La formation professionnelle, faudrait voir de quoi on parle…, par rienderien

Billet invité. Ouvert aux commentaires.

Bonjour Paul,

Mon petit-fils veut rentrer en lycée professionnel pour apprendre un métier. Bien qu’il ait une bonne moyenne, il s’ennuie profondément au collège et se prend d’écœurement à imaginer son entrée en seconde. Ses parents y sont fermement opposés.

Il veut apprendre un métier, faire travailler ses mains son corps, créer un objet. Depuis petit, il aime la nature, construire des cabanes, aime soulever des pierres, tailler des morceaux de bois. Bref, il est sain, plein de potentiel, de joie et d’émerveillement, et je m’attriste de le voir s’éteindre à l’entrée de ce tunnel où l’on veut le faire rentrer.

Dans la ville nouvelle où il habite, les lycées professionnels gèrent tous les exclus du système scolaire, avec leur cohorte de violence, de frustration et d’humiliation.

« Tu veux devenir une racaille » lui a rétorqué sa mère !

Bonne journée à tous.

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44 réponses à “La formation professionnelle, faudrait voir de quoi on parle…, par rienderien”

  1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
    Pierre-Yves Dambrine

    Avez-vous pensé aux Compagnons du devoir et du Tour de France ?
    Ils dispensent d’excellentes formations et ont bonne réputation.

    http://www.compagnons-du-devoir.com

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Oui Pierre-Yves, il est bel et bon de fortifier « les traditionnelles et séculaires vertus de la chevalerie ouvrière issue
      du peuple »…

  2. Avatar de he
    he

    En effet les Compagnons sont des ouvriers (dans le sens d’ouvrage) de très haut niveau. Bon il faut adhérer à la philosophie, la discipline… mais ça peut valoir largement le coup. Il y a aussi l’avantage, il me semble, de l’hébergement qui permet de suivre l’enseignement dans une autre région.

    Sinon il y a aussi les CFA qui peuvent être intéressants, mais en moins bien.

    Bonne route à votre petit fils.

    1. Avatar de DELAUNAY
      DELAUNAY

      Je suis ébéniste de métier formé en CFA. Pourquoi dire que c’est moins bien ? La formation ne dépends pas du Nom, mais des formateurs. Les compagnons du devoir, ce n’est plus depuis longtemps ce que c’était. Et les jeunes qui partent faire leur tour de France ne se retrouvent pas forcément avec des formateurs issus des Compagnons… Et dans les compagnons, il y a aussi des mauvais… comme partout. L’apprentissage est une excellente façon de se former.
      Et je parle des formateurs mais la motivation de l’élève est également primordiale.

  3. Avatar de octobre

    Il faudrait idéalement lui dénicher un modeste lieu, n’importe où en Europe, où il puisse dire à sa mère que c’est une belle saloperie et qu’il faudrait l’enchainer. Alors que lui rêve d’un monde intime, poétique, non exposé à la méchanceté du citoyen ou du consommateur. De la tendresse comme Livre ultime et apocryphe, derrière la charogne dont la plupart jouisse jusqu’à l’os. Un œil sous la pierre ne fait pas un Nerval pour autant.

    1. Avatar de octobre

      Qu’il vienne me voir, nous ferons des tableaux contre la mort.

  4. Avatar de Pascal b-eisenstein
    Pascal b-eisenstein

    Bof …les compagnons du devoir, ok ils sont super intègres, compétents et travailleurs..mais cette organisation a des méthodes un peu sectaires, des principes presque religieux : tout çà aboutit à une ultra-reconnaissance, une réputation, une fierté..qui représentent presque une partie du salaire (pas si élevé que çà au début).

    Je sais plus qui disait quelque chose du genre « le ruban d’un ordre est plus fort que des chaines en or »

    1. Avatar de he
      he

      Oui, d’où ma réserve « Bon il faut adhérer… », enfin je ne connais pas assez leur fonctionnement en interne pour en juger.

  5. Avatar de blawete
    blawete

    @Pierre-Yves Dambrine, en effet cela peut-etre une bonne alternative.

     

    Lui a pris son destin en main… enfin dans une certaine limite quand même

    https://www.youtube.com/watch?v=zMxj0E4yKJY

  6. Avatar de USUL
    USUL

    En effet, de quoi parlons-nous ?

    Il est très difficile de se convaincre, en voyant grandir nos enfants et concernant l’éducation que nous leur offrons, que cette transmission de connaissances doit être accompagnée d’une volonté d’une remise en question permanente de notre propre compréhension du monde, de notre savoir, sans parler bien-sûr de nos propres frustrations, humiliations, etc.
    Car, notre première ambition affective, n’est-elle pas de toujours vouloir leur imposer nos propres règles ? Comme si nous voulions nous protéger de tous risques de mutations temporelles : mutation du savoir, du ressentir ou de l’agir…
    Alors, nous avons fabriqué des moules et autres “tunnels” pour qu’ils restent des copies de nous-mêmes, et également fidèles aux modèles que notre société de marketing leur projette en permanence.

    Il nous faut donc réfléchir et agir toujours avec un temps d’avance pour progresser. C’est à dire, conserver la capacité d’oublier tout ce que nous avons appris pour ouvrir de nouveaux espaces de libertés afin de vivre chaque individualisation et émancipation générationnelle, comme une potentielle mutation heureuse.

  7. Avatar de frederick
    frederick

    la racaille ne se trouve pas ou elle est prétendue être , si vous voulez la rencontrer elle se trouve dans les conseils d’administration des grosses entreprises d’escrocs, et chez tous les vampires actionnaires. Jadis on les appelai les gens de biens.

    le risque est de ne pas être accepté par la plèbe, mais si par chance ça marche il bénéficiera de l’école de la vie comme nulle-part ailleurs.

    l’autre risque est de ne jamais bénéficier de cette école, et de se retrouver dans ce magma informe de l’entre-soi de la bourgeoisie qui s’emmerde comme des rats morts derrière leur barrière leur caméra leur vigile et leur compte d’épargne. Ce jeune garçon aurait pu être moi, il a déjà de la chance d’avoir un papi qui s’en inquiète. courage.

    1. Avatar de devillebichot guy
      devillebichot guy

      Beaucoup de vrai,hélas,dans cette appréciation.Les élèves en ont

      tant « baver » en « prépa » qu’une fois à l’Ecole (prestigieuse et

      souvent très chère),on fait roue libre et l’on apprend à devenir

      une sorte de racaille (au sens où l’on va passer « à la caisse »).Les

      plus nuisibles se retrouveront dans les conseils d’administration

      des entreprises (rentables),par copinages systématiques.

  8. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    Faudrait voir de quoi on parle :

    – du cas particulier de votre petit fils ?Des difficultés et aléa du choix d’une voie de réalisation personnelle ?

    – des heurs ou malheurs de la formation professionnalisante des  « jeunes » en France ?

    – de la considération du travail « col bleu  » vis à vis du travail « col blanc » ?

    – du rôle théorique /réel  de l’éducation nationale dans la formation professionalisante ?

    – autres ?

    Un lien intéressant pour cerner le problème et rappeler le contexte légal :

    http://www.acist-asso.fr/le-cadre-reglementaire/le-travail-des-mineurs/

     

  9. Avatar de Thomas
    Thomas

     

    Et le père, il dit quoi ? « Comme Maman ? » enfin, bon…

    Déjà, il a une grand mère « de son coté »….c’est pas mal !

    1. Avatar de La belette
      La belette

      Et le père, il dit quoi ? « Comme Maman ? » enfin, bon…

      Tu veux insinuer quoi, Thomas ?

      Par ailleurs, je n’ai rien vu qui puisse déterminer le sexe de Rienderien, mais j’ai peut-être mal lu.

  10. Avatar de Picton
    Picton

    J’ai voulu que mon fils fasse des études supérieures…. Il m’a em…..der pendant toute sa scolarité, a passé son bac, s’est inscrit à la fac. En janvier il est venu me voir et m’a dit qu’il arrêtait et qu’il commençait un CAP de charpentier en septembre. Nous sommes allés ensemble au CFA, il a trouvé une entreprise pour le prendre en apprentissage. Depuis janvier il  travaille comme serveur dans un restaurant car il ne voulait pas rester à ne rien faire.

    Je suis heureux pour lui et je regrette de l’avoir obligé à faire quelque chose qui ne l’intéressait pas.

     

    Mieux vaut un ouvrier heureux qu’un cadre malheureux.

    1. Avatar de La belette
      La belette

      ou un cadre heureux qu’un ouvrier malheureux.

      Quoiqu’il fasse, ne le classe pas, et il a encore toute sa vie à remplir.

  11. Avatar de joss
    joss

    Il n’y a pas de sot métier.

    Il peut très bien apprendre une métier qui utilise les mains en étant un bon entrepreneur et gérer sa « boîte ».  Il existe des métiers en pénurie, des métiers de niche, justement dans ces types de métiers. Il n’y a rien d’attristant à cela.

    Le temps du salaire à vie et du « faire le travail qui nous plait » n’est pas encore de ce monde.  Mais qui sait une nouvelle ère est peut-être déjà en marche…

  12. Avatar de MUF
    MUF

    Salutations !

    Votre question est tout aussi pertinente, que la démarche de votre petit-fils est légitime (et pleine de bon sens !).

    -D’aucuns (moi le premier) se lamenteront que notre système socio-éducatif déconne à plein régime, et forme à tour de bras des individus tous plus dénués de sens commun, de compétence, de valeur ajoutée, et d’utilité sociale les uns que les autres – quand ils ne sont pas franchement nuisibles (‘Grandes Ecoles’, etc)…

    -D’autres rétorqueront (à raison, je le crains…) qu’il n’a jamais été fait pour éduquer des Citoyens – mais bien pour formater de bons consommateurs zombies, aussi dénués d’esprit critique et dépendants du Système que possible. Passons…

    -Comme vous l’avez évoqué, depuis des décennies, les métiers ‘manuels’ furent sacrifiés, décrédibilisés, leurs moyens ratiboisés, pour ‘faire la place’ à des cursus secondaires plus ‘nobles’ (et bien pratiques pour juguler le chômage, en gardant quelques millions d’étudiants dans un cursus scolaire sans avenir – mais hors du monde du travail…)
    Je m’égare…

    -Et malheureusement, on ne retrouve bien souvent dans les filières ‘techniques’ que des jeunes paumés, qui n’ont pas pu poursuivre en cursus ‘normal’, pour raisons diverses : source de nombreuses hostilités parentales – pas toutes infondées, malheureusement.
    -Avec parfois des exceptions (biochimiste de formation, j’ai moi-même ‘bifurqué’ vers la boucherie-charcuterie il y a 5 ans, après 8 ans dans la R&D pharma, et termine tout juste un cursus agricole – pour m’installer ‘à la ferme’, en Bio…)
    Mais je m’égare, encore…

    -Tout d’abord, expliquez à votre petit-fils qu’il doit terminer sa troisième, en s’efforçant d’obtenir les meilleures notes possibles : pour rassurer ses parents d’une part, et pour maximiser ses chances d’autre part (les Compagnons du Devoirs, évoqués par P.Y DAMBRINE, sont en effet une excellente idée – mais ils ne forment pas dans tous les métiers, les places y sont rares, et le niveau d’entrée très élevé ; ils ne s’arrêteront pas qu’au relevé de notes, ceci dit… Une expérience humaine unique, en tout cas !)
    -Ensuite, procéder avec méthode…

    1, Trouver sa Voie
    Il y a des centaines de métiers dits ‘manuels’, plus ou moins techniques, artistiques, relationnels…  Il lui faudra le/s bon/s, en espérant qu’un Destin farceur ne contrarie pas ses plans (certains apprentis sont parfois contraints de bifurquer en cours de route : Bouchers qui défaillent à la vue du sang, Boulangers victimes d’allergies – farine, Coiffeuses asthmatiques – produits…)

    -Aussi, votre petit-fils devra réfléchir, méditer, faire le tri… Ce travail introspectif est capital (il en va de son avenir, après tout…), et personne ne pourra le faire à sa place.
    -A noter aussi qu’il devra convaincre ses parents (ce qui ne semble pas gagné…), et donc disposer (en nombre suffisant) d’arguments en béton armé !

    2, Approfondir
    Outre les informations professionnelles, disponibles sur Internet, et en général assez bien ficelées (Pole Emploi, syndicats professionnels…) plusieurs dispositifs ‘pratiques’ existent (stages, visites en entreprise, etc.)
    Je ne détaillerai pas, de peur de vous induire en erreur – mes données n’étant peut être plus à jour ; mais votre mission locale Pole Emploi pourra sûrement vous renseigner.

    -Ces stages / visites / EMT n’impliquent pas, a priori, le système scolaire, et devraient pouvoir être effectuées dans sa ville, sans coût / problème logistique notable.

    3, Faire le tri des formations
    Sauf cas particuliers, il existe pour chaque métier une formation ‘courte’ (CAP), et une ‘longue (Bac Pro), voire dans certains cas des formations supérieures (BTS, Ingé…)
    Même si cela ne veut plus dire grand chose : dans les années 50, un CAP se passait sur 3 ans, et le niveau de l’époque dépassait celui d’un Brevet Professionnel moderne…

    -D’expérience personnelle, les CAP sont plus pointus sur la ‘technique pro’, et plus appréciés des entreprises artisanales – que les bacs pro, plus ‘généralistes’, et valorisants au plan ‘intellectuel’ ou ‘social’… Mais qui ont souvent la préférence des PME / GMS.
    A vérifier au cas par cas, donc…

    -Notez que si votre petit-fils termine sa troisième cette année, il sera peut être un peu court pour enchaîner sur un CAP dans la foulée ; le bac pro pourrait être plus gérable, sinon plus facile à ‘vendre’ à ses parents…

    4, Bouger
    Si la ville de votre petit-fils n’offre pas de débouchés satisfaisants, l’internat dans un lieu plus propice semble la seule option viable ! (la plupart des Centres de Formation des Apprentis le proposent) Mais outre que maturité, rigueur, et sérieux sont absolument indispensables, les frais / logistique peuvent être lourds (bien qu’il existe des réductions SNCF, et des aides / bourses spécifiques).

    Je crains de ne pas pouvoir vous en dire beaucoup plus…

    Mais je félicite votre petit-fils pour sa démarche courageuse (il est tellement plus simple de faire une école de commerce ou un Deug de sociologie…), et je lui adresse mes meilleurs voeux de réussite dans la Voie qu’il se choisira.

    Cordialement

  13. Avatar de jducac
    jducac

     
    @ Rienderien
     
    Invitez-donc cette dame à lire les biographies de Gerhard Schröder, Max Gallo, Pierre Bérégovoy, René Monory et d’autres.
     
    Elle sera bien obligée d’admettre que de démarrer dans la vie par l’apprentissage d’un métier n’est pas du tout un handicap.
     
     
     
    Au contraire, je suis persuadé, pour l’avoir maintes fois constaté, que cela développe le sens pratique, lequel sera de plus en plus apprécié dans notre monde moderne obligé de devenir économe en tout.
     
    Cela rend apte à composer avec la réalité en imaginant développant et appliquant des solutions simples efficaces et compétitives.
     
    Les théoriciens, souvent très brillants « savants cosinus », surtout s’ils n’ont rien fait d’autres que d’être employés dans des administrations,  des ministères et autres organisations politiques guidées par la démagogie et le clientélisme, ne savent  la plupart du temps, qu’accoucher d’usines à gaz ruineuses pour le pays.
     
    Bien sûr, sortir d’une grande école ou université réputée, c’est plus glorieux, mais les résultats ne sont pas toujours à la hauteur, la médiocrité sachant se faire une place partout, même chez les plus diplômés.
     
    http://www.lemonde.fr/idees/chronique/2010/03/04/un-imbecile-qui-marche-ira-toujours-plus-loin-qu-un-philosophe-assis_1313996_3232.html
     

  14. Avatar de Lucas
    Lucas

    Etant donné que la volonté et la racaille n’existe sûrement pas, je souhaite bien du courage au fiston.

    Ceci-dit, avec le BAC en poche il peut rejoindre une bonne  formation manuel, et ça vaut mieux.

    Ayant habité ma jeunesse en L.P, ça avait plus l’air d’une école de la vie qu’un endroit où l’on apprend un métier, enfin bon il faut bien que jeunesse se fasse…

    Mais quand la société se meurt, mieux vaut rester libre autant que l’on peut !

    1. Avatar de Lucas
      Lucas

      *BAC général*,

      en faite le titre du billet est très juste!

      La volonté, la racaille, le temps, le métier, tout est à (re)définir, en intégrant les définitions ensemble…

  15. Avatar de Dup
    Dup

    Personnellement j’ai plutôt suivi le chemin inverse, je suis devenu apprentis alors que je prenais le chemin de la canaille sur les ban de la fac… Resultat un diplome de tech sup pour occuper un poste  d’ingenieur a 3 fois moins bien payé mais jamais au chômage forcément… (en fait si , 2 mois sur 18 ans).  A ce sujet quelqu’un a t il entendu parler du chomage europeen pour 2017 (ça c’est la carotte pour faire adherer la population, le baton c’est un FME et une gestion economique qui passe totalement au dessus de la comission et donc de la démocratie…) ??? :

    http://economia.elpais.com/economia/2015/06/05/actualidad/1433537018_387936.html

    Avez vous des nouvelles sur des médias Français???

    Décidement 2017 vas être une année mouvementée….

  16. Avatar de juannessy
    juannessy

    Le plus difficile dans ce qu’ambitionne ( si tant est qu’on ambitionne quelque chose au collège ) votre petit fils , ce n’est peut être pas qu’il souhaite  « travailler avec ses mains et son corps « , mais c’est qu’il souhaite apprendre un métier .

     

    Car , dans un modèle socio-économique qui tue les métiers pour les remplacer par des emplois , il lui faudra très vite avoir les idées plus claires ( pour mieux les défendre bec et ongles ) sur le métier qu’il veut .

    En essayant de me rapporter à son âge présumé ( 13/14 ans sans doute ) , je ne me souviens pas d’une autre appétence que celle d’apprendre et faire tout ce qui passait par là . Les inclinations sont arrivées plus tard , vers 17/18 ans , simultanées au désir d’émancipation des parents , et elles ont convergé vers un idéal encore assez perméable où se rejoignaient l’envie de faire ( aussi , et dans le concret ), pour marquer l’espace , et de servir , au sein d’une équipe aussi large que possible .

    L’Histoire et le monde tel qu’il était alors l’ont permis et l’interdiraient aujourd’hui . Je mesure rétrospectivement cette chance aléatoire , et l’angoisse de la jeunesse actuelle pour qui l’organisation sociale en place est plus une jungle qu’un marche pied vers l’avenir .

     

    Tout ça pour dire que quelque soit l’activité ( col blanc , col bleu , ou ,plus surement, l’une et l’autre ou ni l’une ni l’autre ) que votre petit fils trouvera au carrefour de ses vœux et des résistances du réel , il aura besoin ( et toute la jeunesse avec lui ) , que vous ( et nous tous ) participiez d’un monde qui lui permet de l’exercer .

  17. Avatar de Michel Lambotte

    En fonction de l’évolution que nous vivons aujourd’hui surtout en ce qui concerne la diminution des ressources naturelles, il est certain que  ceux qui pourront allier savoir manuel et savoir intellectuel ainsi que leur créativité seront mieux à même s’en sortir.

    Discrimination entre col bleu et col blanc, c’est plong poubelle. Il faut revaloriser le travail manuel qui ne risquera pas de manquer avec la déplétion des ressources naturelles non pas nécessairement pour en faire un métier mais bien un socle de compétences sans pour autant négliger la culture générale. Il nous faudra brancher l’école sur les réalités du monde actuel et aider les enfants à se faire une opinion sur ce qu’il sera judicieux d’entreprendre pour répondre aux défis qui les attendent

     

    1. Avatar de daniel
      daniel

       » Il nous faudra brancher l’école sur les réalités du monde actuel […] ».

      La vie des idées:  une balançoire oscillant entre contraires.

      En 1968, l’ensemble des syndicats de l’enseignement  secondaire et supérieur était opposé à ce que l’école réponde aux besoins du « Grand Capital » et incidemment aux réalités du monde actuel, supposé vu sous son angle économique.

      Je crois que cette revendication est la bonne.  Vouloir satisfaire les besoins des entreprises est comme vouloir assécher l’océan. Dans ce domaine, comme celui du pognon ou celui des droits syndicaux,  aller dans leurs sens est sans fin.  Chez ces gens-là, vous leur tendez la main et ils exigent le bras.

      1. Avatar de Michel Lambotte

        Que seront les entreprises lorsque dans 40 ans il faudra vivre avec trois fois moins de pétrole?

        C’est pourquoi il est impératif de mettre les jeunes au courant de ces problèmes car ce seront eux qui structureront la société dans son ensemble. Ce qui ne nous empêche pas de préparer ce qui peut l’être immédiatement.

  18. Avatar de La belette
    La belette

    Qu’on le laisse faire ses choix. Son avenir lui appartient.
     
    Un de mes fils s’est trouvé dans cette situation. En troisième, « A quoi ça sert tout ce qu’on est obligé d’apprendre puisqu’on n’en fait rien ? » (Je résume une authentique douleur et les prémisses d’un abandon). A la suite de quoi il a souhaité entrer en bac pro Electronique, le but était de voir ce qu’on pouvait directement fabriquer en apprenant. Heureusement pour lui, il est tombé sur des enseignants qui pendant deux ans l’ont tanné de propos du genre « Qu’est que tu fous ici ? tu vaux vachement plus ! » Après avoir obtenu son Bac Pro, il est retourné en Première Technique, a eu son Bac, a continué sur un BTS Domotique, a intégré un Master dans l’entretien, la protection et la sécurité des bâtiments qu’il termine cette année. Son parcours, il se l’est fait tout seul et s’il en est fier, il peut. … Et quelque part, il m’a vengé.
     
    Mais pour des parents, évidemment, l’inconnu fait peur et on préférerait voir ses gamins suivre des sentiers balisés qui ont fait leurs preuves.
     
    En fait, ce qui est arrivé à mon fils, je l’ai vécu aussi, d’une autre manière, elle explique pourquoi Gaël a pu aller en Bac Pro.
     
    Dans un pays où tout s’arrêtait, grèves, révoltes, révolution; fin de troisième à Pâques, plus d’école, plus de profs, pas de conseil de classe. Puis un jour dans un couloir de la maison, un peu après la Toussaint, mon père, très haut niveau social :
     
    « – A propos je voulais vous dire, je vous ai inscrit au CNTE (présentement CNED) les cours arrivent dans quinze jours. Et toi je t’ai inscrit en C.
     
    – Attends, je veux pas faire C, Je veux aller en A !
     
    – A, c’est pour les cons. Tu es inscrit en C. »
     
    Ça s’est arrêté là, en fait, c’était mon conseil de classe et d’orientation. C’est du vécu, mes frangins peuvent témoigner. Rentré en France, j’ai commencé ma carrière professionnelle comme ouvrier stagiaire dans des exploitations agricoles.
     
    Et mon vécu a plaidé pour mon fils. Je veux dire que, pour ses enfants, si l’inconnu fait peur, dans ce domaine, les valeurs et les certitudes … Alors il a fait Son choix, et nous l’avons aidé.
     
     Imprime ça, Rienderien, et transmet à ta fille ou ton fils, c’est juste un témoignage. Ou file leur le lien.
     
     PS : Dans un prochain post j’aborderai les problèmes de souffrance, d’angoisses et d’humiliations liées à une vie choisie par autrui. ^^
     

  19. Avatar de zozioo
    zozioo

    bonjour,

    j’ai fait mon apprentissage chez les compagnons du devoir et du tour de France. Une seule chose à dire, au niveau professionnel il n’y a pas de meilleure formation et la seule chose à laquelle il faut réussir à adhérer c’est la discipline. Semaine de travail chez un artisan, le soir cours de 20 à 22h et samedi travail de 8h à18h. Une bonne ambiance et camaraderie bref plutôt des bons souvenirs.

    bone journée

  20. Avatar de MadMax
    MadMax

    Bonjour,

    Moi j’ai commencé à apprécier l’enseignement à partir du lycée. Sans doute, un rapprochement entre moi d’une part, qui, l’age aidant, appréciais de plus en plus les choses abstraites et d’autre part, les connaissances transmises qui grâce à leurs sophistications commençaient à être applicables dans le monde réel (étude de texte, modélisation physique, informatique…).

    S’ennuyer au collège n’est pas forcément synonyme de s’ennuyer au lycée. Moi je lui conseillerais d’aller en seconde voir un peu comment ça se passe et si ça ne lui plaît pas, d’aller en formation professionnelle. Ce ne sera pas une année de perdue et c’est plus facile d’aller dans un sens que dans l’autre. A son age, mieux vaut ne pas se fermer de portes.

    Au moins j’aurais contribué au débat et apportant un voix un peu dissonante.

  21. Avatar de G L
    G L

    Peut-être un peu hors sujet mais ce qui me frappe le plus c’est l’absence totale de liens entre la pratique et la théorie dans l’enseignement en général et dans les formations professionnelles.

    Exemple d’un ado qui préfère regarder les films anglais en v.o. et se debrouille très bien pour se faire comprendre dans ses échanges en anglais sur Internet mais est considéré comme mauvais par son prof d’anglais. Dans l’autre sens rares sont ceux qui étant capables de faire les calculs relatif aux leviers penseront à en improviser un quand il ont quelque chose de lourd à déplacer…

  22. Avatar de Sapristi
    Sapristi

    Rien n’est perdu, il existe des plombiers qui facturent au tarif des avocats.

  23. Avatar de rienderien
    rienderien

    Je comprends la réaction épidermique de ma fille, qui en ces temps de pression sociale et économique, de préférer voir son fils suivre ses études normalement jusqu’au bac.
    Trop compliqué de penser à le changer de ville, d’engager des frais d’internat et de voyage, de le séparer de sa famille et de ses amis.
     Trop cher pour une famille de quatre enfants et un seul salaire. 
    Le bac ce passeport qui valide que votre enfant est normalement intelligent et qui donne l’illusion aux parents d’avoir bien accompli l’éducation de leurs enfants.
    Ne pas avoir son bac, c’est donc pour les parents une violente blessure narcissique et une menace sur l’avenir de leur enfant.
    Bien sûr il y a une vie avec ou sans le bac et je fais confiance à mon petit-fils et à tous ces jeunes qui sortent du système scolaire (solaire), pour changer ce monde ancien qui n’est pas adapté à la diversité du vivre ensemble.
    Bon ce n’est pas une catastrophe, il ira en seconde et peut-être changera t-il d’avis, non la catastrophe est que l’enseignement primaire et secondaire n’inspire pas la joie du savoir et le plaisir de l’excellence.
    L’excellence, ce bonheur de produire un travail bien fait et reconnu voilà ce qui structure une vie, un capital confiance pour se développer.
    C’est une faute grave que de ne pas aider un élève d’aboutir au moins une fois dans son année scolaire à un devoir excellent quelle que soit la matière.
    Entre des programmes morcelés, déconnectés de la réalité et des perceptives floues de ce que sera le monde de demain, la passion est absente et l’imaginaire collectif est en panne.  
    Comme le relève Lucas, derrière le refus d’accepter que son fils engage une formation professionnelle, il y a tout à redéfinir pour permettre à chacun d’être reconnue avec ses talents particuliers.
     
     
    Je remercie Paul Jorion qui a su voir en bon anthropologue et économiste, dans cette simple expérience, un des maux qui assèche notre démocratie.  
    Merci à tous

  24. Avatar de Emilie
    Emilie

    Beaucoup de bons conseils ont déjà été proposés ici (Compagnons du devoir, CFA, lycée pros…).
    Il existe des métiers intéressants (ébénisterie, orfèvrerie, marbrier…).
    J’ajouterai qu’il existe une spécialisation de lycée pro « lycée des métiers de l’ameublement » (notamment en internat à Saint-Quentin, et à Paris, rattaché à la prestigieuse école Boulle, mais si vous n’êtes pas dans ces régions, cela existe peut-être aussi près de chez vous).
    Il y a aussi un Lycée des Métiers d’Art à Uzès, dans le Gard (ébénisterie, ferronnier d’art, taille de la pierre… prépare aux concours des meilleurs ouvriers de France).
    Ceux qui choisissent ces spécialités sont des passionnés et des bosseurs. Il est possible de continuer ensuite avec un diplôme post-bac.
    A la sortie de l’école, ils sont amenés à travailler avec des architectes sur des commandes de meubles sur mesure, pour des chantiers de restauration ou d’agencement pour des entreprises ou des particuliers… Ils peuvent même parfois se mettre à leur compte (des connaissances de gestion sont également utiles).

    Il existe des bourses pour les familles nombreuses. Ca peut peut-être valoir le coup de se renseigner ?

    Regardez par ex. par ici :
    Reportage sur le Lycée des métiers de l’ameublement :
    https://www.youtube.com/watch?v=ygZJSL7HG0Y

    Reportage sur le Lycée des Métiers d’Art :
    https://www.youtube.com/watch?v=zYZz-uWzx4s

    Et candidatures ici :

    http://www.lyc-guynemer-uzes.ac-montpellier.fr/

    http://ameublement.lyc.ac-amiens.fr/

    http://www.ecole-boulle.org/page/informations-et-candidatures

    http://www.onisep.fr/Ressources/Univers-Lycee/Lycees/Ile-de-France/Paris/LP-metiers-de-l-ameublement

    P.S. Les bacs pro sont souvent ce que l’on décide d’en faire ensuite. Je connais un garçon titulaire d’un bac pro hôtellerie-restauration qui en a profité pour voyager dans le monde entier en travaillant à chaque fois pour de grandes maisons. Le savoir-faire français est très reconnu. Ce garçon  a d’ailleurs validé une licence en langues étrangères, en partie par correspondance.

     

    Bon courage à votre petit fils et à vous-même !

  25. Avatar de Emilie
    Emilie

    Et pour comprendre les possibilités de changement de voie au moment du bac, voici un article sur le site de l’Onisep :
    http://www.onisep.fr/Espace-pedagogique/College/Orientation-au-college/Le-kit-du-professeur-principal-de-college/Apres-la-3e-voie-generale-et-technologique-ou-voie-professionnelle

     

    Une info rarement donnée est le fait que l’université est devenue payante depuis peu (et assez chère, entre 800 et 4000 € environ l’année de Master) pour les adultes qui se réorientent après avoir déjà travaillé pendant au moins deux ans. Dès lors, il devient plus facile de se réorienter après avoir exercé un métier rémunérateur et connaissant peu de chômage (ex. boulanger, charpentier…). cela permet de se réorienter ensuite avec des économies ou le droit à des indemnités de chômage ou de formation continue. Tandis que si l’on a validé en fac un diplôme avec peu de débouchés suivi de deux ans de chômage (licence de sociologie…), ça sera peut-être plus difficile de reprendre la fac. C’est peut-être aussi à prendre en compte par les temps qui courent….

  26. Avatar de Emilie
    Emilie

    Enfin, dans chaque section envisagée, il y a des niches qui sont plus ou moins porteuses. Par exemple, on m’a expliqué que, dans la filière « métiers du bois », la partie « ébénisterie / bois nobles / marqueterie » procurerait moins de débouchés que la fabrication de meubles sur mesure et la menuiserie…. la tapisserie est moins en vogue qu’elle ne l’a été… il faut garder un oeil sur ce qui est demandé/à la mode. Le mieux serait peut-être d’en parler avec des professionnels de chaque secteur.

  27. Avatar de Emilie
    Emilie

    Il existe aussi des séries du bac technologique et général (en lycée général, donc) qui sont davantage concrètes pour une personne aimant les sciences naturelles, la biologie, la physique… par ex. la série STL (sciences et technologie de laboratoire). On y fait des expériences concrètes, on apprend à faire une prise de sang, à lire un bilan sanguin… Elle prépare aux métiers de technicien supérieur en laboratoire d’analyses, de contrôle, de recherche, d’assistant ingénieur de recherche, manipulateur en radiodiagnostic (radios, IRM, scanner….), conducteur de process dans l’industrie et l’environnement, qualitaticien…

  28. Avatar de Emilie
    Emilie

    Pour mieux découvrir les nouvelles séries (remodelées depuis 2013, c’est donc tout récent), voir les dossiers de l’Onisep.
    Ex. http://www.onisep.fr/Choisir-mes-etudes/Au-lycee-au-CFA

  29. Avatar de Armelle
    Armelle

    Vous me semblez dur avec les baccalauréats professionnels et « tous les exclus du système ».

    Un élève motivé réussira très bien, sans aucun doute. Que les parents ne s’inquiètent surtout pas. Et les bons éléments sont recrutés avant de passer leur bac !

    N   O      S   O   U    C    I

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