Déclaration préalable de David Holmes, diplomate du personnel d’ambassade à Kiev. La politique américaine était d’aider les forces anti-corruption du nouveau gouvernement ukrainien. M. Giuliani apparut sur la scène, qui s’associa aussitôt aux forces anti-gouvernementales liées à la corruption. Celles-ci lancèrent une campagne de calomnie à l’encontre de Marie Yovanovitch, l’ambassadrice américaine en Ukraine, campagne encouragée par M. Giuliani. Holmes souligne que la rencontre amicale de M. Trump avec M. Poutine durant la période où il était question que Zelensky, le nouveau président ukrainien, se rende à la Maison-Blanche, mais sans que l’invitation ne se concrétise, était perçue comme décourageante à Kiev. [Holmes accumule les indications que dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie, Trump prenait systématiquement le parti de la Russie].
Holmes termine sa déclaration en soulignant que l’équipe « parallèle » en Ukraine [dirigée par Trump] était alignée avec les ennemis de l’Ukraine.
Fiona Hill, ex-conseillère du National Security Council, née Britannique, explique qu’elle n’aurait pas pu faire carrière au Royaume-Uni, son accent de la classe ouvrière (son père était mineur) aurait constitué un obstacle insurmontable [mon expérience de 11 ans en Angleterre dans un des haut-lieux de l’arrogance de classe me permet de confirmer].
Hill explique que le scénario que ce serait l’Ukraine et non la Russie qui aurait interféré avec l’élection présidentielle de 2016 a pour origine les services secrets russes. Elle ajoute que ce scénario est sans fondement. Hill ajoute que « le fait que nous soyons ici aujourd’hui est un succès pour la politique de désinformation menée par la Russie aux États-Unis ».
Goldman, le conseiller juridique de l’accusation, revient sur le scénario de l’ingérence ukrainienne dans la présidentielle, il pose la question de son origine. Hill dit que selon elle le fait que cette hypothèse circule aux États-Unis ne signifie pas nécessairement qu’elle soit venue de Russie, elle n’exclut pas qu’elle soit née en parallèle dans les deux pays [ce que les anthropologues appellent « invention indépendante », ce qui a probablement été le cas pour l’écriture par exemple].
Goldman pose de nombreuses questions à Hill sur l’incident au cours duquel John Bolton, ex-conseiller à la Maison-Blanche pour les questions de défense, interrompit la discussion avec des interlocuteurs ukrainiens quand il comprit que le déblocage de l’aide militaire à l’Ukraine était subordonné dans l’esprit de Giuliani (parlant au nom de Trump), disant à Hill : « Je n’ai rien à faire dans cette affaire de dealers que Rudy et Mulvaney [chef de cabinet de la Maison-Blanche] sont en train de mitonner ” (“I am not part of whatever drug deal Rudy and Mulvaney are cooking up”). L’objectif me semble être d’encourager Bolton à venir déposer et présenter sa propre version de l’affaire. [La rumeur court en ville que si Bolton refuse jusqu’ici de témoigner ce n’est pas par loyauté envers Trump, mais pour booster les ventes de son livre de mémoires à paraître].
J’arrête là parce que je dois déposer avant ce soir un papier pour un magazine sur les motifs d’impeachment : « Treason, bribery, high crimes and misdemeanours ». Je vous tiendrai bien entendu au courant.
[Je suis revenu ensuite, et j’ai écouté. Il y a beaucoup à dire, mais cela mérite mieux que quelques notes prises au vol. Aujourd’hui, Adam Schiff, le président de la commission a dit ce qu’il fallait dire pour que son nom soit retenu à l’égal de ceux de grands Américains tels que Jefferson ou Hamilton (et j’ajoute à titre personnel : et que Sitting Bull et Edward Snowden)].
Comment un système intelligent, biologique ou artificiel, peut-il maintenir un apprentissage continu fondé sur l’auto-organisation, en d’autres termes la reconfiguration…