États-Unis : le peuple s’adapte à ses dirigeants

Ouvert aux commentaires.

Un intéressant sondage dans le Washington Post sur le Président Trump et ses mensonges (6.420 depuis son élection ; répétés car immunisés contre toute forme de démenti), où l’on apprend des choses rassurantes, mais aussi d’autres, très dérangeantes celles-ci.

D’abord, dans le genre rassurant : si 3 électeurs Démocrates sur 10 croient aux balivernes de Trump, ils ne sont encore que  4 sur 10 parmi les Républicains.

Ensuite, dans le genre inquiétant, que les gens ne croient pas Trump même quand il dit (rarement il est vrai) la vérité et qu’ils sont plus disposés à croire un bobard Démocrate qu’un bobard Républicain (simplement parce qu’il y a plus de Démocrates que de Républicains dans la population).

Dérangeant aussi, le fait que si en 2007, 71% des électeurs Républicains considéraient qu’il était « extrêmement important » qu’un président soit honnête (70% pour les Démocrates), ce pourcentage est tombé aujourd’hui à 49% pour les Républicains (une chute de 22 points). Ce qu’on peut interpréter comme une ingénieuse adaptation de l’électorat à la qualité des dirigeants qu’ils élisent.

À la question « Est-il acceptable pour un dirigeant de faire des déclarations mensongères si c’est pour le bien du pays ? », 41% des Républicains affirment que oui contre seulement 25% des Démocrates.

La réponse est donc là : pourquoi Trump ment-il comme un arracheur de dents et 40% des électeurs US sont-ils prêts à le suivre ? Parce que c’est pour le bien du pays : parce que c’est le moyen de Rendre l’Amérique Grande à Nouveau = MAGA = Make America Great Again !

La fin veut les moyens, n’est-il pas ?

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5 réponses à “États-Unis : le peuple s’adapte à ses dirigeants”

  1. Avatar de Lucas
    Lucas

    Bah oui mais il faudrait lui faire un cours de biologie à Trump et ses électeurs. L’eau L’air les microbes et la température Ne connaissent pas de frontières si ce n’est la couche d’ozone.
    Donc mentir sur le climat pour le bien de son pays c’est comme essayer de sauter sur le pont du Titanic pour ne pas être atteint par l’eau.

    Je suis d’ailleurs convaincu que l’humidité de l’un de mes crachat a atteint le président américain en pleine tête.

  2. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Bonjour et merci M. Jorion de nous ouvrir la voie sur cette réflexion…

    Est-ce hors sujet…?

    Pourquoi les « donneurs de leçons de morales » sont-ils si prompt a « offrir » au moins disant moral… ce que les « temps de cerveaux disponibles » infantilisés… « demandent » comme réconfort à la « dictature des émotions » sondées…?

    Pourquoi ceux de « L’heure des pros » sur Cnews (à vous de vous situer entre « donneur de leçons de morales » ou « temps de cerveau disponible »), qui ostracisent comme de coutume… les Musulman.e.s (amalgamé.e.s si souvent et facilement avec les jeunes des cités, quartiers sensibles, caricaturés en « casseurs »…) en les enjoignant de se désolidariser des terroristes, ce qui n’est pas en soit le problème (sauf qu’à trop « simplifier », ça fausse la compréhension de la complexité du dit problème)… mais aussi par extension, à ne pas prendre part philosophiquement… à « la part de responsabilité collective et individuelle des misères du monde » de l’Islam en plein schisme, sauf avec le seul prisme « occidental » sur lequel la « fraicheur de leur séant » assoie le « mérite » de leurs « leçons », et « morales »… pourquoi donc n’ostracisent-ils pas de la même manière, certaines mouvances, d’ultra-droite, des extrêmes droites, et de la droite extrême, du mouvement, à qui ils ont ouvert pourtant grand les bras, et l’audimat, et ne demandent-il aux gilets jaunes, à leurs soutiens « sondés »… de s’en désolidariser …?

    Pourquoi ces « leçons de morales » donnent-elles l’impression de faire un deux poids deux mesures… par rapport aux addictions aux théories complotistes, qui assurent « en même temps » à la « société spectacle » de faire le buzz, n’entendent que les théoricien.e.s a qui ils ont ouvert grand l’audimat à l’écoute de leurs « ras le bol fiscaux », « poujadismes » et « dégagismes », populismes « dépolitisés », qui leurs faisaient hier dénoncer « l’assistanat » qu’elles ne voulaient pas… dont pourtant ces mouvances droitisées à l’extrême vont bénéficier des 2019 avec une « année blanche » du prélèvement à la source de l’IR et avec les « primes d’activités » à « quémander »… sans que le patronat ni l’actionnariat mettent la « main invisible » à la poche…? « L’assistanat » en question dénoncé pour les uns, mais inavoué ou inavouable (?) pour les autres… se fera sur le principe de la loi du plus fort. Sauf que comme elles sont défiscalisées et désocialisées, ces « primes d’activités », elles ne couvrent aucunes couvertures maladies, chômage, vieillesse, santé… ni ne financent les services publics, sauf en privatisant les biens communs, l’intérêt général des protections sociales… alors qu’elles vont coûter très chères, mais rien au patronat et à l’actionnariat…

    Pourquoi les « temps de cerveaux disponibles » « sondés » ne sont pas incités à constater de leur « libre arbitre » que la focale exclusive sur le « pouvoir d’achat et ras le bol fiscal » de cette mouvance, insistant sur l’aspect « dépolitisé » du mouvement… nuit jusqu’à s’opposer… aux revendications entre autre… pour plus de justices « sociétales », dont les NON RECOURS, sont les conséquences des non redistributions d’aides sociales qui sont établies sur le même « nouveau contrat pour la nation » de la « prime d’activité » à « quémander »… et dont les non partages des richesses comme les services publics désertés dans les milieux ruraux, quartiers… les hausses de dépenses contraintes et l’instauration de nouvelles dépenses pré-engagées… impactent les plus modestes discriminés, ostracisés, stigmatisés, ayant le moins de « représentativité »…?

    Pourquoi conséquemment à l’alignement au moins disant moral, fiscal, social… des revendications « gilet jaune » amalgamées en généralité, et résumée en une « simplification » hyper-médiatisée, les réponses gouvernementales apportées ne comprennent pas plus la complexité des luttes pour plus de justices environnementales (dont les « externalités négatives », guerres commerciales, monétaires, de « civilisations » et autres ventes « d’armements patriotiques », qui aggravent et amplifient les « crises des réfugié.e.s climatiques… » les dérèglements climatiques, perte de biodiversité, pollutions), pour la convergence des luttes contre les brutalités des contrôles aux faciès, contre les discriminations à l’embauche, administratives, impunies (« Etat d’urgence permanent »…), contre le refus d’accueil des régufié.e.s et la criminalisation des « solidaires », contre les « réformes structurelles » universitaires, des protections sociales, droits, services publics, contre l’austérité, contre la négligence de l’urgence climatique… que ces réponses technocratiques… n’ont pas empêché, d’avoir rejoué « l’élection » (via la « dictature des émotions » sondées) par défaut de la macronie face à la présumée droitisation extrême de la société vue par le prisme déformant, du problème de « représentativité » du mouvement des gilets jaunes…?

    Pourquoi ce « récit, du roman national/nationaliste » dont les cumulards « donneurs de leçons de morales » se sont fait les narrateurs exclusifs en privatisant l’intellect, des « temps de cerveaux disponibles » pris en otages, peut prétendre si facilement que « les riches payent le plus d’impôt dans un pays ou ils sont les plus élevés », en omettant – involontairement…? – de mentionner combien coûtent en injustices sociales, « sociétales », en « inégalités de destins », « de racines » et à la solidarité délité, au modèle social et services publics déficitaires, à l’explosion des dettes publiques illégitimes, l’impunité et l’immunité, la « dispense de peine… » qu’accordent le verrou de Bercy, « secrets d’affaires », pantouflage, conflits d’intérêts, favoritisme (en plus des cadeaux comme la flat tax, la baisse de l’exit tax, la suppression partielle de l’ISF, la baisse des impôts sur société et suppression progressive des cotisations sociales patronales…)…. aux fraudes fiscales « blanchies » avec le « droit à l’erreur », à l’assistanat sans contreparties des propriétaires prives d’actions d’entreprises, start-up, etc préférant « l’ubérisation et ordinisation » du travail segmenté à la tâche, des savoirs privatisés, technocratisés, numérisés, de l’emploi précarisé à plus de 80% (des embauches en CDD très courtes durées, temps partiel contraint, etc) quand il ne disparaît pas… et à « l’immorale optimisation »… à la socialisation des dettes privées pourries, pertes casinos (Subprimes, Dexia, etc)…?

    Qui des « donneur de leçons de morales » ou « temps de cerveaux disponibles » déplorent des méfaits… comme la sur concentration des richesses dans les « mains invisibles »… des 8 plus grosses fortunes mondiales, possédant plus que ce que la moitié de l’espèce humaine peine à mettre de coté… pas de la rue… mais pour hypothéquer en consumant maintenant plus de deux et demi planètes par an – 6 planètes par an, si toutes les populations mondiales achetant notre armement, « techniques sécuritaires », décidaient d’appliquer le modèle de croissance des USA… – en consumant immédiatement ce qui manquera « demain, après demain » à ses futures générations si elles survivent aux dérèglements climatiques, guerres cybernétiques, etc, aux raréfactions des ressources à partager entre les « compétiteurs » de croissance démographique… méfaits donc, dont ils n’auront aucun remord (puisque une fois 6 pieds sous terre, qui se préoccupera de qui aura à payer les dettes sociales, écologiques, publiques…?), à chérir, ou faire chérir à leurs descendances… les causes, qu’elles soient « diviser pour mieux régner », ou « la fin justifie les moyens » …?

  3. Avatar de Hervey

    Les berceuses sont toujours rassurantes.

  4. Avatar de Antoine
    Antoine

    Quand au consentement au mensonge de ceux qui décident.

    Il commencerait très tôt, dès que l’enfant prend conscience de la place de sa famille dans le tissu social: l’acceptation de « son rang » vaudrait consentement au mensonge primordial: celui de reconnaître que d’autres sont plus aptes que soi à prendre des décisions pour soi.

    Il serait présent à tous les niveaux hiérarchiques, et tolérable jusqu’à un seuil déterminé par le confort . A cet égard, la dénonciation du train de vie des personnes aisées, qui aujourd’hui paraît très « décadent », est illustrant. Hier, le coût des moquettes de l’Elysée aurait juste donné  » Rhâ c’est pas sérieux », avec des visites ébahies mais pas dupes lors des journées du patrimoine. Aujourd’hui ça ne passe plus. Au fond, tout le monde sait que le luxe est du superflu. Préférer Sparte à Athènes, cet adage ne date pas d’hier.

  5. Avatar de octobre
    octobre

    Demander au peuple.

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