Billet invité
A mesure que l’on avance dans la crise financière en cours, il devient de plus en plus évident que celle-ci masque de plus en plus mal un autre type de crise : une crise du sens que les hommes donnent à la représentation qu’ils se font de ce monde. Pierre-Yves D. et Jean-Pierre Pagé, sans compter évidemment l’hôte de ce blog et François Leclerc ont déjà interrogé cette crise paradigmatique.
L’épuisement des hommes, des concepts et des environnements y apparaît en filigrane de manière rédhibitoire. Simultanément, l’urgence et la nécessité d’un nouvel ‘astrolabe’ pour effectuer des observations universelles mais aussi d’un ‘sextant’ pour faire le point hors de vue d’une terre en plein brouillard y sont sans cesse rappelées. Car la navigation humaine se pratiquant à l’ouïe, aux sons des chutes répétées que pratique de manière assidue et croissante le capitalisme financier, le risque que celle-ci ne s’échoue sur des bancs de crises, pour au mieux s’y amarrer, semble de jour en jour croissant.
La Révolution étant la chose la mieux partagée tant qu’elle n’a pas commencé, on convoque de toutes parts des processus qui permettraient enfin de sortir du bourbier que l’on constate, tant les similitudes se prêtent parfois à des analogies historiques : ‘1788’ est un item qui commence à ressortir de plus en plus fréquemment dans les moteurs de recherche sur internet (31 500 000 occurrences sur Google, contre 35 800 000 pour ‘1789’).
Mais d’autres révolutions ont aussi été évoquées comme référentiel d’analyse. La ‘révolution industrielle’ marqua elle aussi une profonde césure entre un ‘monde d’avant’ et un ‘monde d’après’, bien que ces deux mondes coexistèrent encore longtemps. Cette révolution là provoqua de vives contestations, parfois jusqu’à l’insurrection armée, comme avec le mouvement luddiste en Angleterre, en 1811-1812 et jusqu’à la fin des années 1830, dans le secteur du tissage artisanal, qui subit de plein fouet les premières politiques de libéralisme économique. Des fabriques ‘industrielles’ furent ainsi détruites mais le mouvement fut rapidement réprimé par le gouvernement anglais, autant inquiet de ce type de mouvement que de la lutte contre Napoléon.
En France, des émeutes contre l’introduction des nouveaux métiers à tisser furent aussi réprimées dans le sang à Vienne en 1819. La révolte des Canuts à Lyon en 1831 quant à elle concerna les salaires et non les outils de production mais la loi Le Chapelier (1791) fut invoquée par les fabricants pour dénier le droit à l’Etat de s’immiscer dans le monde du travail, rappelant ainsi aux ouvriers 40 ans après que la Révolution française était bien une révolution libérale, notamment économique, dont les ‘héritiers’ comptaient bien faire valoir leurs nouveaux ‘droits’, y compris par les armes.
Dans tous ces cas, la liberté économique et son pendant idéologique, le libéralisme économique, surgirent dans ‘l’Ancien monde’, s’appuyant sur les processus que la révolution industrielle avait mis en œuvre pour asseoir sa domination pour plus d’un siècle. Le paradigme de la mécanisation ‘engendra’ par la suite et bien plus tard une modélisation ‘scientifique’ avec le fordisme et le taylorisme. La création d’une société de consommation de masse puis d’un capitalisme financier ‘globalisé’ finalisèrent le processus engagé plus de deux siècles auparavant, en poussant l’exploitation jusqu’au point maximal où elle pouvait l’être mais devant faire face aujourd’hui aux conséquences de cette même exploitation à outrance : finitude environnementale (notamment des énergies nécessaires à la mécanisation), exploitation maximale des consommateurs (sans tenir compte de la nécessité de préserver un pouvoir d’achat suffisant à la consommation), autonomisation de la finance sur la production (la finance ayant été pourtant vitale à la croissance de la mécanisation). C’est donc la fin de la mécanisation comme paradigme, sans toutefois qu’advienne pour ‘prendre le relais’ un nouveau paradigme.
Or, les chances de réussite quant à faire advenir un nouveau paradigme par un ‘luddisme financier’ (destruction de l’outil de ‘production’ que sont les banques) semblent réduites, d’une part parce la ‘globalisation’ financière rendrait vain ce type d’action et aussi parce qu’aujourd’hui comme hier les pouvoirs politiques seraient très soucieux (autant que pouvait l’être le gouvernement anglais des luddistes en 1812) de préserver cet outil essentiel de production qu’est devenu l’argent à la civilisation ‘industrielle’, même déclinante. Il y a donc fort à parier qu’il faille, comme en 1789, accoucher la réalité avec les forceps, ce qui se fait souvent dans le sang, la douleur et avec des marques à vie pour l’enfant.
D’autres ont néanmoins anticipé cette fin paradigmatique, d’une toute autre manière cependant que ne le saurait le proposer une révolution et/ou un luddisme de fin d’époque envers le capitalisme. Dès avant la fin de son mandat, Jacques Delors, alors Président de la Commission Européenne, proposa un Livre Blanc intitulé « Croissance, compétitivité, emploi. Les défis et les pistes pour entrer dans le 21e siècle » en 1993, qui marquera un tournant fondateur vers ce que l’on appellera ensuite ‘l’économie de la connaissance’.
« Globalement, l’Union doit tendre vers une économie, « saine, ouverte, décentralisée, compétitive et fondée sur la solidarité » qui devrait produire quinze millions de nouveaux emplois « d’ici la fin du siècle ». En termes macroéconomiques, cela implique de réduire les déficits publics, de parvenir à la stabilité monétaire et de s’ouvrir plus largement à l’international, l’arrivée de l’UEM et la clôture du cycle de l’Uruguay round du GATT sont tous les deux sur la table à ce moment. » On y retrouve d’ailleurs, déjà, la réduction des déficits comme objectifs.
L’arrivée de la ‘société de l’information’ (qui ne s’appelait pas encore ‘économie cognitive’) devait être accélérée et pour ce faire, le marché du travail devait être débarrassé de ses rigidités, afin d’ailleurs de faciliter, grâce à cette nouvelle flexibilité, la formation tout au long de la vie et la remise à niveau permanente, base de cette société de l’information en devenir.
Le tournant semble d’importance : « Le livre blanc a joué un rôle majeur dans l’évolution de la pensée des élites européennes en matière d’emploi. Suivant l’expression de Caroline de la Porte, « la Commission a formulé avec succès le problème politique (chômage, croissance faible) et proposé une ‘solution politique’ (pour accroître l’emploi et développer des politiques actives sur le marché du travail) ». Cette « formulation » comme ces propositions politiques ont fini par être largement partagées. ». Tellement partagées d’ailleurs que le Conseil Européen d’Essen en 1994 intègrera la politique de l’emploi à l’ordre du jour et le Conseil Européen de juin 1997 proposera d’intégrer cette politique dans le Traité d’Amsterdam, proposition acceptée en novembre 1997.
Et l’ensemble de ces propositions concernant cette société de la connaissance sera alors intégré dans la fameuse Stratégie de Lisbonne portée en 2000 par le Conseil Européen et par Johannes Laitenberger, « (…) artisan de la « stratégie de Lisbonne ». Ce même Johannes Laitenberger, intime de Manuel Barroso et devenu entre-temps son Directeur de Cabinet, porte aussi la stratégie ‘UE 2020’, succédané de celle de Lisbonne, aux dires mêmes des partisans des stratégies proposées …
Tout ceci démontre combien le changement de paradigme avait été non seulement clairement diagnostiqué par les instances européennes, et ce dès 1993, mais aussi qu’un nouveau paradigme avait été recensé et structuré : le cognitif. Car le capitalisme a grand besoin de la société de l’information pour atteindre enfin son rêve de symétrie informationnelle, justifiant ainsi la pertinence des ‘marchés’ et surtout pour se relancer en ces temps difficiles de crise croissante. Car l’économie cognitive telle que pensée par les libéraux devrait permettre au système de sortir la tête de l’eau et rien moins que de lui sauver la peau (avis tout à fait anachronique, au vu de la situation actuelle) : en bons scientistes, s’appuyer toujours sur des progrès technologiques (comme pour la révolution industrielle), faire face aux contraintes écologiques dues à l’exploitation par trop massive des ressources naturelles, relancer la théorie concurrentielle par le biais des ‘savoirs compétitifs’ et parler de capital humain quand parler de capital tout court n’est plus la panacée.
Malheureusement, le paradigme ainsi énoncé ne tiendra pas ses promesses et il faudra déchanter rapidement devant les échecs (imputés selon ses thuriféraires par l’absence de structuration européenne suffisante) de la Stratégie de Lisbonne dès 2004, qui sera ensuite réorientée en 2005 vers une stratégie de développement de la croissance et de l’emploi bien plus ‘classique’. Echec qui s’explique d’ailleurs très bien, l’inverse des causes évoquées officiellement, tant ce ‘capitalisme cognitif’ apparaît pour ce qu’il est : un oxymore, une injonction paradoxale.
En effet, le droit à la propriété subit de plein fouet la tension entre la nécessité à ce que les informations puissent librement circuler tout en respectant un des ‘droits’ les plus essentiels du capitalisme, la propriété intellectuelle, notamment avec les brevets. Le travail est aussi concerné puisque le salariat comme base sociale de production semble difficilement adapté à ce genre de ‘renversement’, sauf à remettre là aussi en question le productivisme, fondement théorique jusque là nécessaire au capitalisme. Enfin, un tel ‘capitalisme cognitif’ aura du mal à gérer la mutation de son génome concurrentiel pour faire place à la coopération induite par une société d’échanges d’informations et de savoirs. La préservation d’un patrimoine commun, qu’il soit local ou universel, fera lui aussi pièce aux multiples ‘patrimoines’ privés basés sur l’accumulation de ‘valeurs’ qui n’auront plus rien à voir avec les valeurs d’un système cognitif. En se risquant à une analogie, le ‘capitalisme cognitif’ serait comme un ordinateur qui accepterait pour sa survie de dépendre d’un virus (libre) qui mettrait gravement en danger son système (d’exploitation) : un non-sens. L’affaire semble donc entendue : le capitalisme ‘cognitif’ n’est pas prêt de voir le jour, du moins en tant que nouveau paradigme.
Pour autant, le bébé doit-il être jeté avec l’eau du bain, sous prétexte que l’eau paraît bien trouble ?
Jean Zin, dans la critique qu’il fait de l’ouvrage de Yann Moulier-Boutang, énonce bien plusieurs pistes que le ‘cognitif’ permettrait d’envisager, à l’envers du capitalisme : revenu garanti, qui permettrait de faire face à l’extension d’une potentielle précarisation qu’induirait la généralisation du travail autonome des individus, relocalisation de l’économie, monnaies locales, coopératives municipales, investissement public, … L’alternative lui semble non seulement souhaitable mais aussi possible. D’autres, comme Thierry Gaudin, parlent de société cognitive, voir de civilisation cognitive et même « d’économie cognitive » mais dans un sens bien différent de celui présenté dans la Stratégie de Lisbonne.
« L’économie cognitive est avant tout une économie de la REconnaissance. La notion essentielle dans la révolution cognitive n’est pas la connaissance, mais la reconnaissance (qui précède la connaissance, cf. Piaget La construction du réel chez l’enfant). C’est vrai pour les humains, mais aussi pour les machines, les collectivités… La reconnaissance est d’abord une reconnaissance de soi. Ce sont ces processus qui sont à la base du fonctionnement de l’internet. Il faut donc s’intéresser à la reconnaissance et à ses processus. »
Où l’on reparle de ‘communs’, vieille notion médiévale, où l’on réinterroge la propriété intellectuelle et la définition des normes et où l’on parle de reconnaissance plus que de connaissance. De même, le savoir n’est pas supérieur au savoir-faire, qui tire sa légitimité d’une praxis, approche pratique de transformation de la réalité, qui génère ainsi une connaissance spécifique que la connaissance théorique ne peut intégrer (théorie du mystère de la chambre chinoise, évoquée par Paul Jorion). Evidemment, on est loin d’un « capitalisme cognitif » dont on pressent aussi que l’approfondissement de la société de consommation de masse finira par se transformer alors en société massivement consommée, l’humain devant mobiliser tous ses affects pour devenir compétitif. L’Homme deviendra ainsi réellement un ‘homme-nivore’ complet : il se cannibalisera lui-même.
A l’inverse, une ‘civilisation cognitive’ permettra de libérer l’Homme de sa propre consommation, en se reconnaissant lui-même et en reconnaissant l’Autre, tout en s’affranchissant du fameux ‘tripalium’ productiviste tel que définit jusqu’à maintenant, dans un esprit coopératif et respectueux de son environnement, à commencer par le sien. Une vraie révolution.
Ce ‘nouveau paradigme’ (ou qui semble l’être) souffre de ‘modélisation’, au sens où seules quelques pistes éparses en lien avec cette ‘civilisation cognitive’ sont évoquées, rendant difficiles à réaliser ce à quoi justement il devrait justement servir : être un ‘prisme’ explicatif de la réalité du monde. Car des pistes ne forment pas une carte, encore moins les outils pour la ‘lire’.
Néanmoins, si l’on revient à l’analyse de la crise du capitalisme post-1929, on constate que les solutions imaginées (collectivement) et mises en œuvres à partir de 1936 en France avec le Front Populaire et en 1945 (sur la base du programme du CNR) et que l’on appela ‘Etat social’ ou ‘trente glorieuses’ peut nous donner un élément de prospective.
En effet, l’ensemble du système imaginé pour faire face à cette crise ‘mondiale’ du capitalisme (mais pas encore du capitalisme ‘mondialisé’) était basé sur la mise en place de politiques sociales financées par des cotisations sociales et patronales dont l’assiette de calcul était … le travail.
L’assise toute entière du système social, du moins en France, reposa (et continue de reposer) sur le salariat. S’il est vrai que les solutions envisagées pour ces moments là furent opérantes et firent progresser les sociétés les ayant mises en œuvre, il demeure que ces mêmes solutions risqueront fort de ne pas l’être aujourd’hui (pour un ensemble, trop large, de raisons diverses et variées).
Pour autant, rien n’interdit de penser qu’en lieu et place d’instaurer des cotisations sur le travail salarié, que celles-ci le soient sur la connaissance et le savoir-faire. Quelle différence me diriez-vous ? Elles seraient de plusieurs ordres.
D’abord, le fait d’asseoir la taxation sociale sur la connaissance permettrait de prendre en compte les années de formation, y compris scolaire, dans la vie d’un homme car ces connaissances permettront ensuite de générer un savoir-faire pour produire (des connaissances, des biens, des services). Alors même que l’individu arrive aujourd’hui avec ses connaissances pour travailler dans une entreprise, ces mêmes connaissances ne sont ni financées par la dite entreprise ni même reconnues par le système de sécurité sociale, notamment pour la retraite. Ceci est d’autant plus paradoxal que les études s’allongent dans la durée, réduisant ainsi la durée de cotisation ou reportant de fait l’âge de la retraite. Si l’on souhaite ainsi développer une civilisation cognitive en haute intensité de connaissance, il est donc nécessaire d’inclure tout ou partie de la formation initiale suivie par un individu. On objectera que les dites entreprises financent déjà la formation initiale, via les impôts sur les sociétés, ce en quoi on peut très rapidement constater que, pour celles qui les payent, le taux a été progressivement et régulièrement réduit, comme l’est d’ailleurs la part de leurs contributions au budget de l’Etat (qui finance majoritairement l’éducation).
De plus, les périodes de ‘chômage’ deviendraient alors plus ‘propices’ à reprendre une formation étant donné que ces mêmes périodes seraient incluses dans le calcul de droits à la retraite. Des variations de taux de cotisations pourraient ainsi être mises en œuvre, favorisant la haute intensité de connaissance avec des taux faibles et une taxation forte sur les faibles niveaux de formation initiale, à l’inverse de ce qui s’effectue actuellement, où les exonérations de cotisations patronales et sociales sont principalement dues sur les bas salaires ou les postes non qualifiés, ce qui ne permet pas vraiment d’inciter les individus à prolonger leur formation initiale, sauf à réaliser la course aux diplômes les plus élevés … pas forcément les plus adaptés au regard des besoins du terrain, ni les entreprises à s’extraire de l’effet d’aubaine (les exonérations de cotisations en France représentent plusieurs dizaines de milliards d’euros chaque année).
Concernant le savoir-faire, en se basant sur la spécificité propre de son acquisition à laquelle ne saurait prétendre le savoir, il pourrait ainsi être envisagé de valoriser par des coefficients supérieurs les années ‘validées’ comme étant de savoir-faire, notamment pour la retraite. Ce type d’approche permettrait à la fois de ‘compenser’ un éventuel déficit de savoir d’un individu en formation initiale en survalorisant son expérience acquise, elle-même plus longue que celle d’un autre individu ayant suivi une formation initiale plus longue mais avec une potentielle expérience professionnelle plus courte. L’avantage dans ce type de proposition est que loin d’être égaux ou égalisés, les individus de parcours différents seraient EGALEMENT RECONNUS : on rejoindrait ainsi une politique de civilisation.
Des systèmes de taxation aussi de la production pourraient être basés sur un même principe de distinction et de reconnaissance des savoirs utilisés et produits. Dans le cas par exemple d’une entreprise, il serait demandé d’identifier dans le process de fabrication (ou de création) ce qui relèverait des savoirs ‘communs’ de l’innovation propre au process ; identifié comme ‘savoir-faire’. L’idée sous-jacente serait de taxer l’utilisation des savoirs communs à un taux important et sur une assiette variable (dépendante du niveau de savoirs ‘communs’ sollicités) tandis que la part relevant de l’innovation serait elle taxée faiblement, afin de favoriser l’innovation. La possibilité pour une entreprise de faire basculer son savoir-faire dans le domaine public des savoirs lui ouvrirait par ailleurs des déductions de taxation sur ses futures productions, réduisant ainsi le coût de production, favorisant l’innovation tout en développant le domaine ‘public’ des savoirs, dont tout le monde pourrait ensuite bénéficier. On peut aussi imaginer que le service public serait exonéré de taxes sur les savoirs, puisqu’il est sensé transmettre justement les savoirs et les ‘communs’. De même, le secteur ‘tiers’, non lucratif, pourrait se voir reconnaître un déduction variable de sa part de taxation sur les savoirs en fonction des actions bénévoles qu’elles mèneraient, tout en étant exonérées de la part de taxation sur l’innovation.
On pourrait aussi imaginer que la taxation des savoirs et des savoirs-faire permettront dans les pays à haut niveau cognitif de financer un revenu garanti et dans les autres pays, le financement de diverses priorités : sécurité alimentaire, eau potable, systèmes de santé et évidemment système d’éducation et de communication.
Enfin, on pourrait tout aussi bien imaginer que le secteur bancaire, qui ne produit aucun savoir et dont les savoir-faire sont réduits, soit taxé sur la part des savoirs, part qui serait la plus haute possible. L’Unesco deviendrait alors le Centre mondial de reconnaissance cognitif quant aux savoirs ‘communs’, permettant ainsi d’œuvrer pour l’identification des savoirs ancestraux de tous les peuples, notamment dits ‘primitifs’, afin de les préserver et les faire reconnaître. Les individus pourraient alors connaître ce qui relève du savoir ‘commun’, connaître leur savoir et faire valoir leur savoir-faire, dans des situations variées, allant de la formation initiale, l’enseignement, la production et le salariat, sans compter le bénévolat, le revenu garanti venant ainsi permettre de reconnaître, là aussi, des temps différents.
Voilà donc pour une vision intuitive de ce que pourrait être une ‘civilisation cognitive’, qui pourrait être un nouveau paradigme. Mais si vous me demandez par contre comment adviendra cette civilisation cognitive, je répondrais tout simplement que je ne peux pas y répondre puisque par définition, une telle réponse ne peut être … que ‘collective’ : le terme ‘civilisation’ proviendrait du latin ‘civis’, « ensemble des personnes qui dorment sous le même toit ».
191 réponses à “Une civilisation cognitive, par zébu”