Faire changer de camp les supporteurs de Trump, le 18 juillet 2018 – Retranscription

Retranscription de Faire changer de camp les supporteurs de Trump, le 18 juillet 2018. Merci  à Olivier Brouwer et Éric Muller !

Bonjour nous sommes le mercredi 18 juillet 2018 et vous l’avez compris, à part le fait qu’en fin de journée j’essaie quand même d’aller à la plage, je passe l’entièreté de mes journées (matin, midi, soir et une grande partie de la nuit) à m’informer sur ce qui se passe en ce moment aux États-Unis. Et bonne nouvelle, pour vous qui ne me regardez pas : on s’est mis d’accord, hier, pour que tout ça soit un jour publié, et dans d’excellentes conditions.

Alors, événement de la journée d’hier, eh bien, essentiellement des discussions aux Etats-Unis autour de ce qu’on a vu. On a vu un peu plus, hier, en particulier quand quelqu’un attirait l’attention sur ce clin d’œil, ce clin d’œil que M. Trump adresse à Poutine avant qu’il se mette à parler dans la conférence de presse conjointe. M. Trump ne se doute pas qu’il a des sourcils à ce point épais que même s’il met son visage de profil, le clin d’œil qu’il fait de l’autre côté apparaît, apparaît sur la caméra. Et, je dirais, c’est peut-être le moment de cette conférence de presse où il apparaît le plus sûr de lui : il fait quelque chose qui ne lui est pas dicté par l’autre.

Et c’est ça surtout bien entendu dont on a parlé dans la journée d’hier : le spectacle lamentable pour une nation de voir son président se conduire comme une chiffe molle, comme être la marionnette du président d’un autre pays, et comme pas mal de commentateurs l’ont dit, ont attiré l’attention avec des arrêts sur image de cette conférence de presse, M. Trump a peur. Il a peur de Poutine.

Beaucoup de spéculation, évidemment, sur ce qu’ils se sont dit pendant les deux heures où ils se sont parlés. Mon interprétation, c’est que ça a été une répétition générale : Poutine dit : « Alors tu dis ça, et moi je réponds ça », et voilà, c’est une répétition générale de la conférence de presse. Alors, comme le fait remarquer John Brennan, l’ancien patron de la CIA, bien entendu, les Américains n’ont pas un enregistrement de la conversation qui a eu lieu – encore qu’ils vont essayer de l’avoir (rires), j’en suis sûr – mais les Russes en ont certainement un. C’est à dire que quand on parle de « kompromat », de choses compromettantes – et il y a sans doute des choses compromettantes du côté de la Russie pour ce qui est de Trump – voilà, les archives se sont encore étoffées davantage avec l’enregistrement de cette conversation.

Donc, beaucoup de discussions sur ce qu’on a vu là. Les commentateurs Démocrates disent : « Oui, pourquoi est-ce que les Républicains…? » Oui, bon, voilà, il y avait déjà des Républicains qui avaient dit ce qu’ils pensaient de l’attitude de M. Trump avant même qu’il rencontre Poutine, comme M. John McCain, M. [Corker], M. Flake,… Il y en a quelques autres qui se sont ajoutés, mais ceux qui se sont ajoutés, ils ont simplement dit : « Le président américain n’a pas le choix entre [d’une part] l’opinion d’un tyran, d’un autocrate président d’un autre pays, et [d’autre part] les services de son pays, le ministère de la Justice, le FBI, la CIA éventuellement, et ainsi de suite.

Pourquoi est-ce que ces Libéraux (pardon pardon, pourquoi est-ce que je les appelle « Libéraux ? »), pourquoi est-ce que ces Républicains ont tenu ce discours, en disant : « on ne peut pas remettre en question ce que dit le FBI » ? Vous l’avez peut-être vu, j’en ai mis un extrait sur le blog. Il y a eu, le 12 juillet, jeudi de la semaine dernière, il y a eu l’audition de M. Peter Strzok. Peter Strzok est donc un fonctionnaire du FBI, un fonctionnaire de haut rang, celui qui s’occupait, avant d’être déboulonné, du contre-espionnage, et ce M. a été mis en accusation parce qu’on a trouvé des SMS, essentiellement, qu’il échangeait avec sa copine, en disant : « Ce Trump, il ne faut pas qu’on le laisse passer ! », etc. Et il est accusé là-dessus, et il s’est défendu d’une manière assez extraordinaire : il a dit : « Eh bien écoutez, le jour où j’envoyais ce SMS en disant : ‘nous ne pouvons pas tolérer des gens comme ça’, c’est le jour où M. Trump avait insulté la famille d’un veteran [décédé], voilà, d’un ancien de l’armée, d’origine immigrée, et il avait essayé d’humilier ces gens ; comment voulez-vous qu’un citoyen américain ne dise pas : ‘On ne peut pas tolérer ce gars-là’ ? »

Alors, quelques grincements de dents dans l’auditoire, du côté des Républicains, et puis surtout, au moment où il a l’impression que c’est véritablement le FBI qui est attaqué, là, il fait un plaidoyer pour les services de police de son pays, et il le fait d’une manière absolument magistrale. Il le fait d’une manière magistrale telle qu’il est devenu à partir de ce moment-là impossible pour les Républicains de le critiquer là-dessus. Il est clair qu’il est un représentant, voilà, du sens de l’Etat, de l’intérêt général, et qu’il est inattaquable de ce côté-là.

Donc, un certain nombre de Républicains sont prudents de ce côté-là et marchent sur des œufs : il ne faut pas qu’ils apparaissent aux yeux du public comme des gens qui remettent en question l’engagement de ces fonctionnaires, des services de police.

(Alors, je dirai tout à l’heure, si je m’en souviens, je ferai une petite remarque en rapport avec ce que je dis là et le Prix que j’ai reçu il y a dix jours, le Prix des Reclusiennes. Vous allez voir pourquoi, j’espère que je ne vais pas oublier !)

Je continue : et donc les Démocrates : « Oui mais pourquoi les Républicains ne disent pas davantage, etc. etc. » Ces Démocrates ne comprennent pas ce qui est en train de se passer. Ils ne comprennent pas quelque chose sur laquelle j’ai attiré votre attention hier, et sur la stratégie de M. Robert Mueller à la tête de sa commission, c’est la chose suivante : c’est que dans un pays où il y a 40 à 45 % de personnes qui ont une opinion favorable de M. Trump (et je n’entre pas dans les détails aujourd’hui, pourquoi ils ont une opinion favorable de M. Trump), il s’agit d’abord que ces gens-là se rallient à l’idée qu’on pourrait inculper ce personnage de haute trahison.

Ça ne se fait pas comme ça. Si on le fait comme ça, c’est la guerre civile : il y a un camp contre l’autre. L’un va dire : « Oui, c’est tout à fait injuste parce que, voilà, il défend le peuple », ou je ne sais quoi. Enfin, il défend le peuple puisque c’est un discours essentiellement populiste qu’il tient, bien que, bien entendu, dans toutes les mesures qu’il prend, il défend essentiellement le gros capital, mais enfin ça, on a l’habitude : quand on a des populistes au pouvoir, on a l’habitude de voir ça.

Il faut d’abord que ces gens, que ces 40 à 45 % de gens qui ont une opinion favorable de Trump, ne l’aient plus.

Alors, ce qui a eu lieu lundi, c’était très bien dans cette stratégie. Parce que voilà : le vendredi, on laisse entendre – dans une inculpation de fonctionnaires russes – on laisse entendre que M. Trump est probablement l’agent d’une puissance étrangère hostile, voilà. Et donc, on le laisse se dépatouiller le lundi, quand il va rencontrer le président de cette puissance étrangère hostile, on va voir ce qu’il fait. Et là… Et là, Trump démoralise ses troupes.

Pourquoi est-ce qu’il démoralise ses troupes ? Parce que ce genre de troupes « à la Trump », ce sont des gens qui admirent la force, qui admirent la force et la détermination, et là, ils voient une marionnette, ils voient une chiffe molle, ils voient un personnage minable, minable, qui s’écrase, qui est le toutou du président d’un pays dont on sait, quand même, dans l’histoire américaine, que ce n’est pas un pays qui a été ami, et que s’il l’est maintenant, il ne l’est vraiment pas depuis longtemps. Alors, ça, ça conduit ces personnes à s’interroger.

Alors maintenant, qu’est-ce qu’il faut faire ? Il ne faut pas attendre que les Républicains se disent « Oh là là », qu’ils se grattent la tête, « Si je dis du mal de Trump, quand même, je peux dire du bien du FBI, de la CIA, et ainsi de suite, de la NSA… Mais je ne vais quand même pas dire du mal de Trump, parce que mes troupes, les gens qui peuvent voter pour moi, sont quand même en faveur de lui… ». Il faut que la démoralisation de ces gens-là, le fait qu’ils passent, que ces gens se convainquent qu’il y a en face d’eux un ennemi du peuple, quelqu’un qui est « in cahoots », quelqu’un qui est un homme de paille, un homme de paille d’une puissance étrangère qui nous est hostile.

Donc, il faut que, du côté de M. Robert Mueller, on pose des actes supplémentaires. Et M. Robert Mueller, il a sûrement plein de trucs encore dans son sac. Et M. Robert Mueller, il a eu l’intelligence de faire la chose suivante : il a redistribué, autour de lui, toutes les enquêtes. Il a bien vu que Trump, avec ses troupes, avec Fox News – avec Fox News qui, je vous le rappelle, maintenant hésite –  avec Fox News, les forces de Trump ont essayé – et continuent de le faire d’ailleurs. Enfin… Ils ne l’ont pas fait tellement dans la journée d’hier ! – de décrédibiliser l’enquête de Robert Mueller.

Et ce qu’a fait Mueller, quand il a vu qu’il risquait d’être démis de ses fonctions, quand il a vu que M. Rod Rosenstein (qui est le numéro deux du ministére de la justice), risquait aussi, lui, d’être déboulonné par des Républicains affolés qui ont peur de ce qui peut sortir de ce côté-là, M. Robert Mueller, il a fait la chose qu’il fallait : il a redistribué autour de lui les enquêtes. L’enquête sur l’avocat de Trump, Michael Cohen, elle n’est pas entre ses mains, elle est entre les mains du district de Manhattan. Quand il y a eu l’arrestation (c’était hier) de Maria Butina – considérée comme une espionne russe – ce n’est pas Mueller qui s’en occupe, c’est un procureur spécial… Voilà.

Il a fait en sorte que si on arrive à le déboulonner, que si on arrive à déboulonner Rod Rosenstein – encore que cela devient de plus en plus difficile maintenant, parce que cela paraîtrait vraiment tout à fait flagrant – que dans ce cas-là, les enquêtes continueraient quand même, parce qu’elles ne sont plus nécessairement entre les mains, ni du numéro deux du ministère de la justice, ni de M. Mueller.

Alors, les prochaines étapes ? Ça ne va pas être les Républicains qui, tout à coup, des « congressmen and -women », des congressistes, des députés ou des sénateurs qui vont changer de camp de manière violente et spectaculaire. L’étape suivante, ça va être la démoralisation des soutiens, des supporters de M. Trump. Et là, il y a plein de choses encore dans des dossiers, on le sait. D’abord, il y a tout ce qui a été saisi des documents de Michael Cohen, il y a le procès qui va avoir lieu de Paul Manafort, qui a été le premier dirigeant de la campagne présidentielle, il y a… j’oublie un des noms… ce n’est pas Stephanopolos mais c’est très proche de ça [George Papadopoulos]…  Enfin, il y a un certain nombre de personnes qui vont passer en jugement, et c’est dans les toutes prochaines semaines. C’est pour le mois de juillet, c’est pour début septembre, mais il n’est pas impossible que M. Mueller ait encore d’autres choses dans son sac, ou bien qu’une des juridictions qui s’occupent des choses qu’il a redistribuées autour de lui s’en occupe.

Donc, il ne faut pas regarder, il ne faut pas avoir les yeux fixés sur les représentants du peuple Républicains, non, il faut voir qu’est ce qui va encore venir du côté de la justice, dans cette perspective de démoraliser les soutiens de  M. Trump.

Et, bien sûr, il va y avoir des sondages d’opinion, et on va voir ce qui se passe du côté de l’opinion positive ou négative qu’a le peuple américain de M. Trump. Et là, ce sera véritablement analysé. Je suis sûr que du côté de M. Robert Mueller, on va regarder ces sondages avec beaucoup d’attention, en se disant « Qu’est ce qu’on fait maintenant dans cette perspective-là ? ».

Les commentateurs disent parfois : « Vous voyez, c’est absolument retors la manière dont fonctionnent ces commissions, dont fonctionne le FBI de manière générale… » Oui il y a un style qui s’est mis en place, et que vous pouvez connaître si vous avez regardé pas mal de films de gangsters américains. Il y a une manière de procéder de ces services : on inculpe les gens sur des choses qui n’ont pas grand-chose à voir avec les points lesquels on veut les avoir – on inculpe M. Al Capone, grand gangster de Chicago, sur ses déclarations fiscales -, et surtout on procède par cercles. On commence par un cercle très éloigné. Dans ce cas-ci, on commence par inculper des gens qui travaillent pour un bureau à Saint-Pétersbourg à diffuser de fausses informations sur ce qui se passe en Amérique, à organiser des manifestations de loin, etc., puis le cercle se resserre, parce qu’on inculpe encore des gens en Russie, et ce sont cette fois des fonctionnaires, donc ce sont des gens qui opèrent selon les ordres qui leurs sont donnés, et on va continuer comme ça. Et on a déjà, voilà, il y a déjà des gens comme Manafort qui vont expliquer ce qu’ils [ont fait], et le camp Trump sait que tous les dossiers de M. Michael Cohen sauf, j’ai donné le chiffre l’autre jour, sauf [19] * qui relèvent du secret entre un avocat et son client, que tout le reste est à la disposition, maintenant, de la justice.

Donc on les pousse, on les pousse à l’erreur, on les pousse à la faute, et c’est une stratégie qui paraît tout à fait… qui marche, pour le moment, parce que… Qu’est-ce qui s’est passé lundi ? Trump a dit : « Je vais aller voir Poutine ». On lui a dit : « Allez-y donc, Monsieur ! », et puis, le vendredi, juste avant qu’il parte, on lui dit : « Voilà, on inculpe des fonctionnaires russes », et donc il est dans la cage aux ours, et tout le monde regarde autour comment il va se conduire, et ce n’est pas beau à voir.

Alors, je vais terminer – c’est déjà sûrement assez long ! – mais j’ai dit que j’allais parler d’Elisée Reclus.

Alors, je vais me faire l’avocat du diable, et je vais dire la chose suivante : « Mais, M. Jorion, qu’est-ce que c’est que ça ? Vous avez reçu le prix Elisée Reclus, grand géographe certainement, mais un des grands penseurs de l’anarchie ! Vous avez reçu ça il y a dix jours, vous avez dit que vous étiez très content, vous avez fait un discours de réception avec l’aimable complicité de Franck Cormerais, et on avait l’impression que vous y étiez ! Mais, Elisée Reclus, quand même, qu’est-ce qu’il pensait de l’Etat ? Parce que vous, vous êtes là, et vous nous parlez de votre grande admiration pour des fonctionnaires qui sont à la tête du FBI, un ancien directeur de la CIA… Qu’est-ce qui vous arrive ? Il n’y a pas que M. Trump qui a des problèmes de stabilité mentale, comme on dit ! »

Eh bien, je vais vous dire, si. Enfin non, je ne vais pas vous dire « si, j’ai des problèmes de stabilité mentale ». Je vais expliquer ce que je fais. Parce que, pensez bien à Elisée Reclus. Elisée Reclus nous a dit : « L’Etat, c’est l’ennemi », comme la plupart de ses collègues, sauf qu’il y a une dimension de l’Etat qui est la protection du faible et de l’opprimé. A part cela, si l’Etat est critiquable, c’est en tant qu’il est le bras armé du capital. Ah oui, c’est ça qu’il dit, M. Elisée Reclus ! Et, bon, il y a d’autres anarchistes qui ont dû dire des choses dans le même genre ! Alors, quand je vois M. Comey, quand je vois M. Strzok, quand je vois M. McCabe, quand je vois ces gens défendre le sens de l’Etat parce qu’ils défendent la communauté, parce qu’ils défendent [l’intérêt] général, et que je vous mets ça sur le blog, eh bien, c’est parce que j’admire effectivement ce que ces gens font dans la capacité qui est la leur. Parce qu’ils n’utilisent pas… si il était question du FBI, si il était question de M. Edgar Hoover qui était son grand patron, et qui était simplement un anti-communiste du genre délirant, qu’on pouvait aussi accuser de pas mal de choses qu’il cachait soigneusement dans sa vie privée, je ne vous aurais pas dit du bien de M. J. Edgar Hoover, mais je dis du bien de M. Peter Strzok, et je montre la manière dont il défend, non seulement ses hommes, mais il défend l’intérêt général. Je ne crois pas, si Elisée Reclus était encore parmi nous, qu’il aurait du mépris pour M. Peter Strzok et pour M. James Comey, dans la manière dont ils défendent leur boulot, ou pour M. Rod Rosenstein.

Je vous parle là de gens qui sont tous essentiellement des Républicains, mais le problème n’est pas là. Le problème, [c’est que] ce sont des gens qui s’identifient à l’intérêt général, et dans le système où nous sommes, dans le système capitaliste où nous sommes, où on nous parle de compétitivité, de compétition, de rivalité, où on nous met tout ça en avant comme étant soi-disant, soi-disant, prétendument, la manière dont fonctionnent les sociétés humaines, et pas la solidarité, la compassion, l’entraide, etc., il faut du mérite ! Il faut du mérite pour s’identifier à un appareil, effectivement, un appareil d’Etat, et d’un Etat, comme je l’ai dit hier, qui a beaucoup de sang sur ses mains, qui n’a pas fait que des bonnes choses et qui continue à ne pas faire que des bonnes choses. Mais il faut faire la distinction entre ceux qui se mettent au service de l’intérêt général, dans un cadre démocratique ! Parce que bon, on peut encore imaginer des fonctionnaires zélés, Nazis et des machins comme ça, ça s’est vu, souvenez vous du fameux procès d’Eichmann et des réflexions que ça inspirait à Hannah Arendt. Mais il y a autre chose : il y a, en chacun de nous, la capacité à s’identifier, soit à son intérêt particulier de la guerre de tous contre tous dont M. Trump nous donne un excellent exemple, mais il y a aussi l’identification à l’intérêt général, à la communauté, à l’espèce, à la lutte contre l’extinction de cette espèce qui – là je le dis aussi – une espèce qui a beaucoup de sang sur les mains, mais qui a aussi des choses à son actif.

Voilà, allez, à bientôt, je ne sais pas quand je vous parle encore de quelque chose.

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* « In a Monday report to US District Judge Kimba Wood, the special master, Barbara Jones, said:

  • Just 162 of the roughly 300,000 documents she has reviewed so far fall under the privilege designations she laid out in a May court filing.
  • Of 639 paper documents, 14 fall under the guidelines.
  • Of the 291,770 electronic files, 148 are privileged. »
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