À QUOI JOUE DER SPIEGEL ?

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

C’était un article du Der Spiegel qui avait révélé le 8 février 2010 le swap trafiqué mis au point par Goldman Sachs pour maquiller la situation de la dette grecque et permettre à ce pays d’entrer dans la zone euro en 2002. À l’époque j’interprétais cette « fuite » comme une manière pour quelqu’un au ministère des finances ou à la Bundesbank d’alerter les Allemands sur le fait qu’un jour ou l’autre et au bout du compte ce serait l’Allemagne qui devrait régler l’ardoise de l’ensemble de la zone euro.

Il y a un mois, Der Spiegel titrait « Akropolis adieu ! », pourquoi la Grèce doit quitter la zone euro.

Tout cela allait dans le même sens. Alors pourquoi mentionner dans le numéro qui sort aujourd’hui, comme le signale François Leclerc dans son dernier billet, un rapport confidentiel du ministère des finances prévenant d’une catastrophe si la zone euro devait s’effondrer, la décroissance pouvant atteindre 10% à la fin de la première année de réintroduction du Deutsche Mark et le nombre de chômeurs pouvant atteindre 5 millions, soit presque un doublement par rapport au chiffre actuel ?

Veut-on simplement en Allemagne faire le tri entre les pays de la zone euro qui devraient avoir le chic de tirer leur révérence d’eux-mêmes (ceux qui auraient triché pour entrer dans la zone euro étant des candidats de choix pour le départ) et les « bons », qui devraient eux serrer les rangs ? Distinction subtile et numéro d’équilibriste car comment tracer maintenant une ligne de démarcation claire entre les uns et les autres, alors qu’on a laissé pourrir la situation pendant deux ans ?

Autre hypothèse envisageable : les journalistes de Der Spiegel font simplement leur métier de diffuser l’information.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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78 réponses à “À QUOI JOUE DER SPIEGEL ?

  1. Avatar de rototo
    rototo

    la dernière hypothèse est osée pour le Spiegel ^^

  2. Avatar de Un Belge
    Un Belge

    M. Jorion, vous lisez dans mes (nos) pensées.

    Il me semble qu’on s’abuse systématiquement en continuant à écrire ici ou là que l’Allemagne veut ceci et pas cela, ou que la ligne de l’Allemagne est celle-ci ou celle-là .

    Il y a visiblement plusieurs Allemagne, et aucune n’est forcément plus sympathique que l’autre. En termes shakespeariens, il y a plusieurs âmes damnées qui rôdent aux pieds de la dépouille royale…

    Je fais aussi le lien avec les positions obliques du Leap 2020 et avec le vocable National-Libéralisme, récemment réemployé par J-F Bayart et commenté sur ce blog.

  3. Avatar de selene
    selene

    l’ Allemagne a le choix: Elle accepte de faire l’effort nécessaire pour sauver l’Europe, comme l’Europe a fait l’effort de l’aider au moment de l’intégration de l’Allemagne de l’est, ou elle quitte l’Euro, si tous les autres pays se liguent contre elle (ce qui est en train de se réaliser).

    Les conséquences du lâchage de l’Euro par l’Allemagne d’après G SOROS: Les Allemands feraient bien d’envisager l’hypothèse suivante : se retirer de l’euro. Le Deutschemark, une fois restauré, monterait en flèche, l’euro s’effondrerait. Le reste de l’Europe regagnerait en compétitivité et pourrait sortir de ses difficultés mais l’Allemagne découvrirait qu’il est difficile d’avoir une monnaie surévaluée. Sa balance commerciale deviendrait négative tandis que le chômage se renforcerait. Les banques devraient supporter de lourdes pertes en taux de change et exigeraient de fortes injections de fonds publics. Mais le gouvernement trouverait plus acceptable de voler au secours des banques allemandes plutôt que de sauver l’Espagne ou la Grèce. Et il y aurait d’autres compensations : les retraités allemands pourraient aller s’installer en Espagne où ils vivraient comme des rois et contribueraient à remettre sur pied l’immobilier espagnol.

    Bien sur, tout ceci n’est que purement hypothétique car l’on n’ose imaginer les conséquences politiques si l’Allemagne devait quitter l’euro. Mais cette hypothèse peut s’avérer utile pour éviter que l’impensable ne survienne.

    1. Avatar de Pignouf 1er
      Pignouf 1er

      « Elle accepte de faire l’effort nécessaire pour sauver l’Europe, comme l’Europe a fait l’effort de l’aider au moment de l’intégration de l’Allemagne de l’est »

      Comment pouvez-vous faire cette comparaison alors que les proportions n’ont strictement rien à voir ? De plus l’Allemagne a aussi une dette à gérer, elle la finance actuellement à moindre coût (fuite vers la qualité) mais pour combien de temps ? Il n’y a pas si longtemps que ça, tous les pays de l’Euro finançaient leur dette dans les mêmes conditions et cela n’a pas empêché la situation de dégénérer (ça en est même l’une des causes principales).

  4. Avatar de fnur
    fnur

    Bah… les plans, c’est fait pour la façade, comme les prévisions :

    http://www.atlantico.fr/pepites/grece-viole-accord-union-europeenne-fmi-embauche-fonctionnaires-399977.html

    Le modèle command and control a fait long feux.

    1. Avatar de Juber
      Juber

      En même temps,les fonctionnaires,c’est les seuls à avoir encore un peu de pouvoir d’achat en Grèce…Vous imaginez ce qu’il adviendrait de ce pays s’il n’y avait plus ni emplois publics,ni emplois privés?

  5. Avatar de roma

    «Days run away like wild horses over the hills», (les jours s’enfuient comme des chevaux sauvages par-dessus les collines » ) : titre d’un poème de Charles Bukowski.
    Raser la colline pour y voir clair ? Canaliser le vent, parce qu’au matin, déjà, le vent souffle où il veut? les journaux sont des anémomètres amnésiques, jusqu’à ce qu’un jour, appelé d’urgence au « rdv de l’histoire » (enfin une haute idée de l’homme!), d’affaissement complet de l’esprit critique, on sort les cornes de brume, la seule position tenable étant celle qu’indique la flèche du temps soudain figée, grippée: par réflexe d’appartenance forcément éminemment légitime on se dit alors qu’il est temps de mettre de l’ordre, les passions trouvant enfin leur raison & victime expiatoires…
    Zik ? Liz Green – Displacement Song

  6. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    Je l’avais bien dit.

    De toute manière la croissance négative est le seul avenir, à moins d’augmenter encore le volume des dettes.

    1. Avatar de Biohazard
      Biohazard

      à Marlowe

      Donc équation économique moderne : croissance = augmentation des dettes ?

  7. Avatar de riva
    riva

    Bonjour à tous.

    Et si nous commencions par établir une liste de ceux qui n’ont pas triché. Le résultat serait ZERO.
    C’est le bal des hypocrites et l’Allemagne en est devenue le maître de cérémonie et a l’audace de faire savoir que c’est elle qui tient l’Europe à bout de bras et que par conséquent on lui doit tout en oubliant que sans l’Europe elle n’est rien.

  8. Avatar de yannt
    yannt

    la Grèce devrait quitter l’Euro ou se voir montrer la porte si elle est incapable de mettre en place une fiscalité juste, d’exiger des impôts des riches, des armateurs et de l’église, d’établir un impôt foncier et des cadastres (…) bref, d’avoir des règles comptables et budgétaires semblables à ce qui se fait dans le reste de la zone Euro.

    si elle ne veut pas, qu’elle quitte la zone. elle fera une nouvelle demande quand son système financier sera devenu sain et juste.
    on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

    ca fait 2 ans que nos politiques (dont la vivacité d’esprit se situe entre celui du comateux et du cadavre) ont laissé pourrir la situation par lâcheté et pensée magique. il serait temps que pas seulement merkel tape du poing sur la table.

    1. Avatar de wildleech
      wildleech

      Parler de taxes et d’impôts est tabou en pays libéral.

  9. Avatar de Lien
    Lien

    Vous n’avez jamais entendu parler de contradictions au sein des classes dirigeantes?

    Il n’y pas besoin d’hypothèses aussi extravagantes que « les journalistes de Der Spiegel font simplement leur métier de diffuser l’information »…
    Ils ont servi, comme à leur habitude, de courroie de transmission, mais ceux qui leur fournissent informations et idées ne sont plus d’accord entre eux.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Ah zut ! J’ai une fois de plus oublié ce petit personnage ! Comment le fait-on ? Comme ça je crois : 😉 Il ne faudra pas que j’oublie à l’avenir !

      P.S. : 🙂

    2. Avatar de Lazarillo de Tormes
      Lazarillo de Tormes

      À l’époque j’interprétais cette « fuite » comme une manière pour quelqu’un au ministère des finances ou à la Bundesbank d’alerter les Allemands sur le fait qu’un jour ou l’autre et au bout du compte ce serait l’Allemagne qui devrait régler l’ardoise de l’ensemble de la zone euro.

      Dans le même ordre d’idées, il s’agit peut-être, maintenant que les sondages prévoient une défaite de merkel et l’arrivée du centre-droite aux manettes, de préparer les Allemands à l’inévitabilité de se serrer la ceinture. Dans cette optique, laisser pourrir la situation était le meilleur coup de pouce possible pour que les évènements s’enchaînent dans l’ordre voulu, le pouvoir usant…

  10. Avatar de morvandiaux
    morvandiaux

    Dimanche 24 juin 2012, Jean-Luc Mélenchon était l’invité de l’émission « Le Grand Rendez-Vous » diffusée par Europe 1 et I>Télé, interrogé par Thierry Guerrier, Jean-Jérôme Bertolus et Matthieu Croissandeau. Jugeant notamment la hausse annoncée de 2% du SMIC de « dérisoire », il a expliqué la stratégie d’autonomie conquérante du Front de Gauche par rapport à la majorité présidentielle.
    vidéo 43 minutes
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/theme/videos/

  11. Avatar de RiGeL
    RiGeL

    Juste un petit détail. J’ignore si le mot est est de vous, ou si vous avez repris l’expression, mais « la décroissance pouvant atteindre 10% » me gène un peu aux entournures. récession serait parfaitement adapté, et éviterait un possible amalgame avec « la décroissance »/ objection de croissance.

    1. Avatar de Delphin
      Delphin

      La philosophie croissanciste conduit ses tenants à une erreur d’interprétation.
      Ils confondent récession, typique d’une économie de croissance, avec décroissance.

      Mais ce n’est pas grave car « décroissance » ne veut rien dire en soi.

      Il vaudrait mieux parler « d’économie de croissance » les 250 dernières années de notre histoire et « d’économie de non croissance », les 1750 autres années.

      Delphin, lecteur d’escalier

      1. Avatar de RiGeL
        RiGeL

        Pour certains, le terme « décroissance » a pris un sens, ces derniers temps

        http://classiques.uqac.ca/contemporains/georgescu_roegen_nicolas/decroissance/decroissance.html

  12. Avatar de Mazeran Jean-Marc
    Mazeran Jean-Marc

    Pourquoi Allemagne devrait quitter l’Euro et laisser les autres européens régler leur problèmes entre eux parce que plus homogène économiquement… A ensemble homogène solution homogène possible…. Arrêté du tango et tangage politique. Les allemands ont des intérêts inverses au reste de l’Europe.

    1. Avatar de jducac
      jducac

      @ Mazeran Jean-Marc 25 juin 2012 à 09:27

      Les allemands ont des intérêts inverses au reste de l’Europe.

      Pourquoi toujours prêter de mauvaises intentions à ceux qui réussissent ? Ne vaudrait-il pas mieux reconnaître que l’Allemagne et ses dirigeants de gauche modérée (G. Schröder) et les syndicats ont compris avant ceux des autres pays d’Europe du Sud, comment fonctionne réellement l’économie, et s’inspirer de leurs façons de se comporter?

      Les démarches des Allemands, des Chinois et de certains autres pays du BRICS sont similaires. Elles visent à limiter le plus possible la consommation immédiate afin de permettre d’épargner le plus possible de ressources actuellement disponibles de façon à les convertir en captation de ressources nouvelles indispensables à la survie dans le futur.

      Le message que les allemands délivrent à leurs collègues européens est : « serrez-vous la ceinture aujourd’hui, et investissez dans ce qui vous permettra de vivre encore demain, sans quoi vous disparaîtrez »

      En faisant cela, ils se comportent en bons camarades, en bons conseillers à l’égard de leurs partenaires dont ils se sentent solidaires. En tant que peuple plus mature que les autres, l’Allemagne se comporte aussi en bon père de famille. Le bon père de famille invite toujours à sacrifier la douceur de vivre du moment en poussant à sortir du maternage excessif du type politique du care à la Martine Aubry , 35h, retraites à 60 ans et autres, pour porter l’effort en faveur de la préparation du futur.

      A.Merkel se comporte en bon père de famille, quand le comportement de F.Hollande risque d’apparaître comme celui d’un petit garçon, enfant gâté, qui ne comprend pas ce qui fait la prospérité d’un pays.

      1. Avatar de Mazeran Jean-Marc
        Mazeran Jean-Marc

        Jducac, les Allemands ont une économie industrielle et capitalistique bien particulière, s’est toute une culture que l’on appelle le capitalisme Rhénan, culture industrielle et chimique très développé depuis fin XIX°s (aménagement physique du territoire, formation, facteurs naturels: acier charbonnage, forme capitalistique des entreprises, les savoir-faire en tout domaines encadrant la production formations RH, contrôle qualité, confiance banques assurances entreprises….) bref tout une culture. Bien étroite est votre pensée sur le développement …. Très peu de région en Europe ont ce mode culture ou pourraient se transformer en ce sens. Replacer l’économie dans une société particulière vous verrez que comme en cuisine chaque à ça façon d’accommoder les restes, même si l’emprunt est toujours possible.

      2. Avatar de wildleech
        wildleech

        Savez-vous le pourquoi de la crise de la dette ?
        C’est parce que vous et vos semblables êtes impayables !

      3. Avatar de hubert
        hubert

        @jducac:
        Je ne vois pas où se cachent les mauvaises intentions. Il est clair que la situation de l’Allemagne est différente de celle d’autres pays Européens, ce qui crée des divergences sur les solutions à adopter.

        En particulier il me semble difficile de rapprocher les situations françaises et allemandes. A ce sujet, un poste récent et bien documenté sur la démographie des deux pays sur le blog d’Olivier Berruyer:
        http://www.les-crises.fr/demographie-france-allemagne/

        Ou pourquoi les Allemands s’opposent à toute pression inflationniste, cela a déjà été mentionné ici à de nombreuses reprises.

        serrez-vous la ceinture aujourd’hui, et investissez dans ce qui vous permettra de vivre encore demain

        C’est assez drôle vu d’ici, quand on voit arriver tous ces jeunes bien formés dans leur pays d’origine (Espagne, Italie, France) et pour la formation desquels l’Allemagne n’a pas investit un Pfennig…

      4. Avatar de Ivan
        Ivan

        Les démarches des Allemands, des Chinois et de certains autres pays du BRICS sont similaires. Elles visent à limiter le plus possible la consommation immédiate afin de permettre d’épargner le plus possible de ressources actuellement disponibles de façon à les convertir en captation de ressources nouvelles indispensables à la survie dans le futur.
        Le message que les allemands délivrent à leurs collègues européens est : « serrez-vous la ceinture aujourd’hui, et investissez dans ce qui vous permettra de vivre encore demain, sans quoi vous disparaîtrez »
        En faisant cela, ils se comportent en bons camarades, en bons conseillers à l’égard de leurs partenaires dont ils se sentent solidaires. En tant que peuple plus mature que les autres, l’Allemagne se comporte aussi en bon père de famille. Le bon père de famille invite toujours à sacrifier la douceur de vivre du moment en poussant à sortir du maternage excessif du type politique du care à la Martine Aubry , 35h, retraites à 60 ans et autres, pour porter l’effort en faveur de la préparation du futur.

        Tout ça est doublement faux :
        1 Où voyez-vous que les allemands, les chinois ou les brésiliens « économisent » les ressources immédiates ? Il s’agit simplement d’une exploitation éhontée des salariés. Vous confondez exploitation et épargne, ce qui, pour un libéral parlant depuis un point de vue patronal, n’est pas surprenant. Vous mélangez ainsi allègrement l’abstinence volontaire de l’accumulation capitaliste et la pauvreté du salarié. La pauvreté n’est pas l’abstinence, si tel étais le cas les bataillons d’esclaves chinois seraient riches… La pauvreté et l’exploitation des travailleurs favorisent par contre l’épargne de la bourgeoisie capitaliste, point de vue depuis lequel vous parlez. Cessez de généraliser abusivement l’intérêt d’une classe avec l’intérêt général, il y a contradiction et tromperie dans le raisonnement. Ce n’est ni plus ni moins qu’un syllogisme.

        En faisant cela, ils se comportent en bons camarades, en bons conseillers à l’égard de leurs partenaires dont ils se sentent solidaires.

        Il ne s’agit pas « des allemands » mais de la bourgeoisie allemande (les salariés allemands, eux, ce sont massivement appauvris). Et là, on peut effectivement comprendre qu’elle agit « en bon camarade » pour les autres bourgeoisies européennes en leur montrant la voie de la profitabilité… Oui, il y a bien une solidarité de classe !
        Quant au « bon père de famille » bourgeois qui « sacrifie » la « douceur de vivre du moment », vous êtes là dans le fantasme le plus complet. Le bourgeois ne « sacrifie » rien, il optimise ses placements, et il n’est en rien concerné par les 35h (ou alors en tant que chef d’entreprise!) ou la retraite à 60 ans, il a bien d’autres moyens d’assurer ses vieux jours, comme les revenus de la rente… Le « bon père de famille » n’invite pas les autres, car c’est bien des autres dont il s’agit en réalité (traduire les salariés, particulièrement les classes moyennes et les smicards), à faire des sacrifices pour lui assurer une rente financière…
        2 Cessez de tromper les gens sur le temps de travail et les 35h. Les 35h représentent la durée légale du travail mais ne correspondent pas au temps effectif travaillé qui est en France bien supérieur au temps travaillé en Allemagne. Pour info il était en 2007 de 38h par semaine pour la France contre 35.6 pour l’Allemagne et 42.7h pour ces « fainéants » de grecs ! Ce que vous dites est donc de la pure propagande dans la vieille tradition umpiste.
        http://contreinfo.info/article.php3?id_article=793

      5. Avatar de jducac
        jducac

        @ Mazeran Jean-Marc 25 juin 2012 à 11:40 & wildleech 25 juin 2012 à 11:46
        Quand vous aurez vu que la prospérité et la force d’un pays ne sont pas liées au niveau de sa consommation, mais à l’aptitude de sa population à investir, ce qui implique de devoir produire plus que ce qu’on consomme, vous pourrez progresser dans la compréhension de la marche du monde.

        Lorsqu’une population consomme plus que ce qu’elle produit, elle s’appauvrit et elle devient de moins en moins capable d’investir, notamment, parce que cela n’incite pas les investisseurs à prendre le risque de s’engager dans une collaboration avec elle, la percevant plus encline à se donner du bon temps, qu’à se donner de la peine à l’ouvrage.

        Dès lors, c’est une spirale infernale qui s’enclenche jusqu’à ce que, dans la douleur de la misère, le niveau de vie soit tellement tombé bas, que la population consente à travailler avec des salaires très très bas pour malgré tout survivre.

        Le malheur de l’opération vient de ce qu’un déclin s’opère en peu de temps alors que la reconquête d’une situation prospère est nettement plus lente.

      6. Avatar de jducac
        jducac

        @Mazeran Jean-Marc 25 juin 2012 à 11:40

        Bien étroite est votre pensée sur le développement …. Très peu de région en Europe ont ce mode culture ou pourraient se transformer en ce sens.

        Sincèrement, en vous hasardant à qualifier ma pensée, êtes-vous bien sûr d’utiliser au mieux toutes les ressources de l’échange ? Je vous donne une autre façon de voir, simplement pour vous aider, en vous offrant l’occasion d’aborder les choses sous un autre éclairage et éventuellement vous mettre sur la voie d’une compréhension plus juste de la situation qui nous concerne tous.

        Vous me dites, l’Allemagne c’est bien particulier, c’est une beaucoup une question de culture. Mais vous n’avez-rien à m’opposer sur le fait que G. Schröder en accord avec les syndicats allemands, a décidé de freiner l’augmentation des salaires et d’augmenter la TVA, deux dispositions qui ont eu pour effet de freiner la consommation intérieure et accroître la compétitivité, surtout que parallèlement il s’est abstenu des dispositions de confort qui ont été appliquées en France (35H et retraite à 60 ans).

        En gros, je vous dis : « voyez le comportement du premier de la classe, imitons-le en travaillant d’avantage et en consommant moins de manière à investir » et là vous ne me donnez aucun contre argument.

        Pensez-vous donc qu’il vaut mieux se laisser glisser vers la situation des derniers de la classe ? N’est-ce pas surtout un manque de volonté, un manque de courage qui finit toujours par devoir se payer dans la douleur ?

      7. Avatar de jducac
        jducac

        @ hubert 25 juin 2012 à 13:09

        Ou pourquoi les Allemands s’opposent à toute pression inflationniste, cela a déjà été mentionné ici à de nombreuses reprises.

        Certes, il y a des raisons historiques à ce que l’Allemagne ne veuille plus entendre parler d’inflation. C’est certainement aussi dans l’intérêt des pays de la zone euro de ne pas voir se dévaluer leur monnaie par rapport au dollar car c’est dans cette monnaie que s’achète l’énergie dont nous sommes pauvres surtout en Europe du Sud.

        Or, réfléchissez-y, l’énergie c’est ce qui est à la base de la vie. Nous ne serons en mesure de nous en procurer que grâce aux investissements de plus en plus lourds qu’il faudra réaliser pour y accéder. Ceux qui pourront investir ne seront que ceux qui consomment moins que ce qu’ils produisent, et qui pour pouvoir écouler leur production, auront des coûts de production compétitifs.

        Les autres seront voués à rester à la limite de la survie, voire-même à disparaître.

        http://www.countercurrents.org/chefurka201109.htm

      8. Avatar de hubert
        hubert

        @ jducac 25 juin 2012 à 17:02

        Loin de toute considération historique, mon propos est que l’Allemagne se doit de capitaliser sur les avoirs de ses vieux pour financer leurs retraites. L’inflation remettrait en cause cette stratégie avec un problème insoluble à la clé en l’absence de travailleurs jeunes.

        La situation en France est différente avec une population qui croît (croit?).

        Les réformes Schröder n’ont fait qu’exporter le problème du chômage Allemand dans les pays du Sud qui n’ont plus la maitrise de leur monnaie.

        Quant au débat sur l’énergie et les ressources, il dépasse mes compétences, je me permettrais juste de dire que les Allemands ne me semblent pas dans leur ensemble avoir une gestion saine et parcimonieuse des ressources. C’est un ressenti (cf. leur parc automobile et leur manière de se nourrir).

      9. Avatar de jducac
        jducac

        @ hubert 25 juin 2012 à 18:25

        La situation en France est différente avec une population qui croît

        Parce que vous croyez que cela va dans le bon sens de faire croître une population quand la surface de terres cultivables se réduit et qu’en plus, les investissements en matière de production énergétique ou autres ainsi qu’en économie d’énergie ne sont pas suffisants, parce qu’on consomme plus qu’on ne produit et que l’on est contraint d’emprunter pour boucler le budget.

        D’après ce que j’ai compris de votre post précédent, vous vivez en Allemagne et vous notez que :

        C’est assez drôle vu d’ici, quand on voit arriver tous ces jeunes bien formés dans leur pays d’origine (Espagne, Italie, France) et pour la formation desquels l’Allemagne n’a pas investit un Pfennig…

        Le pire, c’est que les parents de ces jeunes qui les ont élevés et formés jusqu’à les amener à être productifs, ne verront pas leurs enfants contribuer à cotiser pour leurs caisses de retraites en France, Espagne ou Italie.

        Tout n’est peut-être pas perdu si l’Europe progresse en matière d’intégration au point de fusionner tous les systèmes, y compris les systèmes de protection sociale. Il y a encore beaucoup de chemin à faire, mais rien n’empêche d’espérer. D’ailleurs si l’on arrive à faire cela au niveau de l’Europe, cela pourra servir de modèle pour étendre l’intégration générale au niveau mondial. Il y a encore de gros progrès à réaliser.

      10. Avatar de olivier69
        olivier69

        L’Allemagne appartient aux US ! Croyez-vous qu’ils ont retrouvé leur indépendance depuis le dernier conflit mondial ? Appelons un chat, un chat…
        C’est un coffre fort (Weimar a laissé tellement de traces qu’ils sont traumatisés par l’hyperinflation) pour tous les capitalistes de la planète morts de trouille pour leurs fonds. Il suffit de voir le taux des bons du trésor allemand pour comprendre que l’heure est grave. Cela s’appelle sauver les meubles…

      11. Avatar de jducac
        jducac

        @ olivier69 26 juin 2012 à 02:58

        Pour tous les capitalistes de la planète morts de trouille pour leurs fonds.

        Prenez plus de recul, et vous verrez que nous sommes tous capitalistes sur notre planète terre.

        Chacun de nous est dépositaire d’un fond qu’il a le devoir de transmettre. Ce fond s’appelle le génome humain, c’est le devoir de chacun, notre propre raison d’être, de le faire se perpétuer sur la terre ou ailleurs. Mais, comme l’espace et le temps sont liés à l’énergie et que celle que la nature avait mise en réserve afin de nous permettre de nous développer en nombre et en connaissance de la marche du monde, arrive à l’épuisement, il est certainement urgent de s’interroger pour savoir ce qu’il convient de transmettre.

        Cela s’appelle sauver les meubles…

        Encore un petit effort. Prenez un peu plus de hauteur et vous direz peut-être : « cela s’appelle sauver son âme et sa conscience »

      12. Avatar de olivier69
        olivier69

        jducac,
        « cela s’appelle sauver son âme et sa conscience », j’adore car vous venez de matérialiser l’impossible, l’insaisissable. C’est une vision surhumaine !
        Et le sommet, c’est la capitalisation du génome humain…..
        Les scientifiques se chargeront d’être les gardiens de la création ?
        « Génome », vous me donnez une idée du prénom de mon prochain enfant….

  13. Avatar de François78
    François78

    De l’information qui tombe à pic.

    « Le calcul rationnel souvent à l’oeuvre dans l’élaboration sinon la justification de la désinformation a été complètement remplacé par l’affectivité, qui fait de la raison un outil (“idiote utile”), qui peut donc utiliser la capacité de la raison de penser logiquement à partir de données absolument fausses, déterminées par cette même affectivité fondamentale qui gouverne toutes les réactions (la boucle est bouclée). »

    J’ajoute qu’ainsi, lorsque l’on fait intervenir à ce point l’affectif, l’utilisation des termes « information » ou « désinformation », de même que « données vraies » par opposition à « données fausses », est très problématique.

    Le texte entre guillemets est tiré d’un article de deedefensa, site qui n’a pas bonne presse ici, mais le cas échéant je me fais un devoir de citer mes sources (on verra bien).

  14. Avatar de l'albatros
    l’albatros

    ça signifie aux yeux des Allemands que la France est obligée de s’amarrer à l’euro-mark…en gros, la France est le seul pays que l’Allemagne serait prête à sauver et à tout prix…

    c’est quand même bien de se sentir aimé !

    1. Avatar de Bruno
      Bruno

      … en gros, la France est le seul pays que l’Allemagne serait prête à sauver et à tout prix…

      A mon humble avis: vous vous faites de graves illusions!

    2. Avatar de Cavalier Ponzi
      Cavalier Ponzi

      la France est le seul pays que l’Allemagne serait prête à sauver

      Le marché français oui, mais pas à tout prix, enfin pas les banques françaises quoi, trop cher mon fils!

    3. Avatar de methode
      methode

      tous les territoires d’europe n’ont hélas pas la même valeur aux yeux de tout le monde, l’europe intégrée c’est avant tout celle-ci :

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Verdun_Treaty_843.svg
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Empire_carolingien_870.svg

      vous y ajoutez éventuellement un bout de catalogne et quelques marches à l’est mais c’est tout. le reste est déjà exotique.

  15. Avatar de Moi
    Moi

    « ceux qui auraient triché pour entrer dans la zone euro étant des candidats de choix pour le départ »

    La différence ne serait-elle pas entre gros client (Espagne, Italie) et petit client (Grèce)? 80% de l’excédent de la balance commerciale allemande provient des exportations vers les 4 autres grandes économies européennes (GB, France, Italie, Espagne).
    Au passage, il suffit de regarder la courbe de cette balance commerciale pour comprendre ce que représente l’euro pour l’Allemagne, le choc sera rude si l’Espagne et l’Italie sortent de l’euro (surtout que non seulement ils ne seront plus clients, mais ils vont devenir concurrents): http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=DEU&codeTheme=7&codeStat=NE.RSB.GNFS.ZS

    1. Avatar de Pignouf 1er
      Pignouf 1er

      « mais ils vont devenir concurrents »

      Mais bien sûr. Une économie basée sur la construction de logements inutiles et sur l’agriculture à main d’oeuvre marocaine sous-payée et vivant dans des conditions proches du servage, pourrait concurrencer une économie basée sur la fabrication de voitures fiables et de machines-outils très demandées dans le monde entier ?

      1. Avatar de Moi
        Moi

        Oui, pignouf. Regarde bien le lien ci-dessous ce qui arrive en tête des exportations espagnoles vers l’Allemagne. C’est pas marqué « fruits », c’est marqué « véhicules » et puis « réacteurs nucléaires et machines » en deuxième place. Et cela alors même que la productivité espagnole est plus faible et que donc une devise commune plombe sa compétitivité et ses exportations vers l’Allemagne. Et je parle même pas de l’Italie qui a une toute autre puissance industrielle que l’Espagne.

        Alors va te coucher avec tes clichés de beauf à deux balles. Garde-les pour tes forums de néo-libéraux.

        http://es.wikipedia.org/wiki/Relaciones_hispano-alemanas#Relaciones_econ.C3.B3micas

      2. Avatar de Ivan
        Ivan

        Oui mais ne s’agit-il pas entre autres de SEAT, rachettée par Volskwagen, ou des usines Renault (qui y produit la mégane) et Volkswagen (polo) ?

      3. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        @Moi

        Le lien que vous indiquez dit que l’Espagne exporte des véhicules pour 5 ME mais en importe pour 12 ME ; elle exporte du matériel nucléaire pour 1,5 ME mais en importe pour 6 ME. Cela signifie que l’Espagne n’est pas bien placée du tout sur ce segment, contrairement à l’agriculture, les boissons, et autres, où elle trouve fièrement sa place.
        Si vous achetez des pièces mécaniques pour 99 euros et que vous revendez votre assemblage pour 100 euros, votre valeur-ajoutée est de 1 euro. Le « bon » chiffre est donc à mesurer par rapport à ça.

        Quant au désavantage procuré par la monnaie unique : considérez que le matériel à valeur ajoutée ou de transformation (véhicules, matériel nucléaire) où il s’agit d’assembler des pièces provenant de l’importation, il vaut mieux une monnaie forte qu’une monnaie faible.

        Dans la situation actuelle, dévaluer l’euro-espagnol ne permettrait pas de gagner des parts de marché sur ce qui est dominé par l’Allemagne. Au contraire, ça ne ferait que renchérir les coûts tout en risquant de pénaliser l’agriculture (importation d’engrais, raffinage du pétrole à Barcelone et Tarragone).
        Le vrai problème de l’euro, c’est qu’il oblige à une certaine discipline de la part des gouvernements. Et ça, c’est très dur pour des pays basés sur l’Etat-Providence financé à crédit.

      4. Avatar de Moi
        Moi

        Pignouf, que l’Allemagne soit bénéficiaire dans les échanges de marchandises ne change rien au fait que l’Espagne exporte aussi des produits manufacturés vers l’Allemagne. Et une devise commune pénalise les exportations espagnoles vu la plus faible productivité là-bas. Autrement dit, l’euro renchérit les produits espagnols et rend moins chers les produits allemands.
        Et arrête de la ramener avec l’Etat-Providence, ça n’a rien à voir. J’ai du mal à garder mon calme quand tu sors tes slogans sortis du Figaro ou des rapports du MEDEF.

        @Ivan: ça ne change rien. Les pays d’Europe de l’Est ont une balance commerciale positive avec l’Allemagne vu qu’ils fabriquent les pièces détachées de toutes les machines qui sont ensuite assemblées en Allemagne. Ils fabriquent pour les Allemands, c’est vrai, mais toujours est-il que la balance est positive. Idem pour la Chine et les USA (et le Japon), souvent les pièces sont fabriquées en Chine et ensuite assemblées aux USA ou au Japon.

      5. Avatar de Ivan
        Ivan

        Oui, ça ne change rien à la « balance commerciale », bien au contraire, par contre cela montre qu’effectivement, l’Espagne n’est pas un pays industriel qui peut « concurrencer » l’Allemagne, mais au mieux un sous-traitant. Et c’est pourquoi, du reste, vouloir, comme en Grèce, lui appliquer les « recettes » allemandes, est une fatale hérésie.

      6. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        @Moi
        « Et une devise commune pénalise les exportations espagnoles vu la plus faible productivité là-bas. »

        Vous y êtes presque : c’est la faible productivité qui est pénalisante et non la monnaie qui est je le rappelle un simple moyen d’échange ! Du moins avant qu’on (les autorités) n’essaie de la manipuler pour tordre ou masquer ses déficits.

        Vous ne comprenez pas qu’avec une peseta dévaluée tous les 2 ans les Espagnols ne pourraient plus acheter de carburant ni faire tourner leur immense industrie pétrolière/chimique (à Barcelone & Tarragone) ?

        « J’ai du mal à garder mon calme quand tu sors tes slogans sortis du Figaro ou des rapports du MEDEF. »

        Je ne me reconnais pas du tout dans le MEDEF qui est une organisation partisane et dont le seul objectif est la production à moindre coût. Le point de vue de Ford me paraît beaucoup plus sain : « si je veux que mes ouvriers achètent mes voitures, je dois les payer en conséquent ».

      7. Avatar de Jean Valjean
        Jean Valjean

        « …des pays basés sur l’Etat-Providence financé à crédit. »

        Etat Providence pour qui ?

        « Le point de vue de Ford me paraît beaucoup plus sain »

        Trop drôle !

  16. Avatar de bernard louis marie
    bernard louis marie

    Paul,
    Pourriez vous (vous en êtes un des seuls aptes) à nous dresser le scénario d’une sortie de l’Allemagne de la zone euro(ce qui me semble très peu probable),j’avoue commencer à perdre pied,une sortie par le bas de la Grèce enclencherait un effet cascade apocalyptique(je ne parle même pas des autres PIGS),alors L’Allemagne….
    Pour ma part l’ordo libéralisme semble prévaloir dans le schéma berxelles(brulin),le désendettement par des réformes structurelles arrange l’économie de l’offre pratiquée par l’Europe du nord sous la houlette de l’axe Bruxelles Berlin,…malheureusement système tenable à court terme,mortifère à moyen long terme,une fois de plus le court-termisme l’emporte

  17. Avatar de En passant
    En passant

    Oui, le tri se fait. Et ça ressemble de plus en plus à la « solution » que j’avais entendue il y a quelques mois de la part d’un industriel allemand : « L’euro ne fonctionne plus. La marche forcée vers la solidarité ne fonctionnera jamais à 27, 17 ou 15. Coupons les branches qui risquent de mourir et retrouvons les fondamentaux : l’Europe des 6 moins l’Italie ».
    C’est de la RealPolitik pure.
    L’Allemagne produit, la Belgique a l’OTAN, les organes législatifs européens et la commission, le Luxembourg a les banques et la cour européenne, les Pays-Bas les ports, la cour de La Haye et des banques. Reste la France, meilleur client de l’Allemagne, membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU, maitrisant l’atome et l’espace, et ancienne puissance coloniale avec un réseau d’influence important, quoi qu’on puisse dire, en Afrique et outre-mer, entre autres.
    Que sera sera…

  18. Avatar de Paul Jorion

    Un autre pays à qui on montre la porte de sortie de l’euro, pour son plus grand bien, cela va de soi. C’est Bruno Moschetto qui explique pourquoi dans Le Monde : La vraie fausse bulle immobilière de l’Espagne.

    1. Avatar de Pignouf 1er
      Pignouf 1er

      Les Espagnols ont cru qu’il suffisait de déverser des millions de mètres-cubes de béton à proximité des plages pour attirer les touristes fortunés des pays du nord. Or non seulement il y a moins en moins de personnes qui peuvent s’offrir des logements secondaires en Espagne, mais de plus ils sont peut-être de moins en moins enclins à acheter un logement de ce type qui aura les murs fissurés après 2 ans de sécheresse plutôt que d’aller dans un coin plus authentique et folklorique.
      En fait il ne suffit pas d’occuper les gens avec des emplois, si cela ne correspond pas à un réel besoin, la croissance qui en résulte est fictive. La Chine est dans la même direction, la facture ne tardera pas à être présentée.

      1. Avatar de Mor
        Mor

        Pignouf, comment pouvez dire que « Les Espagnols ont cru qu’il suffisait de déverser des millions de mètres-cubes de béton à proximité des plages pour attirer les touristes fortunés des pays du nord. » ?

        Prenez un cas concret et paradigmatique, la Costa del Sol et Marbella sa capitale de la magouille où étaient ( sont toujours ? ) installées des dizaines de sociétés où tout un tas de jeunes avocats bilingues, trilingues et spécialistes en fiscalité et placements financiers plaçaient d’énormes capitaux, provenant principalement du Royaume-Uni, sur le marché immobilier de la zone et en dégageaient d’autres vers les banques off-shore. Beaucoup de ces sociétés avaient ( ont ? ) des succursales ou travaillaient en coordination avec d’autres similaires à Alicante. Dans ce mic-mac, il n’y avait pas beaucoup d’espagnols concernés, en dehors de la clique des magouilleurs, je veux dire.

        Tenez, je viens de vérifier qu’il en reste au moins une, de ces sociétés autrefois splendides : http://www.directlawyers.es

      2. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        @Mor
        Merci pour le lien, très intéressant.

        J’insiste à dire qu’ils ont construit sans considération du besoin : l’Espagne construisait à elle seule plus que Allemagne + France + UK réunis (soit les 3 plus gros pays européens !). Et j’y ai suffisamment de famille sur place (Catalogne) pour avoir constaté plus de grues dans un village de 3000 habitants que ce qu’on peut voir n’importe où au hasard en France.
        Tout cela a profité aux ouvriers-maçons, aux camionneurs et autres. On ne peut pas leur en vouloir mais il y a en amont de ça, des prises de décisions complètement contre-productives à terme.

      3. Avatar de Mor
        Mor

        Je ne dis pas le contraire, mais êtes-vous sûr que l’on puisse dire que c’étaient les espagnols qui construisaient ? Je veux dire par là que ce boom fut induit par les capitaux britanniques dans le cas des côtes de la péninsule et majoritairement allemands aux Canaries. Sur le lien que je vous ai envoyé, on voit bien le genre d’artillerie déployée : optimisation fiscale, connaissance profonde des lois espagnoles sur l’usage des sols et des circuits financiers, pour rester dans le registre légal. Dès que la corruption politique entrait en jeu cela devenait du nucléaire et rien ne leur résistait. C’est comme ça que sont nés ces murs de bétons, et non pas d’une volonté politique concrète bien qu’il soit vrai qu’impulser le tourisme était le mot d’ordre, à l’époque.
        Je trouve la confusion du même ordre que celle qui consiste à affirmer que la raison de la formation de cette bulle est que les espagnols voulaient devenir rentiers.

      4. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        @Mor
        Votre propos est très intéressant, mais il me manque un maillon pour comprendre l’ensemble. Comment, si ce sont des capitaux anglais et allemands qui ont financé ces projets, en arrive-t-on à des défaillances de banques espagnoles ? A ce que j’ai vu sur place (pas du tout dans les îles mais dans la province campagnarde de la Catalogne), il s’agit de promoteurs locaux espérant vendre à des touristes hypothétiques et à quelques locaux souhaitant habiter dans du neuf avec des services (piscine commune dans la plupart des cas).
        Bien entendu les espagnols ne voulaient pas devenir rentiers, mais ils ont pour coutume d’acheter leur logement au moment du mariage et à préférer des crédits très longs plutôt que des mensualités élevées. Tout a été fait pour les pousser un peu plus sur cette voie.
        La bulle immobilière espagnole n’est pas vraiment une bulle des prix mais une bulle de constructions inutiles.

      5. Avatar de Mor
        Mor

        Je ne suis pas économiste mais je pense que pour commencer on ne peut pas traiter tout l’immobilier espagnol comme une bulle uniforme.
        L’énorme bulle spéculative sur l’immobilier touristique fut amorcée par des capitaux étrangers relayés ensuite par des espagnols. C’est cela, je pense, la réponse à votre question du maillon manquant. Ce secteur fut initié par des britanniques et des allemands qui l’ont refilé, en pleine apogée, aux espagnols en se gardant bien de leur dire que la baisse de la demande touristique était courue d’avance du fait de l’intégration de l’Espagne dans la zone euro. Eux avaient une meilleure perception de l’état de la demande au Royaume-Uni et en Allemagne. Les espagnols éblouis par le succès des opérations ont pris la relève sans flairer le trou qui arrivait.

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        J’en conclurais une chose : le modèle de développement franquiste de l’Espagne est (peut-être) arrivé à son terme (la Costa Brava, Benidorm la Manhattan du bronze-cul, etc, c’est dès les fifties, ça commence pas avec Aznar le merdier). Question à 1000 trilliards de pesetas : qu’est-ce qu’ils peuvent faire d’autre les gnols ? Pfff… en arriver là 500 ans après la reconquista… (1492 : capitulation de Muhammad XII et fin de l’émirat de Grenade, ciao les arabes, 1512 : rattachement de la Navarre et unification du royaume).

      7. Avatar de Mor
        Mor

        D’autre part, Pignouf, les constructions inutiles ne valent pas grand chose et leur prix le reflète. Le problème est que le déséquilibre affecte tout le marché financier immobilier jusqu’aux hypothèques de ceux qui, selon certains, se croyaient déjà rentiers avec 100 ou 150.000 euros à rembourser en 20 ou 30 ans. C’est tellement cruel que ça en devient marrant de voir comment on essaye de masquer la pure spéculation immobilière derrière l’aspiration que peut avoir un prolo à mettre sa famille un peu à l’abri des aléas de la vie.

      8. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        @vigneron
        « Pfff… en arriver là 500 ans après la reconquista… »

        On peut généraliser à toutes les ex-colonies ou bien vous en avez qu’après les Espagnols ?

      9. Avatar de vigneron
        vigneron

        Quelles « colonies », Pignole ze first ? Une ère coloniale, al-Andalus ? Pas vraiment non. Le véritable âge d’or de la péninsule ibérique plutôt ouais, voire de cette Europe du moyen-âge.

      10. Avatar de BRL
        BRL

        @Vigneron
        Court, l’âge d’or, très court. Demandez à Averroès et à Maïmonide. Les derniers instants de l’ère almohade, dont le bilan culturel est en demi-teinte, sont même sinistres. Il faut remercier Alphonse X, roi de Castille et Léon, d’avoir su en recueillir les derniers fruits sans les dauber par principe. Cet âge d’or chrétien en Espagne sera, lui aussi, de courte durée.

      11. Avatar de Moi
        Moi

        Les âges d’or des civilisations, ça existe? Prenons même l’époque victorienne, c’est l’âge d’or des Anglais? Qu’en pensent les gamins qui turbinaient dans les fabriques du diable? Et l’âge d’or ricain? Préfère pas en parler, je vais me faire un ulcère.

        Tous ces âges d’or sont toujours bâtis sur des monceaux de cadavres et d’esclaves. C’est quoi le critère pour définir un âge d’or? Quelques intellectuels hors du commun qui viennent couronner le carnage? Des batailles gagnées? Un gros monument en marbre?

        Jean-Jacques naissait il y a 300 ans (moins 2 jours) et il a écrit des choses qui une fois lues vous empêchent de voir pareil ces histoires d’âges d’or…

    2. Avatar de BRL
      BRL

      La pénurie d’intelligence parmi les dirigeants espagnols augmente indéfiniment le coût humain du désastre sociétal, ce qui attire dans le pays de nouveaux résidents saisonniers, pêcheurs de dépouilles (pêche à la senne et au feu de Bengale des bancs de villas côtières). Cela a-t-il un nom, dans la catascience économique ?

    3. Avatar de Moi
      Moi

      Ben je suis de son avis. Sans transferts financiers entre les pays à forte compétitivité et ceux qui ont une faible compétitivité (et je ne parle pas de prêts), seule la sortie de l’euro est possible.

    4. Avatar de zébu
      zébu

      Florilège de bullshit à la sauce ‘science économique’ :
      « Une bulle , quelle que soit sa nature, financière ou immobilière, résulte de l’appréciation du prix des actifs correspondants sur leur marché respectif du fait d’une demande solvable croissante alors que l’offre est quasi stable. » : la spéculation, c’est pour les blaireaux, c’est bien connu …
      « où le stock des actifs immobiliers est par définition quasi stable et où la demande est mécaniquement promue par des poussées démographiques conjuguées à l’allongement de la durée de vie. » : c’est clair, la demande, c’est mécanique …
      « De plus, souvent se greffe une hausse sur la hausse entrainée par une espèce de comportement mimétique qui pourrait à la limite faire tendre le prix de ces actifs immobiliers vers l’infini. » : aaaaahhh, le ‘comportement mimétique’. On entre dans le ‘dur’ là, l’analyse ou la psychanalyse des comportements sociaux !
      J’adoooooore le ‘vers l’infini’ : me rappelle Toy Story et Buzz l’éclair …
      « Naturellement, ces mouvements continus à la hausse donnent progressivement naissance à la constitution de bulles, lesquelles à l’expérience , à un moment ou à un autre, éclatent et c’est le krach avec sa cohorte d’ajustement des prix à la baisse. » : depuis le temps qu’on vous le dit !!! C’est naturel, c’est de la ‘science économique’ …
      « la demande d’exportation matérialisée par celle des touristes consommateurs en masse de mer et de soleil à proximité des plages » : nouveau concept. Comment ‘exporter’ des immeubles ? C’est simple, comme la ‘science économique’ : importer des touristes.
      Aaaah, bah, oui, tiens, c’est pas con, après avoir ‘réfléchi’ ….
      « Et par conséquent d’accroître le stock de logements existant et de peser sur le prix de ceux-ci. » : notez bien le syllogisme. C’est très fort. C’est du raisonnement. Avec des gros morceaux de logique dedans. Notez bien-bis : la stratégie, c’est ‘d’importer’ des touristes, pour peser sur les prix des immeubles non-exportables (i.e., comprendre pour les autochtones). C’est ‘achement fort, même les allemands y z’y avaient pas pensé, pour dire …
      « Malheureusement, une fois terminés ils n’ont pas trouvé preneurs puisque les touristes attendus, notamment anglo-saxons, ont déserté les plages du fait de l’appréciation de l’euro par rapport à leur monnaie (dollar et livre). » : c’est sûr, y a que les blaireaux de touristes anglo-saxons qui achètent en Espagne. Pas les allemands, pas les français, avec leurs z’euros …
      « Dans l’un et l’autre cas leur rentabilité est nulle , et à rentabilité nulle valeur nulle. » : nouveau concept. La ‘valeur’, c’est la rentabilité. Si si.
      « Ces provisions pour risque sont normalement financées par la marge d’intermédiation bancaire lorsqu’elles correspondent à 1% ou 2% de l’ensemble du stock de créances. » : ou le retour de la ‘norme’ … Parce si c’est 1 ou 2% de dépréciation, alors c’est ok, mais si c’est plus, alors faut sauver les banques. C’est ‘normal’. Par contre, les provisions pour risque, avec la formation de taux d’intérêt qui vont avec, c’est aussi ‘normal’.
      « En dernière analyse [ouf …], ce plan de sauvetage des banques a pour objet de financer un stock d’actifs invendus destinés à des utilisateurs extérieurs qui ne sont pas présentés. » : aaaahhh, ces ‘utilisateurs extérieurs’, qui s’absentent toujours, pour oui ou pour un non, c’est pas bôôô …
      « Il est impératif qu’ils se présentent. » : celle-là, c’est la meilleure de toutes, je crois. Et sinon, sont quoi, pendus, fessés, les ‘utilisateurs extérieurs’ non ‘présentés’ ?
      « L’adoption d’un euro pesete en lieu et place de l’euro euro » : là, un nouveau concept (la ‘science économique’, faut que ça produise, comprenez …), attention. L’euro euro doit pas être confondu avec l’euro, non non, rien à voir : c’est nouveau, c’est comme OMO.
      ça lave plus blanc, avec une bonne odeur de ‘revenez-y !!’.
      Aaaahhh, les clients ‘défaillants’, la ‘compétitivité retrouvée’, grâce à déflation monétaire : y a que ça de vrai, mon pauvre monsieur. D’ailleurs, puisqu’on parle de lessive, c’est la mère Denis qui me l’a dit …, c’est vrai.
      « Laquelle entrainerait immanquablement l’appréciation des actifs bancaires correspondants et la reprise des provisions antérieurement constituées et le remboursement des 100 milliards d’euros empruntés, et collatéralement la réappréciation de l’euro pesete par rapport à l’euro euro. » : c’est immanquable, c’est collatéral (ou l’inverse, je sais plus).
      « En fait cette vraie fausse bulle immobilière correspond à une vraie fausse parité de la monnaie de l’Espagne par rapport à celle de ses pareils. De l’avantage des dépréciations compétitives (à titre temporaire) ! » : c’est bien connu, la réalité, c’est temporaire et c’est vrai faux (ou l’inverse, décidément, je sais plus).

      Au-delà de ce ramassi de délires ‘économiques’ scientifiquement prouvés (immanquable !!!), ce qui m’attriste le plus, ce n’est finalement pas que le plus grand journal (sic) de France puisse laisser portes ouvertes à ce type de propos, justifiant l’éviction manu militari de l’Espagne de l’Euro mais aussi et surtout la doxa néo-libérale (valeur, compétitivité, etc etc etc), mais surtout que certains icite applaudissent à ces bullshits.

      Et là, je me dis que c’est plus mort, c’est enterré, c’taffaire.
      Plus rin à en tirer.
      Les rentiers z’ont eu not’ peau.
      Chapeau (et c’est pas big brothers qui le bouffera, quand on voit ce qu’on voit et qu’on lit ce qu’on lit).
      Rideau.

      1. Avatar de Moi
        Moi

        @zébu: « Pas les allemands, pas les français, avec leurs z’euros … »

        Ils achètent moins. J’ai quelques collègues pas loin de moi qui m’ont déjà dit qu’ils envisagent d’acheter en Espagne s’ils reviennent à la peseta. Actuellement, les prix ne sont pas compétitifs.
        C’est clair qu’un paquet de détenteurs de devises fortes (l’euro à l’allemande) vont se jeter sur l’immobilier espagnol payé en pesetas.
        J’ai pas lu cet article, je sais pas ce qu’il raconte, mais une chose est sûre: l’euro étrangle les économies des pays du Sud. Alors soit on transfère un paquet de pognon nord-sud (en solidarité « nationale européenne », pas en prêt), soit ces pays doivent sortir de l’euro pour survivre (et faire un joli petit défaut sur leur dette au passage).

      2. Avatar de BRL
        BRL

        @Zébu
        Belle explication de texte, Zébu, de verbo ad verbum. De l’usage de l’adverbe comme moyen de réintroduire le fil rouge divin dans la pelote évènementielle. J’avais tort. L’économie n’est pas une catascience, mais une métascience.

  19. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    Je n’achète plus Der Spiegel édition papier. J’estime que le niveau du magazine a baissé depuis la mort du fondateur, Mr. Augstein. Mais les rédactions sont néanmoins très bien renseignées sur ce qui se passe en milieu gouvernemental. Ils entretiennent des rélations étroites avec des « taupes » placées un peu partout.
    Le problème grec n’est pas simple à détricoter. On ne peut les faire partir de zone euro pour des raisons juridiques. De plus, Merkel craint une avalanche et l’éffondrement de toute la zone euro en cas d’une défaillance officielle de la Grèce: il faudra payer, payer des sommes astronomiques. La réaction des marchés serait incalculable.
    Un autre problème et obstacle au recentrage des pays au sein de l’Euroland: la constitution allemande. Sur ce sujet, je propose de lire ce que Monsieur Wolfgang Schäuble a dit récemment à propos d’un possible référendum pour abandonner une partie de la souveraineté au profit de Bruxelles. C’est édifiant. Je traduis de l’allemand:
    Schäuble: « Un tel référendum n’aura pas lieu avant 2013 ou 2014 au plutôt. Si le milieu politique, l’economie, les médias et la science (économique) feront front commun en suggèrant que l’Europe est la bonne réponse au 21e siècle, alors que l’on pourra gagner la partie »
    En d’autres termes et dans un sens décodé, cela veut dire: le bon peuple n’a qu’à s’incliner devant tant d’expertise. Il n’a qu’à la ferm……et acquiéser. Incroyable.
    Le problème: le fond idéologique avec lequel tout ca sera plannifié est fortement imprégné des « Chicago Boys », donc ultralibéral. La politique européenne ne consistera pas à modeler la modialisation économique, à changer son visage déshumanisé, mais à se soumettre; du Vichy en grand style.

    1. Avatar de Leboutte

      Un des intérêts si je peux dire, de la déclaration de Schäuble, est de mettre une lumière crue sur le jeu électoral.

      Cela conforte l’idée que les vrais enjeux ne sont pas déployés sur la scène électorale, celle-ci étant tout au plus une chambre d’écho de cet ailleurs.

  20. Avatar de pseudo cyclique

    des Spiegel veut dire l’espiègle ^^

    qu’ils sont primesautiers ces allemands avec leur kolossal Ekonomie !

  21. Avatar de EOLE
    EOLE

    Il ne s’agit rien de plus que de préparer les allemands à une étape supplémentaire de l’intégration européenne qui « contraindra » madame Merkel à accepter un compromis par lequel plus d’intégration fiscale, bancaire et économique devra trouver sa contrepartie dans plus de solidarité, ce qui aura, bien évidemment, un coût pour eux.

    1. Avatar de Cavalier Ponzi
      Cavalier Ponzi

      Il va falloir de sérieuses garanties au niveau du contrôle exercé par le « prêteur », d’ailleurs je ne vois pas comment le concept de monnaies tout électronique va pouvoir être évité car il sera nécessaire de limiter l’économie parallèle dont les « sudistes » sont friands, ce qui de plus évitera les bank run, une véritable révolution culturelle pour les Allemands grands adeptes du scriptural.

  22. Avatar de Guillaume
    Guillaume

    Oui j’ai vu ça…Ca s’accompagnait d’une interview de W. Schaüble qui vaut vraiment le coup d’oeil… cf http://bit.ly/MRRY1Q . J’ai le sentiment qu’en Allemagne les médias préparent le peuple au « grand saut ». Ce qui représente un sacré gouffre avec la presse française, pour ne rien dire de lap presse anglo-saxonne…

  23. Avatar de Cassiopée
    Cassiopée

    La destruction de l’argent se chiffre en milliards d’euros ou de dollars voire plus, et pour conséquence des gaspillages des ressources naturelles comme l’énergétique, l’eau, les minérais ou les denrées alimentaires.

    C’est un gaspillage financier car l’argent disparaît des flux financiers. En bourse, les valeurs montent ou descendent, et comme dans tous milieux, des informations (financières) circulent, qui parfois sont volontairement fausses. Comme il y a concurrence, on pousse à investir des sommes colossales pour détenir des titres boursiers. Hors, en incitant à investir sur la base de fausses informations, il se crée une destruction de l’argent, qui amène d’autres destructions : environnemental, social, alimentaire ou climatique.

    Lorsqu’une valeur boursière est à la hausse, pendant la hausse, des acteurs du marché savent par avance que la valeur va baisser ou même chuter. Alors, détenant cette fausse information (d’une hausse durable), on incite les établissements financiers (ex : la Barings) a investir des sommes élevées ou très élevées. Puis la valeur baisse rapidemment, ce qui représente une perte d’argent, et en réalité une destruction de l’argent.

    Cette argent provient à la base de l’exploitation des ressources naturelles, les énergies du pétrole, du nucléaire ou du charbon. D’une agriculture intensive et de la gestion de l’eau ainsi que des secteurs sociaux comme le travail. De plus, les minerais sont aussi concernés, et les espèces animales (comme repas) sont en surproduction par rapport à ses capacités naturelles de renouvellement (ex : le poisson).

    Il y a déjà actuellement (hors destruction de l’argent) des gaspillages importants au niveau énergétiques et alimentaires qui sont aussi détruits, et dont les pertes financières se chiffrent aussi en milliards d’euros ou de dollars.

    Toutes ses destructions et gaspillages incitent à accentuer la surproduction actuelle,surtout avec l’idéologie du tout croissance. Ce qui ne peut que contribuer à accélerer l’emballement du réchauffement climatique et la surexploitation des ressources humaines et naturelles.

  24. Avatar de Douny
    Douny

    Le premier article nous explique que les grecs sont des tricheurs. Le second nous dit TINA. Je ne vois pas de contradiction.

  25. Avatar de Papimam
    Papimam

    Vincent, François, Paul …. et les autres – Plusieurs articles récents du Monde éclairent la partie de bras de fer qui se joue entre partenaires européens.

    1. 23 juin, un entretien que Mario Monti a accordé au Monde, à la Süddeutsche Zeitung, à The Gardian, à la Stampa, à El Pais:
    « M. Monti veut « davantage d’intégration » dans l’UE » (accès abonnés)
    « pour le Président du conseil italien, -l’éloge de la lenteur, qui a parfois inspiré l’Europe, n’a plus cours- »
    « En prélude au sommet européen des 28 et 29 juin, le président du conseil italien prône, dans un entretien au réseau de quotidiens Europa – dont « Le Monde » – plus d’intégration, une union bancaire et un rôle accru pour son pays. »
    Il apparaît un noyau dur : Allemagne-Italie-France et par extension Espagne où l’on se tient par la barbichette me semble t’il.
    Il est question de tir aux pigeons, mais qui sont les pigeons, y a t’il des dindons de la farce aussi, autrement dit qui va payer, les salariés, quel est l’avis des rentiers ?
    Cela me rappelle une blague où une nuée d’oiseaux est perchée sur un fil électrique et un chasseur en vise un particulier, question : combien en restera t’il ?
    Mario Monti évoque une conciliation fraternelle possible entre Mr Müller et un italien autour d’un verre de bière.

    Synthèse/extrait du Figaro
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/06/22/97002-20120622FILWWW00357-risques-si-le-sommet-echoue-monti.php
    Articles sur le site Orange et touteleurope
    http://actu.orange.fr/monde/les-quatre-poids-lourds-de-la-zone-euro-a-rome-pour-un-pre-sommet-anti-crise-afp_665372.html
    http://www.touteleurope.eu/index.php?id=2778&cmd=FICHE&uid=5938&no_cache=1&display%5Bfiche%5D=5938

    2. Complément 23 juin – « ENTRETIEN : Mario Monti : « La voix de l’Italie est de nouveau écoutée » » (accès aux abonnés)
    « Qu’attendez-vous du sommet à quatre de ce vendredi à Rome ? Il était une fois, comme on dit dans les fables, la France et l’Allemagne… Cela continuera encore longtemps comme ça. L’accord entre ces deux pays est une condition nécessaire aux progrès de l’Europe, mais ce n’est plus une condition suffisante. La France et l’Allemagne sont les premières à s’en rendre compte. Les accords de Deauville, l’année dernière, ont eu du mal à être acceptés par tous. L’Italie, presque aussi importante en raison de ses performances, aurait dû – depuis longtemps – être considérée presque à l’égal de l’Allemagne et de la France. »

    3. 22 juin : « Paris-Berlin : le dialogue de sourds ? »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/06/22/paris-berlin-le-dialogue-de-sourds_1723264_3232.html?xtmc=paris_berlin&xtcr=4
    Extraits
    « A quelques jours du conseil européen des 28 et 29 juin, les débats franco-allemands tournent au dialogue de sourds. Les Français veulent renforcer l’union économique, les Allemands veulent un accord préalable sur l’union politique. Personne ne semble comprendre ce que l’autre veut dire. Les Allemands entendent les propositions françaises comme une nouvelle édition du slogan « L’Allemagne paiera », qui avait rythmé la vie politique française après la première guerre mondiale. Les Français interprètent l’intégration politique à l’allemande comme un droit de regard et d’ingérence sur leur système de protection sociale. »
    ……………………………..
    « L’immensité de la tâche semble décourageante. Aucun de ces problèmes n’est pourtant insurmontable. Pour rester dans l’exemple de l’union bancaire, on peut tout d’abord s’entendre sur le fait qu’elle verra le jour une fois que les banques nationales auront été convenablement recapitalisées. Cela règle le premier problème, celui du voile de l’ignorance : on fait le ménage d’abord, puis on passe au niveau fédéral, pour redonner de la cohérence systémique au projet européen. Concernant le contrôle démocratique, il faut disposer d’une instance propre à la zone euro. Les Allemands réfléchissent à une nouvelle Chambre, constituée de parlementaires nationaux. »
    ………………………
    Les souverainistes seraient les alliés des marchés.
    Axes de solutions :
    1 Pdt de l’Europe mais non élu au suffrage universel
    1 fédération oui, mais laquelle ?
    une union bancaire à définir
    un contrôle démocratique par des instances propres à la zone euro, euro députés élus au scrutin de listes transnationales pour certains pays, selon des circonscriptions nationales pour d’autres
    compromis sur les principes constitutionnels fondateurs

    4. 22 juin – « La rigueur n’était pas une volonté européenne, mais une nécessité nationale »
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/06/22/il-faut-davantage-d-integration-pour-sortir-de-la-crise_1722981_3234.html

    5. Dans le Nouvel Obs actuel la chronique toujours percutante de Jean-Claude Guillebaud apporte une lumière crue sur quelques sujets ambigus
    « Une samba pour rien ?’:

    Incontournable : poids de la dette et quasi-faillite de la zone euro, ça urge, mais que faire.
    austérité KO, réformes structurelles = allégement des contraintes sociales, à l’image de la GB ==> récession persistante.
    Le sésame mystérieux : la croissance, laquelle, à la papa (selon le vieux dogme de la croissance), à la Keynes, à la Draghi, ne pas raisonner PIB/quantité….
    En conclusion  » après l’austérité mal pensée une croissance forcée dévastatrice ?

  26. Avatar de moneyistime
    moneyistime

    Der Spiegel , çà veut dire le mirroir . C’est comme les tours du World trend center qui se refletaient l’une en l’autre dans une visiion en abime . Narcisse finit par se noyer en se plongeant dans son image .
    D’où nous viens ce mirroir ? Sans les cds , produits US il n’y aurait pas de pb ,globalement l’Europe se tient , d’ailleurs si d’énormes mouvements de dépots ont lieu actuellement entre Nord et Sud , çà reste entre Nord et Sud de l’UE , çà ne va pas vers les Us , ni la GB . Non pas qu’il n’y en ait pas de pbs sur le fond mais ils ne prendraient pas cette tournure dramatique . Sans Goldmann Sachs il n’y aurait pas eu de trucage Grec , mais aussi pourquoi l’UE s’est laissée leurrer . En résumé ce sont les US qui nous foutent la merde , parce qu’ils sont , et de loin dans une situation pire que la notre et cherche à la résoudre à nos dépends , grace à un déficit politique chez nous .
    Ceci étant dit on peut saisir l’occasion pour régler nos comptes , certes le peuple Grec souffre ,
    ce n’est pas une raison suffisante pour lui pardonner de se laisser faire par son élite médiévale , un gros coup de pied au cul le contraidrai peut étre à le secouer son joug médieval . Certes les Allemands , gros payeurs potentiels sont plutot psycho-rigides et nous gros créanciers plutot complaisants .
    Il y a je dirais une question de temps , il nous faut tenir plus longtemps que les US qui nous mettent la pression , donc résoudre quelques questions , tout en gardant à l’esprit , qu’il y a là des pbs socio-culturels qui demandent , beaucoup , beaucoup de temps .
    Où placer le curseur ? Premiér indice pas dans les échéanciers des banques , mais dans celui de la production . Deuxiéme piége : la productivité , sens Anglo-Saxon , tanner la peau du salarié . Non la productivité , nous l’avons , il faut sortir de l’Europe , il nous faut une vraie politique étrangére , pas une subordination à l’Otan (= US) , au Sud de la méditerranée on a soif , de nos investissements , les US le savent et font tout ce qu’ils peuvent pour promouvoir
    des fréres Musulmans , rien que pour nous emmerder , çà devrait étre clair les ‘révolutions’ ‘oranges’ elles sont vertes , non ?
    A l’Est , ils nous font des boucliers de merde , vous croyez que c’est pour nous proteger des Russes ? Ils nous faut exporter dans des pays qui n’attendent que çà , que nous investissions chez eux et qui ont de quoi acheter avec leur gaz et leur pétrole . Il faut aider les Allemands à
    çà en leur offrant une part de notre nucléaire militaire . Ou devenir franchement pro-Anglo-Saxons et anti-Allemand , et par là prét à en payer le prix comme dans les deux derniéres guerres .

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