S’affronter à son père est une tragédie – même quand on est en politique et que cela permet de gagner des voix. C’est une déchirure – même quand le père en question n’a pas grand-chose dans sa personnalité et son histoire qui méritent un rachat.
Cet aspect-là de la question, celui du drame personnel, me semble pris bien à la légère par la presse et les commentateurs. Mais puisque ce drame est en passe d’être consommé, Madame Le Pen devrait en tirer pleinement les conséquences : le deuil de sa relation à son père peut être aussi celui des anti-valeurs qu’il incarne.
Une personne en qui la classe ouvrière se reconnaît aujourd’hui massivement, ne peut être entièrement mauvaise. Si ce que les travailleurs aiment en elle (ils n’ont jamais aimé Jean-Marie Le Pen), est véritablement la personne qu’elle est, que Madame Le Pen mette donc à profit sa tragédie personnelle pour se débarrasser de ce qui lui vient encore de son père en matière de haine de l’autre ; l’effort à consentir de ce côté-là est nécessairement mince car cet élément là dégage une odeur nauséabonde, et s’en défaire est une délivrance. Un tel effort autorise – pourquoi pas – une épiphanie : une « prise de conscience soudaine et lumineuse ».
Une voix dissonante dans le concert : https://x.com/SophiaAram/status/1914321448790872186?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1914321448790872186%7Ctwgr%5E3ab34d6908e0645a4a5a45112ae4644b27b7ffe4%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.lejdd.fr%2FSociete%2Fmort-du-pape-francois-sophia-aram-accuse-le-souverain-pontife-davoir-justifie-le-massacre-de-charlie-hebdo-157273