter à un seul mot pour commencer: Limiter.
Pas limiter ceci ou cela, mais limiter… tout. Salaires, bien sûr, mais d’abord plafonner les fortunes personnelles, les marges bénéficiaires… tout ce qui met un individu en position de nuire à autrui, de la même façon qu’on interdit à un particulier de circuler armé, pour la même raison.
(Désolé pour le retard à l’allumage…).
Bon, je déploie mon parapluie en titane enrichi et j’émets des doutes.
La puissance liée à l’absence de doutes, voilà ce qui nous a conduit là où nous sommes.
Si tous les terriens s’étaient développés en même temps et avec le même caterpillar à étangs, le monde serait tout à fait détruit.
L’amérique du nord a vitrifié son environnement naturel (un garage, une maison, une allée de graviers) tout en développant quelques espaces « protégés » avec wagons à touristes et sentiers de promenades balisés (au niveau mondial, nous avançons aussi, tout sera agencé méthodiquement mais nous pourrons encore admirer quelques animaux « sauvages » dans des réserves ressemblant à cette arche dont le nom m’échappe, et qui contenait chaque spécimen d’espèce animale en nombre égal).
Un musée, ou un cimetière, voilà ce qu’est devenue l’amérique du nord, et notre bonne vieille europe est engluée elle aussi.
La puissance alliée à l’absence de doutes construit pour l’instant en amérique du nord des usines à viandes dans lesquelles l’horreur est consommée (.)
En résumé, j’ai une préférence pour ceux qui doutent et j’émets des doutes envers ceux qui admirent la « démesure magnifique ».
Vous allez me répondre: Artaud, Fellini, Baudelaire, etc. Nous sommes d’accord.
Par ailleurs je me rends bien compte que tout est lié, et que pour cette raison tout sera poussé jusqu’au bout…
C’est par nature… humain… même trop, …
… peut-être…
Amicalementao
@ taotaquin
pardon collègue, je ne fais que passer. J’avais un message à faire passer à Phil, qui usine du braquet sur la pente un peu plus haut. Tu permets? Merci tao.
@ Phil de Saint Naz
Hé! Phil! En remontant les bidons de l’arrière, je viens de croiser taotaquin à la manoeuvre.
Lis donc un peu ce qu’il écrit.
C’est pas un gros relais de forgeron ça! Belle équipe qu’on fait ici. On est pas des tricoteuses, je te le dis!
@Jean-Luc
Dans un peloton pareil, j’ai pas honte d’être un suceur de roue!
@ Phil de Saint Naz (désolé tao, mais là y a urgence, y a un des gars qui est en train de bâcher)
Un suceur de roue mon Phil?! ça va pas non?
C’est pas parce qu’il t’es arrivé d’être pris dans une bordure, une fois ou deux, sur le plat en plein vent, que t’es un livreur de pizza!
Je t’ai déjà vu tenir tête aux cadors dans les « classiques » de début de saison (ah! les « Jorion-San-Rémo », les « Liège-Leclerc-Liège », ça c’est des courses!). On est peut-être pas des épées, des mobylettes, des TGV, on a pas la pancarte dans le dos tous les deux, mais ça nous empêche pas d’avoir les chaussettes en titane quand il faut!
Tiens, rien que ton blase, ça signe son homme. Là je suis sérieux, franc comme le Tourmalet. Ton pseudo m’fais penser à un autre bon grimpeur: Nabe, Marc-Edouard. En voilà un qui a pas besoin qu’on lui tamponne un bon de sortie pour attaquer les cols! Tu savais que le fils Zanini avait choisi son nom parce qu’à l’école ces copains l’appelaient « nabot », rapport à sa taille? Reprendre le nom pour signer des victoires; c’est pas beau ça?!
Allez viens, on continue (tu veux un bidon?). T’as vu les « Just-Do-It »? On se rapproche, velours velours. Gardons-les au bout de la laisse. On pourra bientôt lire la petite étiquette collée en bas de leurs maillots à paillettes: « Pur synthétique. Laver à froid. Made in China ».
Et j’ajoute pour Piotr (que je trouve concis, drôle et pertinent) que les américains auraient dû s’inspirer de cette sentence amérindienne pour se développer: « Sois sage et sauvage ».
Plutôt que de réduire à néant un peuple qui était autrement créatif, capable lui de pêcher dans des lacs existants plutôt que d’en creuser d’autres au Caterpillar…
Bonjour Tao Taquin,
Oui … Au « sois sage et en harmonie avec ce qui t’a été donné » (la nature en fait partie …)
Le refoulé des conquérants du nouveau monde .. c’est là que ça se passe …
Les refoulés du monde civilisé du 18ème siècle … partis faire fortune … pour racheter leur dettes envers une société qui les avait rejetés … les hors la loi du vieux continent … devenus les héros de la grande guerre … de vieux comptes à régler … une dette qui n’en finit plus … à quand le pardon … de qui et de quoi ?
En attendant ça se bat … ça se de-honte-au-logique … ça se mesure et ça se compare … quantitativement surtout …
Bonjour Paul*
vous êtes bien Paul, l’ancien Paul devenu Paul* ?
Celui qui nous invite prochainement sur son blog dédié aux vieux chinois ?
Quoiqu’il en soit, je vous rejoins sur le quantitatif.
Depuis tout ce temps ! Et comme il roule plus vite!, et comme elle est plus puissante!, … « un avion pour deux, et nous serons heureux ! »
En fin de compte, nous sommes de plus en plus nombreux à nous demander si nous ne faisons pas fausse route…
Ce serait peut-être l’amorce d’une bonne nouvelle, que de s’asseoir et réfléchir à quoi faire plutôt que foncer tête baissée.
Anecdote vécue:
Une institutrice nerveuse conduit un groupe d’enfants dans les couloirs d’un musée. A l’un d’entre eux qui s’attarde sur un objet, elle dit cette réplique: « Allons Cédric, avancez, avancez! Qu’est ce que ça veut dire « avancer » ? Avancer, c’est marcher sans regarder! »
Amicalementakin Paul
Que d’opinions!
Bonjour,
est-ce que dans cet état d’esprit « pionnier » il n’y aurait pas un élément dont on ne parle pas mais qui me parait important : je veux dire l’espace, la disponibilité de l’espace, la faible densité de population…? cette disponibilité de l’espace étant couplée à une énorme disponibilité de machinisme surpuissant.
Je pense à ça parce que ces histoires de bricoleur me fait penser à se qui se passe aujourd’hui dans les campagnes françaises, largement désertifiées, les agriculteurs restant se retrouvent à la fois riches en revenus ( si, si…), en espace et en temps, mais surtout suréquipés en machinisme surdimensionné. Je pense la même chose des artisans ruraux notamment dans le secteur du batiment.
Cette histoire de creusement d’étangs de pêche on la vit dans chaque communes rurales, sous pretexte de micro centrale électrique, de barrage collinaires et autres, des débauches de tracto pelle permettent de faire mumuse dans des espaces vides d’habitants (jeunes) ou presque.
Je suis un petit peu étonné ceci dit de trouver ce genre d’apologie ici…je ne comprends l’objectif si il y en a un…
A propos de la démesure et de ce qu’elle nous raconte, particulièrement sur la vie en Amérique, vous devez impérativement lire ce recueil de nouvelles de CHUCK PALAHNIUK, « Le festival de la couille et autres histoires vraies » collection « folio » paru chez DENOÊL.
Le titre français correspond à la première nouvelle, « Testy Festy », plutôt leste, on s’en doute, et sans intérêt. Il faut dire qu’en matière pornographique, l’actualité financière nous comble déjà au delà du raisonnable.
Les autre nouvelles, méritent largement le détour: elles mettent en scène des bâtisseurs de châteaux médiévaux, des « tarés fracassés par la vie » qui se livrent fraternellement des combats de lutte gréco-romaine, des affrontements de moissonneuses batteuses, au milieu de nulle part, dans des déluges de collisions et de tôles tordues…
Comme la première elles concernent des personnages et des histoires réelles. Le vrai n’étant pas, encore une fois, toujours vraisemblable.
Le fil commun à toutes ces histoires est celui de solitaires qui se rapprochent d’autres solitaires, sous la pression inconsciente d’une humanité qui les relie entre eux.
D’une certaine façon, comme l’écrit l’auteur, c’est l’exact contraire du rêve américain.
Paul, quand vous parlez du » train-train minable » qui nous englue , je ne vous suis, par contre, absolument pas.
J’en connais en France et en Europe des bâtisseurs de maisons aux architectures épurées, d’autres qui restaurent des locomotives à vapeur, d’autres encore qui construisent des thoniers ou font revivre des 12 mètres carrés du Havre en les extirpant des vasières dans lesquels ils s’enfouissaient.
Rien de minable, rien de train-train dans cet inventaire.
Sauf bien sûr, je vous l’accorde, pour les locomotives à vapeur.
@ Christophe de Bordeaux
Vous mettez là le doigt sur la chose essentielle !
Avons-nous l’AUTORISATION en France de faire les choses ?
Dans un livre « arrêtez d’emmerder les français » Thierry Desjardins était parti en guerre contre le fatras de lois, ordonnances, circulaires et autres décrets qui limitent notablement notre capacité à trouver les moyens de nous en sortir.
L’exemple de frédéric et de son bricoleur de motos est typique : « est-ce bien légal tout çà ? »
On se demande tout d’un coup si pour respirer nous n’avons pas oublié de solliciter une autorisation à l’organisme compétent !
Mes dames, messieurs,
La Grèce n’est pas la seule à « maquiller » sa dette
Source: http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/02/19/la-grece-n-est-pas-la-seule-a-maquiller-sa-dette_1308455_3234.html
A ce niveau là, se n’est plus un complot, une arnaque…, mais une complicité.
Il n’y aura pas de changement dans la douceur, il n’ en résultera inévitablement qu’une révolte.
Avec tout le respecté que je vous doit Mr. Jorion, vos propositions resteront lettre morte.
Pour la simple raison du rapport de force/puissance de tout cette puissante financier.
Bonne chance et courage a toutis.
No pasara
« To and fro in shadow from inner to outer shadow. » « Aller et venir dans l’ombre, de l’ombre du dedans au dehors. » (Beckett, Neither). « Personne n’a de demeure fixe ; nous habitons dans les bois sacrés opaques. » Virgile dans L’Énéide (VI, 673). Sorte d’empirisme sensitif, indifférence à l’origine, attention portée au plus près. Latence de la mémoire. 100 fois + 100 fois -, mais toujours ce rien natif, écoutez Morton Feldman, Le voyage ? la vitesse, le moment et la durée, la première fois, l’énergie, la beauté… c’est la traversée, ni début ni fin, ouvrir laver yeux et oreilles: http://vimeo.com/2576782
« L’une de mes histoires préférées est celle d’un jeune homme qui va voir un maître Zen ; il doit rester auprès de lui sept ans, je crois. Le maître Zen lui donne un balai et, pendant sept ans, on lui dit de balayer la maison. Il balaye donc la maison ; il est là, à un endroit, et le maître est à un autre endroit avec un sabre. Le gars est là avec son balai et le maître arrive par derrière en poussant un cri perçant, en hurlant, et le jeune homme soulève son balai. Après un certain temps, le jeune homme écoute et il entend le maître se déplacer là-bas ; il se retourne alors et attend. Ou bien, il le laisse passer et se tient dans un coin ; la faculté de se mettre à l’écoute lui vient lentement. Il s’en imprègne, vous voyez. Il passe ainsi maître dans toutes les nuances de l’écoute, de la préparation et du positionnement naturel du corps, et au bout des sept années, il monte en grade. On lui reprend son balai et on lui remet un sabre », racontait Morton Feldman (in « The future of local music »). le balai peut-être le maître, et le sabre n’en pas avoir.
A mon sens, la ‘démesure’ américaine n’est qu’un point de vue européen.
Nous vivons depuis des siècles dans des espaces ‘étroits’ tant du point de vue des langues, de la géographie, des coutumes, des lois, de l’histoire, etc ; je veux dire par là que notre horizon mental et physique est compartimenté par des obstacles proches et récalcitrants, ce qui nous oblige depuis longtemps à tenir compte de l’existence de l’étrange étranger, pour trouver un compromis de cohabitation ou pour le dominer ou l’exterminer.
Cette inconscient collectif se retrouve au niveau individuel, avec une tension séculaire entre l’horizon communautaire, «Bien que chacun de nous soit une personne séparée des autres et dont, par conséquent, les intérêts sont en quelque façon distinctes de ceux du reste du monde, on doit toujours penser qu’on ne saurait substituer seul et qu’on est, en effet, l’une des parties de l’univers, et plus particulièrement encore, l’une des parties de cette terre, l’une des parties de cet Etat, de cette Société, de cette famille à laquelle on est joint par sa demeure, par son serment, par sa naissance. Il faut toujours préférer les intérêts du tout dont est partie, à ceux de sa personne en particulier.» (Descartes 1645, Correspondances),
et l’horizon nucléaire, «Face à l’état autoritaire, face à la société avilissante, un certain libéralisme, anarchique et libertaire, au nom de l’individu et de ses droits, continue sa carrière occidentale.» (Braudel, Grammaire des civilisations 1993, 450). Tout bien pesé, l’horizon communautaire domine en Europe.
La colonisation européenne en Amérique a amené avec elle cette tension mais en renversant largement le rapport de force. C’est la vitalité nucléaire qui est dominante. La vision américaine s’est construite dés l’origine sur la notion d’espace sans limite physique et mentale.
Cette idée est tout à fait intuitive et ne s’appuie sur aucune expérience personnelle ou démonstration scientifique. Voyageur immobile, je me fonde uniquement sur des lectures ou des conversations avec des parents proches de nationalité américaine.
Ceci posé, quel comportement basique induit cette croyance dans un espace sans limite ? Elle se traduit par la croyance qu’il y a toujours un territoire vierge au-delà de l’horizon qui permet de créer un paradis personnel à partir de zéro avec le minimum de contraintes sociales quand l’espace actuellement occupé est épuisé, saturé (pollution, économie, démographie ou toute autre raison). Ce que synthétise le slogan ‘go west young man’.
Mais ce slogan est à l’origine d’une confusion. L’histoire hagiographique américaine a fondé comme archétype le pionnier qui défriche les terres vierges. J’ai tendance à penser que c’est un contresens et que l’archétype américain c’est le nomade, ce qui est très différent quant à l’état d’esprit.
Le pionnier soumet la nature vierge pour recréer, dans une nature ‘civilisée’, une excroissance de la société sédentaire dont il s’est expulsé. Son objectif est de transformer la nature pour en faire un objet de rente pérenne, par l’exploitation directe ou par l’exercice du droit de propriété. Son horizon est borné par la mise en valeur de l’espace qu’il occupe. Sa vocation est de se sédentariser.
Le nomade pour sa part est un prédateur plus ou moins sophistiqué de l’espace local, qui consomme ses ressources jusqu’à ce qu’elles soient épuisées, puis s’en va un peu plus loin recommencer ses prélèvements. Et si au cours de ses pérégrinations il repasse au même endroit, si la nature n’a pas naturellement reconstitué ses ressources, il hausse les épaules avec fatalité et repart ailleurs. Tant que l’espace et les ressources disponibles n’exercent pas de contrainte sur lui en se raréfiant, il n’a aucune raison de changer ses pratiques. Voilà pourquoi je ne vois pas de démesure dans le comportement américain mais l’expression de la croyance qu’il n’y a pas de limite à l’optimisme et à la vitalité.
Depuis trois siècles, par l’heureuse combinaison de son commerce, de sa finance et de ses armes, l’Amérique a pu vivre en nomade sans se poser la question de la finitude de l’espace. Elle a commencé par un espace ‘infini’, le continent américain, puis comme l’Angleterre en son temps, elle a étendu ses prélèvements à d’autres espaces ‘infinis’, le reste du monde. Mais en passant au stade supérieur, l’Amérique se trouve en ce début de XXIe siècle confrontée à une situation inattendue pour sa mentalité, qui est la finitude du monde et la limite des ressources consommables.
N’étant pas plus bêtes que nous, les américains s’adapteront ; ce sera peut-être un peu plus compliqué que pour nous européens qui avons, si on peut dire, l’habitude depuis longtemps de vivre sous forte contrainte dans nos espaces ‘étroits’.
Toutefois je ne pense pas qu’ils abandonneront cette mentalité nomade parce que, même en se repliant sur eux-mêmes, ils bénéficient d’un territoire immense et relativement vide rapporté à sa population. Vu à ras de terre, l’espace physique américain reste encore ‘infini’.
Bonjour,
vous me paraissez oublier le véritable « nomade » de l’affaire, l’indien…Pas vraiment nomade en fait puisque l’indien que rencontrent les premiers colons est tout simplement… agriculteur, particulièrement à l’est.
Le nomade est un suiveur de troupeaux, son espace n’est pas infini même s’il vit le plus souvent dans de grands paturages naturels temporaires, et surtout ses itinéraires sont les mêmes infininiment et sans cesse recommencés (transhumances).
Le nomadisme est un élevage, il ne se produit que lorsqu’il y a des animaux domesticables et ce n’est pas le cas en Amérique du Nord, on ne connait pas d’élevage de grands animaux chez les indiens. Tout les animaux d’élevage seront importés d’europe, le premier nomade américains sera donc…le Cow Boy.
Mais pour qu’apparaisse le cow boy et le colon européen ( la nomadisme transhumant ne va pas sans agriculture) il faudra débarrasser le paysage de l’agriculteur pré-colombien. C’est la grande affaire de l’Amérique blanche, son péché originel.
C’est la grande affaire de tous les colons, il en sera de même en Algérie après la conquête française, il faudra débarrasser la campagne de son fellah qui y est bel est bien présent, il sera spolié et relégué dans le djebel. Pour le plus grand bien du dynamisme pied-noir, qui est une réalité en bien des points similaire à mon avis.
bonjour Krym,
vous avez raison pour cet aspect là.
J’ai utilisé le terme de nomade alors que j’aurai pû aussi utiliser le terme chasseur-cueilleur, l’idée étant d’opposer les mentalités simplifiées qu’on associe spontanément au sédentaire et au nomade.
Je me suis situé principalement sur le terrain des mentalités, qui sont bien plus persistantes que les comportements quand la pression du milieu oblige à s’adapter.
Bonjour à tous.
Des produits pour pauvres: je connais,par nécessité, ce sont des produits d’excellente qualité et durables! Ne pas lésiner là dessus!
Tiens! c’est en conjonction avec la nécessité du « développement » durable! Le tout à jeter pas cher est une façon d’appauvrir les gens en transférant au plus vite l’argent vers les actionnaires: on aboutit à des millions de tonnes de déchets polluants ingérables et à 400 familles ayant gagné 185 milliards de dollars en 2007….
Il m’est arrivé de gagner de l’argent, de monter des entreprises, de me planter, de presque mourir de faim, de remonter …. ici, dans mon pays, la France avec ses qualités et ses défauts. C’est bien mon nom que j’utilise ici. j’ai de vieilles racines ici et des lignées d’ailleurs…. tous des pionniers, ici ou ailleurs!
C’est l’assistance à outrance qui tue lentement l’esprit d’entreprise: cette volonté permanente de vous épargner tout risque qui est le propre de l’administration qui agit comme une mère castratrice,douce tyrannie, mère poule qui empêche son enfant de se développer en le surprotégeant.
Mohammed Ali était un boxeur surdoué, il n’est devenu un grand champion que lorsqu’il a tenu, enduré et vaincu face à Georges Frazier.
Il faut se planter et en assumer les conséquences pour pouvoir grandir!
Pour Omar: vous avez raison: prendre un caterpillar pour creuser son étang c’est de l’enflure de l’ego; la manière juste c’est avec sa pelle, son coeur et les amis…. L’humain n’est pas une machine et il ne devrait donc pas s’apprécier en termes de rendement ou d’efficacité ou de coût!
Les facteurs des vitraux des cathédrales ne se situaient pas dans ce référentiel, c’est pourtant leur oeuvre que des millions de gens admirent encore chaque jour. Ou la mosquée bleue, ou les temples shinto….
Bo Diddley, Vincent, Cochrane , oui … il y a aussi Bach, Mozart, les gamelans de bali, le shaku hachi, Salif Keita et tant d’autres, partout sur notre petite orange bleue…
Cordialement.
Nos grands-parents et arrière-grands-parents ne connaissaient pas encore le trop, la consommation. Quand on ne peut acheter, on imagine, on invente, on devient créatif. De la confection des bas à la construction des maisons, tout était autrefois synonyme d’art populaire, de beauté, d’identité. Il suffit de visiter un musée d’ethnologie pour se rendre compte de la perte de sens, de beauté et de culture intervenue dans nos sociétés.
Le » do-it-yourself » est une incitation à la créativité. Faire soi-même est un jeu créatif. C’est satisfaire son imagination et s’entourer d’objets ayant une valeur sentimentale, liée à un souvenir. Faire soi-même, c’est donner à l’objet une dimension personnelle, un peu de soi. Le produit de consommation est anonyme ; c’est une masse sans identité. Un objet qu’on a fait soi-même est un objet individuel, qu’on connaît bien et qui nous est familier ; c’est une trace de vie, porteuse de beauté et d’intimité.
Gottfried Honegger
Ma remarque à trois « cents » sur le mythe de l’Amérique.
Ne pas oublier que si beaucoup de choses sont possibles dans ce pays de cocagne c’est entre autre par l’autonomie énergétique pétrolière totale qu’ils ont connu jusqu’au début des années 70 (le premier pic pétrolier remarquable dans l’histoire du pétrole, décrit quelques années plus tôt par un certain Hubbert…). Autonomie qu’ils ont ensuite organisée en brisant unilatéralement les accords de Bretton Woods (parité Or/Dollar) en 1971, ce qui leur à permis de vivre à crédit sur le dos de la planète entière à moindre frais… pour eux. Alors dans ces conditions (plus celles décrites plus haut concernant le peu de cas fait durant les trois siècles précédents des « natives » chassés de leurs terres ou tout simplement massacrés), il est facile d’être un « bricoleur » au bulldozer et à la dynamite sur 500 ha !
Comme l’écrivent certains (Howard Kunstler – La fin du Pétrole) le nouveau choc pétrolier qui s’annonce risque d’être un tantinet difficile à passer pour ces « bricoleurs » énergivores.
(Je m’avance beaucoup en liant le pic pétrolier étasunien, Nixon et le désengagement des accords de Bretton Woods et peut-être la crise pétrolière qui suivit… mais qui sait ?)
Cher Paul et chers tous, voici deux vidéos incroyables par deux groupes américains qui ont poussé la démesure magnifique du rock ‘n’ roll jusque dans ses derniers retranchements :
The Stooges, en 1970 au Cincinnati Pop Festival. C’est la célèbre séquence dans laquelle Iggy Pop marche sur la foule et balance du beurre de cacahuète alentours. Ce n’est pas pour rien qu’il a été surnommé le grand-père du punk :
http://www.dailymotion.com/video/x1fj6c_iggy-pop-the-stooges_music
The Cramps ensuite, et leur horror rock, mélange de rockabilly, de punk et d’une imagerie inspirée par les films d’horreur à petit budget des années 50. Ces images datent de 1981 si ma mémoire est bonne. Le chanteur avaleur de micros, Lux Interior, s’est malheureusement éteint l’an dernier. La guitariste à crinière rousse, Ivy Rorschach, était sa partenaire à la ville comme à la scène :
http://www.dailymotion.com/video/x50cl3_the-cramps-tear-it-up_music
Je vous conseille vivement ces vidéos, je trouve qu’elles illustrent bien mieux votre titre que le pauvre Bill Haley. Merci pour Eddie Cochran et Gene Vincent. Long live rock ‘n’ roll!
Je précise que je respecte Bill Haley pour son apport historique au rock ‘n’ roll, mais il n’a jamais fait dans la démesure.
Cette dernière s’est exprimée de façon beaucoup plus convaincante dans les œuvres de Little Richard, Jerry Lee Lewis, Gene Vincent, Eddie Cochran ou chez le tristement méconnu Hasil Adkins.
Hello sweet candy,
mais bien sûr! la démesure Rock viendra après les années 50!
Et la démesure black ? Les Isaac Hayes, Jimmy Hendrix, le funk ? Le Hard, Heavy tout ça je connais moins, c’est peut-être plus international qu’américain, non?
La démesure black… Magnifique elle aussi. Plus encore. On oublie trop souvent que le rock et tous ses dérivés, toute cette musique dominée de façon écrasante par des petits blancs en pleine rupture sociale, est issue de la musique noire.
Presque tous les courants majeurs de la musique populaire du XXe siècle et au-delà proviennent des ghettos noirs américains : jazz, blues, rhythm ‘n’ blues, rock, soul, funk, hip-hop, house, techno, j’en passe…
L’histoire des musiques populaires depuis les années 1950 est passionnante à suivre : elle raconte l’irruption de la transe africaine dans la culture occidentale, tout comme Picasso et les expressionnistes avaient imposé l’incroyable expressivité de l’art africain dans la peinture. Même les compositeurs minimaliste (Terry Riley, Steve Reich,…) se sont inspirés de l’Afrique pour lancer un coup de pied salutaire dans la fourmilière élitiste de la musique contemporaine perdue dans le sérialisme.
Voir les choses sous cet angle relativise très fortement l’apport culturel de l’Amérique, en vérité. L’Amérique a imposé cette démesure musicale au monde entier par la force de son hégémonie économique et de son industrie de la communication, mais tout ce que j’admire le plus dans cette culture provient, de manière plus ou moins détournée, de l’Afrique.
Aucun empire n’a fait dans la démesure. Mieux que les lions massacrés dans le colisée, on écoute du rock’n roll parce qu’ils ont gagné la guerre avec la bombe A. Sinon nous aurions des chansons en allemand sans une note de blues jouées à la radio, et l’opéra Japonais à la télévision.
@ Bertrand
Pas loin de vous rejoindre (toujours ce problème de curseur; où placer la mesure?).
L’Empire s’est-il installé avec quelques chewing-gums, des paquets de cigarettes et des disques de jazz? A la libération, les fourriers en donnaient aux GI’s à foison. Tellement, que les disques de jazz déformaient leurs paquetage et que les cigarettes collaient avec les chewing-gums! Alors les pioupious de l’oncle Sam refilaient tout ça à la population.
Mes parents, paysans bretons du bout du Finistère, m’ont parlé des chewing-gums et des cigarettes Camel. Pour les disques de jazz, ils n’en ont pas vu la queue d’un, mais il paraît que les rondelles de vinyle, en quantité industrielle, ont fini par se retrouver sur le marché, revendues dans toutes les officines de musique et les bazars.
Ce que quelqu’un a appelé « l’accompagnement musical du capitalisme » pouvait commencer…
Le rock a suivi tout de suite derrière, avec cette fois-ci les « juke box » pour servir de distributeur (le Général avait mis les GI’s à la porte -« OTAN, suspend ton vol »). Il fallait un « fond sonore », un peu plus viril que le jazz, pour entraîner les populations à s’enivrer, à se saouler de consommation.
Le phénomène du groupe, de la bande en rupture de société, est arrivée en même temps (« West Side Story » et les blousons noirs). Le nouveau capitalisme savait inconsciemment que pour avancer, il faudrait détruire l’ancienne société morale. La moralité risquait de faire capoter le projet; les blousons noirs, les « djeun’s » allaient faire le boulot.
Dans ces anciennes valeurs morales qui structuraient les sociétés du capitalisme industriel « à la papa » (que le capitalisme financier a-moral se devait de renverser), il y avait le rapport ancestral homme-femme. La différence des sexes. Le pantalon « Jean », revenu des USA après une lointaine naissance nîmoise, allait faire la première partie du travail (pour la deuxième partie, c’est long à expliquer sans être politiquement incorrect).
L’histoire de l’installation du capitalisme financier « libéral-libertaire » est passionnante à étudier. De nombreux sociologues, historiens et philosophes se sont penchés sur le sujet. Tous observent que cette histoire, en forme d’arbre généalogique, arrive à des observations qui rendent beaucoup plus lisible notre époque. Des surprises se font jour et, partant, des réponses arrivent à nos questions hallucinées d’aujourd’hui.
Parmi ces « surprises » il y a bien sûr la découverte pour certains que c’est bien la « philosophie des Lumières » qui a été le moteur de ce qui s’est passé.
Une autre surprise est de suivre les errances de la branche « libertaire » du capitalisme. Notamment son passage à « gauche » au début du XXe siècle, et son retour à « droite » au début des années 80′ (« Vive la crise » en 1984, quand Alain Minc, Serge July, Laurent Joffrin et Yves Montand nous expliquaient, prenant notamment la réussite de Philippe de Villiers en exemple, qu’il faudrait à présent « moins d’état » pour des lendemains radieux).
Et puis la moindre des surprises n’est pas de s’apercevoir que Nicolas Sarkozy, en tant que fils adoptif des GI’s du début, est le prototype-même du soixante-huitard (« jouissons sans entraves », « le bonheur est une idée neuve », « changer la vie, donc son mode d’emploi », « à bas le réalisme socialiste; vive le surréalisme », etc.) et qu’un de ses plus proches « frères » se nomme Daniel Cohn-Bendit.
De là à y trouver les raisons pour lesquelles Nicolas Sarkozy tenait tant à combattre la « pensée 68′, …de là à y trouver l’explication de la haine irrationnelle que génère notre président chez cette « gauche » libérale-libertaire, cette « gauche » liturgique a-moralisante dont le bulletin paroissial se nomme Libération, …il n’y a qu’un ou deux pas, que seul un bon psychanalyste pourra franchir.
(Le rideau se lève)
SGANARELLE: Est-ce là la malade?
GERONTE: Oui, je n’ai qu’une fille, et c’est là sa maladie: elle est devenue muette.
SGANARELLE: Dites-moi un peu, ce mal l’oppresse-t-il beaucoup?
GERONTE: Oui, monsieur.
SGANARELLE: Sent-elle de grandes douleurs?
GERONTE: Fort grandes.
SGANARELLE: Va-t-elle où vous savez?
GERONTE: Oui.
SGANARELLE: Copieusement?
GERONTE: Je n’entends rien à cela.
SGANARELLE: (se tournant vers la malade) Donnez-moi votre bras. Voilà un pouls qui marque que votre fille est muette.
GERONTE: Fort bien; mais la cause, s’il vous plaît, qui fait qu’elle a perdu la parole?
SGANARELLE: L’histoire du capitalisme libéral-libertaire.
GERONTE: Pardon? Mais encore…
SGANARELLE: Votre fille ne sait plus comment voter à gauche. Voilà justement ce qui fait que votre fille est muette.
(d’après « Le médecin malgré lui ». Merci à Molière)
la vidéo de Cochran, c’est l’histoire du loup dans la bergerie, n’est-il pas ?