Je suis désolée, je n’arrive pas à me dire que mes réflexions peuvent intéresser les lecteurs de votre blog, par Isabelle Joly

Billet invité. Ouvert aux commentaires.

Ce n’est pas une posture de ma part, mais si j’analyse les choses, il me semble qu’ils viennent chercher une certitude que tout ça va avoir lieu. Il y a une fascination de l’humain pour la catastrophe, y compris chez moi.

Comme des animaux aveuglés par les phares de voiture, on est paralysés par cette fin du monde annoncée.

Je crois qu’inconsciemment la personne pessimiste qui existe en moi s’est mise à écrire des chroniques d’un certain espoir pour lutter contre cette désespérance qui suinte de la lecture de votre blog.

Ce n’est pas négatif ce que je dis, tout constat de l’état du monde ne peut qu’aboutir à ce résultat, et c’est une condition sine qua non d’un sursaut. Tout ce que vous dénoncez est dit avec talent, et rappelle sans relâche un humanisme qui en est le pendant et redonne espoir en l’humanité.

Les solutions existent, elles impliquent un changement des êtres humains qu’ils ne sont pas prêts, ou qu’ils n’ont peut-être pas envie, d’enclencher. Il est peut-être plus difficile à l’être humain d’exposer sa part de lumière plutôt que celle d’ombre. Peut-être mourrait-il tout simplement d’ennui.

J’ai l’impression d’insulter la souffrance indicible infligée à l’humanité depuis sa création quand je réfléchis comme ça. J’appelle ça « Mes chroniques dégueulasses ».

Je feuilletais un livre de dessins faits par des prisonniers de camps de concentration à la bibli. On se demande toujours le coeur au bord des lèvres, comment c’est possible une chose pareille.

Et en même temps je me dis que de nos jours des caméras filmeraient peut-être les mises à mort en chambre en gaz, et on se dirait qu’on ne peut rien faire pour ces gens en les regardant sur notre télé.

Je déteste être sur terre, être cet être velléitaire qui se contente de si peu.

La somme dépensée par les activités illégales dépasse les budgets des états, mais qui dépense ces sommes si ce n’est le citoyen ordinaire ? Faut-il qu’il gagne plus pour le dépenser plus en drogue, en prostitution, en alcool, en paris, que sais-je ? Si l’être humain orientait mieux ses dépenses, le monde serait également meilleur.

Pour la tuerie d’Orlando, Jean-Luc Mélenchon a écrit un texte où il questionne la question de l’homophobie en partant de lui-même, c’est pour ça que je pense que c’est un être réellement en recherche. Toute question doit être abordée à partir de sa propre histoire : Tout explose si on va au fond de soi-même.

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76 réponses à “Je suis désolée, je n’arrive pas à me dire que mes réflexions peuvent intéresser les lecteurs de votre blog, par Isabelle Joly”

  1. Avatar de arkao
    arkao

    Photographier et filmer l’horreur, cela ne date pas d’aujourd’hui. Vous avez sans doute en mémoire cette célèbre photo des cadavres dans leurs cercueils des communards de 1871. La Grande Guerre ? Les photographies de corps mutilés, boursouflés, abondent et ont été largement diffusées par le journal « Le Miroir » . L’horreur extrême de la Shoah par balle, le ravin de Babi Yar, photographiée, filmée…
    Et donc ?

    1. Avatar de DUP
      DUP

      Certes mais de nos jours on a passé un cap avec les selfies…

  2. Avatar de Chabian
    Chabian

    C’est une bonne question : quelles réflexions devraient nous intéresser aujourd’hui ? On n’échappe pas à des futilités, dont les siennes aussi. Ainsi je lis « Tout peut changer » de Noami Klein après « Le dernier éteint la lumière » de Paul Jorion. Contraste saisissant entre la dénonciatrice et le ‘bateleur’ « à bâtons rompus », dit-il). Pourtant chacun est légitime dans sa démarche. Nous avons une colère qui est bonne et qu’il faut alimenter (indignez-vous), en partie contre nous-mêmes en tant qu’hommes, en partie contre « ceux-là » au-dessus de nous (comme d’autres là-bas en auront contre nous). Et il y a une force extraordinaire de solidarité, de témoignage (par le dessin dans les camps) dans la pire adversité. Comment se préparer pour anticiper l’effondrement me parait une autre question importante.

  3. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    L’intérêt de vos questions Isabelle Joly n’est-ce pas de savoir si elles sont partagées et/ou partageables, craintes et/ou salvatrices, sommes toutes si elles nous parlent autant qu’on espère et peinons à y répondre seuls-es ou ensemble…?

  4. Avatar de Etienne
    Etienne

    Je suis à présent convaincu que la vision des choses est différentes selon chacun. ( ce n’est pas nouveau) mais j’en ai découvert des preuves .
    Je me décrirais comme définitivement positif. Mon amie elle , représente mon contraire, c’est probablement cette différence qui rend notre union pleine de lumière. Toujours ce +- ( le moins n’étant pas moins).
    Nous étions sur le ravel et les cyclistes nous avertissaient de leur arrivée dans notre dos.(ma vision) Nous étions sur le ravel et les cyclistes nous avertissaient que nous devions nous bouger de leur passage.( sa vision) J’avais le sourire, elle pas (elle ne voulait pas se bouger face à ces pédaleurs véloces féroces. Après réflexion et explication de ma vision, elle a retrouvé le sourire ayant accepté ma vision. Quelle était la vision du cycliste, je ne le saurai jamais. Peut être un « piropo » .
    C’est pareil pour la robotisation, je crois que le robot est une sorte de jouet créé par un humain qui se prends pour Dieu et qui surtout veut créer des presqu’humains mais contrôlés à 100% un peu comme pour légaliser des esclaves,(ma vision) les créateurs de robots eux fabriquent des machines extraordinaires qui vont soulager les humains.( leur vision) . Je ne suis pas convaincu.

    1. Avatar de Legille
      Legille

      Le cycliste , que je suis, considère que sur ce type de voie verte il est nécessaire de prévenir lorsqu’on arrive dans le dos d’un piéton et pourtant peu de cyclistes le font. Votre vision est donc correcte : ce n’est pas pour dire « Garez-vous, j’arrive » mais « Attention, je vais vous dépasser ». Quoique le vision de votre compagne n’est sûrement pas erronée
      En tant que piéton, sur ce même type de voie, je marche du côté gauche du chemin pour voir venir le cycliste qui ne devra dès lors pas s’annoncer.
      Tenir compte de l’autre facilite la vie de tout le monde.
      L’ignorer n’aboutit qu’à rancoeurs et conflits.
      Et pour les robots comme pour les vélos.
      Et, tant qu’il y aura des hommes, les deux attitudes devront bien cohabiter…avec plus ou moins d’équilibre…

  5. Avatar de Arthurin
    Arthurin

    « J’ai l’impression d’insulter la souffrance indicible infligée à l’humanité depuis sa création quand je réfléchis comme ça.  »

    Il y a une voie qui nous somme de vivre, pleinement, au nom de ceux qui ne peuvent pas, qui ne peuvent plus.

    Il y a une voie qui nous lie, impérativement, à nos « plus jamais ça », au nom de ceux qui ne peuvent pas, qui ne peuvent plus.

    Sont-ce deux voies ?

    1. Avatar de Lemmerdeur
      Lemmerdeur

      C’est joliment dit

  6. Avatar de JeNeSauraisVoir
    JeNeSauraisVoir

    Face à la résistance de ceux qui ont objectivement des raisons de ne rien changer (au titre de la situation de leurs radeaux personnels ou d’une plus grande embarcation entre soi), que trouve-t-on ?

    Une multitude d’aspirants au changement plus ou moins radicalisés. Changements dont l’ancrage n’est pas non plus exempt de considérations relatives aux radeaux personnels ou à une embarcation d’entre soi (ou de classe pour mieux le dire). Leur aspirations pouvant transparaître, comme dans le cas de « Nuit debout » et en dépit de la volonté de faire converger les luttes, sous la forme d’un mille-feuille de doléances en attente de mille prescriptions sans jamais parvenir à franchir le cap du diagnostic global avec recherche de remède au mal ne passant pas nécessairement par le traitement de chacun des symptômes observables (mais ne désespérons pas !)…

    La radicalité des uns est d’autant plus molle qu’ils « comprennent » l’incertitude de tout saut révolutionnaire. La résistance des autres est d’autant plus visqueuse qu’ils « comprennent » également le danger qu’il y aurait à céder un pouce du terrain qu’ils ont pu conquérir dans cette course omniprésente à « l’accaparement ».

    Au milieu, la peur individuelle de manquer sa part de contentement dans la vie, avec le peu de temps qu’il nous reste avant de retourner à l’état de poussière (pour s’en tenir à un angle de vue non distordu par des promesses d’éternité en tout genre)…

    Sommes-nous, comme des animaux, aveuglés par les phares de voiture ou sommes-nous plutôt des ‘compreneurs’ (licence poétique demandée) trop douillets ayant suffisamment appréhendé la réalité immédiate pour parvenir à cette immobilité optimale qui est la nôtre, aujourd’hui ? Nos ancêtres de 1789 étaient-ils aussi compreneurs, aussi douillets ? Appréhendaient-ils avec autant d’âpreté leurs intérêts bien compris ? Etaient-ils aussi désespérés de passer à côté de leur part de contentement ?

    Ne serait-ce pas un peu de folie qu’il nous manque pour franchir ce pont vers le surhumain (si je peux m’autoriser une telle référence) ?

  7. Avatar de TOUREILLE
    TOUREILLE

    Le formatage médiatique de notre civilisation nous fait croire que d’autres, experts, politiques, chefs d’entreprises sont des sachant et pas nous. Pourtant ils ne sont capables que de mensonges, de cynisme et d’avidité.
    Oser imaginer autre chose est à la portée du premier imbécile venu. Le regard indique la direction, les jambes suivent.
    S’ouvrir à l’utopie reste la seule façon de changer de paradigme.
    Ecouter les fous, les artistes et les rêveurs me semble la meilleure des solutions pour entrevoir l’avenir autrement

  8. Avatar de Thomas
    Thomas

    Il n’y a pas que le coté spectacle, il y a aussi dans le défilé de tout ce qui cloche et sa fascinante contemplation, la recherche sans voyeurisme de lien entre entre tout ça, recherche des mots, pour le penser, pour le reconnaitre quand il se présente à nous, pour agir.

    Il y a aussi le réconfort de n’être pas seul à voir les choses de cette façon, parce que le blog a beau être lu, nous sommes encore des looser qui n’ont rien compris pour beaucoup, les voisins, les proches et compagnie…

    Ce qu’il y a de nouveau, par rapport aux temps anciens, c’est un monitoring planétaire à dispo, et ça peut être écrasant pour un être humain qui en prends trop pour lui….il n’y a pas de culpabilité planétaire à porter individuellement !

    Relier et relier, voilà ce qu’il se passe ici….et bien sur que c’est utile !

  9. Avatar de octobre
    octobre

    Tout explose si on va au fond de soi-même. Version kamikaze ?
    Tout implose si on va au fond de soi-même. Version métamorphose ?
    La folie dans les deux cas ?
    ______________________________
    À part ça le pouvoir dit arrêtez de manifester – ça les dérange – manifestement.
    Qu’ils aillent se faire foutre. Il faut gueuler qu’on est pas mort !

  10. Avatar de Subotai
    Subotai

    Vous savez quoi, la bonne posture c’est : « faire chier le Système par tous les moyens ».
    Le Système, c’est vous, c’est moi chaque fois que nous abdiquons devant la multitude d’actes anodins de confortation de « l’ordre établi ». Comprenez bien, on ne parle pas d’illégalité, mais de tous ces « va de soi » que chacun s’impose et impose aux autres.
    Vous verrez comment l’idée même d’exploiter simplement les espaces de liberté accordée par la loi effraie et dérange.
    Alors faire chier le Système c’est d’agir suivant sa volonté et en ne tenant compte que de la loi et non du conformisme pour agir et de sauter sur toute les occasions de mettre face à leurs décisions les moindre acteurs du Système: depuis le simple guichetier derrière sa vitre blindée à l’agent de police à qui on demande son chemin, en passant par vos édiles, vos dirigeants, vos subordonnés, vos voisins, votre famille et vos amis.
    Les maitres mots étant courtoisie et politesse.
    L’alternative est de continuer à être veaux et moutons prêt pour l’abattoir.

    1. Avatar de corbeau
      corbeau

      A ce petit jeu de celui qui fait le plus chier c’est le système qui l’emporte (vision pessimiste). Autre alternative: devenir chef d’une meute de chiens de garde.

      Quand ça suinte le désespoir et que l’on est soi-même pessimiste il est bien périlleux de chercher à redonner espoir et c’est épuisant le contre-emploi bravo à vous Isabelle. Vous faites de la collapsologie pour les nuls, merci, encore quelques décennies avant la fin annoncée de l’espèce par Paul Jorion, qui avait déjà prédit la crise des subprimes, les mains dans le cambouis jusqu’à la crise du capitalisme américain, fin de l’espèce et croissance capitaliste le décor est planté pour les nouvelles générations. L’argent vous ne voulez pas le voir aller dans les activités illicites et rêvez d’un monde meilleur. Dans ce contexte on est seul, je ne tiens pas à contrôler les dépenses des uns et des autres, chacun est outillé avec ce que la nature a donné et si ça doit s’arrêter c’est qu’il est peut être temps, plutôt que de continuer éternellement à souffrir de cette humanité.
      Ô fatalité hasardeuse! La complexité va nous remettre sur la voie de la
      simplicité.

      1. Avatar de Subotai
        Subotai

        Pas vrai.
        Parce que celui que vous faites chier – pardonnez l’expression – a for envie de faire de même à son échelon, mais n’ose pas. Votre désinvolture, votre (im)pertinence joyeuse – « dites moi, pourquoi je vois le zizi du Roi? » ou mieux « Tiens il tout petit, le zizi du Roi » – lui donne l’exemple. (D’expérience).
        En plus c’est super marrant…

  11. Avatar de Lemmerdeur
    Lemmerdeur

    Bonjour Isabelle,

    Pour la posture, c’est au moins du Isabelle-ange déçu. Mais, je suppose que nous sommes des milliers de lecteurs de ce blog à ressentir exactement la même chose, la même cause… Autant d’anges déchus de ce système à capital qui n’est plus qu’un cas piteux. Et il ne faut pas être devin pour affirmer que ceux qui ne sont pas déjà déchus, le seront bientôt ! En tout cas, c’est au moins ce que je ressens moi. Et je me doute que ça ne suffira pas à te rassurer. Venir lire ce qui s’écrit ici est effectivement plus que désespérant. Mais comment prendre la mesure de la démesure du présent de notre si vil isation, sans lire cette litanie d’horreurs, « d’erreurs » manifestes des intérêts de quelques’uns ? Oh, non, ce n’est pas un gros mot, point de complot, juste la convergence d’intérêts d’un petit groupe. Et donc venir ici c’est se vouloir simple témoin, tentant de comprendre, ce qu’il est nécessaire de comprendre et pourquoi pas, même si ça paraît bien présomptueux, de faire pour faire face cette fin de civilisation, l’inflèchir, arriver à descendre toutes les embarcations de sauvetage de ce Titanic que l’on guide sciemment vers l’iceberg depuis les années 80, voire bien avant… Même si poser la question du « que faire » montre la disproportion entre mon tout petit moi et « les forces destructrices » en présence.

    Bien venue au club chère Isabelle.

  12. Avatar de Chabian
    Chabian

    Je voulais encore rajouter ceci. Pas d’angélisme, la crise humanitaire (l’occupation, les camps, l’ouragan Katryna et les suivants…) donne le pire égoïsme (dénonciation, pillage, marché noir) et le meilleur altruisme solidaire. Comme nous sommes entrés dans l’effondrement, ce conflit égoïsme/altruisme est exacerbé (Trump contre Sanders, Occident/tiers monde généreux, refoulement versus l’accueil des réfugiés, la protection sociale contre le costard « par du travail »). Voilà pourquoi anticiper c’est se préparer à renforcer la solidarité, la résistance vitale (ce n’est pas une question d’espoir, mais de bien agir).
    Oui, il y a du désespoir, oui les vieux envisagent la catastrophe dans la proximité de la mort ; alors qu’ils ont voulu changer le monde comme tout le monde. Nous militons encore mais les enjeux dépassent notre horizon de temps, nous pouvons rapprocher l’échéance sans regret.
    Mais aussi : alors que le mur de l’effondrement vient vers nous, le 1% qui commande et manipule parvient à accélérer notre véhicule. Nous ne l’arrêterons pas, mais nous nous entretuerons dans la dernière ligne droite.
    Pourtant, malgré le désintérêt d’être sur la terre, malgré les petits trafiquants et grands profiteurs, il faut investir dans le collectif tant qu’il y a force de vie. Pour réduire la force de domination qui est en nous (désir de pouvoir) et contre nous.

  13. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    Celle qui ,selon moi, vous donne le bon indice , c’est « S » , morte à 87ans , en ayant trouvé pour ses derniers instants du plaisir ( que j’affirme ne pas devoir être « qu’intellectuel » , la connaissant trop bien, sans la connaître du tout ) à la lecture et au suivi du blog .

    Ce blog , ne produirait-il rien , permet ça .qui transcende le positif et le négatif .

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      A propos de votre dernier paragraphe , et de la « recherche », qui semble être l’issue personnelle que vous adopteriez pour « aller plus loin » sinon « exploser » , j’ai une expérience un peu différente , que j’ai déjà citée ici , et qui m’a conduit encore à ce jour à suivre une étoile au travers du sourire prodigué par ma mère , et dont j’ai fait ma seule clé pas trop fausse pour lire ,d’un même signe , à la fois le but et le chemin pour y parvenir.

      Pas le sourire triste , moqueur ,résigné , désespéré, convenu , de façade-barrière , mais , selon un poème sans auteur reconnu , « le sourire des lèvres , le sourire des yeux, le sourire du cœur qui brille dans les deux , le sourire intérieur face à l’instant qui vient , comme une harmonie de l’être, le sourire qui dit à l’autre son importance, pour l’aider à quitter ses peurs, l’apprivoiser ,l’écouter. »

      « On peut recevoir le sourire
      comme une invitation à s’ouvrir,
      comme une tendresse absente de tout jugement
      de tout a priori ,
      et on renait à la vie …

      On peut aussi partager le sourire
      comme un mystère,
      une présence cachée
      qui réchauffe de complicité
      ce qui est en nous, et entre nous ,
      sacré… »

      Je me souviens aussi que mon père , huit jours avant sa mort , sur son lit d’hôpital , alors qu’il venait de me dire  » la semaine prochaine je ne serai plus là « , et alors que je restais silencieux pour ne pas troubler cet instant , a doucement tourné la tête vers moi en me disant , presque avec un air de reproche  » parle moi, fais moi parler ».

      Si je suis l’héritier de mes parents et plus qu’une force qui va , je cherche ma voie par la parole et le sourire.

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

        Juannessy dit :
        22 juin 2016 à 10 h 45 min
        Merci Juan, pour ces paroles vraies.

        Mais qu’ouïs je ? Qu’entend je ? Avais je oublié.. diantre mon chaudron sur le feu….Je retourne illico préparer mes potions à base de crêtes de coqs, de pénis d’huitres, de croupions faisandés de chauve-souris et de bave de crapauds, humm que du bonheur….

        M Jorion oui vous avez les yeux rouges prenez soin de vous.
        Cordialement.

      2. Avatar de Hervey

        Oui, Juannessy et ça marche.

    2. Avatar de Lucas
      Lucas

      « Ce blog , ne produirait-il rien , permet ça .qui transcende le positif et le négatif . »

      C’est impression que j’ai alors je plus-soie, merci .

  14. Avatar de Arnaud
    Arnaud

    La consultation du blog est pour moi une source de compréhension, , de culture, d’espoir. Par la qualité de ce qui est dit et débattu, des analyses qui ne me sont pas accessibles ailleurs. J’en ai un peu appris sur la civilisation chinoise, les prix, le marxisme, le capitalisme, la musique, les personnes inspirantes. Je viens puiser ici de réflexions hors cadres, convaincantes souvent, sensibles, humanistes. Pour essayer de les diffuser et en faire quelque chose dans la société autant que possible.
    La fraternité, la philia, l’amour, font tout autant parti de la solution que le reste.

    1. Avatar de adoque
      adoque

       » La fraternité, la philia, l’amour,… »
      ..
      des formes de l’amour, il en est une, devenue tellement ringarde (?!),
      qu’elle a complètement disparue: la forme « agape »…

      C’est au fond, assez logique dans une société qui (dys)fonctionne sur l’intérêt.

  15. Avatar de Le Borgne
    Le Borgne

    C’est bien de vivre cela. Nous passons tous par là. D’abord l’insouciance, puis ressentir qu’il y a un problème, chercher la cause et découvrir un grand mensonge. Se sentir « éveillé », vouloir changer le monde, et ne contempler que des moutons de panurge.
    Oui, la révolution est d’abord intérieure. Non on ne change pas le monde tout seul, ni en petit groupe. Le petit groupe rassure, nous ne sommes pas seuls. Mais il faut plus que ça.
    J’aime l’esprit des colibris, mouvement initié par Pierre Rhabi, parce qu’il ne dit rien d’autre : si tu veux changer le monde, change-toi toi-même, et fais ta part ( « sans être moral ni pédant » zut encore Kippling qui s’échappe). Si tu convaincs autour de toi, et autour d’autour de toi, alors le changement est déjà là. D’ailleurs en y regardant de plus loin qu’autour de moi, je vois un changement qui s’opère, et dans le bon sens. Il y a urgence mais rien ne presse, le monde a déjà changé et nous ne le verrons que demain.
    Je suis optimiste, c’est la seule façon de rester heureux quand tout va mal. Et je fais ma part.
    Bonne nuit.

    1. Avatar de Olivier Brouwer
      Olivier Brouwer

      « Les solutions existent, elles impliquent un changement des êtres humains qu’ils ne sont pas prêts, ou qu’ils n’ont peut-être pas envie, d’enclencher ».

      Oui et non. Il y a l’individu qui se sent démuni. Il y a le colibri qui sent bien qu’il n’y a pas encore autour de lui une « masse critique » de colibris. Et puis, il y a tous les effets de cliquets, tout ce que le système a mis en place en vue de sa propre perpétuation, et là, même une armée de colibris n’y peut grand chose…

      Juste un exemple, tiré du Dernier qui s’en va (pp 66-67), et déjà évoqué ici par notre hôte à maintes reprises :

      « Chacun devrait se convertir au long-termisme et mettre sa vie quotidienne en conformité avec ce nouveau mot d’ordre. Jacques Attali suggère que nous nous imaginions à chaque instant devant un parterre de représentants des générations futures en train de juger nos actions. Excellent conseil !
      Nous ne sommes pas encore assez nombreux à vouloir nous rallier au long-termisme, mais imaginons qu’une masse critique puisse être atteinte : une perspective à long terme émergerait-elle pour autant de la somme de nos comportements devenus vertueux ?
      On peut en douter, parce que nous avons laissé le court-termisme, la négligence des objectifs à long terme et l’absence d’une vision globale des enjeux s’ancrer dans la logique même de nos économies.
      Qui les y a mis ? Les règles comptables et les nouvelles pratiques financières que nous nous sommes données. « Nous » est, bien entendu, une façon de parler. La rédaction des règles comptables, en particulier, a été abandonnée par les États à des organismes privés (le FASB pour les États-Unis, l’IASB pour le reste du monde).
      On s’accorde à dire que le court-termisme est l’un des principaux facteurs ayant conduit à la crise financière dans laquelle nous nous débattons depuis 2007. Et on y lit un état d’esprit, une simple manifestation de la prédisposition humaine à la cupidité. Or il s’agit avec le court-termisme non pas d’un trait psychologique, mais un effet de structure, puisqu’il est désormais inscrit dans les règles comptables définissant la manière dont les entreprises établissent leur bilan financier, c’est-à-dire brossent le portrait de leur santé économique à l’intention du public. »

      Dans le genre « je plombe l’ambiance », on ne fait pas mieux, Paul ! Mais qu’est-ce que vous voulez que la bonne y fasse ?

      1. Avatar de Michel Lambotte

        Ce qui m’a frappé dans le livre c’est la toute première phrase:
        « L’espoir c’est une blague: ou bien on arrive à réparer ou bien on devient fou. »
        En tant que technicien réparateur (en autre) avec 45 ans de carrière, cette phrase devient : ou bien on arrive à réparer ou bien on n’est pas payé. Et revoilà les règles comptables, la gouvernance par les nombres et touti quanti.
        Non on ne deviendra pas fou et on arrivera à réparer, mais avant toute réparation il est important de comprendre le système dans sa globalité sans pour autant connaître chaque détail avec précision.
        Ce sont les interrractions entre les parties du système qui sont importantes, si on ne tient pas compte d’une partie du système dans lequel nous vivons nous ne pourrons pas avoir une vision optimale de ce qu’il y a à faire et on risque de tourner en rond longtemps.
        Je me réjouis que Paul Jorion évoque la thermodynamique dans son dernier livre à la page 99, mais hélas de manière trop succinte.

      2. Avatar de James Bernard
        James Bernard

        Encore en accord avec Michel.
        Je découvre en ce moment de magnifiques ouvrages d’art, ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti ce plaisir.
        « L’art est une réaction chimique qui, se propageant par contagion, peut interférer avec la composition moléculaire des environnements dans lesquels il pénètre, dissolvant ses éléments toxiques

        La macrobiotique : l’art de prolonger la vie de l’homme.
        Nous sommes nos propres créateurs, la qualité de notre sang est déterminée par la qualité des aliments que nous ingérons.
        Le Yin et le Yang : complémentarité des contraires ».

        Et :
        Le développement de l’économie n’est rien d’autre que le développement de la dissipation de l’énergie par les structures dissipatives que sont les sociétés humaines.
        ==>
        A la fin de la deuxième guerre mondiale, deux idéologies s’affrontent : le capitalisme et le communisme. L’URSS communiste s’effondre, son économie s’étant développée plus lentement.
        Contrepartie : plus vite on dissipe de l’énergie, plus vite on modifie l’environnement (épuisement des réserves pétrolières, pollution etc.).
        Le seul espoir est une prise de conscience à l’échelle internationale, n’en déplaise aux sceptiques de la prise de conscience.
        Une telle prise de conscience semble émerger grâce au fait que pour la première fois la dégradation de l’environnement devient visible à l’échelle temporelle d’une génération.
        En essayant de sauver la planète, qui s’en moque, nous sauverons peut-être l’homme.
        « Un rapport du Club de Rome »

  16. Avatar de Paul Jorion

    Isabelle, si vos réflexions n’intéressent pas les lecteurs du blog, en tout cas elles les font penser et… de belle manière !

  17. Avatar de chauvet
    chauvet

    Van Gogh sentant monter la folie : « Je suis toujours obligé d’aller regarder un brin d’herbe, une branche de pin, un épi de blé, pour me calmer »

  18. Avatar de Lucas
    Lucas

    J’aime bien vos billets, on respire avec vous !

  19. Avatar de TORPEDO
    TORPEDO

    Bonjour,

    Fascination de l’humain pour la catastrophe?
    Sans aucun doute…
    L’humain étant par nature adaptatif à son environnement, il est bien normal qu’il s’intéresse aux catastrophes, ne serait-ce que pour construire sa stratégie afin de préserver « sa tribu ».
    Cela nous renvoie à des instincts relativement basiques, certainement assez analogues à ceux éprouvés par nos plus lointains ancêtres confrontés à un climat incompréhensible (puisque non encore prédéfini statistiquement par eux et pour eux ).
    L’inconnu représenté par la chute prochaine du Capitalisme, et pourquoi pas de l’humanité, comme l’envisage Paul, n’est certainement pas plus inquiétant pour chacun d’entre nous, que ne pouvait l’être pour un chasseur Neandertalien, celle d’une nuit passée nu en forêt en proie aux fauves, sans feu et sous les pluies diluviennes de moussons de nos climats pré-tempérés d’alors…
    Moussons dont les descendantes, nos pluies d’aujourd’hui, nous inondent si injustement aujourd’hui…
    La boucle serait elle donc bouclée?
    Pas tout à fait, les fauves sont devenus banquiers.
    Accrochons nous à nos slips!
    Eric

  20. Avatar de Macarel
    Macarel

    Un cycle de conférences intéressantes à la Cité des Sciences.

    En particulier, l’exposé de Pablo Servigne « expert en collapsologie »

    http://www.cite-sciences.fr/fr/ressources/conferences-en-ligne/saison-2015-2016/cycle-modernite-en-crise/

  21. Avatar de Piotr
    Piotr

    Je suis désolé, je n’arrive pas à me dire que mes commentaires peuvent intéresser les lecteurs de votre blog par Piotr.

    Reprendre le titre,supprimer un (e) pour faire viril,remplacer Isabelle Joly redondant par Piotr ,balancer le tout ,attendre le commentaire du commentaire.
    On croirait une recette de cuisine.
    Je vous laisse mijoter.

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      J’ai aussi le sentiment que c’est Piotr qui mijote à feux doux (amer) !

      J’attendais aussi une reprise du titre par Vigneron , mais nous n’aurons pas ce dessert …
      Peut être que la disparition ,ce lundi ,d’Edgar Pisani ( un sacré bonhomme) lui occupe trop la pensée , ou qu’il nous fasse de la « restriction mentale » .

  22. Avatar de Adel
    Adel

    j’aime bien vos billets. Ils suscitent des affects dans une large gamme.
    un exemple: les ados dans le bus. Vous donnez envie d’éprouver de la tendresse pour nos contemporains ….ce qui n’est quand même pas rien…et ceux qui n’en sont pas capables ressentent précisément que c’est cela qui leur manque…ce qui est énorme en tant que prise de conscience. Après qu’est ce qu’ils en font…c’est autre chose.
    Merci

  23. Avatar de some
    some

    Etant donne a la dynamique des gaz dans l’atmosphère, qui se déploient innocemment, puis restent là longtemps créant ensuite les perturbations que nous connaissons, le spectacle a déjà commencé. Je supputes qu’avec les crédits pourri de la finance, le même comportement peut être déceler.

    A savoir si les lecteurs du blog sont ces animaux apeurés que vous décrivez je n’y croit pas. Je crois par contre qu’ils ont bien du mal à faire boire cette âne d’humanité l’eau dont elle n’a pas soif.

    Pas plus qu’il n’y a de pessimiste qui rôde autour de ces articles, bien au contraire, ils ne peuvent qu’être pétrit d’espoir et de réalisme. Autrement, il y a bien longtemps qu’ils auraient pris leurs voiture et un xanax pour aller vivre ce degré zéro de l’humanité.

    Réalisme positif que vous incarnez par votre engagement à écrire et décrire ce que nous savons vrai. Le sursaut n’est donné qu’à celui qui voit juste, il ne saurait être utile qu’à celui qui croit. Il ne faut donc pas parler de désespoir devant l’implacable que l’évidence de la raison ne saurait faire l’unanimité immédiate à laquelle nous avons déjà adhérer. Faisons nôtre l’âpreté du combat des esprits et des cœurs qui s’offrent à nous pour que demain d’autres encore puisse s’élever de la hauteur de nos épaules car il n’y a pas de fin à ce combat qui ne peut nous mener qu’à l’élévation perpétuelle.

    Sachons cependant que nous ne nous battons pas seulement avec l’esseulé de la raison, celui qui se complaît dans l’assurance de la croyance du sur-numéraire. Admettons, au regard de l’histoire, l’existence de ces fous pour qui la raison ne saurait suffire. Soyons certains que seul les fous de cette humanité qui court à sa perte puisse croire et faire croire que nous n’ayons jamais pu vivre en dehors du paradigme de la Nature. Ce qu’ils nous présentent est un combat enfoui en chacun de nous entre nos convictions humaniste et notre raison. Par le deuil de cette humanité nous faisons en réalité l’expérience de notre impossibilité à jamais totalement nous échapper des règles de la Nature qui ne saurait se lester longtemps d’une gangrène. Il nous faudra franchir cette étape avec succès pour continuer notre élévation, ou comme d’autres avant nous, périr ici sous leurs diktats.

    La survie n’est pas un état finie, elle est une continuation.

  24. Avatar de LesHeures
    LesHeures

    QUE FAIRE ?
    Jacques Bertin

    Fonder quelque chose
    Demeurer vivant
    Brûler à tes causes
    Courir en avant
    Fonder l’amour même
    Et l’homme nouveau
    Nier le problème
    Lancer des bateaux

    Ouvrir une route
    Cueillir le grand vent
    Défier le doute
    Brûler le gréement
    Atteindre la rive
    Débloquer le port
    Débarquer les vivres
    Débusquer la mort

    Tricher sur les dates
    Sauver la maison
    Avancer sans carte
    Plaider la passion
    Inventer de l’âme
    Gonfler les enjeux
    Tutoyer le drame
    Rallumer le feu

    Renverser la table
    Nier le destin
    Croire dans ses fables
    Retoucher la fin
    Rallumer de l’homme
    Se laisser hanté
    Ramener de l’homme
    Tout réinventer

    Ramener de l’homme
    Cueillir en hiver
    Réhabiter l’homme
    Planter dans la mer
    Parler à mon frère
    Te prendre la main
    Quelques pas sur terre
    Enfant du chagrin

    Défier les astres
    Marcher au canon
    Violer le cadastre
    Rétablir les ponts
    Croire dans des choses
    L ‘homme est dans nos mains
    Boire dans des causes
    Aimer à sa faim

    Boire dans des causes
    Aimer à sa faim

    Ramener de l’homme
    Cueillir en hiver
    Réhabiter l’homme
    Planter dans la mer
    Parler à mon frère
    Te prendre la main
    Quelques pas sur terre
    Enfant du chagrin

    Défier les astres
    Marcher au canon
    Violer le cadastre
    Rétablir les ponts
    Croire dans des choses
    L’homme dans nos mains
    Boire dans des causes
    Aimer à sa faim

    Boire dans des causes
    Aimer à sa faim

    Boire dans des causes
    Aimer à sa faim !

    Jacques Bertin (poète, compositeur, interprète)
    http://velen.chez-alice.fr/bertin/index1.htm

  25. Avatar de TORPEDO
    TORPEDO

    Oups!
    … « celui, d’une nuit passée »…
    Eric.

  26. Avatar de (°!°)
    (°!°)

    Je ne voudrais en aucun cas être pessimiste mais voici un article qui pourrait bien vous rendre morose ou maussade par ce bel après midi ensoleillé.
    https://fr.finance.yahoo.com/actualites/quand-votre-banque-en-faillite-viendra-se-servir-sur-votre-compte-133010321.html

  27. Avatar de (°!°)
    (°!°)

    Sinon, il y a aussi cet article pour les plus « fans » de I.A.
    http://www.livreshebdo.fr/article/lecrivain-soseki-natsume-revivra-sous-forme-de-robot

  28. Avatar de rosebud1871
    rosebud1871

    Les histoires de narcissisme, de séduction, avec ou sans Jorion, c’est parasite mais ça tient aux corps donc impossible d’y échapper en attendant les robots…

  29. Avatar de jicé
    jicé

    1. Vos papiers en effet ne m’intéressent pas.

    2. Ne perdez pas votre temps dans la macération morale, surtout lorsqu’il s’agit de présumer des intentions ou des penchants DES AUTRES…. CF. « Les philosophes conçoivent les affections qui se livrent bataille en nous, comme des vices dans lesquels les hommes tombent par leur faute, c’est pourquoi ils ont accoutumé de les tourner en dérision, de les déplorer, de les réprimander, ou, quand ils veulent paraître plus moraux, de les détester. Ils croient ainsi agir divinement et s’élever au faîte de la sagesse, prodiguant toute sorte de louanges à une nature humaine qui n’existe nulle part, et flétrissant par leurs discours celle qui existe réellement. etc. »

    3. Les lecteurs du blog ne viennent pas -en tout cas ne venaient pas- par fascination pour la charogne : vous êtes vraisemblablement une « tard venue » (il y a aussi les tôt-partis, les tard-partis et nous sommes tous des tôt-ou-tard partis, ça foisonne) : on s’est très longtemps instruit sur le blog, même en s’engueulant. Y avait de la plume et du fond. C’est plus guère le cas : trop d’opinions, de ressentis persos ou d’éditorialistes en mal de salle de rédaction -j’épargne deux trois plumes, mais pas la vôtre.

    4. La fascination pour le cadavre, c’est la spécularité actuelle du taulier, trop tournée vers son bouquin. Guère de débat sur le fond, par exemple avec quelques Cornucopiens conséquents, ou des gens avertis des choses, ex : http://www.franceculture.fr/sciences/intelligence-artificielle-le-danger-c-est-que-la-peur-masque-les-vrais-risques (critiques à adresser plutôt aux épigones?). Donc ça tourne rond, c’est exactement spéculatif et spéculaire. Et le problème est tellement plus profond (un regard vers le Souabe Matinal « et » NSDAP)

    [Remarquez que c’est plus tonique et relâché lorsqu’il parle d’autre chose (le paysage, le vivant etc). Et puis le modèle de « la prise de conscience », qui pour y croire encore?]

    5. Pour vous je vais radoter un vieux mantras: c’est la parole qui sépare de l’acte, qui donne le sentiment de magiquement l’accomplir. D’où le problème du commencement. Qu’est-ce qui vous empêche de COMMENCER, sinon : parler, causer, enjoindre, faire la leçon -explicitement ou par la bande, dire que, dire qu’il faudrait etc. En plus, on commence jamais vraiment, ce fichu « zoôn » est « logon » -c’est comme doué de logon qu’il est le zoon qu’il est = autant dire que c’est, que cela a toujours été, foutu pour ce qui est d’y être enfin, de se connecter complètement au réel : la seule mesure, c’est et ce sera éternellement toujours la demi-mesure. Alors imaginez aujourd’hui, chacun derrière son clavier… Mais quand même, autant qu’on peut : la fermer et s’y coller.

    1. Avatar de Etienne
      Etienne

      Donc il y a ceux qui crient feu et ceux qui tirent ?

    2. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      On allait le dire !…

      Lu le lien , très intéressant . Repéré un point qui devrait interpeller Paul Jorion , s’agissant de « respect de la volonté » . Reste à savoir ce qu’est la politique pour Jean-Gabriel Ganascia .
      Dans la veine de ce que vous exprimez , La Rochefoucauld était peut être plus tonique .

      Que «  »collez » vous ?

    3. Avatar de Thomas
      Thomas

      Si vous êtes dans l’action, votre commentaire prouve par l’oeuf que l’on peut faire et parler 🙂

    4. Avatar de Subotai
      Subotai

      Le taulier a de gros problème pour mettre la soupe dans l’assiette, malgré sa « notoriété ».
      Faut pas croire mais ça préoccupe.
      je ne suis pas toujours d’accord avec, des fois son pessimisme, des fois son optimisme, des fois sa réserve, voire pusillanimité, mais je le lis toujours histoire d’apprendre quelque chose, même à contrario.
      On apprend toujours quelque chose des autres…

  30. Avatar de Gudule
    Gudule

    Soi même comme un autre.
    « Ricoeur saisit justement l’éthique dans ce rapport ambigu : le sujet n’est pas d’abord une substance mais avant tout un choix moral. Se penser « soi-même » en tant qu’autre signifie que l’autre est constitutif de ma propre identité. Si l’universalité de cette morale ne peut être fondée par le sujet, elle le sera dans le souci de la pluralité : se mettre à la place d’autrui, voilà la nouvelle source de la norme sociale. Ainsi, dans cette optique, Ricoeur dépasse l’opposition entre une éthique individuelle axée sur la pratique concrète (ce qui me semble bon) et une morale fondée sur des principes rigides (du type : tu ne dois pas…). C’est dans la sagesse pratique que Ricoeur dépasse ces conflits, dans le « bien-vivre » qui s’étend à la société et à son exigence d’égalité. »

    http://www.scienceshumaines.com/soi-meme-comme-un-autre_fr_13096.html

    http://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/paul-ricoeur-14-soi-meme-comme-les-autres#

    http://www.youscribe.com/catalogue/livres/savoirs/philosophie/soi-meme-comme-un-autre-2587091

  31. Avatar de paleolithic food
    paleolithic food

    c’était une bonne idée, le fan-zone pour syndicalistes, hier… trop marrant.

  32. Avatar de daniel
    daniel

    Divers, au vu de la vidéo d’aujourd’hui.
    Paul, vous me semblez fatigué. Vos yeux sont rouges, signes de fatigue oculaire ou de fatigue générale, ou autre. Peut pas en dire plus, je ne suis pas médecin.
    Soignez-vous et ménagez-vous. Le message à faire passer se travaille dans la durée et la permanence, pas dans l’éparpillement et donc l’épuisement.
    Les fruits rouges sont abondants en cette période et ils vous veulent du bien.

    Le Brexit : un échec de la religion féroce qui n’ouvre pas de perspectives, par Michel Leis.

    « la question du souverainisme économique, bien que centrale, ne doit pas être abordée avec des œillères. »
    Que voilà du mystère. Et pour ménager qui au juste ?
    C’est en effet une idée centrale. Il va être difficile de parler de réindustrialisation, de réorientation de l’allocation en capital sans prononcer des mots grossiers ou tabous comme « réglementation » et « protectionnisme ».
    Plutôt que de tourner autour du pot pour des questions largement débattues quand le libéralisme n’avait pas encore triomphé, il vaudrait mieux les aborder de front pour pouvoir faire ensuite dans la nuance.
    Si c’est un désarmement ou une déclaration d’indifférence que vous espérez, vous risquez d’être déçu. La question est lourdement idéologique et a vu d’homme vous ne pourrez jamais convaincre nos adversaires qu’elle est simplement technique. C’est le fondement de leur idéologie qui est mis en cause.
    Là, comme ailleurs, construire un rapport de force suffisant devient urgent.

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Quelques avis de noms connus , dont Attali et Colmant sur le Brexit :

      https://francais.rt.com/international/22685-brexit-7-cavaliers-lapocalypse-francais

      Pour mon propre compte, je vois là effectivement un des soubresauts qui vont secouer le monde pour aller , dans le meilleur des cas , vers des prises en compte mondiales d’une économie vraiment politique débarrassée de l’idéologie ultra libérale , d’un nouveau modus vivendi entre peuples , de la prise en compte réelle de l’état de la planète ailleurs que dans des COP, d’une police internationale légitimée par les accords mondiaux, d’une maîtrise démocratique réelle des outils informatiques et/ou financiers..

      C’est la version souriante . La plus difficile . Avec des épisodes contraires très violents . Mais y a-t-il d’autre issue ?

      1. Avatar de daniel
        daniel

        « C’est la version souriante ». Mais non, c’est du rêve , irréaliste, improbable.
        La sortie de la Grande-Bretagne n’est pas un événement important en soi. Bruxelles et les autres ( Hollande, Merkel, et ceux dont François Leclerc se fait le chroniqueur) ont montré qu’ils n’ont rien compris.
        Le Bruxelles actuel est le problème, il ne peut pas détenir de solutions autre que cosmétiques. On peut même imaginer qu’ils vont s’enferrer vers plus de ce que les électeurs rejettent. Un chef de bureau de sous préfecture ne peut pas muer en homme politique.
        Il existe des critères pour juger de leur créativité:
        L’abandon du dogme de marché omniscient.
        L’intégration du domaine social dans les compétences européennes, avec un alignement progressif sur le mieux disant dans une question sociale précise.
        La création d’une fiscalité européenne unique et redistributive au niveau des régions.
        L’affirmation d’une Europe puissance faisant échec au chantage ( Turquie actuellement) et aux pressions de la Russie et des USA, démantèlement de la portion américaine de l’Otan en Europe, ou dit autrement construction d’une défense européenne sans les USA.
        etc…
        Mais le plus sûr est le vide d’idées et de réalisations.

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Je n’ai pas trouvé de site donnant des résultats détaillés , alors je résume ma lecture du résultat du referendum anglais à:

        Abstention :27,80
        In: 34,73
        Out: 37,47

        Je ne sais pas comment et où sont éventuellement comptabilisés les blancs ou nuls .

      3. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Daniel :

        Le problème , ça n’est pas Bruxelles ou l’Europe . Paul Jorion a synthétisé notre problème comme étant l’association des trois composantes du Soliton , que je ne rappellerai pas .

        Dès lors , le sujet intéressant est plutôt en quoi l’Europe n’est pas ou pourrait être un élément des solutions . Jusqu’à ce jour , elle a brillamment raté son rendez vous avec l’histoire mondiale .

        Mais l’histoire continuera ou pas , sans elle ou/et avec elle .

        Il parait que notre hôte a deux fers au feu , un Varoufakis et un Pékin .

        Trois , avec le blog et le « porter à connaissance » .

  33. Avatar de Guy Leboutte
    Guy Leboutte

    Brexit : un échec de la religion féroce qui n’ouvre pas de perspectives, par Michel Leis

    Parce que vous voudriez des perspectives? Et quoi encore. La période est fascinante, ce qui ne veut pas dire qu’elle soit prometteuse.
    L’histoire à peine, et enfin!, se réveille.
    Et son rythme n’est pas celui de nos vies individuelles.

    Pour les perspectives, il est urgent d’attendre.

  34. Avatar de Isabelle Joly
    Isabelle Joly

    Je voulais remercier tous ceux qui ont pris leur plume électronique pour réagir à mon dernier texte. J’ai été très touchée par tous les commentaires.

    De son analyse de l’état du monde, le blog de Paul Jorion construit les solutions futures à mettre en oeuvre, une fois la prise de conscience élargie à un seuil critique.

    Si une impatience se manifeste, c’est de la vision de tous ceux qui pris dans la nasse de l’urgence, ont besoin que le changement advienne plus rapidement.

    Il y a ceux qui peuvent attendre, et les autres. Ce décalage fait parfois advenir le découragement. Heureusement ceux qui écrivent sur le blog, et les lecteurs de ce blog, ne cèdent pas à ce découragement, et les commentaires entre les lecteurs contribuent à continuer à avancer. Donc, merci à vous tous !

    Hier j’ai rencontré Bernard Friot, Voilà, j’ai cette chance, je me ballade à la fête de l’huma à Nice et je croise Bernard Friot, et il me serre la main, et on discute assis sur un muret de pierre.

    Il me disait que le capitalisme mettrait du temps à disparaître.

    Et c’est ça qu’il faut accepter, d’oeuvrer pour quelque chose qu’on ne verra pas advenir de son vivant.

    En attendant continuer à s’informer, à se cultiver au jardin de Paul Jorion..

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Ce qui veut déjà dire que les commentateurs et lecteurs ne se découragent pas de cotiser !

      A propos , est ce que Pascal avait réglé ses consommations avant de quitter le bar ?

      On devrait demander à Bill Gates , dont je viens d’écouter un interview sur France 2 , d’apprendre le français pour lire le blog et y trouver des idées … Il semble d’accord avec l’idée « française » de taxation sur les transactions financière, et partisan d’un capitalisme « régulé » .

    2. Avatar de corbeau
      corbeau

      Si l’espèce disparaît le capitalisme aussi, cette composante essentielle de notre civilisation a ses quelques bénéfices et ses énormes inconvénients, l’impérialisme a sa logique et ses mécanismes, la disparition du plus faible (faible dans la logique capitaliste parallèlement à la logique de la décence commune) en est un, restera t-il les riches après le déluge? Peut-être, le capitalisme aurait alors de nouveaux modes d’exploitation mais cette logique capitaliste est ancrée et enfouie au fond de nous-mêmes, nous sommes de foutus capitalistes rien qu’en payant nos impôts à cette foutue république pire que bananière dans cette union européenne foutue, personne n’est foutue d’arranger les choses si ce n’est chacun de nous, mais les habitudes sont prises. Dans les Particules Élémentaires Michel Houellebecq pointe excellemment cette composante de notre civilisation, une fois qu’un type de comportement est adopté par une population au bout d’un moment même si le monde évolue cela ne parvient pas tout de suite à la conscience et l’humain civilisé (qu’il évolue en meute ou en troupeau) ne peut agir en assimilant les données car raisonne selon les préceptes qui lui ont été inculqués; il faudrait bien plusieurs siècles avant qu’emerge une nouvelle civilisation. La destruction de l’environnement et de l’homme est intrinsèque au capitalisme, il survivra jusqu’à sa chute, l’impérialisme est un leurre le stade suprême du cacapitalisme c’est le suicide, quand le plus taré a tiré sur tous les ratés et qu’il ne reste plus rien.
      Subotai, je ne sais pas si le roi a une petite quequette et pas de couilles certainement non plus!

      1. Avatar de corbeau
        corbeau

        Au mieux, il faudra donc beaucoup de temps avant que le capitalisme soit de l’histoire ancienne, pour se débarrasser de nos habitudes et devenir pleinement citoyen, ne plus payer des impôts qui servent à endoctriner la jeunesse (orthodoxie libérale) et financent l’armement (donc aussi l’ia), au pire le capitalisme disparaitra avant le 22ème siècle en même temps que l’humanité. Les représentations changent, pour les Grecs les petites bites symbolisaient la virilité aujourd’hui ce n’est plus le cas. Si les lecteurs ont repris courage après avoir lu Le dernier qui s’en va éteint la lumière tant mieux Mad Max pourrait dire qu’ils ont des couilles, d’autres en ont en or, cela leur permettra t-il de perdurer encore?

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Les dames vont avoir du mal à se reconnaître dans votre vision du monde .

        Des hommes aussi , d’ailleurs .

      3. Avatar de corbeau
        corbeau

        Le féminisme ne peut s’affirmer vraiment que dans l’anarchisme, il y a autant de féminisme qu’il y a de femmes, c’est l’accomplissement de soi qui conditionne nos actes et puisque votre remarque met en avant le genre féminin pour affirmer qu’il ne peut adhérer à cette vision du monde vous pouvez aussi rappeler cette égalité des visions du monde, étendue au vivant, afin que chacun trouve sa place dans le monde, mais gardons nous de raisonner toujours en macro, quand vous dites « les dames », c’est un grand ensemble hétérogène d’autant plus que vous y joignez des hommes avec, donc ce n’est pas une question de genre.

  35. Avatar de Gudule
    Gudule

    Le Brexit n’est pas encore acté. Pourquoi comme je l’ai entendu à la radio vendredi matin à ma grande stupéfaction M Cameron annonce qu’il va démissionner au mois d’octobre ?
    En outre qu’est ce que le RU sans l’Ecosse ?….

    https://blogs.mediapart.fr/lefrancois/blog/260616/brexit-pas-si-sur

    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/06/25/brexit-regret-des-britanniques-dechantent-et-regrettent-deja-d-avoir-vote-leave_4958123_4832693.html

    Yanis Varoufakis envoie un message de rassemblement aux démocrates de tous pays britanniques inclus .
    https://diem25.org/a-propos-du-resultat-du-referendum-au-royaume-uni/

  36. Avatar de MEMNON
    MEMNON

    @ Isabelle Joly.
    Aussi, peut-on se demander en tant que lecteurs, pourquoi, intéressé par vos textes, Paul Jorion choisit de les partager… Se pourrait-il que vos histoires, vos réflexions, enfin, la manière dont vous ressentez les choses, entre également en résonance avec d’autres réflexions qui sont écrites ou reprises sur son blog ?
    Je pense essentiellement à Annie Le Brun, mais aussi, à John Maynard Keynes.
    Oh, cela vous semble probablement bizarre….. mais après réflexion, en remontant assez loin….. c’est à dire jusqu’aux origines du libéralisme, en tant que philosophie politique issue des Lumières, et ce qui s’en suivit particulièrement d’un point de vue philosophique et économique, il se dessine une fois les réflexions rassemblées, une ligne conductrice que j’associe à la dualité humaine résumée en une étrange formulation : « Il est peut-être plus difficile à l’être humain d’exposer sa part de lumière plutôt que celle d’ombre… »

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      J’ai tout bien compris ….sauf les trois dernières lignes qui , entre ombre et lumière , me paraissent pour le coup peu claires et sans fausses interprétations possibles .

      Sur le libéralisme , je recycle une ancienne prise de tête :

      http://www.pauljorion.com/blog/2012/10/16/les-forces-collectives-proudhoniennes-un-complement-a-misere-de-la-pensee-economique-par-jacques-langlois/#comment-371170

      1. Avatar de MEMNON
        MEMNON

        Ah bon… Vous me surprenez Juannessy!
        Cette phrase ne me paraît pas si difficile à traduire. Isabelle Joly : « Il est peut-être plus difficile à l’être humain d’exposer sa part de lumière plutôt que celle d’ombre… »
        Autrement dit, il est peut-être plus difficile à l’être humain d’énoncer clairement sa pensée plutôt que de manifester celle-ci confusément.
        La part d’ombre l’emporterait donc sur la part de lumière, parce que l’être humain parle sans savoir ce qu’il dit et, au fond, ne dit pas ce qu’il sait…
        Et pour le coup, le fait que vous affirmez avoir « tout bien compris » pour ce qui est du reste me laisse un peu perplexe, alors que je n’ai encore rien révélé du pourquoi du comment de ma pensée… : )

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Disons que j’ai mieux compris l’énoncé que la démonstration, où sont cités Annie Lebrun , Keynes, le libéralisme , la philosophie politique , l’économie , les lumières .
        Bref , ça me donne le sentiment que , comme Piotr , il y a quelque chose que vous n’arrivez pas à dire .
        Mais il y a des jours où je fatigue, et c’est un peu le cas ce soir !
        Bonne nuit , où tous les chats , eux aussi , sont gris .

      3. Avatar de MEMNON
        MEMNON

        Isabelle Joly : « Il est peut-être plus difficile à l’être humain d’exposer sa part de lumière plutôt que celle d’ombre. » Puis elle ajoute « Peut-être mourrait-il tout simplement d’ennui. »
        Nous suggère-t-elle qu’un être humain qui s’imposerait constamment comme seul mode de pensée, un rapport au monde qui entend rendre raison de tout, le conduirait inexorablement vers un mortel ennui… Comme le Soleil se mourrait d’ennui sans la Lune, la lumière sans l’ombre, la conscience sans l’inconscience…
        Isabelle joly nous indiquerait donc à sa manière qu’il y a autre chose que la raison, et qu’une dimension humaine fondamentale échapperait à celle-ci : la sensibilité que la raison pure ne saurait expliquer…
        Voici maintenant, un extrait d’un article de Jean-Luc Nancy : « La raison ne suffit plus ». Ce point de vue plus philosophique, expose d’une certaine manière, selon moi, un lien entre la réflexion d’Isabelle Joly et les origines de cette fissure issue des Lumières.
        Jean-Luc Nancy : « Les Lumières portent en germe leur instabilité : l’invention du bonheur, dont l’une des manifestations au XVIIIe siècle est le libertinage, va aboutir à Sade ; le plaisir esthétique, le beau finit par être débordé par le sentiment non rationnel du sublime… Enfin, il conclut : « La pensée, depuis 200 ans, c’est pour l’essentiel la pensée de l’au-delà, de ce qu’il y a derrière l’existant ou au fond de lui, et que n’envisage pas la raison suffisante. À commencer par la mort, qui est le grand impensé des Lumières : chez Spinoza, qui les initie, chez Kant, qui les clôt, la mort est totalement absente ; c’est sans doute l’un des points les plus déroutants du rationalisme que d’avoir suspendu la question de la mort. » La mort est-ce le grand problème qui nous fascine ici ? (fin de la deuxième partie)

      4. Avatar de MEMNON
        MEMNON

        @ Juannessy
        Vous n’y êtes pas encore tout à fait, mon cher. Mais on y est presque!
        Vos très intéressantes citations insistent sur la mort comme évènement auquel aucun homme, aussi grand soit-il, ne peut échapper. Or, ce n’est point de la mort, comme cul-de-sac de la pensée dont je veux parler ici, mais de l’effet de la nouvelle dimension fascinatoire du blog de Paul Jorion.
        Fascination « à double tranchant » : celle qu’évoque Isabelle Joly (j’y reviendrai plus loin), et celle que caricature jicé par « La fascination pour le cadavre ».

        « Rien de nouveau sous le soleil ? »

        Eh bien si : le regard fasciné de milliers de lecteurs devant cette question posée par Paul Jorion « QUI ÉTIONS-NOUS ? ».
        Isabelle Joly fait ressortir cette fascination, à sa façon : « Comme des animaux aveuglés par les phares de voiture, on est paralysés par cette fin du monde annoncée. »
        Pour ma part, je dirai que le lecteur se retrouve comme devant une éclipse, quand la Lune masque le Soleil, ne laissant qu’un spectaculaire anneau de lumière.
        Mais c’est en gros là où en était, au premier matin de l’humanité, Adam cherchant à savoir ce qui se passe dans sa vie, tout autour de lui, dans son jardin, croyant que le Soleil l’accompagnerait pour toujours. Depuis, l’être humain a beau chercher partout et à tout prix la vérité, à la fin, il sait qu’il ne sait rien. Alors, à défaut de connaître avec certitude la réalité des choses, il essaie de restituer celle-ci par des représentations (comiques, dramatiques, tragiques, etc.) qui varient selon la personne, le lieu et l’époque.
        Puis quand chacun, chacune se retrouve un jour face à l’inéluctable réalité de la mort, viendrait enfin l’impossibilité de se mentir, trahir, fuir, se cacher derrière un arbre, un livre, un masque… que sais-je ? Que nous soyons « bons ou mauvais, beaux ou laids, riches ou pauvres, nous sommes désormais tous égaux dans la mort »…

        « la nuit tous les chats sont gris »

        Mais chacun sur son chemin continue de se faire tout un cinéma, et répéter avant de se retrouver à son tour au pied du mur : je ne sais pas de quoi vous parlez, vous avez votre façon de voir les choses, moi j’ai la mienne, etc.

        Michel Lambotte dit que ce qui l’a frappé dans le dernier livre de Paul Jorion, c’est sa toute première phrase :
        « L’espoir c’est une blague : ou bien on arrive à réparer, ou bien on devient fou. »
        Cette fascination dont parle Isabelle Joly, révèlerait-elle une volonté de faire disparaître les effets d’une faute ?

        (troisème et avant-dernière partie)

      5. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Memnon :

        Je suis flatté de pouvoir encore surprendre quelqu’un deux fois de suite !

        Je vais attendre la fin pour analyser le tout . Quel fascinant suspens !

        Si vous voulez signifier , entre autre ( car votre parole ressemble à celle de Moïse ), que le blog de Paul Jorion peut devenir le lieu d’une manifestation de type sectaire avec gourou et disciples grégarisés , le danger est réel mais l’attention que j’y porte aussi .

        Faîtes moi confffiianssse !!!

        D’ailleurs,radin comme je suis , mon indicateur de dérive possible au travers du montant volontaire des donations mensuelles , me vaccine contre cet aveuglement grégaire sinon « dans les phares de voiture » .

        Mais attendons la suite ( dont j’ai un peu de mal à penser que ça pourrait être aussi la fin ) .

        PS : Pour les chats , oubliez les , ça n’était qu’une association d’idée facile avec ombre et lumière . Mais je suis « fasciné » par les chats et les corbeaux , dont je ferais volontiers mes deux animaux ….totems .

      6. Avatar de MEMNON
        MEMNON

        @ Juannessy

        Qui étiez-vous ?
        Qui étions-nous ?
        Qui était-elle ?
        Isabelle joly essayait de nous présenter la vie de façon honnête. Elle était fermement déterminée à faire ressortir les choses comme elles étaient, avec réalisme. En vérité, Isabelle était une tragédienne. Elle fuyait les illusions, et le pur divertissement. Avant tout, elle voulait être consciente de ses faiblesses et nous signaler les impasses où nous menaient l’ambition des uns et le cynisme des autres. Isabelle était une lanceuse d’alerte. Elle écrivait comme une personne menant un combat contre tout ce qui paralysait la vie. Chacune de ses chroniques en était un écho. Elle ressentait des joies et des souffrances. Sans aucun doute, elle cherchait un remède, une formule pour redonner « espoir en l’humanité ».
        Mais je sens, Juannessy, que vous commencez à faire des yeux tout rond.
        Alors Retour vers le Présent!
        Car ce qui est important n’est pas ce qui va arriver mais comment cela va arriver, puisque comme disait Keynes : «À long terme, nous serons tous morts. » Alors, si seulement ce que nous trouvons à dire en pleine tempête est : « une fois l’orage passé, la mer sera calme »… autant comprendre effectivement, que nous ne sortirons pas indemnes de l’orage annoncé si nous continuons plus longtemps d’ignorer les causes qui nous amènent à la catastrophe…
        Nous sommes perdus!
        Mais comment ne rien faire face au vent et la mer qui se déchaîne ?
        À qui ordonner « Silence, tais-toi! », pour que le vent tombe et que la mer se calme ?
        Comment ne pas voir que la raison de cet orage vient que nous engendrons notre propre perte par la façon spectaculaire dont nous nous détruisons nous-mêmes… « L’homme est une catastrophe pour l’homme! » Enfin… c’est dans la tempête, dit-on, que l’on reconnaît le marin.

        «Passons sur l’autre rive.»

        Il faut donc traverser la nuit, passer sur l’autre rive. Pour les peuples de l’Antiquité, la mer représentait le domaine de l’inconnu, du danger et de la mort.
        Et aujourd’hui, dans notre monde civilisé, nous avons fini par oublier la magie de la nuit presque totalement investie par la lumière.
        Walter Benjamin estimait que tout ne peut pas être éclairé, qu’il existe une vérité de l’ombre, de la nuit, dans laquelle il faut pouvoir ouvrir les yeux…
        On peut en effet, éprouver le sensation de se retrouver face à un autre monde, et voir ce que l’œil écoute quand le rêve silencieux se propage dans le sommeil.
        Comme l’écrivait Victor Hugo dans Les Contemplations, « chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière ».

        Mais devant cette dissolution de la conscience dans le sommeil, qui évoque bien la mort, l’être humain devient vulnérable en perdant la possibilité de surveiller ce qui se passe autour de lui. De là à dire que ceux qui désirent toujours tout contrôler, sont ceux qui ont peur de la nuit (debout), il n’y a qu’un pas.

        La fascination de l’humain pour la catastrophe qu’évoque Isabelle Joly l’amène donc, dans un second temps, à se poser la question de notre attitude devant la mort dans notre monde occidental. Cette fascination morbide qu’elle dépeint en citant les camps de la mort nous indiquerait une profonde division entre les gens qui ne sont fascinés que par le pouvoir, et ceux que la nuit fascine sachant pourtant, que ce à quoi on l’associe, peut toujours faire peur.
        On comprend mieux au fond, que ce qui se joue la nuit, c’est l’accès au désir qu’il nous faut apprivoiser d’une certaine façon, en raison du fait que justement la nuit devient le lieu de tous les possibles, mais aussi de tous les interdits.

        Isabelle Joly : « Les solutions existent, elles impliquent un changement des êtres humains qu’ils ne sont pas prêts, ou qu’ils n’ont peut-être pas envie, d’enclencher. »
        Elle propose donc de changer le comportement des individus pour sortir de cette impasse.
        Cependant, ce changement ne peut être atteint sans que nous comprenions la cause et la gravité des symptômes.
        Spinoza : « Les hommes se croient libres car ils ignorent les causes qui les déterminent. »

        Pour cela, je pense que pour changer nos comportements négatifs en vu de fins positives, l’être humain doit se soigner en traitant par des moyens naturels, la conscience par l’entremise de l’inconscient. Car on ne réussira jamais à moins de faire place nette à des robots-insectes, à censurer, supprimer complètement l’inconscient. Comme les messages subliminaux qui imprègnent directement le subconscient en passant outre les défenses conscientes ; il serait envisageable de modifier de mauvaises habitudes dites conscientes en passant outre d’autres habitudes dites inconscientes par des contre-dispositifs, comme par exemple transformer l’auto-hypnose douloureuse négative en une auto-hypnose vertueuse réparatrice, afin de « briller de sa propre lumière »…

        Enfin pour terminer, je laisse le mot de la fin à Jean-Luc Nancy : « Il faut aujourd’hui espérer de nouvelles lumières… d’une clarté différente. Notre conception de la raison doit nécessairement évoluer. Il faut l’étendre, la démultiplier, il faut déclore la fermeture entre raison et non-raison. Et je ne vois que deux façons de le faire. La religion la moins superstitieuse, la moins dogmatique possible, peut permettre à certains d’accepter ce qui nous échappe, en projetant une confiance, un salut, celui qui sauve du néant, de l’absurdité.
        L’autre voie, plus exigeante, c’est ce que j’appelle la pensée de l’adoration. Je suis de plus en plus « fasciné » par la révolution de la pensée opérée par le christianisme, qui a su, dans le monde romain, apporter une « consolation », un sens, à des hommes que les religions antiques ne suffisaient plus à apaiser… Ce geste, cette façon d’être au monde, c’est ce que je nomme l’ « adoration », ce qui reste du christianisme une fois qu’on a gommé tous ses aspects religieux et théologiques. je n’emploie pas du tout ce terme dans son sens religieux, mais dans sa dimension amoureuse ; c’est l’adoration qu’on adresse à quelque chose, à quelqu’un, à l’existence. Il ne s’agit ni d’attendre une réussite, un sens de ce monde, ni d’espérer qu’un autre monde, après la mort, apportera enfin des réponses. Adorer, c’est être dans ce monde, mais selon un certain esprit, c’est apprendre à accepter l’infinité du sens. Les Lumières ont voulu circonscrire le monde; Je pense qu’il faut l’infinitiser.

    2. Avatar de MEMNON
      MEMNON

      Annie Lebrun, Keynes, le libéralisme, la philosophie politique, l’économie, les lumières…

      Bonsoir Juannessy. J’espère que vous avez passé une bonne nuit de sommeil. Je vais maintenant répondre à la question que je m’étais posé au début de mon premier commentaire :
      Se pourrait-il que les histoires d’Isabelle Joly, ses réflexions, enfin, la manière dont elle ressent les choses, entre également en résonance avec d’autres réflexions qui sont écrites ou reprises sur le blog de Paul Jorion ?

      Isabelle Joly, dans son introduction, souhaite analyser ce qui pousse les lecteurs à s’intéresser à ses chroniques, mais aussi à comprendre ce qu’ils viennent chercher sur le blog de Paul Jorion. Selon elle, leur intérêt ne découlerait pas d’un souci purement intellectuel, d’une préoccupation morale, politique, voire sentimentale, mais bien du désir de s’auto-hypnotiser par une fin du monde annoncée. Isabelle Joly utilise, à juste titre, le mot « fascination » pour exprimer donc le fait, que la raison ne suffit plus pour analyser ce qui nous attire « comme des animaux aveuglés par les phares de voiture… »
      Isabelle Joly touche effectivement du doigt un problème qui nécessite toute notre attention, en tant que lecteurs du blog… n’est-ce pas ?
      Voilà que quelque chose oubliée, au fond de nous, nous fascinerait et échapperait à notre raison ?
      Ah! C’est l’heure du diner. (fin de la première partie)

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Memnon:

        Bon , c’est un peu plus clair , et je pense comprendre d’autant mieux que j’ai dormi ( mal) deux nuits depuis le début de notre échange .

        Je commence surtout à comprendre où vous semblez vouloir en venir ( et vous vous êtes peut être déjà) grâce à la deuxième partie .

        Mais c’est en gros là où en étaient Cro-Magnon et Néanderthal ( et peut être davantage ) bien avant Abraham ,Jésus Christ , Mahomet et quelques autres .

        « La mort , comme le soleil , ne peut se regarder en face »
        « Rien de nouveau sous le soleil ? »
        Si , sous le soleil , il y a la lune , la nuit et Isabelles Jolies !

        ( et les crampes qui m’empêchent de bien dormir ).

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Ô, comme il nous plait de penser que tout ici est écrit en présence et sous les auspices de l’Etre Suprême

  37. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    Finalement les british ont cette faculté à piquer ce qu’il y a de plus profitable pour leur égoïsme nationaliste dans l’ultra libéralisme ( la part assassine du « marché ») , et dans … l’anarchisme (j’adhère ou je divorce comme je veux ) .

    Comme je récuse cet égoïsme porteur de mort, j’attends avec curiosité ce qu’il va advenir du « royaume » « uni » dans les mois à venir , mais je comprends que les plus efficacement visionnaires dans ce qui voudrait rester une île , aient des sueurs froides un peu désespérées .

  38. Avatar de vigneron
    vigneron

    La somme dépensée par les activités illégales dépasse les budgets des états

    Un peu de sérieux, queue diable ! Admettons que pour la France les 3 milliards de la prostitution aient versé de fait du coté obscur de la loi mais, pour ne prendre qu’un exemple, le seul marché du whisky (scotch à 90%) y pèse sensiblement autant que le marché de la drogue avec ses plus de 2 milliards. Ok on est de loin les plus gros consommateurs au monde de ce poison écossais, mais sur ces 2 milliards l’Etat en ramasse 1,6 (85% de taxes sur un poison écossais – et même plus européen – à 13 euros, infiniment moins sur un single malt à 80…).
    Globalement les activités criminelles (hors fraudes fiscales) sont estimées entre 2,5 et 5% du Pib mondial, les deux tiers étant recyclés.
    https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/Studies/Illicit_financial_flows_2011_web.pdf

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