Rêver à mieux, faire assaut de belles idées et de bonnes intentions n’est que disperser inutilement nos forces, par Jean Zin

Billet invité. Ouvert aux commentaires.

Idéalisme et volontarisme sont des impasses. Les intellectuels ne servent pas à grand chose, leurs belles idées finissent dans les poubelles de l’histoire.

On ne choisit pas les règles de vie en société encore moins celles de l’économie, elles s’imposent à nous par la puissance matérielle qu’elles donnent et les problèmes qu’elles posent ou peuvent résoudre.

L’économie n’est pas un discours sur la valeur mais un système de production très matériel et difficile à maîtriser, il faut toujours s’y ajuster après-coup (et de façon accéléré avec les transformations du numérique).

C’est la puissance américaine qui valide son économie capitaliste jusqu’ici et ce sont les limites écologiques qui la remettent en cause mais sur des temporalités différentes.

En dehors du local qui est notre terrain d’action, la seule chose qu’on peut faire, c’est de de s’adapter au mieux aux conditions qui nous sont faites, le plus souvent dans l’urgence, sous la pression des événements, et constituer un rapport de force comme les Grecs essayent de le faire, et il n’y a pas tant à en espérer sinon de limiter les dégâts, quand on ne perd pas simplement la bataille à se frotter à plus fort que soi.

Rêver à mieux, faire assaut de belles idées et de bonnes intentions n’est que disperser inutilement nos forces.

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188 réponses à “Rêver à mieux, faire assaut de belles idées et de bonnes intentions n’est que disperser inutilement nos forces, par Jean Zin”

  1. Avatar de Jean Zin

    L’après-coup, c’est l’épreuve du réel, le résultat.

    Je ne crois plus, non, que tout commence par des rêves mais par la pression extérieure. Une philosophie de l’information implique que la causalité vient du dehors. Je ne crois pas à une essence humaine mais à une humanité façonnée par ses outils. Le stratège, c’est celui qui tient compte des rapports de force et des ouvertures sans s’imaginer qu’il pliera le réel à sa volonté (cf. Sun Tsu).

    La plupart des intellectuels ne sont que des moralistes. La connaissance est utile plus que les valeurs. Les idées que je défends (revenu garanti, coopérative municipale, monnaies locales) ne sont pas mes idées. Elles viennent en grande partie de « Misères du présent, richesse du possible » de Gorz mais ce n’était pas ses idées, seulement la reprise de ce qui existait déjà et se cherchait (il était d’ailleurs très opposé au revenu garanti avant). Quant à la coopérative municipale, c’est repris de Murray Bookchin qui l’a tirée de l’étude de l’échec des coopératives. Si ces idées s’imposent, c’est à cause des transformations du travail à l’ère du numérique qui génèrent sinon trop de souffrances et n’assurent pas la reproduction sociale. En rester aux libertariens n’est pas viable mais refuser les évolutions de la production est impossible.

    Ce ne sont pas les idées d’Hayek et de sa petite secte qui ont gagné. C’est l’échec du keynésianisme au moment de la stagflation qui a promu son adversaire (et cela correspond au moment déflationniste du cycle de Kondratieff). Vraiment, je crois qu’on surestime les idées par rapport à la réalité matérielle. Ce n’est pas que les idées n’aient aucun rôle mais plutôt perturbateur, dogmatique si ce n’est criminel.

    Libre à tous les croyants de prétendre le contraire, mais je constate que cela n’a mené à rien. Ce n’est pas défaitisme, mais ramener la question sur notre terrain, celui du local, de la réalité d’ici-bas et non le ciel des idées.

    1. Avatar de Michel Lambotte

      Parfaitement d’accord avec vous et j’ajouterai que c’est en passant les idées à la moulinette de la finitude des ressources terrestres que nous en percevons la valeur.

    2. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      Avez-vous lu « Principes des systèmes intelligents »  de P. Jorion ?

      Ce à quoi je faisais référence dans mon commentaire précédent, il ne s’agissait donc pas d’idées éthérées … Mais d’idées de chair et de sang.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Ne lance pas Zin sur l’IA et les robots, ça va empirer.

      2. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
        Pierre-Yves Dambrine

        j’aurais dû préciser, l’ouvrage de Paul que je citais, et je l’ai déjà mentionné sur le blog, traite, bien sûr, d’intelligence artificielle, mais c’est bien plus que cela, c’est une approche de l’intelligence artificielle fondée sur une anthropologie du langage et c’est précisément cette approche du langage qui m’a intéressé.  Inconscient, raison, affect, mémoire voilà de quoi il est question dans ce livre, et cela nous concerne nous les humains, avant tout.

    3. Avatar de Mor

      « La connaissance est utile plus que les valeurs. »

      Oui bien sûr puisque la connaissance influe sur les valeurs – au sens large, ce qui compose la vision du monde de chacun – qui influent, dès l’enfance, sur le comportement de celui qui les porte. Ce n’est pas nous qui allons changer le monde mais nos enfants si nous leur en donnons les moyens et parmi ces moyens, les idées me semblent importantes. Par exemple, s’il est peu probable que nous voyions s’instaurer un revenu garanti de notre vivant, l’idée est là. Elle sera transmise. Seule une théorie, donc des idées, peut réussir à rendre numériquement cohérent un système économique basé sur ce revenu. Et il faudrait aussi gagner le combat idéologique contre les morales qui le considèrent illégitime.

  2. Avatar de Michel
    Michel

    La capacité d’imaginer, de se créer des idéaux – abstraits et irréalistes presque par définition – est une caractéristique émergente du fonctionnement de notre système nerveux.

    Le refuser, ce serait – analogie approximative mais assez justifiée – comme refuser de vouloir voir ou sentir.

    L’important est d’être conscient de ce que, tout comme notre vue est partielle et parfois partiale, l’imaginaire influence nos actions – ou inactions, parfois.

    Les idéaux ne sont pas en soi de mauvaises choses. Il faut juste en reconnaître les limites: ce sont des constructions mentales, et le plus probable est que la réalité sera autre que ce que l’on désire.

    En particulier, l’idéal simplifie. La réalité est toujours plus tordue, complexe que prévu.

    Mais l’idéal peut fournir des directions générales, des tendances.

    On ne peut s’empêcher d’ « imaginer mieux… » c’est pratiquement le seul moteur du « progrès » et c’est fourni avec notre cerveau sans supplément de prix.

     

  3. Avatar de Fredeick
    Fredeick

    J’applique quelques principes  simples pour faire ma modeste part du travail de résistance. Je vois invite à faire de même.

    – dans un supermarché, je ne paye jamais à la caisse automatique. Je vais là ou il y a une caissière et je lui explique que ça permet de préserver son travail.

    – j’optimise mes déplacements en voiture pour minimiser la pollution que je produit.

    – je n’achète que ce qui est utile pour vivre modestement et ça me suffit largement

    – je discute avec ma famille et mes amis pour leur expliquer comment marche ce système afin qu’ils prennent conscience des enjeux

    – je recentre mes centres d’intérêts sur les humains et par extension le milieu qui les abrite

    – je cultive mes légumes et fait la promotion du jardinage sans pesticides autour de moi

    – j’apprend à renoncer à ce qui est nuisible à notre société et notre environnement

    – je lis le blog de Paul Jorion !

    – etc.

     

    « les petits ruisseaux font les grandes rivières »

    1. Avatar de pil
      pil

      Vous croyez que les caissières de supermarché ne méritent pas autre chose comme activité ? Qu’elle ne s’épanouiraient pas mieux autrement ?

      Vous préférez le système de castes actuel au changement.

       

       

       

  4. Avatar de Steve
    Steve

    Bonjour à tous.

    @Jean ZIN:  quelle différence faites vous entre droit et justice?

    La justice n’existe pas matériellement, c’est une aspiration, un espoir un sentiment; le droit traduit un état temporaire de rapports de force entre groupes sociaux . Néanmoins, vous ne trouverez quasiment pas de législateur conscient indifférent à  « la justice ». Idéaux et réal- politik, foi et raison: quel vieux débat! Mammifères, bipèdes, avec en plus deux hémisphères cérébraux et un cortex limbique pour simplifier la résolution des problèmes, nous avons les pieds qui doivent se mouvoir dans la glaise et la tête qui aspire aux étoiles et c’est là toute la différence, parfois douloureuse et anxiogène, qu’il y a entre nous et nos cousins primates.

    Toute la difficulté est de faire ce qui est possible dans le courant fort des tendances lourdes en ne perdant jamais de vue notre objectif d’humanisation.

    Si vous pensez vraiment que les manifestations de la puissance américaine sont sans fondements intellectuels…. ! Avez vous entendu parler de la théorie du chaos constructif? Très lointaine parente de la danse de Shiva!

    Cordialement.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Encore un commentateur de la première heure du Blog Jorion qui claironne:

      la théorie du chaos constructif

      Sans commentaires.

       

      1. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        Chère cane griffe mais ne commente pas…

      2. Avatar de samuel
        samuel

        Les supraconducteurs pour stocker de l’énergie intermittente ok, mais là on passe du futur des années 60 à celui des années 80 on n’est encore loin de 2015.

    2. Avatar de pil
      pil

      La justice existe pour que la société soit viable, les sociétés avec peu de justice s’effritent rapidement… Il y a donc bien un enjeu utilitaire avec la justice et ses dispositifs qui font partie des « techniques » sociales, comme il y a techniques productives, agricoles…

  5. Avatar de pil
    pil

    Beaucoup pensaient que le progrès amènerait des voitures volantes dans les années 2000, en fait ce sont plutôt des PC et des smartphones qui sont arrivés.

    Comme quoi, le futur n’en fait qu’à sa tête.

    La Finlande teste l’allocation universelle, c’est en essayant qu’on apprend plutôt qu’en pérorant :

    http://www.moustique.be/13085/allocation-universelle-la-finlande-fait-le-test

     

     

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Comme quoi, le futur n’en fait qu’à sa tête.Non, Toyota n’en fait qu’à sa tête.

      1. Avatar de pil
        pil

        C’est sûr qu’un skate magnétique au lieu d’un skate à roulettes va changer la fesse du monde.

      2. Avatar de Gudule
        Gudule

        Waow trop cool, mais bon certainement loin d’être encore opérationnel …google va lorgner du coté de chez toyota d’ici peu..

  6. Avatar de Di Girolamo
    Di Girolamo

    Assez proche du commentaire de samuel (27 juin 2015 à 16:41) qui dit :
      « Pour l’instant ce sens de l’histoire c’est qu’à la fin du siècle en aura plus de 4 degrés dans la gueule et à priori il est optimiste d’y voir l’espèce humaine.

    Et entre temps les tensions autour des ressources, d’ici une trentaine d’année feront que l’adaptation des uns sera de torpiller l’avantage des autres (en quelques missiles tirer du sol il y a plus de GPS par exemple) , par conséquent l’euro, l’automatisation du travail, la dette ne sont que des problèmes conjoncturels »

    Ce qui rejoint le propos de Jean Zin sur l’idée de ne pas se disperser et de repérer qu’un système intègre toutes les propositions d’action contre lui . Il pose un cadre, une logique qui fait que temps qu’on reste dans ce cadre , notamment « politique » on perd son temps. Le cadre individuel, qu’il soit rattaché aux personnes physiques ou morales  (les goutes d’eau qui font l’océan , les ruisseaux qui font la rivière ) est typiquement le produit et le fondement de notre système. C’est un leurre.

    La réflexion action publique collective au local pour organiser les bassins de vie d’une manière autonome , c’est à dire rentrer dans l’économie solidaire et durable sur la base de démocraties locales intégrant les acteurs privés et publics , cette démarche étant elle même intégrée à une politique nationale et européenne , destinée à rééquilibrer l’économie , la démocratie , l’aménagement du territoire , est la seule perspective politique alternative . C’est là qu’il faut regrouper .

     

  7. Avatar de arciatus
    arciatus

    «  Rêver à mieux, faire assaut de bonnes idées … n’est que disperser inutilement nos forces » La question que je me pose c’est de savoir qui sommes-nous, qui prenons ici la parole  dans les commentaires?  De quel côté rangeons-nous « nos forces » personnelles?  Par exemple   du côté de la stratégie de Syrisa face aux difficultés d’un peuple humilié ou du côté de l’idéologie  et la stratégie des représentants de l’intérêt de créanciers qui spéculent ? Ne pas s’engager, ou engager un débat de café du commerce pour ou contre tel ou tel, qualifié d’intellectuel désuet  ou de joueur-stratège, voilà ce qui est  indécent.  Il s’agit de  s’engager sur la question du choix stratégique que Tsipras premier ministre pose au peuple grec encore souverain : Faut-il augmenter la TVA sur les produits alimentaires ou taxer provisoirement les entreprises ayant un bénéfice supérieur à 500.000 euros ? Les sacrifices  consentis par le peuple sont-ils destiner à ré investir, ou à assurer le paiement aussi pérenne que possible des intérêts des emprunts ? Voilà une question clairement posée ! Et enfin voilà posée de nouveau  pour nous la question     des finalités,  dans le seul contexte d’une idéologie ultralibérale de l’U.E., telles que proposées en 2005,  que les français avaient démocratiquement refusées, et malgré tout imposées, et qui ne se sont pas avérées par la suite un beau rêve et de bonnes idées. C’est bien de  rapports de forces  politiques qu’il s’agit, et d’engagement,  après la réflexion libre et le débat sur les options possibles,  à une autre échelle spatio-temporelle…

  8. Avatar de Hervey

    Chacun peut constater avec quelle facilité les nouveaux outils numériques ont fait basculer la table et vont effectivement la renverser.
    Mais l’usage de ces nouvelles armes n’est pas sans poser de problèmes et fait ressurgir toujours les mêmes hantises, les mêmes craintes.
    Cette mouvance nouvelle est difficilement saisissable à tout un chacun et de plus comme tout nouvel outil, le privilège sourit au premier servi, car c’est ainsi que vont les choses.
    Le Hic, c’est l’emballement écologique qui barre l’horizon d’un mur infranchissable et nous « invite » à voir les choses autrement et va irriguer le monde d’une conscience nouvelle;

    C’est du moins ce que je vois de ma fenêtre, mais ce n’est pas ce que le monde tonne ou fait entendre comme l’unanime priorité.

  9. Avatar de zebu
    zebu

    Comment dire … ?

    « Rêver à mieux, faire assaut de belles idées et de bonnes intentions n’est que disperser inutilement nos forces. »

    Et les coopératives municipales, le revenu garanti, etc., qu’est-ce donc, si ce n’est « Rêver à mieux, faire assaut de belles idées et de bonnes intentions » ?

    D’où ma question boomerang : votre intervention, Jean Zin, n’est-elle pas en train de « disperser inutilement nos forces. » ? (et je ne fais que reprendre vos termes, sans aucun procès d’intention, étant par ailleurs ‘intéressé’ par vos réflexions)

    Le sens de cette question est de montrer ainsi, en dehors du logos défaillant de votre texte (démontrer l’inanité des idées pour mieux en promouvoir une autre), que nul ne sort des rêves, des idées et des intentions, sauf à accepter ad vitam aeternam le statut (rêvé) de l’individu économique ‘rationnel’, dépouillé de tous ses rêves, ses idées et ses intentions (enfin !), promu par le néolibéralisme hayekien. Sauf à abandonner son statut d’être humain.

    Confirmez-vous donc que nous en sommes arrivés là ou que votre texte est bel et bien, comme les autres, une idée, sur laquelle il y a forcément débat et aucunement présence de fatalité, contrairement à ce que vous énoncez (« elles s’imposent à nous »), encore moins donc « par la puissance matérielle », laquelle peut aussi être une matérialisation de la puissance des idées (et des rapports de forces entre celles-ci) ?

    Sans quoi, on tomberait donc dans un matérialisme historique ‘brut’, hors des  hommes, que Jaurès déjà ciblait pour le dépasser : « L’histoire ne se fait pas toute seule »

    1. Avatar de Jacques Seignan
      Jacques Seignan

      Merci Zébu.

      Je n’arrivais pas à mettre des mots sur ce que suscitait en moi ce texte de Jean Zin : exactement ta question, « comment dire? »… et tu l’exprimes parfaitement.

      Mais je ne veux pas plus polémiquer avec J. Zin que je  respecte.

      Pour essayer de « rebondir » il me semble que nous vivons un moment étrange, une réelle possibilité de bifurcation et comme chaque fois dans l’Histoire, ça ne se passe pas comme prévu, attendu, espéré ou surtout selon les normes. D’où des tas de réactions bizarres (à mes yeux) pour la Grèce : bof, pff, ça sert à rien, vont se casser la gueule, y trahissent etc…

      Pour suggérer j’aimerais rappeler par ex. ce jeune électricien moustachu qui communiait ostensiblement devant les chantiers navals de Gdansk. Eh ben, il n’était pas très « gaucho-normatif » ce catho ! Et pourtant il rêvait à mieux, avec de belles idées, non ? Et puis à partir d’un grain de sable, lui et ses compagnons de lutte ont amalgamé une vraie révolution qui ensuite à contribua à l’ »écroulement de la Baliverna » (les lecteurs de Dino Buzzati comprendront), de l’Empire soviétique.

      Et si un jeune premier ministre grec, avec courage (ou pour me citer: avec leventia) n’était pas en train de jouer un rôle analogue contre un autre Empire totalitaire ? Ainsi l’appel de ThomBilabong prendrait-il tout son sens historique : oui, il peut nous aider aussi !

      1. Avatar de arciatus
        arciatus

        D’accord avec Zebu et Jacques Seignant, soutiens confirmés de Paul Jorion . Comme  J.S. je  suis  sensible aux  travaux  de Jean Zin sur son blog et j’ apprécie  les idées  minoritaires qu’il défend. De même je suis confus de lire dans les commentaires des « réactions bizarres…pour la Grèce : bof, pff, ça sert à rien, vont se casser la gueule, y trahissent etc ».

        Paul Jorion  et Jean Zin font partie des quelques penseurs qui me permettent encore de réagir émotivement ( s’émouvoir= se comporter en sujet capable  de réaction), dans un contexte (désespérant) qui vise à inhiber toute  lucidité. Tout un travail de  sape et d’étouffement vise à  briser  toute  gauche radicale à construire, en détournant le courage et la ruse  d’un Tsipras (courage d’Achille ou ruse d’Ulysse) ou  l’exaspération salutaire (obtenue par les gnangnans à répétition  des communicants en échange  d’une omerta ) d’un Mélenchon, en incapacité à proposer  la moindre  étincelle de lucidité: il n’y a pas d’alternative à la mauvaise soupe distribuée! Merci à  Paul Jorion  d’avoir invité Jean Zin!

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      l’individu économique ‘rationnel’, dépouillé de tous ses rêves, ses idées et ses intentions (enfin !), promu par le néolibéralisme hayekien…

      Faudra que tu lises un peu de Hayek un de ces quatre, Zeb, ça t’évitera peut-être des raccourcis malheureux.

      1. Avatar de devillebichot guy
        devillebichot guy

        A Vigneron

        Vous commencez vraiment,Arias,à casser les pieds(de vigne).Vos interventions respirent l’ambiguïté.Vous

        ramenez trop souvent votre cerise(excusez-moi,votre

        grain de raisin) sans raison claire. Navrant de

        voir quelqu’un à telle distance d’un minimum d’esprit

        d’équipe ! .

    3. Avatar de pil
      pil

       » « par la puissance matérielle », laquelle peut aussi être une matérialisation de la puissance des idées »

      La matière est puissante, mais le rôle des idées n’est pas la puissance, leur rôle est d’un autre domaine de possibilités.

      C’est là que l’on voit le mélange des genres, torchons et serviettes, l’assimilation des propriétés de la matière à celles de l’information.

      On ne réfléchit pas avec son biceps, aussi gros soit il.

       

       

  10. Avatar de timiota
    timiota

    Une passe de travers :

    Me demandant l’autre jour pourquoi les plateformes de gauche assez inspirées « front de gauche » ou post-marxiste me dérangeaient, je crois avoir trouvé une petite réponse. Et elle est en ligne avec ce débat ci dans la mesure où la figure de l’intellectuel(le) a été si proche de celle du marxisme de 1930 (ou 1945 disons) à 1975 en gros.  Donc si je comprends pourquoi la lignée marxiste me dérange (juste la lignée), je comprends peut-être pourquoi les intellos « ne servent à rien » (sur l’air de « j’ai descendu dans mon jardin »).

    La cause me semble être ce que les gens de la robotique ont appelé « la vallée dérangeante » (the uncanny valley) : quand un robot ressemble assez à un homme mais pas tout à fait, il est plus repoussant qu’attrayant, alors qu’un robot très peu humain ou quasi parfaitement humain est attrayant. On voit là le travail de l’attracteur, et l’entropie qui se génère là où on ne l’aime pas dans le cas « dérangeant » : à la frontière de l’attracteur « les humains » (dont un sous-attracteur est « moi », et un sous-sous attracteur « ma conscience ») : Qu’un attracteur soit maximalement dérangeant sur son bord, c’est ce qu’on peut expérimenter quand  on veut faire des gestes là où nos muscles sont en limite d’apprentissage (en escalade par exemple) et ça se tétanise pour un rien.

    Alors pourquoi le marxisme fait ça pour moi  ? Deux hypothèses : l’une est que ce serait une propriété générale des théories zombies, qui ont du mal à mourir (Fukuyama, sort de ce corps !). L’autre est un peu plus spécifique : le marxisme, érigé dans un temps de thermodynamique, postule sans le dire que l’apport d’énergie est un bien moral : le travail comme unité de toute chose, mais le travail qui façonne, qui dirige l’énergie. Et de bâtir une émancipation une fois que ce travail est « bien distribué » et que les « surplus » qui en résultent sont absorbés dans une machinerie que les successeurs définiront en détail (Lénine…). Or cette émancipation là est non humaine, ce n’est pas l’émancipation des moeurs, ce n’est pas une émancipation qui soit tissée dans de la réciprocité. Jacques Généreux est un de ceux qui essaye(essayait) au FdG de relier l’anthropologie à de la gauche plus « classique », avec une certaine réussite. Mais ce pont là n’est pas encore assez solide et assez reconnu, on voit encore trop la vallée qui est dessous, et cette vallée est dérangeante (uncanny) , projette l’humain dans un pan « intellectuel » du style dont J Zin a peut être raison de se départir.

    Pas très construit car (i)  j’ai préparé un fouet pour vigneron (à stratège stratège et demi), et (ii) en vrai, ceci n’est qu’une ligne de pensée brouillonne encore.

  11. Avatar de François Corre
    François Corre

    Dernières lignes du livre de Ph. Bihouix:

    Secouons et réveillons nos timides hommes et femmes politiques, réduits à n’être que des (piètres), tentant de ménager la chèvre et le chou, dépassés par la complexité du monde et tétanisés par tout changement d’ampleur, qui risquerait de compromettre les résultats des prochaines élections. Leur indigence intellectuelle et leur absence de perspective sont proprement stupéfiantes. Mieux vaudrait pourtant qu’ils prennent, au plus vite, la mesure des frustrations et de la désespérance qui sont et seront générées par la tentative de statu quo.
    Parfois, l’Histoire s’accélère de manière surprenante, pas toujours dans le bon sens, et les signes avant-coureurs actuels ne présagent rien de bon.
    Enfin, au lieu de nous lamenter sur les renoncements qui seront nécessaires, rêvons à la manière dont nous pourrions transformer notre système économique, et nos vies. Convainquons-nous que nous méritons un monde bien plus charmant, bien plus agréable, une société plus solidaire et plus joyeuse, une civilisation apaisée, respectueuse de la nature et techniquement soutenable. Et surtout que nous en avons les moyens.
    Pour ce faire, j’aurais pu construire une utopie, et vous entraîner, par exemple, dans un rêve parisien, comme Louis-Sébastien Mercier. Parler d’une cité verte « idéale » aux pavés enherbés, aux parterres de jachères fleuries, aux lierres, glycines, passiflores et vignes vierges courant sur les façades, aux productions légumières et fruitières dans les anciens parcs. Décrire la conquête des avenues débarrassées des voitures, remplacées par les terrasses, les joueurs d’échecs, les activités sportives, musicales, artistiques, les vide-greniers. M’enchanter du retour de la nature, chauves-souris et mésanges
    dans les cours d’immeubles, abeilles et guêpes sur les marchés, mais aussi ─ eh non, il n’y aura pas que des choses bien, vous êtes prévenus ─ mouches bleues bourdonnantes sur l’étal du boucher et du poissonnier. Ou m’entretenir du nouveau système économique, culturel, moral, politique, avec d’imaginaires citoyens joyeux de l’âge des low tech.
    Mais n’est pas Mercier qui veut. Alors « En attendant, tâchons de rendre les choses passables, ou, si c’est encore trop, rêvons du moins qu’elles le sont. […] Ô mes chers concitoyens ! Vous que j’ai vu gémir si fréquemment sur cette foule d’abus dont on est las de se plaindre, quand verrons-nous nos grands projets, quand verrons-nous nos songes se réaliser ! Dormir, voilà donc notre félicité ».

  12. Avatar de Marcel
    Marcel

    Lu ce message tout à l’heure. Soupirs, à quoi bon. L’Europe est trop pleine de vieux mal déluthérianisés, c’est foutu.

    À l’instant, en regardant une vidéo de Nelson mandela dansant avec un beau sourire derrière Johnny Clegg qui chante Asimbonanga, je me mets bizarrement à penser à cet exclusion de Varoufakis de la réunion de l’Eurogroupe, et visualise le célèbre tableau du Serment du Jeu de Paume de David (où le vent de l’Histoire souffle avec plus d’enthousiasme que dans une réunion européenne, hélas) : « Nous sommes ici par la volonté du peuple… » Puis je repense tout aussi bizarrement à ce billet sur ce blog, où je n’avais plus commenté depuis la victoire électorale de Syriza.

    Mais que fait la France, bordel. Je ne mets pas de point d’interrogation parce que j’ai la réponse. Rien. « Président, montre-nous tes couilles… » qu’on chantait dans un cercle d’étudiants, à l’adresse du président du cercle.

    Sans doute que la fin de l’apartheid doit plus à la fin de la guerre froide qu’à l’idéalisme de Mandela, capitaine de son âme. N’empêche qu’entretemps, ils ont eu besoin de rêver pour tenir.

    Bon, je bois toujours à la santé des Grecs.

    Et de Samuel Huntington, qu’il fallait « faire mentir », mais à qui on donne raison alors que tout le monde se marrait à l’époque de la façon dont il coupait l’Ukraine en deux et associait la Grèce à la Russie orthodoxe. Il n’allait pas jusqu’à séparer les catholiques des protestants, il faut bien préserver l’unité de l’empire.

    Confus, mon commentaire, désolé.

  13. Avatar de Vénus-Etoile du Berger
    Vénus-Etoile du Berger

    Vous exprimez« rêver à mieux,…, n’est que disperser inutilement nos forces »

    L’être humain consacre près de 10% de sa vie à rêver.

    Pour lui, c’est une nécessité vitale.

    Avec une activité aussi prenante et intense,
    je le vois assez difficilement « rêver à pire »,

    Forcément l’être humain concentre utilement ses forces à
    « rêve à mieux ».

  14. Avatar de Armelle
    Armelle

    A François Corre
    « Le rêve a plus de gueule » qu’une idée disiez-vous plus haut
    L’idée créatrice peut être oubliée ou absente des raisonnements intellectuels, ainsi le risque de se perdre dans les méandres du raisonnement est grand. Prendre en compte l’inconscient comme une « force » agissante conduit à faire le choix ferme de la conscience. Elle est un « idéal » peu confortable, plus guerrier que de dormir pour rêver à notre félicité. Ceci a moins de gueule, ceci est plus difficile à vendre mais me semble la seule façon de faire émerger des actes allant dans le sens d’une plus grande humanité.

    1. Avatar de François Corre
      François Corre

      Ne suis pas sûr que L-S Mercier l’entendait ainsi…Mais perso je n’ai rien à ‘vendre’, mais le dernier commentaire (10:06) de Jean Zin me plait assez bien…!

  15. Avatar de Di Girolamo
    Di Girolamo

    Pour revenir à la dispersion :

    Jean Zin touche là quelque chose d’essentiel ; le local , au sens de territoire à construire ensemble (cet ensemble étant constitué par les acteurs publics-privés locaux qui réfléchissent et agissent  ) est le recentrage à la dispersion ; on passe d’une société morcelée où personnes physiques et morales produisent pensent et agissent d’une manière incohérente (la liberté d’entreprendre et de critiquer est le projet de société) , à une société humaine qui au delà des différences cherche à s’organiser.

    Que la Grèce accède aujourd’hui à un référendum , que le résultat soit ceci ou cela importe peu  si ce recentrage au local ne s’opère pas ; c’est en ce sens que toutes les luttes ,analyses ,propositions sont perte de temps .

  16. Avatar de Yves Vermont
    Yves Vermont

     
    Je ne pense pas qu’il n’existe pas de stratège dans l’absolu. Napoléon était un stratège militaire. Il connaissant parfaitement la technique des armées, il avait étudié, analysé les conquêtes, défaites de ses prédécesseurs. Il s’était nourri de l’expérience de ses anciens pour mettre en oeuvre  les conclusions de ses analyses dans son commandement militaire. Napoléon a-t-il fini par croire qu’il serait invincible ? Des situations nouvelles, inattendues se sont présentées durant la campagne de Russie : les armées impériales échouèrent. Finalement, qu’est ce qu’un stratège ?
     

     
    Il en est de même en économie. Si l’on ne comprend pas ses rouages, si on ne s’est pas forgé une intime conviction quant au service de quoi mettre l’économie, on ne peut tenir efficacement une politique. La plupart de nos hommes politiques ne semblent pas avoir compris les bases de l’économie, ils restent très influencés par la nuée d’experts de tout bord qui ont plus d’intérêt à défendre que de convictions et de connaissances.
     

     
    Regardons le tandem A. Tsipras & Y. Yaroufakis, le premier est un militant de gauche très engagé, l’autre professeur d’économie (théorie économique, mathématicien, récompensé pour son analyse de la crise, issu d’une famille ayant exercé des responsabilités etc…). Tous les deux se sont forgés une intime conviction de ce qu’ils devaient et pouvaient faire, de leur marge de manœuvre. Y. Yaroufakis s’est construit lui-même, il a conscience de sa valeur, est capable de faire des propositions économiques qui tiennent mieux la route que celles du FMI qui ont fait preuve de leur incapacité à résoudre les crises ou plutôt de les résoudre en saignant les pays. J’ai trouvé géniale de simplicité la proposition de Y.Y. de proposer un remboursement de la dette en fonction de la croissance de l’économie.
     

     
    Au fait, connaissez vous beaucoup de pays qui ne fassent pas autre chose que faire rouler leurs dettes. Qui seraient les perdants si les pays décidaient de rembourser leurs dettes et quelles seraient les conséquences ? Décroissance rapide assurée des pays occidentaux si ce remboursement ne se fait pas au détriment de ceux qui possèdent des avoirs, donc des plus riches !
     

     
    J’en reviens toujours aux mêmes conclusions : pour avancer, il faut connaître son adversaire, étudier, se forger ses intimes convictions, affiner son discours, et trouver le moyen de faire plus de bruit que le bruit médiatique économique  ambiant d’une piètre qualité. Il faut avoir un peu plus de courage que les autres, ce qui ne semble pas trop difficile aujourd’hui. Il y a toujours le risque de faire des erreurs que l’on vous reprochera vivement.  Sans prise de risques, pas de bénéfice !
    Qui ne fait pas d’erreurs ? Et si on inventait le CDS nous garantissant contre les risques d’erreur !
     

  17. Avatar de Marc Peltier
    Marc Peltier

    Bien sûr, si être un intellectuel engagé consiste à mettre en brochette des « Y’a’ka » de luxe, c’est-à-dire plus élaborés et intelligents que ceux qu’on entend au bistrot du coin, pour les proposer tout prêts à la consommation par l’histoire, vous avez raison : ces brochettes-là ont le plus souvent fini à la poubelle.

    Mais il y a une autre façon de faire l’intellectuel, c’est d’identifier ou de construire des concepts, de comprendre des structures, d’élaborer des méthodes, c’est-à-dire les briques avec lesquelles on bâtira le paradigme nouveau quand les murs du réel se seront écroulés. Et ça, oui, c’est important, parce qu’on ne pourra jamais utiliser que des briques déjà formées, avant, par des intellectuels.

    Vous exprimez dans ce billet la psychologie d’un résistant qui ne croit pas que la guerre se terminera un jour. Or, lors de la dernière guerre justement, en France justement, des résistants ultra-minoritaires, pourchassés tous les jours pour être détruits, humiliés et misérables, ont pensé le programme du Conseil National de la Résistance. C’étaient aussi des intellectuels.

    1. Avatar de samuel
      samuel

      Intellectuel est un mot trop large pour qu’on s’y croise. Je me suis intéressé au surdoué, c’est pas glop, y à pas beaucoup d’espoir, de stratégie ou de piste de changement.

      Mais y aune vidéo intéressante de Fabrice Bak sur sur la douance adulte (un peu longue), cela donne un autre angle entre l’intelligence et la société.

      (bon en même temps la sélection humaine préfère avoir une dizaine de pour cent de dyslexique, 4 % de daltonien et seulement 2% d’individu avec une myélinisation plus intense. L’intelligence ça eût payé 🙂 )

  18. Avatar de Di Girolamo
    Di Girolamo

    …. Quand on a les problèmes qu’on a  (fin de l’espèce au programme) le recentrage , le regroupement , la non dispersion  ne consiste plus à trouver ou apporter des solutions(tout le monde en a ) mais à agir ; et le seul cadre possible de l’action est local ; le simple fait de se rassembler au local pour organiser le projet de territoire local est une sortie radicale des mécanismes mondialistes . C’est très loin d’être simple et gagné : il suffit de voir l’imperméabilité à ce genre de discours sur un blog censé ne pas perdre son temps.

    Mon propos n’est pas de me rehausser au dessus de la mêlée des commentateurs , beaucoup étant plus qualifiés et plus perspicaces que je ne le suis , mais de me désoler d’un état de fait .

    Le « local » n’est pas une entité pouvant se réduire au local : il inclut la mondialisation et est un élément clé d’une approche globale consistant à ne pas laisser les sociétés s’organiser au fil de l’eau de mécanismes économiques , financiers , politiques ( gestion avale de la liberté d’entreprendre) mais à positionner la gouvernance humaine ( réflexion, débat , étude ,planification référendum etc )  en amont .

    En terme d’aménagement du territoire les mégalopoles sont le fruit de la spécialisation systémique

    Idem pour la représentation en politique , spécialisation professionnalisée, induite par le système .

    Recentrer sur le local , c’est donc réaménager le territoire , c’est donc réintroduire de la démocratie directe ….. C’est là qu’il faut porter le fer .

  19. Avatar de Jean Zin

    Il est tout à l’honneur de Paul Jorion d’avoir voulu publier comme article mon commentaire critique mais ce n’était qu’un commentaire et le titre qu’il a donné est trompeur car si je parlais de « rêver à mieux », c’était par rapport à ce qu’on peut espérer de combats qu’il faut mener, pas de se laisser-faire :

    En dehors du local qui est notre terrain d’action, la seule chose qu’on peut faire, c’est de de s’adapter au mieux aux conditions qui nous sont faites, le plus souvent dans l’urgence, sous la pression des événements, et constituer un rapport de force comme les Grecs essayent de le faire, et il n’y a pas tant à en espérer sinon de limiter les dégâts, quand on ne perd pas simplement la bataille à se frotter à plus fort que soi.

    Il me semble que la crise européenne est une bonne illustration de notre peu de marge de manoeuvre bien qu’elle ne soit pas inexistante. Notre (relative) impuissance n’est pas un délire de ma part mais un simple constat que tout le monde peut faire. Cela me fait insister sur le fait qu’il faudrait plus se concentrer sur les moyens (qu’on surestime) et prendre en considération l’impossibilité de s’accorder sur les solutions qu’on voudrait idéales. C’est ce qui fait toute la valeur du local de s’affronter au réel au lieu de se perdre dans l’imaginaire mais, bien sûr, quand l’occasion se présente de peser sur les niveaux national, européen, global, il faut y aller mais c’est assez rare (en tout cas il ne suffit pas de le vouloir).

    Je n’ai pas une bonne opinion de l’intelligence humaine, y voyant surtout notre commune connerie (biais cognitifs) et j’ai critiqué nombre des belles idées auxquelles j’avais cru. Ce qu’on peut appeler un « matérialisme informationnel » implique qu’on doit régler son action sur ses résultats, que les bonnes idées s’imposent de l’extérieur et n’ont rien de miraculeuse, rien pour susciter l’enthousiasme comme la révolution culturelle, le nazisme ou le djihad. Moi-même je ne m’enthousiasme pas pour les dispositifs que je défends qui me semblent simplement nécessaires, manquer cruellement, mais qui ne pénètrent que très lentement les esprits.

    Bien sûr tout ce que je dis pose question, que ce soit sur le volontarisme (fascisant), sur l’infrastructure matérielle déterminant l’idéologie (mais seulement dans l’après-coup, en dernière instance), vieux et difficiles problèmes dont je discute dans de longs articles. Je ne peux qu’y renvoyer ne voulant pas squatter ce blog, d’autant que je suis en train de faire ma revue des sciences.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Il fallait donner un titre, or en reproduisant simplement la phrase de conclusion, je ne pensais pas déformer la pensée.

      1. Avatar de Jean Zin

        Je ne reproche rien mais comme cela a suscité des malentendus, il me semble utile de replacer la phrase dans son contexte.

      2. Avatar de Yves Vermont
        Yves Vermont

        C’était le risque. Mais résumer en une phrase une pensée subtile, n’est pas possible. Et puis, est-ce important. Je ne crois pas. Il est nécessaire de lire et de relire pour essayer de cerner la pensée de l’auteur.

        J’écoute BFM business à l’instant car j’estime important d’écouter les dires de ce qui font une partie de la voix. On nous vend du sensationnel sur quelque chose qui n’arrivera pas. C’est quelques fois pénibles mais c’est le prix à payer.

  20. Avatar de Vénus-Etoile du Berger
    Vénus-Etoile du Berger

    Vous exprimez « Je n’ai pas une bonne opinion de l’intelligence humaine »
    Pourtant c’est bien l’intelligence humaine qui l’aide à survivre et qui sauve l’être humain de nombreux périls.
     
    Chaque être humain possède sa propre intelligence qui le différencie et en même temps qui le fond dans l’univers tout entier.

    C’est plutôt à mon humble avis certaines associations d’intelligences humaines qui peuvent être dangereuses.

    1. Avatar de Gudule
      Gudule

      . »Chaque être humain possède sa propre intelligence qui le différencie et en même temps qui le fond dans l’univers tout entier. » » OUI MERCI !

      Jean Zin , je suis d’accord, nous sommes tous plus ou moins actuellement désabusé , « les systèmes » et ce quelque soit leur nature ont montré leurs limites. Le fait que nous soyons « coincés » est à mon humble avis « porteur de sens ». Certes comme vous le souligner , cela a le mérite de nous obliger à nous recadrer sur ce qui est possible ou pas , au niveau local et avec des moyens souvent limités.

      Bénédict Manier évoque de façon  plus large et étayée, tous ces possibles et ces belles intitiatives encourageantes qui sont opérationnelles et ce au niveau international.

      « C’est avec un doux mélange de modestie et d’enthousiasme qu’elle se défend d’avoir réalisé une encyclopédie mondiale des alternatives citoyennes. Pourtant, l’ouvrage de la journaliste Bénédicte Manier (Un million de révolutions tranquilles, paru aux éditions Les Liens qui Libèrent, 324 p.) offre un survol riche et passionnant des actions menées par les pionniers de la transition vers une société plus participative, solidaire et humaine. »

      http://alternatives.blog.lemonde.fr/2012/11/28/ce-million-de-revolutions-tranquilles/

      Je ne suis pas d’accord sur le fait de vouloir neutraliser de façon aussi catégorique  les dimensions de l’^tre humain que je suis (rêves, subjectivité, affect, idéalsme, etc..intellgence du coeur..) et que nous sommes car c’est aussi une autre façon de nier le réel de l’autre et de ne pas le prendre en considération et encore moins de le respecter dans son altérité et sa richesse. Si elles  apparaissent, a priori  invisibles à votre regard et à votre perception, elles constituent pour moi toujours un mystère à explorer et un potentiel à valoriser !

      Ce n’est pas la voie de la facilité , c’est une stratégie ardue et elle demande un autre niveau d’approche et de dextérité, je vous l’accorde 🙂

      Cela dit elle implique  , bien evidemment un échange actif et une participation concrète, entre individus ou groupes, et là aussi je rejoins votre point de vue.

      Tous ceux qui ont créé ces rassemblements autour d’un projet commun sont trés conscients de cela, respecter la diversité des individus sans vouloir reformuler des théories fumeuses c’est effectivement trés louable mais cela ne peut fonctionner que si il y a un vrai échange, des règles claires autour d’un projet fédérateur. DONC on ne peut pas évacuer les dimensions subjectives des êtres pétris de chair de sang et de rêves que nous sommes aussi facilement que vous le faites.

      Ce matérialisme désséchant et aliénant auquel vous faites allusion n’a t’il pas assez fait de dégâts ?

      Je vous rejoins également par rapport au contexte actuel. Les contraintes sont des indicateurs des balises qui nous « parlent » et nous confrontent à nos errements et à nos erreurs et ont une « vertu » éducative parfois sévère mais utile puisqu’elles nous « obligent » à bifurquer et à revoir la copie…..

      A ce titre, les effondrements auxquels nous assistons ne sont pas dus au hasard mais effectivement bien à la nécéssité de peut être élargir les cadres voire les dissoudre et pour cela une mutation consciente et changement d’état d’esprit visant à élargir notre regard me semble urgente et plus que jamais prégnante.

      Celle ci se situe, vous l’aurez bien compris dans une vision plus large, plus généreuse, qui ne fait pas l’impasse sur le pragmatisme que vous évoquez mais qui le réenchante et le magnifie, un hommes sans rêve est un homme brisé, ne sous estimez pas la puissance du rêve.

      Merci à vous 🙂

      « Si j’étais milliardaire, j’irais plus loin dans ce rêve. Je ferais construire une ville, pour environs 5’000 habitants. Je réunirais des penseurs, des chercheurs, des gens qui souhaitent disposer d’un laboratoire vivant sur la non domination. Il pourrait y avoir différentes religions, mais l’esprit critique serait supérieur à la croyance. Il y aurait un espace de palabre où chacun aurait sa place pour discuter des litiges et de la gestion de la ville. Des individus y viendraient du monde entier faire des stages, pour s’imprégner des comportements et des relations de non domination. Et repartiraient chez eux mettre cela en pratique dans leur propre environnement. Il n’y aurait pas de maître à penser, pas de gourou, pas de privilège, seulement beaucoup d’écoute mutuelle.

      Le travail sur soi sera simple. En face de chaque personne on se pose la question: “Ai-je envie, ou besoin, de lui prouver quelque chose, d’être mieux qu’elle, de la dominer?” Quand ce besoin devient inopérant en soi à force d’être vu, on a mis un pied dans la non-domination. On l’adapte ensuite progressivement à différents secteurs de la société. Car ôter la domination des rapports humains, c’est ôter un bug majeur aux implications multiples. »

      http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2008/10/27/dogma-5-la-puissance-du-reve.html

      http://www.signesetsens.com/psycho-la-puissance-des-reves.html

  21. Avatar de Gudule
    Gudule

    « Un arbre en ma mémoire

    Par Pierre Rabhi le mercredi 12 février 2014, 11:22

    Un arbre unique et solitaire fait offrande de ses ramures au ciel incandescent.

    Nul ne sait par quel stratagème il a, dès son enfance, échappé à la main prédatrice de l’homme armé de fer, à la dent avide de l’animal famélique, à la rareté de l’eau et au dard du soleil plus que nulle part au sommet de son ardeur.

    Alentour est le désert infini submergé de silence séculaire parfois troublé par la rumeur lointaine de troupeaux évanescents allant sur les dunes et les immenses plateaux ensemencés de rocailles.

    Ici, l’espace et le temps sont confondus l’un par l’autre tenus, et n’ont d’autre mesure que la démesure de l’éternité. Dans cette vastitude lunaire librement parcourue de bise en février ou de vent en ouragan de sable, rugissant d’une fureur dont on ne sait la raison, l’arbre demeure en patience témoin superbe et pathétique d’un temps révolu.

    En m’approchant de la colline où il se tient en vigile de silence, il grandit à mes yeux. Il s’anime à mes oreilles et la main qui en caresse le tronc me dit sa puissance.

    Des battements sourds se font entendre. Je ne sais d’abord leur provenance, ils sont de mon propre cœur.

    Car ici la rareté de la vie donne à la vie sa vraie mesure. Et en contemplant cet être magnifique drapé des secrets d’une longue histoire qu’il est seul à pouvoir conter, j’imagine ses innombrables compagnons que la terre nourrissait pour en être mieux nourrie.

    Et dans cette réciprocité vitale s’exprimait toute l’intelligence de la vie car l’arbre n’est pas seulement racine, tronc, branche et feuillage, il est un pont vertical unissant les forces telluriques à celles du cosmos.

    Il est prière incessante adressée à l’univers pour attirer tous les bienfaits de la vie sur la terre et les humains et sur toute créature de la création.

    Tuer les arbres hors des nécessités d’une vie simple, c’est commettre un grave préjudice à la vie. C’est un délit passible des plus grandes tristesses. Les arbres disparus, il ne restera plus que vide et solitude et désert jusque dans les cœurs. »

    http://pierrerabhi.org/blog/

    1. Avatar de daniel
      daniel

      Tuer les arbres hors des nécessités d’une vie simple, c’est commettre un grave préjudice à la vie.  …grandes tristesses. … vide … solitude…désert…

      Combien juste. Ici, tous les villages et petites villes passent à la moulinette des « ré-aménagement des places »  ombragées et conviviales.
      Premières actions: couper tous les arbres, supprimer la fontaine, labourer l’ aire du jeu de boule, supprimer les jeux pour enfants.
      Résultat, travaux finis:  Plus d’ombre. Plus de mamans qui papotent et tricotent en surveillant les bambins. Plus d’oiseaux. Un désert minéral. Invivable. Et surprise, les commerces périclitent.
      Mais ça ne sent pas l’hydrogène sulfuré…

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

        Merci Daniel, je confirme, je me suis bien gauffré avec le maire de mon village à ce sujet et m^mes avec les opposants, modestement je pense qu’ils ont un peu réfléchi et reconsidérer le manque d’espaces ombragé surtout dans le sud  avec les grosses chaleurs, ça calme !

        Il y a pire ce sont ceux (élus) qui vous disent , on coupe les arbres à certains endroits par ce qu’ils sont accidentogènes et je leur répond « vous avez raison , pourquoi ne pas mettre un panneau qui indique que les arbres se penchent et traversent la route sans prévenir, sont cons ces arbres, les humains non ! Ils n’ont jamais la tête ailleurs; donc flinguons les arbres; n’éduquons pas les individus c’est vraiment trop chiant et puis on a pas le temps ……

        ça ouvre bien le dialogue avec les zélus 🙂 , ils ne sont pas tous stupides,  je vous l’assure :-))) mais dur dur….

         

  22. Avatar de Pierre Juillot
    Pierre Juillot

     
    Sans vouloir paraître et/ou être « squatteur » je reviens sur mon commentaire précédent en essayant d’en expliquer le sens de sa conclusion interrogative. Ce commentaire a été publié le 27 juin 2015 à 15:45 .
     

     
    Suivant avec grand intérêt ce blog et les commentaires riches et tant instructifs dont je partage nombres d’opinions, notamment celles de Zebu et Jacques Seignant, etc, puis aussi un autre horison intéressant ouvert par timiota, je voudrais préciser mon propos par l’exemple.
     

     
    Ayant été dans l’associatif fut un temps en tant que « président » (à titre « honorifique » plus), j’ai découvert les limites d’actions « locales », se confrontant autant aux réels contrariants les « rêves », ne pouvant s’extraire autant de « l’individualisme » et ses intérêts plus particuliers, que d’un cadre national, européen et au delà « matériel », purement technocratique, formatant des rapports de forces biaisés, déséquilibrés, provoquant in fine chez certains l’envie comme le besoin d’abandonner ses idéaux et « bonnes intentions » initiales… pour profiter au plus vite…
     

     
    Pour résumer la situation, car ne pouvant à ce stade en dévoiler plus sans mettre en péril les « bonnes intentions » initiales et le « rêve » d’un modèle économique qui se voulait et se veut (pour ma part) « social et solidaire » à l’origine, mais logiquement que « transitoire »… bien des intérêts divergents d’associations locales et « d’individus », comme autres plus « politiques », me sont apparus au cour d’AG. Sur Paris le projet voulait développer l’idée de créer au moins un emploi « durable » au sein d’une assoc se proposant de mettre en relation et mouvement des citoyens-nes se recevant à domicile autour de repas conviviaux, de cuisines authentiques, de produits d’AMAP, etc… L’assoc proposait une plateforme, soit, un site internet avec une contribution minime (10% au départ) et décroissante des participants-es. Décroissante car comptant sur une dynamique participative exponentielle permettant de suffire à financer l’assoc, et au minimum un salaire avec cotisations pleines, etc. Il était prévu l’acquittement de l’impôt autant que suivant les excédents possibles, soit l’embauche d’autres personnes, soit le financement d’autres projets participatifs, et « sociaux et solidaires »…
     

     
    Ce modèle transitoire ne proposait rien d’autre qu’une « inter médiation » (critiquable diraient certains-nes), que de mettre en synergie des citoyens-nes (pauvres comme moins modestes – l’idée était aussi de nous mettre en relation avec les resto du cœur, la croix rouge, etc) cherchant à refaire lien et sens, autour d’échanges culinaires (ne devant pas excéder plus de 15 euros), de débats sur des sujets « sociaux » « sociétaux », etc… tout en proposant aussi de créer des liens avec d’autres initiatives associatives, etc… au cour d’événements mensuels ou trimestriels de plus grande ampleur.
     

     
    Bien sur dés le départ, la lucidité nous fit remarquer que les moyens de chômeurs-euses longue durée que nous sommes étaient autant manquant que conséquents et cruciaux au vu de l’ambition du projet… Et d’un autre coté nous nous attendions à ce que l’on soit perçu comme des « concurrents » potentiels tant de restaurateurs, que d’autres assoc locales proposant un modèle solidaire de restauration, etc. Bien sur il fut question de se tourner vers des plateformes de financement dit participatif, et aussi pour montrer patte blanche de nos « bonnes intentions » de créer des événements rassemblant nombre d’assoc « à nos frais »… ou nous apportions nourritures, musiques, etc… gratuitement au départ.
     

     
    Très vite les événements payant qui suivirent devinrent l’enjeu d’un partage entre assoc et/ou « individus » qui auraient « mérités » plus que d’autres, rétribution. La « compétition » entre les « dons » en nature, des plus pauvres (musiciens, cuisinier, etc) ayant donné à la « cause » fut pitoyable à mon goût… Très vite les « idéaux » autant que le « rêve » d’unifier, fut gangrener par des « promesses d’investissements » d’un argent dont il n’était pas de « bon goût » de s’inquiéter de la provenance, quand les « individus » responsables d’assoc ne se cachaient pas de vous demander qu’elle était l’essentiel entre « fin et moyen »… Et très vite aussi il fut constaté que le concept ou les mots le nommant pouvait être source de convoitise purement mercantile… Bien des « tentations » de financement publics, que nous refusions, pressaient pourtant le pas pour rentrer dans une hiérarchie immuable.
     

     
    C’est pour cela que je démissionnais d’un poste qui tout autant « honorifique » que j’en avais accepté la charge, plein d’espérance… j’en assumais intègre ma responsabilité lourde de sens pour moi, habitant dans les Landes et ne pouvant suivre de plus près tous les intérêts dont de plus en plus se dévoilaient à moi « après coup », ainsi que les changement d’objectifs et de priorités de la personne que j’avais décidé d’aider à créer son emploi… tout autant honorable donc fut mon « intention » de départ, je ne pouvais me compromettre plus dans le détournement d’un rêve que je crois encore réaliste..
     

     
    Je n’ai pu accepter, me résoudre, à réduire le champ d’une action et d’un modeste combat politique global, écologique, sociologique, économique, etc, à une simple action locale, « encartée » dans des considérations hiérarchisées dont chacuns-es devaient respectivement se cantonner à ne surtout pas dépasser…
     

     
    Alors loin de vouloir incriminer toutes les assoc, tous les « individus » s’y donnant corps et âmes, bénévolement ou y travaillant, tant nous fument de nombreux-euses citoyens-nes (d’autres assoc) à être consternés-es de constater de telles dérives, je voulais souligner par l’exemple (rare j’espère, mais j’en doute quand d’autres échos…) ce qu’une action locale, aussi louable et généreuse comme ambitieuse soit elle, dans certains milieux (grandes agglo, etc), peut se confronter à un « réalisme institutionnel », à des sommes d’intérêts (économiques, « blanchiment d’argent », spoliation de denier public, etc) particuliers, et conforte une forme de « nationalisme » de repli sur soi local… cherchant la « lumière » de la « dépolitisation », de « l’a-politisation » pour se déculpabiliser et déresponsabiliser souvent…
     

  23. Avatar de Gudule
    Gudule

    Dépassons les clivages , comme le souligne Vénus « C’est plutôt à mon humble avis certaines associations d’intelligences humaines qui peuvent être dangereuses. »

    exemple d’une belle « bifurcation « , un reportage sur fr 2 ce jour, trés interessant, le chef d’état africain qui reçoit M Borloo est effectivement rassuré par l’aspect concret du projet  fédérateur ,mise en synergie des acteurs vers un but concret qui améliore la vie de millions d’individus :

    « La Fondation de M. Borloo a pour ambition de soutenir l’Afrique aux noms de la France et de l’Europe. Comment? En apportant son soutien aux gouvernements, aux initiatives citoyennes, ainsi qu’à toutes les ONG et autres agences d’aides au développement impliquées sur le Continent Noir. M. Borloo compte également favoriser l’implication des réseaux financiers privés et publics et apporter en Afrique les compétences qu’il manque pour son bon développement (via l’ingénierie, la formation professionnelle ou l’information sur les nouvelles technologies). »

    Jean-Louis Borloo lance une fondation pour l’électrification de l’Afrique

    http://lenergiedavancer.com/jean-louis-borloo-lance-une-fondation-pour-lelectrification-de-lafrique/2014/09/30/

    http://www.europe1.fr/politique/borloo-la-democratie-sans-lumiere-ca-nexiste-pas-941512

    1. Avatar de Vénus-Etoile du Berger
      Vénus-Etoile du Berger

      Merci Gudule,

      Gardez, Gardons courage et espoir.

  24. Avatar de Mr G
    Mr G

    https://www.youtube.com/watch?v=ATc02c0XMUg

    Je ne vois aucune raison raisonnable d’arrêter d’espérer et d’agir. A mon (humble) avis, vous êtes juste victime de l’eschatologie endémique du temps que génère le cynisme désabusé du consumérisme sans rêve. Essayez de conter plutôt que compter : vous verrez que de la poétique  à la poiétique, il n’y a qu’un iota. Respectueusement, G.

  25. Avatar de mike
    mike

    Longtemps sans passer sur ce blog…  Pas sûr que les solutions s’esquissent ici 😉

  26. Avatar de zebu
    zebu

    Désolé d’interrompre les conversations, mais à titre d’info : Dragi n’a pas cédé, et il continuera à alimenter les banques grecques en ELA.

    Si les politiques européens ne prennent pas de décisions politiques, notamment Merkel, ce sera alors aux grecs de le faire, dans un sens ou un autre.

    Voilà le message de Draghi, qui renvoie la balle, comme Tsipras, aux créanciers : fini de ‘jouer’, comme ils disaient …

    https://www.ecb.europa.eu/press/pr/date/2015/html/pr150628.en.html

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Le grand bal des lâches. Sauvegarde technique par pure « humanité » pour éviter l’effondrement. Mais maintenant combien de temps le puits sans fond peut-il être alimenté ?

      Un vrai gouvernement d’amateurs. Quelle tristesse !

    2. Avatar de bonobo
      bonobo

      Zébu, excellente nouvelle si c’est confirmé !

      Ça voudrait dire que la stratégie du collier étrangleur a fonctionné et que c’est la tête d’Angela qui se trouve prise dedans.

      Si Draghi en effet assure les liquidités, nous sommes dans une situation où le » défaut » ne fera sentir ses effets qu’à l’extérieur de la Grèce. Le temps suffisant pour mettre en place une monnaie nationale pour payer les salaires. La balle est dans le camp du FMI et de la « Grosse Commission ». Il va s’en passer des choses cette semaine !

      1. Avatar de zebu
        zebu

        bonobo, effectivement, ce n’est pas forcément une mesure de ‘soutien’ à Tsipras, puisque le plafond reste inchangé par rapport à vendredi. Pour autant, il n’a pas cédé non plus aux sirènes de Weidman qui voulait lui couper l’ELA et/ou augmenter la décôte pour les garanties des banques grecques nécessaires pour y accéder. De fait, comme le plafond n’augmente pas, cela ne fait que précipiter des décisions qui de toute façon auraient dû être prise lundi, ou mardi, avec ou sans augmentation du plafond : contrôle des capitaux, fermetures des banques et de la bourse, sans quoi, c’était le plongeon assuré. Tsipras le savait, Draghi aussi.

        Pour autant, Draghi maintient le cap : renvoyer la pelote aux politiques. Ou au peuple, in fine.

        Le tout, le plus rapidement possible.

    3. Avatar de vigneron
      vigneron

      N’écoute pas Zébu Cloclo. C’est exactement le contraire. La BCE coupe les vivres.

      1. Avatar de Julien Alexandre

        La BCE n’a pas augmenté le plafond, elle n’a pas coupé les vivres pour autant. Mais devant les retraits apparemment importants observés depuis l’annonce du référendum, ne pas augmenter le plafond met de facto les banques grecques dans une situation ne leur permettant pas d’ouvrir lundi matin sans qu’une solution technique soit mise en œuvre par le gouvernement grec et/ou la BCE.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Et voila donc la solution technique qui s’imposait : http://www.ft.com/intl/cms/s/0/49775bac-1d83-11e5-ab0f-6bb9974f25d0.html?ftcamp=crm/email/2015?ftcamp=crm/email/2015628/nbe/BreakingNews1/product_a2___a3__/nbe/BreakingNews1/product#axzz3eNd1nCZG

          Contrôle des capitaux, limite aux retraits et transferts, banques et bourse fermées.

          Il y a eu un démenti de Varoufakis à la publication de l’info par la BBC.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        La BCE n’a pas augmenté le plafond, elle n’a pas coupé les vivres pour autant.

        Le message est limpide: fin de l’ELA, contrôle des capitaux – si les autorités grecques ne le décident pas c’est Nouy qui se chargera de l’imposer (enfin!).

      3. Avatar de CloClo
        CloClo

        C’est encore les plus faibles qui vont morfler. On a devant nous le signe évident que seule une intégration fédérale totale et une harmonisation générale peuvent permettre d’échapper à ce spectacle lamentable. Je suis très déçu.

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Précisons que depuis février l’€système a balancé 30 milliards d’euros de plus au passif Target des grecs via les crédits ELA. Inimaginable qu’on continue à soutenir les banques grecques de cette maniére jusqu’à l’éventuel référendum – cela, qui plus est, au bénéfice des déposants «privilégiés».

      5. Avatar de CloClo
        CloClo

        Les billets de F.Leclerc ne sont pas ouvert aux commentaires et c’est bien dommage. François présente les faits avec une biais politique tellement marqué que cela en devient ridicule. Il n’analyse plus, il milite. Peut-être pense-t-il rendre service aux grecs et aux lecteurs, mais selon moi, il s’égare et les perd avec lui, il n’est plus dans le réel… Tout ces gens méritent tellement mieux !

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        Contrôle des capitaux, limite aux retraits et transferts, banques et bourse fermées.30 milliards trop tard…

      7. Avatar de juannessy
        juannessy

        Clo clo : étrange sollicitude .

        Les grecs , qui ne lisent pas les billets de François Leclerc , diront ce qu’ils veulent dire par un billet autrement significatif : on peut appeler ça un referendum .

      8. Avatar de vigneron
        vigneron

        Cloclo, François Leclerc, au moins essaie de respecter les faits. Ce n’est pas lui qui a claironné jeudi 25 :

        Dans un tel contexte, jouer avec les allumettes comme le fait en ce moment la Troïka en voulant imposer à la Grèce, et à l’encre rouge, de faire passer la TVA sur les produits alimentaires de 13 à 23%

        Ça c’est juste faux – i.e ce qu’on appelle communément de la propagande.

      9. Avatar de Mor

        J’ai vérifié et dans le billet de F. Leclerc du 25, La fin du marathon grec, on peut lire : « Mais les créanciers ont franchi les limites acceptables en choisissant d’appuyer où cela fait mal dans leur contre proposition, notamment en exigeant symboliquement que la TVA sur la nourriture soit portée à 23%, ainsi qu’en revenant sur le sujet très sensible des retraites. »

        J’étais prêt à présenter des excuses, mais non. Pour mes critiques à l’invention de l’élément de langage religion féroce, qui n’a servi qu’à masquer les dissensions au sein de l’eurozone et du FMI que l’on veut bien remarquer maintenant, non plus. Encore moins remercier la perte de vue des contradictions au sein des appuis hétéroclites à Tsipras en Grèce et de l’incongruité de la position du FMI dans cette négociation, devenus points de détail perdus dans les brumes de la légende de Léonidas contre la Troïka.

      10. Avatar de CloClo
        CloClo

        Etrange sollicitude Juannessy ?

        Allons,  pas d’enfantillage stp. Tu vois un peu le bordel  dans lequel Tsipras a foutu son pays ? Par pure bêtise capricieuse de gamin gâté.

        Aidé par l’Apollon d’opérette qui a une maison avec vue sur l’acropole. Le tout avec l’appoint de tout ce que peut compter le pays en chevaliers blancs ou rouges mais tous purs des forces de la souveraineté.

        Et on ne peut pas dire qu’il a manqué de soutien par ici… Raaah la la les combats contre les religions font parfois faire de graves erreurs d’appréciation. L’arroseur arrosé quoi comme la dit F.Leclerc.

      11. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Clo Clo :

        Si les grecs jugent que Tsipras et Varoufakis sont des cons, ils le diront ,et ils sont même les  seuls  habilités  à le dire, d’autant que  selon tous les échos allemands ou français , « ils sont les seuls concerné

        Idée que ce sont les grecs « pauvres » , les Clo-dos ,qui seront les plus nombreux avec eux . Pour les grecs « riches » on va voir.

        PS :je retrouve dans la tonalité du billet de Jean Zin, des échos à ce  que j’ai souvent cité ici comme le principal message de Tolstoï dans l’épilogue de « guerre et paix ».

        « Le pouvoir , pris dans sa réalité , est en fait l’état de plus grande dépendance où l’on se trouve vis à vis d’autrui ». ( de mémoire , donc à peu près).

        Tolstoï était un intellectuel assez particulier, qui , à l’usage , avait bien repéré déjà les limites des intellectuels, des stratèges et de pas mal d’autres choses .Et mesuré le poids et la prééminence de l’agrégat non maîtrisé de milliers ( sinon de millions ) de petites et grandes choses .

        Et ces milliers de choses se nourrissent  d’idées et de personnages empathiques , d’idées et de personnages créatifs et intellos ( artistes ), d’idées et de personnages normatifs,professeurs et mécaniciens(artisans), d’idées et de personnages  stratèges et « leaders ».

        La confusion nait ,selon moi, sur cette notion de leader , qui confère à celles et ceux qui ont cette aptitude , la croyance qu’ils sont la vérité , alors que dans le meilleur des cas , ils n’incarnent et animent que la vérité utile du moment.

        Laquelle résulte elle même de tous les milliers de fers au feu, qui , d’une certaine façon , sont les inconscients dont on a affirmé ici qu’ils précèdent notre » volonté ».

        « Précèdent » , pas « remplacent », ce qui laisse un rôle aux intellectuels , aux stratèges , aux artistes, aux poètes, aux bâtisseurs ,aux professeurs , aux « Lucky Luke », aux « leaders », aux amoureux….

        Un « rôle » qui pourrait être celui de donner les meilleurs chances à l’espèce de survivre .

      12. Avatar de Laurent
        Laurent

        Pie Crate : 17 commentaires…

        Et tu accuses qui de « propagande » ?

      13. Avatar de Mor

        Tiens ! une heureuse coïncidence à propos de l’incongruité de la position du FMI dans cette négociation : http://blogs.lexpress.fr/attali/2015/06/29/quest-ce-que-le-fmi-fait-dans-cette-galere-grecque/

        Oui, je sais. Attali n’écoute pas Moïse et ne pense qu’à s’empiffrer de côtelettes de veau d’or.

  27. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Rêver à mieux, faire assaut de belles idées et de bonnes intentions n’est que disperser inutilement nos forces.

    Tout à fait correct !

    C’est pourtant les rêves, les pleurs, les colères, l’émotion qui dictent ce blog, et les gauches dont il fait à 99,x% partie.

    L’irrationalité explique l’essentiel de nos problèmes , petits et grands.

    Nous devons donc commencer par une révolution copernicienne dans les domaines hors sciences dures. je n’en vois pas l’ombre d’un commencement ici, au contraire.

    Exercice : le cas grec:

    Il pose à la raison 2 questions et seulement 2:

    1) Qui paiera la dette grecque du passé ?

    2) Qui paiera la dette grecque du futur ?

    Quand ‘on’ doit payer, il est tout à fait rationnel que ‘on’ renâcle. Le reste , notamment les envolées sur la démocratie, n’est que littérature.

    1. Avatar de Vénus-Etoile du Berger
      Vénus-Etoile du Berger

      Loupé, error, je suis droitière de la mano y gauchère del pie

    2. Avatar de samuel
      samuel

      hadrien, on paiera forcement pour des risques que le bon peuple n’aurait jamais eût idée de prendre (les financiers si, ils percutent pas), mais là question est: « crois-tu réellement à la valeur intrinsèque de l’argent? », c’est un consensus social, donc payer est le produit d’un consensus pour laisser les banques et les financiers agir sottement.

      Il y a quelques années j’attendais des signes comme des humoristes disant: »faut combien de financiers pour changer une ampoule, aucun il fera appel à un sous-traitant », ou alors « c’est un financier déguiser en peintre qui espionne ces employés et un de ces collègues le reconnait et lui dit: les cours de l’escabeau sont en train d’augmenter, vend l’escabeau je m’accroche au pinceau! », voir tout simplement « c’est un cadre de Lehm-an Brother qui veut draguer une blonde et celle-ci de répondre, désolé je suis pas très maline, mais je suis pas idiote à ce point là ». Mais y à rien, c’est pas la peine, l’Euro est mort quand les taux ce sont différenciés par manque de solidarité.

      Et tu crois qu’un état est une entreprise, essaye : »l’imposture économique », table-ronde Steve Keen, Gaël Giraud et Claude Simon sur daily, peut-être que cela passera mieux avec un anglophone et un jésuite.

    3. Avatar de Hervey

      Il faudra s’assoir sur la dette. Tout le monde en a. A chacun son coussin.

  28. Avatar de bonobo
    bonobo

    Julien :

    A force de retirer, il doit plus rester grand chose !

  29. Avatar de Marcel
    Marcel

    « C’est pourtant les rêves, les pleurs, les colères, l’émotion qui dictent ce blog, et les gauches dont il fait à 99,x% partie.

    L’irrationalité explique l’essentiel de nos problèmes , petits et grands.

    Nous devons donc commencer par une révolution copernicienne dans les domaines hors sciences dures. je n’en vois pas l’ombre d’un commencement ici, au contraire. »

     

    Les théoriciens racistes de la fin du XIX étaient fascinés par le darwinisme, me semble-t-il, et les théories sur la survie des plus forts. L’ultranationalisme se voulait certainement un magnifique exemple d’importation de la raison scientifique dans le domaine des sciences sociales et politiques.

    Oui, c’était le point Godwin du jour.

    Je suppose qu’il s’explique par ma réaction émotionnelle et non scientifique de gauchiste dont l’attachement au progrès social et à la dignité humaine relève d’une hystérie sentimentale pleine de moraline d’origine insidieusement chrétienne (il m’arrive même d’éprouver de la compassion).

     

  30. Avatar de Vénus-Etoile du Berger
    Vénus-Etoile du Berger

    Si j’étais Yanis Varoufakis, je renverserai la situation à ce point culminant.

    Cher Yanis Varoufakis,

    Premièrement  : Achetez des titres de dette d’Etat les meilleurs sur le marché et revendez les, cela permettra de diluer et de transformer une partie de la dette

    Deuxièmement  : Créez une banque Nationale unique en nationalisant et regroupant 3 banques grecques :

    -Alpha Bank(fondée en 1879)
    -National Bank of Greece(fondée en 1841)
    -IT Hellenic Post Bank (fondée en 1900)
    Cette création permettra de:

    Mutualiser une partie de la dette
    Créer une banque de dépôt
    Créer une banque commerciale séparée
    Créer un marché financier
    Créer une nouvelle monnaie secondaire nommée Varoufakis

    Ainsi « Qui veut faire de grandes choses doit penser profondément aux détails ». Ambroise Paul Toussaint Jules Valéry.

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