Krach financier mondial : être ou ne pas être ?, par Pierre Sarton du Jonchay

Billet invité.

Citibank joue sur la taille de son hors-bilan incalculable pour pratiquer la fuite en avant dans le négativisme totalitaire de la réalité économique objective. Avec un portefeuille notionnel de dérivés de crédit égal à 10 ou 20 fois le PIB des Etats-Unis, et avec le monde entier comme contrepartie, les seuls dirigeants de Citibank ont la possibilité d’emmener les États-Unis dans la troisième guerre mondiale avec cette fois la certitude de perdre la guerre. Citibank contrôle le cerveau d’Obama par simulation d’une certitude réelle du risque financier en dollar, Obama qui sait avoir le doigt physique sur l’apocalypse nucléaire réelle potentielle. Dans la même dynamique de capture spéculative du pouvoir exécutif, Citibank stimule financièrement le cerveau de chaque congress man qui peut voter l’impeachment d’un Obama qui démantelerait l’hydre financière en prononçant formellement une cessation de paiement de la fédération des États-Unis d’Amérique.

La dialectique fonctionnaliste des mastodontes financiers, c’est le contrôle de l’être par le néant. La compensation keynésienne consisterait à objectiver les lois du vivre ensemble en dehors de la sphère du calcul financier de manière à annuler publiquement, rationnellement et universellement tous les notionnels de dérivé de crédit qui ne s’adosseraient pas à des engagements juridiques réels, c’est à dire à une réalité économique effectivement compromise entre des personnes physiques vraiment responsables du remboursement de leurs dettes.

Une fois déposés contre la réalité vérifiable tous les sous-jacents de contrats de dérivé, un simple marché international public de primes d’option en monnaie des banques centrales nationalisées, c’est à dire des banques centrales non achetables par les émetteurs de titres de crédit, de capital ou de primes financières d’assurance réelle, permet :

  1. d’annuler les notionnels nominaux fictifs,
  2. de réévaluer les notionnels juridiquement valides et substantiellement réels,
  3. d’imputer sur les fonds propres financiers le prix négatif des primes perdantes,
  4. de mettre en faillite et de liquider les actifs réels des opérateurs en capital réel négatif,
  5. de recapitaliser par des dettes publiques réelles les banques de dépôt qui sont effectivement dépositaires de monnaie adossée à l’économie réelle,
  6. de prélever une taxation des patrimoines proportionnelle aux créances financières légales détenues par l’intermédiaire des banques,
  7. de calculer un bilan patrimonial réel des États afin d’adosser tous les passifs publics à des actifs réels légaux vérifiables,
  8. d’organiser un marché international public régulé des primes de crédit des dettes publiques,
  9. de dévaluer l’unité monétaire et donc la dette de tout État dont la prime de crédit est négative sur le marché international des primes,
  10. de calculer entre États par leur représentation bancaire centrale une dotation publique en réserve de change, garantie par le FMI et adossée à la prime de crédit internationale de la masse monétaire en unité domestique ; laquelle prime de crédit international est négociable librement par n’importe quel citoyen du monde sous la surveillance du FMI dont le capital est détenu et négociable librement entre les États ; le DTS monnaie actuelle du FMI est redéfini comme subdivision unitaire de son capital nominal qui devient en substance la garantie internationale solidaire interétatique de toutes les dettes internationales en monnaie de crédit.

Notons que ce schéma de judiciarisation du système international des monnaies est bien celui proposé par Keynes en 1944. Il revient à virtualiser les destructions que les guerres réelles engendrent sur le capital. Ainsi n’est-il plus nécessaire de recourir à la guerre réelle pour solder les dettes internationales impayées. Ainsi interdit-on aux riches de menacer les pauvres d’anéantissement par des prêts en monnaie qui ne correspondent pas à un achat réel de travail à la personne qui emprunte afin de vivre.

La taxation objective du capital financier est inéluctable. Tous les banquiers intelligents le savent. Mais ils ne peuvent pas le dire étant donné que les dirigeants bancaires officiels sont désignés par des actionnaires privés hors sol qui ne répondent à aucune loi en vertu de la « libre » circulation internationale du capital. Il va donc falloir attendre que les Etats-Unis, la France ou l’Allemagne soient complètement ruinés par leurs ventes financières gratuites forcées de dérivés de crédit, pour que les citoyens contribuables en révolte forcent les gouvernements impotents à exercer véritablement le pouvoir de la loi commune ; laquelle est nécessairement adossée à une fiscalité rationnelle incompatible avec l’actuelle anarchie du capital.

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