Le réchauffement climatique n’aura pas lieu (ou comment la vérité d’un réchauffement climatique qui n’a pas eu lieu a été inventée), par Isabelle Joly

Billet invité.

Scoop : Je me suis réveillée ce matin et j’ai décidé que le réchauffement climatique n’aurait pas lieu. Ni son corollaire, la fin de l’humanité. J’ai décidé qu’il n’aurait pas lieu, parce que dès aujourd’hui je cesserai de croire qu’il aurait lieu. Cela ne veut pas dire que je ne ferai rien pour qu’il n’ait pas lieu.

Je sais depuis des années ce qu’il faut que je fasse sur le plan personnel pour que ça n’arrive pas. Je vais m’y mettre dès aujourd’hui. Mais je vais m’y mettre en cessant de penser que ça ne sert à rien.

Non seulement, ça sert à quelque chose, mais je sais que c’est ce qui va sauver le monde. Parce que si je sais que ça va sauver le monde, les gens qui m’entourent vont savoir aussi que le monde va être sauvé. Que l’horizon, c’est vraiment ça.

Quand je parle à un enfant, en lui disant que les choses vont aller mieux, ce n’est pas pour le tromper, c’est parce que pour qu’elles aillent mieux, il faut commencer par croire que c’est vrai.

Et je vais éteindre en moi la certitude que le réchauffement aura lieu, que les gens ne pourront pas être sauvés, qu’on se battra pour les oripeaux d’un monde qui va s’écrouler.

Non, on va y arriver. Tous ensemble.

Les gens qui se lèvent le matin en sachant que leur action a un impact, si minime qu’il soit, agissent tout simplement.

L’horizon d’un monde qui s’éteint va s’éloigner parce que nous allons tous, dans notre intime conviction décider, savoir, et à terme faire advenir le recul du réchauffement climatique, parce que nous aurons fait collectivement ce qu’il faut pour que ça n’arrive pas.

Chacun à sa manière, chacun relié à un autre, à d’autres, à tous les autres.

Quelle que soit l’action que je vais engager, je vais croire que cela va porter ses fruits, parce que c’est la seule condition pour qu’elle porte des fruits (penser à commencer par sauver les abeilles parce que c’est elles qui pollinisent, et sans elles, plus de fruits).

Le réchauffement est à nos portes parce que nous avons décidé collectivement de croire que c’était l’horizon indépassable.

Il y en a qui n’agissent plus parce qu’ils ne peuvent plus croire dans le bien-fondé de leur action, ceux qui agissent en désespoir de cause, mais qui n’y croient pas au fond, ceux qui écoutent la chronique de la mort annoncée du monde en ne faisant rien, ceux qui ne font rien et découragent ceux qui essaient en leur disant que ça ne sert à rien, ceux qui en profitent pour piller encore un peu. Peu importe.

Je vais cesser de croire que le réchauffement climatique aura lieu et me concentrer sur ce que j’ai à faire. J’en serai d’autant plus efficace. Je vais apprendre à sourire, à me relier à ceux qui ont lutté avant moi sans connaître la fin de l’action qu’ils ont entreprise.

Ils étaient dans l’action, et l’espoir, et ils avaient raison. Et ce sont eux qui ont fait advenir les utopies. Je vais rejoindre leur cercle.

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