20/11/19 – Auditions Commission impeachment – Commentaires en direct

Des journalistes ayant vu le témoignage préalable écrit de Sondland parlent de coup de tonnerre : Sondland aurait bien transmis à Zelensky, le président ukrainien, que le déblocage de l’aide militaire était lié à l’obtention d’informations compromettantes sur Joe Biden, son fils et le supposé complot ukrainien contre Trump en 2016. Sondland aurait l’intention de dire qu’il agissait selon les instructions directes de Trump. Nous allons voir. [Tout cela est en effet confirmé par la suite].

Adam Schiff fait un sommaire d’où nous en sommes, ajoutant à son récit quelques éléments de la journée d’hier.

Devin Nunes répète la version républicaine d’un complot de Démocrates enragés, amers de n’avoir rien pu obtenir de la commission Mueller. Nunes justifie l’existence d’une équipe parallèle en Ukraine : George Washington fit la même chose en vue d’un traité avec les Britanniques. Nunes annonce également que les Républicains ont subpoenaed (sommé à témoigner) Hunter Biden et le lanceur d’alerte.

Sondland commence par mentionner qu’il regrette que le ministère des Affaires étrangères et la Maison-Blanche aient refusé qu’il ait accès à ses documents, comme la commission le leur avait également demandé [suggestion d’entrave au travail de la commission].

Sondland insiste sur sa bonne foi. Il a travaillé avec Giuliani parce que le Président le lui demandait. Il ne l’aurait pas fait s’il avait su que M. Giuliani serait poursuivi par la suite pour malversations (la procédure en ce moment devant un cour à Manhattan). Bien que l’arrangement lui paraisse curieux, il lui semblait tout de même légitime à l’époque. Il n’a fait que suivre les ordres du Président. Il n’a été impliqué en rien dans le blocage de l’aide militaire à l’Ukraine. « J’ai toujours été opposé à l’idée que M. Giuliani détermine la politique américaine à l’égard de l’Ukraine ». [M. Giuliani est « jeté sous le bus » selon l’expression américaine]. Sondland souligne cependant que la directive de passer par Giuliani venait de Trump : « Talk to Rudy ! », chaque fois qu’il était question de la politique à mener envers l’Ukraine.

Sondland souligne que Mike Pompeo communiquait directement avec Giuliani, qui lui-même négociait directement avec un ex-procureur ukrainien compromis. [C’est maintenant Mike Pompeo qui est « jeté sous le bus »].

Sondland mentionne la conversation qu’il eut avec Trump dans un restaurant à Kiev. Il la confirme, mais ne dit rien du fait qu’il ne l’avait pas mentionnée durant sa déposition.

Y a-t-il eu échange de bons procédés : aide contre données compromettantes ? Sondland dit Oui. Il donne quelques informations supplémentaires, impliquant cette fois Mick Mulvaney, chef de cabinet de la Maison-Blanche [un de plus « jeté sous le bus »]. « Tout le monde était au courant », répète-t-il plusieurs fois [« tout le monde » étant tous ceux qu’il a jetés sous le bus : Giuliani, Pompeo, Mulvaney].

Sondland apporte une multitude d’éléments suggérant qu’il n’a personnellement joué aucun rôle dans le blocage de l’aide militaire à l’Ukraine – juste passant des ordres [il ne veut manifestement pas être impliqué dans une accusation de mise en danger de la sécurité des États-Unis].

La déclaration préliminaire de Sondland dure maintenant depuis plus d’une heure, il est extrêmement bien préparé, ce qui est prudent puisqu’il risque la prison.

Schiff prend la parole. Il ne lui a pas échappé (pas plus qu’à moi 😉 ) que Sondland jetait sous le bus Giuliani, Pompeo, Mulvaney. Il lui soumet cette liste, Sondland la confirme.

Les Démocrates étaient appréhensifs que Sondland invoque immédiatement le 5e amendement qui permet à un témoin de refuser de dire quoi que ce soit qui l’incrimine, pour le moment ils n’ont pas à s’inquiéter : Sondland « s’est mis à table », et « donne des noms ».

Schiff souligne maintenant des contradictions entre ce qu’a dit Sondland et ce qu’ont dit par ailleurs Taylor et Morrisson. Sondland refuse de répondre spécifiquement.

Je mentionnais ce matin :

menacé de prison pour parjure va-t-il faire machine-arrière, ou bien, convaincu que Trump pourrait s’en tirer, va-t-il nier l’évidence ?

Il est clair maintenant qu’il ne pense pas que Trump s’en tirera, ni, selon son sentiment, Giuliani, Pompeo et Mulvaney. Bien entendu, il aura contribué significativement à leur downfall, au sens de « The downfall of the Roman empire », la chute de l’empire romain.

Le conseiller juridique Goldman fait confirmer, une fois de plus, la liste Giuliani, Pompeo et Mulvaney (en sus de Trump bien entendu). Il poursuit cette fois en vue d’incriminer Mike Pence, le Vice-président.

Devin Nunes, pour les Républicains, apporte des informations qui vont confirmer selon lui qu’il y avait bien un complot contre Trump en Ukraine en 2016. Il était donc logique que Trump envoie en Ukraine son avocat Giuliani. Nunes tente à nouveau de convaincre que ce n’est pas Trump qui est en procès, mais en réalité Hunter Biden.  À tout ce que dit Nunes, Sondland commente très prudemment qu’il n’est pas au courant.

C’est le tour de Castro, le conseiller juridique des Républicains qui, comme je l’ai déjà dit, est soit un crétin absolu, soit roule pour les Démocrates. Comme il pose des questions très intelligentes, je ne pense pas qu’il soit un crétin absolu.   

À la une de The Guardian : « Sondland creuse des trous dans la défense de Trump sur l’Ukraine ».

Castro demande à Sondland pourquoi il parle d’équipe parallèle en Ukraine [dirigée par Giuliani] ? Sondland en profite pour enfoncer une fois de plus ceux qu’il a déjà « jetés sous le bus » : « Comment peut-on penser qu’il s’agit d’une ‘équipe parallèle’ quand ‘tout le monde est impliqué’ [Trump, Pompeo et Mulvaney] ? » 

Schiff revient sur l’implication de Mulvaney et de Pompeo.

Goldman produit un mail qui implique en plus, Rick Perry, ministre de l’énergie, l’un des « Three amigos » (Sondland lui-même, Kurt Volker et Perry), l’« équipe parallèle » de Giuliani sur le terrain en Ukraine. 

Et Goldman, et Sondland, impliquent maintenant Lisa Kenna, Executive Secretary of the United States Department of State, l’assistante de Mike Pompeo, ministre des Affaires étrangères. [On a le sentiment que ce qui en train de se passer, c’est établir la liste complète des personnes qui risquent d’être un jour inculpées].

À la une du magazine The New Yorker : « Gordon Sondland’s Testimony Likely Assures Trump’s Impeachment », Le témoignage de Gordon Sondland garantit probablement la destitution de Trump.

Castro tente de faire dévier la responsabilité de tout ce qui se passe, de Trump vers Giuliani. On a le sentiment qu’il s’agit d’une stratégie mise au point avant l’audition d’aujourd’hui : elle a cependant cessé d’être d’actualité.

Au lieu de répondre à une question de Castro, Sondland se moque de lui (il faut dire que sa tâche est désormais désespérée : les unes du Guardian et du New Yorker expriment le sentiment général). 

Nunes interrompt pour suggérer qu’il faudrait interroger plutôt le lanceur d’alerte. Suis-je le seul à avoir le sentiment qu’il s’agit d’une bouée de sauvetage lancée par Nunes  à M. Castro, pédalant dans le yaourt depuis 20 minutes ?

Entracte.

La séance reprend. Ce qui va être intéressant sera comment les Républicains (qui, logiquement, devraient être K.O. debout) vont réagir.

Jim Jordan, le roquet Républicain, se répand en éructations comme à son habitude, il parvient seulement à faire rire Sondland, mettant en évidence qu’un tournant a eu lieu : les remises en question de la commission par ses membres Républicains ont cessé d’importer.

Elise Stefanik dit que la personne qui devrait être là est Hunter Biden.

À la une de CNN : « Gordon Sondland a sauvé sa peau, et mit en péril la présidence de Donald Trump ».

Il est 21h, ce n’est pas tout à fait fini, mais j’arrête : je vais casser la croûte ! Merci pour votre attention.

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