Réchauffement climatique, hôte et parasites, par Michel Leis

Billet invité.

Certains tiennent, y compris sur ce blog, des propos très alarmistes sur le réchauffement climatique. Nous parasites humain qui avons pris le pouvoir sur notre hôte, cette bonne vieille planète Terre, nous savons pourtant qu’il est essentiel que l’hôte qui nous héberge survive, quitte à l’affaiblir temporairement. Pour ce faire, nous pouvons faire appel à un ensemble efficace de régulations implicites et explicites.

Dans les régulations implicites (celles qui ne sont pas organisées et qui émergent d’elles-mêmes), il y a par exemple la pollution par les particules fines qui sont déjà une réalité. Un article du Monde nous confirme des études antérieures, la pollution entraînerait en France 42 000 morts prématurées. À l’échelle des pays développés, ça n’est jamais qu’un petit génocide de 1 million d’individus tous les ans. Comme les régulations implicites peuvent être très performantes, on n’oublie pas d’exporter nos matériels obsolètes et très polluants dans d’autres pays : il suffit de voir nos vieilles voitures diesels et polluantes prendre le chemin des ex-pays de l’Est et de l’Afrique. On doit bien pouvoir rajouter un ou deux petits génocides annuels supplémentaires. Je ne parle même pas de la compétition économique et des ressources disponibles, en particulier dans les pays émergents, qui font que certaines économies recourent massivement au charbon qui produit des particules fines à effet rapide sur la santé, avant même de réchauffer la planète.

Quelques catastrophes climatiques pourront aider un peu au nettoyage de cette bonne vieille Terre. Quelques pays très densément peuplés sont de bons candidats à des catastrophes d’envergure, on va bien évidemment progresser dans ce domaine ces prochaines années.

Quelques guerres pourraient augmenter la performance globale, c’est déjà le cas au Moyen-Orient, on peut rajouter l’Afrique qui n’en est jamais très loin. Bon tout ça est un peu artisanal, il faut bien le reconnaître. La performance d’ensemble a cependant de bonnes marges de progression : une guerre entre l’Inde ou la Chine et leurs voisins, voire les deux, mais on sait qu’il ne faut pas désespérer de nos dirigeants….

Comme toute cette régulation implicite se révèle insuffisante, une régulation explicite se met en place parallèlement. On va nous vendre dans les pays riches des règles de plus en plus contraignantes, avec des produits verts et chers qui seront obligatoires et inaccessibles à la plus grande part de la population. Diminution drastique de la consommation et de ses effets néfastes en perspective ! Comme en plus les nouvelles technologies doivent faire appel à des ressources rares, on a d’autres sources potentielles de conflits qui s’annoncent… L’implicite nourrit l’explicite.

Bref, entre l’élimination accélérée d’une partie des habitants de la planète et les restrictions apportées à la consommation, les objectifs de diminution des gaz à effet de serre qui nous semblent aujourd’hui hors de portée nous paraîtront demain très faciles à atteindre. Certes, tout cela est un peu désorganisé, mais en y mettant un peu de « bonne » volonté, on va y arriver à notre société propre et à émissions réduites… Au final, il y aura un peu de dégât pour notre hôte, la compétition entre parasites va être féroce, mais on va bien finir par trouver un nouvel équilibre, ça se passe toujours comme ça entre hôte et parasites…

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