LA RACAILLE

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Comment voulez-vous « démondialiser » quand la racaille se lève simultanément dans l’ensemble des pays ?

Si je parle de « racaille », à propos des « indignés » ou des « 99% », c’est qu’il y a quand même ici ou là quelqu’un que leur présence énerve, et en particulier M. Eric Cantor, président de la majorité républicaine au Congrès, l’homme qui a fait passer les vues du Tea Party dans les mesures prises au début du mois d’août pour permettre de renvoyer les décisions relatives au replafonnement de la dette américaine à fin novembre (mon Dieu, comme le temps passe : on y est pratiquement déjà !). Ceci dit, une partie significative de ses troupes présumées est dans la rue avec les autres. On serait du Tea Party, et on laisserait les autres scander « Nous sommes les 99% ! », « Occupons Wall Street ! » ? Non mais, quand même !

Parce que, vous avez vu : ils sont peu nombreux, très très peu nombreux à parler de « racaille », à propos des indignés, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, de M. Bernanke à la tête de la Fed, à M. Soros, grand spéculateur devant l’éternel, en passant par quelques personnalités européennes de premier plan : tout le monde se montre extrêmement compréhensif, si ce n’est même, sympathisant. C’est que ce chiffre de 99 % impressionne. On a beau vivre depuis pas mal de temps dans ce qu’on pourrait appeler – si l’on est aimable – une « démocratie censitaire » (où la puissance du bulletin de vote est à la mesure de l’épaisseur du portefeuille), avoir 99 % de la population contre soi, ça ne s’écarte quand même pas d’un simple revers de main.

On est moins ambitieux ici : vous ne m’avez jamais vu dire « 99% », j’affirme plus modestement depuis quelques années que les idées défendues sur le blog reflètent celles de 70% à 90% de la population. Et je le répète inlassablement aux commentateurs qui prétendent que s’ils ne peuvent parler de ce qui se passe en ce moment ni à leurs proches, ni à leurs voisins, ni à leurs collègues de bureau, c’est parce que leurs opinions personnelles sont « ultra-minoritaires ». Je le redis : leur expérience de ne pas pouvoir parler de ce qui se passe m’est étrangère, et ce n’est pas non plus ce que je lis dans les sondages. Ne m’objectez pas les intentions de vote selon les lignes de partage des partis : depuis 2008, ce n’est plus là que la politique se passe (Hollande ou Aubry ? le suspense est à son comble !) mais sur l’internet et sur les places publiques.

« Oui, mais les banquiers ? » Au pire, ils votent avec les autres « 1% » auquel ils appartiennent, et au mieux, ils sont comme ceux d’entre eux avec qui j’ai personnellement l’occasion de m’entretenir et qui me glissent alors au creux de l’oreille qu’ils ont rejoint le camp des indignés de M. Warren Buffett : celui des « indigné des privilèges qu’on m’accorde, sans que j’aie rien demandé ! ».

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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275 réponses à “LA RACAILLE

  1. Avatar de Thom Bilabong
    Thom Bilabong

    Lorsque M CANTOR aura réalisé où ça se passe vraiment, dans la rue et sur le Net, il sera trop tard… pour lui.

    Ah, qu’il est difficile de regarder sa propre image dans un miroir et de réaliser combien cette image est décalée de l’idée qu’on s’en faisait ! Ah, qu’il est difficile – à froid – d’admettre qu’on peut être haï non par pour ce qu’on est mais pour ce qu’on représente. Alors quand les deux se confondent, c’est franchement insupportable et il faut dégainer le premier. Voilà où en est M CANTOR.

    1. Avatar de Amsterdamois
      Amsterdamois

      A moins que mr Cantor n’appuie la mise en place d’une ‘Junte de salut public’, afin de combattre et exterminer les ‘rouges’ qui s’agitent dans les rues… La fin de la démocratie US est en vue; faut dire qu’elle était déjà vidée de son contenu, la suppression formelle ne saurait tarder.

      1. Avatar de Thom Bilabong
        Thom Bilabong

        Ah mais, non, Moooonsieur Amsterdamois, la route est encore longue dans les esprits pour parvenir à la suppression totale de la démocratie américaine. Tout est question de temps, pas d’idées.

        Il faut d’abord l’arrivée au pouvoir des tea-party.
        Ensuite, il leur faudra déclarer inconstitutionnels de divers machins comme le droit de vote des minorités de différents acabits, dont le port d’armes pour les revenus faibles. Dans le même temps, soit la privatisation totale de toutes les banques, soit leur nationalisation totale. Cela revient au même dans leurs esprits illuminés. Le ménage intérieur fait, une ou deux bonnes guerres, par exemple contre le Mexique (ce pourvoyeur infâme de sans-papiers) et la Syrie (ça fait toujours bien, une bonne guerre) sera du meilleur effet pour rassembler tout le monde et interdire encore davantage quelques libertés individuelles au nom de la Défense Nationale.

    2. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Voilà ce dont tous les appointés du capital ont peur:
      Communiqué mondial du 15 Octobre
      http://www.cadtm.org/Communique-mondial-du-15-octobre

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Charles A.

        Dans mon infinie naïveté, je pensais que la mondialisation était, par ses origines et ses fins, d’essence marchande.
        Comment la révolte des peuples, dont les nations sont les produits de l’histoire, peut-elle être mondialiste ?
        Pourquoi ne pas simplement être internationale ? et conséquemment internationaliste ?

      2. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Mondialisation, comme serait aussi le mot internationalisation,
        ne se réfère pas seulement à la circulation croissante des biens marchands et capitaux.
        Le mot se réfère aussi à la révolution des communications, des transports et des contacts, à la multiculturalité, etc.
        Et le mouvement altermondialiste se bat pour une autre mondialisation, non marchande.
        Cela s’inscrit dans la tradition de l’internationalisme, effectivement.

      3. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Les mots de l’ennemi.

        Qui peut croire qu’on peut combattre un ennemi réel en utilisant sa syntaxe ?

        Je vous propose une traduction pour trois termes que vous utilisez :
        Communication : ce qui est communiqué ce sont des ordres, et ce sont ceux qui les donnent qui nous disent ce qu’il faut en penser.
        Transport : ce sont des marchandises qui sont transportées. Le touriste étant l’électeur en déplacement.
        Multiculturalité : toutes les personnes, quelles que soient leur origine, histoire, idées, rêves sont des consommateurs, citoyens, électeurs égaux.

    3. Avatar de Michel Martin

      Ah, qu’il est difficile de regarder sa propre image dans un miroir et de réaliser combien cette image est décalée de l’idée qu’on s’en faisait !

      Vous parlez d’expérience?

  2. Avatar de totor
    totor

    Quelques questions à l’attention de l’auteur du Capitalisme à l’agonie et à ses lecteurs:

    – Sur les banques centrales et l’assouplissement quantitatif
    Vous dîtes que l’inflation, voire l’hyperinflation nous guette, puisque les banques centrales ne peuvent plus détruire les capitaux qu’elles ont créées sans réelle richesse correspondante. Mais aujourd’hui, les banques centrales ont achetées des actifs dépréciés au prix où ceux ci étaient valorisés par les banques (en mark to model, donc avec un prix falsifiés). Qu’est ce qui empêche les banques centrales de continuer à vivre sur ce mensonge et cantonner les produits financiers dévalorisés comme on le ferait dans une bad-bank? Dans le cas contraire, on aurait une contraction de la masse monétaire globale, par rapport à ce qu’elle était en 2007, donc plutôt un risque de déflation que d’inflation? Je ne dis pas que cette solution est morale (très loin de là, même!), mais je ne comprends toujours pas par quel mécanisme l’achat notamment d’obligations d’état et des produits financiers pourris des banques ‘too big to fail’ à seule fin de les cantonner et de les monétiser conduit à de l’inflation. Sans doute me manque-t-il quelques notions d’économie?
    Et par ailleurs, pour reprendre les mots de Keynes, anesthésier les rentiers, n’est-ce pas une manière de remettre de manière douce les compteurs à zéro et de pallier à cette tare consubstantielle au capitalisme qu’est l’accumulation de capital par un nombre de moins en moins élevé de personnes, plutôt qu’une guerre ou une révolution.

    – sur l’hyperlibéralisme:
    Vous dîtes que les gouvernements occidentaux actuels cherchent à terminer le programme libéral engagé par la révolution Thatcher – Reagan des années 1980. Mais, en France en tout cas, la part des prélèvements obligatoires sur la richesse créée chaque année n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui, passant de 40% à 56% en l’espace de 30 ans. Si ce n’est pour mettre plus de fonctionnaires (+1 million depuis le début des années 1980 il me semble) au service des français et pour proposer plus de services sociaux, à quoi correspond cette augmentation de la dépense publique (même si une partie non négligeable est maintenant utilisée en dépit du bon sens pour payer les intérêts de la dette)?
    De même, si l’on regarde la part des salaires dans la richesse créée au cours du temps, on voit qu’effectivement, elle a légèrement décrue depuis un âge  » d’or » avant le premier choc pétrolier, passant d’environ 80% à environ 70%. mais ce pic à 80% correspondant à un rapport de force plus favorable aux salariés (de par le plein emploi) est historiquement élevé depuis plus d’un siècle. la déformation de la répartition me semble plus s’effectuer au sein des différentes catégories de travailleurs, certains étant directement soumis à la concurrence d’une main d’œuvre à bas coût ou à du travail non qualifié facile à trouver lorsque le chômage est élevé, et d’autres qui, soit par l’effet de règles (emploi à vie pour les fonctionnaires, syndicats forts dans les grandes entreprises publiques ou anciennement publique, corporatisme de certains corps de métiers) soit par leur position stratégique dans l’économie (salariés des banques…) ont pu maintenir ou élever leur niveau de vie et bénéficier dce la mondialisation en achetant des produits importés à bon prix, aboutissant effectivement à une société plus inégalitaire, mais pas nécessairement particulièrement en faveur des marchands ou des rentiers (j’exclue de cette analyse l’argument très valide de l’accumulation de capital via l’héritage et la rente).
    Bref, on peut certainement dire que la pression de la dette sur les systèmes de sécurité sociale est forte et pourrait conduire à un désengagement de l’État, mais comment peut-on parler, en tout cas en Europe occidentale, d’un programme ‘ultralibéral’ au regard de ces chiffres?

    – sur la mise au pas du système bancaire et de la spéculation.
    Vous abordez fort peu la question du shadow banking. A supposer que les gouvernements, sous la pression de leur population, finisse par réguler fortement les marchés financiers (interdiction des paris sur les fluctuations des prix, fixing journaliers ou hebdomadaire sur les marchés), la plus grande part des activités des banques ne se reconstituerait-elle pas spontanément à l’abri des regards indiscrets du régulateur dans des paradis fiscaux dans des marchés de gré à gré? Même à supposer que les gouvernements se mettent d’accord pour contraindre leur système bancaire à plus de transparence vis à vis de leurs filiales off shore, ce système n’est il pas tellement juteux qu’il se reconstituerait dans l’économie parallèle, ou pire, serait accueilli par les pays émergents ce qui finirait de faire basculer le rapport des forces des pays industrialisés vers les BRICS? N’est on pas ici face à un processus autobloquant qui n’a pas vraiment de solution? (d’ailleurs, historiquement, la légalisation des ‘Coulisses’ que vous décrivez dans votre ouvrage est un parfait exemple de ce qu’il advient quand on interdit une pratique financière, il me semble).

    Merci aux lecteurs assidus de ce blog – ou à l’un de ses auteurs – pour vos éventuelles réponses!

    1. Avatar de morvandiaux
      morvandiaux

      mettre ses fiches à jour !
      Une histoire de la contre-révolution néolibérale
      Serge Halimi, directeur du Monde Diplomatique, et François Denord, sociologue et chercheur au CNRS, et Jacques Généreux….
      http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/une-histoire-de-la-contre-32136

      -la « racaille » Capitaliste mettra sous perfusion les vampires bancaires ! seules les mobilisations populaires peuvent arréter ces « crimes » !

      1. Avatar de David Cayla
        David Cayla

        Pour répondre à la question sur l’hyper-inflation :

        Classiquement, on considère que dans une économie fonctionnant normalement, l’argent change en moyenne dix fois de mains au cours d’une année. Autrement dit, la masse monétaire en circulation représente un dixième environ du produit intérieur brut.

        A l’échelle mondiale, cela signifie que la masse totale monétaire en circulation devrait être de l’ordre de 5 000 milliards de dollars, pour un produit intérieur brut mondial de l’ordre de 50 000 milliards de dollars.

        Maintenant, à chaque fois qu’un particulier, une entreprise ou un état sollicite un prêt auprès d’un banquier, celui-ci crée littéralement la somme prêtée ex nihilo. La création monétaire est donc en soi un phénomène inflationniste.

        Le mécanisme est toutefois tenu sous contrôle dans la mesure où cette monnaie est détruite (rayée des comptes si l’on veut) au fur et à mesure des remboursements. Plus précisément, ce n’est pas tant le prêt initial qui est détruit (il y a bien eu création monétaire) que l’argent gagné d’une manière ou d’une autre par l’emprunteur et qu’il donne à son créancier pour que celui-ci puisse effacer son ardoise.

        Quand l’emprunteur ne parvient pas à honorer ses échéances, le créancier va tâcher alors de se rembourser en procédant à la saisie des biens de l’emprunteur, et si cela ne suffit pas, il doit se résoudre à piocher dans ses fonds propres à due concurrence des sommes irrecouvrables.

        Le fait est que les banques américaines ont accordé une masse colossale de prêts hypothécaires, censément adossés à des actifs tangibles, à savoir les maisons ou les appartements objets des crédits hypothécaires, et alimenté ce faisant une bulle immobilière gigantesque qui a commencé à crever en 2007, et qui n’en finit plus de s’effondrer, avec des prix ayant déjà chuté au delà de ce qu’il s’était passé dans les années trente, durant la Grande Dépression.

        L’ardoise de la crise immobilière, qui s’est depuis doublée d’une crise économique profonde (le crédit hypothécaire était un moteur essentiel de la consommation américaine ainsi que des placements financiers : si on a de l’épargne financière ET un crédit hypothécaire sur le dos, cela revient strictement au même que si on a emprunté pour pouvoir investir en bourse), s’est avérée telle qu’il était rigoureusement impossible d’effacer l’ardoise en tapant dans les fonds propres.

        A cet effet, les banques américaines ont donc pu confier leurs montagnes de créances à la FED, qui a accepté de prendre en pension plus de 10 000 milliards de dollars de créances complètement pourries. Ceci signifie donc qu’il y a une masse monétaire de 10 000 milliards de dollars, constituée durant les années 2000, susceptible d’errer en liberté n’importe où dans le système monétaire international, et qui représente plus du double de la masse monétaire optimale requise pour assurer le bon fonctionnement de l’économie mondiale.

        Ajoutons à cela les sommes issues des plans de Quantitatives Easing menés par les grandes banques centrales, y compris la Banque Centrale Européenne qui achète des bons du trésor italiens ou espagnols avec répugnance mais qui le fait quand même, et on a une masse monétaire supplémentaire qui se chiffre là encore en milliers de milliards de dollars.

        Ajoutons encore à cela le fait que les taux à court termes des banques centrales occidentales sont à des niveaux ridiculement faibles, et nous avons là aussi une masse monétaire formidable en circulation, résultant des prêts accordés à des individus ou institutions jugés solvables.

        C’est ce mécanisme qui est hautement hyper-inflationniste. Pour y couper court, il eut fallu tirer tout de suite un trait sur ces montagnes de créances irrecouvrables, avec le risque évident de provoquer un arrêt cardiaque de l’économie mondiale, à tout le moins des économies occidentales, et plus particulièrement de l’économie américaine.

        Mais alors, dans ce scénario hyper-déflationniste, la solution qui s’imposerait ne serait pas seulement de tirer un trait sur les seules dettes jugées irrecouvrables, mais sur la totalité des dettes, avec cet inconvénient de libérer du même coup tous ceux, particuliers, institutions, et états, qui pouvaient être tenus par le fardeau de la dette.

        Cette solution serait donc revenue à décréter un arrêt de mort immédiat du dollar et de l’ensemble des monnaies fiduciaires, et tout particulièrement des monnaies occidentales (euro, livre sterling, yen). Pour cette raison même, l’hyper-déflation est inenvisageable (même si la succession des plans de rigueur ressemble furieusement à un scénario hyper-déflationniste pour les concernés…), et c’est bien le sceptre d’un scénario hyper-inflationniste qui se dessine inexorablement, parce que c’est le seul scénario permettant de « contrôler » la situation le plus longtemps possible (une bête fuite en avant).

      2. Avatar de totor
        totor

        @David Cayla: Merci pour cette réponse argumentée et convaincante. Donc en gros on fait de la planche à billet pour sauver les banques et comme on se rend compte que ça va faire de l’hyperinflation, on demande au reste de l’économie de déflater dans les mêmes proportions. En fait, c’est n’importe quoi. C’est bien ce qui me semblait…

      3. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Merci pour cet exposé.
        Quatre questions :
        – les 10 000 milliards que vous mentionnez comme mis en pension auprès de la FED sont bien des titres plus ou moins pourris, cad dette en large partie non recouvrable ?
        – Et combien resterait en pension actuellement ?
        – Votre prévision d’hyper-inflation s’applique-t-elle au contexte français et européen ?
        – si oui, comment en voyez vous les conséquences sur les patrimoines et les revenus ?

    2. Avatar de David Cayla
      David Cayla

      Sur l’ultralibéralisme.

      Disons très simplement que le libéralisme n’a jamais été autre chose que le faux nez du développement d’une politique ultra-agressive de rentes au profit d’une minorité vieille et aisée confrontée aux aspirations de la jeunesse bouillonnante issue du Baby Boom.

      Minorité qui à sa décharge avait connu les deux guerres mondiales ainsi que la grande dépression des années trente et leurs cortèges de privations et qui de ce fait s’estimait en droit de ne rien devoir à une jeunesse dorée qui elle leur devait tout.

      Le tout mâtiné d’une bonne dose de lutte des classes entre les possédants et les travailleurs, avec en contrepoint l’ombre menaçante de l’URSS qui reposait sur l’industrie lourde et l’exploitation des matières premières, et qu’il fallait mettre à genoux.

      Ce qui fut fait avec un certain succès en réduisant à quasiment rien la valeur des matières premières grâce au développement des marchés à terme et de la finance de marché, la contrepartie étant une désindustrialisation rampante des pays occidentaux : c’est bien parce que la valeur des matières premières a été réduite à quasiment rien que les écarts salariaux ont pu jouer un rôle aussi prédominant dans les phénomènes de délocalisation.

    3. Avatar de David Cayla
      David Cayla

      Sur le dernier point

      Vous touchez du doigt un point sensible : aussi longtemps que le dollar demeurera LA monnaie de réserve internationale, aussi longtemps que nos économies reposeront sur l’utilisation de monnaies fiduciaires devenues des monnaies électroniques qu’on peut déplacer d’un bout à l’autre de la planète en quelques fractions de secondes (très pratique au demeurant pour dissimuler la provenance des fonds manipulés en un clignement d’oeil), ces pratiques exotiques auront de beaux jours devant elles.

      A contrario, dès lors que les monnaies fiduciaires, à commencer par le dollar, auront dégringolé de leur piédestal pour céder la place à des échanges de biens tangibles entre Etats (or, argent, blé, pétrole,… contre des biens ou des services), la question de la finance exotique deviendra sans objet. Les paradis fiscaux existeront sans doute toujours, mais leur activité se cantonnera à des échanges discrets entre nations et non plus entre particuliers ou entreprises.

    4. Avatar de Un Belge
      Un Belge

      Bonjour,

      Petit élément de réponse au grand nombre de questions posées :

      Dans le volet « Sur l’hyperlibéralisme », vous alignez une série de chiffres et d’analyses à mon avis à côté du problème. Vous éludez notamment :

      – le phénomène de transformation radicale du marché du travail, en cours depuis plus de trente ans, qui voit la multiplication d’emplois précaires de courte durée, avec transformation du salarié en travailleur free-lance, engagé et désengagé comme un figurant sur un plateau de tournage;

      – le surcoût évident de ces politiques de l’embauche pour la sécurité sociale : presque plus de « carrière », mais une succession de CDD très brefs (les plus brefs et les plus ciblés possibles) entrecoupés de périodes de chômage répétées… pour pallier au désengagement d’entreprises soucieuses de diminuer leurs coûts par tous les moyens possibles;

      – la transformation, radicale elle-aussi, du rapport de force entre employeur et employé, dans ce contexte de « fragmentation du salariat » où chacun négocie seul son contrat de travail, au cas par cas, souvent même sous des formes ou selon des formules illégales (y compris dans les administrations publiques);

      – dès lors, la transformation du marché du travail en marché semi-occulte, le système encourageant la fraude et la dissimulation de tous et de toutes, simplement pour obtenir un salaire viable… avec un impact considérable sur le fonctionnement de l’impôt et de la sécurité sociale.

      – le fait que ces évolutions sont profondes et à l’oeuvre à tous les niveaux, pas seulement dans les filières de l’emploi peu ou non-qualifié.

      Vos indicateurs ne permettent pas d’en rendre compte. Ils ne livrent qu’un survol trompeur de plusieurs époques qui n’ont pas grand chose en commun.
      Comme dit mon garagiste: on ne connaît pas l’état du moteur en regardant le tableau de bord, il faut soulever le capot.

      Enfin, anesthésie ou euthanasie des rentiers ? Anesthésie ou euthanasie des travailleurs ?
      Anesthésie ou euthanasie de François Hollande ?
      Vaste débat…

    5. Avatar de leo poulain
      leo poulain

      « Mais, en France en tout cas, la part des prélèvements obligatoires sur la richesse créée chaque année n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui, passant de 40% à 56% en l’espace de 30 ans »

      —-> La question n’est pas de savoir combien l’on prend, mais à qui et pour qui. Toute politique est une politique de redistribution.

      Combien et à qui prend-on? Les analyses de Tomas Piketty, dans la révolution fiscale, montrent que les prélèvements favorisent les « 1% » (les « 0,1% » plus encore et ainsi de suite). Je souligne que ce fait est souligné dans le programme du Front de Gauche (je sais, les politiciens et les syndicalistes sont des menteurs machiavéliques et d’affreux représentants d’appareils, les indignés sont plus sérieux avec leurs dreadlocks et leur intolérance crasse à l’égard de ces veaux de partisans, blablabla…).

      A qui donne-t-on? J’ai 23ans. Depuis que je suis né, j’entends qu’il faut faire des coupes budgétaires, parce que l’on a une horrible et monstrueuse dette. Pendant ce temps-là, le service de la dette représente un poste budgétaire important (selon les auteurs, 1er, 2e ou 4e poste… –> j’ai pas étudié assez la question), ce qui permet à l’état-prédateur d’alimenter régulièrement les marchés financiers en argent frais pour spéculer, récolté sur le dos des contribuables. Pour ce faire, on rogne sur NOS écoles, NOS hôpitaux, NOS retraites, NOS politiques environnementales (si l’on peut parler de politique environnementale). Donc, on prend aux pauvres (qui paient en nature la dette de l’état) et on donne aux riches (qui ont déjà beaucoup trop). Et cela, même sous Lionel Jospin (PS).

      Dans ce contexte, considérer le taux des prélèvements obligatoires, c’est comme observer le mouvement d’un danseur par les ombres que le soleil projette de lui contre un mur de briques: http://www.effet-papillon.net/index.php/2007/09/09/38-la-danseuse.

      1. Avatar de Michel Martin

        Et aussi Agnes Sinai sur Democratie et Entreprise dans un article intitulé: Réduire les inégalités est bon pour l’environnement.

    6. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      J’appuie la première question (hyperinflation, ou pas, suite à l’utilisation massive de la planche à billet).
      Paul Jorion et d’autres m’ont sembe-t-il répondu « oui », alors que d’autres, comme Paul Krugan ici et ici, ont répondu « non ». Jusqu’ici, il semble que c’est soit le « non » qui soit confirmé par les faits. La trappe à liquidité fait que le risque semble plus être la déflation ou l’inflation trop faible que la surinflation qui soit le danger.

      Paul Jorion ou François Leclerc pourrait développer le sujet?

    7. Avatar de Beotien
      Beotien

      D’après le projet de loi des finances 2012, il est indiqué que le taux de prélèvements obligatoires 2010 est de 42.5% du PIB pour 2010. De plus, il semble que depuis 1970 (quand le TPO était de 35%) :
      – la part des prélèvements obligatoires destinés aux administrations de Sécurité sociale est passée de 13,1 % du PIB en 1970 à 23.2 % en l’an 2010
      – celle des prélèvements obligatoires destinés aux collectivités territoriales, passés de 3,4 % du PIB en 1970 à 4.6% du PIB en l’an 2010
      – la part dans le PIB des prélèvements obligatoires destinés à l’État, aux administrations centrales et à l’Union européenne est de 18,6 % en 1970 et 14.8 % en l’an 2010 (ce taux était stable en 2000).

      Vivons-nous donc plus « au dessus de nos moyens » qu’avant?
      1/ Pour les services administratifs d’état et locaux, nous y consacrons une part égale à celle de 1970 (avec une population à servir ayant augmenté de 50 à 65 millions)
      2/ Pour la santé, la part de la « richesse nationale » (enfin, celle qui a un prix!) a augmenté de 10 points.
      En corrélant cela à la part de vieux bien portants en France en 2010 par rapport à 1970, j’en conclus (c-q-f-dément du haut de ma quarantaine triomphante) que, si l’état vit au dessus de ces moyens, c’est parce que ça coute de plus en plus cher de soigner les vieux!
      … en suivant le raisonnement par ce bout jusqu’au bout : pour vivre au niveau de nos moyens, laissons mourir nos vieux, nos malades et aussi les pauvres (s’ils ne rentrent pas dans les 2 premières catégories).

      Bon, maintenant on parle partage des richesses et d’une société juste?

    8. Avatar de GL
      GL

      @totor

      Il me semble qu’il faut distinguer soigneusement la description des choses telle qu’elles se passent actuellement de la description des choses telles qu’on voudrait qu’elles soient et des manières possibles d’y arriver (éventuellement de n’y arriver que de manière imparfaite ou même pas du tout.)

      Je viens de lire Nous on peut ! de Jacques Généreux, préface de Jean-Luc Mélenchon, qui fait sensiblement les mêmes analyses de la situation présente que celles qu’on fait sur ce blog, donne les grandes lignes d’une solution alternative et s’efforce de proposer les moyens de la mettre en place. Même si l’auteur n’a pas la prétention de tout décrire dans le détail, ni d’affirmer qu’il n’y a qu’une solution possible pour chaque problème qui se pose, c’est les propositions politiques qui, bien sur, sont les plus contestables.

      Pour ce qui est du shadow banking et des paradis fiscaux (la version moderne de la traditionnelle fuite des capitaux) des solutions sont décrites dans le bouquin en question mais elles le sont de manière trop imprécises à mon goût. En réalité ça pose le question de savoir comment des activités financières seraient possibles sans le secours de l’autorité des états! On peut imaginer que les grandes banques internationales disposent de leurs propres moyens de faire respecter « les règles » et de faire payer leurs créanciers… On peut aussi imaginer que toute transaction financière doive être enregistrée auprès d’un organisme d’état réservé à cet effet quand les parties souhaitent qu’un recours devant la justice soit possible (sinon la réponse serait « rien à en connaître » !) En fait c’est toute la question des rapports entre les institutions internationales, les états et la finance et du « qui fait quoi? » dans ce domaine qui est ainsi posée: c’est un très gros morceau!

      1. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Si il n’y avait que cela…
        Le programme du FdG est en fait le Flan de Gauche du PS,
        dans la tradition des anciens ministres gauche caviar qui le dirigent.
        Par exemple:
        Il n’est pas pour l’expropriation des banques, ni de la ploutocracie du CAC 40.
        Il n’est paspour l’interdiction des licenciements,
        Il n’est paspour l’annulation de la dette,
        Il n’est pas pour la régularisation de tous les sans-papiers
        Logique altercapitaliste: il a dénoncé les efforts vers la grève générale à l’automne 2010.

  3. Avatar de lou
    lou

    « depuis 2008, ce n’est plus là que la politique se passe (Hollande ou Aubry ? le suspense est à son comble !) « : vous avez raison. Mais j’ai quand même quelques interrogations quand je vois qui a porté Hollande à la candidature des présidentielles.A ce propos, n’a pas été assez relevée la contrepèterie de la « gauche molle. » C’est bien la débandade.

    1. Avatar de taratata
      taratata

      @ lou
      Ah oui ! Très bien , très bien la moche gaule !
      Faites excuses ! je ne suis pas très contre -pet.
      Je la garde à gauche !

  4. Avatar de roma
    roma

    La Canaille:  » Le Soulèvement aura lieu  »
    http://www.youtube.com/watch?v=AVq1rdz-LuE&feature=related

    1. Avatar de KriGlo

      …superbe chanson que je ne connaissais pas….

      En effet le soulèvement aura lieu et il est DEJA en cours…je pense…
      …Reste à savoir si il restera pacifiste…je le souhaite vraiment…
      Oui je le souhaite personnellement…
      moi modestement ainsi que des dizaines…des centaines de milliers d’autres…

      Mais bon une chute brutale DES économies ou/et une bonne grosse guerre
      pourrai ramener ce beau monde à la maison et à la  » raison »…si j’ose dire…
      …Et là…C’EST LE DRAME !!! ( merci d’employer un ton dramatique)
      car…
      …je ne suis pas certains que tous et toutes se laissent entraîner dans ce genre de spirale psyco-dramatique…ni à des affrontements civils d’ailleurs…
      On verra bien…

      1. Avatar de taratata
        taratata

        @ KriGlo
        On peut , si on en arrivait à des bruits de guerre , ce que je crains aussi , se dresser devant ce spectre ! Encore plus nombreux et décidés ! Autant s’y préparer .

      2. Avatar de alkali
        alkali

        Ben… pacifique, pas pour longtemps. Déjà quelques amuse-gueules sont servis
        http://www.dailymotion.com/video/xlpw5e_emeutes-rome-15-10-2011_news

      1. Avatar de Martine-Bxl
        Martine-Bxl

        C’est triste qu’il y ait si peu de monde pour danser le sirtaki avec eux devant (et dans) la BNP !

      2. Avatar de Bruno
        Bruno

        Il suffirait d’apprendre et de tous s’y mettre! Ce serait sublime…

        http://www.takis-jobit.com/Le%20Sirtaki.htm

  5. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    la racaille (la caillera) peut, et doit, chacune dans son pays, retrouver des accents internationalistes, contre la mondialisation marchande.

  6. Avatar de Marx prénom Groucho
    Marx prénom Groucho

    Bien vu!
    d’abord le rapport de force: 90% d’un côté, 10% de l’autre…à votre avis, qui va gagner si une frange même minoritaire de ces 90 % se met en branle ?
    ensuite, après la force numérique, la force morale, la légitimité, la justice: de quel côté est -elle d’après vous ?
    enfin, le passage de la croyance à la connaissance, objet du blog: l’économie, c’est quand même compliqué, mais quand on commence à comprendre ce qui se passe réellement, les manoeuvres et la situation objective, le TINA s’effondre…

    1. Avatar de noux
      noux

      Le problème étant que les 10%, avec l’argent (salaires), tiennent fortement 53% qui aime leur traitements (tu m’étonnes), et que dans les 47% qui seraient susceptibles de se réveiller, presque 80% n’y comprennent rien. Il reste donc 20% de 47% de 90% de la population mondiale qui est potentiellement « dangereuse » ,soit 8.5% de la population.

      8.5% Contre 10%…

      N’empêche que 8.5% de la population qui retirent leurs billes, ça fait mal.

      Il n’y a pas d’autres armes.

      Le procédé est simple:

      Appel à la population par des manifestations, seul moyen d’être visible à grande échelle.

      Une fois dans l’escarcelle médiatique et après pas mal de « crédibilité » accentuée, les messages délivrés par les représentants de ces mouvements auront une répercussion non négligeable.
      Il suffit d’un appel au bank run via ces réseaux, et le système tout entier peut vaciller.

  7. Avatar de cording
    cording

    Les Indignés de quelque pays qu’ils soient sont éminemment sympathiques mais ils ne pèseront jamais sur le cours des évènements parce qu’ils ne sont pas du tout organisés, autrement dit : il n’y a pas d’alternative politique au systèmes politiques en place responsables de la crise financière et incapables de la résoudre. Ce dimanche Arnaud Montebourg est rentré dans le rang en appuyant l’héritier politique de Jacques Delors en oubliant bien tous ses thèmes de campagne le temps d’une primaire

    1. Avatar de Michael Saratoga
      Michael Saratoga

      Les Indignés de quelque pays qu’ils soient sont éminemment sympathiques mais ils ne pèseront jamais sur le cours des évènements parce qu’ils ne sont pas du tout organisés,

      Votre pessimisme n’est pas à la hauteur des possibilités déjà démontrées par le cours de l’Histoire…

      Samedi, Place de l’Hôtel de Ville à Paris, Ils étaient près de deux mille en Assemblée Populaire, des balbutiements démocratiques prometteurs, où l’on s’écoutait, échangeait dans le respect pour entrevoir la manière de s’organiser, vers quelle direction aller.

      Et les quelques militants communistes ou autres de tous bord ont très vites déchanté car comme tous les partisans de l’Oligarchie des Partis Politiques, ils n’étaient pas la bienvenue dans leurs tentatives de récupération.

      Indignés Aujourd’hui. Résistants Demain.

      Inorganisés ? Laissez leurs quelques semaines….des inconnus émergeront demain pour porter leur message et bien plus organisés que vous puissiez l’imaginer.

      On disait la même chose des Sons of Liberty dans les années 1770 dans les colonies américaines. Des rebelles, de la racaille. Qu’en était il en 1788 en France ? Y avait il la moindre réelle organisation d’un point de vue national ?

      Patience !! Patience !! Et Sachez Citoyen que la Démocratie ne se fera pas non plus sans vous.

      Il est temps de sortir du confort du fauteuil….

      Quant à Paul Jorion, je ne peux que saluer l’éclairante lucidité que la Politique ne se fait plus désormais dans l’Arène politico-médiatique, mais sur Internet et sur les places Publiques…

      Il n’appartient qu’à nous de faire émerger au cours des prochaines semaines PARTOUT en France des Assemblées Citoyennes afin de reprendre le destin de nos vies en mains.

      Représentants Politiques ? Représentants d’eux même, oui.

      La question que nous devons tous nous poser : Des Citoyens, ou des Représentants Politiques, qui des deux a besoin le plus de l’autre ?

      Quand l’Esclave redevient…..Maître

      1. Avatar de cording
        cording

        Ce n’est pas du pessimisme mais de la lucidité! Souvenez-vous du mouvement altermondialiste et de ses grands succès, qu’en reste-t-il ? Rien !!!

      2. Avatar de baillergeau
        baillergeau

        Depuis 62 à Alger, on a vu la « base » se soulever, ici et ailleurs.On vu aussi de quelle façon elle a été récupérée, trahie ou écrasée à chaque fois. La complexité croissante du monde rende l’amateurisme et l’improvisation sans effet réel sur la transformation souhaitée.

      3. Avatar de dimezzano
        dimezzano

        qui est prêt à mourir parmi eux ?

      4. Avatar de Bruno
        Bruno

        « Qu’en était il en 1788 en France ? Y avait il la moindre réelle organisation d’un point de vue national ? »

        Si ce que vous dites était vrai: cela n’aurait été qu’un « pétard mouillé », les affaires auraient été reprises en mains par la monarchie. Il y a eu tout un mouvement philosophique – appelons le comme ça -, à travers le territoire, parfaitement structuré, qui a tiré les ficelles, « au bon moment » (la révolution ne s’étant pas faite non plus en un jour, en passant par la Terreur – la guillotine ayant fait son oeuvre, parmi l’adversaire -, jusqu’à ce qu’un militaire – Napoléon, adepte de ces idées -, prenne les choses en mains).

    2. Avatar de Vivanco
      Vivanco

      Ils pèseront d’autant plus que leur pauvreté grandissante ne leur permettra plus de faire marrcher le système ou/et que se développera (forcément) un système économique parallèle et des réseaux mafieux de plus en plius puissants armés et dangereux.(Voir les cartels de drogue). La suite logique de toute société humaine en décomposition.

    3. Avatar de coeur
      coeur

      Pas organisés? Pour camper pendant plusieurs semaines dehors, avec une bibliothèque, un dortoir, une cuisine, une cantine, une infirmerie, des toilettes, et tout cela sans le moindre débordement; avec des assemblées, ou tout un chacun peut donner son avis, partager discuter, réfléchir. . . Je crois que ce mouvement est nouveau, dans le sens ou justement, il ne ressemble pas à ce qu’on connait ( manifs habituelles); il n’y a pas de vraies revendications, c’est plutôt un appel à une prise de conscience générale! C’est une proposition de vivre autrement, avec la possibilité d’y arriver, ensembles!( we are the 99°) C’est un message très puissant ! Et ça va marcher, car le changement se fait en l’homme, et se concrétise dans son monde! C’est le message qui compte; il dit qu’on est assez nombreux à vouloir « créer » une nouvelle façon de vivre, et que les 1°/° restant feraient bien de s’y faire! Jeter vos oeillères! C’est un vent tout frais qui souffle!

      1. Avatar de cording
        cording

        Pas organisés politiquement, évidemment ! Il n’y a que cela qui compte, tout le reste n’est que du romantisme politique, c’est-à-dire des bons sentiments sans effets concrets.

  8. Avatar de Daniel

    Il est à noter que la couverture médiatique du mouvement des « indignés » est assez minimaliste. Le 15 octobre, des manifestations ont eu lieu dans plus de 80 pays et pourtant dans la presse il n’y a pas grand chose. Sur les vidéos que j’ai vues, on n’a jamais d’interview avec un journaliste à l’écran, est-ce qu’ils ont peur d’associer leur image au mouvement? La presse est elle encore indépendante?
    Aux Etats Unis, les « main stream » medias ont tendance à se moquer du mouvement Occupy Wall Street, on se rend bien compte qu’ils servent des intérêts privés.
    Un petit article dédicacé à Occupy Wall Street et au mouvement des indignés en général: « I have a dream » (en anglais) (la traduction française sera bientôt disponible)

    1. Avatar de Julien
      Julien

      Je suis obligé de montrer à tous mes collègues, ce lundi matin, la vidéo et les photos que j’ai fait à l’hôtel de ville pour leur prouver que NON, il n’y avait pas que quelques centaines d’ »occupants »!!!

      La propagande, ça me fout les boules!

      Je n’ai vu q’un camion de BFM, pas d’autre média, pas de journaliste.

      Julian Assange a raison, les journaliste sont des criminels!!!

      1. Avatar de Daniel

        Prenons exemple sur le printemps arabe en ce qui concerne la diffusion de photos, clips, témoignages. Les médias traditionnels sont ce qu’ils sont, on ne va pas les changer. L’espace d’expression est sur Internet, comme le dit si bien Mr Jorion.
        Pendant la révolution tunisienne je travaillais à coté d’une tunisienne en France qui ne dormait pas la nuit de toutes les vidéos, photos qu’elle voyait par facebook. Nous avons de formidables moyens de diffusion de l’information, youtube, dailymotion, vimeo, twitter, facebook, google+, les blogs, les sites internets. Nous pouvons créer un maillage informatif très riche alors partageons et engageons nous!
        Pour samedi, j’avais prévu de prendre une caméra et un micro et de réaliser des petites interviews filmées puis de les poster et des les distribuer sur la toile pour donner une chance aux personnes qui ne connaissent pas le mouvement de se faire une idée qui va plus loin que « ah c’est une bande de hippies altermondialistes ». Mais malheureusement, j’ai eu un problème personnel et j’ai pas pu le faire. La prochaine fois j’irai jusqu’au bout de mon projet.

        Le lien de mon article (en anglais) dédicacé au mouvement, qui n’est pas passé sur le post précédent est ici: http://anomaly.ccc.blog.free.fr/index.php?post/2011/10/09/%22I-have-a-dream%22

      2. Avatar de justin
        justin

        « Julian Assange a raison, les journaliste sont des criminels!!! »

        Se rendre compte de cela c’est déjà une prise de conscience révolutionaire…

        Restaurer la liberté de la presse devrait faire partie des revendications des indignés

  9. Avatar de Contempteur
    Contempteur

    Je comprends pas bien cet article.
    Les banquiers seraient au final des « indignés » ?

    Tout le monde, peu ou prou serait alors Indigné, sauf les fascistes républicains US et Tea Party ?

    L’indignation deviendrait une nouvelle prose, une grammaire de la citoyenneté, un curseur de la politique, c’est ça ?

    Et Internet le laboratoire de la Révolution, comme Nanterre fut l’épicentre du joli mois de Mai ?

    Je me permettrai juste de signaler qu’un minimum d’activité politique militante, consistant par exemple à appeler sous forme de diffusion de tracts à une/des réunions sur la fameuse Dette qui nous étrangle, permet de relativiser quant à la connaissance que les couches moyennes à pauvres des français ont de ce qui les étrangle, comme de leur réelle adhésion au Net pour s’informer et élever leur conscience, comme leurs dispositions révolutionnaires.

    1. Avatar de Gyps
      Gyps

      La plupart des gens sont préoccupés, sentent que ça ne va pas, mais ne sont pas concernés par les indignés, par l’économie, et d’ailleurs y comprennent peu de choses. C’est donc vrai que 99% c’est symbolique vis à vis du 1% qui dirige le monde. Et je dirais même que les indignés effraient un peu, ça fait désordre.
      Mais je pense que c’est pareil pour la politique. Qui vraiment sait pour quoi il vote. Ce que représente le programme du quidam – et qui il représente lui-même, qui a financé sa campagne,etc. Beaucoup de gens votent (quand ils votent) sur l’aspect extérieur, le beau parleur. Et vous savez bien que maintenant tous recourent à des prof’ pour s’habiller, parler, se comporter devant les caméras. Des sociétés spécialisées s’occupent maintenant des hommes politiques… et des chefs d’entreprise. C’est devenu un spectacle, on fait appel à des gourous

      Quant au Net, je pense comme Paul Jorion que c’est un outil extraordinaire quand on sait l’utiliser.

    2. Avatar de Agnès
      Agnès

      Ce n’est pas ça. Ce que Paul Jorion veut dire, c’est que le système en est arrivé à un tel point de décomposition et d’imbécillité que même parmi le 1% de gens qui seuls en profitent, certains se sont rendus compte de l’impasse, et sont prêts à changer de voie. Ce qui ouvre pas mal de possibilités et offre une bonne dose d’espoir. Et il sait de quoi il parle : il les connait, il les fréquente.

      Quant à organiser une énième réunion où seront constatées pour la énième fois les mêmes évidences, sans que jamais nulle action décisive ne suive, jamais nul résultat n’émerge, pas étonnant que ça ne rameute pas les foules. Perte de temps. Les gens utiles sont dans la rue.

      6500 à Bruxelles samedi, et la solidarité de la ville a permis de nourrir quelques centaines d’Indignés venus de loin, dont les provisions avaient été détruites.

      1. Avatar de Juignet

        @Agnès
        Pour ma part je suis plutôt aisé, mais ce n’est pas pour cela que j’accepte une société fondée sur la compétition, la cupidité, le cynisme commercial, la gabegie, la consommation sans limite, l’argent roi, la tricherie et parfois la corruption. Bref le triomphe de l’ultra-libéralisme. Cette société m’emrdr…profondément.

        De plus, je pense, comme Paul Jorion, que la concentration croissante du capital et sa financiarisation vont provoquer une catastrophe économique.

        Par contre, là où je ne serais pas aussi optimiste que lui, c’est sur un possible changement de société, car, précisément, cette concentration donne une puissance énorme à ceux qui contrôlent ces masses d’argent plus ou moins anonymement.

    3. Avatar de fujisan

      « Les banquiers seraient au final des « indignés » ? »

      Certains se souviennent qu’ils sont aussi des humains et non seulement des rouages au service de la machinerie capitaliste. Par ex. Eric Verhaeghe qui a rédigé un billet sur ce blog.

      1. Avatar de Thom Bilabong
        Thom Bilabong

        Et le pauvre Georges Soros qui se lamente de voir le monde qu’il laissera à ses petits enfants ? Vous y pensez, hein ? Un monde où tout cet argent amassé n’aura servi à rien si tout s’écroule ? A quoi ça sert d’avoir émigré, vécu de peu, puis gagner beaucoup d’argent ?

    4. Avatar de Contempteur
      Contempteur

      @Agnes

      Merci pour la traduction. Je veux bien, moi, mais je raisonne plutôt par rapport aux structures, ce qui pondère les états d’âme qu’auraient certains. Sans parler de la manip toujours possible..

      @Fujisan

      Oui, bien sûr, ils sont humains. Comme le pauvre con enfermé dans sa doudoune qui bave sur le col, endormi qu’il est sur son paquet de biscuits et sa bouteille de mauvais vin, dans l’encoignure de la porte cochère, à côté. Il a peut-être trente ans, mais la crasse ça rend difficile le jugement. Il pue à vingt mètres, mais il s’en rend plus du tout compte.

  10. Avatar de Pas Glop
    Pas Glop

    Ils s’indignent du hold-up de leur avenir, plombé par la dette. Mais sans la dette, ils continueraient de consommer, consommer, consommer… Aucune idéologie derrière cela, juste la frustration de ne pas pouvoir consommer…le dernier produit de la firme qui fait travailler les mômes en Chine pour enrichir un milliardaire porté aux nues (c’est clair ?)
    Je croirai aux indignés quand mon chef de service s’indignera et refusera de gaspiller le budget, que la police s’indignera et cessera de verbaliser des excès de vitesse de 1km ou que Pujadas exprimera son indignation de se soumettre ainsi.

    1. Avatar de Martine Mounier
      Martine Mounier

      @Pas Glop

      Ils s’indignent du hold-up de leur avenir, plombé par la dette. Mais sans la dette, ils continueraient de consommer, consommer, consommer…

      La société de consommation c’était Jean Baudrillard.

      Baudrillard avait bien vu l’accroissement vertigineux de la dette mais il l’avait analysée dans le cadre de la société du spectacle. Or nous sortons peu à peu du virtualisme, de la société du spectacle. Attention, je ne dis pas que nous en sommes complètement sortis. Ce que je dis c’est que si mai 68, tout en protestant contre la société de consommation, n’était pas débarrassé de son lien avec elle, nous sommes à mon avis en face de tout autre chose aujourd’hui.

      La demande des indignés n’est pas une demande de plus (de biens) ou d’autre chose en opposition aux biens matériels (amour & eau fraîche des hippies) mais une demande de mieux que l’on pourrait qualifier par : plus de mesure, pour tous. C’est la raison pour laquelle, les banquiers peuvent s’y associer (discrètement !) ayant eux mêmes conscience d’avoir vécu dans un monde en roue libre, ce qui, même si l’on se trouve du bon côté de la roue, est au bout du compte tout à fait épuisant.

      1. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        Vous écrivez

        …ayant eux-mêmes conscience d’avoir vécu dans un monde en roue libre, ce qui, même si l’on se trouve du bon côté de la roue, est au bout du compte tout à fait épuisant.

        Je crains que votre représentation d’un monde « en roue libre » ne fût que l’effet produit par l’organisation autrement structurée de la société de consommation et de la société du spectacle . Aujourd’hui, cette représentation rend plausible l’illusion du retour au réel, je crains qu’à suivre les développements logiques des analyses soutenues par Baudrillard et Debord, il ne nous faille être plus pessimistes.

        Pour le Baudrillard du système des objets, la « société de consommation » n’est en rien un système de consommation « en roue libre », pléthorique et débridée, mais un système d’échange de signe sur le support de la consommation d’objets. Ensuite, L’économie politique du signe retracera l’ordre des simulacres depuis la renaissance jusqu’au « virtuel », dont le stade achevé » fut l’imposition de l’équivalence entre argent et reconnaissance de dette et, pour quelques-uns, sous nos yeux, de transformer des reconnaissances de dettes en bels et bons titres de propriété.

        Ce cycle se termine par une « crise » mais n’instaure pas « un réel » au sens d’une représentation des rapports sociaux qui ne comporteraient qu’un sixième d’hypocrisie (L’ONNA). Pour Debord, la société du spectacle n’est en rien une accumulation d’images creuses, mais le fait que les rapports sociaux y sont médiatisés par des images, ce qui est tout différent. Je ne crois pas que nous quittions la société du spectacle, mais qu’au contraire, nous entrons dans son stade autoréflexif, pour lequel il est utile que ce soit son principe même qui se trouve affirmé par les indignés comme son propre ennemi. Cette apparence de paradoxe demande un mot d’explication ( remarquons déjà que le bouclage est puissant, car il assure autant la reproduction des armes que celle du champ de bataille ; de plus, le commerce est assuré comme en atteste le petit livre d’Essel.

        Faisant suite aux spectaculaires diffus et centralisés, le stade spectaculaire intégré fut pensé par Debord comme la fusion des modes domination spectaculaires propre aux totalitarismes communistes et capitalistes; la disparition du communisme oblige la perpétuation d’une opposition spectaculaire entre « pouvoir légal » et « pouvoir corrompu ». Les indignés s’indignent de la corruption des gros, mais non pas de la corruption ordinaire. À ce stade, l’interdépendance des deux mode de commandement n’est pas pensée par les indignés, il n’est pas perçu que les voies offertes par la corruption sont, pour tous, les seules permettant d’espérer échapper, à l’organisation militaire du travail.

        Pas plus que les nomenklaturas locales, dont la corruption est l’ordinaire, les vieilles lunes révolutionnaires ( toujours en mal de capitaliser les colères prolétariennes pour s’en instituer l’avant-garde) ne risquent pas d’attirer l’attention sur la corruption ordinaire. En ce sens l’indignation mondialisée contre la corruption, marque non pas la fin du spectaculaire intégré, mais signe l’affirmation de l’hypocrisie comme image inversée de son propre pouvoir. Comme le soulignait Henry Atlan encore assez récemment – de la fraude, le monde de l’Onaa, p. 262 « dans le monde réellement inversé , le vrai est un moment du faux ».

        L’indignation qui ne ferait pas l’anamnèse, des classes sociales prises au piège de la consommation et du spectacle, comme du faux et de l’hypocrisie, conduit à la rejouer la pièce avec d’autres Parrains. La finance ayant donné tous les fruits qu’elle pouvait donner, les rugissements qui accompagnent la chute de la branche morte renforcent la puissance du spectacle du capitalisme s’automutilant. 70% d’indignation laisse libre jeu au mouvement brownien des alliances qui déterminent le sens de la pièce, en sous-main. Je ne vois vraiment pas pour quelles raisons nous ferions mieux que les Russes après la Glasnost et la Perestrïoka, et vous ?

        Le retour au réel « par le travail autonome et utile, le respect écologique… », que rêver de plus sincère pour consolider les positions?

      2. Avatar de Martine Mounier
        Martine Mounier

        @Jean-Luce Morlie

        la « société de consommation » n’est en rien un système de consommation « en roue libre »

        Ce que j’entendais par « roue libre » c’est un monde où la prééminence de l’inflation conduit inévitablement à un malaise ressenti y compris chez ceux qui profite de cette démesure. Il ne s’agissait pas d’affirmer que cette roue libre n’était pas le fruit de la société de consommation – nous sommes d’accord sur ce point – mais de noter qu’une solidarité de malaise existe entre les 99% et le 1% des banquiers qui chuchotent à l’oreille de Paul Jorion.

        Ensuite, L’économie politique du signe retracera l’ordre des simulacres depuis la renaissance jusqu’au « virtuel », dont le stade achevé » fut l’imposition de l’équivalence entre argent et reconnaissance de dette et, pour quelques-uns, sous nos yeux, de transformer des reconnaissances de dettes en bels et bons titres de propriété.

        Vous avez entièrement raison. Sauf que je pense que nous sommes doucement entrain de quitter ce stade. Précisément parce que comme vous le dites très bien il est « achevé« . Il nous faut donc, et c’est mon point de vue, quitter Baudrillard, Debord et j’ajoute Mac Luhan, pour comprendre ce qui se trame à présent. Et qui je pense est un retour cinglant au Sherlock de la livre de chair reconnaissance de dette du Marchand de Venise.

        C’est un détail, mais tout de même, Stéphane Hessel s’écrie avec un H.

      3. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        @Martine Mounier

        Je ne saurais vous suivre, comme si la fermeture des livres de Baudrillard et de Debord devait naturellement accompagner la fin de la parenthèse de nos sociétés qui, pour un temps, se seraient ouvertes sur les nuages et seraient appelées, aujourd’hui, par « retour cinglant » à convertir la virtualité des contrats en « une livre de chair ».

        Précisément, c’est l’argument de Shakespeare : Shylock ne peut appliquer le contrat, car il s’agit d’une livre de chair « ni plus, ni moins », le juste paiement de la dette dans réel est aussi illusoire que sa reconnaissance sur le papier. Je crains que l’abandon de la généalogie des virtuels n’aide à recréer des simulacres de réels.

      4. Avatar de Martine Mounier
        Martine Mounier

        @Jean-Luce Morlie

        La vie étant cette possibilité de non répétition du même, la généalogie ne devrait jamais se départir d’une capacité à considérer le nouveau en tant que tel.

        Par ailleurs, avez-vu lu L’Hostie profanée ?
        Je me permets de vous citer ici Léo Scheer – nous étions alors au tout début de la crise –, citant justement J-L Schefer : « Ce qui en bonne logique doit être amputé de la valeur équivalente de la dette, c’est le corpus, autrement dit les biens, autrement nommés la substance, du débiteur. » Scheer étant un grand ami de Jean Baudrillard, ai-je besoin de préciser.

        L’argument de Shakespeare me parait donc – si tant est que l’on puisse résumer un tel texte par un « argument » – davantage à chercher du côté de la Loi comme rappel du rapport entre la roue et la route, autrement dit si vous me permettez un pléonasme, des conséquences de chair de nos actes.

        Au temps pour moi : Shylock et pas Sherlock.

    2. Avatar de Juignet

      Ben justement, il faut en diffuser une d’idéologie. L’idéologie de l’anticonsumérisme, du travail autonome et utile, du respect écologique, etc.. existe depuis les années 60. Mais, elle a été balayée par l’idéologie néo-libérale. Ça peut changer…

      1. Avatar de eza
        eza

        Cinquante ans c’est à peut près le temps qu’il faut pour réfléchir. Après la réflexion, le changement mettra encore cinquante ans avant de se mettre en œuvre. Il ne faut pas être pressé, comme lorsque l’on plante un noyer.

      2. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Juignet,

        L’idéologie, quelle qu’elle soit, peut être définie comme une conscience déformée des réalités au service d’un pouvoir.
        Il ne peut donc exister d’idéologie qui soit une critique radicale d’un mode de production (et de consommation).
        Ce rôle là est réservé à la théorie critique et à la praxis.

    3. Avatar de fujisan

      @ Pas Glop
      « Aucune idéologie derrière cela, juste la frustration de ne pas pouvoir consommer »

      Allez voir sur place au lieu de nous sortir les préjugés mainstream.

      « D’abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez. » Mohandas Karamchand Gandhi

      « Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence. » Arthur Schopenhauer

  11. Avatar de Hole Street
    Hole Street

    « Très très peu nombreux à parler de racailles à propos des indignés » ? Et ceux, parmis les policiers que l’on déguise (il y a des ordres, là !) en civils ; qui cassent la gueule, littéralement, à des gens à terre et entravés ; ou qui balancent des gaz sur une foule jusque là paisible ; on les range dans quelle catégorie ? Des sondages récents montrent que, jusqu’ici, près de 50% de la population belge ne ressent pas les effets de la crise. Ces gens-là s’en foutent encore, majoritairement ou, au mieux, trouvent ces manifestations sympathiques mais inutiles. Du genre « marche blanche ». « 99% », c’est un slogan, un voeux pieux. Et qu’on ne se méprenne pas : j’ajoute « hélas, cent fois hélas ». « 99% », c’est surtout l’objectif. Et là, on peut juste dire qu’enfin, cela démarre ; mais que de souffrances faudra-t-il encore pour que cela ne s’essoufle pas ? Car à mes yeux le danger est là : maintenant que c’est parti, il faut que cela passe … ou cela cassera et « ils » auront gagné.

    1. Avatar de miluz
      miluz

      99% représente le pourcentage des gens auquel le système ne profite pas.

      Vous parlez du pourcentage des gens mobilisés aujourd’hui, pas du mouvement de contestation auquel est confronté le 1% concerné depuis toujours. Ce contre quoi ils se battent depuis le début pour garder leurs privilèges. Et je compatis, car c’est dur d’avoir la planète à dos.
      L’évolution qualitative du mouvement de contestation dépend chaque fois de leur capacité à faire des concessions, mais aujourd’hui il faut en rajouter un : leur possibilité de le faire au stade où en est l’économie.

      On pourrait faire des stats en tenant compte non pas de la mobilisation, mais des possibles de mobilisation, au jour le jour, dans chaque secteur de l’économie et dans chaque pays. Ce ne serait pas difficile. Je suis persuadée qu’il le font de leur côté. S’ils ont déclaré la guerre, ils ont forcément un QG quelquepart qui prend la température. Leurs sondages (outils anti-démocratiques par excellence) ne sont pas forcément publiés, n’est-ce pas?

      Mais comme le dit si bien notre ami Paul, ils n’avaient pas prévu internet. Pas assez habitués à travailler et à réfléchir par eux-même.
      Aussi, moins ils en parlent, plus le mouvement croît avec la peur du vide. Plus ils en parlent, plus ils dévoilent leur stratégie. Pour une fois, ils sont pris dans une alternative infernale. A ce signal bien connu, on ne peut pas dire que ce mouvement incarne la fin du capitalisme; mais juste que le capitalisme ne profitera plus à personne.

    2. Avatar de Agnès
      Agnès

      Mais ils ne s’en foutent pas! Plus nombreux les Indignés à Bruxelles qu’à Paris (et voir mon commentaire un peu plus haut). C’est l’absence de gouvernement pendant plus d’un an qui nous a permis d’échapper à l’austérité généralisée, avec pour résultat une économie encore relativement en bon état, et le meilleur PIB d’Europe. Ha!

      Mais maintenant qu’un nouveau gouvernement est quasiment formé, ils savent très bien que le couperet va tomber brutalement, et ils attendent de voir à quelle sauce ils seront dévorés. Et ils savent déjà que quel que soit la recette, le plat sera immangeable.

      (Pour la racaille flicaille, là je suis d’accord avec vous).

      1. Avatar de Wilmotte Karim
        Wilmotte Karim

        Petite rectification : la plus faute croissance du PIB, pas le plus haut PIB.

  12. Avatar de titi

    J’ai beaucoup hésité pour ce deuxième tour des primaires socialistes après avoir voté Montebourg la semaine dernière. Vote blanc, Aubry, Hollande? Renvoyer dos à dos la vraie gauche molle et la fausse gauche dure par le vote blanc? Puis dans l’isoloir, j’ai décidé : ce sera Hollande. L’unique raison de mon geste n’a rien d’idéologique, elle est de bon sens. C’est le seul « impétrant » ayant réussi à rassembler « tous » les perdants du premier tour. De plus, il avait terminé ce premier tour en tête assez largement. Enfin, il a dirigé le Parti Socialiste pendant une dizaine d’années (même si la ligne suivie ne me convient pas), ce qui démontre tout de même des qualités humaines indéniables. Il est en effet beaucoup plus facile de faire de l’idéologie tout seul dans son coin que de rassembler des êtres humains. Et peut-être vaut-il mieux être « flexible » dans un monde où tant d’intérêts sont (en apparence) discordants. Cela ne garantit nullement que je voterai pour lui lors du premier tour de la présidentielle. Il y a en effet un temps pour tout et le premier tour de 2012 est là pour respecter toutes les sensibilités politiques. D’autant qu’il est un mouvement qui prend de l’amplitude, celui des Indignés, dans le monde entier, et qui fait écho aux révoltes arabes et aux mobilisations espagnoles et grecques (il y a un lien très clair même si cela arrange les cercles de pouvoir de dire que c’est complètement différent, mais je ne peux pas développer ici). Ce mouvement planétaire est le prolongement des fortes mobilisations de la fin des années 90 et du début des années 2000, lorsque les alter-mondialistes et ATTAC (et bien d’autres) ont commencé, en précurseurs, à dénoncer la finance cupide en demandant une taxe sur les transactions financières (dite « Taxe Tobin ») et l’annulation de la dette « odieuse » des pays du Sud. Le manifeste de ce mouvement fût un livre inoubliable « No logo » qui dénonçait la tyrannie de la mondialisation à travers de grandes multinationales sans scrupules exploitant les travailleurs des pays pauvres, souvent des enfants, pour fabriquer des objet « de marque » connue, puis les vendre très cher en Occident grâce au prestige du logo, encaissant la différence et laissant le dégât sanitaire et social généré à régler par des Etats sans défense. Steve Jobs et sa marque Apple fût l’un des exemples les plus célèbres de ce système mortifère. Puis vint le 11 septembre et le retour au tout sécuritaire, le livre de Samuel Huntington, « Le Choc des Civilisations », où l’intellectuel conservateur considérait qu’après la chute du communisme et des ses régimes autoritaires, la fin de l’Histoire était advenue, et que le dernier combat à mener se résumait à un conflit entre l’occident chrétien et le Tiers-Monde musulman. Les guerres de Bush confirmèrent cette victoire idéologique mais autant les résultats obtenus (les talibans sont aujourd’hui de nouveau aux portes du pouvoir en Afghanistan), que les méthodes mensongères employées pour faire adhérer les populations (on cherche toujours les armes de destruction massives en Irak) semblent confirmer que ces thèses fumeuses n’ont absolument aucune réalité, sont fausses, et que donc, rien ne se passe comme les conservateurs l’avaient prévu. En 2009 et un peu en réponse à ce « choc des civilisations », Naomi Klein persiste et signe par un ouvrage clair et implacable, « La stratégie du Choc » où elle démonte point par point et analyse au scalpel la vraie logique en oeuvre cachée derrière l’idéologie de la peur vantée par les conservateurs. Profiter de l’état de choc causé par un drame (le 11 Septembre, une catastrophe naturelle, etc..), d’une crise (économique et là mon regard se tourne vers l’Argentine des années 90 ou la Grèce d’aujourd’hui), pour imposer des mesures que le Peuple aurait refusé en temps normal. L’illusion de démocratie est alors préservée puisque le Peuple (ou plutôt ses représentants parlementaires -> démocraticensitaire comme dit Paul) obtempère. Mais lorsque le Peuple commence à lire entre les lignes, à mieux interpréter les postures de certains dirigeants, et ne commence à s’en tenir qu’aux résultats tangibles et non aux beaux discours, alors advient quelque chose qui ressemble à une révolution. C’est les germes de cette révolte mondiale qui ont été tués dans l’oeuf après le 11 Septembre. Mais on ne retient jamais longtemps un fleuve qui coule, surtout quand ce fleuve s’appelle l’Histoire, quelqu’en soient les périls (Tea-Parties, extrême-droite, …). Ce fleuve se réveille et ce sont les Indignés du monde entier qui parlent à travers les germes d’un discours politique représenté en France par Arnaud Montebourg lors des primaires socialistes, ou bien encore Chevènement, plus à gauche par Mélenchon, à droite par Dupont-Aignan. L’enjeu n’est pas la guerre des nations contre les nations (comme voudraient nous le faire croire les incorrigibles chantres de la mondialisation financière), mais l’enjeu est la guerre du système financier contre le Peuple. Cette dernière phrase disqualifie et élimine automatiquement l’extrême-droite de ce mouvement historique plus fort que l’argent de 1% des plus riches de chaque nation, mais emportant avec lui les 99% de personnes dans le monde appartenant au même Peuple. L’inverse justement d’un mouvement « National », raciste et intolérant.

    Aux Etats-Unis, le conflit idéologique entre Huntington et Klein est tout entier résumé par le mouvement des Tea-Parties à la droite des Républicains et celui du mouvement Occupy Wall Street, à la gauche des Démocrates. Large victoire dans l’opinion publique du mouvement « Occupy Wall Street ». Les masques sont en train de tomber, Internet et les réseaux sociaux achèveront d’en finir avec toute tentative des médias conventionnels de récupérer ce mouvement.

    Deux dilemmes sont ainsi résolus par le rassemblement : au niveau de primaires françaises (c’est le plus rassembleur qui prime) dont la réussite est indéniable mais surtout au niveau mondial (les mouvements nationaux d’extrême-droite ne seront par définition jamais capables de le faire) puisque le mouvement des Indignés a pris hier une envergure historique et irréversible.

    Je suis très optimiste aujourd’hui. Mais il faut rester très vigilants. La riposte va être terrible, il faut s’y attendre.

    1. Avatar de Leboutte

      « Rassembleur » est effectivement le mot idéologique qui simplement recouvre le fait que François Hollande l’emporte dans les sondages et dans la primaire.

      Pour ma part, je suis terrifié de voir son regard vide, sa rigidité posturale, l’extrême convention de son discours, sa perte de poids à l’arraché qui lui va comme une injure à soi-même. Il n’est pas encore élu, mais il est déjà sa propre momie. Il n’est pas encore à l’Elysée, mais il est déjà dans sa pyramide – et les pyramides sont des tombeaux, comme chacun sait. À mes yeux, sa victoire est le triomphe de la médiocrité.

      Mon seul seul grain d’optimisme est celui d’Emmanuel Todd, qui disait chez Taddéi, à l’émission où Paul est intervenu, que le PS sera contraint à une politique de gauche lorsque les Français dans la rue l’y obligeront.

      1. Avatar de titi

        C’est exact mais je ne me résout pas à laisser le pouvoir à une droite qui n’a fait que diviser les français depuis quelques années. Hollande, par sa réponse écrite à Montebourg, si elle est sincère, donne tout de même quelques garanties de souffler un peu dans une atmosphère de crise déjà pesante mais amplifiée par des discours de division improductifs et anxiogènes.

      2. Avatar de nol
        nol

         » je suis terrifié de voir son regard vide.. »

        Moi aussi ; l’effet du régime, sûrement.
        Je ne sais pas qui est le génie ou les génies parmi ses conseillers en communication qui lui ont suggéré que pour battre Sarko il fallait être « lean » mais ils mériteraient d’être attachés au poteau et fusillés séance tenante. La politique c’est pas seulement un programme c’est de l’image et on demande aux français de voter pour un type avec une gueule de malade. Tonalité émotionnelle triste plutôt que de mauvaise humeur vu le personnage, fixation excessive sur l’image de soi-même, plus d’énergie celle-ci étant toute consacrée à surveiller son poids. Tu parles d’un leader. Merci le PS, merci les français, le peuple champion du monde toutes catégories de la consommation d’anti-dépresseurs et de psychotropes aura le choix en 2012 entre un neurasthénique et un speedé. J’attends avec impatience le débat télévisé où on pourra assister au spectacle lamentable d’un Hollande cherchant ses mots pour cause d’hypoglicémie…

      3. Avatar de M
        M

        J’attends avec impatience le débat télévisé où on pourra assister au spectacle lamentable d’un Hollande cherchant ses mots pour cause d’hypoglycémie…

        terrible…mais je viens de sourire !
        je n’en reviens pas moi-même, parce qu’il n’y a pas de quoi .

        depuis ( au moins 2007 ), ils ont tous l’air – ceux en position de pouvoir; y compris nos feus-représentants du personn…pardon Peuple ( sauf exception : les quelques vrais « indignés-engagés ») d’être sous l’emprise de substances illicites, et, ou aux mains de docteurs-véreux-« laveurs de cerveau », dignes d’officines douteuses, et barbouzesques .
        c’est tout-de-même la première fois que nous voyons ça dans notre Pays : ça « étonne » ! et, ce n’est pas bon signe.

    2. Avatar de lou
      lou

      « Cela ne garantit nullement que je voterai pour lui lors du premier tour de la présidentielle. » Merci de nous imposer un candidat pour qui vous n’êtes pas sûr de voter.
      Cela confirme ce que je pense de ses primaires « ouvertes », et de ceux qui ont choisi Hollande.
      Je vous préviendrai quand les sections recevront le materiel de campagne. Vous verrez, c’est super rigolo de boiter et tracter les WE et le soir après le boulot, dans le froid de l’hiver finissant. On se marre à aller coller des affiches à minuit, poursuivis par des voitures de l’UMP…
      Et suis bien contente que vous soyez optimiste. C’est ce qui faut pour le porte à porte…
      Moi, je prends des vacances, bien contente de voir la relève.

      1. Avatar de titi

        Qu’aurait-il fallu faire? Ne pas aller voter et laisser l’UMP se gausser d’une participation en baisse pour ceux dont les candidats n’étaient plus là au deuxième tour?
        Les Primaires Ouvertes sont une réussite dans le sens où elles ont permis à des voix nouvelles de se faire entendre par le plus grand nombre.
        Mais vous avez raison et il en va de mon intégrité morale : je voterai Hollande au premier tour en 2012 s’il tient ses engagements de défendre (pendant la campagne) les idées sur lesquelles Arnaud Montebourg le questionnait comme il l’a promis dans sa réponse écrite.
        Je conserve sa lettre bien au chaud sur mon disque dur.
        Intégrité morale contre intégrité morale!
        On verra bien. J’espère juste qu’il le fera.
        Désolé si je vous ai froissé, je respecte votre engagement.

      2. Avatar de lou
        lou

        Titi
        Je ne sais pas si on peut dire que des voix nouvelles se sont faites entendre. Ce que je ressens, c’est la fin du PS comme parti: à quoi bon voter un projet si finalement, un candidat PS est choisi par l’ensemble des français. Aubry n’était peut être pas forcément plus à gauche (quoi que quand même) mais elle a, elle, défendu le projet du PS, donc les militants. Au vu de la géographie du vote, j’ai peur qu’Hollande soit le candidat du centre. et qu’une parti du PS ait enfin réussi à avoir la peau du parti.
        Honnêtement, je préfère débattre en dehors du parti, sur le blog notamment. Mais il faut une médiation, un cadre, une structure, ce à quoi est censé servir un parti. Certes, il ne remplit plus ce rôle, mais jusqu’à maintenant rien n’est venu le remplacer réellement. Même si je suis d’accord avec Paul Jorion: faut rien attendre en l’état des partis politiques.
        Donc d’un coté on fait sauter le parti socialiste avec les primaires ouvertes, et en meme temps , on reste dans une logique « partisane » en participant à ces primaires ouvertes.
        Mais bon, c’est l’ère du flou, de la mollesse…et de la flexibilité. C’est à dire: surtout ne pas prendre parti. Du genre, je suis socialiste mais mon programme ne l’est pas.

      3. Avatar de lou
        lou

        Ah, j’allais oublier. Vous dites ne pas vouloir laisser le pouvoir à la droite. (en choisissant Hollande)
        Je suppose que vous songez à Sarkozy au second tour, donc le duel qu’on nous vend à longueur de sondage. Mais moi, je crois tout bonnement que Sarkozy ne sera pas au second tour. Et le thème de la démondialisation, qui sera surement central, est défendu depuis bien longtemps par l’extreme droite (dans sa version nationaliste).

      4. Avatar de titi

        Merci d’avoir précisé : dans sa version nationaliste.
        Montebourg, quand il parle de démondialisation, ne parle pas du tout de cela. Il parle seulement de réguler les échanges commerciaux au niveau mondial et si ce n’est pas possible de mettre des droits de douanes plus justes aux frontières de l’Europe. Il ne parle pas d’interdire l’accès à la nationalité française, bien au contraire (voir sa lettre). Le pb si cette régulation n’est pas faite mondialement, c’est que ce sont les pays les plus régulés (social, écologique, fiscal) qui perdent. Donc l’Europe. C’est pourquoi refonder l’Europe sur des principes plus juste (donnant-donnant) est très important et non pas se barricader derrière ses frontières nationales. Cette Europe-là qui est en train d’échouer sous nos yeux était bâtie pour les multinationales et non pour les Peuples. L’écroulement est logique puisque le but était de faire fabriquer dans des pays sans régulation et de vendre cher dans les pays régulés où les salaires sont élevés. Mais ce qu’il faut dire, c’est que le niveau du salaire contient en lui toutes ces normes sociales et environnementales. Allez faire fabriquer ailleurs sans respecter la dignité humaine pour revendre ailleurs très cher, cela pour moi s’appelle du vol. Cela fait partir le travail ailleurs et finalement les pays les plus avancés s’appauvrissent. Si être compétitif veut dire s’aligner sur les standards sociaux et écologiques de la Chine, vous comprenez que j’ai un gros problème avec ça. Et je suis de moins en moins seul à le penser 😉
        La démondialisation dont parle Montebourg est donc diamétralement opposée à celle prônée depuis des années par le FN.
        Personnellement, je ne pense pas que le FN sera au second tour.
        Mais plutôt que de nous rebattre les oreilles avec un discours idiot sur l’identité nationale, pourquoi la droite n’a-t-elle pas plutôt lancé un vrai débat de fond sur la mondialisation financière et ses conséquences?

      5. Avatar de lou
        lou

        A titi un article sur Marine le Pen: Dexia : Marine Le Pen pour pousser la banque au bord de la faillite C’est pour cela que je pense qu’elle sera au second tour.

      6. Avatar de titi

        Je pense plutôt que Marine Le Pen passe son temps à commenter l’actualité. Elle parle beaucoup de social mais je ne l’ai pas encore vu dans la rue manifester pour préserver les acquis sociaux.

    3. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Croyez-vous vraiment que les élections de mai 2012 auront lieu ?

      1. Avatar de leo poulain
        leo poulain

        Pas sûr…

      2. Avatar de dimezzano
        dimezzano

        Hollande a été choisi par « le système » pour que le courant d’illusion populaire entretenu autour de lui calme le peuple …. quelques mois, disons 1 an ….
        Ce sera déja ça de pris se disent ils.
        « Un moment encore, rien qu’un moment, monsieur le bourreau  » ….

      3. Avatar de AntoineY
        AntoineY

        Moi aussi je me le demande…

      4. Avatar de eza
        eza

        Il feront de l’argent avec des cailloux, de la paille, de la poudre aux yeux… Le don de prophétie est un amusement à la mode ces temps-ci.
        Mme Irma, alors, vote utile, vote à gauche ?
        C’est la rue quoi qu’il advienne Mr, Mme Tout le Monde
        Merci Mme Irma
        Il vont me rendre ma boule.

      5. Avatar de titi

        Il faut l’espérer car je ne crois pas à la vertu et à la justice des prises de pouvoir non démocratiques, de droite comme de gauche.

      6. Avatar de Julien
        Julien

        Quoique l’on vote, on votera pour goldman sachs

      7. Avatar de Bruno
        Bruno

        Finalement, qu’est-ce que cela changerait?

      8. Avatar de DidierF
        DidierF

        Oui, elles auront lieu.

        Non, elles n’auront aucun sens. Quel que soit l’élu, il fera la politique de Sarkozy. Les gesticulations seront différentes mais ce sera toujours un élu sérieux. Il ne changera rien à la politique en cours.

        Sauf un événement simplement énorme, du genre la volonté de la majorité serait respectée, mais là, je préfère nettement croire au Père Noël sur son traineau. C’est beaucoup plus probable. Parce que si le truc de la majorité respectée arrive, il aura de très gros pleurs chez des gens très riches et très chics. Ils arriveront même à me faire pitié. Mais je pense que le Père Noël arrivera sur son traineau et devant les caméra avant, bien avant. Je parie sur le Père Noël.

        Je ne peux pas exclure le changement à cause de ce mouvement des indignés. Une des choses qui m’amuse est que ces gens seront récupéré dans la seconde qui suit un énoncé de leurs revendications. Le discours des politiques est si rôdé que n’importe quoi peut être récupéré et transformé en raison de se soumettre à nos maîtres.

      9. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        J’espère bien !

    4. Avatar de Boson
      Boson

      Merci,
      Votre analyse est très intéressante .

    5. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Je suis très optimiste aujourd’hui. Mais il faut rester très vigilants. La riposte va être terrible, il faut s’y attendre.

      Nous somme nombreux à comprendre que les peuples peuvent
      trancher entre socialisme ou barbarie.
      A ce propos, dans la crise majeure en cours,
      tous les politiciens professionnels, demain comme aujourd’hui,
      vendront les peuples pour leur caviar quotiden,
      de Hollande à Mélenchon, en France,
      comme ils l’ont fait en bons mitterrandiens,
      comme l’ont fait en Europe leurs « camarades »
      Papandréou, Zapatero, Socrates, Brown
      et des dizaines d’autres ailleurs.

      1. Avatar de titi

        Si vous voulez dire que l’Histoire avance par à-coups, je réponds : « oui ».
        La démocratie, c’est se choisir des élus. Ils ne peuvent pas représenter l’ensemble des aspirations de chaque électeur. Je suis bien conscient que quelque soit le futur président, il ne pourra pas contenter tous mes désirs. Et c’est tant mieux car je n’ai aucune certitude d’avoir raison. C’est pourquoi la démocratie a un sens.

      2. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        La démocratie, c’est se choisir des élus.

        Réduit à cela, c’est la domination de l’oligarchie
        à travers le Théatre de l’Alternance (gauche/ droite)
        comme dans tous les regimes bourgeois électoraux.

  13. Avatar de Leboutte

    Paul, vous me permettrez d’être sceptique sur la position d’indigné de Warren Buffett. Il souhaiterait plus de guerre économique et moins de privilèges, mais pas zéro privilège. Il veut tout gagner à la force du poignet, sans rien devoir à personne, une conception qui dans son esprit libéral-libertarien veut effectivement dire qu’il récuse les privilèges qu’il n’a pas demandés. Mais pour ce qui est de l’environnement social qui autorise et favorise son enrichissement, contribuant par exemple à la destruction de la société dans son propre pays et à l’assassinat de 36 millions d’humains par la malnutrition chaque année dans le monde (lire sur ce dernier point l’indispensable Jean Ziégler), il n’a pas d’analyse.

    Pour la position de Soros, je ne suis même pas sceptique: je suis convaincu de sa tartuferie. J’ai eu l’occasion le même jour de lire un de ses propos de mécène éploré et un de ses conseils de placement: tueur d’un côté, beau parleur de l’autre. Ainsi va sa vie.

    Bien entendu, si Soros me glissait une confidence dans les coulisses d’un plateau de télévision, ou à la fin d’un colloque, ou d’un dîner, cela compliquerait mon jugement sur son action, dont l’éventuelle toxicité pourrait inévitablement paraître contredite par des éléments humains, trop humains, propres au personnage.

    En d’autres termes, je serais proche du constat fait par George Orwell, parlant de « ces députés travaillistes qui sont perdus à tout jamais pour la cause du parti, une fois qu’ils se sont fait taper sur l’épaule par un duc. » (Cité par Simon Leys, Orwell ou l’horreur de la politique, Plon, 2006, p. 12)

    J’espère que vous êtes conscient de ces tentations. Rappelez-vous qu’à une certaine époque, vous avez cru en Obama.

    Cordialement!

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Déjà croiser un Soros dans un dîner ou sur les tréteaux médiatiques est l’aveu de l’appartenance à son camp.
      George Orwell avait bien compris l’essence de la domination et de la soumission, modernes.

      1. Avatar de Un Belge
        Un Belge

        Oui. C’est d’ailleurs ce qui explique à mon avis la résistible ascension de François Hollande : il fera un excellent majordome chez Ces Messieurs.

      2. Avatar de taratata
        taratata

        @ Leboutte
        « J’espère que vous êtes conscient de ces tentations. Rappelez-vous qu’à une certaine époque, vous avez cru en Obama. » ah bon ? Croyance ? j’ai jamais lu ça .
        C’est vraiment pas sympa pour Jorion !
        Moi je lui vois les reins plus solides !
        Il est des rêves dont on fait le bois !Hé hé ………

      3. Avatar de Béotienne
        Béotienne

        Par prudence, c’est  » La ferme des animaux » d’Orwell, qu’il faut relire actuellement.
        Naturellement j’espère que ce mouvement des Indignés est vraiment une rupture et l’aspiration à l’invention d’une nouvelle citoyenneté etd’une nouvelle société.

        http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Ferme_des_animaux

      4. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        Si Saint Orwell a déjà tout dit , autant aller à la pêche et fermer le blog .

      5. Avatar de Leboutte

        @ taratata
        Si si, je le dis simplement, sans malice, je l’ai lu sous le clavier de Paul himself, je n’ai pas inventé ça. Je vous trouverai le lien si j’ai le temps, sur ce blog, mais vous pouvez peut-être le trouver vous-même.
        J’ai répondu à ce billet en citant Howard Zinn qui expliquait comment Le New Deal n’était qu’assez fade en comparaison de ce qui se passait dans les grandes villes US, ou que le parti démocrate n’a quitté la défense des riches et le militarisme que lorsqu’il y avait un grand mouvement social.

        Ah voilà ! Je viens de trouver mon post: http://www.pauljorion.com/blog/?p=25047#comment-190032
        C’était en réponse à unne chronique « Le temps qu’il fait. »

      6. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à juan nessy

        Non, non, Orwell n’a pas tout dit, il faut aussi ajouter Marx, et pour certains Jésus.

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Monsieur Leboutte, vous êtes très désobligeant envers Jorion – pour le moins.

      Toute argumentation de ma part serait, vous en conviendrez sans aucun doute, parfaitement superfétatoire.

    3. Avatar de Paul Jorion

      « Rappelez-vous qu’à une certaine époque, vous avez cru en Obama. »

      Vous confondez avec un autre blog.

    4. Avatar de Paul Jorion

      « ces députés travaillistes qui sont perdus à tout jamais pour la cause du parti, une fois qu’ils se sont fait taper sur l’épaule par un duc. »

      Ce qu’Orwell n’a pas vu, c’est que le duc n’y est pour rien : pour se faire élire quelque part, il faut avoir appris à se plier en quatre. Si on est du genre qui y parvient, on est perdu de toute manière.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pour se faire élire quelque part, il faut avoir appris à se plier en quatre

        En quatre ? Je croyais que c’était en un… de préférence à 99. 🙂
        Ah mais non, suis-je niais ! Plié en quatre, c’est vrai que c’est genoux pliés et au sol, chevilles pliées, dos plié, nuque pliée.

      2. Avatar de d0d01
        d0d01

        En tout cas, avant de choisir son élu, il vaudrait vraiment mieux
        avoir vraiment appris à vraiment compter vraiment jusqu’à cinq.
        …. pour l’élection à la fonction suprême

  14. Avatar de jacques a
    jacques a

    Visiblement, il n’y a pas que des politiciens sceptiques sur ce mouvement. Du côté des médias, il y en a qui se distinguent aussi!
    http://www.courrierinternational.com/article/2011/10/10/les-medias-ne-comprennent-rien-a-occupons-wall-street

  15. Avatar de François78
    François78

    « Ne m’objectez pas les intentions de vote selon les lignes de partage des partis : depuis 2008, ce n’est plus là que la politique se passe (Hollande ou Aubry ? le suspense est à son comble !) mais sur l’internet et sur les places publiques.»

    Pas d’accord du tout, la politique, les futurs gouvernants, ce sont encore des élus, et leur offre, celle qu’ils veulent bien nous présenter et qui nous le savons, peut être en « léger décalage » avec la réalité.

    Mais encore faut t’il correctement cerner ce que sont « les lignes de partage des partis ». Pour ma part, je soutiens (et certains think tanks ne peuvent me contredire), que les politiques savent que les élections se font « à la marge » et non sur les grands courants de fond.

    Schématiquement, la grande masse des électeurs se repartira finalement 50/50 sur les deux derniers candidats. La différence se fera par les groupes catégoriels ou communautaires, encore relativement restreints ou minoritaires que l’on aura su caresser dans le sens du poil.

    La majorité sera délaissée (même pas vendue, simplement sacrifiée sans contrepartie) au profit de ces groupes.

    Les thèmes qui feront la différence sont : sans papiers, droit au logement (opposable), surenchère sociale (ciblée), mariage gay et adoption « étendue », légalisation du cannabis, ouverture à l’autre, lieux de cultes, accommodements raisonnables, cultures alternatives. Ah j’oubliais l’essentiel : peut être interdiction de la fessée.

    Bien évidemment, sûr on n’oubliera le minimum pour les 50/50. : promesses pour l’emploi, l’éducation, et peut-être même encadrement de la finance. Peut être même évoquera t’on quelques sacrifices courageux.

    Pour programme, nous aurons droit à une enfilade de slogans et de mots ronflants pour attirer les uns et culpabiliser les autres. Comment faire se sentir « tellement meilleur » (que les autres) par une action aussi simple que le vote.

    Vous soupçonnerez dans mes propos une orientation extrême ; détrompez vous, je suis Gaullien et Chevènementiste, mais y aura-t-il une offre de ce côté ? Car une seule chose est sûre, il y a un gros problème d’offre et une grosse fatigue du sens dans notre monde politique.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Pour ma part, je soutiens (et certains think tanks ne peuvent me contredire), que les politiques savent que les élections se font « à la marge » et non sur les grands courants de fond.

      Non, les politiques décident que les élections se font à la marge sur les thèmes idiots et superficiels que vous évoquez plus loin. Plus facile que de faire preuve de 3 minutes de courage.

      1. Avatar de sylla
        sylla

        Pour un peu je m’inquiéterais d’être d’accord…
        Mais je ne suis pas sûr qu’ils « décident » ce point : je pense plutôt qu’une autre décision en amont de leur système de pensée politique conditionne beaucoup le report du discours sur des thèmes secondaires (voire idiots et superficiels, voire carrément nocifs).

        Mr Séguin, par ex : http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2010/01/16/01006-20100116ARTFIG00053–un-remords-nomme-seguin-.php
        « La République a enterré Philippe Séguin ; mais il y a belle lurette que Philippe Séguin avait enterré la République. Lors de sa campagne pour le non au traité de Maastricht, en 1992, il avait prophétisé le « fédéralisme au rabais », la fin de la souveraineté nationale, et de la démocratie.

        La suite avait encore avivé son désabusement. L’Europe s’avérait l’agent efficace de la mondialisation libérale, et imposait la soumission des Etats au marché.

        Dans ces aphorismes qu’il prononçait de son gros rire narquois, son regard exprimait tout le désespoir du monde. «La politique aujourd’hui, c’est comme un match de football où les deux équipes jouent encore mais il n’y a plus le ballon.» Ou : «La droite et la gauche sont deux détaillants qui ont le même grossiste, l’Europe.»

        Il y avait dans Séguin un écho du Chateaubriand des Mémoires d’outre-tombe qui se dirige avec une parfaite lucidité vers les rivages des temps nouveaux, mais éprouve une nostalgie inextinguible pour les rivages qu’il a dû abandonner. « 

      2. Avatar de Amsterdamois
        Amsterdamois

        « thèmes idiots et superficiels », c’est-y point un peu exagéré?

        La problématique des drogues, ou celle de l’égalité des droits [je le souligne, car les réacs qualifient trop volontiers de communautarisme ce qui est au contraire une revendication d’égalité républicaine] sont certes des questions de société dont ‘l’urgence’ s’impose plus dans un contexte de sociétés prospères et pacifiées que dans celui d’un effondrement sociétal généralisé, mais cela justifie-t-il de tels qualificatifs?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Amsterdamois,

          Vous faites semblant de ne pas comprendre à quels thèmes je faisais référence ?

      3. Avatar de fujisan

        Il me semble nécessaire aujourd’hui d’oser nommer la bêtise qui s’empare de ceux à qui le capitalisme fait endosser la responsabilité d’avoir à maintenir l’ordre public. Et cela alors que – et ces responsables « le savent bien, mais quand même… » – lui-même ne cesse de poursuivre, en toute irresponsabilité, la création de nouvelles sources de profit. Il ne s’agit pas d’accuser, comme c’est le cas lorsque l’on dénonce complicité ou corruption. De telles accusations suscitent en effet l’idée que, si on se débarrassait de ces vendus, tout irait bien – une idée qui toujours favorise ceux qui se présentent comme porteurs de salut, voix du peuple, de la nation… ou de la race. Et elles ne font que renforcer le sens qu’ont « nos » responsables de la nécessité de leur mission – leur conviction que ceux qui les accusent « ne comprennent pas ». Ceux et celles que la bêtise a capturés ne méritent ni accusations ni indignation. En fait ils ne méritent rien, car c’est ce sous l’emprise de quoi ils sont qui importe. Et cette emprise, elle est sensible à tous les niveaux de responsabilité, et elle les connecte tous, y compris ceux qui sont étrangers aux intérêts directs du capitalisme contemporain. Et notamment ceux qui ont été capturés par le refrain pédagogique « que feriez-vous à notre place ?» et se sentent « nos » responsables par procuration.

        Isabelle Stengers, Au temps des catastrophes – Résister à la barbarie qui vient, Ed. La découverte, Coll. Les empêcheurs de penser en rond (2009)

      4. Avatar de Thom Bilabong
        Thom Bilabong

        C’est le principe de l’os à ronger et du terrain sur lequel on l’enterre (comme les chiens vilipendés par plusieurs spécimens).

        Si on est sûr que le terrain autour est dégagé, on le défend becs et ongles, histoire de focaliser l’attention sur soi et sur son terrain.

        On a évidemment intérêt aussi à ce que l’os soit énorme pour attirer les convoitises quelque soit le terrain alentours. Il est toujours plus facile alors de dire « vous soyez ? J’avais raison, même l’opposition le reconnaît, c’est un sujet important »

        Pour ma part, je préfère l’image de la roue du hamster.
        C’est fou ce qu’elle peut dégager comme chaleur quand on y fait rentrer tout un tas de gens qui n’ont rien à y faire et qu’on les fait courir. Celui qui court pas se fait malmener en étant culbuté ou exclu de ladite roue.

    2. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      De Gaulle est mort et Chevènement est vieux.

      Et vous ?

      1. Avatar de eza
        eza

        De Gaulle est mort et personne ne m’a prévenu.

      2. Avatar de François78
        François78

        Aristote n’est pas tout jeune non plus, mais on peut le citer sans se faire railler :-).

        Quant à moi, je pense donc j’essuie.

        A Julien : Ils décident, oui sans doute. Bien sûr tous les thèmes cités en vrac ne sont pas idiots et superficiels ; j’ai fait « comme ça vient » un mélange entre des thèmes d’intérêt général, d’intérêt disons plus particulier, et d’intérêt « pas évident du tout », tous thèmes néanmoins très médiatisés.

      3. Avatar de GL
        GL

        @François78 « thèmes néanmoins très médiatisés »

        C’est pas les thèmes qui sont médiatisés, c’est la manière dont les candidats se dépatouillent quand on leur lance ces thèmes à la figure (et si je dis mariage gay tu réponds quoi?)

        C’est pas de débats politiques qu’il s’agit mais de jeux de télé-réalité!

        C’était par exemple le cas lors du débat Hollande/Aubry où deux candidats, l’héritier spirituel de Delors et la fille du même Delors, qui s’étaient mis d’accord sur un même programme pour le PS, devaient s’opposer sur ce programme tout en montrant bien qu’il n’y aurait aucun empêchement a ce que l’un soit le premier ministre de l’autre et réciproquement. Fallait le faire et ils l’ont fait, même s’ils ne trouvaient visiblement ça rigolo ni l’un ni l’autre.

    3. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Julien a raison: ce sont les politiciens qui évacuent les alternatives
      à la dictature des marchés, car cette dictature contrôle de mille façon les institutions,
      à commencer par les partis.

      Je me risque à penser que c’est ce qu’impliquait déjà la phrase de Paul:

      « démocratie censitaire » (où la puissance du bulletin de vote est à la mesure de l’épaisseur du portefeuille)

      Ce blog, comme toutes bien d’autres formes d’expression,
      sont le signe d’une révolte contre ces politiciens,
      qui se distribuent à leur gré et sans frais des étiquettes de droite et de gauche.

  16. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Dans un pourcentage il y a un numérateur et un dénominateur .

    Le résultat est « sans dimension » quand la mesure de chacun d’eux est de même espèce ou nature .

    Il ne « siginifie » alors rien car on ne sait pas de quoi l’on parle . Il masque dans ces conditions des différences de positionnements idéologiques qui laissent le champs libre aux plus malins ou avides au terme de la déflagration .

    Pourtant le sentiment ( et sans doute la réalité ) que « quelque chose gonfle  » est bien là . Comme un mal être .

    Ce n’est pas à un féru d’analyse que j’apprendrai qu’on n’aide pas son patient en lui présentant le seul thermomètre de sa fièvre .

  17. Avatar de Osiris
    Osiris

    « les idées défendues sur le blog reflètent celles de 70% à 90% de la population. »

    Je me demande si cette appréciation ne résulte pas d’une confusion : vos (nos) idées correspondent aux intérêts (en tout cas à moyen et long terme) de 70 à 90% de la population, mais ces gens en ont-ils conscience ?
    Et sont-ils prêts à payer pour défendre ces idées (encore que là, je m’avance peut-être un peu en estimant que le changement de paradigme que vous préconisez, est celui que j’imagine et qui postule une certaine décroissance, ou en tout cas une consommation moins orientée vers le matérialisme).

    1. Avatar de leo poulain
      leo poulain

      Ah bah oui, tiens. Demain, on achètera de l’âme au supermarché…
      M’enfin, lls ne vont pas payer, ces 90%, ils vont recevoir de l’argent, beaucoup d’argent, pour acheter des carottes, des couches pour bébé et des ordinateurs. C’est pour cela que c’est dans leur intérêt!

    2. Avatar de francois2

      bonjour osiris

      il me semble que vous croyez que vos idées puissent correspondre aux intérets de la majorité de la population.
      Sur quels postulats est-il possible d’affirmer cela? connaissez vous les besoins du plus grand nombre?
      Manger, se vêtir, se chauffer, voilà des besoins que chacun peut ressentir.

      Le capitalisme ne repond-t-il pas à ces besoins? Il semblerait que ce système ait fait des miracles pour ce qui est de la satisfaction des besoins primaires pendant de très longues années.
      Certes depuis quelque temps il semblerait qu’il existe quelques ratés. Faut-il changer de système parce qu’il ne marche pas de temps à autre.
      Faut-il tuer le sujet à la première grippe? changer de voiture à la première panne?

      Ce système entraine de toute évidence des disparités sociales. Certes mais quel système economique ne le ferait pas? une dictature du peuple? Qui a vu le peuple? Qui sait ce qu’est le peuple? on sait que… NON on ne sait pas ce qu’est le peuple, on le sens, on l’imagine, on ca la masse, le corps, ça…

      Parfois émerge un leader parlant avec la voix du peuple. Un fuhrer, un duce, un chef, un Robespierre et puis bada boum crac boum hue.

      Le peuple ne pense pas.

      Comment le pourrait-il puisque il a besoin d’un avocat pour s’exprimer. Le corps correspond à un amas de personnes différentes, possédant des vies différentes, des histoires différentes, des envies, des joies, des rancoeurs différentes.

      Un peuple ou plutôt des peuples unis par une histoire fait par les élites, par des têtes, par des avocats, des legistes, des autorités,

      Supprimer les autorités et vous aurez d’autres autorités parce que le peuple le veut bien.
      Alors comment reconnaitre une bonne autorité? qui doit diriger?

      Voilà une bonne question que Platon aurait aimé…
      Mais bizarrement Dante a placé Platon dans les enfers ( sourire )

      Vous remarquerez que je n’ai pas de réponse à la question puisque la démocratie est nihiliste par essence. La démocratie est une voile pudique sur le dieu des élites.

      bonne journee

      1. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Le peuple ne pense pas.

        Voilà qui vaut bien « Arbeit macht frei »

        Décidément, toute forme de démocratie devient insuportable aux
        défenseurs du capitalisme.
        C’est le signe d’un effondrement idéologique dans une phase avancée d’agonie.

        François2, nouvel Albin, me fait penser à « Leonce und Lena, » pièce de Buchner,
        seule pièce que j’ai eu le plaisir, mais un grand plaisir, de jouer en allemand.
        Le Roi :
        « Ich muss für meine Untertanen denken, denn Die denken nicht, Die denken nicht »
        (je dois penser pour mes sujets, car ils ne pensent pas, ils ne pensent pas).

  18. Avatar de karluss
    karluss

    pour ne pas mettre le pays bas : Hollande !

    1. Avatar de dimezzano
      dimezzano

      Hollande : le pays des moulins à vent.
      Ca brasse de l’air.

    2. Avatar de eza
      eza

      Plus haut que les pâquerettes, la tulipe, mais ça ne sent quand même pas la rose.

    3. Avatar de Un Belge
      Un Belge

      Tout de même, n’en faisons pas tout un fromage…

      1. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        La gauche caviar est morte.
        Vive la gauche fromage.

    4. Avatar de Nerima-kun
      Nerima-kun

      Pauvre Hollande … n’a plus d’âme, à c’t’heure, Dame !

  19. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    Peu de gens parlent de « racaille », bien au contraire. Pour une partie de la presse conservatrice en Europe, les révoltés sont simplement des jaloux qui ne supportent plus les gens laborieux et intelligents.
    Francois Hollande et Obama exploiteront pour l’échéance de 2012 le mécontement, les frustrations, angoisses et colères de la « middle class ».
    Les pauvres et chômeurs de longue durée sont peut-être les plus sereins – ils ne peuvent plus perdre beaucoup.

    1. Avatar de eza
      eza

      Les pauvres et chômeurs de longue durée sont peut-être les plus sereins – ils ne peuvent plus perdre beaucoup.

      C’est de la provocation !?!

      1. Avatar de dimezzano
        dimezzano

        ou de la lucidité ?

      2. Avatar de jacques a
        jacques a

        J’appartiens à ces 2 « catégories », et s’il est vrai que je n’ai pas grand chose à perdre, je ne dirais pas que je suis serein.

      3. Avatar de eza
        eza

        @ dimezzano
        Alors là où il y a la famine vivent des gens extra-lucides ?

      4. Avatar de Germanicus
        Germanicus

        Du calme! Ne ne voulais provoquer personne. Mais tout le monde qui a quelque chose à perdre va perdre, sauf ceux qui ont planqué leur pactole à l’étranger.
        Si un pays comme la France serait gérée en « bon père de famillie », c’est-à-dire sans faire des dettes en dehors des investissements (juste pour entretenir l’infrastructure par exemple), il y aurait 30 à 40 pourcent de dépenses en moins, le pays retombera au niveau d’avant-guerre. Autrement dit: notre confort et notre système social est bâti sur des dettes. Et quelque soit le gouvernement en place en 2012, les marchés financiers frapperont à la porte de la maison France pour réclamer leur dû. Des rumeurs circulent selon lesquelles la France pourrait être prochainement déclassée par les marchés.
        A moins qu’il y aurait une révolte ouverte entretemps. Tout est posible dèsormais.

    2. Avatar de AntoineY
      AntoineY

      Cela fait donc 20+20 pour-cents de feignasses envieuses… ^^’.

    3. Avatar de David Cayla
      David Cayla

      Je ne dirais pas que les pauvres et les chômeurs sont sereins, mais il me semble certain en revanche qu’ils ne doivent pas être particulièrement enclins à partager les angoisses de ceux qui s’inquiètent aujourd’hui pour le devenir de notre société.

      A la rigueur, même, je dirais qu’ils seraient d’avis de jeter des cailloux à ceux qui s’aviseraient de leur demander de partager ces inquiétudes risibles voire déplacées pour qui s’efforce de survivre au quotidien et ne s’inquiète certainement pas ni du devenir de son épargne (ils n’en ont pas) ni de leur avenir professionnel (désespérément bouché).

      1. Avatar de sasha
        sasha

        Vous confondez « devenir de son épargne » avec « devenir de notre société ». Je suis pauvre et chômeuse et si je n’ai effectivement pas l’angoisse de perdre une épargne que je ne possède pas, cela ne m’empêche pas de me poser beaucoup de question sur le devenir de notre société.

        Catégoriser les pauvres et chômeurs de longue durée dans une zone éteinte où seule compterait la lutte pour la survie est du même niveau que « le peuple ne pense pas ». Venez-y voir pour vous faire une idée…

    4. Avatar de zerodeconduite
      zerodeconduite

      @ Germanicus,

      Mais tout le monde qui a quelque chose à perdre va perdre, sauf ceux qui ont planqué leur pactole à l’étranger.

      Précisons de quel étranger il s’agit : seuls les paradis fiscaux artificiels sont susceptibles de rendre le service que vous évoquez, à savoir « planquer son pactole » ! In greed we trust…..

  20. Avatar de Laranat
    Laranat

    Le ministre a pris à part Christophe Régnard, le président de l’USM, pour
    lui demander de ne pas lire un passage de son discours très virulent sur Philippe Courroye, discours qui lui avait été transmis jeudi par courtoisie. Christophe Régnard a refusé

    «Avait-on jamais vu un procureur faire vérifier,
    malgré la loi de janvier 2010 sur le secret de sources,
    les fadettes de journalistes dans le seul objectif
    de démontrer l’existence de communications, qu’il
    pouvait présumer, entre la juge en question et un
    journaliste, avec qui elle avait écrit un livre quelques
    semaines plus tôt, pour lui imputer, sans preuve, une
    violation du secret de l’instruction et trouver un motif
    à son dessaisissement?
    «Avait-on jamais vu un procureur, cité dans des
    enregistrements, certes piratés, conserver le contrôle
    de l’enquête, sans que ni lui, ni sa hiérarchie s’en
    émeuvent? Avait-on jamais lu, sans que cela soit
    démenti, ni qu’aucune action en diffamation ne soit
    engagée, un ancien conseiller du ministre de la
    Justice expliquer que le procureur n’en faisait qu’a
    sa tête, ne rendait pas compte à sa hiérarchie,
    préférant transmettre les informations directement à
    l’Elysée? Avait-on jamais pu imaginer qu’un témoin
    essentiel relaterait qu’avant toute signature, les procès
    verbaux de ses déclarations étaient transmis par fax,
    notamment au parquet, et que celui-ci « rappelait pour
    faire changer tel ou tel mot »?»

    1. Avatar de taratata
      taratata

      @ Laranat
      La magistrature est acculée ; si elle lâche maintenant …
      Je ne suis pas convaincu du formidable courage de ce Christophe Régnard , 6 mois avant les élections et bénéficiant d’un fort soutien…
      M’enfin !

  21. Avatar de Juignet

    99% c’est le pourcentage de la population qui détient 1% des richesses aux USA. Cela est-il exact ?
    En France, s’il fallait faire une comparaison parlante ce serait plutôt 85% qui détient 10%. C’est à vu de nez, car je n’ai pas de chiffres exacts.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Si les chiffres étaient ceux que vous donnez, la révolution aurait eu lieu depuis bien longtemps. Le différentiel de richesse est extrêmement important, mais pas à ce point.
      Les 99 % sont ceux qui sont indignés par la façon dont les choses fonctionnent, c’est tout.

      1. Avatar de Amsterdamois
        Amsterdamois

        Justement, c’est ce qui me gène tant dans ce slogan : il ne correspond à rien.
        Car il est bien évident que la proportion de ceux qui profitent du système suffisamment pour en souhaiter et en assurer la pérennité, dépasse largement la catégorie des ‘superriches’.

        Qu’on songe aux sondages d’opinion ‘catastrophiques’ du fourbe magyar : il se trouve toujours un quart à un tiers de sondés à être ‘satisfait de sa politique’, à lui ‘faire confiance’ ou quelque soit la question posée…

      2. Avatar de millesime
        millesime

        les choses fonctionnent plutôt mal : explosions sociales, paralysie ou instabilité politique, retour à la récession mondiale, peur sur les banques, guerre monétaire, disparition des actifs fantômes, chômage durable et en hausse généralisé…
        Les banques risquent d’en prendre un coup des les mois à venir avec probablement leur rentabilité en chute libre, leurs bilans en pleine déconfiture, combien d’entre elles vont passer à la trappe ?
        celui qui se prenait pour dieu : le Pdg de Goldman Sachs (tout du moins maître de la planète) risque fort de déchanter dans les mois à venir tout comme Wall Street et la City..!

    2. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      99 %

      99 %, c’est un slogan publicitaire directement produit par l’idéologie démocratique.

      Nous n’avons pas besoin d’être 99 % pour avoir raison, ni pour faire entendre raison.

      1. Avatar de Hervey

        Très sûr de lui le 1% car c’est très exactement ce qu’il pense.
        Attention Marlowe.

      2. Avatar de Julien
        Julien

        We are anonymous,
        we are legion,
        we are 99%,
        we don’t forget,
        we don’t forgive,
        expect us!

        C’est plus clair?

      3. Avatar de lucien lerouffe
        lucien lerouffe

        précisez aussi qu’il faut voir le film « V for vendetta » et remplacer le fond sonore édulcorant des JT par un peu de Tchaïkovsky (ouverture 1812)!

      4. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Hervey et à Julien,

        Pensez-vous vraiment qu’en répétant à l’infini un slogan publicitaire vous allez avoir raison ou comprendre l’histoire ?

        Pour le dire autrement, croyez-vous, ou voulez-vous faire croire, que la révolution française apparue en 1789 a été voulue et faite par 99 % des français ?

      5. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        Sur ce coup je suis en phase avec Marlowe .

        99% , chef d’oeuvre du slogan qui fait mouche , selon les meilleures traditions du marketing à l’américaine , m’évoque rapidement Frédéric Beigbeder et son 99 francs .

        Je pense aussi à l’un des frères Sanguinetti ( Alexandre peut être ) qui disait : donnez moi une dizaine d’hommes déterminés , et je vous mets Paris à feu et à sang .

        L’histoire se fait sur le verbe , qui est le mot suprême .

        Encore faut il que le verbe soit authentique , c’est à dire l’expression sensible du mariage du coeur et de la raison .

        On aura selon moi trouvé le bon verbe , quand on aura trouvé celui qui concilie durablement l’individu ( le 1 ) et le monde ( soit plus que 100% – l’infini ?) .

        Un monde , une République peut être .

  22. Avatar de Runn
    Runn

    Hors sujet.

    A l’heure où plus d’une discussion tourne autour de la taxation des riches, Jean GADREY nous propose ses reflexions pour savoir qui sont ces riches.
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2011/10/07/a-partir-de-quel-niveau-de-revenu-est-on-riche/

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Sur ce sujet je préfèrerais les analyses du SNUI , car il me paraitrait plus réaliste de faire des agrégats ( qui sont toujours cependant frustrateurs des commentaires de détails souvent plus révélateurs de l’origine de la dynamique de creusement des écarts ) tenant compte de l’ensemble des revenus ( travail , patrimoine , rentes …) avant et après impôts , et corrigés des variations saisonnières de l’évasion fiscale , rapporté au  » foyer fiscal » .

    2. Avatar de Tigue
      Tigue

      Énorme fadaise ce truc.
      Il ne met pas dedans le patrimoine dur dont on bénéficie (cela compte de financer sa résidence principale achetée au sommet de la bulle, en étant taxé a mort sur son seul travail). Alors ce truc ne vaut RIEN.
      Soit on compte toute la richesse, soit on ne compte rien.

      En fait, je crois qu’ on peut dire que, faire tous ces savants calculs en omettant de dire que le propriétaire d’ une luxurieuse villa a antibes gagnant 4000 euros par mois, sera considéré en gros comme aussi riche qu’ un habitant d’ une lointaine banlieue parisienne dont la moitié du salaire sert a payer un 2 pièces cuisine a perpète, et l’ autre moitié le gasoil qu’ il respire pour aller bosser, et ses impôts de quasi « riche ».
      Il a pas honte le mec ?

  23. Avatar de Daniel
    Daniel

    Vous vous trompez Paul. Etre ici ne signifie pas faire partie des 99%, des 90% ou même des 70% (n’est donc pas lié au revenu ou au patrimoine), mais d’être convaincu que le système économique actuel est foutu et qu’il est temps de passer à autre chose.

    1. Avatar de Olivier B
      Olivier B

      … et quelque chose me dit que beaucoup de gens parmi « le » 1 % en sont convaincus également… Ils sont aux premières loges ! Mais leur raisonnement à eux est autre : ils se disent toujours qu’ils s’en sortiront… ce qui n’est pas forcément vrai pour tous !

  24. Avatar de Cyberpipas
    Cyberpipas

    Le saviez-vous? Dans les grandes villes européennes, comme Paris ou Bruxelles, il y aurait deux rats pour un habitant.

    Dans les mégalopoles thermo-industrielles capitalistes, beaucoup d’individus surnuméraires, indésirables aux yeux des « élus », sont affublés de qualificatifs tels que racaille ou encore parasite.

    Prions le temple de Bikaner que l’idée saugrenue d’une dératisation massive ne traverse pas l’esprit vicié de nos hiérarques.

    Recevez mes salutations de rat de bibliothèque numérique non encarté 8)

    1. Avatar de taratata
      taratata

      @ Cyberpipas
       » …l’idée saugrenue d’une dératisation massive… »
      Ya un livre dont l’argumentation centrale est que nous sommes trop nombreux sur terre ,ce livre est parvenu dans les mains du diablotin Sarko , d’après le Canard Enchaîné .
      C’est imprécis , je sais , mais je ne retrouve aucune référence ( titre , auteur , date )

  25. Avatar de Strategix
    Strategix

    Profitez, hurlez, criez, défoulez-vous,

    Vous en serez d’autant plus tendre, quand il faudra vous tondre.

    La tonte viendra. Sera-ce celle du bétail meuglant d’aujourd’hui, ou des jugés collaborateurs demain?

    That’s the question. Et c’est déjà pas mal de pouvoir se le poser.

    1. Avatar de Un Belge
      Un Belge

      Enfin un peu de haine… ça nous manquait!

  26. Avatar de pseudo cyclique
    pseudo cyclique

    « TINA » there Is No Alternative..

    la rebellion anti-systeme fait partie aussi dans le système , avec bientot ses tshirts ses mugs et autres produits dérivés !

    excusez moi d’etre ironique mais certains peuples ne bougeront pas ,jamais , même si une guerre civile de type syrienne s’installait en Europe continentale .

    les gouvernements en place le savent tres bien .

    1. Avatar de Julien
      Julien

      faux :
      En dehors du masque « V for vendetta » (produit commercial), pas de tshirts, pas de mug, juste des bannière en carton.

      Le résultat, c’est que je suis en train de découper un pochoir 99% dans du papier canson A2.

      TINAFY, there is no alternative for you

      1. Avatar de Tim K
        Tim K

        Julien,

        Je me permets de te tutoyer parce qu’on a certainement à peu près le même âge.
        C’est quoi la finalité de vos manifs?
        Après, vous faites quoi?

    2. Avatar de lucien lerouffe
      lucien lerouffe

      Dans nos pays: on ne peut être un consommateur et un manifestant. Certains ne bougeront jamais et feront en sorte de toutes leurs forces que ça ne change pas. Puisque la plupart à 99% ne sommes plus que des consommateurs et des puits à souhaits, enchaînés à de bêtes besoins matériels, c’est le pat échiquéen. Renverser l’échiquier nécessite le basculement d’une société industrielle à une société de l’information où toutes les choses importantes seront dématérialisées et n’auront de valeur que par la somme d’information qu’elles représentent. La désindustrialisation en cours de la société accélère son informatisation.

      Impression: la décimation des banques c’est la suite logique de la révolution napster.

  27. Avatar de KN
    KN

    Le 7 octobre, France 2 diffusait un documentaire édifiant sur les nouvelles méthodes de recrutement. La Gueule de l’emploi de Didier Cros est à voir de toute urgence.

    http://www.soymalau.com/lagueule/

    1. Avatar de fnur
      fnur

      Version actuelle d’ »On achève bien les chevaux ».

    2. Avatar de Un Belge
      Un Belge

      Merci pour le lien.
      Percutant, mais l’entreprise et la téléréalité n’ont hélas plus le monopole de ce genre de rallye.
      Situations comparables dans certaines écoles, troupes de théâtre, ateliers de développement personnel, stages de management, … partout où il se trouve quelqu’un pour incarner l’Autorité et quelqu’un pour la servir et la désirer. Milgram encore et toujours.
      Par contre, ce qui me frappe surtout, d’une manière prémonitoire, c’est la concentration en une seule figure (le recruteur) d’une autorité de patron, de psychanalyste, de parent voire de prédicateur. En cela, le film est une bonne introduction à la politique et au management contemporains: fusion de l’économique, du politique, du religieux et de l’intime.

    3. Avatar de fujisan

      Merci pour ce docu. La présentation de la boîte et son marché à 1h01 vaut le détour : « On est sur un marché où il y a énormément de choses à faire. Le désengagement de l’État sur des choses essentielles que sont la santé, la dépendance, la retraite et l’épargne même – par rapport au taux de garantie du livret A qui s’effondre complètement. Voilà, vous avez de la matière. »

  28. Avatar de lucien lerouffe
    lucien lerouffe

    Ne serait-ce pas plutôt qu’ils ont senti le vent du boulet, nos amis les banquiers, puisque leur décimation est proche (décimer, étymologiquement hérité de la violente civilisation romaine du glaive, veut dire punir une légion en « en tuant un sur dix par tirage au sort »).

    Message des cassandres de LEAP2020 aux conseillers bancaires:

    « Si on vous fait une offre de départ volontaire intéressante, saisissez-la car d’ici quelques mois, les départs ne seront plus volontaires et se feront dans des conditions peu favorables. »

    La dernière récession dans les années 90 on l’a pas trop sentie en France, ce sont les autres pays, les pays pauvres où les lignes bougent et où les « rouges » d’ici ont une chance d’exporter la révolution. On ne fera pas, en France, une révolution en traînant nos déambulateurs et nos poches à urine dans des manifs du troisième âge. Et ces manifs de l’âge numérique ont l’allure de flashmobs molles, inconséquentes lorsque la mobilisation ne fait pas que se réduire à la signature de pétitions virtuelles qui font soupçonner que ceux d’en haut ont parfaitement appris à amidonner la révolte. Les candidats de notre gauche sont mous depuis des générations d’échecs aux élections importantes. Qu’on ne s’étonne pas d’avoir hérité d’une droite à tendance dure.

    L’anti racaille, qui fait passer les blackblocks pour des ados immatures incapables de négocier leur fièvre dans la dignité (hat tip Beigbeder) c’est l’héritage de Mohandas Gandhi, parfaitement mis en oeuvre du côté de la sphère de Bandoeng, dans la révolution non violente tunisienne dite « du jasmin ».

    Tout commencera par « Sois le changement que tu veux voir en ce monde. »

  29. Avatar de Enrique
    Enrique

    José Maria Aznar, du Parti populaire (droite) en Espagne, qualifie les indignés d’éléments « d’extrême-gauche radicale anti-système ». Ouf, on l’a échappé belle, il aurait pu dire « communistes » (mais ils ne font plus peur) ou « rouges » (vocable trop marqué comme franquiste), voire « anarchistes » (pour faire bien peur).

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Les jeunes Espagnols de l’école européenne avec qui j’ai eu récemment un long débat sur le sujet ne disent rien d’autre. Il faut dire que Aznar et l’héritage idéologique que porte son courant sont encore en cour dans certains cercles sociaux.

      1. Avatar de Moi
        Moi

        « Il faut dire que Aznar et l’héritage idéologique que porte son courant sont encore en cour dans certains cercles sociaux. »

        Les fonctionnaires européens espagnols sont gangrenés par l’Opus Dei. Ce sont des réacs de chez réac. A côté de ceux-là, Le Pen est un dangereux gauchiste.

        Papottez avec l’un ou l’autre de ceux-là et on reparlera de la plausibilité de l’existence de complots.

  30. Avatar de Hououji Fuu

    Ne m’objectez pas les intentions de vote selon les lignes de partage des partis : depuis 2008, ce n’est plus là que la politique se passe (Hollande ou Aubry ? le suspense est à son comble !) mais sur l’internet et sur les places publiques.

    Impossible d’être d’accord avec ce paragraphe. Au contraire, les lignes de fracture au sein des partis politiques sont essentielles. Le système démocratique dans lequel nous vivons est celui de la démocratie représentative. Ceci suppose l’élection par chaque membre de la population de représentants. Ces représentants sont intégrés dans des partis. Ces partis ont des lignes directrices. Ces lignes bougent en fonction d’une subtile alchimie d’éléments, dont l’implication des citoyennes et citoyens dans ces même partis n’est pas le moindre. Ce n’est pas parce qu’il est de bon ton de cracher sur la politique – élément fondamental de la Chose Publique s’il en est – tout ça pour pouvoir aller écrire un article ou un commentaire sur un blog au mieux, ou pour mieux regarder Secret Story ou sortir en boîte ou autre, que c’est brutalement devenu faux.

    Les mouvements comme celui des indignés n’ont pas donné de réel résultat. On leur a apporté le morceau d’attention nécessaire et suffisant pour faire croire aux spectateurs que leurs protestations hétéroclites suscitaient l’intérêt – voire la « peur » – des puissants, et puis basta. Ce furent des feux de paille, dont certains ont duré longtemps, certes, mais au final, pour quoi ? Pour obtenir quoi ? Pour changer quoi ? Pour porter quel message clair ? Aucun, si ce n’est « marre de l’injustice », ou encore « tous les politiques sont des pourris ». Super. Mais à force de refuser d’être politisé, de s’impliquer politiquement – peut-être pour conserver une espèce de « virginité » absurde – tout ce qui arrive c’est qu’on ne s’organise, pas, on ne pèse pas sur l’un ou l’autre des partis, on n’en crée pas un soi-même. Bref, on garde le côté confortable de la contestation pure, sans viser le pouvoir, sans saisir la politique à bras le corps pour enfin confronter les partis aux gens. Pour qu’enfin ceux qui seront élus soient forcés de changer de ligne.

    Ce n’est pas en se réunissant à quelques centaines avec une étiquette « je conteste tout, et tous les politiques sont des pourris » le samedi après-midi que l’on va infléchir la politique que mènera le prochain président de la république française, par exemple. Par contre, avec la primaire socialiste, les français avaient l’occasion unique d’infléchir et de redessiner la ligne d’un parti qui pourrait bien porter le futur président de cette même république. Selon mon opinion politique, ils ne l’ont pas fait, mais c’est ainsi. Même si le candidat n’est pas du tout celui que je voulais, je récuse l’idée selon laquelle cette primaire aurait été « sans intérêt » comme semble le dire ce paragraphe. Je trouve ce jugement injuste, et en plus faux par rapport à la réalité dans laquelle nous vivons tous.

    Je l’ai déjà dit plusieurs fois ici, et je le répète, quitte à m’attirer des volées de bois vert, j’en ai vu d’autres : les blogs, c’est bien, le net, c’est super, on y débat, on s’y informe, on y apprend énormément – pour autant que l’on ait un solide esprit critique et que l’on sache débusquer les faussaires et les arnaqueurs d’opinion. Mais la réalité de notre monde occidental démocratique – même si l’on aime dire, moi aussi, que c’est devenu un vernis et plus le coeur des choses, il n’en demeure pas moins que nous votons et nous pouvons donc faire basculer les choses – c’est que ceux qui font les politiques économiques, sociales, culturelles, y compris quand ils choisissent de renoncer à ce pouvoir en le donnant volontairement à des établissements privés ou éloignés du contrôle des élections comme la BCE, le FMI, la Commission Européenne, les agences de notation, les bourses, les banques, etc., ce sont les gouvernements que nous élisons. Tant que nous jouerons à faire semblant que c’est faux, à refuser de nous en mêler parce qu’ils sont tous des méchants pourris, et que de toute façon on fait tellement plus sur les blogs et sur le net, hé bien on jouera le jeu de ceux à qui ce système profite. On sera des complices tacites de ce qui se fait en notre nom.

    Jouer le jeu de « bah, de toute façon les lignes des partis c’est sans intérêt, la vraie réalité elle est sur le net et dans les manifestations des indignés », c’est renoncer à reprendre le pouvoir qui nous appartient, et que personne ne nous a pris si ce n’est nous-même : le pouvoir de s’impliquer, de changer, d’intervenir, de voter. C’est là qu’il faut jouer, c’est là qu’est l’enjeu. Aujourd’hui en France, qu’est-ce qui justifie qu’une majeure partie de la population vote à droite, si l’on regarde le contenu des programmes ? Rien. Les gens votent contre leurs intérêts. Pourquoi ? C’est cela la question. C’est ce problème qu’il faut résoudre. Le net, avec des blogs comme celui-ci, aide à expliquer, à convaincre, à ouvrir les yeux. Ce n’est qu’un des éléments dans l’alchimie d’un changement. C’est dans les élections, dans les choix des gens à ces moments précis, que le changement se joue. C’est là que, l’on peut tenter de changer de cap avant de tomber dans le précipice.

    Les places publiques, c’est pour le jour où de vraies révolutions auront lieu, parce que une grande majorité de gens seront si mal qu’ils n’auront plus rien à perdre, parce que le système leur aura explosé en pleine figure et que cela aura anéanti concrètement leur quotidien. Mais attention, ce que ça donne n’est jamais sous contrôle, les extrêmes sont là, liberticides, destructeurs, et surtout patients.

    1. Avatar de Clown Vert
      Clown Vert

      Les places publiques, c’est pour le jour où les véritables révolutions auront lieu.

      Est ce à dire que vous ne comprenez absolument pas ce qui se passe? Que vous n’entendez pas la mer monter, le vent se lever?

      La politique ne s’élabore pas dans les partis (si vous les connaissez vous savez très bien que rien de ce qui est essentiel n’est réellement décidé au sein du parti). Le pouvoir a depuis longtemps fui les Palis de la République. Elle se fait encore moins chez soi dans son canapé devant le Spectacle des primaires socialistes. Ou dans le secret de l’isoloir. Elle se fait dans les think tank et à la corbeille (plus quelques bêtes arrangements entre amis/membres respectables de la même famille). De nouveau elle tend à se faire dans la rue, et sur le net. Elle n’aurait JAMAIS du sortir des places publiques, de l’Agora.
      Vous parlez de « gouvernement représentatif », mais le geste génial de Rousseau, c’est justement d’avoir osé la formule de la « révolution permanente », et pas une fois tous les x années, à l’occasion d’un pseudo vote de confiance.

      L’absence d’organisation et de revendications claires est justement ce qui fait la puissance de cette lame, le fait qu’elle aggrège de plus en plus d’individus vens d’horizons différents, le fait qu’elle ne soit pas controlable/récupérable, que l’on ne puisse même pas la satisfaire par des « compromis » ou des « concessions ». Sa relative inertie est sa force.
      C’est clair qu’on est loin du jardin à la française, avec ses priorités nettement hiérarchisées et ses troupes de syndicalistes/partisans bien rangées en ordre de bataille, l’agenda médiatique dans la poche. Ceux là, syndicats et partisans (et à moindre mesure leurs cousins les ONGSs, très/trop organisées et malheureusement corrompues pour la plupart), appartiennent au système, c’est à dire à l’ordre des rapports sociaux qui les justifie et qui les fait vivre, et c’est cet ordre qui est rejeté (confusément encore, car tous ne savent pas quel lièvre ils viennent de lever en s’attaquant au système financier).

      Quant à votre chapitre larmoyant sur le gouvernement représentatif, les élections, et les partis politiques(ceci devrait vous déciller un peu:
      http://www.dedefensa.org/article atlantic_bridge_ou_la_perfection_de_la_corruption_postmoderniste_17_10_2011.html , Je vous conseille également de regarder de près la carte conceptuelle de Lipset sur la naissance et l’histoire des partis politiques en Europe. Peut-être la vue panoramique vous inspirera quelques idées neuves sur OWS, Tea Party et autres… vous assistez à la naissance d’une nouvelle polarité, de nouveaux camps, qui ne s’inscriront pas à terme dans la structure politique déjà existante, et qui s’imposeront à la place des partis traditionnels. Ceux-ci ne sauraient en aucun cas accueillir ces idées neuves, parce-qu’en tant qu’institutions ils sont les héritiers d’une certaine histoire, d’une tradition et de réflexes de pensée qui leur sont propres, et ils ne peuvent donc pas accueillir, telle une coquille vide, tout et n’importe quoi, et certainement pas un mouvement de contestation de cette ampleur.

      1. Avatar de Tigue
        Tigue

        Internet ou pas,
        Ce sont des foules.
        Elles sont donc manipulables selon des lois bien établies de socio psychologie.
        Peut etre même plus encore qu’ avant l internet.

      2. Avatar de Wilmotte Karim
        Wilmotte Karim

        Clair, le TeaParty se contente de se réunir sur des places! Celle du pouvoir alors?

      3. Avatar de Clown Vert
        Clown Vert

        Il n’y a pas de « lois » de la socio-psychologie. C’est du « sociologisme ». Il y a certes des prédispositions comportementales, mais les gens sont créatifs, innovent et apprennent de leur expérience, modifiant le schème de leur comportements.
        Conduisez une expérience de psychologie sociale sur un groupe (même si la psycho sociale en labo NE VAUT STRICTEMENT rien), expliquez ensuite aux sujets les tenants et les aboutissants de l’expérience, ainsi que les résultats obtenus. Refaites la même expérience, avec les mêmes sujets ou avec des sujets ayant assisté à l’explication. Vous n’obtiendrez plus du tout les mêmes résultats.

        Ce ne sont justement pas des « foules ». Pour une typologie plus précise des groupes humains, je vous renvoie à Canetti et à son « Masse et Puissance ». Ce genre de mouvement, dans sa conformation actuelle, reste incontrolable par les pouvoirs publics.
        D’autant plus que les élections approchant, le parti au pouvoir ne prendra pas de mesures inconsidérées s’il souhaite être réélu, alors qu’aucun débordement n’est réellement observé/politiquement ou médiatiquement exploitable. Alors pendant ce temps, la mer continue de monter, sans que les services, paniqués d’ailleurs (trop de variables, trop de paramètres imprévisibles à gérer), ne puissent rien y faire. Leur seule option: faire le silence pour éviter que le machin atteigne une certaine masse critique, et parier sur l’échéance prochaine des présidentielles en espérant qu’elles canalyseront/supplanteront ou casseront cette mobilisation. En gros: croiser les doigts.

        Pour ce qui est du Tea Party, Karim a raison. Ils sont responsables d’un début de reconfiguration du paysage politique US et d’une crise institutionnelle majeure qui a contribuée à accélérer la crise. Leur influence se fera de nouveau sentir lors des prochaines échéances pour le financement de la dette publique US. Obama sera une nouvelle fois coincé, à moins qu’il ne puise opportunément capitaliser sur OWS. Comme vous le voyez, les partis traditionnels finissent par être contraint de se situer par rapport à ces mouvements, ce qui leur donne plus de force institutionnelle, ce qui contraint encore pls ces partis à se situer, introduisant de nouveaux clivages, etc etc Finalement, ils finissent par avoir la main, indirectement, sur des décisions fondamentales (le régime représentatif n’est qu’uninstrument, un process, et non pas l’ultima ratio de la décision politique).

    2. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Les peuples s’indignent de plus en plus contre le système,
      et donc bien sûr son soutien le plus fidèle quand le capitalisme est mis en cause:
      les partis de l’Internationale Socialiste qui rassemble
      plus de dictateurs et de pourris qu’aucune autre organisation au monde!

      Tous ces mitterrandiens, de Mélenchon à Vals, après nous avoir trahi
      avec la gauche caviar, préparent la gauche fromage (Oh l’andouille…).

      Les peuple eux s’indignent et préparent les révoltes contre les banquiers
      et les politiciens à leur botte:
      Le 15 octobre à Bruxelles : Les peuples refusent de payer la crise !
      par Émilie Paumard, Christine Vanden Daelen, Pauline Imbach, Melody Imbach
      http://www.cadtm.org/Le-15-octobre-a-Bruxelles-Les

      Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis. (André Gide)

      1. Avatar de lou
        lou

        J’ajoute: par des pessimistes. C’est scientifique! L’optimisme peut amener le cerveau à minimiser les risques.

    3. Avatar de taratata
      taratata

      @ Hououji Fuu
      Tu officies à quel niveau dans la hiérarchie du PS ?
      Chaque vote reste l’abdication politique majeure dans la contemplation d’un simulacre de démocratie. On en est là .

  31. Avatar de Marcel
    Marcel

    1°) Quelques allusions très pessimistes à François Hollande dans tous ces commentaires.

    La comparaison avec Obama (dans des commentaires, supra) me semble peu pertinente. Des millions de naïfs ont accueilli Obama en pleurant de joie et d’espoir parce qu’il était noir et qu’il chantait « yes we can ». On connait la suite (on l’a connue dès la formation de son équipe : Wall Street au pouvoir). Il me semble tout aussi superficiel aujourd’hui de juger François Hollande sur son physique, sa manière d’être et sur son parcours d’homme de parti ou de futur candidat appelé à rassurer au centre s’il veut gagner. S’il avait été un Montebourg ou un Mélenchon, il ne serait pas en position d’être élu, c’est aussi simple que ça.

    Quand je vois Hollande, je vois l’exact contraire d’Obama. Pas de charisme et de gestuelle d’orateur, pas de slogans creux et de promesses délirantes. Visage peu expressif et grosses lunettes derrière lesquelles des pensées s’agitent, qui ne sont pas toutes dites. Je ne suis pas enthousiasmé, non, et Mélenchon m’est bien plus sympathique. Mais je ne serai pas surpris d’être surpris par Hollande, alors que j’ai spontanément pensé le contraire d’Obama, qui puait l’arnaque à plein nez.

    2°) En ce qui concerne la supposée démocratie censitaire et l’indignation des 99% (la racaille), je ne suis pas d’accord. Rien n’empêche les gens de voter pour des partis très à gauche qui réformeraient en profondeur ou balayeraient le système. Ils ne le font pas. Tous s’indignent (mais pas pour les mêmes raisons, ni contre les mêmes catégories de personnes), mais la plupart préfère s’accrocher à ce qui existe, ou rêver d’un retour à ce qui existait. Il n’y a pas encore suffisamment de victimes, et comme ce sont souvent les moins éduqués qui trinquent le plus (c’est la force du système compétitif, même s’il commence à exclure trop de gens depuis quelques années, ce qui annonce un éventuel renversement progressif de tendance), ils votent trop souvent à l’extrême-droite.

    Bref, je n’ai aucun culte d’un « Peuple » idéalisé et qui serait victime d’élites enragées. Tant qu’il y a du sport et des séries à la télé, la majorité des citoyens des pays riches ne souhaitent aucune aventure politique et rêvent surtout d’être à la place des plus riches (http://krugman.blogs.nytimes.com/2011/01/12/why-does-inequality-make-the-rich-feel-poorer/). Beaucoup sont très contents qu’on s’en prennent aux chômeurs comme à des criminels, il suffit d’être chômeur pour le constater tous les jours.

    Et c’est bien pour ça qu’un Hollande peut se faire élire et pas un Mélenchon. Or, la situation est trop grave pour qu’on affronte les futures crises dans la crise avec une droite décomplexée qui nous mènerait au bord de la guerre civile. Pour le reste, c’est la crise qui mène les politiques par le bout du nez, et il est clair qu’il est peu probable qu’on réforme le système avant son effondrement. Avec davantage de « François Hollande » que de « Sarkomerkel », cette probabilité est « un peu » moins faible ; c’est peu enthousiasmant, mais il vaut mieux avoir une chance que pas du tout.

    Une fois un Hollande élu, il sera toujours temps d’obliger le PS à composer avec un Parti de Gauche puissant au parlement. Il y a encore des élections législatives, dans ce pays. Mais rêver d’un président Mélenchon, c’est tout perdre en voulant trop.

    1. Avatar de RV
      RV

      Évidement ce n’est pas en votant Hollande qu’on va réformer le système avant son effondrement.
      Alors pourquoi voter Hollande ? Pour retarder avant de mieux sauter ? Très enthousiasmant comme perspective !
      Quand a obliger le PS à composer avec le Parti de Gauche, il suffit d’observer les alliances du PS avec les Verts dans les dernières élections pour se rendre compte que le PS est en guerre contre le Parti de Gauche.

      1. Avatar de Alain Loréal

        J’ai voté Montebourg, je l’ai supporté pendant toute la campagne, j’étais membre de son équipe « d’experts » et j’ai espéré comme tous ceux qui se sont mobilisés pour lui qu’il serait en finale pour défendre une autre vision du socialisme. Il n’a fait que 17% ce qui signifie que « le peuple de gauche », les 83% restants, ont votés pour une approche plus socdem…
        Alors Hollande (pirouette cacahouète) ou Aubry (Tartine Chocolat) quelle importance ?

        Maintenant il faut qu’il emporte la Présidentielle pour qu’aux législatives ce soit la gauche qui désigne un gouvernement franchement décidé (de grès ou de force) à s’attaquer aux fondamentaux. Le FdG aura un role majeur à jouer et Hollande ne l’ignore pas. Il sera contraint aux concessions sauf à risquer l’échec au premier tour de Mai 2012.

      2. Avatar de Marcel
        Marcel

        Non, pas « évidemment ». Avec davantage de sociaux-démocrates au pouvoir en Europe, et dans des pays clefs (France, Allemagne), il serait possible de réformer le système avant l’effondrement. J’ai juste écrit : possible, hein, pas plus. Avec les droites au pouvoir, c’est la certitude de l’effondrement. Et les gauches de la gauche n’arriveront pas au pouvoir.

        Nous ne sommes plus dans les années 1990 et 2000. Il y a dix ans, l’écrasante majorité des socialistes n’y croyaient visiblement plus eux-mêmes, et ça nous a donné des DSK et des Lamy au FMI et à l’OMC, histoire d’organiser la mondialisation libérale, situation étonnante qui amusera les futurs historiens. On expliquait que Blair était la voie à suivre, après Clinton, etc…

        La séquence a changé. L’échec de ce que l’on croyait triomphant est sous nos yeux tous les jours, et c’est à droite que de plus en plus de gens se rendent comptent que le roi est nu et font de moins en moins bien semblant d’y croire (y compris chez les banquiers que rencontrent Paul Jorion, apparemment). Que les Soros et les Trichet « comprennent » les indignés est significatif. Ils se moquaient des altermondialistes d’il y a douze ans comme de pauvres idiots. Dans douze ans, tout le monde se moquera de Trichet si on a encore le coeur à rire.

        À moyen terme, il y a donc de nouveau de l’espoir, celui d’un infléchissement de politique dans la bonne direction : vers la gauche. Pas de grand coup de barre révolutionnaire, mais la bonne direction. C’est mieux que rien. Que ce soit avec un Hollande ou une Aubry comme pilote, certes, on s’en fiche.

        Le problème reste que le très court terme serait fortement conseillé pour cet infléchissement, certes… Mais perdre cinq ans en perdant l’imperdable, ça n’aidera pas.

      3. Avatar de lou
        lou

        A Alain Loréal
        Vous qui êtes de « l’interieur », pensez vous que c’est la gauche qui a porté Hollande à la victoire? Par rapport à ce que vous connaissez du PS, pensez vous que cela correspond à l’idéologie dominante du PS?
        J’ai voté Aubry, pas par conviction (de toute façon, j’étais contre ces primaires ouvertes, à juste titre: elle s’est fait avoir) mais en me disant que pour passer le premier tour et face à Marine Le Pen au second, il fallait un intermediaire entre Montebourg et Hollande. Le PS vient de faire un boulevard pour Mélenchon. Et au premier tour, ce ne sont pas les quelques voix du centre qui vont aider.
        Espérons que le PS soit au second tour.

      4. Avatar de Alain Loréal

        @ Lou,

        une vingtaine des propositions d’Arnaud en ce qui concerne la finance (sur la centaine contenue dans « Des Idées & Des Rêves ») sont très précisemment le reflet de ce qu’on voit fleurir au fil de milliers de commentaires sur ce blog depuis 2007.
        Pour autant les « jorionnistes » se sont ils précipités en masse glisser un bulletin dans l’urne socialiste qui donnait pour la première fois la parole aux sympathisants de gauche dans un processus démocratique approuvé par tous ?
        Que nenni ! Si il en est venu ce n’est certainement pas supérieur au 17% obtenus au final.
        Je ne partage donc pas l’optimisme de Paul : les français, y compris les « progressistes », sont foncièrement (c’est le cas de le dire) attachés à l’ordre, au calme et au long fleuve tranquile, soc-dem pour résumer.
        Hollande répond à ce schéma et, stratégiquement, il a raison : les élections se gagnent au centre. Bien sûr Mélanchon fera pression pour que certaines de ses propositions parallèles à celles proposées par Montebourg soit intégrées dans un programme de gouvernement mais sauf aggravation catastrophique de la crise débouchant sur une crise institutionnelle, tout celà se réglera avec quelques postes offerts aux législatives et quelques discours cosmétique pour ne pas s’alièner la gauche de la gauche.
        Ceux qui souhaitent de réls changement sont extrèmement minoritaires dans notre pays, le flot principal tourne autour du centre-gauche : il suffit de constater la participation des 99% français au mouvement international. Trop d’Etat providence, de sécurité sociale, d’allocations familliales ont tuées les vélleités révolutionnaires héritées des lumière…
        Chérie éteint (les lumières) je regarde la coupe du Monde…..

      5. Avatar de Martine Mounier
        Martine Mounier

        @Alain Loréal

        Pourquoi voulez-vous que je sois allée voter pour Arnaud Montebourg ? Je ne parle évidemment pas de François Aubry ou de Martine Hollande : aucun intérêt. Arnaud Montebourg a fait campagne sur le thème de la démondialisation. Or la démondialisation est une idée complètement à l’antithèse du seul mouvement porteur d’espoir aujourd’hui : les Indignés. Bref, pour paraphraser Marine Le Pen taclant François Hollande, je dirais qu’Arnaud Montebourg est le De Gaulle de gauche – il en avait du reste l’emphase dans son discours au soir du premier tour, ce qui était absolument pathétique. Et totalement flippant.

      6. Avatar de Alain Loréal

        @ Martine Mounier,

        Je n’ai pas fait de retape sur le blog de Paul Jorion pour que les jorionnistes aillent voter Montebourg aux primaires citoyennes (PS).
        Mais si vous aviez écouté ses interventions télévisées et lu ses livres vous sauriez que « la démondialisation » a été un thème extirpé de ses propositions pour « faire un peu d’audience » au démarrage de la campagne des primaires et alors qu’il plafonnait à 3% d’intention de vote.
        L’essentiel de ses propositions tourne autour de la mise au pas du système financier avec, comme mesure phare, la mise sous tutelle des banques.
        Que vous n’appréciez pas son ton est tout à fait respectable mais si vous pensez que le mouvement des indignés a, en France, le moindre avenir vous devrez certainement attendre encore un bon bout de temps, en fait que le système s’écroule.(on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif)
        Pour le rempacer par quoi, qui, quand et comment ?

      7. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Alain

        Voter n’était pas chose facile. Pour ma part si j’ai voté Aubry c’est surtout pour faire barrage à Hollande, et considérant qu’Aubry était plus claire sur certains sujets, notamment concernant le nucléaire. Montebourg avait toute ma sympathie parce qu’il était le plus offensif à propos de la finance, mais j’ai dans les dernières semaines douté de sa crédibilité. Sa déclaration concernant son vote personnel pour Hollande a confirmé mes craintes ; logiquement il aurait dû voter Aubry !

        Son affiliation aux Young leaders (révélée par Vigneron), sa référence appuyée à Obama dans le premier débat qui relève de l’analyse erronée ou pire de l’argument purement opportuniste, sa conception curieuse de la démondialisation (clauses sociales et écologiques aux portes de l’Union pour pouvoir exporter plus nos produits franco-français, où est l’universalisme ? ) tout cet ensemble de choses m’ont détourné de sa candidature. Pourtant j’avais apprécié sa VI république, son combat contre la corruption. Je n’ai pas d’avis définitif sur le personnage, mais pour le peu que j’en ai vu dernièrement je suis sceptique.

      8. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Martine Mounier a raison.
        Les Indignés expriment l’aspiration à la démocratie réelle.
        Les Montebourgs et autres politiciens autour de Hollande
        ne sont que la gôche fromage,
        comédiens d’alternance du vieux Boulevard mitterrandien,
        héritiers du désastre de la gôche caviar.

      9. Avatar de lou
        lou

         » la démondialisation est une idée complètement à l’antithèse du seul mouvement porteur d’espoir aujourd’hui : les Indignés »: c’est à voir. Peut être une simple question de sémantique pour certains, mais pour moi, le terme de mondialisation vient de globalization, c’est à dire uniformisation: un seul système, des règles non votées par les citoyens qui s’appliquent au monde entier…(un petit livre de François Jullien à ce sujet.) C’est aussi le culte de l’ailleurs abstrait qui transforme le local en folklore (la crispation sur « l’identité nationale » étant l’autre face de la mondialisation) et nie la démocratie.
        Le terme de démondalisation vient de Bernard Cassen: « Démondialiser pour internationaliser ».

      10. Avatar de vigneron
        vigneron

        @PYD
        J’voudrais pas donner dans l’compotisme anti-FAF (French American Foundation..), mais j’rappelle qu’avant la promo 2000 d »Arnaud, y’avait eu la promo 1996 de Françoué, une sorte de premier/deuxième tour inversé quoi. « Scout un jour, scout toujours ».

      11. Avatar de sylla
        sylla

        vigneron

        19 octobre 2011 à 11:54
        « Les mecs qui m’expliquent le monde, l’Histoire, la guerre et la paix ou la Vérité via KGB, CIA, Mossad, SDECE ou SIS, voire mafias, marchands d’arme, barbouzes, et limitent les événements d’Algérie depuis 66 ans aux Boussouf’s boys, à Aussaresses, à la Sonatrach et aux essais de la bombinette américano-gaullienne à Reggane, vous savez ce que j’en pense ? Rien. »

        « 19 octobre 2011 à 12:24
        @PYD
        J’voudrais pas donner dans l’compotisme anti-FAF (French American Foundation..), mais j’rappelle qu’avant la promo 2000 d »Arnaud, y’avait eu la promo 1996 de Françoué, une sorte de premier/deuxième tour inversé quoi. « Scout un jour, scout toujours ». »

        😀

      12. Avatar de kercoz
        kercoz

        @Alain Loréal :
        Un courant antiglobalisation , puisqu’il travaillera sur un centralisme en place ( deja contradictoire) , devrait oeuvrer a soutenir ceux qui , lassés ou conscients de l’inutilité de tenter de contrer une ynamique inéluctable , vont « prendre le maquis » (pour l’ image ) c’est a dire choisir dès a présent la seule solution possible : la solution individuelle ……. La somme de ces solutions individuelles pouvant servir de support de greffe « qd la bise sera venue « . …..
        Lutter au niveau légal contre l’interdiction des cabanes , Yourtes etc … favoriser les solutions autarciques et dereglementer certaines contraintes (memes sanitaires sur des marchés ..) ; Possibilités de réquisition de terrains ou habitations abandonnées pour etre réaffectées en location 99% a faible prix et possibilité d’achat …etc , favoriser et dérèglementer les circuits courts ….il y a du boulot …mais surtout ne pas « assister  » ceux qui font ce choix ..plus que ne le fait les services sociaux actuels .

      13. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Pierre-Yves D.

        La république des juges, c’est ce que nous proposent Arnaud et Eva.

        Dur, dur, et pas seulement pour les tricheurs.

        C’est un certain ordre moral qui est en question.

      14. Avatar de Martine Mounier
        Martine Mounier

        @lou

        Je vous suggère de lire l’article qu’Alain Chatriot : Jaurès, le protectionnisme et la mondialisation. Vous verrez notamment que le concept de démondialisation a toujours divisé la gauche. Ou plutôt, qu’il devrait encore aujourd’hui diviser la gauche ! Sauf qu’à présent on a beau regarder de tous les côtés du « Boulevard mitterrandien » comme dit Charles A., on ne voit pas bien qui défend la position de Jaurès et relève l’incohérence fondamentale du protectionnisme avec les idéaux de l’Internationale socialiste.

        Extraits du papier de Chatriot pour ceux qui ont la flemme de cliquer :

        « On parle surtout de la concurrence étrangère et on néglige les autres causes du mal, même celles sur lesquelles on pourrait agir ; c’est que la question la plus facile à résoudre semble la question douanière. Et aussi c’est que, pour résoudre les autres problèmes, une meilleure distribution de l’impôt, une meilleure répartition de la propriété foncière, il faudrait demander des sacrifices à ceux qui possèdent, et qu’on aime mieux, en se bornant à des tarifs de douane, en demander à ceux qui ne possèdent pas ».

        Ou :

        « La fusion qui s’est faite, dans un groupe incolore, des éléments protectionnistes de gauche et des éléments protectionnistes de droite, indique bien que l’idée de protection démocratique ne fait pas de progrès dans les assemblées » .

        in Jaurès, « L’agriculture et les ouvriers », La Dépêche, 18 décembre 1889.

        Et encore :

        « Et permettez-moi de vous le dire, Monsieur le président du Conseil, là est la contradiction essentielle de votre politique protectionniste. Pendant que par des tarifs de douane vous favorisez les producteurs, c’est-à-dire, dans une large mesure, les possédants, vous n’avez pas la force, vous n’avez pas le courage, vous n’avez peut-être pas la possibilité politique et sociale de demander aux classes possédantes, aux classes les plus riches, les sacrifices d’impôts qui seraient nécessaires, précisément pour accroître la consommation populaire dans la mesure où se développe la production nationale. […] C’est tellement vrai, que vous êtes obligés en ce moment de détourner par des lois, c’est-à-dire par des moyens artificiels, la classe ouvrière de la consommation des vins de raisins secs. Vous imaginez-vous, par hasard, que c’est par goût que la classe ouvrière va aux vins médiocres de raisins secs ? Elle y va par force, par nécessité ; elle va vers les produits de misère, parce qu’elle est elle-même une classe de misère ».

        Jaurès, Socialisme et paysans, discours prononcés à la Chambre des députés les 19, 26 juin et 3 juillet 1897. Crise agricole, ses causes et ses remèdes, Paris, impr. A. Désiré, s.d., p. 42. (accessible sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k750985.r=Socialisme+et+paysans.langFR).

      15. Avatar de Martine Mounier
        Martine Mounier

        @Alain Loréal

        Comme il se trouve que je connais un peu Guy Birenbaum, je sais déjà tout ce que vous me dites sur les vrais combats d’AM. Pour autant, je partage entièrement la position exprimée ici par Pierre-Yves D. Non seulement, vous vous en doutez, à cause du ton grandiloquent (et ringard), mais surtout parce que je considère que les Indignés exprime le monde tel qu’il est : sans frontières pour le capital, sans frontières pour les pauvres, sans frontières pour la lutte. Remarquez bien, puisque Arnaud est entrain de devenir le roi de la retape (après la démocratie participative, Vive la démondialisation… et ensuite ?), il sera peut-être encore temps pour lui dans six mois, lorsque le mouvement aura pris de l’ampleur, de regarder de plus près ce qui ce passe. Quitte à ce qu’il nous sorte un nouveau concept fumeux dans le genre : « internationaliser pour démondialiser ». Ah ah.

      16. Avatar de lou
        lou

        A citer Jaures, vous avez choisi vos morceaux. Je choisis le mien: « Du principe même du protectionnisme, je n’ai pas à discuter en ce moment. Les socialistes ne sont pas protectionnistes comme M. Méline, mais ils ne sont pas davantage libre-échangistes comme M. Léon Say ou comme M. Aynard. […] Le socialisme, c’est-à-dire l’organisation sociale de la production et de l’échange exclut, à la fois, et la protection qui ne peut guère profiter aujourd’hui qu’à la minorité des grands possédants, et le libre-échange, qui est la forme internationale de l’anarchie économique »

  32. Avatar de zébu
    zébu

    Bonjour @ tous.
    Je ne sais comment l’exprimer mais il me semble, de manière assez confuse, que nous marchons là sur une ligne de crête. Affirmer que ‘nous sommes’ 99%, ou même 90 ou 70%, c’est affirmer que la réalité vécue, empirique dirions-nous, n’est pas celle que nous pouvons ‘observer’ au travers de nos institutions, qu’elles soient politiques ou médiatiques.
    Ce faisant, sur quoi nous appuyer en dehors de notre propre ressenti personnel pour pouvoir étayer cette ‘vision’ de la réalité ?
    Les sondages ? Nos interactions personnelles, sociales ?
    Tout le problème provient du fait que nos institutions politiques se fondent sur la seule aune qui soit légitime en démocratie, soit le vote.
    Or, si l’on part du constat que les partis politiques, qui sont censé représenter la diversité politique des citoyens, ne sont plus que des machines (et depuis lurette) de conquête du pouvoir au profit de certains, que l’endogamie sociale (pour les plus importants d’entre eux) qu’ils pratiquent peut se lire dans la sociologie des représentants élus, que le vote ne permet de sélectionner les représentants qu’une fois les mandatures arrivées à terme (soit, tous les 5 ans) et que ces mêmes partis en sont devenus une illusion démocratique, il nous reste alors à en tirer les conclusions qui s’imposent.
    Si la démocratie ne réside plus que dans les agoras des places publiques et dans les forums informatiques, alors il faut bien admettre que Vladimir Illitch Oulianov avait raison : seule une avant-garde révolutionnaire est en mesure de faire basculer ce qui relève d’une réalité fictive à une réalité ‘réelle’, notamment en créant les institutions politiques correspondantes, et ce ‘au nom des 70%’.
    La question de la légitimité se trouve ainsi posée. Suivant Max Weber, on ne peut se fonder, parmi les trois types de légitimité, sur la légitimité charismatique ou sur la légitimité traditionnelle, pour faire valoir que l’on puisse parler ‘au nom de’, à fortiori des 70%, surtout quand les modes d’expression (agoras, forums électroniques) relativisent quelque peu ces deux types de légitimité.
    Reste la légitimité légale-rationnelle, qui s’appuie sur la loi. Or, la loi est produite par ces mêmes institutions politiques qui l’on considère comme délégitimées.
    D’où, la ligne de crête. Les ‘indignés’ du monde (occidental, faut-il le préciser, quand même, largement majoritaires) ne s’affiliant pas véritablement à une tradition marxiste-léniniste (c’est le moins que l’on puisse dire) ne peuvent donc pas s’appuyer sur les concepts politiques de Lénine pour revendiquer la légitimité du matérialisme historique et de l’avant-garde prolétaire. Et comme les institutions politiques continuent de fonctionner sur les mêmes principes, notamment démocratiques, ces indignés se retrouvent coincés entre un vote qu’ils hésitent à remettre en cause frontalement et un avant-gardisme assumé.
    Etrangement, les indignés cheminent sur la même ligne de crête que la crise. Plus celle-ci s’empirera et plus les institutions politiques seront remises en cause, permettant alors de légitimer l’indignation massive des populations, pour renouveler leurs institutions politiques. Plus cette crise durera et plus les indignés tomberont d’un côté ou de l’autre, l’instabilité d’une telle situation générant, à terme, ce type de ‘positionnement’ : soit l’attente de la sanction du vote (mais ô combien schizophrène, puisque les indignés savent que celui-ci n’est plus représentatif, mais … dont ils ne veulent ou ne peuvent pas se passer, encore), soit l’avant-gardisme, conduisant certains à remettre en cause le fonctionnement même de la démocratie telle qu’existante actuellement, y compris par la violence, au nom d’une légitimité ‘prolétaire’ (mais dont ils ne souhaitent pas embrasser la définition non plus telle que donnée jusqu’à maintenant).
    A mon sens, un chemin plus qu’étroit donc, dont la direction n’est finalement donnée que par le déroulement de la crise, sur le quel les indignés avancent.
    Comme certains commentateurs, il me semble que les 70% en question, notamment en France, attendent de manière ambivalente la possibilité du vote, tout en ayant conscience que celui-ci risque de ne rien transformer non plus.
    Et on en est là et on risque d’en être encore là, tant que la crise perdura ainsi sur sa ligne de crête, sans faillir ni se résoudre, jusqu’à ce que l’on puisse trouver une autre voie de légitimation pour les 70% restants. En Tunisie et en Egypte, la dictature a ‘aidé’ à se prononcer. Contre, mais pas pour.
    Les 99% sont-ils d’accord sur quelque chose et quoi ?
    Comment utiliser l’outil démocratique pour ‘lutter contre lui’ (légitimité ‘factice’), tout en le sauvegardant de ce qui pourrait être utilisé par ses ennemis ?
    Les indignés ne progresseront pas tant qu’ils n’auront pas répondu à ces questions, pour les 70% restants, y compris ‘contre’ ceux là même dont ils disent parler ‘au nom de’.
    Sauf à cheminer sur la ligne de crête, avec la crise. Sans tomber.

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Salut Zébu .

      Comme pressenti dans la première phrase , c’est effectivement un peu confus .

      Je me suis aperçu par contre que c’est lorsque je n’arrivais pas immédiatement à exprimer clairement une intuition , que celle ci méritait le plus d’être creusée et rendue plus nette .

      Attention cependant à ne pas tuer la démocratie, fille fragile , aujourd’hui et demain ,par des à peu près hâtifs ou réducteurs à trop peu de ses charmes ou manifestations .

      1. Avatar de zébu
        zébu

        oui, Juan, ça ressemble à de la bouillie. L’intuition, c’est que tout ceci ne peut pas déboucher sans aggravations de la crise. Et qu’à l’inverse des révoltes arabes, nous devons justement tenir compte du cadre dans lequel l’indignation évolue parce qu’il permet à celle-ci de s’exprimer sans violences et que le remettre en cause, c’est aussi risquer d’ouvrir la porte à tous ceux qui n’attendent que cela. Et pourtant, il est aussi impératif de réformer ce même cadre, afin que réellement ces 70% participent.
        On marche sur un fil.

    2. Avatar de lau
      lau

      Merci Zébu pour ces réflexions extrêmement importantes…

      Mettre des mots sur cette problématique est essentiel.

      1. Avatar de zébu
        zébu

        Merci Lau. Le problème, c’est de les mettre dans le bon ordre !
        Il me semble que quand on dit ‘nous sommes les 99%’, il faut aborder la question de la légitimité.

    3. Avatar de sylla
      sylla

      Zébu,
      « Affirmer que ‘nous sommes’ 99%, ou même 90 ou 70%… sur quoi nous appuyer en dehors de notre propre ressenti personnel pour pouvoir étayer cette ‘vision’ de la réalité ? Les sondages ? »
      bonne question.

      Je ne comprends pas trop : vous partez du constat que les partis ne représentent pas la diversité, pour vous en remettre à une « avant garde révolutionnaire » (sans votes, si j’ai bien compris. En quoi serait ce représentatif?Par quel miracle cette avant garde serait assez organisée pour faire basculer la réalité, et étymologiquement provoquer l’apocalypse, mais pas assez pour former un parti politique?). Par ailleurs vous commencez en disant que le vote est la seul aune légitime en démocratie(un problème?!?), pour terminer en disant que les institutions sont illégitimes (?!).

      « Suivant Max Weber, on ne peut se fonder, parmi les trois types de légitimité,  » a/ »sur la légitimité charismatique » ou b/ »sur la légitimité traditionnelle »
      c/ »Reste la légitimité légale-rationnelle, qui s’appuie sur la loi. »
      La loi est légitime, qu’elle soit fondée sur la tradition, la raison, la séduction (ou l’efficacité etc…), ou, outre ces trois formes du verbe, fondée sur l’épée (que vous évoquez pourtant, à demi mot. : étrange réponse à la question de la légitimité de cette affirmation).

      1. Avatar de zébu
        zébu

        @ Sylla :
        Raaaaahhh …
        Désolé, ma bouillie me fait jouer des tours. Même réponse que pour taratata : c’est un questionnement, pas un positionnement. Je questionne justement le fait que ceux qui s’annoncent comme ‘nous sommes les 99%’ ont forcément un positionnement avant-gardiste, qui pose question :
        1/ sur la légitimité (démocratique ?)
        2/ sur l’acceptation de ce rôle là, dont je perçois (confusément, hum …) qu’ils ne l’assument que mal ou pas du tout
        Je sais pas si c’est plus clair, désolé.

      2. Avatar de sylla
        sylla

        Zébu,
        J’avais bien compris le questionnement, mais la façon de présenter les questions peut aussi (svt même) amener un type de réponse.

        99%, c’est un slogan : 1/3 de l’humanité vie en dessous du seuil de pauvreté. (soit une minorité démocratique…)

        La question initiale était je crois celle de la représentativité des portes paroles (ceux à qui il est prêté porte voix par le système (interaction entre les institutions(état marché religion/raison langue) et les êtres humains)).
        Puis la question de la réforme de ce système en suivant ces portes paroles : nécessairement donc, la question de leur légitimité apparaît.

        La source légitime de la légitimité est le souverain (le prince) : lui seul ou ses mandants fait les lois. Mais le souverain n’a pas la science infuse ou la vérité innée(*), ni nécessairement l’accord des autres.

        La source réelle est donc soit le Verbe, soit l’Épée, voire les deux (la monnaie par exemple) ; le Verbe se règle sur la foi ou la raison ou le désir (ou l’entendement, pour distinguer une compréhension objective différente du discours dit rationnel, largement pollué par l’idéalisme et donc par la foi).
        Il y a bien sûr la légitimité de la réalité, mais cette dernière est largement retravaillée par les précédentes, et c’est un travail similaire à celui de retrouver le texte original sur le palimpseste : à force de gratter, l’on troue le parchemin.

        Et sur cette avant garde, je vous repose la question : par quel miracle cette avant garde serait assez organisée pour faire « basculer la réalité » mais pas assez pour former un de ces partis politiques qui manquent au paysage?

        et faire basculer la réalité, dans la mondialisation (une avant garde révolutionnaire mondiale?)?

        (* l’absolutisme se réclamait du maître du destin du monde, la vraie réalité : Dieu. Mais la rhéthorique du droit naturel qui permit de mettre à bas l’absolutisme et de mettre bas à notre modernité, se présente de la même façon comme la vraie réalité innée sous les chaînes d’une nécessairement trompeuse voire mauvaise éducation.)

    4. Avatar de taratata
      taratata

      @ Zebu
      Bazar ton texte mais d’accord sur :
      « …seule une avant-garde révolutionnaire est en mesure de faire basculer … »
      Remise en cause de la loi/tyrannie de la majorité.
      Yen a qui sont à l’oeuvre en ce moment mais ça ne se VOIT pas .

      1. Avatar de zébu
        zébu

        Heuuuu …
        Apparemment, c’est tellement le bazar qu’effectivement tu as pris pour argent comptant (pouf pouf) un questionnement pour un positionnement …
        Bon, je vais arrêter d’écrire, c’est le bordel.

    5. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à zébu,

      C’est ce sujet que j’aborde quand je dis que 99% est un slogan publicitaire.

      La question de l’avant-garde nécessaire ne peut pas être passée sous silence, mais il ne faut pas négliger les effets de la dynamique et du retour du refoulé dans les moments révolutionnaires, qui peuvent être des moments révolutionnaires même quand la dynamique révolutionnaire échoue.
      J’ai eu vingt ans l’année du beau mois de mai français et c’est celà mon principal souvenir : la dynamique à laquelle il manquait malheureuseùment théorie et stratégie.

      1. Avatar de zébu
        zébu

        @ Marlowe :
        Je ne sais pas si l’avant-garde est nécessaire : je pose la question. Je me méfie de l’avant-garde.
        Parce ‘qu’au nom de’ (99% ?), on fait beaucoup de choses qui n’ont rien à voir avec ceux pour lesquels on fait ‘au nom de’.
        Je pose la question parce que les indignés ne me semblent pas vouloir assumer ce rôle et semblent éluder cette question, tout en affirmant le contraire (‘nous sommes les 99%’).
        Contradiction.
        Mais comme toute contradiction, elle est appelée à être dépassée, non ?
        Comment ?

      2. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à zébu,

        La méfiance vis à vis de l’avant-garde est fondée mais cette méfiance ne doit pas être l’obstacle à la question stratégique qui est de nos jours la grande absente.

      3. Avatar de sylla
        sylla

        « Mais comme toute contradiction, elle est appelée à être dépassée, non ? »
        non : elle peut être dissoute aussi.
        voire irréductible.

        L’autre slogan qui les accompagne (et sa forme : un coryphée , et un chœur qui répète : « we are individuals ») est aussi intéressant.

        « l’homme est la mesure de toute chose » et « nous », c’est un peu incompatible, à moins de définir les domaines.

      4. Avatar de Zeno
        Zeno

        L’avant-garde c’est Naomi Klein, Assange et Chomsky.

      5. Avatar de taratata
        taratata

        @ Zebu
        L’avant-garde ne parle pas , comme tu le dis , au nom de qui que ce soit .
        L’ avant-garde annonce ce qui vient . Elle se détermine seule , face à elle-même.
        Bien fondée , cette avant-garde , génère des ralliements .
        Pour éclairer le mouvement Occupy W. S. et tous les indignés du monde , il me revient souvent à l’esprit l’idée de Baudrillard : on ne sait pas ce qu’est une masse de gens .

  33. Avatar de Tim K
    Tim K

    @ Paul Jorion

    Vous êtes monté d’un cran, non?

    C’est l’envie d’en découdre (allez j’exagère!) qui vous fait cet effet?

  34. Avatar de Garorock
    Garorock

    @Mr Fuu
    Admettons que nous soyons en 2012, si nous y arrivons, et que nous allions voter. De quelque bord qu’on soit, on ne votera pas comme si les mouvements d’indignés n’avaient jamais eu lieu. Parce que si ces mouvements perdurent ils feront fatalement bouger les lignes de la campagne. Et c’est ce que tout le monde attend, de voir là où ça va « plier », les informés et les autres. Si une brèche n’est pas ouverte, personne ne va s’y engouffrer. Tant que le Fn ne défile pas dans la rue avec ses slogans pupulistes et délétères, tout est bon à prendre qui va dans le sens d’une contestation du système. Cela se fera sans doutes sentir dans le choix des votants et vous n’aurez peut être pas a vous en plaindre…

    1. Avatar de cristalika

       »Et c’est ce que tout le monde attend, de voir là où ça va plier »

      Bien vu.

      cristalika.com

  35. Avatar de Cédric
    Cédric

    Les 99% du monde occidental, ne sommes nous pas compris dans les 1% à la taille de la planète?

  36. Avatar de Pierre
    Pierre

    100% des gagnants ont joué ! Qu’y disent au Loto….

    A 99 %, « on » a gagné et « forcément les doigts dans le nez », et si je comprend bien, c’est sans aucun doute pour ces 1% ridicules que nous nous battons pour maintenir un semblant de système démocratique en place……
    Ça sert à quoi la démocratie à ce compte là ?
    Économisons nous donc les formalités de la démocratie……. De toute façon « on » a gagné !
    Si j’ai bien compris. 🙂

  37. Avatar de Hervey

    Si la racaille se mondialise, on, le 1% (et ses soldats et les cousins c’est beaucoup plus ça) ne va pas démondialiser. Disent-ils.
    C’est bien cela?
    Oui. Logique. Là où ya de la gêne ya pas de plaisir.
    Tout de même, j’ai un doute sur ce désir de « démondialiser » tel qu’il se présente. Le terme semble recouvrir quelque chose de gigantesque et d’effrayant.
    Le premier mot fait peur (démon) et le reste se perd dans un trémolo de tremblement comme si l’action verbale chargeait ce démon de toute sorte de sévices.
    Vrai, si l’on prend cette réalité et ces mots à la lettre, le risque est grand car il n’y aurait plus beaucoup d’endroits où se cacher, les paradis fiscaux ne seraient plus tout à fait ce qu’ils étaient, et comme un malheur ne vient jamais seul, pensez-y, imaginez un instant qu’il n’y ait plus de secret bancaire… quel refuge pour le Kapital ? Vous n’y pensez pas. Dans ce contexte, trouver des avocats et des politiques, mission impossible.
    Non, impossible.
    Si la racaille se mondialise comment voulez vous qu’ils démondialisent.
    Mettez-vous un instant à leur place.
    Un instant seulement.

    1. Avatar de Nerima-kun
      Nerima-kun

      Je trouve le terme de « démondialisation » très stupide. Malheureusement, il a pris, « altermondialisation » ayant fait long feu. Stupide parce que :
      – la mondialisation est un fait historique, pas une idéologie (développement des échanges matériels et immatériels, déplacement des personnes, interpénétration des cultures, mondialisation des événements).
      – il y des acquis sans précédent pour l’humanité dans la mondialisation des échanges de tous ordres (pas la peine de les détailler : ils sont la trame de nos vies, santés, alimentations, cultures, rapports humains, voyages, etc.). Le terme, assez nihiliste ou racornissant, fait peur…
      – on aurait pu lancer le meilleur terme de « déglobalisation », qui avait l’avantage de contrecarrer le terme anglais (le désastre néo-libéral est tout de même d’impulsion voire d’essence anglo-saxonne), de tirer sur le « globish » et le communautarisme des possédants oligarques, tout en ne touchant pas …au monde, auquel nous sommes tous venus… et auquel nous participons de plus en plus.
      Trop tard… comme d’habitude, nos politiques et nos intellectuels ne sont plus à la hauteur de la langue française…
      Il y a bien, mais pas joli et issu de la langue de Nos Bons Maît’s, le terme de « glocal » ou « glocalism »… vivre et agir localement, penser globalement… comme un Tolstoï, qui replié sur son domaine de Iasnaïa Poliana, aidait pourtant Gandhi, alors avocat en Afrique du Sud, à dégager, au travers de 4 ou 5 lettres décisives, le concept moderne de non-violence…

      1. Avatar de Marcel
        Marcel

        Texte de Frédéric Lordon sur le sujet (à envoyer au copain Copé, j’imagine).

        1°) Il y définit la mondialisation de deux manières différente :
        – les externalités (problèmes devenus globaux et à résoudre à cette échelle)
        – libéralisation des marchés, qui, selon lui, fait de « mondialisation néolibérale » un pléonasme

        Comme il le souligne, il suffit d’un peu d’honnêteté intellectuelle pour comprendre que les « démondialistes » s’en prennent à la seconde.

        2°) Fin de l’article, propositions après constat :

        « La régionalisation peut donc désigner un tiers terme possible pour sortir de l’indigente antinomie du mondial et du national. Mais pas sur n’importe quelle base, et notamment pas celle de l’Europe actuelle des 27. »

        […]

        « Ce nouveau peuple souverain se constituerait sur la base d’une organisation économique qui, de fait, aurait mis un terme à la mondialisation financière et, par un protectionnisme ciblé, aux inégalités du libre-échange généralisé, autre manière de dire qu’il aurait démondialisé, et que le dépassement des anciennes nations n’est nullement incompatible avec la démondialisation (laquelle, inversement, n’est nullement vouée à signifier « repli national »). C’est même en fait l’exact contraire ! La démondialisation pourrait bien être la condition nécessaire à la reprise d’un projet outre-national raisonnable, c’est-à-dire régional, et toujours sous la réserve d’une circonscription bien pensée (car on ne fait pas communauté politique avec n’importe qui). Sauf à ce que la gauche critique se mette à avoir peur des mots, il lui faudra bien reconnaître que « démondialisation » est le nom même de la réouverture du jeu, que celui-ci conduise à ré-explorer les possibilités de souveraineté des nations présentes (si aucune autre solution n’est praticable) ou à persister dans l’idée d’un projet outre-national, mais cette fois en poursuivant un objectif fondamentalement politique par des voies politiques – car la production du politique par l’économique, ça ne marche pas. »

        (Long passage qui relève encore, j’espère, du droit de citation.)

      2. Avatar de M
        M

        oui, ce texte de Lordon est trés important, et a le mérite de ne pas nous laisser bloquer dans TINA.

      3. Avatar de Hervey

        La Mondialisation n’est pas un fait anodin qui serait advenu d’une manière inéluctable avec le consentement de tous. Certains pensent que c’est une forme nouvelle du colonialisme pour s’infiltrer dans les nations et en tirer des avantages substantiels. Idéologie néolibérale. L’Histoire de ces cinquante dernières années (en gros).

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  39. Avatar de Contempteur
    Contempteur

    Évidemment les Indignés ne sont pas les incarnations de Debord, Baudrillard ou Umberto Eco. C’est regrettable, mais c’est ainsi.
    Ils ne sont pourtant pas aussi naïfs, pris au piège du Spectacle et aveugles au pourrissement ordinaire qui est nous est présenté comme la voie royale pour faire société et s’accomplir comme être.
    Ils tentent d’aller contre, de faire du lien et des actions collectives, ce qui n’est déjà pas facile, les humains étant ce qu’ils sont, et encore moins quand le Spectacle œuvre autour et en eux.
    Il me semble qu’il faudrait que certains lucides, ici et ailleurs, les rejoignent tout simplement et les aident à mieux percevoir les obstacles et le chemin. Malgré ses difficultés et ses défauts, nous avons là, me semble-t-il le début d’une prise de conscience élargie de ce qui nous menace. A nous comme à eux, à notre manière de faire mieux.

    Un de leurs manifestes :

    Manifeste de ’Democracia Real Ya !’

    Nous sommes des personnes normales et ordinaires. Nous sommes comme toi : des gens qui se lèvent tous les matins pour étudier, pour travailler ou pour chercher du travail, des personnes qui ont une famille et des amis. Nous travaillons dur tous les jours pour vivre et donner un futur meilleur à ceux qui nous entourent. Certains d’entre nous se considèrent progressistes, d’autres plus conservateurs. Croyants ou non, avec des idéologies bien définies, ou apolitiques. Cependant nous sommes tous préoccupés et indignés par le contexte politique, économique et social qui nous entoure, par la corruption des politiciens, des chefs d’entreprises, des banquiers… par le manque de défense du citoyen. Cette situation nuisible au quotidien, peut être changée si nous nous unissons. Il est temps de se mettre en marche, de construire ensemble une société meilleure. Pour cela nous soutenons fermement ce qui suit :

    – Les priorités de toute société avancée doivent être l’égalité, le progrès, la solidarité, le libre accès à la culture, le développement écologique durable, l’épanouissement, le bien-être du citoyen.

    – Il existe des droits fondamentaux qui devraient être couverts dans ces sociétés tels que le droit au logement, au travail, à la culture, à la santé, à l’éducation, à la participation à la vie politique, au libre développement personnel ainsi que le droit à la consommation des biens nécessaires pour mener une vie saine et heureuse.

    – L’actuel fonctionnement de notre système économique et gouvernemental ne répond pas à ces priorités et représente un obstacle pour le progrès de l’humanité.

    – La démocratie part du peuple (dêmos=peuple ; kratos=le pouvoir) et dans cette optique le gouvernement doit naitre du peuple. Toutefois, dans ce pays, la majorité de la classe politique ne nous écoute pas. Alors que ses fonctions devraient être celles de porte- paroles de nos revendications auprès des institutions, en permettant la participation politique des citoyens au moyen de voies directes procurant ainsi un meilleur bénéfice pour l’ensemble de la société, nous assistons à un enrichissement et à leur prospérité à nos dépens.

    – Le besoin irrépressible de pouvoir de certains d’entre eux provoque une inégalité, de la crispation et de l’injustice, ce qui conduit à la violence que nous rejetons. Le modèle économique en vigueur, obsolète et antinaturel bloque la machine sociale et la convertit en une spirale qui se consume en enrichissant quelques-uns et en plongeant dans la pauvreté et la pénurie les autres. Jusqu’à l’effondrement.

    – La volonté et la finalité du système est l’accumulation d’argent, la plaçant au-dessus de l’efficacité et le bien-être de la société. En gaspillant des ressources, détruisant la planète, produisant du chômage et des consommateurs malheureux.

    – Les citoyens font partie de l’engrenage d’une machine destinée à enrichir une minorité qui ignore tout de nos besoins. Nous sommes anonymes, mais sans nous, rien de ceci n’existerait parce que nous faisons bouger le monde.

    – Si comme société nous apprenons à ne pas confier notre futur à une rentabilité économique abstraite qui n’est jamais favorable à la majorité, nous pourrons éliminer les abus et les manques dont nous souffrons tous.

    Une Révolution Morale est nécessaire. Nous avons mis l’argent au-dessus de l’Être Humain alors que nous devrions le mettre à notre service. Nous sommes des personnes, non des produits du Marché. Je ne suis pas seulement ce que j’achète, pourquoi et à qui je l’achète.

    Pour tout ce qui précède, je suis indigné.

    Je crois que je peux le changer.

    Je crois que je peux aider.

    Je sais qu’unis nous pouvons.

    Sors avec nous. C’est ton droit.

  40. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Le point de vue de l’organisation des Etats-Unis Socialist Action
    Massive occupation targets Wall Street
    http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article2333

  41. Avatar de zebulon
    zebulon

    La bonne nouvelle c’est qu’on arrive enfin à l’étape ultime de la mondialisation.
    La faillite globale.

    Pour une fois je crois qu’il n’y en a qu’un pour cent qui vont faire la gueule.

  42. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Les 99 %, ce slogan est vraiment un coup de génie, non pas un génie du hasard, mais un génie qui procède d’une nécessité résultant de l’évolution du système qui s’effondre sous le poids de ses propres contradictions.

    Ce chiffre tout en étant révélateur d’une situation objective, celle de la concentration du capital dans les mains d’une minorité au détriment d’une immense majorité, et même à tout bien considérer au détriment de l’humanité dans son ensemble, indique l’inversion du rapport de force qu’établissait la rhétorique habituelle qui consistait pour les forces conservatrices à diviser le corps social en de multiples catégories et entités concurrentes.

    Désormais la minorité qui décide ne peut plus faire autrement que de reconnaître la situation objective des 99 % se plaçant de facto sur la défensive. Elle vient de perdre une grande bataille, celle du langage. La légitimité de la raison universelle n’est plus celle des gouvernants impliqués dans la direction des états mais du coté des assemblées manifestantes et parlantes reliées par des liens transversaux.
    Le système n’a pas changé, il continue ses actions anti-sociales, mais d’un point de vue symbolique il est atteint au coeur.

    1. Avatar de Jean-Luce Morlie
      Jean-Luce Morlie

      Je pense que ce « slogan à 99 % » est dangereusement trompeur. Je ne vais pas en discuter longtemps, enlever déjà 18 % Tea Parti, et le reste à l’avenant. La solution à 70 % de Paul est plus « tenable » – en apparence – nous sommes 70 contre 30, et perdants, et très loin d’avoir la capacité de réorganiser la société sans en confier les clefs au socialisme des nomenclatures mollement corrompues et vigoureusement appuyée par la rage melanchtonienne.

      Comme dit Charles « Reste à se parler, s’écouter, défendre sans répit la démocratie, et agir par le nombre et la force. » Je suis d’accord, vive les indignés de proximité, mettons les mains dans la gestion des petites communes, des logements sociaux, des emplois communaux, des subventions, des PPP, les ronds-points-pots-de-vin, les cliniques, les pôles emplois, allez les indignés, rendez-vous face à la mairie, sur la place du village et sans capuche!

      PS « Le spectacle est un rapport social médiatisé par des images »

      1. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Jean-Luce

        Si vous avez bien lu mon commentaire celui-ci ne prétend que les 99% constituent, aujourd’hui, une classe consciente d’elle-même. Les 99 % cela renvoie une situation, celle de la concentration des richesses dans les mains d’une minorité. Ce n’est pas un jugement, c’est un fait. Ce slogan se réfère à ce fait et c’est ce qui en fait la pertinence.
        L’idée sous-jacente au slogan c’est que le potentiel de mobilisation contre l’iniquité du système est loin d’avoir atteint son maximum. Bref, le « nous sommes les 99 % » joue un rôle pour changer la représentation que le grand nombre a du système, ce système en lequel il voit d’abord et surtout un principe de concurrence généralisé, la lutte de tous contre tous, alors que nous sommes tous embarqués sur la même galère, y compris d’ailleurs les 1 % en tant que membres de l’humanité. Bref, ce chiffre permet de sortir du cadre.

      2. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Jean-Luce,

        Citer Debord en boucle ne sert à rien, si ce n’est à perpétrer ce contre quoi il s’est élevé.
        Le Spectacle est bien un rapport social médiatisé par des images, mais il est autre chose aussi : le produit de diverses ententes qui décident de tout, et une suite perpétuelle de conspirations pour préserver le rapport de forces existant, etc.

        Je ne pense pas qu’il faut défendre la démocratie, tant le mot est usé.
        Il faut défendre la vérité, et la stratégie pour se débarrasser du faux.

      3. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        @ Pierre-Yves,

        Vraiment, je ne peux pas suivre : une conscience de classe possible à 99%, cela signifierait que le rapport social fondamental entre groupes sociaux serait à 1 contre 99 ; les sociétés ne sont pas aussi schématiques, sauf lorsque le schéma est l’accord de tous sur une branche déjà morte, alors, ce chiffre permet de rester dans le cadre, (je pense qu’il y a un agrégat possible de groupes sociaux autour de 70 % composés en « tache de léopard » sur toute l’étendue des classes sociales « classiques »). Mais, les conditions sont loin d’être remplies, car les habituelles « avant-gardes » ne veulent pas d’une classe moyenne (1) révolutionnaire , elles la préfèrent prolétarisée ; je ne vois rien qui se profilerait – au centre – dans un sens libertaire !

        Deuxièmement, je pense que la trajectoire des indignés US devrait être très différente des indignés d’Europe, les conditions sociales sont plus dures, et il faudra voir quel sera le rôle des associations religieuses lors de la montée en puissance. Chez nous, le « clergé associatif » (aidé par le repoussoir des habituelles avant-gardes) a déjà tous les leviers en main depuis 30 ans : les pauvres auront du travail et , vu du bureau, vive le travail !

        Il me semble que le chemin de l’indignation passe par les places des villages et pas à la TV. L’indignation devrait,,il me semble, se concentrer, non plus sur la dénonciation des gros dinosaures hors âge, ce que, « Everybody knows » depuis trente ans , mais sur le repérage des nouvelles petites pousses qui, à gauche comme à droite, se préparent – également depuis trente ans -à renouveler les modalités de leurs positions dominantes.

        (1) je ne crois pas me tromper en disant que le mouvement d’indignation est d’origine classes moyennes et que c’est sa spécificité même ! Je pense vraiment que prendre cette spécificité comme un accident historique, et considérer que sa vraie nature est prolétarienne, parce que le prolétaire est salarié et qu’une grande partie des classes moyennes est salariée, c’est du blabla destiné à cacher le rôle des redistributeurs (dans une entreprise, il y a toujours une série de type les poches pleines de billets fournis au black par le 1% et qui arrosent une hiérarchie de mecs et de dames qui font parties de tous les étages des 99% restants). La redistribution est une conquête sociale à approfondir, mais pas pour entretenir une classe de prébendiers distributeurs, Carthago delenda est ; (Montebourg contre la corruption à tous les étages, 17%…).

      4. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Il faut compléter.
        Je propose d’agir partout où nous vivons,
        dans la proximité bien sûr, chacun selon ses moyens,
        mais en apprenant dans la lutte, et en étendant ces luttes
        jusqu’au tous ensemble, grève générale active ou autre bonne suprise,
        afin par la légitimité du nombre et le raison de la force,
        mettre fin à la dictature du capital.

      5. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Jean-Luce,

        Il y a malentendu entre nous, j’ai l’impression que nous ne parlons pas de la même chose. 😉
        Je ne raisonne pas en l’occurrence en termes de classes, même si, vous avez raison, cela a aussi son importance.
        Les 99 %, je me répète, c’est seulement en référence à une situation d’inégal partage des richesses, ou plus exactement d’extrême concentration des richesses, cela pour dire qu’il y a encore beaucoup de marge pour amplifier la contestation, puisque presque tout le monde à terme va subir les conséquences de la crise du capitalisme à l’agonie.

        PS. Ma phrase dans mon précédent commentaire disait l’inverse de ce que vous avez compris, sans doute d’ailleurs, et c’est ma faute, parce que ayant tapé trop vite il a manqué une négation. Il fallait lire : « ..celui-ci ne prétend pas que les 99% constituent, aujourd’hui, une classe consciente d’elle-même.  »
        Et quand tout le monde aura pris conscience que la situation n’est plus tenable, il s’agira simplement d’une prise de conscience générale. C’est à cela que renvoie in fine les 99 %. Les classes ne disparaîtront pas pour autant, je ne me fais pas d’illusions, mais elles s’inscriront désormais dans un nouveau cadre, celui issue des nouvelles règles nécessaires pour amorcer la transition après la faillite du système capitaliste.

  43. Avatar de Wilmotte Karim
    Wilmotte Karim

    Faire de la politique apolitique est effectivement indigne!

    Enfin, mieux vaut ca que rien.

    1. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Les indignés font de la politique comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir.
      Beaucoup de nos contemporains ne se reconnaissent plus dans les discours des partis politiques, c’est donc par rapport à cette façon de faire de la politique qu’ils veulent se démarquer, se déclarant alors a-politiques.
      Se déclarer apolitique est une formule malheureuse du point de vue strict de la philosophie politique ; dès lors que l’on s’engage de quelque façon que ce soit pour une cause collective on fait nécessairement de la politique, on est dans le politique.
      Mais d’autre part si ce mouvement existe c’est justement parce qu’il il contourne les écueils de la politique partisane et ce notamment en ne s’inscrivant dans aucun parti reconnu par les institutions.
      L’apolitisme ici c’est donc simplement le refus de la politique partisane et politicienne. Il ne doit pas être confondu avec le traditionnel apolitisme, qui est toujours de droite.
      Cet apolitisme proclamé par certains indignés parce qu’il est universel est un moment d’une évolution générale dont la finalité est paradoxalement de donner un nouveau souffle à la démocratie, restaurer une démocratie aujourd’hui par trop limitée, prisonnière qu’elle est du carcan de ses institutions sous-dimensionnées dans leurs objectifs eu égard à la nature des problèmes auxquels est confrontée l’humanité.

  44. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Pierre Yves a tapé dans le mille:
    Entre les désastres sur les plans économique, social, éthique et écologique du capitalisme,
    nous sommes objectivement 99 % d’anticapitalistes.
    Reste à se parler, s’écouter, défendre sans répit la démocratie,
    et agir par le nombre et la force.
    Difficile de contrer le mouvement « Nous sommes 99% »
    http://alencontre.org/ameriques/americnord/usa/etats-unis-difficile-de-contrer-le-%c2%abnous-sommes-le-99%c2%bb.html

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      …nous sommes objectivement 99 % d’anticapitalistes

      Outre que l’emploi du mot objectivement est connoté stalinien (on croirait du georges marchais inspiré par moscou), je suis certain que nous ne sommes pas massivement anticapitalistes tant certains sont seulement indignés et refuseront la révolte comme le leur commande leurs maîtres.
      Pensons à tous ceux qui ne sont pas assez riches pour être riches et pas assez pauvres pour être pauvres, à tous ces pauvres qui se croient riches.

      1. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Trop gentil avec Marchais, qui n’a rien inventé…
        Objectivement veut dire que 99 % ont intérêt à arracher le pouvoir aux 1 %.
        C’est l’objectif.
        Cela fait encore beaucoup de monde à convaincre de la nécessité
        d’un changement de civilisation.
        Cela s’oppose naturellement à subjectivement,
        car nous ne sommes pas, et ne seront jamais 99% de conscients et convaincus,
        ce sur quoi on sera facilement d’accord.

      2. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Charles A.

        Cher camarade (si vous me permettez l’expression),

        Je pense qu’un individu, toi, moi, une autre personne, est d’abord convaincu, et ensuite cherche des raisons (une théorie) pour renforcer sa conviction.
        La révolte est d’abord une affaire de coeur et non d’esprit, qui vient toujours après.
        Mais, bien entendu, il se pourrait que je sois dans l’erreur.

      3. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Exact. La révolte peut être une affaire de coeur.
        Mais elle est plus souvent la réponse à une situation insupportable
        d’exploitation ou d’oppression, une souffrance à éliminer.
        Elle va devenir une nécessité, même en France…

  45. Avatar de Paul Jorion

    NEW YORK (Le Rapport Borowitz) – Ce qui suit est une lettre rendue publique aujourd’hui par Lloyd Blankfein, le président du géant américain Goldman Sachs:

    Cher investisseur:

    Jusqu’à présent, Goldman Sachs a été silencieux au sujet du mouvement de protestation connu sous le nom Occupy Wall Street. Cela ne signifie pas toutefois, que nous n’y pensons pas. Alors que des milliers de manifestants se sont rassemblés dans le Lower Manhattan, pour exprimer avec passion leur profond mécontentement face au statu quo, nous avons pris note de ces protestations. Et nous nous sommes posé la question :

    Comment faire pour que les indignés nous rapportent de l’argent ?

    La réponse est notre tout nouveau Fonds Goldman Sachs Rage Globale.

    ….

    La suite, sur le site de l’humoriste Andy Borowitz.

    1. Avatar de Tigue
      Tigue

      « …We haven’t felt so good about something we’ve sold since our souls. »
      En substance cela donne :
      « On ne s’ était pas senti aussi heureux au sujet d’ une chose que nous avons vendue, depuis la vente de nos âmes « .

      Cela rappelle la joie que Baudelaire exprimait dans sa prière que le joueur généreux tienne ses promesses en échange de la vente de cette petite chose ennuyeuse…
      De la joie.

    2. Avatar de taratata
      taratata

      @ Paul Jorion
      Et si les artistes changeaient le monde ?
      Je pense à Rimbaud , à Orwell très présent dans ce blog

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à taratatata,

        La question a déjà été posée il y a très longtemps, par le mouvement surréaliste et par ses continuateurs critiques : lettristes et situationnistes.

        A quoi, et à qui, peut bien servir l’invention permanente de l’eau tiède ?

      2. Avatar de Hervey

        Dans le meilleur des cas ils proposent des verres correctifs.

      3. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        A propos d’Orwell, lisez cet ouvrage jamais cité ici:
        « In and out in Paris and London »
        C’est sa plongée, pendant des mois, à partager le monde des sans abris.

      4. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Dans la dèche, à Paris et à Londres.

        C’est le titre français de ce livre, avec les sans abris et dans les coulisses des palaces.

        Lisez aussi Un peu d’air frais.

      5. Avatar de renou
        renou

        @Marlowe, Démocratie
        « Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
        « Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
        « Aux pays poivrés et détrempés! – au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
        « Au revoir ici, n’importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce; ignorants pour la science, roués pour le confort; la crevaison pour le monde qui va. C’est la vraie marche. En avant toute! » Arthur Rimbaud – Les illuminations
        « Pas de piège plus mortel que celui qu’on tend à soi-même. » Raymond Chandler
        Vive l’eau tiède.

    3. Avatar de Lazarillo de Tormes
      Lazarillo de Tormes

      Supplément d’information sur Lloyd Blankfein et sa boutique (source wikipédia) ou le principe du cheval de Troie à la sauce new-yorkaise. Est-ce que le chien mord la main qui le nourrit?

      « Blankfein is a contributor to mostly Democratic party candidates and donated $4,600 to Democratic Party candidate Hillary Rodham Clinton in 2007. Goldman employees and their relatives contributed almost a million dollars to Barack Obama’s presidential campaign – making it « the company from which Obama raised the most money in 2008″ – and Blankfein has visited the White House ten times as of February 2011. Former Goldman executives who hold senior positions in the Obama administration include Gary Gensler, the chairman of the Commodity Futures Trading Commission; Mark Patterson, a former Goldman lobbyist who is chief of staff to Treasury Secretary Timothy Geithner; and Robert Hormats, the undersecretary of state for economic, energy and agricultural affairs. »

    4. Avatar de fujisan

      Bonne pêche !

      Zou, une autre plus ancienne:

      QUE SAVENT-ILS, CEUX QUI DIRIGENT ROSSERYS & MITCHELL?

      Ils savent que gagner de l’argent, c’est la seule activité qui vaille. Ils savent que c’est cela, l’important, et que tout le reste, comme ils disent, c’est de la littérature. Ils savent que le pouvoir temporel est plus important que le pouvoir intemporel. Ils aiment les écrivains, les peintres et les musiciens morts, mais non ceux qui vivent et travaillent dans le même temps qu’eux. Ils ne craignent Dieu que quand ils sont petits ou quand ils sont près de mourir. Ils savent que les rapports entre les individus et entre les peuples ne sont fondés que sur la force et la richesse. Ils savent qu’en ce bas monde un bon banquier est plus utile qu’un bon confesseur ou qu’une femme aimante. Ils savent que l’homme et la terre ont été créés pour dominer l’univers et que, sous le soleil, rien ne vaut un bon gisement de cuivre, une vaste nappe de pétrole, un immense troupeau de bêtes à cornes et à poils. Ils savent que les hommes ne naissent pas égaux entre eux, que ce sont là des histoires et que, si des peuples l’inscrivent dans des constitutions, c’est tout simplement parce que c’est plus satisfaisant pour l’esprit, plus commode dans les rapports sociaux. Ils savent qu’il en est de même pour ceux qui disent qu’ils croient en Dieu. Ils savent que tout s’achète et que tout se vend.
      (…)
      Ils savent que l’important, c’est de tout acheter, de tout avoir, de tout manipuler, et non d’accorder les forces financières, industrielles et commerciales aux besoins des peuples. Ils savent que fabriquer des chaises ou des automobiles n’est pas nécessaire ni primordial, mais que seule compte la somme des bénéfices qu’à la fin de l’année rapporteront ces fabrications. De nos jours, les dirigeants de Rosserys & Mitchell savent même abattre des gouvernements, noyauter les conférences internationales, couler une monnaie, provoquer des guerres et les arrêter au moment opportun pour leurs intérêts. Ainsi qu’on le voit, ils savent beaucoup de choses. Et, comme on peut le supposer, il leur faut disposer d’immenses capacités intellectuelles et morales pour assumer des tâches aussi lourdes. Heureusement qu’ils sont là. C’est pourquoi, prions Dieu que notre société gagne la guerre économique pour le plus grand bonheur de tous les hommes et supplions-Le de garder en bonne santé les chefs qui veillent sur notre croissance et notre expansion. En dévoilant un peu de ce qu’ils savent et de ce qu’ils supportent, j’aurai contribué à les faire mieux respecter.

      René-Victor Pilhes, L’imprécateur, Seuil (1974)

      1. Avatar de Contempteur
        Contempteur

        Tout et dit et avec la langue adéquate.

  46. Avatar de Julien
    Julien

    j’affirme plus modestement depuis quelques années que les idées défendues sur le blog reflètent celles de 70% à 90% de la population.

    Tant de modestie doit vous étouffer, M. Jorion. J’aimerais en savoir un peu plus sur votre intervalle de confiance.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Et les idées du FMI Julien, elles reflètent celles de quel pourcentage de la population à votre avis expert ?
      N’ayez crainte, donnez un chiffre, je ferais également semblant de ne pas comprendre pour donner le change !

      1. Avatar de Julien
        Julien

        Très juste… un petit 10% ? Mais attention, 10% « d’éclairés ». Ca me paraît suffisant pour une technocratie.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          On peut acheter des lampes halogènes ou des LED pour « éclairer » les 90 % restants, ça nous évitera les accrocs de la technocratie 😉

      2. Avatar de Julien
        Julien

        Dans un monde parfait… Mais en attendant d’y arriver, on peut parfois laisser le bénéfice du doute à nos dirigeants élus démocratiquement (ou non, cf Trichet) sans systématiquement passer par un procès d’intention.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Le problème des « nommés », Julien, c’est qu’il faut qu’ils aient une légitimité objective pour qu’on leur apporte notre confiance. La reconnaissance par ses pairs dont on sait que les processus de cooptation ne sont pas régis précisément par une quelconque objectivité mais par une « communauté d’esprit » sur l’essentiel ne répond pas à cette exigence. Nul procès d’intention, une simple constatation, et d’où vous êtes vous savez pertinemment à quel point cela correspond à la réalité. Je le sais aussi.

          Et pour retourner le compliment, je dirais qu’avec des technocrates parfaits, ce serait avec grand plaisir. Vous sentez-vous suffisamment droit dans vos santiags pour soutenir une telle assertion ? Pas plus que moi pour soutenir la perfection du processus démocratique sans doute. Alors dans le doute, il est souvent plus sage de s’en remettre au processus légitime, et d’apporter à l’objection classique du temps des marchés qui ne serait pas calqué sur le temps du politique une réponse de bon sens : si ça va trop vite sur les marchés pour que la politique suive, il faut ralentir les marchés. CQFD.

  47. Avatar de idle
    idle

    @PaulJorion
    Hello Paul j’ai pensée à vous ce matin en parcourant l’étalage de la librairie de la place principale de Chantilly…Où bien sûr on ne peut vous obtenir que sur commande, mais finalement je me suis décidée et j’ai achetée J. d’Ormesson pour : « C’est une chose étrange à la fin que le monde » et Eric Laurent pour « La face cachée des banques », éditions POCKET évidement. « J’endore le son » comme j’aime à l’appeler ou Jean d’Ormesson, parce c’est le seul vieux capable de se faire des couilles en or en 261 pages chaque année en racontant toujours la même chose, belle performance pour son âge et de plus, il ne nous fait pas le coup de « aie-issaïe-meurt », donc respect, et Eric Laurent pour son courage, j’espère qu’il a des porte blindées.
    Bonne journée à tous.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Ils ont pas un Grevisse, un Bescherelles ou un Bled en stock, à « la librairie de la place centrale » du bled de monsieur W ? M’est avis qu’vous y apprendriez fichtrement plus de choses qu’à relire et rerelire les toujours mêmes insipides niaiseries de monsieur « J’endors mais son (son automne éternel…) »…
      Cela dit, je vous comprends, lire Dors Maison avec Woerth à la mairie, c’est du meilleur goût, ça dépareille pas, sans fausse note le truc, la sécurité sociale du bon goût, Weston et Burlington, Courchevel et Mérindol, quasi Louis Vuitton et Moët- Hennessy, avec Eric Laurent en pochette pour l’encanaillage version « pocket » of course (de canassons…), et, gariguette sur chantilly, blog Jorion en bandoulière, manière de baise-en-ville.

  48. Avatar de lucien lerouffe
    lucien lerouffe

    Hacker, du verbe anglais « to hack » découper à la hache

    Un hacker est un viking moderne qui est curieux et déteste perdre son temps avec la bureaucratie

    Les gens normaux disent « on ne peut pas faire ça ».

    Eux ils le font.

    S’il résolvaient la plupart des problèmes en instance les hackers pourraient changer le monde. C’est le but du réseau anonymous. Il font les choses plus vite, mieux et sans se fatiguer pour rien. Le contrôle absolu des choses. La façon de penser typique du hacker.

    Le hacker « captain crunch » était capable de hacker les lignes longue distance avec le sifflet du paquet de céréales captain crunch

    Le hacking se doit de rester transparent pour les gens normaux. Pourtant ce qu’il accompli est extraordinaire et arrive bientôt à les épater.

    Du bidouillage au piratage.

    La fameuse phrase, transformée en slogan publicitaire par Marlowe, qui a l’air d’achopper, je la comprends intuitivement:

    Ce que m’évoque « We are the 99% »? Je ne cherche pas à comprendre. Ce qui vient à l’esprit c’est:

    99% des produits finis sont jetés dans les six mois.
    Removing moubarak… 99%, please wait…

    Et puis après l’impression de lutte contre le gâchis et la corruption de notre époque, on repense au papier inoffensif de Stephane Hessel « Indignez-vous ». Alors on se sent tout à fait perdu mais tout s’éclaire finalement, si l’on arrive à se rendre compte qu’on a affaire à un véritable soliton mondial, soulevé par une révolution qui a déjà eu lieu dans les esprits.

    La révolution a déjà eu lieu, la réalité de tous les jours est 1% de l’ancien système, nous sommes entrés à 99% dans le prochain système. Il suffit d’appuyer sur la touche entrée avec le petit doigt pour installer, excusez l’à propos de l’expression, le « système d’exploitation » suivant.

    Tout est pourtant sur la page internet qui suit: http://www.anonnews.org/ ordre de bataille, agenda, revendications. Cette page, vous ne la verrez jamais citée sur bfmtv ou au journal de Pernaud. Les journalistes parlent autant d’anonymous que la télé d’internet… On parle toujours le moins possible d’un concurrent direct.

    1er mars 2010:

    Lettre ouverte des Anonymous au monde entier

    Nous sommes à un moment unique de notre histoire, l’avènement d’internet et de la technologie informatique ont contribué de manière sans précèdent à la prospérité du monde occidental. Nous nous sommes créés un empire à nul autre pareil, un réseau global d’échange et de communication permanents, un nouvel age technologique. Nous avons parcouru du chemin depuis la révolution industrielle. Nous sommes devenus les explorateurs des nouvelles frontières digitales, repoussant nos limites du monde quantiques aux extrémités de l’Univers.

    Et pourtant, l’empire fait face à une crise :

    Récession globale, paupérisation galopante, violence larvée, corruption politique, et libertés individuelles menacées. Comme en d’autres temps, l’Histoire se répète. Les demi-vérités nous sont rabâchées, depuis les journaux TV jusqu’à internet : l’empire est puissant, le changement est malvenu, la réponse est dans le business tel que nous le connaissons. En ces temps d’incertitude, il en est qui cherchent à ajouter à la confusion, qui se nourrissent de notre insécurité et de nos peurs, qui cherchent à nous diviser pour leurs propres desseins. Cette stratégie subversive a pris différents visages : gauche et droite, chrétiens et musulmans, noirs et blancs, athées et croyants.

    Mais quelque chose d’inattendu s’est produit.

    Nous avons commencé à nous raconter nos propres histoires. Partageant nos vies, nos espoirs, nos rêves, nos craintes. Chaque seconde, à toute heure du jour et de la nuit, les petits détails de la vie sur Terre se répandent à travers le monde. Alors que nous voyons les vies de nos semblables défiler sur nos écrans, nous commençons à comprendre les conséquences de nos actions et les erreurs passées. Nous remettons en cause l’idée que nous sommes faits pour consommer, non pour créer, que le monde existe pour notre bon plaisir, que les guerres et la pauvreté sont inévitables.

    Au fur et à mesure que nous découvrons notre communauté globale, une vérité fondamentale refait son apparition : Nous ne sommes pas si différents les uns des autres. Chaque humain a ses forces, ses faiblesses, ses émotions propres. Nous cherchons tous l’amour, nous aimons tous rire, nous avons tous peur d’être seuls, nous rêvons tous d’une vie meilleure.

    Vous devez créer une vie meilleure.

    Vous ne pouvez pas rester assis à regarder la télévision ou à jouer à des jeux vidéos, en attendant une révolution. Vous êtes la révolution.

    A chaque fois que vous décidez de ne pas utiliser vos droits,
    à chaque fois que vous refusez d’entendre un autre point de vue,
    à chaque fois que vous ignorez le monde autour de vous,
    à chaque fois que vous dépensez un peu de votre argent dans un commerce qui ne verse pas un salaire équitable,

    Vous contribuez à l’oppression de l’être humain et à la répression de la pensée humaine. Vous avez le choix, le choix de prendre le chemin le plus facile, le chemin familier, de marcher volontairement vers votre propre soumission. Ou le choix de vous lever, d’aller dehors et de parler à votre voisin, d’aller ensemble sur des nouveaux forums pour créer un changement durable et significatif pour l’humanité.

    C’est notre défi :

    Une révolution pacifique, une révolution des idées, une révolution de la création. La prise de conscience du vingt-et-unième siècle. Un mouvement global pour créer un nouvel âge de tolérance et de compréhension. D’empathie et de respect. Un âge de développement technologique libérateur. Un âge de partage des idées et de coopération. Un âge d’expression artistique et personnelle.

    Nous pouvons choisir d’utiliser de nouvelles technologies pour obtenir un changement radical positif ou bien cela sera utilisé contre nous. Nous pouvons choisir de garder l’internet libre, de garder ouverts des canaux de communication et de construire de nouveaux tunnels dans ces endroits où l’information est toujours surveillée. Ou bien nous pouvons laisser tout cela se fermer autour de nous. Tandis que nous nous mouvons dans ces nouveaux mondes digitaux, nous devons reconnaître les besoins d’information honnête et de libre expression.

    Nous devons nous battre pour conserver l’internet ouvert, comme un forum des idées où tous sont égaux. Nous devons défendre nos libertés face à ceux qui chercheraient à nous contrôler. Nous devons nous battre pour ceux qui n’ont pas encore les moyens de s’exprimer. Continuez de raconter votre histoire. Tout doit être entendu.

    Nous sommes Anonymous.
    Nous sommes légion.
    Nous ne pardonnons pas.
    Nous n’oublions pas.
    Redoutez-nous.

    Bien sûr que 99% des gens ne sont pas le mouvement #OWS et qu’#OWS n’est pas 99% des gens… Mais le mouvement 99% se soûle pourtant de l’impression qu’il peut prendre en charge 99% du monde réel, puisqu’il lui semble qu’il n’est qu’une autre des modernes « fenêtres » qu’il ouvre et ferme selon son bon vouloir à longueur de vie. Quelle génération peut se reconnaître à 99% dans ce message? Les baby boomers? Les Joneses? Plutôt les X et surtout les Y qu’on nomme aussi génération « C » ( comme le langage informatique éponyme et c’est un fait remarquable…) où le « C » est mis pour communiquer, collaborer et créer

    La politique de l’ancien monde reposait sur le poids d’autres générations, plus nombreuses, possédantes et inertes. Celle annoncée par les premières « manifestations » des générations de l’information semble aller plus vite que la lumière et savoir se montrer sous les projecteurs un peu mieux et sous un jour un peu meilleur…

    1. Avatar de f2s

      Vous trouverez la définition du terme hacker dans de nombreux ouvrages, notamment The New Hacker’s Dictionary de Eric RAYMOND, MIT Press, 1993, que j’ai eu le plaisir de traduire.

      Meilleures salutations.

  49. Avatar de Paul Jorion

    La ballade du banquier « Too Big to Fail ». Pour ceux qui comprennent l’anglais.

  50. Avatar de Francois Pach
    Francois Pach

    Bonjours Paul
    Je vous suis avec le plus grand intérêt depuis pas mal de temps, et j’attendais avec la plus grande impatience votre intervention du 20 courant. Me voici pourtant bien déçu; autant j’ai eu pour vous une admiration sans fin, autant je considère qu’a se point de la situation vous défoncez des portes ouvertes. Oui tout ce que vous dites est vrai, nombre d’entre nous l’ont compris; mais les solutions ? Je veux parler de solutions concrètes, non d’idéologie, non de discours populistes, mais de solutions telles qu’en proposent par exemple Bernard Friot, ou encore le modeste mais non moins fantastique Etienne Chouard, qui, même s’il peut sembler utopiste, a vivement agité mes neurones dans le sens positif. Il m’est difficile d’admettre qu’un type de votre envergure ne puisse pas en faire plus.
    Francois Pach

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Vous avez déjà deux solutions et vous en chercher encore ?

      1. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        cherchez ….

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